someone to spend time with (gómez)
la trêve tombait à point nommé. alejandro n’en pouvait plus. il a fait de son mieux pour rester professionnel et ne pas laisser sa fatigue ni son ras-le-bol prendre le pas sur les discussions qu’il a eues avec les différents représentants du cheval cabré avant de partir en vacances, mais ça ne pouvait plus durer. on lui a promis des upgrades en mai, quelques semaines après le grand prix de monaco. elles ne sont jamais arrivées. le pilote espagnol s’estime d’ailleurs chanceux d’être parvenu à sortir victorieux du grand prix de belgique tant sa monoplace a été compliquée à manœuvrer ce week-end. une chose est sûre : c’est qu’il ne pourrait pas offrir à ferrari des courses comme celle-ci éternellement. assis sur le bord de son siège, alejandro faisait curieusement défiler son fil d’actualité tout en mastiquant un chewing-gum à la menthe que son père lui avait glissé en arrivant. c’est la première fois depuis sa signature chez ferrari qu’il venait passer ses vacances en espagne, chez sa mère, avec le reste de sa famille. les circonstances récentes, à savoir le divorce de ses parents, rendaient les choses plus compliquées qu’elles ne devraient l’être mais alejandro était content, ou en tout cas il s'efforçait de l’être. pour avoir passé le plus clair de ses quinze dernières années avec son père, il comprenait d’où venait l’agacement de sa mère. jorge a essayé de le rassurer en lui expliquant que la dégradation de l’état de santé de sa grand-mère jouait sur son humeur mais que rien n’était encore signé, ni même en pourparlers. alejandro s’est contenté d’hausser les épaules. si quelqu’un devait sauver ce mariage, ce n’était pas lui. en sortant de la voiture, il a pris une grande inspiration avant de regarder autour de lui. un mélange de nostalgie et d’amertume s’est emparé de ses poumons alors que sa mère a sauté dans ses bras avant qu’il ne puisse lui dire bonjour. il a enroulé un bras autour de sa taille tout en la serrant contre lui, une expression relaxée sur son visage. son frère, lucas, se tenait derrière elle, alejandro lui a fait la bise et l’a félicité pour sa course à toronto en le décoiffant. puis, il a croisé le regard de luisia, davantage en retrait et s’est avancé vers elle. – holà, il la voyait presque autant que son père maintenant. – ça va ? il lui a demandé en lui volant une courte mais chaleureuse étreinte alors que sa mère était rentrée pour continuer à préparer le déjeuner.