the sun ain't gonna shine (tyler)
tw ; symptôme de dépression post-partum
Elle lui en voulait un peu à ce moment présent. Il dormait profondément, son visage semblait si détendu et si paisible tandis qu'elle ... Elle tournait en rond plus que jamais. Doucement, elle déposait un baiser contre son épaule, s'éclipsant hors du lit. Ses joues étaient encore humides, signe qu'elle avait pleuré même dans son sommeil, une chose qui devenait de plus en plus fréquente. Elle ne saurait même pas comment expliquer la raison de ce sentiment. Elle avait pourtant tout ce qu'elle voulait. Un mari exemplaire, trois merveilleux enfants et surtout, une vie parfaite. Pourtant, quelque chose lui faisait mal et la rendait incomplète. Un profond sentiment de vide et surtout, elle avait l'impression de ne plus se sentir femme mais uniquement maman. Sa silhouette avait repris sa taille habituelle, son visage avait une espèce de je ne sais quoi, le glow-up de fin de grossesse. Tout avait repris son cours pour qu'elle reprenne le contrôle de son corps et d'elle-même mais malgré tout ça, elle avait le sentiment qu'elle n'était plus qu'une mère et que son côté épouse et amie avait pris un peu de distance. De plus, une de ses pensées les plus farfelues était de penser que son mari ne la trouvait plus aussi belle qu'avant, ni même désirable. Il est vrai qu'avec deux grossesses, le corps changeait, mais probablement qu'elle entrait encore dans son uniforme de pompon girl ainsi que son uniforme de pensionnat. Alors qu'est-ce qui la rendait si mal ? Elle ne savait même pas.
Après s'être éclipsée hors du lit, elle avait passé dans les chambres respectives de ses enfants. Un baiser sur les cheveux blonds de sa fille aînée et un à chacune des jumelles. Par chance, elles arrivaient enfin à faire une majorité de leur nuit, laissant les parents dormir un peu plus à chaque semaine. La maison était terriblement calme durant la nuit, aucun bruit ne pouvait se faire entendre sauf peut-être le ronronnement discret du réfrigérateur. C'était presque étrange pour elle de ne pas entendre les divers bruits qui normalement animaient le domicile. Que ce soit la petite Anya qui courait dans tous les sens, les bébés qui babillaient, la musique des années 50 qu'elle mettait en fond et son mari qui chantonnait complètement faux, elle était habituée à ce genre de chaos dans la maison. Cette nuit, tout semblait être différent.
Face à la bouilloire, elle s'était dit qu'un thé bien chaud serait sûrement une bonne façon de se remonter légèrement le moral et se détendre pour qu'elle retrouve un peu le sommeil. Avant même que l'eau n'atteigne sa température voulue, elle posa ses deux mains à plat contre le plan de travail, éclatant en larmes une nouvelle fois. Elle savait à peu près ce qu'elle avait. Durant la journée, elle avait farfouillé dans son téléphone pour finalement tomber sur un article, évoquant la dépression post-partum. Quelque chose qu'elle connaissait, mais qu'elle n'avait pas vécu à sa première grossesse. Se croyant totalement seule, elle se laissait aller, les larmes qui ruisselaient contre ses joues sans vraiment s'arrêter. Cependant, c'est le bruit de pas derrière elle qui la sortit un peu de ses songes et son tourbillon d'émotions. - Tyler .. Elle s'interrompit, venant essuyer rapidement les larmes avec ses mains. - Tu ne dors pas ? Je ne t'ai pas réveillé j'espère ? Les filles ne pleuraient pas, ce n'était donc pas la cause de sa présence. - Je suis désolé, je ne voulais pas..
tw ; symptôme de dépression post-partum
Une bonne nuit de sommeil. C'est tout ce dont il a besoin après une journée bien chargée avec le travail. Le retour à la maison n'est pas de tout repos. A peine ses affaires posées, une douche prise, il prend le relais avec les jumelles, s'occupant de ces deux petites frimousses qu'il aime à l'infini. Anya réclame également de l'attention. Alors il faut patienter que les enfants dorment pour échanger quelques baisers avec sa femme, et discuter un peu. La fatigue finit par le rattraper et il s'endort bien vite, en la sentant se caler dans son dos, un bras autour de sa taille. Il ne bouge pas, un très léger ronflement s'échappe de sa personne. Normalement, il est parti pour la nuit. Normalement oui. Dans son sommeil, il se retourne. Son bras se tend instinctivement pour sentir la brune à ses côtés. Le derme ne rencontre que des draps vides. C'est suffisant. Une petite alarme s'allume dans sa tête, le sortant d'un sommeil bien confortable. Les paupières s'ouvrent mais dans la pénombre, le blond ne distingue pas la silhouette de sa femme. Les draps ne sont pas complètement froids, signe qu'elle s'est levée il y a peu de temps. Il patiente quelques secondes, supposant qu'elle s'est rendue aux toilettes et qu'elle va revenir. Mais aucun son ne laisse à supposer qu'elle est dans cette direction. Elle n'est pas non plus du côté des jumelles. Le babyphone n'émet aucun son, elles semblent dormir, ou alors Lena est bien silencieuse à leurs côtés. Il finit par se lever, enfilant un haut avant de sortir de la chambre. Sa première direction est celle des deux chambres de leurs enfants. Aucune trace de Lena. Alors, il continue passant par le salon, avant d'apercevoir une lumière en provenance de la cuisine. Elle est donc là. Il s'approche sans un bruit, désireux de la surprendre sur le fait si une fringale nocturne l'appelle. Juste histoire de la taquiner un peu, et pourquoi pas lui piquer au passage de la glace, si c'est ce qu'elle est en train de manger. La scène qui se dresse face à lui n'a rien à voir. Il ne s'y attend pas, et elle le laisse sous le choc. Sa femme lui tourne le dos, appuyée contre le plan de travail. Le bruit de la bouilloire se fait entendre, mais ce qui le consterne, ce sont les pleurs en provenance de cette femme tant aimée. Il ne comprend pas ce qui se passe. Elle a rien mentionné durant la soirée, ni même quand ils se sont couchés. Alors que lui arrive-t-il ? Il se remet en mouvement pour s'approcher d'elle. Cette fois, elle semble entendre ses pas et se retourne. Il voit bien qu'elle essuie ses larmes avant de lui faire face. Cela ne sert à rien. Il a entendu les larmes. Il le voit sur son visage qu'elle est bouleversée. Il secoue doucement la tête. - J'ai juste senti que tu n'étais plus à mes côtés en me retournant... Elle ne l'a pas réveillé, non. C'est son absence qui l'a sorti du sommeil. Il couvre la distance qui les sépare alors qu'elle tente de s'excuser, s'interrompant. - Lena... Son coeur se fend face au visage défait de sa femme. Il n'aime pas la voir dans cet état. Elle si forte pour leur couple, si forte durant tous ces derniers mois. Il ne s'attendait pas à la voir s'effondrer. Sans vraiment trop lui laisser le choix, le blond attire sa femme dans ses bras, enroulant ces derniers autour d'elle pour la serrer fort. - Parle-moi... souffle-t-il son menton reposant dans ses cheveux. - Dis-moi ce qui ne va pas bébé... Est-ce que j'ai fait quelque chose ? Il ne lui semble pas. Mais il ne peut pas non plus le garantir à cent pour cent. Depuis la naissance des jumelles, un rythme s'installe. Certes, ils passent pas beaucoup de temps en tête à tête, mais ils arrivent de temps en temps, à s'accorder quelques heures ensemble, essentiellement grâce à leur entourage et les voisins qui gardent les filles. Une foule de questions le traverse. Il s'interroge. Peut-être qu'elle a reçu une mauvaise nouvelle par téléphone ? Est-ce à cause de la clinique ? Normalement tout est géré de ce côté avec son ami d'enfance qui l'aide aux commandes. Tout de même pas son père qui a appris la naissance des jumelles et il souhaite les voir ? Tant de questions, elle est la seule à pouvoir l'éclairer sur les causes de son état, sur la raison des larmes qui ornent son beau visage.
tw ; symptôme de dépression post-partum
Jusqu'à maintenant, elle avait réussi à cacher le tout à son mari. Elle gardait ce secret bien enfoui dans son cœur, mais elle sentait mal auprès de lui de garder tout cela en silence. En l'entendant arriver près d'elle cette nuit là, elle savait qu'elle devrait finalement tout avouer et se confier. Après tout, n'était ce pas la base du mariage ? Elle peut sentir le rouge qui s'empare de ses joues dès la seconde ou les iris bleutées de son mari se posent sur elle. Depuis tellement de mois maintenant, la brunette tentait de se montrer forte, elle voulait être solide pour eux, mais finalement, elle n'arrivait plus. - Ne t'en fais pas pour moi Tyler .. Dit-elle tout en le suivant du regard. Plus il s'approchait d'elle, plus elle avait finalement l'impression de respirer, de se sentir en sécurité. Ses bras viennent s'entourer autour de son torse, tout en posant la tête sur celui-ci. - Tu n'as rien fait, je t'assure. Elle décale un peu sa tête, venant relever le menton en sa direction. - Tu fais les choses parfaitement bien depuis le début, ne t'imagine pas le pire. Je t'en supplie. Un silence plane pendant quelques secondes. Elle hésite encore à déballer tout ce qu'elle a sur le coeur. Quelque part au fond d'elle, la brune se demande si son mari ne se posera pas de questions. S'il l'aimera quand même autant tout en sachant qu'elle remet sa carrière en question, qu'elle ne s'aime plus elle-même. Est-ce qu'il la trouvera faible ? Elle secoua un peu sa tête, chassant ses raisonnements de son esprit. Tyler n'est pas comme ça et ne la jamais été. Elle se trouve stupide de même y penser. C'est un soupir court qui s'échappa de ses lèvres avant qu'elle ne se décide à s'exprimer. - J'ai l'impression de perdre le contrôle. Lentement, ses bras glissent le long de son torse pour finalement le relâcher avant de se reculer. Elle termine le thé qu'elle était en train de faire, avant de faire signe à son époux de venir avec elle dans le salon. - Je me sens .. Uniquement maman. Comme si je n'étais plus une épouse ou encore une femme. T'as bien remarqué .. Je mange à peine, je pleure à rien et même nous deux on se prend la tête à la seconde ou on se parle trop longtemps. Elle vient plaquer une main nerveuse contre son visage, tentant de retenir les larmes qui voulaient se mêler de la partie de nouveau. - Je sais que je devrais me compter chanceuse, ma silhouette est de retour, il n'y a pas eu de complications dans les semaines qui ont suivi l'accouchement, je suis passablement en forme mais je ... Je ne me sens plus du tout attirante, ni même .. Vivante. Tasse tremblante entre ses doigts, elle relève timidement les iris vers son époux. - Je ne sais pas quoi faire..
tw ; symptôme de dépression post-partum, mention de pensées suicidaires
Tête secouée doucement. La brune vient de sortir une absurdité. Il lui est impossible de ne pas s'inquiéter pour elle. Pour le meilleur et pour le pire, c'est la base du mariage, non ? Et quand bien même, il n'a pas besoin de ce dernier pour se soucier de sa personne. Il le fait naturellement, car il l'aime. Il l'attire dans le creux de ses bras, tentant de la réconforter. Il a besoin qu'elle lui parle pour qu'il comprenne. S'il n'a pas conscience de la cause, il peut difficilement l'aider. Une petite partie de lui espère ne pas être à l'origine de sa tristesse. Petite partie se révélant soulagée à l'affirmation que ce n'est pas le cas. Opales se baissant vers son aimée. Cela le chagrine de la voir dans cet état. Il n'essuie pas les larmes, même si l'envie ne lui manque pas. Il n'est pas d'accord avec elle. Il ne fait rien parfaitement. Il a conscience de commettre des erreurs, et c'est normal. Il est un simple mortel. - Okay je n'imagine pas le pire mais il va falloir que tu me parles bébé... souffle-t-il. Il l'observe, soucieux. La laisse prendre son temps pour trouver ses mots. Pour se lancer. Il sait que cela s'agite dans sa tête, qu'elle cherche les mots ou par quoi commencer. Il suffit juste d'une phrase pour se lancer. C'est ce qu'elle fait. Perdre le contrôle. Légère incrédulité sur les traits du blond. Il ne comprend pas vraiment à cet instant. Elle ne montre pas vraiment de signe de perte de contrôle, ou le lui cache bien. - C'est à dire ? Il s'interroge, l'interroge. Il patiente le temps qu'elle termine son thé, puis la suit jusqu'au salon. Il ne souhaite pas insister, non désireux de la braquer et de la faire se refermer comme une huître. L'explication vient enfin. Elle ne se sent plus femme. Et là, bien qu'elle lui a demandé de ne pas s'imaginer le pire, forcément il se pose la question. A-t-il prononcé une phrase ou fait quelque chose pour accentuer ce malaise qu'elle ressent ? Il cherche, tout en l'écoutant, mais rien ne lui vient de son côté. Il reconnaît qu'ils sont très souvent en mode parents, rarement juste un couple. Il la laisse continuer, puis terminer, jusqu'à ce que leurs regards se croisent. Silence qui s'installe entre eux. Ses mains viennent recouvrir les doigts tremblant, tenant la tasse. - La discussion ne serait pas si sérieuse, je te montrerai direct que tu es bien une épouse et une femme mon amour... Sa main droite se lève pour caresser la joue de la brune. - Est-ce que ça aide un peu si je dis que je te trouve toujours aussi belle et attirante. Mon regard sur toi n'a pas changé Lena. Il la regarde comme au premier jour, aussi amoureux. Certes, depuis quelques jours, ils ont quelques accrochages, cela ne change absolument rien à sa façon de la voir. Celle d'un homme amoureux de sa femme. - Est-ce que tu veux consulter un médecin...? Que l'on prenne un rendez-vous avec mon psy ? Il marque une pause, se pince les lèvres, comme s'il cherche à retenir la suite de ses mots. - Quand tu dis que tu ne te sens plus vivante... Est-ce que tu as des idées sombres...? Il a du mal à mettre le mot sur ce qu'il pense, pourtant il ne peut s'empêcher d'y songer et de s'inquiéter.
tw ; symptôme de dépression post-partum & post-traumatique de coma
Évidemment, elle voit directement dans les prunelles de son mari qu'il ne comprend pas tout ce qu'elle dit. Pour lui, ça doit être difficile de voir sa femme dans cet état. La brune s'était montrée si forte depuis quelques mois, elle avait gardé la tête haute malgré tous les événements. Elle faisait même semblant de ne pas avoir eu si peur que ça après les événements reliés à l'accouchement, mais en réalité .. Elle était terrorisée. À repenser à cette situation, elle avait l'impression que ses entrailles s'entortillaient dans son corps. Qu'à n'importe quel moment elle fermerait les yeux et ne se réveillerait jamais. - J'ai toujours été une personne qui planifie beaucoup. Ce n'est pas nouveau aux oreilles de Tyler. Même adolescente, la brune planifiait son futur comme une liste d'épicerie. Elle tentait de faire les choses en bonne en du forme et ce, depuis toujours. - Dernièrement, j'ai l'impression que rien n'allait comme je l'espérais. Depuis trop longtemps même ... J'étais certaine qu'à partir du moment ou se mettrait officiellement en couple, tout rentrerait dans l'ordre. Sauf qu'il y a eu ta disparition, il y a eu les jumelles et je .. Déjà, c'était super difficile d'accepter d'être sans toi. Mais t'es revenu .. Après, il y a eu tes cauchemars. Tes angoisses, je n'étais même pas capable de t'aider comme il se devait. Elle s'interrompt, venant appuyer ses coudes contre ses genoux et couvrir son visage de ses mains. - Puis quand je pensais que tout rentrait dans l'ordre, Anya s'est mise à mal aller ! Je me suis éloigné de Louise avec mon incapacité à me gérer. La vente de mon ancienne maison et pour couronner le tout, l'accouchement. Entre son souffle haletant et ses larmes, elle relève les iris vers son mari, les yeux rougis par la peine. - Je n'ose même plus fermer les yeux .. Si je m'endors, je pourrais risquer de ne pas me réveiller. Exactement comme .. L'accouchement. Il fallait que l'admettre, elle avait vécu beaucoup trop de choses en quelques mois. Normalement, ces événements se seraient échelonné sur plusieurs années mais dans leur cas, il n'y avait que quelques mois à peine. Actuellement, elle se sentait comme si elle avait perdu le contrôle. Rien de tout cela n'avait été planifié et elle détestait ce sentiment. Tout le monde lui disait que c'était normal. Qu'elle ne pouvait pas décider de ce que sa vie aurait l'air dans les moindres détails et elle comprenait mais cette fois, tout lui semblait trop. Son commentaire lui fait chaud au coeur, mais d'une autre part vint lui faire froncer les sourcils. D'un geste de la tête, elle décale son visage et se relève. - Arrête. On s'est à peine touché depuis quelques mois. Je n'ai pas l'impression que je te fasse autant d'effet qu'avant. Ses bras viennent entourer sa taille, comme pour se cacher. Pourtant, son corps ne comportait presque aucune trace de cette dernière grossesse, elle devrait sauter de jouer mais pourtant. Elle s'éloigne un peu, venant s'adosser contre la table de cuisine. Distance raisonnable avec son mari pour qu'il l'entende parler comme il se doit. - Je ne veux pas voir de psychologue. Je n'ai pas envie de raconter ma vie à quelqu'un. S'il te plaît ne me force pas à faire ça. Une main qui s'appuie contre la table, elle soupire. - Je n'ai pas d'idées sombres non. J'ai juste l'impression d'être sur un mode automatique.
tw ; symptôme de dépression post-partum, mention de pensées suicidaires
Planifier et organiser. Depuis leur première rencontre, il a compris que c'est un trait dominant dans la personnalité de Lena. Quand leur professeur les a mis en binôme, il a réalisé que leur premier exposé ne partirait pas dans tous les sens. Qu'il serait organisé du début à la fin par l'adolescente. Elle a accepté quelques suggestions de sa part, mais dans l'ensemble tout s'est déroulé comme elle le prévoyait. Lorsqu'elle sort de sa zone de confort, elle a cette impression de perdre pieds, que le contrôle lui échappe alors que lui, dans la même situation, il s'adapte et improvise, continuant à aller de l'avant car il est hors de question de s'arrêter pour sombrer. Il était déjà ainsi à l'adolescence, et cela n'a pas changé dans sa vie d'adulte. Il ne ment pas, les derniers mois ont été compliqués. Plus d'une fois il a vacillé mais chaque fois il s'est remis sur les rails. Avec sa volonté mais également l'aide de ses proches. Aide qu'elle ne semble pas réaliser, songeant une nouvelle fois avoir été inefficace avec les cauchemars qu'il a fait. - Bébé, arrête... Tu m'as aider quand j'avais des cauchemars et des angoisses... Sans elle, il n'y serait pas arrivé. Plus d'une fois il s'est réveillé en pleine nuit, la privant également de sommeil. A chaque fois, elle était présente pour lui, l'aidant à se calmer. Il comprend que cela fait beaucoup pour elle en quelques mois. De nombreux chamboulements incontrôlés, les prenant par surprise alors que tout ce qu'ils désiraient c'était juste être ensemble, et vivre enfin leur histoire. - Tu vas bien mon amour... Les médecins l'ont confirmé. Et ton côté médecin doit également te le dire au delà de la peur... Tu peux dormir, je veillerai sur ton sommeil et je sais que tu te réveilleras. Jamais tu ne nous laisseras tomber. C'est une certitude dont il est convaincu. Sa femme est une battante. Elle l'a toujours été et même si elle doute en ce moment, il a du mal à l'imaginer baisser complètement les bras. Elle ne se voit pas comme lui la voit. Il cherche à la rassurer mais elle se dérobe à ses doigts. Il n'insiste pas, laisse retomber sa main. - Arrête. On s'est peut être à peine touché ces derniers mois mais je t'assure que tu me fais toujours autant d'effet. Tu me connais, tu peux le voir dans mon regard que rien n'a changé. Elle est l'une des rares à pouvoir traduire les émotions qui traversent ses prunelles. Plus d'une fois, elle a évoqué son regard, la façon dont elle se sent aimée quand il pose les opales sur elle. Il n'a pas changé, ce qui est modifié, c'est qu'elle ne semble plus le voir. Elle reprend ses distances, alors qu'il envisage la possibilité qu'elle rencontre son psy. Il hausse doucement les épaules. - Je ne te forcerai pas, pourtant tu l'as bien fait pour moi et ça me fait du bien. Cela fait également du bien à notre fille. Alors pourquoi pas à toi ? Ce n'est pas un mal que d'avoir besoin d'une aide extérieure. Il a été réticent sur le sujet durant quelques mois mais finalement il a compris avoir besoin de ceci. Car certaines choses ne peuvent être racontées, même à la personne dont on est le plus proche. Inquiétude présente. Il n'ose pas prononcer le mot auquel il pense mais il se doit de poser la question. La réponse ne le soulage qu'à moitié. - Un mode automatique ? C'est à dire ? De sombrer dans une routine ? C'est pourtant bien difficile d'avoir une routine avec trois enfants. Il y a chaque jour quelque chose de non prévu. Il s’accommode mais ce n'est peut être pas le cas de Lena. - Tu es sur un mode automatique car tu ne contrôles rien de tes journées...?
tw ; symptôme de dépression post-partum & post-traumatique de coma
Il avait beau lui dire qu'elle l'avait aidé durant la période où il faisait beaucoup de cauchemars, la brune ne le croyait tout de même pas. Chaque fois qu'elle tentait de lui remonter le moral, elle avait l'impression que les mots qui sortaient hors de ses lippes n'étaient pas les bons. Qu'elle disait toujours quelque chose qu'il ne fallait pas. Elle aurait voulu comprendre ce qui se passait dans ses songes, tenté de recoller les pièces du puzzle et de reconstituer l'histoire derrière sa disparition, mais chaque fois .. Elle mettait un coup de pression à son époux et son état empirait. - Dit plutôt que je te mettais la pression. Du mois, c'est comme ça qu'elle le ressentait et ce depuis le retour de Tyler. - Mon côté médecin semble éteint ! Je n'ai même plus aucun intérêt pour mon boulot. Je me sens .. J'ai presque envie de changer de carrière par moment. Puis .. Même si j'ai fait ce métier presque toute ma vie .. Ce qui m'est arrivé, je ne l'avais pas prévu, ni même sentit. C'est bien la preuve que notre corps peut faire des conneries, par moment. Une nouvelle fois, elle se dérobe. C'est une chose facile pour la brune, fuir quand les choses deviennent trop difficiles. Elle s'éloigne de lui comme elle s'éloignait à chaque fois qu'elle n'arrivait pas à faire face à une situation. Il a beau tenter de la rassurer, lui dire qu'elle lui fait toujours autant d'effet, mais dans sa tête, elle n'en croit pas un mot. Elle ne doute pas des paroles de son mari, elle doute d'elle-même. De l'image qu'elle projette. La majorité du temps, elle a l'air fatiguée, de la bave de bébé dans les cheveux ou du vomi même. Des vêtements amples de détente qui ne lui rendait pas tout à fait justice. - Je suis affreuse dernièrement. Ne dis pas ça juste pour me faire plaisir... Il a raison. Elle l'a forcé à voir un psychologue. Malheureusement, elle l'avait même menacé de divorce à un moment. Même si elle ne le souhaitait pas, elle lui avait dit que s'il ne cherchait pas de l'aide, elle partirait. Que leur histoire se terminerait. Elle vient baisser la tête au sol, se mordant la lèvre face à cette constatation. - Je ne sais pas... Malheureusement, mon père m'a toujours rabâché la tête que je serais faible si je le faisais... Ça m'est resté en tête. Ses épaules se relâchent lentement, tandis qu'elle se laisse tomber sur le fauteuil près de Tyler. Ses bras viennent se croiser contre sa poitrine, un grand soupir qui glisse hors de ses lèvres. - Comme si je ne faisais rien d'autre que de m'occuper des enfants, que je perdais un peu mes points de repères. Je suis heureuse avec nos filles et toi, mais comme tout est arrivé rapidement dans la dernière année, je n'ai même pas eu l'impression de vivre notre vie de couple. Une de ses mains vint rejoindre la sienne, entremêlant nos doigts ensemble. - On devrait passer notre temps ensemble ! Voyager constamment, avoir des papillons dans le ventre quand on se voit, être timide ensemble ! On devrait faire l'amour partout et n'importe quand. Au lieu de ça .. Je ne te vois déjà presque plus et c'est un miracle quand on a une heure ensemble.
tw ; symptôme de dépression post-partum, mention de pensées suicidaires
Le blond secoue doucement la tête en signe de négation. Il ne s'est pas senti sous pression contrairement à ce qu'elle affirme. Certes une ou deux fois, elle l'a mis au pied du mur. Il n'a pas plié, bien au contraire. Ce n'est peut être pas ce qu'elle espère, mais à chaque fois il réagit, tente de remettre de l'ordre pour continuer d'avancer. La pression, cela le connaît dans les divers métiers qu'il a exercé, et il l'a toujours utilisé comme une force, et non comme une contrainte, ou bien un frein. Alors, elle ne doit pas le voir négativement. Jamais. Il tente de l'aider, évoque l'instinct de médecin de sa femme qui doit bien lui souffler qu'elle est en bonne santé. Cela tombe à l'eau, car elle est destabilisée de ce côté. - Lena... Ce n'est pas car tu es médecin que tu ne tomberas jamais malade. Il y a des choses que l'on ne peut pas prévoir, on le sait tous. Pour certains, le destin est sans doute écrit, pour d'autres ce n'est pas le cas. Dans tous les cas, certaines choses sont inévitables et doivent se dérouler. Les raisons apportées sont juste différentes d'un individu à un autre. C'est juste ridicule que de croire qu'un médecin a la science infuse sur son état de santé. C'est impossible de prévoir, au mieux on peut juste minimiser. - Si tu ne veux plus être médecin, et songes à changer de carrière, je te soutiendrai. Comme tu l'as fait pour moi. Il ne sait même pas ce qui pourrait attirer sa femme niveau métier. Il ne l'a jamais imaginée autrement que médecin. Peut-être organisatrice d'évènements vu qu'elle aime planifier. Peu importe le métier en vérité, tant qu'il lui plaira. Lui, il ne fera que la soutenir et continuera à la rassurer même si actuellement il n'a pas cette impression de réussir à la convaincre. Ce n'est pourtant pas faute d'essayer, mais elle n'a pas l'air de croire à ses mots. - Je ne vais pas dire quelque chose juste pour te faire plaisir, ça n'a jamais été mon genre. Si je dois te contrarier avec mes mots, je le ferai. Et ce, même s'il trouve sa petite mine boudeuse vraiment trop adorable. S'il dit qu'il la trouve toujours aussi belle, c'est qu'elle l'est à ses yeux. Elle n'a pas à chercher plus loin. S'il doit la forcer à voir un psychologue comme elle l'a fait pour lui, il ne va pas hésiter une seconde non plus. Il pousse un petit soupir. - Est-ce que tu me trouves faible d'aller voir un psychologue ? demande-t-il. Il l'observe alors qu'elle se laisse tomber sur un fauteuil, près de lui. Il ne comprend pas trop le mode automatique car de son côté, il a l'impression que c'est tout l'inverse. Un mode improvisé chaque jour, à jongler entre le travail, les enfants, les imprévus. Accordant trop peu de temps à sa vie de couple. Ses doigts se resserrent sur les siens, l'écoutant dévoiler ce qu'elle ressent. - veux-tu reprendre le travail pour retrouver des repères ? On peut très bien échanger, je reste à la maison pour m'occuper des enfants. Probablement que ce n'est pas une très bonne idée vu son caractère mais il le fera pour eux si elle souhaite reprendre de l'activité. Il esquisse un petit sourire. - être timide ensemble ? Voyons bébé, on a passé ce cap il y a bien longtemps. Mais je suis d'accord, on devrait passer davantage de temps ensemble. On aurait du si les jumelles ne s'étaient pas invitées par surprise, mais je sais que tu ne les regrettes pas à chaque fois que tu les regardes. Il marque une pause et se penche vers elle. - qui dit que je n'ai pas de papillons dans le ventre quand je te vois ? Enfin plus bas glousse-t-il doucement. - Pour ce qui est de faire l'amour, on peut remédier à ça aussi souvent que tu veux, ça ne va pas me déranger, au contraire. Il sourit, mais ne rit pas vu la situation. Au contraire il reprend son sérieux. - Je sais que toute cette période nous a été enlevée à l'adolescence, on ne pourra rien y changer. Tout ce qu'on peut faire à présent, c'est vivre notre histoire du mieux qu'on peut, sans regretter éternellement ce qu'on a raté. On n'a pas le choix mon amour, sinon on va passer à côté de plein de belles choses..
tw ; symptôme de dépression post-partum & post-traumatique de coma
Par moments, elle en venait à se dire qu'elle aussi, elle avait le droit d'être faible. Que ce n'était pas parce qu'elle était médecin ou encore maman, qu'elle se devait d'être un modèle de force ; trois cents soixante-cinq jours par an. Au contraire, elle pouvait bien montrer son côté vulnérable. Personne ne lui en voudrait, jamais. - Les gens s'attendent de moi à ce que je sois forte. Je l'ai toujours été ! Même quand mon père m'a forcé à aller en pension, quand ma mère ou mon frère son décédé. J'ai même dû avoir l'image de la femme forte et sans émotions quand je suis revenue d'Italie. Je ne peux pas craquer aujourd'hui, pas après tout ça. Parfois, elle avait tendance à penser que son métier la rendait invincible et qu'elle pouvait traverser n'importe quoi sans le moindre heurt. N'empêche que c'était complètement faux. Elle n'avait pas de pouvoir divin, pas plus que n'importe qui. Elle était uniquement une humaine, qui éprouvait les mêmes émotions que tous. Elle vient plaquer une de ses mains contre son visage, venant fortement expirer. - Je ne sais même pas ce que je pourrais faire d'autre Tyler. Qu'est-ce que je faire d'autres .. Peut-être que c'est ça mon destin. Terminer médecin pour le reste de mes jours mais un jour devenir comme tous ces gens blasés de leur boulot, grognant à chaque fois que le réveil matin sonne. Est-ce que c'est vraiment ça qui m'attend ? Elle tourne rapidement les iris en direction de son époux. Soudainement, elle se sent coupable. Est-ce qu'il pense vraiment qu'elle le trouve faible ? Ses sourcils se froncent de tristesse le temps d'un instant. - Tyler, ce que tu as vécu était atroce. Ce n'était pas une faiblesse, loin de là. Tu as eu des raisons d'y aller. Je ne peux absolument pas comparer ce qui m'arrive à ce qui t'es arrivé à toi ! Tu as vécu une tragédie. Moi .. J'ai vécu le bonheur que la majorité de la population rêverait d'avoir. Ça .. C'est être faible, tu comprends ? Elle ne répond même pas à son commentaire suivant. Ses iris se lèvent seulement vers le ciel, roulant des yeux. Quelle mauvaise idée. La dernière fois qu'il avait fait ça, il en était presque devenu fou. - Je ne regrette pas les filles, jamais de la vie. J'ai juste l'impression qu'on n'a même pas eu le temps de se retrouver, ne serait-ce qu'un peu. Elle réussit tout de même à laisser un petit rire glisser hors de ses lèvres. Elle comprend bien que son mari fait tout pour lui remonter le moral et c'est presque trop adorable de sa part. - On va bientôt devenir trop vieux pour en profiter autant... Elle rigole du coin des lèvres. Ce n'est que la quarantaine, ils peuvent largement en profiter, et même plus qu'avant ! Elle avait déjà lu quelque part, chez le coiffeur, que c'était justement dans cette tranche d'âge que les femmes étaient à leur apogée. Une de ses mains vient se glisser dans celle de son mari, entremêlant fortement ses doigts aux siens. - Je voudrais juste .. Arrêter de me sentir coupable, là ici.. Dit-elle tout en désignant son coeur d'un geste de la main. - Mais je ne sais pas si un jour j'arrêterai de m'en vouloir. Tu as déjà passé à côté de plein de belles choses...