the maestro's lead (jiwon)

the maestro's lead (jiwon)

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「 the maestro's lead 」
∙ feat. @Gim Jiwon
tw: aucun.

"N'oubliez pas de fouiller la bibliographie pour la semaine prochaine, lança-t-il en rassemblant ses dossiers sur son pupitre, aveuglé par la lumière du projecteur. Je ne promets pas que ce sera utile pour vos partiels, mais ça le sera pour votre culture personnelle. Je ramasse vos recherches au prochain cours, ajouta-t-il à propos d'un devoir à lui rendre, offrant, une fois de plus, quelques jours supplémentaires aux potentiels retardataires."
Intrigué, il plissa des yeux pour repérer quels élèves prenaient note et lesquels se lançaient plutôt dans des conversations enflammées, et même s'il n'était pas le genre de professeur désagréable ou rancunier, il fallait avouer que, parfois, Merlin était bel et bien tenté de noter ses étudiants au comportement et à l'implication, plutôt qu'aux résultats.
Agréable, il inclina la tête en réponse à ceux qui le saluaient avant de quitter le cours, offrant quelques francs sourires ponctués de "bonne fin de journée" et autre "passez un bon week-end" cordiaux. Peut-être se montrait-il un peu trop agréable pour un enseignant universitaire, mais l'homme n'était pas de ceux qui se contentaient de diffuser et de commenter leurs diaporamas en exigeant le silence dans l'amphithéâtre, préférant toujours les cours en effectif réduit, là où il pouvait développer davantage son propos lorsque les sourcils se fronçaient d'incompréhension. Il tentait toujours de veiller à ce que chacun puisse s'exprimer et poser ses questions, même si sa vision de l'enseignement était quelque peu idyllique et qu'il récoltait, souvent, bien peu en réponse à son implication. Une fois l'amphithéâtre vide, il jeta un coup d'œil à sa montre, soupirant de lassitude :  il crevait d'envie de se rendre à la piscine, mais c'était malheureusement impossible. À la place, c'était une autre forme d'entraînement qui l'attendait, quelque chose qu'il redoutait à chaque fois, autant à cause de la brutalité de ce sport, qui le mettait mal à l'aise, qu'à cause de son enseignant attitré, qu'il considérait, en dehors de ses évidentes capacités, bien peu pédagogue.
Le pas pressé, conscient que le timing s'annonçait serré, Merlin quitta le campus, son habituel blouson sans manche sur le dos. Ainsi vêtu, il se fondait aisément parmi les étudiants, ce qui expliquait qu'on lui demande régulièrement sa carte professionnelle pour passer les portes réservées au personnel. Et si certains se seraient offusqués d'une telle demande, lui, se contentait de sourire généreusement, conscient qu'en-dehors de sa stature, il possédait un visage encore poupin.

En arrivant au sein du complexe d'appartements de luxe, il se perdit dans ses pensées, ne remarquant pas même la paire de chaussures dans son entrée. La journée avait été relativement satisfaite, il fallait l'avouer : il s'était senti plutôt libre, sans chauffeur imposé, sans textos virulents et surtout, sans la présence de cette ombre, constamment dans son dos. En faisant quelques pas dans le loft, il ne fit pas non plus attention au tas de vêtements, soigneusement déposés sur le canapé, pourtant habitué à évoluer dans un appartement constamment tiré à quatre épingles. C'était, une fois de plus, une demande de son paternel qui menaçait d'engager du personnel de ménage si Merlin ne tenait pas l'habitation parfaitement en ordre - et à la simple idée que l'on puisse fouiller dans ses affaires, ce dernier s'était résolu à jouir de ce bien immobilier comme d'une maison témoin, sans jamais rien oser déranger.
Dans l'optique de prendre une rapide douche avant sa séance, le locataire pénétra la salle de bains en sifflotant, avant de s'arrêter net. Contre toute attente, la baignoire était occupée, remplie à ras bord, les divers gels douches et produits de soins, négligemment ouverts sur le carrelage. Sidéré, Merlin balbutia quelques mots, incapable de formuler une phrase compréhensible.
"T'as pas osé, maugréa-t-il presque pour lui-même, alors qu'il s'approchait pour constater que la surface de l'eau était recouverte d'une épaisse mousse."
En s'installant sur le rebord, frustré, il se passa une main sur les yeux en attendant que le kidnappeur de baignoire refasse surface, priant seulement pour qu'il ne se soit pas lancé dans un concours d'apnée sous la mousse. Il n'avait clairement ni le temps, ni la patience pour ce genre de petit jeu. Alors, sans attendre plus longtemps, il plongea sa main dans l'eau, espérant attraper un bras ou un poignet pour attirer l'attention de son invité forcé, mais il fut seulement capable de frôler un ventre, ou peut-être une cuisse, avant que Jiwon ne traverse la mousse d'un bond.
"J'croyais que j'avais été clair en te demandant de ne plus rentrer chez moi, pesta-t-il face au visage de son garde du corps, d'un ton qui se voulait désagréable, mais qui peinait à être réellement convaincant. C'est quoi ton excuse ? T'as pas de quoi te laver chez toi, ou quoi ?"
Discrètement, il s'autorisa un rapide coup d'œil sur le torse humide de son pair - se demandant comment il pouvait autant avoir le dessus en sport de combat lorsqu'ils étaient relativement bâtis pareil - avant de se redresser pour taper dans ses mains, espérant le faire se presser, réflexe de coach qui motivait ses troupes.
"Grouille, le parasite, j'voudrais me doucher avant notre séance, le somma-t-il entre ses dents, se demandant comment ils allaient pouvoir évoluer ensemble pour les heures à venir, s'il l'insupportait déjà autant par sa simple présence."