the moment the bubble bursts (paitoon)
L’esprit apaisé, aussi léger qu’une plume.
Le cœur gonflé d’amour, presque sur le point d’exploser, à se demander comment il est possible d’autant aimer une personne.
La soif de l’aventure qui s’est pointée, après des semaines… des mois d’hibernation.
L’envie d’évasion, de découvertes et de liberté.
Et pour couronner le tout, un temps magnifique.
Sybil, elle coche toutes les cases pour s’octroyer un moment en-dehors d’Oceanside. Un tête à tête avec la nature, où le profil de la photographe prend le pas sur le reste, où l'œil de la professionnelle qu’elle espère devenir un jour observe chaque détail, à l'affût de la lumière parfaite, de l’angle qui fera la différence. Chaussée pour l’occasion, armée d’un sac à dos avec l’équipement nécessaire, appareil photo autour de son cou, la brune abandonne son véhicule dans le parking de fortune pour se mettre en marche. Elle n’y va pas totalement à l’aveugle, Sybil. Elle connaît un minimum l’endroit, ce n’est pas la première fois qu’elle se lance dans une excursion en pleine nature. C’est juste que… la dernière fois remonte à un sacré bout de temps. La faute à son humeur changeante, capricieuse, en proie à un deuil qu’elle ne pensait pas vivre, à une perte difficile à encaisser. L’année qui s’est écoulée n’a pas été simple, Sybil a dû prendre sur elle pour ne pas baisser les bras, pour ne pas mettre un terme à ses études, pour ne pas… juste abandonner. Période presque insurmontable sur le moment, mais qui, avec le recul que le temps lui offre, en valait la peine. Quelques mois d’introversion pour se reconstruire, et ressortir plus forte que jamais.
Oui, ses parents ne sont plus de ce monde. Oui, elle aimerait pouvoir remonter le temps pour changer ce jour atroce. Oui, elle aimerait pouvoir partager des moments avec son père. Oui, elle aimerait pouvoir se tourner vers sa mère pour lui confier les émois de son cœur. Mais elle va bien, la Hudson. Il lui reste encore une famille, des personnes sur qui compter dans les bons, comme les mauvais moments. Elle a des amis, ils ne sont pas nombreux mais les rares sont fidèles, patients et compréhensifs. Bien qu’elle ait eu un passage à vide, Sybil aime le cursus scolaire dans lequel elle évolue, est toujours aussi passionnée par la photographie, bien décidée à en faire son métier, bien que le domaine soit encore à définir. Et puis, elle l’a
Sourire niais sur les lèvres lorsqu’il s'immisce dans ses pensées, Sybil avance dans son périple, sans se soucier de l’heure qui passe. Elle est dans sa bulle, dégaine son appareil photo dès qu’il lui semble percevoir quelque chose d’intéressant. Elle est ici pour le plaisir, la petite brune, mais également par intérêt, celui de travailler sur son projet d’école, en vue d’une future exposition. Un thème qui lui tient à cœur, elle espère que celui-ci sera parlant pour les autres. Dans son Art, elle aime la précision, l’étudiante. Au point de… se mettre en danger. Oh, cela arrive plus souvent qu’on ne le pense, il suffit qu’elle grimpe sur un skate pour frôler les risques. Mais là… c’est plus délicat.
Elle est seule, en pleine nature. Un détail qu’elle semble avoir oublié, au moment où elle se penche un peu trop pour ajuster l’angle de sa photographie. Le regard obnubilé par ce qu’il se passe à travers l’appareil photo plutôt qu’à ses pieds, elle dérape, glisse, et termine sa course un peu plus bas. Une chute dans la terre, dans les graviers et les cailloux. Ça ne loupe pas. « aïe. » râle-t-elle, tandis qu’elle se redresse un peu pour s’asseoir. Son premier réflexe est de vérifier les dégâts… matériels. D’abord son appareil photo, mais qui est intact. Une chance. Ça coûte une fortune ces petites choses, surtout avec le salaire d’une livreuse de pizza. C’est seulement après qu’elle inspecte son propre corps, qu’elle constate les égratignures sur ses paumes de main, et sur l’un de ses genoux.
(Tenue). A la suite de son séjour à l’hôpital, Paitoon s’était efforcé de reprendre les choses en main.
Ses pas sont assurés lorsqu’il arrive dans le coin qu’il avait en tête. Il laisse ses converses rouges fouler la terre aride de ce coin. Pas la meilleure paire de chaussures, mais sa paire habituelle ont été oubliée chez son père et il n’a pas eu envie de faire un détour. Il ne voulait pas que son père s’inquiète de ses cernes et de son ton encore pâle parfois. Il doit juste se montrer plus vigilant de ne pas glisser et se retrouver à quelques mètres plus bas. Il laisse l’air frais de cette journée emplir ses poumons, lui apporter un second souffle. Il profite de cette douce sensation, ferme ses prunelles pour juste savourer l’instant présent, s’y ancrer, comme on lui a apprit à le faire. Lorsque ses prunelles s’ouvrent de nouveau, il se sent moins nostalgique, ombragé par ces pensées parasites. Il laisse son regard se perdre sur l’immensité qui l’entoure, qui n’a point de limite à l’horizon. Il se sent bien alors qu’il part à la quête d’un angle de vue qui attirera son œil de photographe. Il avance doucement, profite de ces secondes qui s’égrainent sans qu’il en prenne conscience. Il prend quelques clichés, les analysent, corrige l’angle de vue pour obtenir le parfait cliché qu’il pourra utiliser.
Le calme ambiant se retrouve alors troublé par un son inhabituel. Le son d’un éboulement qui le surprend, comme si un objet glissait sur plusieurs mètres. Cela le met tout de suite en alerte alors il relâche son appareil et va en direction de l’origine du son. Il se met en quête d’un élément inconnu. Un cri déchire rapidement la tranquillité de l’environnement. Il se dirige naturellement vers le bruit et vient regarder en contrebas. Légèrement inquiet, il lance : « Il y a quelqu’un ? Tout va bien ? » Il questionne en continuant d’avancer jusqu’à tomber sur la silhouette d’une demoiselle qui lui dit quelque chose. Il la connait. Il lui faut quelques secondes pour la resituer. Sybil. Ils sont de la même promo, mais n’évoluait pas dans les mêmes cercles. « Hé, Sybil ! Comment tu te sens ? » Il la questionne naturellement alors qu’il observe les lieux. « Attends, j’arrive, je vais trouver un chemin pour te rejoindre. » Il lui indique alors qu’il vient contourner le point de chute pour y trouver un chemin plus facilement accessible. Il en trouve un alors il se laisse glisser jusqu’à son niveau en prenant soin de ne pas connaitre le même destin. Il lui faut quelques minutes pour la rejoindre. Il se rapproche naturellement d’elle, retire son sac de son épaule pour venir l’ouvrir, à la recherche de son kit de premier secours. « Tu as mal quelque part en particulier ? J’ai ce qu’il faut pour traiter tes plaies. » Il lui indique après avoir analyser rapidement du coin de l’œil les différents dégâts. Sa nature altruiste s’exprime sans se formaliser des conventions habituelles. Il y a plus important en cet instant : réparer les dégâts possibles occasionnés par cette chute.