「 i'm taking a ride with my best friend 」∙ feat. @Ashton Hopper ; 17 février 2024 ∙ tw: ràsUn mois et demi.
C’est plus ou moins le temps passé depuis le début de l’année 2024. En comparaison avec les trois cent soixante-six jours (bonjour le vingt-neuf février cette année) que composent une année entière, c’est insignifiant. Et pourtant, en ces quelques semaines, Sybil a l’impression d’avoir vécu une vie entière, tant il y a eu des changements, aussi bien d'un point de vue psychologique, vis-à-vis de son deuil parental, que… dans les aspects de sa vie. Le dernier en date remonte à la saint Valentin, à cette fête des amoureux qu’elle ne célèbre pas vraiment, l’anniversaire de l’un de ses frères primant sur l’événement commercial. Mais au cours de cette soirée… et bien, disons qu’il y a eu quelques surprises. Des choses que la Hudson a bien du mal à réaliser. Plusieurs fois, elle est allée jusqu’à se pincer pour être certaine d’être éveillée, et non piégée dans un rêve très réaliste. Or, ce n’est pas un rêve, c’est bien la réalité. Une réalité dans laquelle Sybil se sent apaisée, sur un petit nuage, un sourire comme simple accessoire pour maquiller ses lèvres, et ce, depuis quelques jours.
Elle est heureuse. Amoureuse. Mais effrayée.
Pour ça, elle a besoin de se confier, de faire un point sur toutes ces choses, de prendre du recul pour véritablement comprendre. Pour faire tout cela, il n’y a qu’une seule personne vers qui se tourner : Ashton. Son meilleur ami. Le seul qu’elle n’a pas réussi à repousser après le décès de ses parents. Le gars, c’est comme une moule à son rocher, il est bien accroché à elle et… rien que pour ça, elle lui en est reconnaissante. Ça tombe bien, ils avaient prévu de se faire. Cela fait un moment qu’ils n’ont pas pris le temps de se poser quelque part pour faire un truc ensemble. La faute aux emplois du temps, à la vie en général. Ça ne change pas l’intensité de leur amitié. Sybil, elle sait qu’elle peut contacter Ashton n’importe quand, de jour comme de nuit. Et inversement.
Le rendez-vous est pris sur la plage, un lieu idéal pour se vider l’esprit, et pour l’étudiante en photographie, utiliser son appareil photo. Le seul bémol, c’est la couleur du ciel. Un ciel d’hiver, assez gris, assez terne, presque sale. La luminosité n’est pas terrible mais… il faut patienter encore quelques semaines avant de pouvoir accueillir le soleil printanier.
La patience. Voilà une qualité qui fait défaut à la petite brune. Oups.
De bonne humeur et franchement motivée, la Hudson s’était rendue sur la plage… à vélo. Ça ne fait pas de mal, de temps en temps. Elle prendra sa voiture lorsqu’elle prendra son service à la pizzeria, le soir-même. Une fois sur place, elle prend le soin d’accrocher l’engin à l’endroit dédié aux vélos, puis consulte son téléphone pour relire les indications de son meilleur ami. Sac à dos sur le dos (haha), appareil photo autour de son cou, Sybil part à la recherche du Hopper, le téléphone portable entre ses mains, pour suivre sa localisation. Finalement, elle perçoit au loin de la musique, le son d’une guitare, qui lui donne un sourire aux lèvres, et l’incite à ranger son téléphone dans la poche de son bomber. En approche, la brune a l’idée de surprendre Ash, de capturer l’instant avec son appareil mais… comme toujours, il est bien trop rapide, comme s’il avait un radar pour sentir la présence de Sybil, à chaque fois qu’elle est dans le coin. «
Je suis frustrée de ne pas avoir réussi à te prendre en photo, mais c’est un sentiment qui m’habite depuis des années alors… je m’y fais ! » se plaint-elle, un rire dans la voix, après avoir profité de l’étreinte de son meilleur ami. Un contact tellement apaisant. Lorsqu’elle se sent mal, de mauvaise humeur, ou simplement en proie à un coup de mou, elle sait qu’il suffit d’un câlin de Ash pour recharger ses battements. «
Est-ce qu’un jour je pourrais te prendre sans me faire remarquer, ou bien je dois me faire à l’idée que je suis aussi discrète qu’un éléphant au milieu du désert ? » Elle finira par y arriver, Sybil. Parce qu’elle est têtue sur les bords, et qu’elle aime bien aller jusqu’au bout des choses.
La frustration déjà dissipée, la brune s’installe à côté de son meilleur ami, retirant son sac de son dos pour le mettre à côté, et ainsi déposer son appareil dessus, pour ne pas prendre le risque qu’il soit incrusté de grain de sable. «
Moi aussi, tu m’as trop manqué. » lui confie-t-elle, une petite moue sur le visage, une main posée sur l’avant bras du jeune homme, avant d’ajouter. «
Comment vas-tu ? » Parce qu’elle ne lui a pas encore retourné la question, comme elle n’a pas véritablement répondu à la sienne. Oups. Ce n’est pas grave. Sybil va très bien. Encore mieux que ça. Et il n’y a pas besoin de mots pour le faire savoir à Ashton. Il la connaît par cœur, il saura remarquer l’éclat sur son visage, qui change du masque de tristesse qui l’habitait depuis le drame.
Elle le voit alors sortir tout un tas de choses de son sac, que des trucs à grignoter, le genre porn-food encore raisonnable. Une vision qui arrache un rire à la jeune femme parce que… à son tour, elle récupère son propre sac, et en sort à peu près la même chose, qu’elle dispose à côté des affaires d’Ash. «
On devrait faire un test adn, je suis certaine que tu es mon frère jumeau, et qu’on a été séparés à la naissance ! » Ce n’est pas la première fois qu’ils agissent ainsi, comme si leurs pensées étaient connectées. Et à chaque fois, ça fait sourire la Hudson, réchauffe son cœur comme si on avait placé l’organe sous un grill. C’est réconfortant. «
Au moins, on ne va pas mourir de faim ! » Avec la quantité, ils pourraient inviter deux trois personnes supplémentaires, ils ne manqueraient pas de nourriture. Tant mieux, comme l’a souligné Ash, on a toujours besoin de bouffe dans la vie. Surtout celle-ci. «
Bon ! » dit-elle, en frappant soudainement dans ses mains, de quoi faire sursauter tant on ne s’y attend pas. «
Tu ne m’as pas invité pour faire du surf… même si ça me manque grave. Et même si je suis toujours enchantée de passer du temps avec toi… il y a une raison derrière cette sortie, je me trompe ? » Elle le sonde du regard, Sybil, tente de savoir si elle doit s’inquiéter ou non. Parce que, même s’ils ont l’habitude de s’organiser des sorties, cette fois-ci… il y avait un truc différent. Comme un besoin de se confier, et pas par le biais de sms. En face à face.