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à perte de vue - checkmates
Les heures qui s'écoulent beaucoup trop lentement. C'est toujours comme ça quand tu sais que tu vas passer un moment mémorable, et chacun des moments avec eux est comme ça. Les derniers messages qui s'envoient alors que tu prends ton envol, tes lippes qui se colorent, les mains qui tremblent toujours un peu. Tu check une dernière fois le frigo box, tout le monde ramène quelque chose, bière ok, plaids ok. Tu embarques la nourriture, essayant de tout rentrer. Des heures au fourneau, beaucoup de trucs maisons, parce que t'aimes pas trop les additifs, que t'as pas envie de crever d'un cancer avant d'être devenue célèbre. Si seulement. Je démarre Te faut clairement pas longtemps, après tout t'habites à côté, un des bons points. Le vent souffle plus que de raison, tu remontes ton col. Pas plus jolie que d'habitude, pas moins, parce que avec eux, tu peux être toi même, ils t'ont déjà vu dans n'importe quelle situation et tu le sais, qu'ils t'aiment comme ça, comme tu es, pour ça qu'ils sont différents tu supposes. Un sourire qui éclate rien qu'à la perception de voir leur visage, d'entendre leurs éclats de rire. Une parenthèse dans une vie morne, parce que au fond, ils te connaissent mieux que n'importe qui, mieux que tes propres parents qui pensent réellement que t'es heureuse en études de droit. Quelles conneries. T'es toujours la première à arriver. Une manière de garder le contrôle, de voir le calme avant la tempête, d'être toujours présente à chaque dialogue. Un peu parano, un peu malade, surement, oui sans aucun doute. Tu regardes les vagues danser, s'écraser sur les rochers, triste destinée. Tu te retournes doucement quand tu entends la première voix qui éclate dans la tempête et ton sourire explose. salut toi que tu sors en le prenant dans tes bras. si j'avais su que tu serais aussi beau, j'aurais fait un effort aussi toujours à faire des compliments, toujours à mettre les autres en avant en te laissant toi-même, du Ellie. j'espère qu'on aura un magnifique coucher de soleil, c'est la meilleure partie de la journée la meilleure partie de la journée avec les meilleures personnes au monde. Les autres ne tarderont pas, tu as besoin d'oublier, oublier que tout s'effondre, que dans quelques mois tu seras officiellement avocate, que tu n'auras plus autant de temps. Tu regardes doucement les lumières chaudes éclater, tu oublies tes failles, tu laisses parler ton cœur, tu observes le spectacle du monde, quelques secondes où tu t'imagines quelles couleurs tu pourrais utiliser pour décrire un tel spectacle, pour essayer de capter le moment, l'émotion si intense que tu peux ressentir. Comment ça va ? Tu m'as manqué cette semaine la sincérité qui craque dans ta gorge. La semaine a été dure, comme chaque semaine où tu vois tes parents, où tu mets ton col claudine, où tu te retrouves à jouer un rôle. La comédie ça a jamais été ton truc Ellie, surtout pas avec eux, eux qui te perce à jour dés que tu apparais.
Les rendez-vous du vendredi. C’est un rituel pour les checkmates dont Rama fait partie depuis toujours. C’est celles et ceux qui sont rentrés dans sa vie et qui y sont restés, qu’importe les vagues et les obstacles qui se sont abattues sur eux. C’est l’équilibre sur lequel il s’efforce de se reconstruire depuis de nombreux mois. Lui, qui a toujours été le roc, l’âme solide du groupe sur laquelle tout le monde peut se reposer, a une faiblesse, qu’il masque autant que possible, mais qui est bien présente. Ils se sont donné rendez-vous à la plage, point stratégique et souvent le QG de leurs retrouvailles. Chacun a pris en charge quelque chose. Pour sa part, on lui a juste demandé de ramener sa guitare. Sans doute ont-ils compris, qu’il aurait sans doute manqué à ses devoirs si on lui avait demandé de prendre autre chose.
Les soirées avec ses amis étaient importantes. Même s'il était occupé avec les révisions ou une conquête, il abandonnait ce qu'il faisait pour les voir. Parce qu'ils étaient importants. Chacun à leur manière. Ils apportaient tous quelque chose de bien chez Yunseo. Le jeune homme ne serait pas le même sans eux. Ils étaient précieux. Ils devaient se rejoindre à la plage. Même s'il faisait froid, Yunseo y allait. Il ne pourrait jamais rater une soirée avec eux. Surtout qu'il allait voir Ellie. Il enfila un jean, un t-shirt et une veste noire. Une tenue simple. Il n'avait surtout pas envie de se prendre la tête avec la tenue. Il apporta quelques bières, ainsi que du kimchi qu'il a fait. Pour une fois, il s'est appliqué. La cuisine coréenne était importante pour l'étudiant. Il était fier de ses origines. Il quitta son appartement et se rendit à la plage, heureux de les retrouver. Lorsqu'il arrive, Yunseo voit Ellie et Rama discuter. Il connaît leur relation. Il sait parfaitement qu'il ne se passera rien entre eux. Yunseo n'a pas à être jaloux. Voir Ellie le fait sourire. Enfin. Il voudrait passer une soirée, rien qu'avec elle, mais ça ne sera pas tout de suite. Les autres allaient arriver bientôt. — Salut. Il sourit et serra son meilleur ami quelques secondes. Rama était un frère pour Yunseo. Il se retourna vers Ellie et s'approcha d'elle. — Salut toi. Il la serra dans ses bras, sentant son doux parfum. En faisait-il trop? Probablement. Il recula et passa une main dans ses cheveux. — Tu es jolie. Vraiment. Les petites tâches de rousseur qui le faisait craquer. Ils allaient certainement passer une belle soirée.
Les lunettes encore sur l’arête du nez, Anton s’extirpa de l’hôpital d’un pas pressé, enfin libéré. Lui qui s’était mis en tête qu’il terminerait sa journée à l’heure prévue, il bougonna en fonçant à la supérette du coin de la rue, frustré de ne pas avoir su refuser ces heures supplémentaires, une fois de plus. Et si quelques bâillements ponctuèrent son rapide shopping entre les rayons de boissons et d’en-cas, l’étudiant refusa d’écouter son corps qui réclamait un sommeil bien mérité. Malgré ses cernes prononcés, il ne comptait manquer ce vendredi soir avec la bande pour rien au monde. Ces moments étaient une telle bouffée d’air frais, entouré de personnes possédant un bon fond, alors il se pressa de rejoindre le lieu de rendez-vous, une fois ses achats effectués. En arrivant sur la plage, leur QG, leur refuge, il constata qu’une bonne partie des membres de la troupe était déjà installée, ce qui lui arracha un petit sourire de contentement.
“Bah dis donc, vous êtes grave ponctuels vous trois, commenta-t-il en offrant un petit check de la main à chacun, bien trop pressé de s’allonger dans le sable pour offrir des accolades ou des bises. L’eau est bonne ?”
Même si février imposait encore sa fraîcheur, le grand brun se montrait déjà impatient de pouvoir se baigner, tout juste capable de patienter jusqu’au printemps, et curieux, il les interrogea du regard afin de savoir si l’un d’eux avait osé plonger un pied dans les vagues. Attentif à leurs réponses, il se décida à ouvrir son sac à dos pour déposer, au centre du cercle qu’ils formaient, soju, boissons énergisantes et divers paquets de chips, en opposition totale avec les habitudes plus saines et les préparations maison de ses amis. Anton n’avait simplement ni le temps, et encore moins le talent pour apporter ce genre de mets.
“J’ai pris ça aussi, fit-il en déposant une petite lanterne et quelques jeux de société sur le sable. On risque d’être rapidement dans le noir.”
Enfin, il profita du fil de la discussion pour rallumer son téléphone portable, éteint le temps de sa garde. Ses yeux s’écarquillèrent face aux nombreux sms et appels manqués, réalisant qu’il avait complètement négligé quelque chose avant de venir.
“Oh merde, souffla-t-il pour alerter ses amis. J’avais promis à Luda de la rejoindre devant le café de ses parents pour qu’on vienne ensemble, mais j’ai totalement oublié. J’vais me faire défoncer.”
Et pour accompagner ses mots, il mima un geste de strangulation, autant effrayé qu’amusé par la furie que pouvait être la brunette lorsque les choses n’allaient pas en son sens.
[outfit] -- Elle patiente, attend pendant plusieurs minutes qui semblent interminables. La voiture de courtoisie stationné tout près du café de ses parents, Ludmila guette le coin de la rue, espérant sincèrement voir son meilleur ami surgir d'ici peu, sans quoi ils seraient encore une fois en retard et risqueraient de manquer le coucher de soleil à la plage. Son pied tape au sol, une moue sur le visage. Tant pis. Luda attrape son portable et envoie un message à son crétin de meilleur ami, visiblement irritée par son oubli.
Ludmila - 3:28pm
Je pars sans toi, tu peux me rejoindre à la plage si jamais tu n'y es pas déjà. Si c'est le cas, prépare tes tibias.
Le trajet jusqu'à la plage est relativement court, quelques minutes à peines sont nécessaires pour qu'elle rejoigne la bande, emmenant avec elle le tas de plaid qu'elle leur avait promis d'amener. Le sourire qu'elle avait perdu quelques minutes plus tôt, revient aussitôt que leur silhouette est visible dans la distance, sachant qu'elle n'a pas besoin de cacher quoique ce soit avec eux, qui représente le calme et la folie dans sa vie, une amitié des plus grande et ultime. Sa vie entière en train de dérailler, de prendre un chemin obscure qu'elle refuse entièrement d'assumer, leur compagnie procurerait une chaleur dans son coeur, une qu'elle a réellement de besoin pour rester saine d'esprit et ne pas se mettre à pleurer, sachant que si le déni cesse sur sa maladie, elle ne pourrait plus s'arrêter. Une fois le robinet ouvert, le flot ne quitterait plus son corps, ses yeux remplis de larmes encore et encore.
Luda sort de la voiture et empoigne le tas de plaid, la faisant disparaître complètement, avançant jusqu'au petite groupe la tête sur le côté de la pile plus grande qu'elle. La vue devait franchement être amusante. Elle les pose au sol dans un soupir, prouvant l'effort physique.
“Si un de vous a froid, on a un problème.” Dit-elle, de son entrain solaire qui revient au pas de charge. Libérée, elle peut foncer dans les bras d'Ellie en premier ― complicité et soutien féminin dans ce groupe de mecs ― l'étreignant avec force, passant ensuite à Yunseo et puis Rama, qu'elle serre un peu plus fort que les deux autres. “Oh! Comme vous m'avez manqué! ” Son humeur enchanteresse disparait aussitôt qu'elle se retourne pour faire face au traître. Son meilleur ami qui l'a carrément oublié. Honte! “Et toi! Comment tu oses?? Tu es le pire meilleur ami qui existe!” Luda tape gentiment le torse d'Anton de ses poings, puis donne un coup de pied dans son tibia, manquant de force après les étreintes. “J'espère que tu as prévu de te rattraper, sinon je te ne parle plus.” Elle sort la langue, lui fait une grimace et prend position sur le sol, un nouveau soupir s'extirpant de ses lèvres.
Le sourire au bord du coeur quand ils arrivent comme des étoiles dans une nuit trop sombre. Rama arrive à peine que tu le prends dans tes bras, longtemps, assez que pour que ce souvenir s'ancre dans ta mémoire profonde. T'as même pas le temps de répondre que tu vois Yun arriver au loin et un battement de ton coeur fait un manquement. L'étreinte est longue. T'es jolie sentant doucement le sang monter jusqu'à tes pommettes T'essaies de me faire rougir Byun ? Tu retires rapidement tes chaussures, courant jusqu'à la mer, regrettant presque immédiatement putain, ça caille grave tu grelottes presque directement, sautant sur place pour te réchauffer Quelle idée de venir ici en plein mois de janvier ? On va tous geler sur place. Prochaine fois, on fait un sauna, un diner près d'une cheminée. De la transpiration et de la chaleur. soufflant sur tes doigts avant de voir Anton arriver. Finalement tout le monde est ponctuel. Anton sans Ludmila, ça par contre c'était bizarre. Heureusement que tu es là pour penser à ce genre de choses que tu dis en tombant dans le sable, faisant un ange, regardant les autres sous une autre perspective Un action ou vérité ? Ca fait combien de temps qu'on a plus jouer à ça ? On se cache encore des trucs ? t'imaginant les actions les plus grotesques. Tu ne peux t'empêcher de rire en pensant à Luda, sortir pleins d'insultes devant le café. Fuis ! J'étais contente de t'avoir connu ! que tu dis en essayant de retirer tout le sable qui colle dans ton dos On m'a dit que le Mexique c'était pas trop mal, tu pourrais t'y installer le temps qu'elle te pardonne pour cette horrible erreur. faut à peine quelques minutes pour que Luda arrive et que tu fasses des grands gestes, espérant qu'elle te voit sous tout ces plaids. Tu te vois courir, en tout cas essayer, de courir dans le sable en la prenant dans les bras je suis trop contente que tu sois enfin là, ça pue la testostérone là bas revenant près de Rama, en soutenant Luda dans sa démarche de blesser Anton va y te laisse pas faire meuf ! Tu prends un des plaids pour l'emmitoufler autour de toi et tu commences à chercher les verres en plastique je fais le service ! Alors y a de la bière, évidemment, des sodas, et une sorte de liqueur à la cerise qui avait l'air bonne montrant fièrement ta trouvaille aux autres.
Rama s’efface naturellement après avoir étreint Yunseo. Un sourire mystérieux ourle ses lippes alors qu’il voit ses deux meilleurs amis s’enlacer avec une affection qui n’est pas aussi innocente que celle qu’ils ont à l’égard des autres. Le sentiment d’être la cinquième roue du carrosse se confirme avec leur échange. Il ne serait pas là, ce serait la même chose, mais il ne s’en formalise pas. Cela lui arrache même un nouveau sourire alors qu’il vient naturellement se diriger vers leur point de chute habituel. Il s’y installe naturellement, sortant une nappe qu’il pose sur le sable. Ce sera quand même moins sableux pour leurs provisions. Un rire amusé s’extirpe de ses lèvres face au manège de sa meilleure amie. « Demande à Yun. Il est où d’ailleurs ton bébé, dude ? » Il questionne son ami. Après tout, ils ont changé de plans pour permettre à son « bébé » de se dégourdir les pattes, mais à première vue, il ne l’a pas pris. C’est tout son ami, dès lors qu’il sait qu’Ellie est dans le coin. Il est troublé. Ce qui est plutôt amusant à observer, on ne va pas se mentir. Moins quand il rend compte qu’Ellie n’est pas insensible au charme de son meilleur ami, mais qu’aucun des deux ne l’admet. Autant dire qu’il y a du chemin à parcourir. Il lance naturellement un plaid à Ellie pour qu’elle disparaisse sous le duvet de celui-ci. Il sait à quel point, elle est frilleuse. Les deux demoiselles le sont d’ailleurs. Lui, il s’est équipé pour tenir toute la soirée sans trop souffrir de la fraicheur nocturne. Ils sont dans le sud des Etats-Unis, alors ils n’ont pas à se plaindre de température glaciale. Anton finit par les rejoindre. Il le checke naturellement. « Je te laisse le plaisir de le découvrir, Anton. » Il lui indique dans un sourire amusé, loin d’être séduit par l’idée d’aller faire une tête dans l’eau. Il leur indique qu’il a également rapporté une lampe poche. Une idée de génie. Ce n’est pas surprenant que ça soit la tête du groupe. Ellie propose une action ou vérité. Un sourire ourle ses lippes aux souvenirs de ces soirées passées à faire des actions pour éviter de répondre aux questions qui allaient leur tomber dessus sinon. Tout le monde a des secrets, même eux. Chacun garde les secrets d’un autre. Yun et Ellie le sien, lui celui de Yun et de Ludmila. Tout le monde à le droit à son jardin secret après tout. Un rire s’épanche de ses lèvres à l’oubli d’Anton. « J’ai été ravi de te connaître mon ami. Promis, je viendrais pleurer sur ta tombe ! » Il lui indique en faisant un signe de salut avec ses doigts. Ludmila allait moyennement apprécier cet oubli. Goureau qu’il voit apparaitre au loin. « Bon courage, mon ami. » Il lui indique dans un sourire mutin alors qu’Ellie se lève pour aller à la rencontre de sa comparse féminine. « T’abuses, je me suis lavé avant de venir, ma reine ! » Il fait mine de s’offusquer en fronçant le nez, donnant l’illusion d’être fâché par la remarque alors qu’un sourire vient éclaircir les traits de son visage. Ellie dans toute sa splendeur vient soutenir son ami dans son idée de vengeance. « J’avoue c’est impardonnable. Comme je l’aurai eu mauvaise. » Il lance en hochant la tête, n’hésitant pas à enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie, juste pour le plaisir de taquiner son ami. Ellie propose de faire le service. « C’est vraiment obligé ? C’est bon ce truc ? » Il questionne en indiquant la liqueur à la cerise qui ne le tente absolument pas. « Je vais me contenter d’une bière pour ma part. D’ailleurs, j’ai ramené des préparations mama Ratanaporn. Je sais que vous en raffolez ! » Il indique en sortant la boite de gyozas et des gâteaux réalisés par sa mère. « Elle vous embrasse fort, soit dit en passant. » Il leur indique simplement alors qu’il vient récupérer la bière que sa reine lui tend. Il attend que tout le monde s’installe, ne perd pas une miette de l’échange entre Ludmila et Anton. A cet instant, le sentiment d’être la cinquième roue du carrosse pourrait presque se vérifier. Ce qui l’amène à se rappeler qu’à une époque, lui aussi avait quelqu’un à ses côtés. Chacun son tour.
Son chien était devenu la mascotte de la gang. Yunseo adorait l’emmener avec lui, mais, quand il ne pouvait pas, il le laissait à la maison. L’étudiant a travaillé très fort pour bien l’élever. Il a fait appel à des spécialistes canin, afin d’avoir des conseils. Heureusement qu’ils étaient là. Yunseo avait désormais le meilleur chien au monde. Du moins, c’était son humble avis. — Me demander quoi? Il est à la maison: Il est vrai que l’étudiant était perdu dans ses pensées. Ellie était si belle, même quand elle avait froid. Il fallait sérieusement qu’il lui dise ce qu’il ressentait, mais pas maintenant.
— Action ou vérité? J’ai l’impression que nous sommes au lycée. Il se rappelait de cette époque comme si c’était la veille. Il en gardait de beaux souvenirs comme des mauvais, mais ça faisait parti de la vie. Le jeune homme vit les bossons qu’Ellie a apportées. Évidemment, il y en avait plusieurs. — T’es toujours remplie de surprises. Il décida de choisir la même boisson que son meilleur ami. Rama parla alors de sa mère. Yunseo adorait la mère de son meilleur ami. Il lui parlait de temps en temps, mais ça faisait un moment qu’il n’a pas pris de ses nouvelles. — Ta mère est la meilleure. Yunseo avait une belle relation avec sa mère, mais celle de Rama était différente. — Tu lui diras bonjour de ma part. Il sourit et but une gorgée de sa bière. — On joue ou on attend qu’Ellie devienne un glaçon?
En sentant la brise fraîche lui titiller la nuque, le futur médecin se ravisa, décidant qu’il valait mieux attendre encore quelques semaines avant de se risquer à mettre un pied dans l’océan. Le téléphone en main, crispé sur les sms et les appels manqués, il grimaça en voyant un tas de plaids ambulant s’approcher sur la plage, comprenant qu’il s’agissait de celle qui risquait de le rouspéter.
"Bande de salauds, ricana-t-il face au manque de soutien de ses amis, visiblement amusé par le bourbier dans lequel il s’était fourré. Dites à mes parents que je les aimais, j'étais heureux d’avoir été adopté, ça valait le coup."
En accueillant les représailles de Luda, brimades sans réelle conviction, il surjoua l’impact de ses coups, bien trop amusé pour la prendre au sérieux.
"Vraiment des traîtres, pas un pour me soutenir ! S’exclama-t-il avant de se confondre en excuses auprès de la principale intéressée. Promis, je t’obéis pour les jours à venir, tu feras ce que tu veux de moi, assura-t-il, la main sur le cœur. J’peux être ton chauffeur, ton masseur, ton serviteur…"
Peu importe ce qu’elle souhaitait, en vérité, Anton céderait à n’importe quelle demande pour se rattraper, conscient qu’entre sa maladresse, sa fatigue et ses oublis récurrents, il n’était pas un modèle de meilleur ami ces derniers temps.
Les fausses tensions apaisées, il s'emmitoufla à son tour dans un plaid, confortablement installé sur le sable. Pour faire office de petite table, il attrapa un de ses manuels scolaires, puis une bouteille de soju pour déterminer qui allait subir en premier les frasques de cet action-vérité. Il hocha la tête à la proposition de liqueur cerise, les papilles curieuses de découvrir ce qui risquait de le prendre en traître. Même s’il était loin d’avoir l’alcool mauvais, le jeune homme se faisait toujours avoir lorsqu’il consommait, loin de se rendre compte d’à quel point il se désinhibait en goûtant divers mélanges. Le vendredi devenait donc synonyme de détente, mais aussi de divertissement, aux côtés d’un Anton plus culotté, jusqu’à ce qu’il ne s’écroule, généralement le premier, en total manque de sommeil.
"J’ai l’impression que j’pourrais toujours découvrir une dinguerie sur l’un de vous, avoua-t-il en faisant tourner la bouteille. J’suis tellement aveugle parfois."
L’air gourmand, il zieuta les préparations de la mère de Rama, son estomac le trahissant en gargouillant bruyamment. À peine gêné, il attrapa un gyoza en remerciant madame Ratanaporn entre deux bouchées, tandis que la bouteille s'arrêtait pour désigner Ellie.
“Action ou vérité ? Et pas le droit de tricher en choisissant vérité à tous les tours !”
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