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tw: pas pour le moment.

♫ Le vent lui frappe le visage alors qu’elle plisse des yeux pour s’habituer à la lumière du soleil. Vingt heures de trajet plus tard dont deux escales l’ont épuisé et pourtant un sourire irradie son visage alors qu’elle se rend compte que ça y est, elle est enfin rentrée à la maison. Ça lui fait bizarre, après tant de mois à errer autour du monde pourtant elle se sent enfin à sa place. Avec pour seul compagnon son gros sac à dos sur ses épaules, elle se met à courir vers le terminal de bus, se rendant soudainement compte qu’elle est à deux doigts de louper son bus. Elle n’est encore qu’à San Diego, et le trajet jusqu’à Oceanside va bien durer encore deux heures. Elle n’a prévenu personne, de toute façon elle n’avait même pas prévu de rentrer. Mais il fallait qu’elle revienne. Il fallait qu’elle le revoie. Elle sait qu’elle ne pourrait pas reprendre sa vie là où elle l’avait laissé mais elle avait attendu trop longtemps avant de revenir. Elle n’était définitivement plus la même. Et bien qu’elle était enfin alignée avec elle-même, elle sentit une boule se former au creux de son ventre alors qu’elle regardait le paysage défiler derrière la vitre. Et si personne ne la reconnaissait ? Et s’ils avaient refait leur vie sans elle ? Sa jambe se met à trembler sans qu’elle ne s’en aperçoive alors qu’elle réfléchit à ce qu’elle va dire quand elle les verra, terrifiée à l’idée qu’elle devienne une étrangère à leurs yeux. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même si c’était le cas. C’est elle qui était partie, elle qui avait remis toute sa vie en question, elle qui avait eu besoin d’espace, de se découvrir et d’enfin s’accepter. Elle ne pourrait définitivement s’en vouloir qu’à elle-même. Elle remue légèrement la tête en essayant de penser à autre chose et un sourire se loge finalement sur ses lèvres. Parce qu’elle sait. Elle sait qu’il y a bien une personne qui sera contente de la revoir. Sa meilleure amie, Marylou. Et elle sent toutes ces angoisses partir en fumée. Ça a toujours été comme ça avec Marylou, une amitié inaltérable malgré le nombre d’années. Toujours là l’une pour l’autre. Même à des milliers de kilomètres.

Elle descend finalement du bus, sort son portable de sa poche et fixe l’écran. 18h28. Elle croise les doigts pour qu’elle soit à l’appartement à cette heure-ci. Parce qu’elle a besoin de voir son sourire pour se sentir enfin rentrée. Ses pas connaissent le chemin par cœur et quinze minutes plus tard elle se trouve juste en bas du #6591. Rien n’a changé et elle sort ses clés, rassurée et à la fois si excitée. Elle glisse la clé dans la serrure et passe la tête par la porte. Personne à l’horizon dans le salon, elle ouvre finalement la porte et la referme doucement derrière elle. Elle se défait de son sac à dos qu’elle a supporté bien trop de mois et son regard balaye l’appartement du regard. Avant de partir, c’était surtout l’appartement d’elle et Sully, alors les souvenirs l’assaillent mais elle tient bon. Maintenant, elle reconnaît la touche de Marylou et elle ne peut s’empêcher de sourire. Elle est heureuse de savoir que son amie est devenue sa colocataire pendant son absence. Et elle a bien l’intention d’en profiter au maximum. Elle se fige soudainement quand une tignasse rousse apparait dans son champ de vision. Et un grand sourire apparait sur son visage.

« Surprise babe ! » Lâche-t-elle en écartant les bras de façon théâtrale pour accentuer ses propos. « J’aurai dû t’envoyer progressivement des photos, ça t’aurait fait moins de choc non ? » Continue-t-elle en esquissant une grimace à la fois gênée et amusée. Parce qu’elle sait qu’elle a changé, elle sait que son physique n’est plus le même qu’avant. Et elle n’a jamais trop rien dit à Marylou, parce que cette quête personnelle avait du sens que si elle la vivait seule. Mais à présent, devant Marylou, elle se sent soudainement stupide de ne pas lui avoir dit pour éviter ce regard d’incompréhension et de surprise dans les yeux de sa meilleure amie. « Oui c’est bien moi, Haley ! » Ne peut-elle s’empêcher de rajouter en souriant alors qu’elle se montre du doigt pour confirmer ses dires. « En même temps j’espère que personne d’autre ne t’appelle babe à part moi sinon je vais être jalouse ! » Et elle fonce sur Marylou, l’emprisonnant dans ses bras en sautillant d’excitation de la revoir enfin. D’être à la maison, à nouveau. Enfin.  
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