I want you to hold out the palm of your hand (( ♫ hello, tomorrow. ))
L’irlandais naît. Prénom choisi avec soin : Rome, comme la ville éternelle. L’irlandais grandit. Dans une famille huppée, où derrière les portes closes règne un climat chaleureux contrairement à ce que l’on pourrait croire. Là, dans la chaleur réconfortante des bras de la mère, ancienne mannequin, qui reste à la maison pour élever l’enfant qui peine encore à tenir debout sur ses minuscules pieds, à la recherche de l’équilibre parfait. Pendant ce temps, père qui part tôt le matin, rentre tard le soir, magnat de la finance, nom qui s’élève doucement dans le monde des affaires, d’abord pointer du doigt pour ses idées hors norme avant d’être salué pour son audace. L’enfant qui ne voit que rarement son paternel mais le sait pourtant capable de tomber à genoux devant le visage joufflu de son fils. Pourtant, le garnement s’habitue vite aux flash qui crépitent. L’habitude, qu’aux creux des bras aimants de ses parents, il soit désigné du doigt. Même si Rome a tout vécu en grand, en x1000, ses parents sont restés très terre à terre. Vivre dans l’opulence, oui, mais vivre comme tout le monde quand même. Pas d’alcool, même aux réceptions ou les Emerson sont conviés, pas de cigarettes, écoles publiques. Bref, tout pour éviter ce qu’il est devenu aujourd’hui.
(( ♫ what’s new scooby-doo ? ))
Au revoir Irlande, bonjour Californie. La famille Emerson quitte l’Irlande et traverse différents états pour poser ses valises en Californie, à Oceanside plus exactement. Le petit garçonnet grandit suffisamment pour entrer enfin à l’école. Il s’entend avec tout le monde, découvre la vie “normale” et non pas la vie de bourgeois qu’il a toujours connu. Découvre les disputes de gamins, les petits bobos, les taquineries, les jeux. Et c’est là qu'il la rencontrée. Jessie. Se retrouvent souvent soit chez l’un, soit chez l’autre et passent des après-midi entières à jouer, puis à parler quand ils grandissent et que le jeu n’est plus un passe-temps jugé utile, l’entrée dans l’adolescence. Si Rome prend parfois de mauvaises décisions, souvent entraîner là où il ne devrait pas, il sait pouvoir compter sur papa pour le sortir des mauvaises passes. Une fin de soirée trop arrosée qui termine au commissariat, un appel à son père et le voilà sorti. Parce que si Rome fait les mauvais choix, il y a toujours Jessie qui le maintient à flot. Cette tête blonde entourée de ses deux gardes du corps de frangins. Sa meilleure amie. Pourtant, l’ado ressent le besoin de se faire aimer, alors il suit partout ceux qui sont appelés “voyous” juste pour avoir l’occasion de dire qu’il fait comme eux, qu’il a des amis. Malgré la présence de Jessie, aussi agréable soit-elle.
(( ♫ kids. ))
Si sa meilleure amie a le droit à un chapitre complet de sa vie, ce n’est pas pour rien. Jessie et Rome c’est une histoire qui date. D’abord les terreurs du bac à sable, régnait tel la reine et le roi sur leur empire (ils étaient pas si terribles en vrai). Dès que l’occasion se présentait, ils se retrouvaient fourrés ensembles à faire les quatre cents coups, un genre de ying et de yang, inséparable. Ou encore Tic et Tac. Ou Minnie et Mickey, bref vous voyez le tableau. En grandissant, ils s’habituent à se voir tous les jours, se parlent des heures entières comme s’ils se retrouvaient après des années sans s’être vu, se racontent le moindre petit détail insignifiant de leur vie d’ado. Et en grandissant, ils deviennent comme la Belle et la Bête, ou comme Fred et Daphné. Leur expérience débute, timidement au début, amoureusement et passionnément ensuite. S’imaginent déjà vaincre tous les ténèbres main dans la main, tête haute, dos droit et torse fièrement dressé. Rome présente même sa blondinette chérie à ses parents parce que pour lui, il n’y a qu’elle, personne d’autre ne peut trouver grâce à ses yeux, encore plus lorsqu’elle est accueillie à bras ouverts dans la famille. Alors ils s’’imaginent que rien ne peut les arrêter… L'ignorance des gamins.
(( ♫ monster. ))
TW : peine de prison, vol, mention d’alcool.
Sauf que voilà, le gamin Emerson il continu de suivre les mauvaises personnes, un peu naïf, cherche juste à se faire des potes. Déjà, la première fois qu’il a fini au commissariat, c’était juste un concours de circonstances : dans une voiture dont tous étaient ivre. Son père avait accouru. Et la fois d’après, c’est lui qui a été contrôlé alcoolisé au volant, toujours avec les mêmes amis. Cette fois-là, un coup de fil à la maison et, de nouveau, son père est arrivé et l’a fait sortir du commissariat à coup de carte de crédit. Rome, toujours naïf à cet âge là, s’imagine tout puissant. Invincible. Il peut avoir ce qu’il veut grâce à son argent de poche vertigineux et pourtant il décide de faire comme ses potes, même s’il n’en a pas besoin. Retrouvé au volant d’une voiture volée, il a enfin compris. Dans la vie, il n’y a pas vraiment d’amis. Pas de ceux qu’il s'était trouvé en tout cas. Encore un appel à son père qui accourt encore. Sourcils froncés dans les faits énoncés, le père annonce enfin au gamin qu’il se débrouillera pour cette fois-ci. Le trône de Rome s’effondre. Jugement passé, il prend six mois de prison. Six mois où il ne donnera de nouvelles à personne, même pas à Jessie, sa chère et tendre. Bien trop honte pour lui passer un coup de fil. Souhaite se faire oublier. Souhaite disparaître quelque temps.
(( ♫ I need a dollar. ))
Alors il est parti au vert, Rome. Retourner à Dublin en essayant de repartir de zéro. Bien décidé à rendre fiers ses parents, malgré l’absence de Jessie, celle qui continue à faire battre le cœur du brun. Et après quelques années, Rome comprend l’importance de l’amour dans la vie. Les humains ne sont pas faits pour être seuls bien qu’il ne trouve personne qui arrive à la hauteur de sa dulcinée, se laisse alors porter par les coups d’un soir, se lasse de toutes les midinettes qui croisent son chemin. Il revient finalement au Etats-Unis pour faire aboutir son projet. Si lui ne trouve pas l’Amour, il est dans l’optique d’aider les autres à le trouver. Monte sa première agence matrimoniale à San Francisco. Puis une seconde à Austin, encore une à New-York. En quelques années supplémentaires, Rome a ouvert des agences à travers le pays. Si son nom est synonyme de l’Amour, il n’en est rien quant à sa vie. Malgré les années passées, il n’a jamais su oublier Jessie, cette petite blonde dont le souvenir est douloureux, sûrement parce que leur histoire n’a jamais connu de vraie fin.
(( ♫ walking on a dream. ))
Ça doit être pour cette raison bien précise qu’il a décidé d’ouvrir une nouvelle agence à Oceanside. Naïvement, il espère retrouver celle qui l’anime, la retrouver comme dans ses souvenirs, gamine insouciante avec qui il pourrait régner à nouveau. Pourtant, ses parents lui ont régulièrement donné des nouvelles pour lui annoncer qu’il n’avait jamais revu Jessie, sûrement déménagée dès qu’elle a pu, au revoir les souvenirs de l’abandon du lâche qu’il a pu être par le passé. Alors le revoilà, continuant à jouer au playboy pour ne pas subir la solitude qu’il s’impose, fait en sorte d’être toujours fourré avec du monde pour ne pas avoir des regrets comme seul compagnon.