And now what ? w/ Jamie

tw: -

Encore une soirée à savourer derrière ma batterie. Me donnant corps et âme dans ces différents morceaux que nous interprétons avec ce groupe qui m'est si cher. Un épuisement physique à base de sueur et de respiration haletante, mais qui m'apporte un calme intérieur incroyable, qui laisse émerger la personne que je suis réellement et qui s'épanouit sans cesse grâce à Perpetual Momentum, notre groupe. Cette bande musicale qui à fait place à une amitié viscérale remplaçant presque ma propre famille. Un exutoire qui me déchaîne autant qu'il me canalise et qui m'apporte une sérénité sans précédent depuis de si nombreuse années où tout du moins qui m'en apportait. Un concert en apparence ordinaire, mais qui s'avère être le dernier. Le dernier. Une affirmation que j'ai bien du mal à encaisser alors que j'entends le groupe déblatérer, parler et même rire timidement alors que je reste là, muette, un poignard dans le cœur. Mes oreilles semblent s'assourdir alors que l'historique de notre groupe me revient en mémoire. Mon audition, nos premières répétitions, nos premiers concerts, mais surtout nos soirées. Tant de soirées à jouer les uns chez les autres sans voir l'heure passer. Tant de soirées à boire et à se confier et tant de moment à rigoler à gorge déployée. Une sorte de déni m'envahit, refusant de croire qu'il s'agit de notre dernière soirée ensemble, de ce dernier partage et pourtant aucun mot n'arrive à s'échapper de mes lèvres, comme si tout mon être restait sans voix, sans âme.

Assise derrière mon instrument, je ne compte plus les minutes ou je suis restée là immobile. Comme si je voulais faire durer cette dernière nuit éternellement, ne voulant pas la reléguer au rang de passé alors qu'une nouvelle famille se divise devant mes yeux. Une larme s'échappe sur ma joue, alors qu'un bruit attire mon attention et que j'aperçois une silhouette dans la pénombre. Une silhouette que je reconnaîtrais entre mille. Ma main s'empresse de sécher ma joue alors que je lance un sourire pincé à Jamie, un sourire sans vie qui ne me ressemble pas et qui ne dupe personne. "Hey … Je ne savais pas que tu étais encore là." Voix faible, je reste immobile. "Sacré concert hein …" Parler de banalité, probablement la chose la plus inutile à faire, mais il s'agit là de la seule phrase qui accepte de sortir de mes lèvres, alors que mes iris se pose sur mes timbales et que le pincement au coeur me revient de plus belle, ayant peur de ce que demain me réserve. icons par fire burns brighter in the darkness

tw: -

♫ Le voilà arrivé. Leur tout dernier concert. Jamais plus ils ne seront réunis sur scène, à jouer ces musiques qu’ils affectionnaient tant. L’ambiance est lourde alors qu’Archie annonce la nouvelle. Leurs regards à tous se croisent, l’émotion est palpable et s’il se retient, il doit serrer la mâchoire pour ne pas laisser les larmes couler. Un coup d'œil à Louise, au devant de la scène, lui arrache un petit sourire entendu. Ils se comprennent et il n’a besoin d’aucun mot pour lui expliquer ce qu’il ressent. Ils continuent de jouer cette ultime chanson qu’ils se réservaient pour la fin, la première qu’ils ont écrite ensemble, comme un moyen de clôturer ce cycle définitivement. Sept ans que ce groupe rythme sa vie, que cette petite famille s’est formée, sur une idée un peu folle, un peu fantasque, qui les a amenés plus loin qu’ils ne l’auraient imaginés à la base. Il n’a jamais eu l’ambition d’en faire son métier, pourtant passionné, il s’est toujours considéré comme bon, mais pas assez, et prend pleinement conscience de la chance qu’ils ont déjà eue. La chanson se termine et avec elle, le dernier salut des Perpetual Momentum, applaudi par leurs proches, ainsi que par quelques fans, sifflements et éclats de voix à l’appui. Ils se serrent une dernière fois dans les bras comme ils l’ont toujours fait, déjà nostalgique d’une époque maintenant révolue, faute de temps, de moyens, d’ambition… facteurs sur lesquels ils se sont tous mis d’accord, mais qui n’atténuent pourtant pas le pincement au coeur qu’il ressent en raccrochant sa guitare.

La soirée défile et si chacun tente de la faire traîner un peu, les membres se séparent progressivement, ne laissant plus que le chanteur, Cassie, et Louise dans la salle. Il remarque que la batteuse n’a pas vraiment bougé, que ses sourires sont teintés, comme eux tous, d’une tristesse évidente, et à mesure que le bar se vide, il peut même voir se dessiner quelques larmes sur ses joues. Archie finit par partir, lui aussi, et alors qu’ils approchent de la sortie, il se tourne vers Louise pour lui embrasser la joue. « Je vais rester un peu, si ça te gène pas ? » Elle secoue la tête en lui souriant avant de le laisser seul avec Cassie, qui ne semble pas remarquer sa présence. Il s’approche d’elle doucement, la voyant sursauter en essuyant les larmes qu’il a déjà aperçues, lui adressant un petit sourire tout aussi triste que le sien. Il attrape une chaise au passage pour se placer en face d’elle, se servant du dossier comme d’un repose-coudes. « Le meilleur qu’on ait jamais fait. » Ça le peine de le dire, mais c’est vrai. L’émotion de ce soir était si forte qu’ils ont mieux joué que jamais auparavant. Les bras reposant sur le dossier de la chaise, devant lui, il pose son menton dessus, abaissant le regard vers la grosse caisse qui lui fait face, le nom de leur groupe imprimé dessus. « Ça aura été une sacrée aventure. » Il esquisse un rire avant de redresser la tête pour la regarder. « Tu sais, peut-être qu’on ne fera plus de concert ensemble, mais ça ne veut pas dire qu’on ne se verra plus. » Au fil des années, ils sont devenus bien plus que de simples musiciens dans un groupe. Ils sont devenus une famille, une bande d’amis qui ne se quittera jamais vraiment, il le sait.

icons par fire burns brighter in the darkness

tw: -


Une soirée qui me déchire le cœur malgré moi, malgré ce concert complètement fou, mais qui à scellé la fin d'une époque. J'aimerai prendre la nouvelle avec plus de légèreté, mais je n'y arrive pas. Laissant la tristesse émaner de tout mon être et de mes yeux qui rougissent à mesure que des larmes silencieuses s'en échappent. Finalement la présence du guitariste me ramène à la réalité, séchant mes larmes rapidement et feignant d'aller bien même si je sais que je ne dupe personne. Je le vois du regard, le vois prendre une chaise pour s'approcher de moi, se posant face à moi alors que je n'arrive pas à soutenir ses iris. Parler du concert est la première idée qui me vient en tête, sans doute pas la meilleure, mais elle fait diversion un instant. « Le meilleur qu’on ait jamais fait. » Sourire triste que je lui lance, mais qui s'efface aussitôt. "Sans doute oui …" Un murmure difficilement audible alors que mes yeux se tournent dans le vide, repensant à ces concerts, à  ce groupe qui à été salvateur pour moi. « Ça aura été une sacrée aventure. » De nouveau, mes lèvres s'étirent tristement, laissant une sorte de rire sans vie s'échapper d'elles. "Oui et j'ai du mal à croire que tout ça soit fini …" Naïvement j'ai cru à l'immortalité de notre bande, de notre groupe et de tout ce que nous avions créé. Un refuge pour moi, mais pas que. J'ai grandi avec eux, je me suis assumée entièrement grâce à eux et voilà que je dois tourner cette page, non pas par choix. « Tu sais, peut-être qu’on ne fera plus de concert ensemble, mais ça ne veut pas dire qu’on ne se verra plus. » Ma tête se redresse soudainement, me sentant mise à nu comme s'il avait lu dans mes pensées. Un trouble d'une seconde qui me gagne, alors que notre complicité ne devrait pas m'étonner. Des heures durant nous avons répété, ris, nous sommes confiés alors il est normal pour Jamie de réussir à lire en moi avec autant de facilité, même si mon palpitant lui, ne cesse d'accélérer. "Comment peux-tu en être aussi sûr ?" Il n'y à aucune animosité dans ma voix, juste une véritable question dont la réponse me semble pourtant bien plus négative. "La musique nous unissait et maintenant qu'elle n'est plus là… Vous allez tous repartir vivre vos vies, vivre vos aventures et même si au début on se verra peut être, la vie nous rattrapera et nous éloignera…" Un bilan des plus pessimistes sort de ma bouche alors qu'une larme s'échappe de nouveau de mon œil. Une larme que je laisse couler et qui accompagne cette voix qui s'éraille. "C'est toujours comme ça que ça se passe de toute façon…" J'ai conscience que ces mots ne sont dû qu'à ma peur de l'abandon. Une peur qui me force à ne pas m'attacher, mais qui à vu Perpetual Momentum comme une exception … à tort apparemment. "Excuse moi … C'est juste que … Vous êtes comme une famille pour moi et je ne sais pas ce que je vais faire sans … Tout ça." Des mains qui se lèvent pour montrer cet univers du doigt, pour illustrer des propos teintés de larmes alors que je sais que je devrai juste être heureuse de ce qu'on à vécu, de notre rencontre et de la richesse que chacun à su m'apporter au fil des années. icons par fire burns brighter in the darkness

tw: -

♫ Le groupe a duré sept ans. Sept ans à se réunir le plus régulièrement possible, d’abord à trois, puis quatre, avant qu’une dernière arrivée ne vienne compléter le tableau. Les cinq dernières années ont été exceptionnelles, placées sous le signe de la chance, alors que leur succès, bien que modéré, ne fasse que grandir. Ils auraient peut-être pu aller plus loin, chercher un peu plus que la notoriété locale, vivre ce rêve que la plupart d’entre eux n’osaient même pas imaginer, après un album fait un peu à l’arrache grâce à quelques connaissances communes du milieu musical. Pourtant, cette dernière année, charnière, a vu la fréquence de leurs retrouvailles diminuer. De deux fois par semaine, ils sont passés à une, puis une fois tous les deux semaines, jusqu’à ce qu’il devienne assez compliqué de trouver le bon moment pour répéter correctement, et créer de nouvelles chansons tous ensemble. S’ils se sont tous liés par la musique, leur amitié, aujourd’hui, va bien au-delà de ça, et, il en est persuadé, si le groupe n’a plus d’existence en tant que tel, leur histoire à eux n’est pas encore terminée. C’est ce qu’il s’efforce de se dire en voyant chacun des membres quitter la salle, ne laissant finalement plus que Cassie, sur sa batterie, et lui, après qu’il ait dit à Louise qu’il allait encore rester un peu.

Il le voit bien, son air triste et les larmes qui ont coulé sur ses joues. Il ressent la même peine, bien qu’il n’en montre rien, cette dissolution lui brise également le cœur. Qui sait, peut-être qu’un jour, ils se retrouveront. Il n’en est pas certain, mais il sait, au moins, qu’il ne cessera jamais de composer de son côté. Il attrape une chaise et s’installe en face d’elle, exprimant d’abord quelques banalités sur le concert de ce soir. S’il était le dernier, il aurait au moins le mérite d’avoir été mémorable. Peut-être que c’est ça, qui les a fait si bien jouer, le fait de savoir que ce sera la dernière fois. La batteuse paraît dépitée, écrasée par la fatalité de leur séparation, comme si elle marquait la fin d’un tout. Il continue de lui sourire d’un air compréhensif alors qu’elle s’exprime, remplie de doutes quant à la solidité de leur amitié. Il voit une nouvelle larme couler alors qu’elle dévoile une nouvelle facette d’elle, qu’il n’a que très rarement vue, plus fragile, plus pessimiste, et cette peur de l’abandon qu’il ressent dans ses quelques mots. Un sourire toujours perché sur ses lèvres, il avance légèrement son bras pour poser une main sur la sienne, et la serrer légèrement. « Tu crois vraiment ce que tu dis ? Tu crois que ça va s’arrêter là, tout simplement parce que les PM n’existent plus ? A ton avis, pourquoi on a tenu aussi longtemps, selon toi ? Juste parce qu’on aime la musique ? » Il penche la tête de côté et esquisse un petit rire, haussant les épaules. « On se verra peut-être un peu moins souvent, mais cette année, ça a été compliqué de se retrouver tous ensemble, de toute façon. Mais ça ne veut pas dire qu’on se laissera tomber. Ce groupe, c’était largement plus qu’une bande de musiciens. On est tous liés maintenant, impossible d’y échapper ! » Un nouveau petit rire franchit la barrière de ses lèvres, alors qu’il est parfaitement convaincu de ce qu’il avance.

Certes, ce groupe a permis de se réunir, certes, c’était aussi l’occasion de se voir, de partager des choses ensemble, mais pourquoi est-ce que tout s’arrêterait aussi brutalement ? Aux mots de Cassie, il observe à son tour les environs de ce bar qu’ils ne connaissent que trop bien, cette scène qu’ils ont souvent foulée, chérissant tous ces moment privilégiés tous ensemble. « Une famille, ça ne se quitte jamais vraiment. On sera toujours là, les uns pour les autres. Peut-être qu’on ne jouera pas de concert, peut-être qu’on ne créera pas de nouvelles chansons tous ensemble, et alors ? Rien ne nous empêche de nous voir entre nous, et de jouer malgré tout. Tout ne va pas disparaître comme ça, Cassie, je te le promets. » Il baisse la tête en relevant son regard sur elle, un sourire accompagnant sa promesse. « Et puis… la soirée n’est pas encore totalement terminée… et j’ai encore ma guitare avec moi, si jamais… Tu veux un verre ? » Les commissures de ses lèvres s’écartent un peu plus pour dévoiler un peu plus sa dentition alors que son sourire se fait plus taquin. S’ils ne sont plus que deux, ce soir, rien ne les empêche de jouer encore un peu. Il lève le bras pour appeler un serveur et se commande un whisky, comme une envie de finir en beauté, ou ne pas finir du tout, cette soirée.


icons par fire burns brighter in the darkness

tw: -


Avec douceur, je sens sa main se déposer sur la mienne, la serrer, pleine de compassion et d’une sorte de force tranquille, rassurante, mais légèrement fébrile. Je lui rends cette petite étreinte, un sourire qui n’arrive pas à devenir joyeux aux lèvres, mais qui apparaît tout de même. Puis ils nous évoquent, nous ce groupe de musiciens qui avons perduré dans le temps, me demandant rhétoriquement pourquoi nous avons tenu aussi longtemps. Une réponse que je ne lui donne pas et pourtant je pourrais lui donner. Je sais que notre amitié à toujours fait notre force, à contribuer à notre talent et à fait notre longévité. Autant de choses qui sont pourtant flagrantes, mais qui renforcent encore plus cette peur irrationnelle que je ressens, celle de l’abandon. « On se verra peut-être un peu moins souvent, mais cette année, ça a été compliqué de se retrouver tous ensemble, de toute façon. Mais ça ne veut pas dire qu’on se laissera tomber. Ce groupe, c’était largement plus qu’une bande de musiciens. On est tous liés maintenant, impossible d’y échapper ! » Je ne peux empêcher mon regard d'être lié au sien, d’y chercher du réconfort, sentant mon cœur battre un peu plus fort quand je l'entends dire que nous étions bien plus qu’un simple groupe. Un cœur qui bat tout de même au rythme d’un espoir que rien ne prenne totalement fin, même si la vie va continuer son œuvre et nous mener parfois sur des chemins différents. « Une famille, ça ne se quitte jamais vraiment. On sera toujours là, les uns pour les autres. Peut-être qu’on ne jouera pas de concert, peut-être qu’on ne créera pas de nouvelles chansons tous ensemble, et alors ? Rien ne nous empêche de nous voir entre nous, et de jouer malgré tout. Tout ne va pas disparaître comme ça, Cassie, je te le promets. » Je sers un peu plus sa main, comme si elle était une bouée de sauvetage en train de me sauver d’un naufrage. “Tu as sans doute raison … J'espère vraiment que tu as raison, car c'est ce que vous êtes tous pour moi.” Une légère pause que je marque, le temps de me racler la gorge pour faire entendre une voix plus claire. “Une famille … Ma famille et il est hors de question que vous vous débarrassiez de moi.” Cette fois c’est un rire plus franc qui s'échappe, un rire contenant un léger sanglot alors que je me décide enfin à sécher mes joues humides. Voulant enfin reprendre cette bonne humeur qui me caractérise tant, quelque peu apaisé par les propos de mon ami, même si mon cœur n’en demeure pas moins lourd. « Et puis… La soirée n’est pas encore totalement terminée… et j’ai encore ma guitare avec moi, si jamais… Tu veux un verre ? » J’esquisse un hochement de tête franc, le voyant commander un whisky tandis que je décide de le suivre même si je préfère d’ordinaire les cocktails sucrés à cette boisson bien plus caractérielle. Mais à soirée exceptionnelle, boisson exceptionnelle. “Tu te rappelles du premier concert qu’on à fait ensemble ? J'étais tellement survoltée que j'ai cassé trois paires de baguettes durant le concert ! Encore un peu et j'aurai dû finir le spectacle en tapant avec mes mains !” Je ris de plus belle au souvenir de cette soirée, un stress mélangé à une euphorie qui m’a fait sauter partout, parler beaucoup trop et qui m’a empêché de dormir quarante-huit heures durant. Les verres viennent finalement à nous, tandis qu'à travers mon instrument, je tends une main fébrile pour trinquer. “A Perpetual Momentum, le plus grand groupe de tous les temps !” Deux verres qui tintent, prenant une gorgée de boisson ambrée laissant des souvenirs m’envahir à mesure que les arômes emplissent ma bouche.
icons par fire burns brighter in the darkness

tw: -

♫ Leurs liens ne se limitent pas à ce groupe qu’ils ont créé, aux concerts qu’ils ont faits, ni même à la musique qu’ils jouent ensemble. Si cela a démarré comme ça, c’est devenu bien plus que ça, avec le temps. Une famille, un sentiment réconfortant d’avoir trouvé une place auprès d’eux, d’être compris et apprécié, pour toutes ses différences et ses similitudes. Savoir rire ensemble, de tout, de rien, sans négliger les états d’âme de chacun. Il le sait, si cela inquiète Cassie, il sait pertinemment que si c’est la fin de leur aventure musicale, ça ne sera pas la fin de leur amitié pour autant. Les emplois du temps de chacun ont déjà bien amenuisé la fréquence à laquelle ils se réunissaient, et il en sera certainement de même après, mais ce n’est pas pour autant qu’ils cesseront tout bonnement de se voir, ni même de jouer ensemble, de temps à autre.

Posé sur sa chaise, face à elle, il tente de se montrer rassurant, de lui faire comprendre que ce n’est pas une fin en soi. Évidemment, que ça lui manquera, à lui aussi, ces concerts, ce plaisir de jouer ensemble, et de voir un public enthousiaste en réponse, bien sûr, qu’au fond, une part de lui aurait voulu que l’aventure ne s’arrête jamais, mais la vie en a décidé autrement. Il rit à sa remarque, pas étonné de son répondant alors qu’elle retrouve déjà un peu de ses couleurs. « Mince, on a bien raté une occasion ! » Il rigole encore, plaisantant sur le fait de se débarrasser d’elle avant de refermer la bouche en un sourire, penchant légèrement la tête comme pour lui dire que personne ne comptait, de toute façon, la laisser repartir.

Il propose alors un dernier verre, moyen de sceller un peu cette promesse silencieuse tout en laissant perdurer l’instant, comme une envie de rester ici encore un peu. Il le sait, que Louise comprendra, qu’elle ne lui en voudra pas. Il se commande un whisky pour sa part, et s’étonne de la voir commander la même chose.
Bien sûr qu’il se souvient de leur premier concert. Ou du moins, de tout ce qu’il a pu ingurgiter pour se retirer tout le stress qui se logeait dans ses doigts. Il éclate de rire en mémoire de toute cette énergie qui planait, à eux cinq. De vraies piles électriques, de vraies boules de stress impatientes d’en découdre. « Evidemment que je m’en souviens ! Bon, moi j’avais pas mal bu pour essayer de me déstresser ! J’avais les mains tremblantes à jouer devant tout le monde ! J’me souviens, Elea était au premier rang, j’arrivais pas à savoir si elle se moquait ou nous encourageait ! » Un nouveau rire franchit la barrière de ses lèvres alors qu’il secoue la tête en souvenir, se replaçant sur sa chaise. « Aucune idée de ce qu’on jouait ce soir-là, par contre… Mais c’était grisant.. On a bien fait la fête après ça ! » Comme quoi, nouvelle preuve que la musique n’aurait été qu’un prétexte à se réunir, ou du moins, un point de départ.

Les verres arrivent et elle lève le sien pour trinquer, célébrant leur groupe désormais dissous. Il sourit un instant, malgré tout nostalgique, avant de faire résonner son verre contre le sien. « A Perpetual Momentum, à tous les souvenirs, et aux amitiés qu’on a créées ! » Et puis, c’est aussi grâce à ce groupe que Louise et lui sont ensemble, aujourd’hui, d’une certaine manière… Une nouvelle chose pour laquelle être reconnaissant. Il prend une bonne gorgée de son verre, grimaçant légèrement à la force du liquide, bien qu’il l’apprécie. « Tu vas continuer à jouer, de ton côté ? Essayer de trouver un groupe, pour continuer ? » Lui, il sait très bien qu’il n’arrêtera jamais de jouer de la guitare, de composer quelques mélodies, bien que ce ne soit que pour lui. Ils ont cette fibre de la musique, intarissable.


icons par fire burns brighter in the darkness