devil's dance — lotte
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“ IN YOUR EYES I SEE A FIRE THAT BURNS
TO FREE THE YOU THAT'S RUNNING THROUGH
DEEP INSIDE YOU KNOW, SEEDS I PLANT WILL GROW
ONE DAY, YOU WILL SEE AND DARE TO COME DOWN TO ME
YEAH, COME ON, COME ON, NOW TAKE THE CHANCE
THAT'S RIGHT, LET'S DANCE ”
outfit | apparence | Elle hurle, cette-fois bien différemment. Douche froide qui éteint l’incendie de ses entrailles, il recule immédiatement pour lui laisser de l’espace. Il la scrute; une tempête s’emporte dans l’océan de ses yeux. La voir passer sa main sur son cou lui fait vite comprendre son erreur. ( Oh, I fucked up. ) Il s’en veut énormément, ne s’imagine pas les horreurs qu’il a pu faire resurgir. ( You fucking idiot! ) Il se tance intérieurement, mais essaye de se focaliser sur elle. La priorité était le confort de la jeune femme, sa culpabilité, ça attendra.
Il la laisse reprendre ses esprits, son souffle. Inconsciemment, sa respiration se calque sur la sienne. Elle a l’air de se stabiliser. Elle pose une main sur lui, qu’il recouvre doucement de la sienne. Il lui répond d’une voix douce, les sourcils froncés d’inquiétude. « Alright, yeah, I won’t. » Il l’approche doucement, s’allonge sur son flan, à ses côtés.
Le coude sur le matelas, sa tête reposant sur sa main, il pose délicatement sa paume libre sur son ventre. Sent le rythme de sa respiration avec attention. Ça a l’air d’aller. « I’m sorry. I… » Il se frotte l’arcade sourcilière. « …I should’ve asked. » Il pourrait essayer de s’expliquer, lui dire qu’il s’est laissé emporter par le moment, qu’il ne voulait pas lui faire de mal. Mais la vérité c’est que tout ça on s’en fout, il aurait dû demander, c’est tout.
Il lui caresse doucement la joue, le regard pensif et coupable perdu dans ses cheveux. Il secoue légèrement la tête, indigné par sa propre bêtise. Il relâche sa main vers son propre ventre et soupire. Il pourrait lui demander comment elle se sent, mais quelque chose l’en empêche. Peur d’être trop intime, ego viriliste, peur qu’elle lui retourne la question et de se révéler… Il sait pas. « Can I… do anything to make you feel better? » Il ajoute « You can tell me to fuck off, I’d get it. »
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“ LOOKING AT MY OWN REFLECTION
WHEN SUDDENLY IT CHANGES
VIOLENTLY IT CHANGES
THERE IS NO TURNING BACK NOW
YOU'VE WOKEN UP THE DEMON IN ME ”
outfit | apparence | Lotte en avait marre. Marre d’elle, marre de cette histoire qui tournait en boucle dans sa tête. De ces cauchemars qui continuaient à la hanter, de cet appartement qu’elle ne pouvait quitter. Elle passait un des meilleurs moments de sa vie, en compagnie d’un inconnu qu’elle ne reverrait sûrement jamais - et après ce qu’il venait de se passer, c’était même étonnant qu’il n’ait pas déjà pris ses jambes à son cou. Mais il fallait que son cerveau malade vienne tout gâcher, qu’il lui rappelle des souvenirs oubliés, enfouis dans les tréfonds de sa mémoire. Elle n’avait jamais imaginé que tout allait remonter comme ça.
Apres cette crise de panique, Lotte aspirait à ce calme, à cette tendre proximité qui s’installait entre eux. Quand il posa sa main sur son ventre, elle posa sa main dessus, entrelaçant leurs doigts. Quand il commence à s’excuser, un voile d’inquiétude passa dans les yeux de Lotte. « No don’t be, it’s not your fault.. I’m » (fucked up) « Sorry… » Elle voyait bien qu’il se blâmait de ce qu’il venait de se passer. Ça la rendait malade qu’il prenne sur lui une erreur qui n’était pas la sienne. Et pourtant Lotte n’avait pas l’intention de lui expliquer, ni à lui ni à personne. Elle savait que trop bien qu’ensuite les gens la regardaient comme un chiot battu, abandonné. Cette fausse pitié dans leur regard. Alors elle préférait ne plus rien dire, quitte à passer pour une folle quand sa première vie avait envie de faire coucou à sa deuxième.
Elle fut d’ailleurs soulagée qu’il ne lui pose pas la question, qu’il n’essaye pas de savoir qu’est ce qui clochait chez elle. Elle n’aurait pas eu envie de lui mentir et encore moins de lui dire la vérité. Elle le laissait combler les trous avec ce qu’il voulait. Déjà qu’elle était persuadée que cela ne durerait qu’un soir quand tout allait bien alors maintenant, leurs chances de se revoir rejoignaient le néant.
Quand il lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour elle, même partir, Lotte eut envie de le retenir, d’attraper son bras pour qu’il reste avec elle. Mais elle se demandait s’il n’espérait pouvoir partir, que ça soit une façon polie de lui dire qu’il allait se casser. Et il aurait raison… Pourtant à cet instant, elle le sentait comme son seul moyen de ne pas être happée à nouveau. Bouée de sauvetage dans la tempête de sa mémoire. Elle se mit à son tour sur son flanc pour mieux le regarder « It’s ok for you to stay with me ? For a moment ? » Oui Lotte se disait bien qu'elle abusait, qu'il n'avait aucune raison de rester avec elle. Elle se préparait au fait qu'il la rejette, qu'il trouve une excuse bidon pour quitter la pièce. Elle planta son regard de glace dans ses iris noires, cherchant à mémoriser chaque trait de son visage pour avoir l'illusion d'être moins seule quand il partirait.
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YEAH, COME ON, COME ON, NOW TAKE THE CHANCE
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outfit | apparence | « Don’t mean to say “it’s not you, it’s me” but… it’s not you, it’s me. » Il n’allait pas blâmer quelqu’un de faire une crise de panique, ça serait bien égoïste de sa part. « I told you. I should've asked. » Son ton est ferme, hors de question de laisser l’innocente s’ériger en coupable. L’injustice il a toujours haï ça, et il n’allait pas tolérer qu’une personne s’en témoigne à elle-même. « You can’t control your emotions, » Il grimace de colère envers lui-même. « … but I can control my actions. » Il soupire, encore déçu de lui-même. Il attrape le drap et la couvre.
Il l’écoute attentivement quand elle lui demande de rester avec elle, lui répond presque instantanément, hochant la tête, comme si la réponse qu’il allait donner relevait de l’évidence. « Yeah, of course. » Il pose une main sur son épaule avant de la prévenir. « I’ll lock the door. » Manquerait plus que quelqu’un entre et la perturbe un peu plus dans cet état fragilisé. Il se lève, en profite pour remettre son boxer et va fermer le loquet.
En revenant, il ramasse leurs vêtements, jette les siens sur le bord du lit, plie sommairement ceux de la jeune femme et les pose sur con côté du bord. Il revient s’allonger à ses côtés, sur le dos cette fois-ci. Lui en dehors du draps, son corps encore bien chaud. Il reste là, confortablement installé dans le matelas et dans le silence. Préfère lui laisser le choix de s’approcher ou non, après avoir raté l’occasion de lui avoir laissé un choix plus tôt.
Il n’y a pas grand chose dans son esprit à ce moment, la redescente de toute cette dopamine et de ses endorphines font effet. Ou alors c’est qu’il bien ici, avec elle, les derniers sons de la soirée jouant dans le fond. Nan… ça doit juste être la fatigue.
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“ LOOKING AT MY OWN REFLECTION
WHEN SUDDENLY IT CHANGES
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outfit | apparence | Son ton était ferme, absolument pas ouvert à la discussion. Au fond, elle était rassurée de voir qu'il prenait une part de responsabilité, à ne pas la traiter de freak ou de la prendre en pitié. Il avait tout arrêté et n'était pas en train de la blâmer. Elle se savait bien aussi responsable que lui, même si comme il disait, on ne contrôle pas ses émotions, cela faisait une dizaine d'années qu'elle travaillé à ce contrôle, à ne jamais rien laisser passer. Elle attrape le drap, le serrant contre elle. Enveloppe chaude et réconfortante face cette situation aussi gênante que désastreuse. "If you had asked, I'm sure I would have been ok." Elle voulait le rassurer et c'était la vérité d'ailleurs. Elle passait un réel un bon moment avec lui et elle avait tout gâché en cinq secondes. (fuck I hate me). Elle aurait voulu se cacher sous les draps, ne plus exister, ne plus être dans cette pièce. Mais au fond d'elle, sans savoir pourquoi, elle sentait qu'elle avait besoin de lui, besoin encore de sa présence. Il lui avait prouvé qu'il pouvait lui faire confiance, que là où les autres auraient continué comme si de rien n'était, ne se seraient pas posé plus de question que ça, lui était différent. Elle avait demandé qu'il reste un peu à ses côtés, bien qu'elle se préparait à ce qu'il s'en aille.
Elle sourit en remarquant l'ironie de la situation. Il y a peu, c'était lui, allongé sur le lit qui lui avait demandé de faire ce choix cornélien. Celui de partir ou de rester. Malgré la tournure des événements, elle ne regrettait pas ce choix une seule seconde. L'insu de son choix était une promesse d'un moment intense, d'une réponse à un instinct bestial. Lotte n'avait qu'à offrir un doux instant de tendresse, de réconfort. Promesse beaucoup moins épanouissante mais à cet moment, elle n'aurait que ça à lui offrir. Et pourtant lui répond instantanément, sans prendre le temps de la réflexion, il resterait avec elle. Leur offrant plus d'intimité en fermant la porte. Les bruits avaient cessé, n'importe qui pourrait croire la chambre libre. Lotte s'enfonça dans les bras, recouvrant son entièrement corps, comme si elle devenait honteuse qu'il la voit ainsi. Elle le regarda ranger leurs vêtements et sourit en pensant qu'il avait très pressé de les retirer et maintenant il avait besoin de ranger leur bordel. Petit côté maniaque qui ressort. Conclusion surement complètement erronée et hâtive et pourtant, elle ressentit comme une chaleur apaisante d'avoir l'impression de mieux le connaître. Alors qu'ils ne s'étaient toujours pas dit comment ils s'appelaient, comme si cela n'avait aucune importance, que ce n'était pas de ça dont ils avaient besoin l'un de l'autre.
Quand il s'installa à nouveau à ses côtés, Lotte ancre son regard sur son visage. Il restait en dehors des draps, frontière de tissu installée entre eux. La blonde hésita un instant à se rapprocher de lui, se demandant s'il ne souhaitait pas un instant de tranquillité, rongeant sur son plaisir non abouti. Mais elle ne savait pas pourquoi, elle avait besoin de ses bras, de sa présence, de sa chaleur. Doucement elle s'approcha de lui, posant la tête sur son torse. L'oreille à la recherche des battements de son coeur. Myocarde apaisé ou effréné. Timidement, ayant l'impression qu'elle avait perdu son droit au contact, elle mit son bras autour de sa taille. Ressentant sa chaleur, puisant son énergie pour reprendre confiance, pour s'apaiser à son tour. "That was nice." Lotte avait l'impression de devoir se justifier, de devoir briser ce silence qui régnait dans la pièce depuis bien trop longtemps. "I really liked it you know." La fille confiance et séductrice était partie très loin, laissant place à une gamine insécure, en proie au doute et à l'angoisse. L'angoisse de ne pas être assez bien, d'avoir fichu en l'air sa soirée mais aussi celle du brun. Elle ne sait pas ce qu'elle donnerait pour que ça ne soit jamais passé, cette crise de panique ou cette nuit. Pour pouvoir la refaire à nouveau, pour ne pas avoir cette sensation d'avoir gâché sa seule chance.
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outfit | apparence | Il croit bien qu’elle essaye de le rassurer en lui affirmant qu’elle aurait été bien d’accord s’il avait demandé avant de passer la main sur son cou, mais c’est malheureusement l’inverse qui se produit. Il grimace. Ça aurait donc pu bien se passer, si seulement il n’avait pas déconné. « … That’s why I should’ve asked. »
Il est un peu sonné par toute cette soirée. Par toute la frénésie de la musique, tout l’alcool, tous les rebondissements qui avaient amené à ce moment. Il avait du mal à réaliser qu’il était parvenu à mettre la main sur celle qui était encore juste une silhouette au milieu de la fosse quelques heures plus tôt. Sonné par la stupéfaction d’être vraiment là, aux côtés de celle qui n’était encore qu’une tentation agaçante dans le coin de sa tête. Assommé par le contrecoup de l’intensité du moment qu’als venaient d’échanger. Étourdi par l’ascenceur émotionnel engendré par ses actions. Il reste là, les yeux perdus dans les aspérités du mur en face, l’esprit vide.
C’est le contact de sa tête sur son pectoral qui l’ancre dans la réalité. Lui fait tressauter le cœur avant d’en amplifier les battements. Il le sent presque cogner contre sa peau, se sent bien embarrassé de s’en sentir plus nu maintenant qu’il y a quelques minutes. C’est que cette tendresse vient une nouvelle fois faire rappel d’un vide acéré en lui, qu’il décide cette fois-ci de se laisser reçevoir, persuadé qu’il s’agit de la dernière fois dont il pourra en profiter. Sûrement qu’elle se réveillerait demain pleine remords, horrifiée à l’idée d’avoir couché avec un mec l’ayant étranglée sans son consentement, qu’elle se souviendrait de lui comme un monstre et l’éviterait à tout prix si elle venait à le recroiser. Il ne veut pas penser à ça, pas maintenant. Se flageller, ça peut attendre d’être seul dans son lit.
Elle vient l’entourer de son bras et il sent son corps se détendre un peu plus. L’air dans cette pièce est si différent de ce qu’il était quand als discutaient à la fenêtre, que quand elle chantait son plaisir sous son corps. Ces mêmes moments étaient si différents de leur jeu du chat et la souris dans cette fosse. Il avait l’impression d’avoir passé quatre soirées en une.
Il s’ancre dans le présent. C’était intense, ce qu’elle venait de vivre, il se sent le besoin, la responsabilité de lui témoigner de tendresse, histoire de redescendre doucement de ses émotions. Mais en aucun cas il ne désire cette tendresse pour une autre raison, non. Pas lui, pas Zeus le puissant. S’il vient doucement lui caresser les cheveux, passer la chaleur réconfortante de sa paume sur son épaule, laisser ses phalanges et le bout de ses doigts éffleurer son dos en faisant de lents allers-retours, c’est parce que c’est un Homme qui sait ménager, dompter la complexité qu’est La Femme, exerçant seulement son savoir inné. D’ailleurs, elle confirme son expertise en affirmant avoir passé un bon moment. Ça serait naturellement qu’il lui répondrait “Eh, it was alright”. En bon mâle alpha, ne s’attardant pas sur une femelle parmi toutes celles qu’il peut chasser.
Mais toutes ces conneries, il est présentement trop fatigué pour s’y plier. Ses tripes veulent lui répondre que c’était le meilleur sexe qu’il a eu de sa vie, la remercier de lui avoir fait assez confiance pour lui donner accès à son corps de la sorte, d’avoir témoigné de patience malgré son erreur qui aurait pu être encore plus désastreuse. Il veut mettre des mots sur cette sensation dans son bide, ce besoin de la sentir là, contre lui, indéfiniment. D’exprimer ce sentiment d’avoir été soudé à elle d’une manière qui l’échappe. De lui dire qu’il sait qu’il n’oubliera jamais cette nuit, qu’il souhaite la revoir.
Mais il a une façade à maintenir debout, des briques à garder soudées afin que le mur ne s’écroule pas, qu’il ne laisse surtout pas apercevoir ce loser qu’il ne veut plus jamais être, trop sensible, trop faible, trop lâche. Tension entre deux désirs sur la balance, il prononce la seule réponse qu’il trouve en équilibre entre les deux. « Yeah. Me too. »
Il abaisse son visage, le nez juste au dessus de ses cheveux. Il respire son odeur, veut l’enregistrer dans sa mémoire. Il expire. « … Do you need a ride home? »
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outfit | apparence | Dans ses bras, Lotte perdait la notion de temps, de l'espace. Elle aurait pu croire que c'était dû à cette tension entre eux, à ce besoin d'évacuer ce qu'ils n''arrivaient pas à s'expliquer. Et pourtant, elle ne bougeait pas, profitant de chaque seconde supplémentaire contre lui, contre la chaleur de sa peau, respirant son odeur comme pour ne pas l’oublier. Cette nuit ne devait pas se passer ainsi, elle aurait peut être dû partir quand elle en avait encore l’occasion mais elle était restée. Et pour rien au monde, Lotte ne changerait son choix. Persuadée que c’était la seule chose à faire. Il lui proposa de la raccompagner chez elle. Point final de cette histoire rocambolesque, il fallait bien que tout s’arrête à un moment. Qu’ils reprennent chacun leur vie de leur côté, comme si rien ne s’était passé.
Lotte était venue à pied à cette fête, vivant juste à côté. Elle aurait pu lui dire que c'était bon, qu'elle pouvait rentrer seule comme elle le faisait à chaque fois. "Sure." fut pourtant sa réponse. Elle sourit à l'ironie de ne lui avoir jamais donné son prénom et pourtant il connaitrait son adresse. Cette soirée n'avait été en rien à ce qu'elle avait espéré. Elle qui venait pour se vider la tête repartirait avec beaucoup plus de questions. Questions qui resteraient sans réponse au moins jusqu’à ce qu’elle retourne au silence assourdissant de son appartement.
Elle se retourna pour se lever. Quittant sa chaleur protectrice qu'elle sentait ne jamais retrouver. Sensation de manque au creux de ses entrailles qu'elle fit taire immédiatement. Cette nuit n'était rien, cette nuit n'avait pas existé. Cette harmonie de leur corps n'était que fiction, alcool dans les veines qui lui a vrillé le cerveau. Pourtant elle le savait, elle n'avait jamais connu ça avant, avec personne d'autre. Sentant que ça serait ce soir sa seule et unique expérience de ce genre. Alors mieux valait étouffer cette impression avant que ça soit elle qui l'étouffe. Sur le bord du lit, Lotte retrouva ses vêtements, enfin ceux qui avaient eu de la chance. Son T-shirt tombé au combat. Dommage elle l'aimait bien. Elle s'habilla dans son coin, sans un mot, fermant son perfecto pour qu'on ne devine pas qu'elle n'avait plus que son soutien-gorge en dessous.
Elle passa ses mains dans ses cheveux, essayant de leur donner un air plus naturel que leur entremêlement post
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outfit | apparence | Elle accepte son offre, ça le rassure. Elle avait l’air d’être venue seule à cette soirée, il préférait la savoir raccompagnée jusqu’à chez elle plutôt que d’errer dans la rue si tard dans la nuit - ou tôt le matin, selon la perspective. Mais ça il ne se l’avoue pas, tout comme le fait que c’était aussi probablement juste pour profiter d’encore quelques instants avec elle, peut-être lui demander son numéro, peut-être espérer la revoir, sentir de nouveau sa douce main sur son visage, sa tête sur son torse. Nan, il lui avait proposé pour l’impressionner avec son gros engin. Rien d’autre.
Il se rhabille, récupère le bordel de ses poches tombé au sol. Il met leurs déchets dans une corbeille, ressent un besoin pressant de laver les mains. Il se les frotte sur son jogging, ça attendra. Puis un vrai mec ça s’en fout de l’hygiène, non ?
Il la matte alors qu’elle met sa veste sur son soutien-gorge, satisfait de voir son T-Shirt déchiré dans ses mains. « That jacket suits you way better without it anyway. » Un sourire salace, finesse zéro.
Il ouvre la porte, le bruit s’abat sur eux d’un coup. Et son corps se tend de nouveau, il bombe le torse sans même s’en rendre compte, adopte une stature plus large. Retour sur la scène, il doit tenir son rôle. Il la suit de près alors qu’als slaloment entre les dernières silhouettes tenant debout. Sur le chemin, des potes, complètement arrachés, l’interpellent, « Hey, nice shot, Zeus! » Il lui répond en claquant de la bouche, serrant un poing qu'il ramène à son épaule. Un autre ajoute « Can I join you guys? » Zus pose une main possessive sur la hanche de la blonde et continue d’avancer tout en charriant le mec. « Fuck off, Josh » L’interessé s’esclaffe, prend un ton aigu et moqueur. « Come on, Zeus, don’t you want some of me? I’m a blonde too! » il touche les pointes blondes de ses cheveux en pics. Le brun récupère son bomber en cuir et ouvre la porte devant la blonde, souffle à son pote. « Tsh. Faggot. » Mot si violent et pourtant prononcé affectueusement, dans un sourire. Il laisse la porte claquer derrière lui. Il enfile sa veste ainsi que ses gants. « Where to, captain? »
Il tire puis range une vieille bâche et révèle sa Triumph Bonneville T100 en dessous. Modèle à l’esthétique bien incohérente par rapport au personnage - élégante, old-school, moins imposante que les grosses Harley qu’il voyait beaucoup au motorcycle club. « Catch. » Il lui annonce avant de lui lancer un casque intégral. Il monte, met la clé sur le contact, fait gronder le moteur. « Hop on, bunnygirl. »
Il la laisse le guider alors qu’il les emmène jusqu’à son domaine. Le vent automnal est bien frais, fait redescendre toute la folie de cette soirée. Il expire et profite de la présence de la jeune femme derrière lui, une boule grandissante dans son ventre de ne pas la revoir.
Elle descend du véhicule. Lui y est encore assis, le moteur gronde encore, son pied est à terre. « Hey, blondie… » Tant de phrases se bousculent à la porte de ses lèvres, mais il soupire, le regard fuyant. « Can I get your number? »
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Le monde extérieur paraissait étrange pour Lotte. Comme si le temps n’avait pas défilé de la même manière entre la chambre et le reste de la maison. Ceux que l’alcool ou la drogue avaient achevé étaient affalés dans le canapé, allongés au sol. Les derniers survivants continuaient de faire la fête comme ils pouvaient, avant eux même de sombrer. C’était le moment de la soirée que Lotte aimait les moins. Elle faisait toujours en sorte d’être déjà partie à ce moment, lors de cette heure de non retour. Malheureusement les plus résistants étaient aussi les plus lourds. La blonde esquive les regards et préfère ne pas s’attarder aux remarques misogynes des amis de Zeus apparement. Ça ne servait à rien de relever, ils devaient tous avoir plus d’alcool ou autre substance que de sang dans les veines. Lotte savait bien qu’il valait mieux tracer son chemin, éviter tout contact visuel et se barrer vite. Mécanisme de défense innée chez toutes les femmes du monde. Elle nota cependant son charmant surnom, Zeus, le dieu qui passe son temps a trompé sa femme. C’est peut être plutôt Lotte qui va voir une petite amie hystérique débarquer pour lui arracher la tête. Elle s’interdit de ressentir quoique ce soit quand il pose sa main sur sa hanche. Trophée de chasse qu’il exhibait à ses amis dont un qui semblait intéressé pour prendre la place de Lotte. A cet instant, elle lui aurait donné avec plaisir.
Enfin dehors, enfin libérée de cette soirée inattendue à bien des aspects. Lotte le suit jusqu’à une vieille bâche. Oh fuck, y a quoi là dessous ? se demanda la blonde. Et clairement elle ne s’attendait pas à voir ce type de bécane sous la bâche. Elle aurait imaginé tout sauf à ça. Et pourtant elle sourit en pensant au Pussy Wagon de Kill Bill. Sa moto était définitivement son Pussy Wagon. Elle attrapa le casque qui lui tend et lui donne son adresse. Aussi bizarre que ça puisse paraitre, il va savoir où elle habite avant de connaitre son nom. Elle enfila le casque et monta derrière lui. La dernière fois qu'elle était montée sur une moto, c'était au lycée derrière une pote. Peu expérimentée, elle passa ses bras autour de sa taille, se souvenant qu'il ne fallait jamais aller contre le conducteur mais toujours suivre son mouvement. Elle essaya de le guider comme elle put dans les rues d'Oceanside, devant lâcher une main de son étreinte pour lui indiquer la bonne direction à prendre.
Arrivée à son immeuble, Lotte réunit ses dernières forces pour ne pas écouter cette sensation qu'ils ne se reverraient jamais, qu'ils n'avaient qu'un one shot ce soir. Verre à moitié plein ou à moitié vide au vu de ce qu'il s'était passé. Il n'y aurait pas de deuxième chance et la blonde se demandait même si elle en voulait vraiment un. Le brun de la foule ou le brun de la chambre, deux entités trop différentes pour savoir sur quel pied danser. Demie mesure dans laquelle Lotte ne se retrouvait pas. Elle lui rendit son casque "Thanks for the ride." lui dit elle. Prête à partir, à rentrer enfin chez elle, elle est surprise de sa demande et pourtant "Give me your phone." Elle pianota sur son téléphone pour ajouter un contact. Elle hésita à lui donner son prénom pour finalement décider de mettre blondie, après tout, il l'avait appelé comme ça toute la soirée, elle était simplement blondie. Et vu comment cette soirée se terminait, elle doutait sérieusement qu'il l'appelle un jour. Pourtant quand elle finit d'entrer son numéro, elle appela son portable pour avoir le sien et d'une certaine manière de lui prouver qu'elle ne lui avait pas donné un faux numéro. Elle lui rendit son portable avant de lui dire simplement "Good night Zeus." Tournant les talons et elle marcha sans se retourner jusqu'à la porte de l'immeuble. Cette nuit touchait à sa fin, persuadée que cette rencontre ne serait qu'éphémère.
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