christmas disaster (Hendrick)
Elle avait attendu ce séjour au chalet avec impatience. Il lui avait tardé d’arriver ici. De s’éloigner d’Oceanside pour une dizaine de jours. Loin de l'agitation de la ville. Elle comptait profiter des fêtes de fin d’année en famille. De son fils qui s’amuse avec ses cousins. De sa proximité et son intimité retrouvée avec Hendrick. Pourtant, il y avait toujours cette ombre au tableau. Cet événement qu’elle avait occulté. Qu’elle avait tenté de ranger dans un coin de sa tête pour oublier. Ce baiser qu’elle avait échangé avec Elrik au mois d'août. Ce baiser, dont elle n’avait parlé à personne et qui ne voulait rien dire. Elrik sera là pendant ces dix jours. Dans la même maison que son époux qui n’imaginait sans doute pas une seconde la trahison. Cette simple pensée pouvait la rendre malade. Elle avait l’estomac noué depuis qu’ils avaient quitté la maison. Anormalement silencieuse, le regard préoccupé. Sa main n’avait pourtant quasiment pas quitté celle de Rick durant les 4h de vol entre Oceanside et Big Sky. Comme si elle tentait tant bien que mal de se raccrocher au présent pour ne pas se perdre dans sa tête et les souvenirs qu’elle aurait préféré oublier.
Quand ils passent le pas de la porte, elle est soulagée de remarquer qu’ils sont les premiers arrivés. Lena et Tyler en train d’accrocher les dernières décorations dans le salon, les invitent à déposer leurs affaires à l’étage alors que Timothy a déjà filé dans le jardin avec Anya. Delilah laisse donc Hendrick entrer en premier dans la chambre qui leur a été attribuée et referme la porte derrière eux. Essuie ses mains moites sur son jean. Elle sait qu’elle choisit le pire des moments. Qu’elle risque probablement de tout gâcher en une simple phrase. Que ce soit leurs efforts mutuels de ces dernières semaines ou la confiance qu’il pouvait avoir en elle. Une voix en elle lui dit qu’elle devrait se taire. “Tu peux t’asseoir, mon cœur, s’il te plaît ?” Lui demande-t-elle, indiquant le pied du lit. Le surnom affectueux lui paraissant presque hypocrite. “Faut que je te parle de quelque chose.” Elle sent déjà les larmes lui monter aux yeux. C’est la peur et la honte qui se mélangent. “Je suis désolée, c’est pas le bon moment …Mais il y a un truc que je t’ai pas dit..” Parce qu’elle ne sait pas comment le dire. Parce qu’elle n’a pas envie de le blesser. Parce qu’elle a peur qu’il la déteste.
Après toute cette organisation de titan, il est enfin là ! Ce séjour de Noël tant attendu par tout le clan débute maintenant. Le fruit de longues conversations sms de planification et de négociation de diverses membres de la famille avec le plus âgé des Nolan. Lui qui ne raffole pas de ces fêtes en général, raison d'un passé qu'il voudrait oublier à une époque où les Sheperd et les Kane étaient absents de sa vie. Il a abdiqué rapidement, pas sur le fait de venir au chalet, même en froid avec Noël ne pas être au moins avec son fils est inenvisageable pour un père comme Hendrick, mais sur le fait de venir l'esprit ouvert et le sourire aux lèvres. Sans compter qu'il ne fait pas cet effort que pour son fils, il a aussi envie d'être auprès de son épouse. Même si dans l'avion qui les mène jusqu'à leur lieu de séjour, Delilah reste bizarrement silencieuse. Cependant Hendrick n'est pas dupe et se doute que quelque chose cloche, elle qui n'a jamais exprimé de peur de l'avion, non cela est définitivement pas ça. Mais même sans savoir, sa main dans la sienne, le rassure un temps.
Ils se séparent rapidement de leur fils à leur arrivée au chalet et s'installent dans la chambre. Il y espère apprendre ce qui se passe maintenant qu'ils sont seul à seul, suspectant que leur conversation ne regardera ni leur fils, ni leur famille, qui eux manquent encore à l'appel pour lancer officiellement les vacances ! Il est content qu'elle prenne les devants, cela lui évitera de tergiverser à la question s'il doit lui demander ou pas de s'ouvrir à lui, habitude de retour sur le devant de la scène de leur relation, après avoir disparu des projecteurs durant plusieurs mois. "Fort bien ! Car je sens que quelque chose ne va pas." Commence-t-il en suivant le conseil de Delilah de s'asseoir au bord du lit. "Et je suis soulagé qu'on ait pas à sortir nos téléphones pour en parler." Lance-t-il suivi d'un petit éclat de rire et faisant référence à leurs discussions sms qui ont permit de beaucoup crever l'abcès entre eux deux. Il scrute un peu plus son attitude et comprend à ses mots que la situation est délicate. "Eh.. mon amour" Il se saisit de ses poignées puis glisse ses mains dans les siennes. "Qu'est ce qui ne va pas ? Tu sais que tu peux tout me dire, hin ?" Tente-t-il de rassurer.
Tout dans l’attitude d’Hendrick lui indique qu’il ne se doute pas une seconde de ce qu’elle est sur le point de lui annoncer. De la vitesse à laquelle il s'assoit à la manière dont il plaisante légèrement. Il n’a pas idée de ce qu’elle s’apprête à dire et elle s’en veut. Elle s’en veut de lui avoir fait ça, d’avoir embrassé Elrik et de lui annoncer maintenant. Le moment est mal choisi, mais en même temps, elle n’est pas certaine qu’il y ait réellement un bon moment pour annoncer ce genre de choses. Cet instant précis est peut-être le pire qu’elle aurait pu choisir. Trop tard. Elle ne pouvait plus reculer ni inventer une excuse ou mentir sur la raison de son mal-être. Le surnom affectueux et ses mains, qui viennent lui saisir les poignets avant de glisser dans les siennes devraient la rassurer. La réalité, c’est qu’elle ne peut s’empêcher de penser au moment où les mots quitteront ses lèvres et à la réaction qui pourrait suivre. Elle a tout aussi peur de ce qu'elle pourrait voir dans son regard. “Je sais … Je suis désolée.” Elle s’excuse une fois de plus. Que c’est dur d’avouer ses fautes à voix haute. Qu’est-ce qu’elle aimerait qu’il puisse lire dans ses pensées. Ça lui éviterait d’avoir à parler, d’autant plus qu’elle sent cette boule dans sa gorge qui rend chaque mot compliqué. “Quand on a eu notre longue conversation sur ce qui n’allait pas … Il y a une chose que je t’ai pas dite.” Elle se lance. Elle n’a pas le choix, une fois au pied du mur, il faut y aller. “Je t’ai dit qu’Elrik était au courant.” Le prénom lui écorche la gorge, elle se demande s’il commence à faire le rapprochement. “Mais c’est pas tout... On ... On s’est embrassés.” Elle n’ose même plus le regarder dans les yeux, alors qu’elle ne peut empêcher les larmes de couler. “C’était une seule fois, au mois d’août. C’est la pire connerie que j’ai pu faire et je sais que ça ne justifie rien, mais on avait bu et j’étais pas bien, je pourrai pas expliquer ce qui s’est passé.” Elle sait que cette trahison est injustifiable et ce n’est pas ce qu’elle souhaite faire, mais elle a besoin de lui expliquer de cette manière. “Je comprendrai que tu me déteste ou même que tu ne veuilles pas rester. Je suis désolée de gâcher les vacances avant qu’elles commencent, mais il sera là et je pouvais pas vous imaginer dans la même pièce sans que tu sois au courant.” Parce qu’elle ne voulait pas qu’il se sente comme le dindon de la farce en découvrant la vérité plus tard.
Derrière sa désinvolture naturelle, une légère appréhension grandit tout de même. Parce que Delilah est différente de d'habitude et son attitude n'est même pas la même de l'époque où ils ne se parlaient pratiquement plus, une fois encore il découvre un tout nouveau comportement entre eux, et il n'aime pas cette nouveauté. Alors il sourit, plaisante, rassure, dans l'espoir de masquer cette appréhension qui ait monté crescendo tout le long du voyage. Celle-ci grossit maintenant, quand il comprend que ce qu'elle s'apprête à lui révéler n'est pas un oubli involontaire, elle lui a caché délibérément ce qu'elle essaye en vain de dire. Puisqu'il voit bien que c'est difficile pour son épouse d'aller aux bouts de ses paroles. Et aurait-il mieux préféré qu'elle ne s'acharne pas à le faire. La dernière expression jovial du visage d'Hendrick accompagne un petit "hm-hm" d'affirmation au souvenir de leur discussion passée, avant que ce visage bascule dans le dépit quand la révélation finit par tomber. "Attends, quoi !" Il réalise vite que cette histoire est sérieuse, que ce n'est ni un canular ou un mensonge, l'expression de Delilah est sans appel et ça l'aide à prendre rapidement conscience de la situation. Sa tête se fixe dans la direction de sa femme, même si son regard ne peut s'arrêter de bouger comme pris de spasmes. Elle commence à s'expliquer, Hendrick écoute à moitié, se concentrant uniquement sur les informations nécessaires. Et vu le jugement désastreux qu'il fait de celles-ci, il est satisfait de n'accorder qu'une partie de son attention habituelle. Puis il sort de sa courte léthargie et se laisse s'écrouler sur le lit. "Oh merde Lilah', mais c'est pas possible.." lance-t-il dépité à la moitié de ses explications. La suite le fait un peu plus réagir. Maintenant que le couperet est tombé, il va bien falloir faire quelque chose de tout ces morceaux ! Il roule du lit pour ne pas avoir à approcher du corps de son épouse. Il se saisit d'un mouchoir sur une table de chevet et le dépose près d'elle. Il s'éloigne et fait quelques pas dans la pièce. "Je n'irais nulle part avant d'avoir tirer cette histoire au clair, alors commence par souffler s'il te plaît. Je vais avoir besoin que tu sois calme pour m'expliquer mieux que ça comment c'est arrivé." Parce que le coup du "ça signifiait rien", à d'autres. Pour lui, on embrasse pas un autre homme que son mari après dix ans de mariage sans aucune raison. Bien qu'il soit d'accord avec elle sur un point, l'alcool n'est pas une excuse ! Il continue d'un ton extraordinairement calme. " Avant, je vais juste résumer, pour qu'on soit bien d'accord sur les faits. Nous deux, on était en train de se perdre et toi pour aller mieux, tu es allée embrasser ton meilleur ami ... Mais tu te rends compte que c'est complètement DINGUE !" crie-t-il tout à coup sans aucune pointe de colère, laissant simplement le choc de la révélation sortir enfin.
C’était de loin la chose la plus difficile qu’elle ait eu à dire à Hendrick en douze ans de relation. Elle était bien consciente que ce n’était pas possible. Qu’elle n’aurait jamais dû faire ça et qu’elle était probablement inexcusable. Cependant, c’était trop tard. Le mal était fait et Hendrick méritait la vérité. Elle, elle ne pouvait plus supporter cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Elle le voit, le choc de l’annonce. Elle la sent, la distance qui s’installe alors qu’il lâche ses mains, puis se laisse rouler sur le lit. Aussi loin possible d’elle. Elle est surprise par le calme dont il fait preuve. Elle récupère le mouchoir qu’il a déposé à côté d’elle avant de se lever. Tente en vain d’empêcher les larmes de couler. Il lui demande de souffler et de lui expliquer calmement. C’est elle la fautive dans cette histoire, elle n’a aucune raison de pleurer de la sorte. Alors, elle ferme les yeux, étouffe un sanglot et tente de se composer. Elle lui doit des explications, même s’il n’y a pas grand-chose à dire. Elle a merdé. Elle l’a trahi. Ça ne l'a pas aidée à se sentir mieux. Ça ne valait donc pas la peine de faire tant de mal. Quand il se met à crier, elle sursaute. Elle n’a pas l’habitude de l’entendre lever la voix, encore moins quand ça lui est adressé. “Rick ..” Lâche-t-elle alors qu’elle se lève pour faire quelques pas dans sa direction. “Je suis désolée, je m’en veux tellement de t’avoir fait ça.” Parce qu’il y avait toujours ce souvenir dans sa tête, chaque fois qu’elle le voyait, elle ne pouvait s’empêcher de penser à cette trahison. Ça la rongeait de l’intérieur depuis des mois, elle n’avait jamais trouvé comment lui dire, ni même quand lui dire. “Il n'y a rien à expliquer. On était sur la plage, on buvait, on discutait de ce qui n’allait pas, j’avais l’impression qu'on était en train de perdre totalement. Puis il y a eu le baiser. Ça aurait pu être n’importe qui. Ça m'a pas permis de me sentir mieux. Tout le contraire, je me suis trouvée ignoble.” Cet électrochoc, ce sentiment de honte, elle les ressentait encore, des mois plus tard. Elle ose à peine faire un pas de plus, pas certaine de la manière dont il pourrait réagir. “Je l’ai tout de suite regretté parce que c’était pas toi. Je ressens rien pour Elrik, il y a que toi pour moi et je comprendrai que tu puisses pas me le pardonner, même moi, j’y arrive pas.” Finit-elle. À ses yeux, son geste était aussi injustifiable qu’inexcusable. Elle ne pouvait pas demander à Rick d’en penser autrement.
Il ne s'est jamais imaginé jouer le rôle du mari trompé et à vrai dire, il n'en a pas envie là maintenant. Se demander ce qu'il a bien pu faire pour mériter ça ou tout d'un coup émettre un sentiment d'insécurité dans son couple, ce n'est pas son genre. Alors oui la situation ne nécessite probablement pas ce genre de réponse émotionnelle aussi. Ce n'est pas comme si elle avait couché avec un inconnu à l'arrière d'une voiture après une soirée dans un club. C'est un baiser pas innocent certes, mais dans des circonstances que Delilah a clairement établies. Dans un état dans lequel elle était qu'Hendrick a déjà pris conscience par le passé, résultat des nombreux échanges qu'il a eu avec son épouse durant les dernières semaines, avec une personne avec qui elle se sent bien. Pourtant blessante, la situation est compréhensible, bien que difficilement excusable pour le moment, vu l'état dans lequel la révélation a plongé l'agent artistique. Ca se voit à l'éclat de voix qu'il n'a pas l'habitude d'exprimer, pouvant malgré tout faire partie de certaines de ses excentricités. Sauf que généralement c'est plus pour exprimer une joie ou une surprise qu'il monte le ton. Autre détail trahissant son état actuel: les nombreux pas qu'il fait dans la pièce par la suite, tout en écoutant les paroles de Delilah. Il est maintenant plus attentif à ce qu'elle dit, il essaye de se raccrocher à ses mots. Certains sont difficiles d'autres sont rassurants. "Je sais que tu es désolée, rassure-toi." Annonce-t-il plus calmement. Il se fixe devant elle et fait un pas dans sa direction. "Je suis même pas fâché. Juste blessé par la situation que je vois se répéter. Celle qu'une fois encore je réalise que tu as préféré faire quelque chose d'aussi insensé que d'aller vers quelqu'un d'autre, plutôt que de revenir vers moi." Seulement là, cela avait été un peu plus loin que de se livrer sur ses problèmes, ce qui rendait les choses un poil plus compliqué. "Je m'en fiche d'Elrik ! Bien que nous aurions besoin d'une petite conversation tous les trois." Afin de clarifier que cette mésaventure reste bien exceptionnelle dans la vie de tous. Cependant, pour lui au final, il est content que ça soit quelqu'un qu'elle connaisse bien. La trahison aurait été bien plus brutale si cela avait été avec un inconnu. Et la possibilité de pouvoir parler avec l'individu en question et se rassurer à postériori aurait-été bien plus difficile. Là par "chance", le dénommé allait bientôt passer plusieurs jours avec lui sous le même toit et l'opportunité de rappeler quelques fondamentaux sociaux allait à coup sûr se présenter. "Écoute, je pense pas que te détester me fera me sentir mieux. Mais je peux pas te dire que j'ai envie de te pardonner pour autant. Dit-il planté au milieu de la pièce, à quelques pas d'elle, ne montrant ni signe de rejet ni demande d'attention, semblant simplement se fermer à son tour pour la première fois.
À choisir, Delilah aurait sans doute préféré qu’il soit fâché. Elle aurait peut-être préféré un éclat de colère à la certitude qu’elle avait blessé son mari. Elle avait l’impression de ne pas mériter le calme d’Hendrick. Elle n’avait pas envie de justifier son acte ou de trouver des excuses. Ce qu’elle avait fait était impardonnable. Elle l’avait trahi. Doublement. Parce qu’elle en avait embrassé un autre, mais aussi parce qu’elle avait fait le choix d’aller vers son ami plutôt que chercher du réconfort auprès de lui, son mari, celui qui partageait sa vie. Elle s’en voulait encore plus quand elle voyait sa réaction. Le calme dont il faisait preuve. Le respect qui ne l’avait pas quitté. Pas un mot plus haut que l’autre. “J’ai jamais voulu te faire du mal.” Lui dit-elle. Elle était sincère. Elle pensait tout ce qu’elle lui disait, mais elle avait l’impression que, quoi qu’elle puisse dire, rien ne pourrait effacer la peine. Le mal était fait. Elle avait l’impression de vouloir justifier l’injustifiable. De lui demander de pardonner l’impardonnable. “Si tu veux une conversation à trois, on aura une conversation à trois.” L’idée ne lui plaisait pas particulièrement. Non pas parce qu’elle avait quelque chose à cacher. Elle avait dit à Hendrick tout ce qu’il y avait à dire à ce sujet. Il n’y avait pas d’autre cadavre dans le placard. Elle n’avait pas envie de ressasser les choses, de retourner la situation dans tous les sens. Elle n’avait pas envie qu’une discussion vienne blesser son mari un peu plus. Il avait entendu les faits de sa bouche, est-ce qu’il avait besoin d’en entendre plus ? Si c’était ce dont il avait besoin, alors, elle ferait en sorte qu’ils aient cette discussion des plus inconfortables. Elle n’est pas surprise qu’il n’ait pas envie de lui pardonner, ou qu’il ne puisse pas le faire, ça n’empêche pas les mots d’Hendrick de lui faire mal au cœur. C’est sa faute à elle, elle récolte ce qu’elle a semé. “Je comprends.” Déclare-t-elle “Je m’attend pas à ce que tu me pardonnes, mais si je dois passer les prochaines années à te prouver que c’était une connerie qui ne signifierait rien, parce que t’es le seul qui compte pour moi, je le ferai.” Elle pensait chacun de ses mots et malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de remarquer l’attitude d’Hendrick et la barrière qu’il semblait mettre entre eux. Alors, elle prend les devants, sans savoir comment il pourrait réagir. Elle fait quelques pas dans sa direction, juste assez pour poser doucement sa main sur son bras. “Hey … te ferme pas, s’il te plait. Parle-moi, dis moi ce dont t’as besoin. Je veux pas qu’on fasse les erreurs d’avant. Je t’aime, je veux pas que tu remettes en question ce qu’on s’est dit ces derniers temps.” Elle n’avait pas envie qu’il doute ou imagine que si elle avait pu lui mentir une fois, elle pouvait lui cacher autre chose.
A bien y réfléchir, sans doute que Delilah n'est pas indispensable à la discussion qu'il aimerait avoir avec Elrik. Après tout, Hendrick ne souhaitait entendre de sa bouche que sa version à lui et être certain qu'il pourrait continuer à leur faire confiance à l'avenir. L'avenir ? Rien qu'avoir cette réflexion, cela pouvait laisser déjà entrevoir une possibilité de pardon de la part d'Hendrick. Certainement, pas tout de suite, pas sans d'autres explications, discussions voir même quelques règlements de compte. L'heure est plutôt à cela, régler les différends qui ont mené à ces conséquences. Et c'est à son tour à présent, de ne pas mesurer ces dernières avant d'agir. Parce que faire ce pas en avant n'est pas la meilleure idée qu'il ait eu. Hendrick sait directement que le risque que Delilah prenne cela pour un signe positif à la réconciliation est trop grand. Mais il est trop tard pour revenir en arrière et il se contente d'écouter et de voir où cela les mène. Les mots qu'elle sort, Hendrick les connaît, il ne doute pas de cela. Il la croit quand elle dit n'avoir fait qu'une connerie qui ne signifierait rien. Alors pourquoi cette histoire le dérange tant que cela, autre que simplement le sentiment de trahison. Il sort de sa réflexion quand elle finit par faire ce qu'il redoutait. Elle pénètre la cage qu'il a dressé autour d'eux et vient établir un contact tactile. Sa réaction épidermique est instantané. "Mais qu'est-ce que tu crois.." recule-t-il d'un pas, venant perdre son contact, en passant une main sur son front de consternation. "Ne prend pas mon calme pour du pardon" lâche-t-il en passant à nouveau près d'elle pour faire quelques pas loin de son épouse. Il l'écoute finir son discours. Il commence à percuter, à comprendre ce qui le dérange le plus dans cette histoire. "Peut-être ai-je besoin de me fermer pour rester calme. Et il est là le fond du problème. S'il n'y avait que ce baiser, je t'aurais déjà pardonner" Il se retient de faire un nouveau pas en avant pour appuyer son propos. "Mais ensuite tu m'as menti .. tu m'as fait croire qu'on avait traversé cette épreuve sans se trahir, que nos problèmes étaient derrière nous, qu'il n'y avait plus de raison de s'éloigner. Tu m'as laissé faire des projets avec toi, te raconter mes envies, on a parlé BEBE !" craque-t-il encore en haussant la voix avant de reprendre plus calmement. "Et toi, pendant tout ce temps où je me suis confié à toi comme jamais je ne l'ai fait avec quiconque dans ma vie, tu m'as caché toute cette histoire. Alors que tu savais que ça risquait de nous détruire, et que tu m'as quand même laissé espérer qu'on s'en sortirait. Tout ça pourquoi ? Je vais te le dire. Tu as juste fait preuve d'égoïsme envers nous deux !" crache-t-il enfin ce qui se cachait derrière son calme.
Le rejet est violent. Les mots d’Hendrick sont blessants. Étrangement, elle préfère ça au silence. Elle préfère qu’il évacue tout ce qui le dérange plutôt qu’il ne garde ça pour lui. Elle ne dit rien, le laisse parler avant de réagir. "Mais tu crois pas que c’est justement parce que ça risquait de nous détruire que j’ai rien dit ?" Lui répond-elle. "Parce que tu m’aurais pardonné comme ça, après des mois à rien partager ensemble ?" Elle marque une pause et soutient son regard. "Oui, c’était égoïste de ma part, parce que je savais et que je pouvais pas supporter l’idée de te perdre donc j’ai rien dit." Elle ne la supportait pas plus aujourd’hui cette idée, mais elle s’était trouvée dans une impasse. "J’aurai jamais dû agir ainsi, mais c’est qu’une fois qu’on a fait une erreur qu’on s’en rend compte." Elle n’aurait pas dû embrasser Elrik. Elle n’aurait pas dû lui mentir. Elle ne pouvait pas remonter le temps, n’avait pas le pouvoir de faire les choses différemment. "Et tu sais quoi ? J’ai failli te le dire, le jour où ça s’est passé. Quand je suis rentrée à la maison, je comptais tout avouer, puis je t’ai trouvé endormi sur le canapé. J’ai réalisé que pendant que moi, j’étais en train de faire la pire erreur de ma vie, toi t’étais là à m’attendre. Je me suis dit que je te méritais pas et que tu méritais pas que je te fasse tant de mal." Elle à la voix qui tremble et ses larmes lui obstrue la vue. "Donc je t’ai laissé dormir et je suis montée me coucher en espérant me réveiller et réaliser que c’était qu’un cauchemar." Sauf que ça n’avait pas été le cas. Les choses ne fonctionnaient pas comme ça. Elle s’était enfoncée chaque jour un peu plus dans son mensonge. Elle ne sait même pas pourquoi elle raconte ça, comme si ça allait changer quoi que ce soit à l'égoïsme dont elle avait fait preuve. Elle recule un peu dans la pièce. Se laisse tomber sur le fauteuil qui trône devant la fenêtre et se frotte les yeux pour chasser les larmes. Elle s’en veut de pleurer, autant qu’elle s’en veut de l’avoir trahi. C’est elle la coupable, pas la victime. "Je sais pas quoi dire pour arranger les choses. J’ai pas d’excuse pour ce que j’ai fait. Il y a rien qui peut le justifier, mais je peux pas te perdre. Je veux qu’on s’en sorte plus que tout. C’était pas pour te faire espérer quoi que ce soit toutes ces discussions et ces projets.” Non, elle avait été sincère. Sa seule erreur et son seul mensonge, elle venait de les avouer à l’instant. Mais, leurs projets, elle y tenait. Ses confidences, elle les chérissait et malgré l’ombre au tableau, ces dernières semaines, elle avait eu l’impression que tous les deux, ils étaient plus forts que tout. Elle avait tout gâché et se trouvait finalement sans argument, sans moyen de défendre sa cause. Alors, elle ne dit rien de plus, pose une main sur son visage et regarde par la fenêtre.
Delilah a raison. Parler est libérateur, probablement autant pour lui qu'elle, d'avoir enfin pu lui dire ce qu'elle cache depuis tant de temps. Une partie regrette tout de même de ne pas avoir gardé le sang froid légendaire qu'il pense avoir, mais de l'autre, s'il y a bien un moment où le barrage de ses émotions peut rompre c'est bien maintenant ! Il écoute les rhétoriques que lui balance son épouse. Il les balaye d'un revers de bras, ne sachant trop quoi répondre à cela. Peut-être trop fier pour admettre qu'elle n'a pas tort. Sans doute a-t-elle fait ce qu'il faut pour sauver leur mariage et que dire la vérité sans avoir réparé leur relation aurait été cent fois plus catastrophique. Le récit de la journée de ce baiser lui retourne un peu l'estomac. Au fond de lui et malgré ce qu'il a pu prétendre, cette histoire de baiser, excusez d'avance du terme, le fait quand même encore bien chier. Pour cela, il aimerait s'en rappeler de cette journée, lui rétorquer qu'il en a un parfait souvenir, la faire culpabiliser un peu plus en lui balançant à tel point il était heureux en ce temps. Mais il passerait la ligne du côté sombre en lui qu'il ne veut pas franchir. Le mensonge n'a jamais été une de ses armes dans la vie. Puis à la réalisation que c'est là l'unique raison pour lui de se retenir de faire du mal à la femme de sa vie, qu'il comprend que cette dispute prend un chemin qu'il n'a pas envie d'emprunter. Il se rallonge sur le lit quand Delilah finit dans le fauteuil. Bien que ne la regardant pas pleurer, son coeur le ressent, toute la pièce le ressentirait si elle le pouvait. Il l'écoute attentivement, bien plus que n'importe quel moment de leur discussion. Depuis le début de cette dernière, les mots venant de son épouse résonnent d'une manière nouvelle. Il ressent de nouveau sa sincérité, bloqué jusqu'à maintenant à l'extérieur de ses ressentis par une barrière de blessures et de colère. Il ne sait combien de temps cela met à atteindre sa volonté d'agir, celle de ne pas finir cette dispute là-dessus. Et au bout d'un moment, il se frotte le visage de toute la largeur de ses mains et se relève doucement. Il se dirige calmement vers elle, essayant de capter son regard. Afin de lui montrer qu'il ne vient pas chercher un second round de reproches et de querelles. Tout dans son attitude tente d'émettre l'apaisement. Il s'agenouille devant elle, passant ses mains contre le denim entourant ses fins mollets. Puis il les fait glisser le long de ses jambes venant s'immobiliser autour de sa taille, le forçant à se redresser à genoux pour être à sa hauteur. Et si leurs cœurs partagent la même envie, il s'approche pour l'embrasser. Par ce baiser, il souhaite lui exprimer les mêmes émotions qu'elle dit ressentir, le fait de ne pas vouloir se perdre, de s'en sortir ensemble et aussi qu'il l'aime.
Le silence qui s’installe est pesant alors qu’il n’avait jamais été un problème entre eux. Au contraire, ils s’étaient toujours confortés par la simple présence de l’autre, sans pour autant voir besoin de dire quoi que ce soit. Là, c’était différent. Là, le silence faisait écho au chaos de la situation. Il était lourd. Imperturbable si ce n’était pour les sanglots que Delilah tentait tant bien que mal d’étouffer. Le regard perdu par la fenêtre, elle ne regardait rien de particulier. Avait d’ailleurs bien du mal à voir quoi que ce soit à travers les larmes qui ne semblaient pas arrêter de couler. Quoi qu’elle fasse. Qu’elle tente de contrôler sa respiration ou pas. Elle n’arrivait pas non plus à se résoudre à regarder Hendrick, sentant pourtant sa présence dans la pièce. Ressentant ses mouvements et les lits bouger, signe qu’il venait sans doute de s’y asseoir ou s’y allonger. Elle espère qu’il dise quelque chose. Qu’il vienne rompre ce silence. Finalement, elle préférait peut-être ses mots blessants à ce silence radio, mais il ne dit rien. Il reste parfaitement silencieux et elle ne sait combien de temps passe avant qu’elle n’entende de nouveau du mouvement dans la pièce. Le bois du lit grinçant avec les mouvements d’Hendrick. Elle ose à peine tourner la tête quand elle sent sa présence s’approcher d’elle, par peur de revoir la colère et la blessure sur son visage. Elle ne s’attend pas à y voir le calme et l’apaisement qu’il dégage. Elle ne le quitte pas des yeux quand il s’agenouille devant elle, venant poser ses mains sur elle. Elle ne s’attend pas non plus à ce qu’il l’embrasse et ce baiser la bouleverse plus que le reste. Plus que tout ce qu’ils ont pu se dire depuis tout à l’heure. Plus que la colère et la déception dans le regard d’Hendrick. La culpabilité la dévore d’autant plus. Alors, elle fait de son mieux pour lui transmettre les émotions qu’elle a essayé de retranscrire un peu plus tôt avec des mots. Vient poser ses mains de chaque côté du visage de son époux. “Je t’aime. T'es l'amour de ma vie.” Vient-elle répéter une énième fois quand leurs lèvres se séparent. “Je te mérite pas, mais j’espère que tu pourras me pardonner un jour.” Pour la trahison, pour le mensonge, pour la déception et tout le reste. Elle l’embrasse de nouveau, comme pour appuyer ses propos, sceller cet espoir. “Je peux te laisser un peu d’espace si t’as besoin, le chalet est grand, il doit bien y avoir une chambre de libre ou j'irai squatter avec Anya et Tim.” Les autres se poseraient sans doute quelques questions, mais leur relation était bien plus importante que cela et elle pouvait comprendre qu’il souhaite prendre un peu de distance. Cette pensée lui faisait mal au cœur, mais elle restait réaliste, ils venaient de glisser en bas d’une pente qu’il allait falloir remonter et malgré tout l’amour qu’ils pouvaient avoir l'un pour l’autre, cela ne se ferait probablement pas en un jour.
Voir la petite forme de sa femme sur cette chaise, le regard vide, le bouleverse plus qu'il ne devrait. La colère aurait du dominer ses réactions dans de telles circonstances, si seulement il aurait été un homme comme les autres. Un de ceux qui aurait surement fait ce que toute épouse aurait attendu de leur mari après avoir fait ce genre d'annonce, claquer la porte, sortir marcher et oublier cette journée dans une bouteille d'alcool fort dans le premier bar mis sur sa route, par les démons de l'adultère. Mais pour le bien de son couple, de sa famille et égoïstement un peu du sien, il ne peut pas agir comme ça. Il réalise qu'il ne veut pas la perdre, il l'a toujours voulu dans sa vie, même durant les mois difficiles entre eux de l'année écoulée, cette discussion certes douloureuse n'y changera rien. Alors il s'empresse de la rejoindre, une fois la réalisation de ce qu'il souhaite pour leur avenir parvenu à son esprit. Il est soulagé de transmettre correctement son calme à Delilah, même si elle semble toujours aussi bouleversée, l'un que l'autre. Elle semble même un peu surprise par son comportement, même venant de lui, cela peut paraitre difficile à imaginer qu'il puisse faire un premier pas aussi vite. Elle lui déclare son amour à son tour. Hendrick comprenant par la même occasion que ses déclarations non verbales lui sont parvenues au coeur. Peut-être n'ont-ils pas perdus toute leur façon de communiquer qu'ils ont mis des années à bâtir ensemble. "Je sais." Cite-t-il le hors-la-loi de l'espace le plus romantique du cinéma. Même si actuellement il n'a pas aucune conscience de cette référence, évoquant simplement ce qu'il ressent. Partager ces baisers lui fait du bien, elle agit autant qu'elle parle et ça l'aide à la savoir prête à avancer avec lui. Mais à sa proposition pour le faire, il ne comprend pas. Enfin évidemment que si, il comprend que Delilah pense faire au mieux pour lui, alors il doit s'empresser de clarifier toute chose rapidement. "Non. As-tu déjà oublié ce qui nous ait arrivé ?" demande-t-il de façon calme. "Je ne veux pas reproduire nos erreurs du passé en m'éloignant de toi. On a besoin de traverser cela ensemble, même si ça nous fait du mal. Tu ne penses pas ?" Et au delà de ça, la seule chose dont il a besoin c'est elle. Et ça encore plus à l'avenir quand le doute viendra, après que les émotions seront complètement redescendus, il sait qu'il aura besoin de la sentir près de lui pour passer à autre chose.
Elle pense bien faire, Delilah, en lui proposant de lui laisser un peu d’espace. Un peu de temps pour respirer et pour penser à tout ce qu’elle venait de lui dire. Elle est prête à prendre un peu de recul s’il en a besoin. Elle ne veut pas l’étouffer. Pas après une telle annonce. Pas après la trahison. Cependant, il semblerait qu’elle ait tout faux. Que ce qu’elle a pu prendre pour une envie d’avoir un peu d’espace pour réfléchir pendant un moment de la part d’Hendrick n’était rien de tout cela. Pourtant, non, elle n’avait pas oublié ce qu’il leur était arrivé. Elle n’avait pas oublié les derniers mois, ni même ceux qui les avaient précédés. Elle n’avait pas oublié la manière dont elle s’était éloignée de lui, petit à petit. Ni même à quel point cela avait pu impacter leur relation. Ils n’avaient jamais réellement eu à se battre pour leur histoire avant tout cela. En douze ans de relation et dix ans de mariage, tout avait pourtant toujours été plutôt simple entre eux. Alors, comment pourrait-elle oublier la plus grosse épreuve qu’ils aient eue à surmonter jusqu’à présent. Elle se rappelait des erreurs qui avaient été commises et pourtant, elle ne s’était pas rendu compte qu’une telle proposition pouvait rapidement les conduire directement dans ces mêmes travers dont ils avaient réussi à se sortir. Elle hoche donc la tête de gauche à droite, en guise de réponse à sa question. Son regard ne lâchant pas celui de Rick. Ses mains venant se poser sur chaque côté de ses joues. Elle vient une nouvelle fois connecter leurs lèvres dans un doux baiser. “J’ai pas envie de m’éloigner de toi et ça me coûterait de le faire maintenant, mais je pourrai comprendre si t’en avais besoin. Ça fait beaucoup à encaisser d’un coup.” Explique-t-elle ensuite. Il était là son raisonnement. Ce n’était pas son envie à elle, mais plutôt ses besoins à lui qui lui importait sur le moment. Après tout, c’était de sa faute tout ça. C’était de sa faute s’ils en étaient là. “Mais si tu me dis que tu ne veux pas, je reste là, avec toi, et on traverse ça ensemble, comme on l’a toujours fait. Parce qu’ensemble, on est plus forts.” Conclut-t-elle. Pour le meilleur comme le pire, disaient-ils dans leurs vœux, et même si elle était persuadée que ce n’était pas forcément cela que ça impliquait, elle était persuadée qu’ils pouvaient faire honneur à tout ce qu’ils s’étaient promis dix ans plus tôt.
Pour faire beaucoup à encaisser, effectivement, ça fait pas mal. Et il sait que son esprit n'assimile pas encore toutes les informations, ainsi que les tenants et les aboutissants de celles-ci. Il se méfie donc de sa réaction dans les heures, les jours à venir, lui même ne saurait dire comment il prendra les choses plus tard. Quand toutes les facettes de sa personnalités auront pris connaissance de la nouvelle dynamique inévitable qui va s'installer entre eux. Puisqu'il faut être honnête, les choses ne seront plus comme avant, même s'il aime à penser que rien ne pourra changer entre eux, que cette histoire ne sera bientôt qu'un mauvais souvenir, c'est impossible. Néanmoins, a-t-il envie de traverser ça seul dans son coin ? Pas le moins du monde. Il sait ce qu'il lui faudra quand la colère face à son reflet dans le miroir de la salle de bain, qu'il voudra exploser de toutes ses forces par la rage d'avoir été aussi dupé par des personnes cher à son coeur, ou quand la culpabilité de n'avoir rien fait pour empêcher cela d'arriver, quand il la verra endormie dans leur lit au moment de la rejoindre, à la lueur de sa lampe de chevet. Il sait qu'il aura besoin de Delilah près de lui, quitte à la réveiller pour être rassuré. Pour lui poser la potentielle sempiternelle question à laquelle elle répondra pourquoi ou comment cela s'est produit et qu'elle trouvera le moyen de lui faire trouver le sommeil, apaisé. Comme quand il se remémore toutes ces fois leurs sms échangés, où ils ont su raviver leur flamme éteinte durant des mois avec de simple de mots, il sait qu'il aura besoin de cela à nouveau. S'ils ont pu réaliser ce miracle de sauver leur couple par ce simple biais alors être ensemble ne peut être que la solution à cette nouvelle épreuve. Et même si cette faute est mille fois pire que la précédente, cela ne change rien, bien qu'il faudra peut-être pour Delilah être mille fois plus patiente et disponible pour que leurs échanges payent à nouveau. Au soulagement d'Hendrick, son épouse semble être prête à réaliser ce sacrifice. "Oui, nous sommes plus forts, c'est indéniable. Et pour moi, ce n'est pas bien différent de la dernière fois. Et comme on a déjà établi que nous voulions nous en sortir ensemble, alors nous connaissons la marche à suivre pour renouveler l'exploit de se retrouver. En gardant également à l'esprit tout le bien qu'on a aussi partager ces derniers mois." A ces mots, il l'embrasse tendrement à nouveau. Peu à peu il laisse la passion prendre le pas sur la tendresse. Comme un besoin soudainement incontrôlable de la sentir toujours connecter à lui, la serrant contre lui, et attaquant son cou de baisers de plus en plus passionnés. Une étincelle dévorante, pétillante derrières ses paupières closes.