on a secret mission (paitoon)

tw: possible langage vulgaire et mention de tromperie/adultère

Depuis quelques heures, le vile sourire du vendeur de voiture ne cesse d'hanter sa vision. Si seulement le pauvre avait ne serait-ce qu'un petit truc qui aille dans son sens, peut-être que se serait moins pénible de le regarder fouiller à travers son tas de papiers pour trouver l'accord de la banque pour le premier paiement de la voiture. Josh s'avance, prenant d'une main la certification qu'il secoue pour retirer les poussières accumulées depuis son arrivé dans le bureau et tend à l'homme. Il balbutie une excuse ou deux et se remet à appuyer sur de nouvelles touches de son clavier, alors que lui de son côté, croise les jambes sur la chaise, un peu déçu que le bureau n'offre pas une vue sur la mer ou le personnel intéressant. Sa présence en ses lieux est uniquement dû au besoin de s'acheter une voiture convenable au climat de la Californie. Suffoquant, chaud, bien le contraire de son habituel New York. Sérieusement Nam? De tous les endroits, t'as pris celui-ci? Qu'il crèverait d'envie de lui dire, mais se retient en voyant leur dernier échange sur son portable, qui lui fait serrer la mâchoire. Josh a toujours détesté ne pas obtenir ce qu'il veut. Non pas qu'il ne l'a pas déjà eu, Nakyum et lui ont passé sept années ensemble, durant lesquels il s'est amusé à le tromper à presque toutes les semaines, se faisant chopé une fois sur deux. Toute bonne chose à une fin, et la leur eut une fin grâce à un Josh qui ne pouvait plus se voir la tronche pleine de larme de son fiancé. Car il ne disait plus rien, pas la moindre plainte. Le silence le plus lourd et le plus difficile à vivre. La fin est arrivé, celle qu'il savait surviendrait dès le départ, ce qui ne l'a pas empêcher de croire un moment à leur future idylle, à un couple qu'ils n'auraient jamais. Un moment qui a prit fin si vite, contrairement à cet échange avec le concessionnaire. Une fois les papiers en ordre, il sort les clés en mains, lunettes fumés sur le visage, beaucoup trop fier de lui.
Parce qu'il n'a pas que cela à faire, Josh, attendre pendant des heures pour une simple manipulation de quelques minutes. N'importe quel incapable pourrait effectuer les vérifications de son compte en banque dans les six chiffres. Une journée bien chargé est planifié pour celui qui espère mettre la main sur une belle somme en remplissant un contrat. Une femme qui veut des clichés de son mari en compagnie de sa maîtresse. Presque trop facile pour lui. Seulement, Josh a éprouvé un petit problème une fois le contrat signé, soit l'absence de matériel pour photographié, autre que son portable qui ne ferait pas l'affaire, rien de moins professionnel qu'une photo prise avec l'agrandissement au maximum. Il a trouvé le numéro d'un mec par hasard en fouillant à gauche et à droite sur le net, vérifiant par la même occasion le statut amoureux de celui-ci, ne sait-on jamais. Il devait donc se rendre à un endroit pour rencontrer le photographe qu'il a embauché, sans vraiment lui dire la vérité par peur qu'il refuse. Se prendre au dernier moment a compliqué sa tâche, plus ardu maintenant. Mais tel un sauveur, Paitoon viendrait à sa rescousse. Enfin, il espère.

Josh patiente devant un petit café dont il avait trouvé l'adresse, sachant qu'il est tout près de l'habitation de l'homme. Après tout, l'ancien flic a ses ressources. S'il le fait dans toute légalité est une autre chose, mais au moins, il réussi à résoudre de véritable cas, ce qu'il n'a pas fait depuis des années parmi les rangs de la protection civile. La silhouette qu'il croit être celle de son rendez-vous ― il a assez épié ses réseaux et ses photos pour le reconnaître ― s'avance vers lui sans être trop sûre. “Paitoon? Salut, je suis Josh, c'est avec moi que t'as parlé pour le job.” Vu sa tête, il pourrait presque croire qu'il fait d'autre petits emplois sur le côté pour rapporter de l'argent sur sa table. Un petit cachet de plus ne devrait pas lui faire de mal, tient. Josh habitué à l'Amérique tend la main vers lui au lui de se pencher comme le ferait les coréens. “Ma voiture est par là, désolé pour le retard, je viens de sortir du concessionnaire.” Une envie de raconter sa vie, de se plaindre de ses relations amoureuses qui ne fonctionne pas comme il voudrait, du climat vraiment trop élevé. Sa chemise noir qu'il déboutonne pour créer une fente en arrivant sur le siège conducteur. “T'as faim? T'as bouffé? Ou on fait le job et après on va manger?” Qu'il demande en se tournant vers lui.

tw: décès (overdose), troubles psychiques (anorexie, dépression sévère)

(tenue) Lorsqu’il avait eu cet homme au téléphone, il l’avait senti pressé et pressant. Cela l’avait pris de court et il avait simplement accédé à sa demande, car il avait eu l’impression qu’il avait besoin de lui. Paitoon était faible lorsqu’il sentait quelqu’un dans le besoin. Sa bienveillance est une qualité comme un défaut, mais il n’a jamais appris à la gérer pour se prémunir. Il ne sait pas dire non parce qu’il souhaite aider son prochain. Son choix de métier n’est pas incohérent pour une personnalité telle que la sienne. Il a donc pris note du point de rendez-vous et de l’heure fourni par son employeur du jour. Il avait compris qu’un ami souhaitait demander sa main à sa petite amie et lui avait demandé de prendre des photos, mais qu’il voulait avoir de bonnes photos au naturel durant toute cette journée. Il semblait très concerné par la demande de son ami, suffisamment pour lui demander son soutien dans cette tâche. En conséquence, il avait consacré son samedi matin a préparé son matériel photo. Il avait nettoyé soigneusement ses objectifs pour s’assurer qu’aucune particule de poussières pourrait réduire la qualité des clichés qu’il allait devoir prendre. Satisfait, il avait fini par le poser soigneusement sur son bureau avant de se rendre sous la douche et se préparer. Il avait adopté une tenue casual. Un jean style baggy en jean gris, un sweat et un bomber noir qu’il a assorti à ses converses. Une tenue qui lui permettra parfaitement d’être à l’aise au cours de la journée, sans avoir froid, ni trop chaud. Afin d’être plus libre dans les déplacements qu’il allait avoir avec son client du jour, il opta pour prendre les transports en commun. Même si cela rallongeait le trajet, il se dit que cela lui permettra de profiter de cette belle journée et de prendre quelques clichés. La musique dans son casque qu’il porte autour de sa tête, il laisse la musique accompagner ses pas. Le trajet passe rapidement en fin de compte, car Paitoon s’émerveille toujours de la beauté de cette ville qu’il a pourtant tant voulu fuir à la suite de la mort d’Ethan. Ses voyages lui ont permis de nouvelles rencontres et de se rendre compte que la vie devait continuer, même sans Ethan. Aujourd’hui, il n’éprouvait plus de douleur physique à retrouver ces lieux où il avait évolué aux côtés d’Ethan. Il ressentait toujours ce petit pincement au cœur, se demandant quel homme il serait devenu si la drogue ne l’avait pas emporté si tôt. Il arrive finalement dans le quartier San Luis Rey en avance, alors il vient naturellement s’installer sur un banc pour regarder les différents clichés pris sur la route. Il ne s’inquiète pas pour la batterie de son appareil photo, car il en a toujours une de rechange sur lui. Son attention est détournée par l’arrivée d’un homme dans son champ de vision. Il vient naturellement éteindre son appareil photo pour accueillir cet homme qui semble être son client. Il se prénom Josh. « Ravi de vous rencontrer Josh. » Il vient naturellement l’accueillir en venant serrer cette main qu’il lui tend. Un sourire aimable et solaire vient ourler ses lippes. Josh semble être en retard. Paitoon n’y a pas prêté attention. « Oh ? Pas de soucis. Je me suis occupé en attendant. » Il le rassure naturellement, car sa bienveillance naturelle ne se formalise pas de ce genre de chose. Ils vont se déplacer. Finalement, il a bien fait de ne pas prendre sa voiture. Il se redresse naturellement pour suivre son client qui semble être un homme pressé dans l’âme. Tout le contraire de Paitoon qui est plutôt détendu, appréciant de profiter de l’instant présent. Ce qui est vraiment perturbant pour le jeune photographe. « Comme vous voulez, Josh. Je m’adapte. Je n’ai pas faim, mais je peux vous accompagner si c’est votre cas. » Il lui indique, utilisant un ton formel et non familier comme lui. Il n’est pas forcément à l’aise avec cette idée. Peut-être que ça le deviendra au fil de la journée, mais pour l’instant, il préfère garder cette distance. « Je suppose que cela dépend de quand nous devons retrouver vos amis. Je vous laisse voir ce qui est le mieux. » Il conclut en lui offrant un sourire poli. Il ne mangera pas de toute façon. Il sait qu’il devrait manger un bout, que sa crise d’anémie dernière l’a forcé à reprendre un traitement, mais il ne ressent pas forcément l’envie de manger pour autant. Il fera peut-être un effort s’il se sent faiblir dans la journée, mais il espère que son corps ne fera pas des siennes.  

tw: possible langage vulgaire

Bon d'accord, il a menti au photographe en lui indiquant que le contrat est pour un ami qui veut se fiancé. Mais pour sa défense, sa carrière de détective est à peine entamée, donc il ne possède pas tous le matos nécessaire pour prendre de beaux clichés qui rendrait le client satisfait. Puis, si l'annonce de Paitoon n'était aussi vague, peut-être qu'il aurait arrêté son choix sur un autre que lui. Le destin agit de drôle de façon, laissant ses deux hommes totalement opposés se rencontrer en une journée plutôt ensoleillé. Elles le sont presque toutes, pour le plus grand malheur d'un Josh qui s'ennuie de son habituelle neige, des rues glacés et des paysages sans verdure. Il ne comprendra jamais le charme californien, visiblement. Le coréen de naissance ne perd pas de temps, engage la conversation d'un ton familier comme il a l'habitude de le faire, mais aussi car celui sur le siège passager doit faire pas loin de la vingtaine alors qu'il s'approche de la trentaine. Un aîné avec un cadet, un respect naturel qui lui vient de sa nation d'origine. Il ne lui demandera pas de l'appeler hyung, le titre encore synonyme de souvenirs troublant pour le plus vieux.
“Parfait, on peut y aller après. J'aime ton ordre des priorités.” Comme s'il ne venait pas de lui-même prendre la décision pour eux, Josh met en route sa voiture, fait gronder le moteur pour montrer la puissance du bolide. Une substitue pour autre chose qu'il ne dévoile pas.  La route les menant jusqu'à la maison étant encore un moment lui permet d'apprendre à connaître son partenaire pour la journée. “Alors, c'est tout un appareil que t'as là. Je parle de la caméra, si jamais.” Un clin d'oeil en sa direction et son éternel sourire blanc. Il possède encore une très bonne vue malgré l'âge, merci. “C'est suffisant de faire des petits jobs ou bien tu as un autre boulot?” Sans scrupule, il se permet un interrogatoire digne de ses jours dans la police new-yorkaise, à bosser sur des cas avec son ex-fiancé. Il avait du talent là-dedans, le Gyeon, mais un tempérament beaucoup trop de feu et une vie privé qui semblait dérangé ses supérieurs. Un jour peut-être, il saurait reprendre les rangs de ses anciens collègues, qui sait. “Désolé pour les questions, je suis un ancien flic. Ça me vient naturellement.” Une certaine envie d'impressionné le plus jeune par son ancien métier, ou bien de lui faire tenir sa langue quand il révèlerait la vérité sur leur contrat de la journée. Peu importe lequel, il est certain que son plan charme fonctionne à merveille. Mieux que celui de récupérer son ex, en tout cas.

tw: décès (overdose), troubles psychiques (anorexie, dépression sévère)

(tenue) Les présentations sont faites avec son client du jour. Son exubérance est flagrante. Il a un côté fonceur qui lui rappelle indirectement Ethan. Cela est perturbant, car depuis son décès, il côtoie peu de personnes avec ce type de personnalité. Il doit se rhabituer à un franc parler sans filtre, à une personnalité affirmée et détachée. Une image parfois faussée. Du moins, c’était le cas pour Ethan. Paitoon suit Josh naturellement, reste à bonne distance de cet homme qui est curieux, peut-être intriguant aussi. Il ne sait pas trop bien comment identifier ce qu’il engendre chez lui, mais il essaye de ne pas trop songer. Ils retrouvent le véhicule de ce dernier. Un joli bolide comme on le dit souvent. Ce véhicule est à l’image de son propriétaire : expansif. Il prend place sur le siège passager tandis que le propriétaire fait gronder le moteur. Un comportement typique d’une personne qui aime bien se faire remarquer. Une attitude à laquelle le thaïlandais est complètement étranger. Le départ se fait rapidement, sur des chapeaux de roues avant qu’ils adoptent une vitesse de croisière. Paitoon porte naturellement son attention sur le paysage, se demandant dans quel quartier ou lieu, ils vont se rendre. Peut-être que Josh va lui en parler ? Il suppose. De quoi pourraient-ils échanger sinon ? La voix du coréen l’arrache à ses réflexions. Son attention se porte sur ce dernier. Son clin d’œil et sourire le surprend, avant de comprendre le sous-entendu que ses paroles peuvent prêter à croire. Il ne l’aurait pas remarqué ou imaginé sans cette remarque de sa part. Il ne réagit pas immédiatement, résolument décontenancé par cette approche. Il suppose que c’est un trait d’humour auquel il n’est pas habitué. « Je suis étudiant en dernière année pour devenir éducateur spécialisé. Je fais de la photographie, car j’aime beaucoup capturer la beauté de ce monde à travers mon objectif, que ce soit en termes de paysages, de personnes ou de moments dans la vie d’autrui. C’est mon mantra. » Il lui indique simplement, sans rebondir sur ses propos concernant le modèle de son appareil photo. Josh lui apprend qu’il est un ancien policier.  « Oh, il n’y a pas de soucis, ne vous inquiétez pas, Josh. » Il lui indique simplement dans un sourire qu’il rend poli. « Cela ne me dérange pas. » Il lui indique alors qu’il vient allumer son appareil photo pour finaliser le tri des photos prises plus tôt. « Cela fait longtemps que vous avez arrêté ? » Il questionne simplement pour donner le change, faire la conversation et parce qu’il apprécie de rencontrer de nouvelles personnes aussi curieuses sont-elles. Il ne sait pas trop quoi penser de cet homme. Il y a quelque chose chez lui qui le questionne, sans trop pouvoir mettre le doigt sur quoi.  

tw: possible langage vulgaire

Il aimerait dire que le petit discours sur l'emploi de son passager le touche, mais ce serait faux, il s'en bat les couilles jusqu'au plus profond de son âme. Savoir pourquoi il a choisit la photographie est un moyen de le connaître, de faire conversation le temps qu'ils se rendent à destination. Il ne s'attendait pas à quelqu'un de passionner par ce qu'il fait autant que lui, ceci dit. Tout ce qu'il dévoile n'est pas du tout dans la ligné de Josh, qui préfère garder le contact des autres êtres humains bien loin de lui, sauf s'ils peuvent lui refiler quelques billets ou des faveurs. Il a apprit très tôt qu'il ne pouvait compter que sur lui-même, un trait qui le rend parfois froid, que d'autre appelle le type parfaitement connard. Peu importe ce qu'il est en fin de compte, il assume entièrement. Pas de cachoteries, de gants, il dit ce qu'il pense, ce qu'il veut, sans passer par quatre chemins. Le monde n'est pas de toute beauté pour lui, mais un endroit sombre et sinistre lorsqu'on ose regarder là où il ne faut pas. Sa carrière de policier lui en a énormément appris là-dessus, à contre coeur. Sûrement qu'il est comme il est aujourd'hui à cause de cet emploi. Peut-être que c'est justement être flic qui l'a éloigné de son ex fiancé. Rien que le mot ex suffit à le faire tilter l'espace d'une seconde, mais Josh se ressaisit, pas question de montrer un de ses points faibles au photographe.
“C'est deux métier vraiment éloignés. Et c'est pas un job facile, je te souhaite bien du courage.” Il en a vu, de son temps en tant que policier, des éducateurs spécialisés. Ils avaient tous des histoires plus terribles les une que les autres à raconter. De quoi donner des frissons dans le dos quand on pense que certains parents font vivre un enfer à leur progéniture. À croire qu'ils n'ont eux-mêmes pas reçu d'éducation adéquate. “J'imagine que la photographie te permet de trouver le beau, une façon de ne pas voir que la négativité. C'est pas mauvais comme idée.” Sauf que, aujourd'hui, il ne prendrait pas des clichés heureux, mais plutôt de quoi rapporter des billets. Il aimerait s'en vouloir, et une partie de lui a envie de feindre un appel qui annule le contrat. Mais il a besoin de débuter, de contrats. Désolé pour le petit.
“Quelques mois. Je bossais à New York, c'est pas à côté.” Josh se met à rire, parce que la distance est assez grande pour qu'il ne puisse pas retourner chez lui à la fin de la journée. Il évite de mentionner qu'il est venu dans le but de récupérer un ancien amour, ça n'a pas vraiment sa place dans la conversation. “J'aurais pu muter, changer de district et tout. Mais j'avais envie de choisir mon horaire.” Choisir les moments où il peut observer son ex, oui.
Après quelques minutes, ils arrivent à destination, Josh repérant celui qui est la cible. Ses yeux se plient afin de mieux voir, ses iris croisant ceux de l'homme. Il agit machinalement, se penche vers l'arrière le plus possible afin de se cacher, fait de même avec Paitoon, son bras l'abaissant le plus possible pour qu'il se camoufle. “Cache toi!” Quand l'homme change de cible, il remonte doucement pour regarder par la vitre. “Ok, alors tu vois cette homme? Aussitôt que la femme arrive, tu prends des clichés, c'est bon?” Dit-il, sachant qu'après les photos prises, il devrait expliqué la réelle raison de leur venue là.