danses lascives - yunseo
Les cent pas que tu arrêtes pas de faire dans ta cuisine. T'es tourmentée depuis quelques jours déjà Ellie et t'en parles pas. Tes colocataires te demandant sans cesse ce que tu fous, pourquoi tu t'occupes plus de tes plantes. Tu ne fais plus de remarques sur les conneries qu'ils peuvent acheter. Nan, t'es là, éteinte, tourmentée. Tourmentée parce que Yun t'a embrassé, et tu lui as tout donné en retour. Il t'a fallu une journée complète pour te remettre avant de recevoir un message de sa part. Un basique "ça va" qui t'a chamboulé le coeur. Non ça va pas je vais tout gâché et les mots qui tombent enfin. Besoin de le voir, au plus vite pour mettre les choses au clair, pour être sure que vous êtes toujours amis, malgré tout, que même si pour lui c'était une erreur, toi tu es capable de tout colmater, de tout faire pour ne pas le perdre. Alors t'es là, à faire un stupide brownie, histoire de ne pas arriver les mains vides. T'essaies de te vider la tête, te concentrant sur les quantités pour ne pas te concentrer sur la brulure encore vive de ses mains posées sur toi. T'es à deux doigts d'appeler Rama pour éviter de paniquer alors que tu mets le gâteau au four. Vingt minutes minimum. Le temps de te préparer. Inconsciemment, tu t'habilles bien, même mieux que ça, appliquant méticuleusement ton rouge à lèvres. Tu veux être parfaite, alors que tu imagines ce rouge à lèvres sur la peau claire de Yun. Putain, à quel moment tout a pu changé à ce point là. La semaine passée, vous étiez encore sur cette plage, avec les autres, et tu le regardais comme tu l'as toujours regardé et là, t'as cette impression de manquer d'oxygène. Tu remémores chaque phrase, chaque contact, son corps sur le sien et ta fuite, à peine dissimulée. Le malaise que tu as crée. Tu t'en veux à mort Ellie, et tu sais, que si votre amitié doit se briser, ça serait de ta faute. T'es là, à imaginer mille autre scénarios, si tu l'avais pas embrassé, que tu te serais concentrée sur la lune, si tu avais rigolé après que tout soit fini, en donnant l'air que tout était insignifiant. La sonnerie du four qui te sort de ta tourmente. Dans une heure, tu seras là devant lui et tu sais toujours pas ce que tu vas lui dire, ce que tu vas faire. Surement que tu lui diras que c'était simplement une expérience, tu lui diras de tout oublier parce que tu as peur. C'est ça ton tempérament, peureuse à en crever. Toi, la grande gueule, celle qui n'a jamais peur de rien, mon cul. Si tu étais cette fille si courageuse, tu l'embrasserais de suite, tu lui dirais à quel point tu veux être avec lui, tu l'emmènerais dehors pour danser sous la pluie et tu lui ferais l'amour avec les fenêtres ouvertes et l'ouragan qui s'emballe. Sauf que t'es pas cette nana là. Toi, t'es de celles qui s'enrhume. Il mérite mieux. Un message envoyé avant de claquer la porte de ta voiture. La musique à fond pour éviter de penser, t'es là, tu chantes à t'en péter la voix, pour éviter de pleurer, de stresser pour rien. Calme toi, c'est Yun bon sang et c'est justement pour ça que tu te mets dans tout tes états, parce que lui en vaut la peine. Il en vaut tellement le coup. T'arrives à peine à respirer quand tu toques à sa porte, tes cheveux humides par la pluie. Ton myocarde qui manque un battement quand il ouvre, quand il est là devant toi. Salut que tu sors presque dans un murmure alors que t'as tellement envie de l'embrasser, alors que t'es comme une gosse intimidée devant l'amour de jeunesse. Tu sais pas trop quoi faire, que dire, l'embrasser sur la joue, le prendre dans tes bras. Tu t'entends juste dire j'ai fais un gâteau comme seule remarque. Putain, qu'est ce que tu peux être conne, t'avais répété tout un discours, et tout les mots d'amour se sont envolés. Tu restes là, sur le pas de sa porte, là où tu l'as laissé, quelques jours auparavant.
Depuis cette fameuse soirée, les journées étaient plus longues. Yunseo pensait constamment à ce qui était arrivé avec Ellie. Les baisers fiévreux, les caresses, le bonheur à l'état pur. Il ne s'était jamais senti aussi heureux. Toutefois, quand il est parti avec Ellie, il a eu l'impression qu'elle regrettait. Le jeune homme s'est donc inquiété durant plusieurs jours. Il a fini par en avoir marre d'attendre, à se tourner les pouces. Il a envoyé le premier message à Ellie. Ils ont fini par discuté brièvement par sms. Ils devaient se voir. Absolument. Ils devaient mettre les choses au clair. Yunseo ne voulait pas rester dans le noir et continuer à se poser mille et une questions. Ça allait finir par le rendre fou. Rama était le meilleur pour donner des conseils. L'étudiant en architecture s'est senti rassuré. Du moins, il était moins nerveux qu'avant. Parce qu'attendre l'arrivée de son amie le rendait nerveux. Il a changé au moins huit fois de chandails. Blanc, noir, gris, bleu, rouge, à nouveau noir. Pour finir avec un t-shirt blanc. Une couleur classique. Yunseo enfila un jean noir et se parfuma un peu. Pourquoi? Pour impressionner Ellie. Il n'était pas l'homme idéal. Il pouvait être un vrai con, par moment. Il lui arrivait de se bagarrer, d'être trop franc ou même insulter quelqu'un d'autre. Yunseo n'était pas le gendre idéal. Pourtant, au fond de lui, il savait qu'il pouvait être meilleur. Il pouvait s'améliorer pour Ellie. Il attendit que les minutes passent. Ça devenait de plus en plus long. Avait-elle décidé d'annuler et de ne pas l'avertir? Il pourrait comprendre. Il ne lui en voudrait même pas. Il se connaissait. Yunseo a déjà fait le coup à des fréquentations. Ellie avait peut-être peur et préférait qu'il soit son meilleur ami. Penser cela le rendait fou. Il ne voulait pas. Il serait prêt à se rendre chez elle et l'emmener chez lui. Il attendait encore et encore, se demandant quand elle allait arriver. Il reçu enfin un sms. Ellie allait arriver dans une quinzaine de minutes. Il se releva du canapé et passa l'aspirateur dans tout le penthouse. Son logement était très propre, mais au cas où. Il regarda ce qu'il avait à boire dans son réfrigérateur. Du vin, des bières, du sake et autres boissons non-alcoolisées. Parfait. Ellie aura l'embarras du choix. Il referma le frigo et retourna dans le salon. Il admira ses pouces durant un certain laps de temp. Il entendit quelqu'un toquer à la porte. Enfin. Yunseo se leva et alla ouvrir la porte. Visiblement, il pleuvait. Ellie avait les cheveux mouillés, mais elle était magnifique. — Salut. Il sourit doucement et la fit entrer. Une fois la porte fermée, il reporta son attention sur son amie. La plus belle. Il avait une folle envie de la prendre dans ses bras et lui dire à quel point il l'aimait. Mais elle avait un gâteau dans les mains. Ça bloquait son chemin. — Oh, j'ai remarqué. Il sent bon. Merci. Il prit le gâteau et alla le porter dans la cuisine. Il retourna auprès d'Ellie. — Alors... veux-tu quelque chose à boire? Pourquoi ça semblait si compliqué de dire ce qu'il ressentait? Il attendait ce moment depuis plusieurs années. Il ne pouvait pas abandonner.
Ta respiration qui s'accélère quand il ouvre la porte et un simple sourire timide quand il te dit bonjour. T'as l'impression de te trouver face à un inconnu, que tu découvres et la nervosité d'un premier rendez-vous sans savoir ce qui va bien arriver. Pendant quelques instants, t'oublies que c'est Yun, avec qui tu as grandi, qui a tout vu, tout vécu avec toi. Pendant quelques secondes, t'oublies que c'est ton meilleur ami, que ce penthouse, tu le
connais par coeur. T'oublies que t'as déjà dormi avec lui, sans qu'il ne se passe rien alors que maintenant, tu ne penses qu'à cette nuit dans le parc, à son corps brulant sur le tien, et l'envie irrésistible de recommencer l'expérience. Pendant quelques secondes, tu redeviens la gamine que tu étais, Elinor et ses taches de rousseur, il redevient Yunseo et ses cheveux lui cachant les yeux. Tu danses de nouveau dans les tournesols, à discuter pendant des heures de ce que serait votre avenir, des merveilles que vous alliez accomplir. Tu ne pensais pas qu'une décennie plus tard, vos chemins se croisent à ce point, que votre avenir, c'est avec lui que tu veux le dessiner. Tu ne seras jamais peintre, tes rêves ne se réaliseront très certainement pas, tu ne verras peut-être jamais l'Italie mais lui, lui si tu l'avais à tes côtés, tu pourrais vivre le bonheur même ici, à Oceanside que tu as tant détesté à de nombreux moments. salut que tu répètes encore une fois, ne sachant quoi dire. Ayant espéré, que tout soit oublié, que ce n'était qu'une passade, que t'arriverais directement en le prenant dans tes bras, en rigolant comme avant, en lui racontant toutes les conneries de tes parents, il te raconterait ses rencards nuls, t'essayerais de rivaliser. Tu as espéré un instant que ce que tu as vécu dans le parc n'était qu'une passade, une erreur due à la beauté de l'instant et quand il a ouvert la porte ... tu t'es rendue à l'évidence que tu t'étais bien trompée. Il prit le brownie et tu te sentis directement vide, sans aucun bouclier. Tu restais là, à errer, sans oser retirer ton manteau, à attendre patiemment. D'habitude, tu serais déjà dans le fauteuil, en chaussettes à caresser le chien. oui, ce que tu as, une bière peut-être ? pour te donner du courage, même si ça ne sera pas assez fort. Il est où le chien ? Alors que t'arrives dans le salon, qui te semble tellement grand, cherchant une occupation, un sujet de conversation, sans que tu puisses le trouver avant qu'il n'arrive, te tendant un verre que tu essaies de prendre sans montrer ta tremblote. Merci Yun son prénom qui sort tellement doux de tes lèvres, alors que tu rappelles ta manière de lui dire dans un souffle quand il était sur toi, t'embrassant avec tellement de douceur. Stop. Ca va ? Depuis qu'on s'est vu ? tu sais pas trop quoi dire D'habitude, on s'envoie des messages tout les jours. Là, pas avoir eu de tes nouvelles ... tu te perds dans ce que tu veux dire, regardant avec grand intérêt la mousse de ta bière qui se dissout. Enfin, je veux dire, que ça m'a fait bizarre c'est tout ta main qui passe dans tes cheveux humides, son regard sur toi qui te perfore, comme une urgence de tout lui dire on est toujours amis hein ? alors que tu le regardes enfin, essayant de boire quelques chose, faudrait bien cinq, six bières pour que tu arrives enfin à parler correctement. Merci pour le verre t'as l'air folle Ellie, faut que tu te calmes. Toujours amis, amis, comme un mot qui te torture. Une évidence que tu aimerais être plus que ça Cela dit, je t'ai pas envoyé de messages non plus, j'aurais pu, c'est vrai, tu as raison lui qui te regarde, n'ayant encore rien dit, attendant surement que tu la ferme enfin. j'avais besoin de réfléchir, c'est tout. attendant qu'il parle alors que tu ne lui en laisses pas l'occasion. Une peur qu'il te lâche un truc qui te brise le coeur, regardant un peu partout, cherchant une échappatoire, trouvant sur son buffet, une photo de vous, avec Rama, quelques années en moins. Tes cheveux étaient plus courts, t'avais un appareil dentaire et lui te regardait, comment t'as jamais pu remarquer qu'il avait un tel regard. j'ai toujours aimé cette photo, on était ou encore ? Sur la plage ? Tu le regardes enfin, réellement, et tu te rends compte que les années ont bien passées, que vous êtes maintenant deux adultes, deux âmes prête à sauter le pas, à vous aimer, deux âmes soeurs, enfin prêtes à s'accueillir.
Il aurait dû écrire à Ellie. Il aurait dû prendre son téléphone et lui parler le lendemain de leur soirée. Mais non. Yunseo n'a pas eu ce courage. Il a préféré attendre, se poser mille et une questions et continuer de croire qu'Ellie allait lui envoyer un message. Il a été con, Yunseo. Il n'a pas été à la hauteur. Ça le rendait fou. Parce qu'elle méritait mieux. Ellie méritait ce qu'il y avait de mieux dans ce monde. Pouvait-il lui offrir? Ça lui a pris du temps, avant de lui écrie. Rama l'a aidé à comprendre. S'il ne lui disait pas ce qu'il ressentait, il allait le regretter toute sa vie. Les retrouvailles avec Ellie allait lui faire du bien. Ils allaient discuter, exprimer ce qu'ils ressentaient. Oui, tout allait bien se passer. Yunseo devenait optimiste, pour une fois. Ce qui était rare chez lui. Normalement, il n'était pas le type optimiste. Il était trop réaliste pour voir le bon côté des choses. Il fit entrer Ellie dans son penthouse. Il avait une seule envie. La prendre dans ses bras et l'embrasser. Il voulait lui prouver son amour et sa sincérité. Ils seraient si heureux ensemble. Des âmes-soeurs qui s'unissent enfin, après avoir été séparé trop longtemps. Ils ne pouvaient plus être des simples amis. C'était tout bonnement impossible. — Oui. Il alla chercher deux bières et les versèrent dans des verres différents. Il en apporta un à Ellie et lui fit un sourire. Cet échange ne se passait pas comme prévu. Il s'était imaginé plusieurs scénarios, mais aucun ressemblait à celui-ci. Ils ne savaient clairement pas comment se comporter l'un avec l'autre et encore moins discuter de ce qui leur était arrivé. — Hum... oui. Et toi? Il n'allait pas lui mentionner qu'il s'est posé mille et une questions, qu'il a passé des nuits blanches à rêver de leur soirée, des caresses et baisers échangés. Non. Il allait lui faire croire que tout allait bien et qu'il était juste heureux de la revoir. Parce que, oui, il était ravie de la revoir. Il joua nerveusement avec ses doigts, observant de temps en temps son amie. — Je sais... moi aussi, ça m'a fait bizarre. Il but une gorgée de bière et déposa le verre sur la table du salon. Lorsqu'elle lui demanda s'ils étaient toujours amis, Yunseo sentit qu'on tordait son coeur. Qu'on le déchirait en mille morceaux. Il ne voulait pas être un simple ami pour elle. Il pourrait lui décrocher la lune. Il l'aimait tellement. — Hum... oui. Je crois. Il soupira, passant une main dans ses cheveux. Il réfléchissait à ce qu'il pourrait bien lui dire, pour lui faire comprendre qu'il l'aimait et voulait être avec elle. Même les plus beaux mots n'étaient pas assez poétiques pour exprimer ce qu'il ressentait. — Réfléchir à quoi? Il appréhendait sa réponse. Il avait peur de ce qu'elle allait dire. Pendant quelques secondes, il eut un silence lourd de sens. Ils étaient assis l'un à côté de l'autre, mais rien ne se passait. Elle remarqua la photo sur le buffet. Ils étaient avec Rama. Yunseo regardait Ellie. Même sur cette photo, son amour paraissait évident. — Oui, nous étions sur la plage. C'est aussi à ce moment-là que je me suis rendu compte que tu me plaisais. Sincèrement. Tu étais si mignonne avec ton appareil dentaire. Tu as toujours été plus qu'une amie pour moi. Il s'approcha d'elle, sentant le courage le regagner. Il pouvait lui dire. Il en avait marre de ne pas s'exprimer. — Je t'aime, Ellie. Depuis longtemps. Il la regarda dans les yeux, attendant une réponse de sa part.
Tu te sens tellement ridicule. T'as toujours parlé trop vite, quand t'as peur, imaginant déjà ton monde bruler, entendant les hurlements, tout en cendres. Tu imagines tes amis prendre parti, ne plus te parler, vous voir séparément, ne pas oser parler, tout gâcher. Tu restes là, te perdant dans ta bière. T'imagines tout les scénarios, espérant au fond que ça ne soit qu'une passade, facile à oublier. Tu veux pas souffrir, tu veux pas lui donner ton coeur, pour qu'il le brise, perdant un amour, une amitié plus forte que tout. Tu veux pas finir seule, on t'a déjà tellement laissé tomber. Tes frères sont partis, t'as plus eu de nouvelles d'Eddie depuis bientôt deux ans. Stevie a une petite fille de trois ans. Tu ne l'as jamais vu, même pas un message, juste que tu le suis sur les réseaux. T'as beaucoup pleuré, parce que t'aurais adoré être tatie, gâter les enfants, leur apprendre à construire des fusées en papier mâché. T'as pleuré, et tu te souviens maintenant que t'es venue ici, et que c'est dans ses bras à lui que tu t'es consolée. Il a essayé de te faire rire, et t'es restée lovée dans le creux de ses bras pendant longtemps, jusqu'à ce que les spasmes s'arrêtent, que tes émotions se diluent. Oui, je vais bien totalement faux, des conneries. Dis moi que c'était pas une erreur, dis moi que tu ne regrettes pas, je suis trop fragile pour qu'on me brise le coeur, pas toi, jamais toi les mots qui sortent à peine, chaque syllabe comme une torture. Je ne veux pas te perdre que tu sors dans un murmure, les ressentiments qui sortent enfin T'es mon meilleur ami tes yeux qui se noient dans la couleur ambrée de ton verre, t'aimerais plonger dedans et ne plus jamais en sortir. On peut tout oublier si c'est ce que tu veux ? On fera comme si il ne s'était rien passé même si c'est pas ce que tu veux, si tu étais courageuse, tu avancerais, tu prendrais ses mains, tu franchirais les obstacles, passant à travers les balles perdues, et tu l'embrasserais pour ne plus jamais sortir de cet appartement. J'ai peur que cette soirée gâche tout Yun une respiration, le flot de paroles qui reprend Je ne regrette rien mais Rama est déjà au courant, t'imagines si ça s'ébruite, si les autres le savent ? une, deux, une gorgée Tu les vois prendre parti pour toi ou pour moi ? T'imagines le malaise que ça pourrait causer ? tes mains qui se posent sur ton crâne, prêt à exploser, alors que les larmes sont si proches, que les sons sortent à peine de ta gorge tellement serrée par des sentiments bien plus fort que toi. Je peux oublier, faire comme si rien ne s'était passé. On est sortis, on a fait un pique nique en regardant les étoiles. Je t'ai redéposé chez toi. Fin de l'histoire tu fixes cette photo, preuve d'une amitié bien plus forte que tout Je peux faire tout ça si c'est ce que tu veux. Ton amitié est trop importante. Je ne peux pas ... alors que ton pouce caresse un Yun adolescent, les années ont tellement passé. Tu te demandes bien ce que tu pourrais leur dire, si tu en avais l'occasion. que tu me plaisais ls mots qui chamboulent ton coeur, comment tu t'en es pas rendue compte à l'époque. Ca me parait tellement évident, maintenant que je revois cette photo ta main qui prend doucement la sienne. Je comprends pas comment j'ai fais pour ne pas m'en rendre compte. Ta main qui serre la sienne si fort quand il te dit les trois mots, ceux que tu t'attendais pas à entendre, dans aucun de tes scénarios. Ta main qui se pose sur sa joue, alors que tes lippes rencontrent les siennes. Ce baiser qui n'a rien à voir avec les autres, plus tendre, plus intense à la fois, parce que t'as eu le temps de réfléchir à celui-là, parce que tu sais exactement ce que tu veux, depuis la première fois depuis longtemps. Je t'aime Yun. alors que les larmes coulent enfin sur tes joues clairsemées. Je ne veux pas tout gâcher le sol qui te parait bien attirant si toi et moi ça fonctionne pas, tout sera brisé Yun. Tu me détesteras, je dirai pleins de choses méchantes sur toi. ta main dans la sienne, sentant le battement de son coeur dans son poignet Tu veux vraiment prendre le risque de briser notre amitié ? De tout jouer ? Tu sais qu'il en vaut la peine mais tellement peu de couples terminent leur vie ensemble. Toi t'as de la chance à ce niveau là Ellie, tes parents sont toujours ensemble, se sont toujours aimés, une de leur seule qualité, une des raisons qui font que tu crois en l'amour, plus que tout.
Ça lui semblait si évident maintenant. Yunseo ne pouvait pas nier ses sentiments. Même Rama avait remarqué ce qu'il ressentait pour Ellie. L'étudiant acceptait la réalité. Son amie était celle qu'il aimait depuis toutes ces années. Il a essayé de l'oublier avec des nombreuses conquêtes, mais en vain. Dès qu'il se retrouvait seul, il pensait à Ellie. C'était sans doute pour cette raison qu'il était devenu un Don Juan des temps modernes. Yunseo avait besoin d'Ellie. Il voulait la prendre dans ses bras, l'embrasser et passer sa vie à ses côtés. Il devenait un romantique, dès qu'il s'agissait de la demoiselle. Il l'affirmait et n'avait pas peur de l'avouer. — Tu ne me perdras jamais, Ellie. Il ne pourrait pas la supprimer de sa vie. Il en serait tout simplement incapable. Il essayait de parler, mais Ellie parlait encore et encore. Elle ne voulait pas que ça brise leur amitié. Yunseo pouvait le comprendre, mais il était trop tard. Il n'y avait aucun retour en arrière possible. S'il pouvait, il ne le ferait pas. — Ellie... je ne peux pas oublier. Je ne peux pas faire semblant qu'il ne s'est rien passé entre nous. Même si les autres sont au courant, qu'est-ce que ça change? Je m'en fou de ce qu'ils en pensent. Ils pouvaient être heureux ensemble. Ils prouveraient aux autres qu'ils s'aiment sincèrement. Ils ne faisaient pas semblant. — Ce n'est pas grave. Je suis heureux que tu le saches maintenant. Il a passé tant de soirées à l'admirer de loin, à jalouser les hommes qui s'approchaient trop, ceux qui pouvaient l'embrasser. Yunseo a longtemps caché ses sentiments pour la demoiselle. Plus maintenant. Il était prêt à lui dire qu'il l'aimait. Ce n'était plus un simple crush. Le baiser le prit par surprise, mais il y répondit. Il y avait de l'amour, dans ce baiser. Ce n'était pas comme les autres, lors de leur soirée mémorable. Ils étaient plus proches qu'auparavant. Ils étaient destinés à être ensemble. L'étudiant ne pouvait pas voir les choses autrement. Il essuya délicatement les larmes d'Ellie sur ses joues douces, la regardant dans les yeux. — Je comprends que tu aies peur, Ellie. Moi aussi, je suis terrifié. Mais je ne peux pas faire semblant. Je suis prêt à prendre ce risque. Je m'en fous des autres. Il n'y a que toi. Il essayait de lui faire comprendre. Yunseo devenait optimiste, ce qui n'a jamais été son truc. Il était plus détendu et serein. Il a attendu trop longtemps pour lui dire à quel point il l'aimait. Il en avait marre d'attendre. — Mais il faut que tu sois prête, Ellie. Il voulait être certain qu'ils étaient sur la même longueur d'onde.
Vous êtes là, deux pantins sans fils, dansant, à vous lacérer les poignets sans jamais réussir à vous rejoindre, sentant son odeur, le frôlant presque pour bientôt sombrer dans la folie. Tu sais pas pourquoi, t'as cette impression d'être immergée, de ne plus savoir respirer, au bord d'une explosion fatale. Noyée dans les tréfonds des enfers, les mains des mourants autour de ta gorge, te plongeant dans les abimes du Styx, toi, hantée par les complaintes des désirs jamais assouvis. Chaque souvenir millimétré, scruté au peigne fin, à chercher le moment, où le regard de Yun est passé d'un ami à cet autre chose que t'arrives pas encore à caractériser. T'essaies toi même de déchiffrer, chaque battement de coeur, chaque souffle qui te relie à lui. T'es prête, à être là. T'es prête pour les bons moments, pour les danses dans le salon, pour les balades sous la pluie avec le chien. T'es prête pour les soirées fraiches où il voudra laisser la fenêtre ouverte. T'es prête pour les disputes débiles, pour les moments où t'auras juste envie qu'il te prenne dans tes bras parce que tu auras plus le courage de parler. T'es prête pour les duretés du monde, les doutes. T'es à lui, toute entière. Tu le regardes, imaginant chacune de ses victoires, lui le futur brillant architecte, imaginant ses doutes, les larmes jamais versées. Tu le regardes, l'imaginant mort de fatigue, tenant à peine debout avec un enfant, le tien, dans les bras, se demandant pourquoi ça fait des heures qu'il hurle. Tu veux tout ça, tu veux les nuits de trois heures, tu veux les discussions sur des idées reçues, tu veux l'entendre souffler parce qu'il n'en peut plus de toi et de tes conneries. Tu veux te battre tout entière pour ce que tu ressens actuellement et ce que tu ressentiras encore plus dans l'avenir. Je ... J'ai juste peur, tu es mon meilleur ami depuis toujours. Je ne veux pas risquer de te perdre. Tu sais, je suis pas celle que tu imagines. Je peux être chiante, horrible parfois. Je range pas derrière moi, je laisse trainer des trucs, j'écoute pas toujours tout ce qu'on me dit. T'as pas envie de voir un regard dégouté sur son visage, qu'il se rende compte que la femme qu'il a toujours idéalisé n'est pas, n'a jamais existé, parce que t'as toujours joué un rôle, que t'as toujours été l'amie parfaite, la fille idéale, parce que personne ne sait que tu hurles dans ta voiture quand t'es seule. Tu sais pas combien de temps a duré ce baiser, la percussion des lippes, les mouvements des lèvres, le corps à cœur qui te bouscule, que tu ne veux plus jamais arrêté, alors que tes mains se font douces sur son corps, que ton corps se fait rude sur son cœur. Dire que tu pensais que c'était que du sexe. Putain, ce que tu peux être conne Elinor. Tu sais que je n'ai jamais été aussi positive que toi toujours à voir le mauvais côté, le verre à moitié vide, à ne jamais oser. Tu te demandes combien d'opportunité tu as gâché à ne pas vivre ta vie réellement. Tu as fait des études, tu n'es pas devenue peintre. Tu ne perdras pas Yun, pour lui tu n'as pas peur mais je suis prête ta main qui prend la sienne pour toi, je suis prête à tout ta main se posant doucement sur sa joue, alors que le moment scintille dans le temps. j'avais pas envisagé cette tournure quand j'ai pensé à cette soirée que tu sors en riant il faudrait peut-être que je commence à penser que je mérite des bonnes choses dans la vie. Je ne dois pas être si horrible si j'ai attiré l'attention d'un garçon comme toi et tu regardes de nouveau cette photo, regardant cette Ellie qui avait le coeur brisé à l'époque, qui ne montrait rien et au fond, t'essaies de lui faire comprendre, que tout va aller vers du positif, dorénavant.
Il en avait fini avec les doutes, les craintes et les épisodes de jalousie. Yunseo ne voulait plus être dans l'ombre. Il en avait marre d'être le meilleur ami, celui qui l'écoute parler des autres garçons qui ont eu la chance de la toucher et l'embrasser. Il ne voulait plus avoir le deuxième rôle. Il sera l'homme principal de son histoire. Il ne voyait pas les choses autrement. Ça ne sera pas une autre demoiselle superficielle et sans intérêt. Ça sera Ellie jusqu'à la fin. Yunseo n'a jamais été aussi persuadé dans la vie. Il se surprenait lui-même. Il était temps qu'il s'en rende compte. Il a attendu trop longtemps. Il devait être courageux. Il l'a été. — Je n'ai pas envie que tu changes pour moi. Je t'aime comme tu es. Je m'en moque que tu te laisses traîner et encore moins que tu n'écoutes pas ce qu'on te dit. Je t'aime pour tout cela et bien d'autres trucs. Il sourit, la regardant dans les yeux. Le baiser fut parfait. C'était la conclusion d'une conversation qui aurait dû avoir lieu bien avant. Mieux vaut tard que jamais. — Positif, moi? Parfois, j'en doute. Yunseo semblait plein de confiance et avoir une vie parfaite, mais ce n'était pas le cas. Il était impulsif et intense, mais ça faisait parti de lui. Il n'allait pas faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Le fait de savoir qu'elle était prête lui faisait plaisir. Il serra délicatement sa main, l'écoutant parler attentivement. Il buvait toutes les paroles qui sortaient de sa bouche. — Ellie, tu n'es pas horrible, bien au contraire. Il lui fit un sourire et l'embrassa à nouveau, tout en se rapprochant d'elle. Le baiser fut plus long et passionné. Reprendre son souffle était une bonne idée. — Qu'est-ce qu'on fait pour les autres? Je ne sais pas si j'ai envie de leur dire maintenant. Est-ce qu'on attend un peu? Yunseo voulait qu'ils soient dans leur bulle, qu'ils vivent les premiers jours ensemble. Dans tout les cas, il suivra l'avis d'Ellie.
Tu t'es longtemps perdue Ellie, à errer dans les brouillards. Longtemps, tu as pensé que ta vie ne serait qu'insignifiance. Tu l'avais accepté. T'avais accepté d'être cette fille dans l'ombre, celle qu'on ne regarde pas. T'avais accepté être celle qui reste quand tout le monde vit sa vie. Tu t'étais fait une raison. Tu ne seras jamais comme tes frères, tu n'auras jamais le courage de tout quitter, de les quitter eux. Alors t'es restée là, avec tes stupides bottes jaunes, à essayer de grapiller un peu de bonheur, autour de toi. A observer tes amis réaliser leurs rêves, les aider dans leurs épreuves respectives sans jamais parler de toi, sans jamais rien accomplir. T'étais d'accord avec tout ça, avec le fait de rester seule, de ne fréquenter que des pauvres types, parce que tu pensais que t'en valais juste pas le coup, que tu visais jamais trop haut. Tu te complaisais dans tes conversations avec Luda, à seulement envisager que tu pourrais trouver une parcelle de douceur auprès de ton meilleur ami, à discuter devant un film, de tes possibles options qui ne se produiraient jamais, certaine, qu'ils finiraient par partir. Et là, actuellement devant lui, tu te dis que t'as été ridicule, de te contenter des miettes. Tu veux tout, tout avec lui, parce que tu te rends compte que c'est possible, et que à ses yeux, dans le reflet de ses iris, tu remarques que t'en vaut peut être le coup toi aussi. Tu observes chaque parcelle de sa peau, chaque pore. Tes mains comme une caresse, ta bouche comme une invitation. Tu l'aimes. Plus que tout, depuis toujours, pour toujours. Chacun de ses sourires comme une palpitation pour ton cœur en demande. je t'aime, même quand tu t'énerves pour rien et que tu râles parce que tu retrouves plus tes clefs alors qu'elles sont dans ta poche un classique. Tu l'aimes pour toutes les petites subtilités, pour la manière dont il a l'air fâché quand il lit un article, la façon dont il mordille son pouce quand il est tendu, la façon qu'il a de prendre une voix plus aigue quand il parle à son chien J'aime quand tu deviens super bavard quand il s'agit d'un sujet qui te tient particulièrement à coeur comme une déclaration, une manière de lui montrer que tu es prête à tout pour lui, avec lui, t'imaginant déjà danser dans le salon, lui comme partenaire, les années ayant passé, ses cheveux devenant grisonnant, vos enfants râlant parce que vous êtes beaucoup trop niais. Ouais, ça te plait bien comme avenir. oui bon, positif c'est peut-être pas ta plus grande qualité ne pouvant t'empêcher de rire, un brin râleur, à toujours grogner, oui tu l'aimes pour ça aussi. Tes lèvres qui s'écrasent, plus long, plus fort, alors que la passion se fait grandissante, que l'avidité de son corps se fait oppressante. Les autres ... ça serait clairement pas une grande surprise pour eux. Rama et Luda sont déjà ... au courant. Enfin, pas de ce qui se passe maintenant mais ils savent, pour le parc alors que Luda arrive dans ton esprit, que ton cœur se brise doucement en imaginant ta meilleure amie devant ses médocs, dans le déni le plus total. Rama je lui ai parlé par sms, et j'ai vu Luda y a quelques jours. J'avais besoin de quelqu'un avec qui parler le flash-back de cette soirée avec sa meilleure amie, du bonheur fracassant quand tu lui as avoué ce que vous avez fait dans le parc, quelques jours auparavant. Puis bon, elle savait déjà depuis pas mal de temps, que je t'aimais bien et vu qu'elle ... enfin avec Anton, c'était à peu près similaire, ça fait des années qu'on se soutient là dessus. tu recommences à parler de trop, te demandant si Yun est au courant de l'état de santé de Luda, pas envie que ça soit toi qui lâche le morceau. Néanmoins, je me dis qu'on pourrait leur dire, pour nous ? Plus tard, là j'ai juste envie de rester avec toi, de ne plus bouger que tu lui dis en le prenant dans tes bras, en ne bougeant plus faudrait qu'on commence à manger un truc, sinon on va crever sur place et notre histoire d'amour coupera court d'amour .
S'il a été un véritable Don Juan, c'est surtout à cause de son crush envers Ellie. Il ne supportait pas de la voir avec un autre. Du coup, quand ça l'arrivait, Yunseo flirtait avec des demoiselles et également des jeunes hommes. Il en profitait et passait à sa prochaine conquête. Il était vrai que ce comportement n'était pas l'idéal. Il n'a pas été à la hauteur, mais il avait ses raisons. Maintenant qu'ils ont discuté et ressentaient les mêmes sentiments, Yunseo allait retourner dans le droit chemin. Il deviendra quelqu'un de bien pour Ellie. Il allait faire des efforts. Il allait essayer d'être moins impulsif et de ne pas chercher la bagarre. Il se rappelait encore de sa première bagarre. C'était au lycée.
Tellement de facilité dans chacun de tes gestes, un naturel. T'étais destinée à lui, depuis toujours. Tu sais ce que tu veux, pour la première fois de ta vie, tu sais que tu vas dans la bonne direction, dansant à cloche-pied sur les dalles de couleur. Tu feras tout pour que ce moment soit le plus beau, marqué à jamais sur ton palpitant. Tu le redécouvres, toi qui pensait le connaitre par cœur, découvrant des failles, une partie plus douce d'une âme liée à la tienne depuis toujours. Ton regard qui change doucement alors que ta vie prend un tournant magnifique. Yun n'est plus l'enfant que tu aimais chambrer, il n'est plus l'adolescent que t'essayais de calmer, il n'est plus cet amour naissant d'une union impossible, un fantasme dont tu pouvais parler librement avec Luda. Il était cet homme en face de toi, celui que tu étais prête à aimer tout entier, pour ses qualités, ses défauts et tout les moments que vous allez passer ensemble. Avec lui, t'es prête à changer le monde, à mettre de nouvelles couleurs sur une aquarelle fade. Oh chéri, ne m'abandonne jamais tu ne pourrais pas supporter un univers où il ne serait pas là, parce que c'est ton écosystème, que tu sais pas respirer quand il n'est pas dans les parages. j'ai toujours peur que quelqu'un te fasse du mal ... c'est comme ça que j'ai remarqué que je tenais à toi ... enfin plus qu'à un simple ami. J'ai été voir Luda en lui disant que mon cœur avait failli éclater dans ma poitrine depuis combien de temps vous vous tournez autour, sans jamais oser ouvrir votre coeur par peur de tout perdre, combien de temps vous avez perdu, combien de moments comme celui ci vous auriez pu avoir, si tu lui avais dis ce que tu ressentais, au lieu de n'en parler qu'à Luda. Deux idiotes se confiant leurs sentiments pour leurs meilleurs amis, la même situation, sauf que Luda a l'épée de Damoclès au dessus de la tête, prête à lui tomber dessus à tout moment. T'as de la chance toi, tu le sais, alors faut que t'en profites, que tu profites de chaque moment que le seigneur te laisse avec la personne que tu aimes, parce que tout peut changer en quelques secondes, si on ferme les yeux un peu trop longtemps. c'est dingue, de se dire que presque tout le monde était au courant, et que nous on a jamais réellement remarqué ce que ressentait l'autre ... je trouve ça tellement idiot quand j'y pense tu reprends ton souffle, tes mains se perdant dans ses cheveux, observant chaque détail de son visage, comme si tu le redécouvrais, comme si vous n'aviez pas grandi ensemble je veux dire, j'ai quand même des sentiments pour toi depuis au moins ... fin du lycée ... tu ne peux t'empêcher de rire en repensant aux enfants que vous étiez, aux idioties qui te semblaient importantes à l'époque, aux rêves que tu avais, que tu pensais encore réalisable. Tu sais finalement pas si faut en rire ou en pleurer. J'ai essayé d'oublier ça en sortant avec d'autres mecs, qui étaient plus nuls les uns que les autres et chaque fois cette petite voix qui me disait que tout ce que je cherchais était juste en face de moi il a fallu une pleine lune, personne autour de vous, un premier pas, pour que tout ça vous arrive. Peut de gens ont la chance d'avoir la personne parfaite avec eux, à leur côté depuis toujours. Souvent, les gens font de multiples essais, ont le cœur brisé, doutent, passent des années seuls à désespérer avant de tomber sur la bonne personne, si ils ont de la chance. D'autres ne la rencontrent jamais et deviennent mornes et bourrés de ressentiments. Toi, t'es tombée amoureuse de ton meilleur ami, de ton partenaire de jeu, interprétant chacun de tes regards, te battant aux cartes constamment, souriant devant tes conneries, dansant avec toi dés que tu te lèves. Tu l'aimes, putain qu'est ce que tu peux l'aimer Ellie. Ta bouche sur la sienne, le doux mouvement de la langue, ton corps qui se fait profond sur le sien, touchant son dos, la naissance de ses reins, une soif de lui qui ne se tarit jamais, ta main rejoignant la sienne, disant dans un souffle oui, oui plus tard que vous, à jamais, les autres peuvent attendre un peu. Tu ne veux plus le lacher, alors que tes mains se posent en dessous de son t-shirt, devenant chaudes à son contact, embrassant sa joue, la naissance de son cou, son menton, essayant de tenir sur la pointe des pieds sans trébucher. va pour des pizzas ! une avidité d'une autre sorte, le voulant lui tout entier, essayant de te retenir, penser à autre chose, pour oublier que tu te liquéfies il est où le chien ? D'habitude il vient toujours dis bonjour essayant de le trouver du regard, l'habituelle fête qui ne s'est pas faite, l'étrange silence dans ce salon qui te semble si grand, ta main toujours dans la sienne, à jamais.
Ça semblait évident qu'Ellie était son âme-soeur. Ils étaient destinés à être ensemble. Deux amis qui ont développé des sentiments amoureux. Le jeune homme en était convaincu. Ellie allait devenir sa femme. Ils allaient fonder une famille et vivront heureux. Yunseo l'aimait tellement. Le petit crush d'adolescent a disparu, laissant place à un amour grandiose. La peur s'est envolée, ne laissant place qu'au bonheur le plus total. S'il perdait Ellie, il deviendrait fou. Il ne serait plus heureux. Il ne voulait même pas y penser. — Et moi, j'ai toujours peur que tu souffres à cause d'un gars. Si tu savais à quel point j'étais jaloux de ces gars qui s'approchaient trop de toi. J'étais déjà jaloux. Rama s'en était rendu compte assez rapidement. En même temps, il était son meilleur ami. Rama le connaissait mieux que personne. Amis depuis le lycée, Yunseo était un véritable livre ouvert, en présence du jeune homme. Du coup, quand son meilleur ami lui a demandé s'il avait des sentiments pour Ellie, Yunseo a été incapable de nier ses véritables sentiments. Rama le savait. Il ne pouvait pas lui mentir. — J'admets que c'est idiot, en y pensant, mais j'aime dire que mieux vaut tard que jamais. Ils auraient pu continuer longtemps sur cette lancée, à faire les autruches et ne pas s'avouer ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Yunseo avait dit à Rama qu'il ne dirait pas à Ellie ce qu'il ressentait, puisqu'il avait peur. Lui et son orgueil mal placé. Désormais, il savait que, s'il ne l'avait pas dit, il n'aurait pas été heureux. — Moi depuis le début du lycée. Je m'en rappelle encore comme si c'était hier. Au début de leur relation, Ellie n'était qu'une amie. Elle était le soleil du groupe, celle qui portait les belles bottes jaunes et qui était adorable. Au lycée, il ne la voyait plus comme une amie. Quelques années plus tard, il l'admettait. C'était un véritable soulagement. — Nous sommes enfin réunis. C'est tout ce qui compte. C'était niais, mais Yunseo s'en moquait. Il était heureux et voulait le montrer aux autres. Pour le moment, ils allaient vivre leur bonheur, dans leur bulle. Le baiser est doux et agréable. Il caresse son dos, sentant ses mains sous son t-shirt. Elle éveille quelque chose en lui. Le jeune homme essaya de se ressaisir, mais Ellie était si belle et captivante. — Je vais appeler alors. Ça allait certainement l'aider à calmer ses pulsions. Yunseo regarda sur internet pour trouver le numéro de la pizzeria où il aimait commander. — Il dort dans ma chambre. Je suis surpris qu'il ne soit pas venu nous voir. L'étudiant alla dans sa chambre et vit son chien sur le lit. — Fidji! Tu fais ton paresseux? Il rit et vit son chien se lever et sauter du lit, s'approchant d'Ellie. — Je crois qu'il est heureux de te voir.
Les lignes toutes tracées d'une relation gagnée d'avance. T'en as tellement bavé Ellie, toujours dans l'ombre, dans ta foutue cabane, à attendre que vienne ton tour. Et lui, lui a été là, constamment comme un pilier défiant la tempête, se prenant les coups pour toi. Tu aimerais lui montrer à quel point tu peux l'aimer, à quel point il compte pour toi. Tes bras qui s'enroulent autour de sa taille, ta tête qui se pose sur son torse. Ne plus jamais le quitter, sans savoir comment tu as fait, avant, avant tout ça. ça explique pourquoi tu leur trouvais toujours pleins de défauts que tu sors doucement, pensant aux deux gosses que vous étiez, aux larmes tant versées, à ses mains douces sur les tiennes qui te disait que personne ne te méritait, que tu choisissais que des cons. Tu pensais qu'il disait ça pour être gentil, parce que c'est son rôle de meilleur ami, de te raconter des conneries pour que tu te sentes mieux. T'étais vraiment débile Ellie. T'as toujours su que t'avais besoin de lui, que tu ne le laisserais jamais partir. Il te faisait tourner la tête. Tu te demandes ce qui aurait pu se passer si vous vous étiez avoué les choses plus tôt. Tu sais que Dieu a toujours un plan, il devait y avoir une bonne raison à ce que ça soit aussi long, que le périple soit aussi rocailleux. Vous vous êtes laissés le temps de grandir, de faire des erreurs, de gagner en maturité. Deux adolescents sont tombés amoureux il y a des années, mais c'est deux adultes matures et clairs sur leurs envies qui se l'avouent enfin. Longtemps, tu as eu peur de l'abandon, voyant des mecs que pour l'histoire d'une nuit, sans attache, jamais. Tu sais la douleur que ça fait quand les portes claquent, que les gens s'en vont sans jamais revenir. Doucement cette douleur s'estompe et l'envie d'une autre vie prend la place. L'envie de rencontrer quelqu'un, fonder une famille, acheter une maison et ça te parait tellement évident maintenant, que c'est avec lui que tu veux faire tout ça. Sa peau sur la tienne, l'envie de plus à chaque instant, la douceur de ses doigts sur ton corps, un baiser sur son front. L'envie d'être sienne pour toujours. L'absence qui se fait douloureuse quand il quitte cette étreinte. Envie rapidement comblée par Fidji qui vient lui faire la fête. Tu ne peux pas t'empêcher de t'assoir par terre pour faire pleins de câlins à ce chien que tu connais depuis tout petit, te rappelant la joie immense que ça a pu te procurer quand Yun t'a dit qu'il allait adopter un chien. et bah alors ! c'est que maintenant que tu viens ? tes mains qui le caresse, sa truffe mouillée sur ta joue, tes rires qui éclatent comment va l'homme de ma vie ? Il va bien mon bébé ? ta voix qui part dans les aigus, complètement gaga de cette boule de poil, te disant furtivement que tu devrais acheter une maison avec un jardin assez grand pour lui. on ira le promener après hein ? oui oui une longue promenade, il fait beau dehors, y a pleins d'étoiles tu reviens doucement vers Yun, regardant la carte du resto, comme si vous alliez pas prendre la même que d'habitude faut que je te parle d'un truc aussi ... assez important tes mains qui se joignent, comptant tes doigts Callum m'a proposé de peindre une fresque dans son salon de tattoo une petite échappatoire, toi qui a toujours voulu être artiste c'est pas grand chose tu me diras, mais on sait jamais, imagine, une de mes oeuvres quelque part dans Oceanside toi qui avait laissé tes pinceaux de côté, tes fusains prenant la poussière, noyée dans tes bouquins de droit. Ton colocataire t'ayant donné cette petite échappatoire à ta vie qui tourne pas rond.
Ils en avaient enfin discuté. Après le silence radio, ils ont décidé de parler de cette soirée. Yunseo a su que c'était le moment idéal d'avouer ses sentiments. Il ne voulait plus les cacher. Rama lui a fait comprendre. Heureusement que son meilleur ami était présent. Sans lui, il serait encore perdu. — Oui. Même s'ils avaient des qualités, l'étudiant trouvait des défauts aux hommes qui s'approchaient d'Ellie. Ils étaient intenses, menteurs et d'autres défauts. Bref, Yunseo n'a aimé aucun de exs de la demoiselle. La jalousie en était la cause. Désormais, il ne ressentira plus le besoin d'être jaloux. Ils allèrent dans la chambre, afin de trouver Fidji. Le chien n'est pas venu saluer Ellie. Habituellement, il était le premier à la porte d'entrée, trop heureux de voir les amis de Yunseo. Fidji accompagnait presque tout le temps le jeune homme. Peu importe où il se rendait. Que ce soit à la plage, au parc, dans des soirées avec les amis. Fidji était apprécié de tout le monde. Après tout, ce n'était pas surprenant. Ce chien était si adorable. On ne pouvait que l'aimer. — Je crois qu'il va très bien. Fidji bougeait dans tous les sens, ayant de la difficulté à contrôler sa bonne humeur. Yunseo aimait cette scène. Ça le rendait heureux. — Oui, c'est une bonne idée. Fidji adorait les promenades. Il ne se tannait jamais. Yunseo écouta attentivement Ellie. — C'est une très bonne nouvelle. Je suis heureux pour toi. Tu le mérites. Il sourit et l'embrassa à nouveau. Ellie a toujours été doué en peinture. Elle méritait ce bonheur. Par la suite, ils allèrent promener Fidji à l'extérieur, profitant de cette bulle d'amour et de joie. C'était le début d'une très belle histoire. Leur histoire.
FIN DU RP