maybe they can find someone (ft Nora)
Adria était encore dans son loft quand elle entendit une voiture partir à toute allure. Les freins crisser, l'accélération arriver rapidement. Que se passe-t-il ? Ce n'est pas dans les habitude de Oceanside d'avoir des problèmes...du moins pas dans l'imagination de la belle brune. Celle-ci regarda dehors et fronça les sourcils. Il n'y avait rien. Ouvrant la fenêtre pour regarder dehors, elle ne vit pas grand chose, mais entendit quelque chose. Des miaulements. Aiguës, plutôt forts. C'est pas possible, se dit-elle. Des personnes auraient abandonné des chatons ? Des pauvres petits chatons sans défense ? Ni une ni deux, la douce fleuriste rajusta le foulard dans ses cheveux et enfila ses chaussures et un gros gilet avant de descendre et d'aller dans la rue. Là, elle chercha la provenance des miaulements et fini par trouver un carton. Elle s'approcha et l'ouvrit. Quatre petits chats étaient là. Beaucoup trop mignons. Mais elle ne pouvait craquer. Et encore moins tout de suite alors qu'ils avaient l'air très maigres. "Ca va aller.". Fit-elle aux petits avant de remonter dans son loft avec eux pour leur mettre une couverture en dessous d'eux et prendre ses clés de voiture. Elle alla voir un vétérinaire. Entrant dans le bâtiment, carton dans les mains, confuse. Et si on pensait qu'elle voulait elle-même abandonner ces petits ? Non. Ils savent très bien que les gens sont assez bêtes pour abandonner des chatons et des animaux en général. Mais elle ne l'est pas, elle. Qu'allait-elle faire ? Aucune idée. D'abord, il fallait qu'elle voit s'ils allaient bien. "Bonjour, j'aimerais voir un vétérinaire. Je les ai trouvé dans la rue, dans ce carton.". annonça-t-elle à la secrétaire qui appela une vétérinaire. Celle-ci arriva. Elle avait l'air très chaleureuse et très gentille. "Bonjour...je...j'ai trouvé ces chatons dehors..j'ai rajouté une petite couverture pour qu'ils n'aient pas froid, je ne sais pas si c'était la chose à faire. Et ils sont très maigres, je trouve.". débita-t-elle à une rapidité telle que l'on voyait qu'elle n'était pas à l'aise.
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Après-midi plutôt calme à la clinique, des trous dans l’agenda de la Summers à meubler comme elle peut, pour ne pas s’ennuyer. Elle déteste l’inaction, Nora. Alors, elle en profite pour aller veiller sur les petits pensionnaires des lieux. Les animaux qui sont en observation, ceux qui viennent de subir une opération (sans qu’elle ne soit grave), ou ceux qui seront bientôt opérer. Des moments privilégiés qu’elle chérit, comme lorsqu’elle est de garde au refuge.
Petit moment câlin, avec un jeune chien. Il n’est pas malade, il devait juste subir la stérilisation recommandée, celle qui permet de contrôler le nombre de naissances, et d’éviter les nombreux chiens et chats errants dans les rues, qui finiront tôt ou tard remplir les box des refuges animaliers. Chaque année, les messages de sensibilisation sont propagés, les bons conseils donnés par les vétérinaires lors des consultations, mais ce n’est toujours pas suffisant. C’est affligeant. Comme ce que Nora est sur le point de découvrir. Caresse affectueuse sur le museau du labrador, tandis qu’un message arrive sur son téléphone, en provenance de l’une des secrétaires de l’accueil. « Désolée petit père, le devoir m’appelle. » Elle pourrait jurer que l’animal comprend le sens des mots de la vétérinaire, par ce voile de tristesse qui se pose dans le regard du chien. Des yeux dignes de ceux du Chat Potté, dans Shrek. « Je reviens tout à l’heure. » qu’elle lui dit, en se relevant. Elle s'époussette un peu, remet en place sa blouse, et quitte la pièce pour se rendre à l’accueil. Là, en plus des autres propriétaires - certainement en attente de leur rendez-vous - se trouve une jeune femme. Elle a l’air presque… paniquée. Nora comprend bien vite pourquoi, lorsque son regard se pose sur le carton qu’elle tient. « Oui, ne vous en faites pas, vous avez bien fait. » commence-t-elle par lui dire, pour la rassurer. Cette jeune femme a eu un bon reflexe. Ce n’est, certes, pas aussi réchauffant que le corps de la maman, mais c’est un bon début. « Venez avec moi, je vais les examiner. » ajoute la vétérinaire, en sommant d’un geste de la tête la brune de la suivre. D’un pas rapide, elle se dirige vers son cabinet, et désigne la table d’auscultation pour pouvoir poser le carton dessus. « Voyons voir… » Elle se rapproche de la table, et doucement soulève la couverture. Dessous, une vision affligeante. Quatre chatons, vraiment trop petits pour les considérer comme sevrés. « Vous les avez trouvé dehors, dans le carton ? » demande-t-elle calmement à la jeune femme. Elle ne l’accuse de rien, elle cherche juste à comprendre ce qu’il s’est passé, bien que ça semble évident. C’est un cas d’abandon sauvage, totalement lâche et cruel. Comme souvent. Avec précaution, tout en écoutant la réponse de la brune, Nora saisit l’un des chatons. Comment ne pas avoir le cœur brisé en entendant les petits miaulements. Au moins, à première vue, ils ne semblent pas trop mal en point. Probablement affamés, et perdus en l’absence de leur mère.
Adria, fleuriste, n'avait pas l'habitude d'abandons. Il faut dire que l'abandon de fleurs se traduisait par la mort de celles-ci. Et personne ne les pleurait. En revanche, un chien, un chat, un lapin ou que sais-je...c'était déjà plus embêtant. Plus triste. Et, alors que la jeune femme vint la rassurer, Adria la suivit jusque dans son cabinet. Elle posa le petit carton sur le table et laissa la vétérinaire regarder les petits. La jeune femme prit une mine triste lorsque les miaulements des petits revinrent. Elle se sentait dépassée, ne savait pas quoi faire. Elle ne voulait pas laisser ces chatons à la spa. Ce serait horrible. Mais avoir un chat, c'était déjà beaucoup, alors quatre...ce serait encore pire.
La brune regarda les chatons en répondant : "Oui, ils étaient dans le carton, en bas de chez moi. Quelqu'un les a déposé, j'ai entendu un crissement de pneus et j'ai ouvert la fenêtre. J'ai entendu des miaulements et la voiture était déjà partie. Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé, au juste, mais je suis allée voir et j'ai pris le carton que j'ai vu et je les ai couvert avant de venir ici.". Elle expliquait cela d'une voix peinée. "J'aimerais bien les prendre...mais je ne peux pas. Un chat c'est beaucoup quand on est seule, alors quatre...je n'imagine même pas. Et en même temps je ne peux pas les laisser à la spa. Ils sont loin d'être sevrés, j'imagine.". Au vu de leur taille, c'était certain qu'ils en l'étaient pas. Ils étaient tout maigres, également. Adria en eu presque envie de pleurer. Les pauvres n'avaient pas eu de chance.
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Nora aimerait dire que cette situation est un cas exceptionnel, que les abandons sont assez rares en 2024, mais malheureusement, ce serait mentir, ou bien être prisonnière d’un sérieux déni. Aussi bien en sa qualité de vétérinaire dans la clinique, depuis presque quatre ans, mais également son rôle dans le refuge animalier situé à deux pas d’ici, la blonde est au première loge pour constater que l’être humain a encore du progrès à faire de ce côté. Malgré les nombreuses campagnes pour inciter les propriétaires à faire stériliser leurs animaux, malgré les nombreux messages de prévention chaque année, le nombre d'abandons est toujours aussi élevé, variant selon la période de l’année.
Actuellement, il y a surtout les inconscients qui ont eu la brillante idée de prendre, ou offrir, un animal pour Noël. C’est probablement l’idée la plus stupide que l’on puisse avoir, un animal n’est pas un jouet, ni même un cadeau. C’est un acte réfléchi, une décision à ne pas prendre à la légère, aussi importante que la décision d’avoir un enfant dans ce monde. D’ici quelques semaines, elle sait qu’il y aura le pic des naissances, avec l’arrivée du printemps. Les refuges risquent de voir le nombre d’occupants augmenter, et ce, juste avant la période estivale, période très critique pour les établissements, avec les abandons spontanés pour ne pas gérer un animal au moment de partir en vacances.
Elle juge, Nora, mais elle ne dit rien à haute voix, car elle sait que c’est inutile, que ça ne fera qu'accroître son agacement sans que personne ne s’en soucie. Tout ce qu’elle peut faire, c’est s’occuper des petits malheureux, lorsqu’ils arrivent dans son cabinet, comme aujourd’hui. « Vous savez, il ne faut pas chercher bien loin des explications. La chatte de famille est tombée enceinte, elle a eu quatre petits, mais les propriétaires ne voulaient pas s’en occuper, ou dépenser de l’argent en frais de vétérinaire donc… c’est plus simple de les mettre dans un carton et les laisser dans la nature. » dit-elle, en secouant la tête d'égarement. La vétérinaire ne comprend pas comment on peut être aussi insensible, aussi inhumain. Heureusement, il y a des personnes comme cette jeune femme qui ose donner un peu de leur temps pour poser un regard sur les animaux. Des personnes sincèrement touchées par leur avenir, ce qui touche par la même occasion Nora.
Avec délicatesse, elle repose le petit animal dans le carton, auprès de ses frères et/ou sœurs, avant de lever les yeux vers la jolie brune. « Je vois que vous vous sentez concernée par leur sort, et c’est tout à votre honneur. » Si seulement tout le monde pouvait avoir un minimum de considération, il y aurait bien moins de malheureux dans les rues, ou dans les refuges. « Je travaille également au refuge, alors je peux vous rassurer. Dans un premier temps, ils vont être soignés, et nourris. Ensuite, vous l’avez dit vous-même, ils sont trop petits pour être placés à l’adoption. Alors ils iront probablement dans une famille relai, qui va veiller sur eux, jusqu’à ce qu’ils soient assez grands pour être adoptés. Lorsqu’ils seront sevrés, et indépendants. Avec un peu de chance, ils iront quelque part où il y a une chatte qui a déjà eu des petits, qui pourra peut-être s’en occuper, et leur apprendre tous les codes et comportements sociaux. » Des choses auxquelles on ne pense pas forcément, parce qu’on ne fait pas attention, mais les chats n’ont pas les codes dès la naissance. Il faut quelqu’un pour montrer comment faire sa toilette, comment manger des aliments solides, où faire les besoins, apprendre qu’il ne faut pas mordiller sans cesse… d’où l'importance de ne pas séparer des petits de la mère, avant qu’elle ait eu le temps d’apprendre tout ça, outre le besoin vital de les nourrir.
Adria se sentait on ne peut plus concernée par ce genre d'abandons. Pourquoi ? Parce que, petit, lorsqu'elle avait seulement cinq ou six ans, elle avait un chien. Une chienne, une petite spitz, mais elle a eu une portée et ses parents les ont emmenés au refuge quand ils furent sevrés. Certes, ce n'était pas un abandon aussi horrible, mais c'en était un quand même. Les agissements de certaines personnes sont parfois horrible et on ne les citera pas directement. Mais ça faisait tellement mal au coeur de la jeune femme, qu'elle en avait presque envie de pleurer. La sensibilité n'était pas son truc. Mais quand il s'agissait d'animaux...elle en avait la boule au ventre, la gorge nouée.
Après une longue réflexion depuis son départ du loft avec les petits chatons, Adria ne peut les laisser seuls. Comme si elle se faisait un devoir de les aider, elle demanda : "Je peux peut-être en prendre un avec moi ? Prendre quelques jours de congés pour m'occuper du petit. Ou le prendre avec moi à la boutique, dans le bureau pour qu'il soit tranquille. Il n'y a jamais de monde chez le fleuriste. Alors je me dis que...ouais j'aimerais pouvoir les aider...Au moins un...Je sais que je devrais me lever le matin tôt, même la nuit pour donner le biberon, mais ça me va. Et pour les trois autres, je peux peut-être essayer de donner un peu d'argent au refuge. Même si je n'ai pas de grands moyens, j'ai un peu de côté et je peux prendre un peu de ce que j'ai ?". Elle savait, la belle brune, qu'il y avait plein d'inconvénients à sevrer un petit chaton. "Et bien sûr je le garderais avec moi après, le petit chat.". C'était après tout quelque chose d'important pour elle. Elle se sentait un peu seule depuis quelques temps et cherchait à avoir un animal. Sans trop chercher. Mais aujourd'hui était l'occasion parfaite. Même si elle voyait déjà les nuits blanches à dix kilomètres.
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Nora n’apprécie guère ce genre de sauvetage. Le risque est important, les petits sont encore très jeunes, trop jeunes pour être séparés de leur maman, mais la personne qui n’a eu aucun scrupule à les abandonner dans la rue, dans un vulgaire carton, n’y a pas songé. À quoi bon. Malgré ça, la blonde sait qu’elle va faire tout son possible pour remettre d'aplomb les petites boules de poils, afin qu’elles puissent avoir les meilleures chances pour s’en sortir. Elle ne s’en fait pas trop non plus, les chatons ne restent jamais longtemps dans les refuges, puisque les adoptants aiment se tourner vers les modèles miniatures, beaucoup plus mignonnes, que les vieux animaux.
Tout en tentant de rassurer la jeune femme, qui semble vraiment peinée du sort des chatons, Nora récupère ce qu’il faut pour prodiguer les premiers soins. Rien de bien sorcier, simplement du sérum physiologique et des compresses pour nettoyer les yeux des chatons, ainsi que leurs museaux. Pour les nourrir, ça se passe à l’arrière, dans le calme, non pas dans son cabinet où elle reçoit les maîtres et les patients. Et puis, ils ne resteront pas longtemps ici. Nora va s’arranger pour les transporter au refuge, le plus tôt possible. Dès qu’elle aura passé un coup de téléphone à sa belle-soeur, qui en est la propriétaire. L’un des chatons entre ses mains, la vétérinaire écoute les réflexions de la jolie brune. Elle comprend que celle-ci se fait à voix haute, qu’elle pense en même temps qu’elle parle. C’est adorable, honorable de sa part, mais elle ne semble pas prendre conscience de la quantité de travail que cela représente, malheureusement. « Je comprends votre envie d’aider, mais ça ne va pas être possible comme ça. Vous n’avez pas conscience que… ça va être un travail de tous les instants. Et puis… ce serait vraiment mauvais de les trimbaler d’un endroit à un autre. » Elle est douce, Nora. Elle apprécie sincèrement la volonté d’aider de la jeune femme, mais à l’heure actuelle, il est préférable de laisser ce travail aux personnes qui ont l’habitude, plutôt que de se lancer là-dedans la tête la première. Car ces petits, ils vont avoir besoin de chaleur, ils ont besoin de rester ensemble, il va falloir les nourrir à la seringue le temps qu’ils apprennent comment faire… bref, faire le travail de la maman, à sa place. « Si vous voulez sauver un animal, ils sont nombreux au refuge à attendre une nouvelle famille, un nouveau foyer. » Elle se sent obligée de parler de ça, la Summers. Parce qu’elle se sent révoltée lorsqu’elle entend qu’aujourd’hui, en 2024, on peut encore se rendre dans une animalerie ou dans un élevage pour se procurer un animal, alors que les box sont pleins à craquer. C’est affligeant. « Et si vous voulez vraiment sauver l’un de ceux là… et bien il suffit d’attendre quelques semaines, le temps qu’ils soient sevrés et placés à l’adoption. » Car c’est ce qui va arriver pour eux, lorsqu’ils auront à peu près trois mois.