coeur froid - kihyun

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La journée un peu moins froide que la moyenne. Les tourments qui prennent possession de ton âme alors que trop de questions sans réponse te taraudent, que Maisy est partie, que Clyde est sûrement avec une autre de ses meufs écervelées. Il suffit d'une pub, d'un témoignage à la con sur l'importance du sport pour que t'enfiles tes baskets - jamais utilisées - pour sortir faire un footing. Clairement pas ton truc, plus du style à te goinfrer de chips devant la télé. Il te suffit de quelques mètres pour déjà regretter. Néanmoins, c'est pas ton style, puis t'as pas envie de crever d'un bouchage d'artères à quarante ans. Alors tu vas courir, parce que t'as trop de choses à accomplir, et que faire du sport, ça allonge ta durée de vie, apparemment. Surement aussi parce que t'as besoin de te vider la tête, de pas imaginer ta meilleure pote se faire découper par Bundy Julian, que t'as pas envie de penser à Clyde occuper de toucher une autre femme. Tu te diriges vers le parc, là ou d'autres personnes influençables, court, complètement rouge mort. Quelle idée de faire ça putain, à quoi ça sert de se faire autant de mal. Il te faut pas beaucoup de temps avant de comprendre une de tes grandes erreurs - ne pas regarder devant toi. Collision directe, tomber comme une patate, mode Drama Queen activé. aaaaaaaaaah que tu sors par terre, te tenant la cheville. Elle est peut-être cassée, ou pire, faudra peut-être te couper le pied ? C'est mauvais signe que ça fasse pas si mal que ça ? oh connard, tu sais pas regarder devant toi !!! grumpy qui ressort encore plus, et toi tu restes là, ton cul dans l'herbe mouillée à regarder le type, responsable de ton malaise. Abruti. Même pas qu'il accourt, pour venir te secourir. Franchement, les hommes c'est plus ce que c'était. Tu sais quand on court faut regarder devant soi!! Ca évite de percuter les gens qui veulent simplement faire du sport tranquillement. que tu sors en tenant ta cheville un brin douloureuse, à faire des grimaces pour bien montrer que tu souffres. Mais bon, ça tu le saurais si tu faisais du sport de haut niveau hein pas comme toi, sportive de seconde zone, trainant dans ta barque à mater les lucioles plutôt qu'à réellement avancer. Pas assez fan de sport que pour capter qui t'as en face de toi.

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Depuis qu'il vivait à Oceanside, Kihyun avait la même routine matinale. Il se levait à l'aube, enfilait ses vêtements de sport, ainsi que ses chaussures de course. Il quittait ensuite son minuscule appartement, se mettant à courir sur plusieurs kilomètres. Passionné par le sport depuis son enfance, il aimait être en forme. Kihyun aimait surtout se sentir libre. La course lui permettait d'être libre, l'espace d'une heure. Soixante minutes pour se ressourcer et bien débuter la journée. Ça l'aidait surtout à se changer les idées. Kihyun se sentait mieux, après une course de cinq kilomètres. Il s'agissait d'un excellent remède. De plus, durant une heure, il ne se retrouvait pas seul, dans son appartement, à chercher quoi faire pour oublier ses démons. Rester seul le tourmentait. Dans les rues, en courant, il n'était plus seul. Il y avait d'autres personnes qui couraient, profitant de cette petite brise matinale. La température allait certainement augmenter au courant de la journée. Kihyun aimait quand il faisait chaud. Vivre à Oceanside lui permettait d'en profiter plus qu'à New-York. Kihyun se dirigea vers le parc, quand une demoiselle se retrouva dans son chemin. Il n'a pas eu le temps de s'éloigner. Elle était désormais au sol, se tenant la cheville. Kihyun arrêta de courir, reprenant son souffle. Évidemment, il constatait qu'elle avait mal, mais l'inconnue semblait rajouter une couche. Ce qui faisait rire Kihyun. Du moins, il riait intérieurement. — Connard? Tu n'es visiblement pas une personne matinale. Il s'agissait d'une insulte parmi tant d'autres. Il n'était pas offusqué. Durant sa carrière chez les Knicks, l'ancien basketteur a reçu plusieurs insultes qui étaient pires que connard. Il s'en est toujours remis, ne voulant pas que ça l'affecte. — Je regardais devant moi. C'est toi qui semblait dans ta bulle. Kihyun passa une main dans ses cheveux, admirant la demoiselle encore assise sur l'herbe mouillée. Sa dernière réplique le fit réellement rire. — C'est vrai. J'imagine qu'un ancien meneur de la NBA ne connaît rien à ça. Kihyun ne savait pas si elle allait le croire, mais il avait hâte de voir sa réaction.

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Plus jamais tu ne sors de chez toi. Vaut mieux se terrer dans son fauteuil en mangeant du chocolat. Beaucoup moins dangereux. Aucun risque qu'un type vienne te percuter, te détruisant la cheville. C'était laquelle encore, gauche ou droite ? T'as déjà entendu qu'une fracture franche faisait pas forcément mal. Sûrement ça, faudrait que t'ailles aux urgences. Plus le type approche et plus tu te la joues Comedia Dell Arte. Tenant ta cheville, à la limite des pleurs, grimacière au possible. je suis pas une personne matinale quand un type me fonce dessus version mastodonte ouais, le pauvre type a pas de chance d'être tombé sur toi. Faut dire que t'es pas la nana la plus douce de la ville. Grincheuse, un peu, sans aucun doute. Ca m'apprendra à vouloir faire du sport ça. Prenant sa main pour essayer de te relever aaaaah. Vous tirez trop fort. Mal, ma jambe tu aurais pu faire du cinéma, t'aurais été excellente Dunn. moi ? De MA faute ? Je regardais devant moi, je connais la technique de la course courant à peine derrière un bus quand t'es pressée. Clairement pas ton truc, toi constamment dans la lune, à te demander ce que tu pourrais manger en rentrant, si tu passerais pas acheter une pâtisserie pour te récompenser de ce kilomètre de course. ancien meneur de la NBA toi qui le regarde enfin dans les yeux. Plutôt beau mec, pas mal foutu, mais meneur de NBA, mon cul. Ouais et moi je suis mère Teresa. Vous arrêtez de vous foutre de la gueule d'une pauvre femme sans défense et blessée ? Vous m'aidez à me relever ou pas ? que tu lui sors, le cul mouillé, ta main tendue pour qu'il essaie à nouveau de te relever, avec succès cette fois. Tu pourrais clairement rentrer chez toi sans problème, mais ta cheville est un peu douloureuse, si tu la bouges dans tout les sens et que tu y penses très fort. Faudrait peut-être que j'achète des béquilles, faut pas trop mettre de pression dessus je crois plus douée avec les cadavres qu'avec les lésions des tissus vivants, chacun sa catégorie.

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Kihyun pensait que sa course du matin se passerait bien, comme les précédentes. Habituellement, il n'y avait aucun soucis. Il courait quelques kilomètres, rentrait chez lui et se rendait ensuite au travail. Il aimait courir le matin, parce qu'il savait que la plupart des gens dormaient ou étaient déjà au boulot. Il faut croire qu'il n'a pas eu de chance. Il est tombé sur une demoiselle au comportement de feu. L'ancien sportif ne savait pas comment il allait s'en sortir. Elle était déterminée à mettre toute la faute sur lui. Kihyun savait qu'il n'était pas l'unique responsable. Il soupira légèrement. — Je ne t'ai pas foncé dessus. Je crois que tu dramatises la situation. Il était habitué à ces personnes-là qui en rajoutent toujours une couche. Ils faisaient exprès pour attirer l'attention. Oui, elle avait mal, mais elle devrait être capable de marcher. Un peu de glace et tout allait bien se passer. Kihyun a été victime de quelques blessures dans sa carrière. Il l'aida quand même à se relever, mais elle cria qu'il tirait trop fort. — Sérieusement? Kihyun n'était pas dupe. Elle jouait clairement un rôle, en ce moment. — Si j'avais eu une caméra, j'aurais pu te filmer et montrer que tu ne regardais pas devant toi. Il se demandait sérieusement pourquoi il se retrouvait dans une telle situation. À croire qu'il s'était levé du pied gauche. — Je ne me fous pas de votre gueule. Tu iras voir sur internet. Kihyun Baek. Il n'avait aucune raison de mentir sur ce sujet. Il était fier de sa carrière en basketball. Même si elle a été trop courte. Il en gardait des beaux souvenirs. Il l'aida à se relever et ce fut un succès. Kihyun la regarda. — Tu n'auras pas besoin de béquille. Tu mettras de la glace et voilà tout. Elle n'aura pas besoin d'avoir un plâtre pour une petite foulure. — Veux-tu que je te raccompagne chez toi?

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Les jours qui ne se ressemblent pas, les rencontres fortuites qui se font sur les grands boulevards. L'électricité entre deux personnes, la colère à peine masquée, la douleur à peine lancinante comme moteur d'une conversation qui n'aurait jamais du exister. je suis pas du style à dramatiser, tu me connais pas alors qu'il a carrément mis le doigt dessus, toi cherchant constamment l'attention, racontant des couilles pour un regard de plus. Il t'aide à te lever, et toi t'as mal, enfin tu sens quelque chose quoi, surement que tu t'es froissée un muscle, que t'as cassé ta cheville, ouais surement ça. Faudrait peut-être que t'ailles à l'hosto, histoire d'être sûre. vous n'avez vraiment aucune empathie que tu lui sors, lui le pauvre mec qui était juste au mauvais endroit au mauvais moment, qui se retrouve dans une situation qu'il aurait tant aimé éviter. Pas de bol mec. c'est beau d'essayer de mettre la faute sur la pauvre victime que tu sors alors que t'es enfin debout, tordant ta cheville dans tout les sens, essayant de poser le pied, faisant toutes les grimaces du monde. Tu claudines, te demandant bien comment tu vas faire pour rentrer chez toi. Kihyun Baek ? Connais pas, jamais entendu parler. pas comme si tu t'intéressais réellement au sport. Tu te contentes des grands noms qui sont déjà passés dans un film, t'en faut pas plus. Tu te tiens un peu à lui, comme seule béquille disponible ouais vaut mieux, imagine je retombe et je meurs là seule dans un coin toujours dans l'exagération, du grand Marta. j'habite par là, dix minutes max que tu sors en montrant l'extrémité du parc T'es vraiment une star ? que tu sors en le regardant, te calmant doucement, maintenant qu'on fait attention à toi, que t'es au bras d'un beau mec, te raccompagnant à ta porte. Et qu'est ce qu'un ancien meneur de NBA vient faire dans cette ville banale ? ouais t'es du style à parler, mettre les pieds dans le plat et recommencer. Tu te mêles jamais de ton cul Marta.

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Kihyun avait l'habitude de rencontrer des gens qui en rajoutaient pour captiver l'attention. Ce comportement ne lui était pas inconnu, bien au contraire. Même si la demoiselle lui faisait croire qu'elle ne dramatisait pas. Il décida de ne pas en rajouter, ne désirant pas créer une scène en public. Depuis sa retraite de la NBA, il essayait d'être discret et ne pas attirer une foule. Malheureusement, ça ne fonctionnait pas tout le temps. — C'est vrai, je ne te connais pas. Je suis désolé. Il sourit nerveusement. La demoiselle semblait être capable de marcher, ce qui était un bon signe. Lorsqu'elle lui dit qu'il n'avait aucune empathie, Kihyun soupira. — J'ai de l'empathie. Évidemment, il n'allait pas s'obstiner avec une étrangère. Elle semblait avoir de la difficulté à mettre du poids sur son pied. — La pauvre victime? Je pense sincèrement que t'exagères un peu. Kihyun aurait aimé que ça se passe autrement. Il aurait aimé continuer sa course et retourner chez lui. Oui, ça l'aurait dû se passer ainsi. Mais non. — Probablement parce que tu n'as jamais regardé le basketball. Kihyun était surpris de croiser une personne qui ne le connaissait pas. Dans un sens, ça le rassurait. Ça lui faisait du bien. La demoiselle se tint à lui. Kihyun l'aida, même s'il en n'avait pas envie. Il pouvait être galant, de temps en temps. — Tu ne vas pas mourrir à cause de douleur à la cheville. Il marcha lentement, suivant les directions de la demoiselle. Lorsqu'elle lui posa la question qu'il détestait entendre, Kihyun soupira, regardant droit devant lui. — Je vis ici maintenant. Ça fait trois ans. Si tu me connaissais, tu saurais pourquoi. En fait, les grandes lignes de son histoire, mais pas les détails.