anthem ft. omari
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anthem ft. omari

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anthem
w/ @omari reed

tw : tabagisme, vulgarité, violence, mention d'homicide.

« did you see this man? » répété pour au moins la vingt-cinquième fois à la gare routière, le portrait de la victime entre ses doigts. robyn a l'impression de tourner en rond, que ça ne mène à rien cette affaire. il y a bien un pèlerin qui l'a capté, non ? son portable contre son oreille, échange deux trois mots avec son coéquipier. il n'a pas l'air plus avancé qu'elle en ce début de soirée, se séparer n'avait servi à rien. robyn raccroche et observe, s'octroie le temps d'une pause clope – l'arrêt de la nicotine aura duré pas plus d'une semaine. les mirettes sur le balai des bus citadins et des cars, voit un petit groupe de nénettes vêtues de tulle rose fuchsia monter pour celui en direction de vegas. n'arriveront sans doute pas avant minuit, une bachelorette party au programme du week-end. bon vent dans le vide-ordures du nevada – citée devenue aversion pour l'inspectrice depuis son passage enfant. elle balance le mégot par terre, se motive une dernière fois en filant jusqu'au bus qui vient de stationner. ligne 34, elle se faufile entre les voyageurs, fiche la photo du jeune homme sous le pif du conducteur. « did you see this young man? » coup d'œil de l'homme à la ceinture de robyn pour piger d’où elle sort, elle, avant de fixer le portrait. il répond par l'affirmative et robyn n'y croit pas ses oreilles. « you sure? » rien à foutre de bloquer l'entrée aux autres et les soupirs d'impatience que ça entraîne. le conducteur lui confirme, partage les maigres informations qu'il a relevées lorsqu’il a croisé la victime. satisfaite, robyn part s'installer au fond du bus. prête à se faire le trajet qu'avait l'habitude de prendre jimmy carlson, tous les vendredis soirs.

après avoir prévenu son coéquipier par message, elle guette, sa place lui offre une vue d’ensemble. la fenêtre sur l’extérieur et les passagers qui descendent ou montent à chaque arrêt. à l’affût de quelque chose, même d’un rien, qui pourrait éclairer les zones d’ombre de cet homicide. paysage qui change, les belles baraques de peacock s’effacent pour des beaucoup moins luxueuses, plus défoncées, ou même abandonnées, parfois encore en construction. le chauffeur interpelle robyn, terminus de la ligne pour carlson comme pour elle. elle est la seule à descendre les marches, se retrouve devant l’arrêt de bus et un ancien terrain habité, éclats de bétons. le bus fait demi-tour et elle s’étonne qu’il n’y ait pas un rat dehors à cette heure. un long soupir, elle active sa localisation sur son portable pour la forme. décide de suivre les lampadaires alignés en rang d’oignons – et il y en a un sur trois qui fonctionnent. se demande bien quand même ce que le petit cul blanc d’un jeune militaire aurait bien pu foutre dans ce coin de la ville. elle retire sa veste et la balance sur son épaule, à force de crever de chaud. croise finalement de la vie, deux voitures et capte même des cris d’enfants au loin, ce n’est pas si mort qu’elle se l’imaginait. elle improvise et bifurque sur la droite, s’acclimatant au décor grisâtre de l'urbanisme. les pieds ralentissent à la vision d’une banderole jaune qu’elle connaît bien. elle s’avance vers la façade taguée en sortant son téléphone, coup de fil à la station pour s’informer. un squat avec une histoire de stups mêlée à plusieurs coups de feu, des blessés mais aucun décès. quelle bande de clowns. robyn passe sous la bande police line don’t cross, ne peut s’empêcher d’aller foutre son nez. elle n’en sait rien mais peut-être que son enquête est liée à ce lieu. porte d’entrée verrouillée, évidemment. fenêtres barrées, forcément. elle fait le tour de la propriété à la recherche de l’oubli, du moindre passage pour s’y infiltrer. pas la peine de se la jouer ninja, à l’arrière, la porte n’est pas verrouillée. la veste de nouveau sur ses épaules à défaut de pouvoir l'attacher à sa taille, elle pénètre la demeure. sa lampe torche tactique allumée après avoir vérifié que le courant était bien coupé. l'inspectrice découvre un bordel sans nom, anciens meubles défoncés, débris et déchets en tout genre sur le sol. avance précautionneusement, slalome entre les seringues et capotes usagées. si la pénombre ne l'effraie pas, le bruit de verre derrière elle l'arrache de sa contemplation. robyn faite volte-face, l'arme arrachée de son support à sa hanche. lumière et flingue braquées sur la cause du bruit sourd : un chat. un putain de félin qui a renversé une bouteille d'alcool sur le sol. « fuck you. » marmonne-t-elle entre ses lèvres, le coeur battant à toute vitesse dans sa poitrine. elle expire, détend ses épaules et range son arme. elle reprend où elle en était, s'éloigne du coin qui pue la pisse et s'approche de la grande table qui trône dans ce qui aurait pu être une salle à manger autrefois. suffisait d'un peu de rénovation et d'un gros coup de peinture pour camoufler les tags obscènes sur les murs. frôlant la paperasse étalée du bout des doigts, l'animal saute sur la table. l'inspectrice lui lance un coup d'oeil, voit son état lamentable de chat de gouttière. « life's tough, huh? » pas qu'elle attende une réponse de sa part, mais au contraire ça l'incite à s'approcher tout ronronnant et elle a un mouvement de recul. pas son genre de gratouiller les bestioles, puis faudrait pas qu'il ait des puces ou une merde du genre. le faisceau lumineux balaye le sol, les éclats de verres craquent sous ses baskets. sans doute que le chat lève comme elle sa tête au même moment, à un son sourd. l'animal se carapate tandis que robyn avance vers la provenance du bruit. apparemment pas toute seule. le glock levé et pointé vers l'avant, elle marche le plus discrètement possible dans le couloir, la lumière éteinte. s'imagine tomber sur un junkie qui n'a pas capté la banderole policière – au mieux, un second animal détraqué. plus elle s'enfonce dans la demeure, plus elle perçoit du bruit. ça fait un peu beaucoup pour être un simple chat. stoppée devant une porte à demi-ouverte, elle aperçoit une ombre humaine. quelques secondes pour resserrer sa prise sur son arme et lampe torche juste au-dessus. puis elle s'élance, ouvre brusquement la porte en grand d'un coup de pied et déboule dans la pièce.  « OCEANSIDE PD! » la personne prise pour cible, qui a le dos tourné. elle éclaire sa lampe, l'effet de surprise qu'elle cherchait maintenant derrière eux. « HANDS UP! » elle gueule, les traits fermés, attend que l'intrus s'exécute. puis elle a le réflexe d'examiner la silhouette tournée, elle penche sa tête sur le côté. réalise enfin, qu'elle le connaît. « oh no. you gotta be fuckin' kidding me. » sadly, this is no joke. comme une plainte entre désespoir et exaspération. elle est en train de viser omari, sans le moindre scrupule. « what the hell you doing here? » retrouvé il y a six semaines à oceanside après de nombreuses années sans nouvelles. et maintenant, il est là, se trouve sous son nez alors qu'il ne devrait pas. agacée robyn, les bras toujours tendus, elle ne baisse même pas son flingue et sa lumière aveuglante.

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w/ @Robyn Kaplan

tw : vulgarité, violence, mention de drogue, junkie shaming.

« J’ai vu la meuf que tu recherchais là » balance Reid et tu te redresses d’un coup brusque, des nouvelles, enfin putain. « La dernière fois quand j’suis allée Bianca, tu te souviens de Bianca c’est la nana avec qui j’baise de temps en temps là. Celle qu’on avait vu à la fiesta de Diego… » le problème avec Reid c’est qu’il se perd toujours en détails et il semble oublier que t’as jamais été du genre patient. « Reid, abrège, la meuf tu l’as vue où? » tu lances en enfilant un t-shirt, recouvrant tes abdos que le monde paierait cher pour contempler, t’en es persuadé et personne n’est présent pour te contredire. « Ouais ouais, du coup je l’ai vue sur Baudry Street, y a une piaule abandonnée où des junkies viennent souvent s’installer. Tu m’as dit qu’elle s’en foutait dans le nez donc y a moyen qu’elle soit là-bas » tu hoches la tête, sourire aux lèvres, c’est pas si mal d’avoir un ancien junkie dans tes contacts. « Bien joué Reid, je paie ma tournée vendredi » iPhone contre l’oreille, t’enfiles ta paire de Timberland non sans un arrêt devant l’immense miroir à l’entrée du loft. Il te faut confirmer que le style est décontracté mais que tu restes beau gosse, confortable mais pas trop, t’as mis une touche de couleur de peur qu’un noir dans un style ninja attire la méfiance du voisinage et on sait tous comment ça se termine dans ce pays.

Le coin te parle pas des masses pourtant t’as l’impression d’y avoir déjà mis les pieds, à croire que tous les coins malfamés se ressemblent peu importe la ville. Sens aiguisés, tes yeux observent les environs avec attention, on sait jamais quel genre de malade peut débarquer dans ce genre d’endroit. Tu te dis que t’aurais pu prendre ton arme mais tu sais tes poings beaucoup plus réactifs et à nouveau, un flingue est une bonne excuse pour finir comme Georges Floyd. La petite ruelle que t’as pris pour plus de discrétion te dégueule devant la maison, déjà colorée de jaune par les banderoles de la police, preuve qu’il y a eu du grabuge ici. Par réflexe tu te caches derrière une benne à ordures, guettant des possibles mouvements et quand t’es sûr que la voie est libre, tu rases les murs à la recherche d’une ouverture. D’ailleurs t’en profites pour enfiler des gants, il manquerait plus qu’une cagoule et à toi la panoplie du cambrioleur ou tueur en série, au choix. Tu remarques une fenêtre qui paie pas des mines, quelques secondes suffisent pour la brise et tu hisses ton corps à l’intérieur, mouvement souple rendu naturel par la pratique, dix sur dix. Un peu moins pour le vacarme que tu crées en marchant sur les morceaux de verre… heureusement que t’en as pas fait ton job, entrer par effraction chez les gens. Tu fous la lumière sur ton tel pour voir où tu fous les pieds et éviter de finir avec une seringue dans la chaussure un « disgusting » t’échappe en voyant l’état de la pièce, dire que des gens dorment dans ce trou à rat comme peut le confirmer le matelas sur la droite, dont tu t’approches d’ailleurs pour inspecter les effets personnels à proximité. Deux constats, un les junkies sont vraiment des rebuts de la société et deux, tes gants ne seront pas suffisants pour te protéger de cette crasse. Soudain, un vacarme monstre et te voici sous les feux des projecteurs de la seconde intruse de ces lieux, bon, elle a certainement plus le droit d’être là que toi. Il te faut pas longtemps pour reconnaître la voix, ce qui t’arrache un sourire alors que tu lèves doucement les mains, procédure tellement familière. « i feel like you’ve watched to many cop’s movies, what was that? » tu fais référence à son entrée fracassante digne d’une série policière des années 70, par contre, elle a pas l’air d’être aussi amusée que toi par la situation. « Heya Robyn, what’s up? » les mains toujours levées en bon citoyen respectueux des poulets, évidemment « are you going to handcuff me today too? » tu penches la tête sur le côté, décidément, tu t’éclates bien. « glad to see ya » Y a que du bon dans cette situation, déjà pas de face à face avec un junkie qu’il faudrait peut-être gérer violemment, pas de flic façon Texas ranger, seulement la vieille petite Robyn. « why don’t you lower your gun first? So we can talk » tu marques une pause « unless you’re plannin’ to shoot me here or blind me with your copness » sourire narquois en évidence.

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w/ @omari reed

tw : vulgarité, préjugés, mention de drogues.

n'aurait jamais imaginé tomber sur lui dans un endroit pareil. bon déjà, n'aurait jamais cru pensé le revoir à oceanside. faut croire que la californie n'était pas si grande que ça ou alors qu'il y avait que les idiots de san francisco pour emménager ici. robyn tire la gueule face à un omari tout sourire. he's not serious. il se fout de sa gueule gentiment et elle ne cille pas. ne peut pas s'empêcher de penser qu'il est en train la comparer à un funky cop du dessin animé du même nom – l'est pas un peu vieux pour ça d'ailleurs ? « stop clowning around. » en réponse à son what's up, le ton blasé. au moins il a les deux mains levées, bon citoyen qui n'a pas franchement le choix face à un flingue braqué sur lui. « nah lucky you, i got no handcuffs with me. » et elle ne ment même pas, les menottes abandonnées et oubliées quelque part dans son appartement. n'a plus l'habitude de se trimballer avec, n'aime pas les avoir sur elle, doit déjà porté tout un paquet de trucs avec des poches ridiculement petites (malédiction des fringues féminines), faudrait presque qu'elle vienne avec un sac à dos. bien loin de ses débuts dans la police avec son petit uniforme et tout l'attirail, une décennie plus tôt. devoir menotter omari un peu à contre coeur à cause de ses méfaits – faut dire qu'il avait bien changé depuis. avait toujours du mal à process qu'il était devenu détective privé au fil des années. robyn, qui avait pour habitude de foutre les privés dans la catégorie des guignols, n'avait pas forcément envie de mettre reed dans le même panier.

« mh. » marmonnement qu'il laisse penser qu'elle n'est pas très convaincue lorsqu'il prétend être content de la voir. évidemment. s'il y avait au moins une chose qui ne changeait : l'incertitude face à ce genre de remarque, à ces miettes d'affection, quand elle était la destinataire. elle ne savait jamais vraiment sur quel pied danser – honnêteté ou énième foutage de gueule ? le fait étant, elle (aussi) est contente de le voir. préfère mille fois tomber sur lui qu'un camé paumé ou agressif avec l'aiguille dans le creux du bras. la main et les phalanges commencent à chatouiller à force de tenir l'arme et la lampe torche comme une acharnée. « why not both? » shoot and blind him, or blind and shoot him. elle laisse passer quelques secondes. elle veut juste le faire mariner un peu, l'avait qu'à pas être là, lui. les traits jusque là serrés se détendent enfin. elle plaisante, bien évidemment. « it's okay i ain't white, i won't shoot you. » sourire léger, sourire teinté d'humour noir – no pun intended, robyn baisse simultanément la lumière et le flingue. ce dernier qui rejoint bien vite sa hanche puisqu'il n'y a plus de raison qu'elle vise quelqu'un ou quelque chose. « you didn't answer my question: what are you doin' here? » n'a pas perdu le nord pour autant, a même fait un effort pour articuler chacun de ses mots. elle veut savoir. figure d'autorité, un peu bancale, mais autorité quand même. en profite pour balayer la pièce dans laquelle ils se trouvent à l'aide du faisceau lumineux. « didn't see the yellow banner, huh? » ajoute-t-elle, demande réthorique qui aurait pu finir en didn't like the yellow banner. elle, elle a tout ses droits de traîner ici, lui non. un soupir las, tandis qu'elle lui lance un regard du coin de l'oeil. ouais elle est contente de le revoir mais pas dans ces conditions. lui avec sa tenue de cambrioleur et ses petits gants pour pas choper la gale. il fait chier à faire son fouineur, omari.  

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