w/ @leif sundström
breakfast club ft. robyn (IV)
le cellulaire à plat sur la table pour ne pas manquer la prochaine notification;
l'impression que le temps passe au ralenti. aurait jamais du dire `oui` pour qu'elle vienne en bus, kaplan. ont beau être des dangers public - ouais, c'est lui qui dit ça - ça ne les fait pas arriver plus vite visiblement. le pain encore tiède accolé au beurre qui lui font des clins d'oeil alors qu'il sait avoir à attendre qu'elle arrive; quoi que? l'a jamais promis qui resterait plus de la moitié quand elle arriverait.... déjà assez dur comme ça de se retenir pour le géant. le message qui arrive à point nommé, un morceau déjà calé entre les dents qu'il ne prend pas plus le temps de mâcher avant d'avaler pour se lever de sa chaise. pianote une réponse à la va vite et s'apprête à franchir la porte de l'appartement avant de se rendre compte qu'il n'avait ni chaussons ni pantalon. deux en trois mouvements pour changer la donne et le voilà deux étages plus bas, le cliquetis significatif de la propriété résonnant dans le hall d'entrée. entrouvre à peine, histoire de laisser passer un oeil et interroge de façon taquine. « who's this? » aurait pu ouvrir la porte tout de suite après mais c'est mal le connaître, leif, surtout de bonne humeur. fait assez rare pour être mentionné. la vérité c'est qu'il en profite un peu pour l'observer lui - essayer de décrypter sur ses traits l'état dans lequel elle était après cette nuit aux semblants chahutée. « come on. » va pas non plus faire durer la blague une éternité - d'autant plus sapé uniquement d'un short et des chaussons bien trop petits pour lui de svea; parce que c'est plus facile que de s'en acheter une paire à sa taille. aurait trop l'impression d'être devenu un vieux daron pantouflard à qui il ne manquerait plus que les lunettes sur le bout du nez et le journal. comme s'il en avait quelque chose à carrer des news anyway. la seule qui compte vivant dans son appartement et suffisamment chiante pour lui faire savoir chaque fois que quelque chose ne lui convenait pas dans leur train-train quotidien. « u look awful. » false. en tout cas de ce qu'il en a brièvement vu. c'est un peu sa façon à lui de dédramatiser la nuit de merde qu'elle a du passer mais aussi de lancer, si elle le voulait, la conversation. parce qu'après tout elle était officiellement là pour le petit déjeuner et plus officieusement, lui parler de ce qu'elle avait vu. sans se soucier de fermer la porte de l'immeuble ou non leif l'invite à prendre les escaliers jusqu'au deuxième - la laissant, gentleman oblige, passer en premier; connerie ouais. lui laisse quelques marches involontairement, le regard un peu trop glissant avant de se reprendre à défaut de vouloir être pris la main dans le sac comme un gamin. faut pas oublier qu'elle est détective kaplan; c'est son travail d'observer discrètement et de notifier les détails. pas franchement avantageux pour lui qui peine déjà la plupart du temps à ne pas user d'une brutale honnêteté - pour ne pas dire rien-à-foutre. « don't mind the mess. » qu'il prévient au moment où ils passent la porte du petit appartement `plein de vie` comme le décrivait svea - forcément plus flatteur pour décrire son bordel que de l'appeler tel quel. « can put your stuff on the couch if ya want - » les pas qui le guident à la cuisine où du pain, croissants et petits pains attendaient déjà. « coffee ? » aurait bien proposé du thé mais a aucune idée de comment en faire, leif, ni même où il peut bien être rangé.
le suédois se tourne finalement vers elle, se demandant si elle allait se montrer aussi curieuse que lui lorsqu'il s'était introduit dans son propre appartement. toucher des choses qui ne lui disaient rien mais représentaient tout pour leur famille à eux; et l'impression étrange, sous-jacente, qu'elle commence à y avoir sa place aussi, dans ce tableau. lui-même surpris, visage incliné sur le côté et les sourcils quelque peu froncés d'un air plus interrogatif que sévère. même si personne d'autre que lui n'est capable de répondre à cette question muette - le sait-il seulement?
sait juste que c'est plaisant qu'elle soit là, kaplan.
arrivée devant l'immeuble en question, robyn fixe les différents noms. aucun sundström, ni même un fake lasse inscrit quelque part. rien à consonance nordique dans tous les cas, à croire qu'il n'avait vraiment pas envie qu'on le retrouve. elle le prévient par message de sa présence puis attend sagement contre le mur bétonné. un peu la tête en vrac depuis le réveil. éveillée dans un sursaut, les larmes aux coins des yeux et recroquevillée sur le carrelage froid de la salle de bain. robyn n'avait rien compris, entre le cauchemar trop réaliste et son emplacement autre que dans son lit. ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle se déplaçait en dormant, avait déjà vécu des périodes de somnambulisme au cours de sa vie, enfant comme à l'aube de l'adolescence. finissant généralement sa course dans la salle d'eau. crises pourtant révolues depuis de nombreuses années et elle avait beau connaître les raisons d'autrefois, elle ne comprenait pas pourquoi son corps avait décidé de partir à l'aventure la nuit dernière. si la conversation matinale avec leif l'avait rassurée, cette idée de petit-déjeuner l'apaiserait. son museau pivote au son de la porte entrouverte. « who's this? » son air plaisantin lui arrache un sourire, et surtout le fait de le revoir après ces presque deux semaines écoulées. lui faut pas long pour trouver une connerie à répondre. « fucking santa. » ne possède néanmoins pas de hotte remplie de cadeaux sur son dos, a apporté seulement un jus de fruits et faudra s'en contenter. elle s'avance et pénètre l'immeuble à ses mots, le regard qui le scanne de haut en bas, s'arrête sur les pantoufles minuscules et fleuries – comment avait-il fait pour ne pas se viander en descendant les marches ? le compliment fuse et elle soupire, bien au courant de son état, qu'il ait lancé au premier ou second degré. le maquillage ne rattrape pas toujours les mauvaises nuits, à moins de se tartiner la gueule comme une biscotte et elle n'avait ni les produits adaptés, ni le temps. « and you look cute in those slippers. » ne peut pas s'empêcher d'un peu de rigolade et de légèreté à ses côtés et mine de rien, ça lui fait du bien. les pantoufles efféminées qui donne un certain cachet à sa tenue – si on peut parler de tenue puisqu'il expose beaucoup trop de peau. elle commence à monter jusqu'au deuxième étage, observant les portes qu'elle croise, sans se douter des mirettes vagabondes de leif, derrière elle.
ils entrent dans l'appartement, robyn omet le désordre comme il lui a demandé – aurait vraisemblablement fait une syncope si son chez-elle ressemblait à ça. mais l'inconvénient de sa maniaquerie est que son logement a plus des allures de chambre funéraire qu'autre chose. au moins chez leif, c'est plus vivant. elle se débarrasse de son sac et de sa veste sur le canapé, dévoile un débardeur, a même la décence de décrocher son revolver de sa hanche droite. les chaussures suivent le mouvement, elle l'avait déjà fait chier pour qu'il les vire chez elle, ça serait se foutre du monde si elle n'appliquait pas cette règle chez les autres. elle hoche du chef à sa proposition de café. « please. » en profite pour regarder autour d'elle, découvrir son environnement mais sans jamais s'imposer, ni foutre son nez dans ses affaires. le fout volontiers dans ceux des défunts, mais pas dans celles des vivants. se souvient subitement du jus à la mangue, fruit de la passion et orange qui traîne au fond de son sac, n'est jamais capable de terminer une bouteille à elle seule sans que ça finisse par se dauber. la récupère et le pose sur la table pleine à craquer de bonnes choses. « i thought i would only get a few crumbs, i'm impressed. » clin d'oeil à ce qu'il avait laissé supposer un peu plus tôt, à croire qu'il s'était retenu de tout bouffer, le troll. elle s'installe sur une des chaises, remarque la porte close non loin, s'imagine être la chambre de svea à défaut d'être celle de leif, entrouverte à côté de l'entrée. ne relève pas l'air étrange que le géant à pantoufles tire, attend qu'il la rejoigne à table avec son café pour lui faire la remarque. « you beat up my palm tree, or what? » sourire taquin, allusion à l'accident et surtout à ses blessures sur l'arrête du nez et sous l'oeil. à chaque fois qu'ils se voyaient, il en arborait des nouvelles, à l'inverse de la cicatrice sur son torse. le sourire qui s'efface malgré elle à cause des réminiscences du rêve éclaté. l'avait pas de t-shirt sur le dos non plus quand il est mort dans ses bras.
le suédois profite qu'elle se dévêtisse pour retourner sur ses pas;
devrait pas trop tenter le diable. pas plus qu'il ne l'a déjà fait la dernière fois là-bas en tout cas. c'est qu'il sait pas trop où ils sont en train d'aller avec toute cette histoire - d'abord svea coincée à la station service, sa disparition chez le coiffeur, l'accident du palmier et maintenant le petit déjeuner? au moins une certitude : continue de pas jouer selon les règles, lui. quand tout présageait qu'ils ne se reverraient jamais - et qu'elle le préfèrerait sans doute - des planètes un peu trop alignées. l'observe malgré tout du coin de l'oeil, préparant au même instant le café qu'il lui avait proposé un peu plus tôt. l'aurait peut-être du lui dire qu' it taste like shit mais ce ne sera probablement pas pire que les traits qu'elle arbore déjà depuis son arrivée - en fait, il se pourrait même que ça lui redonne miraculeusement vie, après avoir goûté pire. c'est qu'il a pas besoin de grand cru non plus, lui, lorsqu'il s'éveille à trois heures du mat avec la tête enfoncée dans le cul pour aller bosser. pourrait aussi bien être ça que du jus d'orange réchauffé qu'il ne verrait pas la différence. elle par contre.... elle va en chier. une chance qu'elle ait semble-t-il pensé à apporter une bouteille de jus qui s'avérerait plus que pratique en temps voulu. « took all my strength. » qu'il plaisante en réponse, saisissant de deux doigts la tasse une fois remplie afin de la lui apporter; préfère d'ailleurs la présenter directement plutôt que de la poser sur la table - de quoi avoir une bonne raison pour croiser ses iris et tenter d'y lire des informations qu'elle refuse encore de lui donner. what's going on in that beautiful face of yours? pince les lèvres, se questionne avant de faire marche arrière. rictus amusé au coin des lèvres, de quoi n'éveiller aucun soupçon quant à ce qui venait de lui traverser l'esprit, il rejoint la cuisine pour s'emparer des confiseries afin de les servir sur la petite table ronde du salon. pas l'idéal mais cela avait au moins le bénéfice de ne pas prendre trop de place dans le petit appartement - et largement suffisant pour une famille formée que de deux. « anything you want? » qu'il demande penché au-dessus de la table, préférant vérifier avant de ne prendre place pour finalement se relever. c'est qu'il a la dalle leif et d'ailleurs son ventre ne tarde pas à en témoigner dans un gargouillis prêt à remuer les enfers. « see ? i almost died waiting for you. » sait pas à quel point il met les pieds dans la merde lui; pourtant observateur, le faciès de l'enquêtrice aurait derechef du l'alarmer sur ce qu'il venait de balancer de façon si nonchalante. prend finalement place face à elle, le regard devenu légèrement plus dur prêt à lui demander ce qui se passait - si elle ne lui avait pas coupé l'herbe sous le pied. se sent balancé face contre terre un peu comme à son appartement si ce n'est que ses fesses n'avaient pas bougé de son assise et qu'il comptait les secondes s'écouler sans qu'il ne trouve de réponse satisfaisante. y'en a t-il seulement une? pas envie de s'engloutir dans un nouveau mensonge - lasse avait été marrant deux minutes, et encore. mais peu décemment pas oublier qu'elle porte une plaque, sans parler du flingue qui tape sa meilleure sieste sur son canapé au moment où ils parlent. non. c'est définitivement trop risqué. « tried to put the motherfucker on fire like i said i would and he kicked-my-ass. » insiste sur chaque syllabe pour ajouter un peu plus d'humour à sa réponse, conscient que ça ne le sortira pas de la merde indéfiniment. l'est pas conne, kaplan. sait sans doute reconnaître quelqu'un qui ment et pire, les raisons pour lesquelles il doit avoir à le faire. « had some.... misunderstanding with some guy, it's all good now. » it still hurt a lil bit tho qu'il retient, avale en même temps qu'une gorgée de café bien noir. « ya worried for me? » sourcils arqués d'une tendre surprise - sans savoir à quoi s'attendre pour autant. la connaissant s'en sortir avec une pirouette lui serait aisé. non, il faudrait qu'elle le dise franc jeu pour vraiment parvenir à le lui clouer une fois pour toute, à leif. après tout qu'y a-t-il de plus terrifiant qu'une vérité dite dans le blanc des yeux et droit au coeur? « gonna tell me what's going on? » sur le ton de la demande davantage que du reproche ou de l'impatience; veut pas risquer de la braquer alors qu'elle avait fait tout ce chemin - qu'ils avaient fait tout ce chemin depuis leur première rencontre. profite de voir l'une de ses mains survoler les gourmandises pour l'attraper au vol, ses doigts serrés tout autour des siens - faut dire qu'il a d'énormes paluches en comparaison d'elle. « you're safe here. whatever it was... it's gone. » oublie la nourriture, la gamine qui dort à côté et l'énergie étrange naissant de leur échange. il n'y a plus que kaplan et son regard un peu vide que leif déteste découvrir; elle et ses doigts qu'il sent un peu incertains entre les siens. voudrait pouvoir la priver de ses doutes en un geste mais encore faudrait-il qu'elle accepte de s'ouvrir à lui. « i'm not forcing you tho. just making sure you know that whenever you're ready i'll be listening. » relâche doucement la pression de ses doigts autour des siens et baisse le regard, légèrement gêné d'avoir osé. pas dans ses habitudes d'être si avenant - encore moins avec la gent féminine. mais c'est kaplan. et ça, ça suffit à changer la donne. « make yourself at home. » sa façon de lancer les hostilités avec la bouffe mais aussi - et surtout - lui offrir une porte de sortie si c'était ce dont elle avait besoin. prêt à attendre aussi longtemps qu'il le faudrait;
w/ @leif sundström
elle attrape la tasse chaude qu'il lui tend et hume un instant l'arôme amer. encore un peu trop chaud, à croire qu'elle n'en a jamais assez de se cramer les papilles, les lèvres et la langue s'ébouillantent au contact du liquide sombre. robyn recule son visage et grimace, non pas à cause de la brûlure – a l'habitude – mais pour le goût. « man, your coffee's almost worse than the one at work. » fait-elle remarquer, pour le peu étonnée. impossible à ses yeux de frôler l'amertume presque ignoble de celui du commissariat. bien obligée de devoir inviter leif chez elle, officiellement cette fois, pour lui faire découvrir ce qu'est du bon café. pas découragée pour autant mais pose toutefois la tasse pour la laisser refroidir un peu. à sa question, ses iris croisent de nouveau les siennes. « anything i want. » en reprenant ses paroles. en oublie qu'elle aurait quand même dû vérifier ce qu'elle avait sous le nez avant de répondre mais qu'importe. un gargouillement d'outre-monde survient juste après, elle qui pensait qu'il avait déjà commencé à manger – à croire que ça ne suffisait pas. alors qu'elle comptait faire un commentaire, il la devance. et ses mots, précisément les mots choisis, ne l'enchantent pas. il prend place en face d'elle et si elle ne semble pas encore prête à attraper une première gourmandise c'est parce qu'elle attend bêtement qu'il commence. saisie de courtoisie sûrement, en étant l'invitée. faut dire qu'elle n'est pas invitée pour petit-déjeuner tous les quatre matins. encore moins chez un homme à la tendance naturiste, it must be an european thing. leif va dans son sens, plaisante à son tour sur ce palmier de malheur. savent tous les deux que l'humour cache la vérité. elle ne le force pas à lui dire vraiment ce qu'il en est mais il choisit de lui-même la voie de l'honnêteté. sundström le bagarreur, pas vraiment une surprise en vue des bleus et rougeurs qu'il collectionne et les délits dans son casier judiciaire. « yeah, maybe a bit. » les yeux dans les yeux, sans l'ombre d'une plaisanterie. elle ne peut pas nier l'inquiétude à son égard et elle espère au moins que l'autre type ne peut plus se relever. elle boit une gorgée du café, terrible café, tandis que la curiosité de son hôte ne la rattrape. elle ne peut même pas lui en vouloir, a dû le réveiller ce matin-là en lui posant cette question stupide par texto. abandonnant son café pour saisir le jus de fruits, leif attrape sa main avant qu'elle n'atteigne la bouteille. robyn se fige, c'est à croire qu'elle ne respire plus, abasourdie par son geste. elle regarde ses doigts disparaître dans sa main et déglutit discrètement. leurs peaux chaudes l'une contre l'autre, pourtant un frisson lui remonte le long du dos. et il y a ses mots. elle lève son regard vers lui, tandis que la chair de poule galope sur ses bras et sous son haut. you're safe here, en boucle dans son esprit. au final, leif n'était pas qu'une brute épaisse derrière des poings et des coups. l'a déjà un peu découvert sous un autre angle lors de leur dernière péripétie au motel. la douceur dans ses dires, elle pourrait réellement lâcher prise et lui faire confiance, à son rythme. il rompt le contact et robyn est certainement aussi gênée que lui. des émotions variées et discordantes sous la caboche, à la limite d'être aussi confuse que ce matin ou quand elle s'est payée l'arbre la dernière fois. croise ses jambes sous la table pour se donner contenance, même si ce qu'il ajoute ne la laisse pas indifférente. les yeux brillants, elle préfère détourner son regard pour lui cacher qu'il a visé en plein dans le mille.
rien qu'à peine quelques secondes de silence, elle dépose un croissant dans son assiette. « hum, i can tell you but... i'm gonna ruin the mood. » le prévient-elle, légèrement incertaine. elle arrache une extrémité de la viennoiserie qu'elle enfourne dans sa bouche. il a le droit de savoir puisque ça le concerne, bien qu'il n'y ait pas plus intime que de dévoiler un rêve, peu importe sa signification. encore fallait-il qu'elle se débrouille pour amener la tragédie. « so i had a bad dream as you know. it's not very clear now, but basically there had been an explosion or whatever in town and there was a lot of debris on the ground and people lying around. » obligée de ressasser la chronologie et les actions de son songe avant de les lui exposer. elle ne peut pas tout lui raconter et pas n'importe comment. « and... i was looking for you among those people and i found you. no blood or anythin', you were just on the ground like the others. » n'ose pas le regarder, occupée à tirer sur les miettes de son croissant. « i wanted to help you getting up, so we could get out of here, you know, but- » elle soupire, robyn. ne pensait pas que se refaire le film serait plus compliqué que ça. « without a word you... you made me understand that it was too late. that i could no longer save you. » le timbre un peu tremblant sur les derniers mots, les yeux qui piquent toujours fixés sur son croissant et ses doigts. « so i just... cried. and i don't know, i laid on top of you and hugged you, while sobbin'. » elle souffle doucement, se retient mentalement de ne pas se remettre à pleurer comme elle l'avait fait. elle ne peut pas se mettre à chialer là, devant lui, c'est ridicule. elle doit continuer son histoire. « you held my hand and kept whispering that everythin' was fine. but no, nothing was fine. » surprend une goutte s'écraser dans son assiette, le fuck s'échappant de ses lèvres. elle en est à la moitié, un peu de courage. « you made me promise to take care of your niece. » ta nièce murmuré, presque soufflé. « i've stopped making promises in real life, but here i answered 'yes'. » étrangement. des promesses qu'elle usait et usait aux familles des victimes. finalement, des paroles en l'air. elle ne pouvait pas leur promettre monts et merveilles alors que l'enquête finirait dans les affaires classées par manque de preuve. et elle ne pourrait surtout pas ramener leur proche à la vie. « and then we- » kissed. well, we kissed on the mouth and i kissed you on the cheeks, on the jaw, everywhere. « then your hand slipped away, you were simply... gone. » l'hécatombe. ses doigts qui viennent stopper, effacer les larmes salées qui s'échappent tandis qu'elle renifle. « i didn't want to leave you. » le brisement dans sa voix, elle se souvient maintenant, on voulait l'arracher à leif. dans un mélange de cris et de sanglots, elle ne voulait pas l'abandonner. robyn inspire, daigne enfin le regarder, la première fois depuis le début de son récit. « i'm used to have shitty, dark dreams and i know it's all fake. but that dream felt so real, i was really confused when i woke up. » confuse et extrêmement triste. « that's why i texted you. to be reassured i guess. » être rassurée tout comme être sûre de bien sortie du cauchemar, de nouveau dans le monde réel. s'imagine être rouge comme une tomate à ce moment, essuie le coin de ses yeux. « i'm so sorry. » d'avoir rêvé de lui, d'avoir rêvé dans ces conditions, de l'avoir embrassé, de l'avoir tué, d'être là à pleurnicher devant lui pour un putain de rêve insignifiant, de ne pas être la femme forte qu'elle prétend être mais seulement une vaurien. « this is the bathroom? » question venue de nulle part, l'index pointé sur une porte fermée. attend sa confirmation pour se lever, elle a besoin d'une petite minute pour se rafraîchir et retrouver son état normal. elle repousse la porte derrière elle, sans néanmoins la fermer. un peu désespérée en découvrant son reflet dans le miroir, l'eau coule désormais et elle tapote ses joues et son front d'eau fraîche. elle n'aurait probablement pas dû lui raconter, qu'est-ce qu'il va penser d'elle après tout ça. personne n'a envie de crever dans le rêve d'un autre.
« almost ? » presque offensé sur le bout des lippes;
c'est qu'il y tient, lui, à la réputation de merde de son café. les quelques rares s'étant déjà pointés ici le désignant comme `le dernier jugement` - car souvent après l'avoir ingurgité on ne voulait plus ni boire ni grignoter. le moyen idéal de faire comprendre aux gens de se casser sans trop tarder. enfin, pas kaplan. aurait peut-être du la prévenir le suédois mais il a préféré la laisser le découvrir d'elle-même; plus drôle d'assister à sa gueule partagée entre (mauvaise) surprise et dégoût. enfin c'est beaucoup dire. parce qu'on peut dire ce qu'elle veut, elle se resserre kaplan. « food always taste better after one cup. » évidemment. on passe de la pisse de chat à un repas un-peu-moins dégueulasse, tout semble forcément mieux. « also prevents me from drinkin too much of it. » for obvious reasons. s'excuse pas pour autant de pas avoir prévu mieux - avait tout misé sur la bouffe en se disant que ça suffirait à rendre l'instant agréable; puis pas vraiment le porte monnaie pour pouvoir s'offrir trois grands gobelets de starbuck dont la gamine raffole. un comble. elle qui boit même pas de café et très peu de thé, à croire que même l'eau goûte mieux chez eux en comparaison de celle du robinet dont elle pourrait aisément se suffire. avait blagué une fois que, si c'est que les bulles qui lui manquait, il pouvait arranger ça avec une paille mais ça l'avait pas faite rigoler svea. se souvient seulement de ses yeux roulants au ciel, d'un grognement et d'un claquement de porte reconnaissable. spoiled brat que dirait son père - et ça lui donne encore plus envie de le faire, leif. seul bébé de la famille; seule qui vaille le coup également. devrait pouvoir être capricieuse sur certaines choses sans états d'âme après toutes les difficultés traversées. « perfect. » qu'il répond du tac au tac à sa réponse, détournant les yeux dans un sourire en coin avant de se saisir du pain, de la barquette de beurre et de confiture de fraise. devrait peut-être se la jouer petit estomac mais la couverture est déjà brisée après le soupir tonitruant de son estomac; alors il joue au chimiste et croque la moitié de son pain en une bouchée - l'empêchant d'en placer une pour les prochaines minutes. se concentre sur kaplan malgré l'explosion fruitée se mélangeant au doux du beurre sur son palais; réalise trop tard qu'une fois encore, il aurait sûrement mieux fait de fermer sa gueule. la curiosité maladive. du mal à croire que quoi que ce soit qu'elle ait vu cette nuit là ait pu avoir quelconque rapport avec lui, aussi. c'est qu'hormis lui casser le dos, témoigner de la concerne pour svea et se moquer de lui leurs rapports sont restés très.... pro? lmao, no. superficiel, plutôt. « said it yoself : coffee's awful. the mood's already ruined. » tentative de la rassurer - 2/10 pour la réalisation, atteint le 7 pour l'effort cela-dit. rattrape pas forcément les pots cassés de ce qu'il croit apercevoir dans ses yeux et son attitude. pas sûr de ce qu'il devrait interpréter il se contente de lui laisser la `scène` afin de s'exprimer comme elle l'entend et surtout, qu'elle puisse s'arrêter dès qu'elle le voudra sans pression qu'il ne la relance. comprend parfaitement que certains sujets soient plus compliqués que d'autres - toujours un pieux planté en plein coeur lorsqu'on mentionne ses parents ou sa fratrie. elle commence, émiette son croissant morceau par morceau sans jamais plus croiser son regard tandis que lui ne fait que le chercher. veut lui montrer qu'il est là pour la soutenir et ne se détournera pas; l'a même arrêté de manger inconsciemment. ready for what exactly? pas comme si elle allait s'enfuir d'un moment à un autre ou exploser. n'est-ce pas?... de moins en moins sur, l'œillade inquiète et vigilante tandis que l'une de ses jambes embrasse un tic anxieux. « hey... » qui lui échappe dans un murmure en voyant une larme quitter le coin de son oeil. aurait pu y mettre plus de volonté - la stopper avant que ce ne soit vraiment trop tard mais elle est déjà lancée, kaplan. à quoi bon l'arrêter maintenant ? le souvenir déjà bien vivace dans son esprit; s'attendait pas à quelque chose d'aussi sérieux et encore moins à propos de lui. skrothög, skrothög, SKROTHÖG. les mots s'enchainent sans qu'il ne sache comment y répondre et même lorsque robyn retrouve le silence, lui continue de s'y murer. sur le cul serait un faible mot.what the fuck???? que répondre à ça ? y a-t-il seulement un mode d'emploi? peut-être qu'une arrivée surprise de svea aurait pu sauver la situation - plutôt que lui, restant assis là sans savoir quoi dire ni faire.
« yes. » ne se donne même pas la peine de suivre son doigt du regard - désespéré à l'idée de croiser le sien, plutôt, pour la prévenir fois depuis de nombreuses minutes étouffantes. rien à faire. kaplan se lève et s'envole en s'essuyant les yeux, laissant le suédois sur sa chaise complètement immobile. besoin de proceed tout ce qui venait d'être dit; elle a rêvé de lui - why? sa demande post-mortem - and she said yes. ça lui troue le cul, à lui. she said yes even tho she doesn't make promises anymore. réalise que dans une situation similaire, oui, peut-être aimerait-il davantage savoir svea entre ses mains que ceux de ses parents. qu'il lui fait suffisamment confiance pour ça aussi, derrière leurs confrontations et blagues. une première really. et ça le remue aussi leif l'air de rien. suffisamment confiance pour s'occuper d'elle, vraiment? l'estomac qui se tortille d'une façon bien différente désormais et le souffle plus court. comprend rien à ce que ça peut bien signifier - sait juste qu'il ne devrait plus être installé à cette table à l'heure qu'il est. repousse précautionneusement sa chaise et se redresse, le regard tourné vers la salle de bains dont robyn n'a toujours pas émergé. hésite sur le fait de s'annoncer ou non le suédois finit par taper deux coups de son indexe contre la porte qu'il pousse presque aussitôt. s'engouffre dans la salle d'eau qui semble soudainement si petite, à eux deux. regarde son visage puis ses mains trempés à tour de rôle avant d'attraper une courte serviette « here. » le tissu que ses doigts retiennent inexplicablement même lorsque ceux de l'inspectrice viennent le saisir également. en profite pour venir les sécher dans un silence d'argent - de quoi les laisser tous les deux retomber en pression après ces révélations. relève les yeux vers son visage une fois terminé et propose de continuer par un geste, venant tamponner sa pommette droite avant de baisser la main. « it's ok. we're ok. » murmure en se rapprochant d'un pas; se débarrasse de la serviette sur le lavabo avant d'écarter lentement les bras pour lui faire comprendre ses attentions. même s'il ne sait pas trop s'y prendre - dernière fois qu'il a aimé faire preuve de démonstration affective remontant à une svea haute de trois pommes, bientôt laissée derrière lui. comprend qu'elle ne le repoussera pas et vient l'enlacer toujours avec lenteur et précaution, un bras autour de ses hanches et l'autre dans son dos. « she'd probably like that you know... » après une trentaine de secondes de silence juste à la blottir contre lui. « living with you. she thinks you're so cool. » insiste sur le `soo` comme ces ados abrutis dans l'espoir de la faire sourire même s'il ne pourra en voir le résultat - mieux encore si cela la faisait rire. et lorsqu'il la sent sur le point de défaire leur étreinte le suédois ne se colle que davantage à elle en murmurant, les yeux clos « not yet. » en ont besoin tous les deux, ces cons. après le rêve, après l'accident du palmier qui avait laissé dans son esprit une trace indélébile d'inquiétude. parce qu'on a beau en rire en se disant que c'est insolite n'empêche que c'était arrivé parce que kaplan était épuisée. et ça, ça le fait pas rire leif. «
we can do this until you feel better.. » caresse brièvement sa peau du bout des doigts avant d'enfouir son visage dans ses cheveux. une inspiration plus longue que les autres. until the very end.
w/ @leif sundström
les tentatives de leif pour la rassurer avaient été en vain. elle s'était lancée dans la narration de son rêve, du début à la fin, sans se décourager. une fois lancée, rien pour l'arrêter. et maintenant, terrée dans la salle d'eau, elle en vient à regretter. s'imaginant un instant être à la place de leif pour écouter cette horreur – what's wrong with her? elle aurait pu lui mentir, le remplacer par un type random, peut-être que la pilule aurait été plus facile à avaler. toutefois, elle avait senti cette nécessité à être honnête avec lui, ce qu'ils s'efforçaient de faire depuis leur dernier tête-à-tête. et si elle avait omis un détail dans sa narration, elle lui avait raconté le plus important. robyn enroule ses cheveux longs dans son poing avant de les dégager au milieu de son dos. commence à retrouver un teint normal, humidifie le contour de ses yeux en effaçant les traces baveuses de mascara. elle ferme le robinet au moment où ça tapote contre la porte. pivotant doucement dans la direction de leif, robyn s'en veut terriblement d'avoir massacré l'ambiance – malheureusement pire que l'arôme de café. si elle avait pu croire que partager son rêve aurait pu la faire souffler, se sentir avec un poids en moins, il n'en est pourtant rien. au final, elle lui avait seulement partagé son fardeau de la nuit. ses doigts attrapent la serviette qu'il lui tend et retient néanmoins. ses yeux brillants le fixent, froncement d'abord interrogatif avant de le laisser faire, essuyer le restant des gouttelettes d'eau. sur ses mains, puis même sur sa joue. elle reste immobile, à sa phrase un sourire attristé. elle espère de tout coeur, i hope we're ok. que même si elle n'a aucun contrôle sur son esprit et tout ce beau monde qu'est l'inconscient et le subconscient, les machines à rêves, elle aspire à ce qu'il ne lui en veuille pas. du moins, pas complètement. aurait préféré ne pas le croiser dans ses songes. leif est en face d'elle et il lui ouvre ses bras en grand. se trouve aussitôt stupide à ne pas bouger, pas accoutumée à ça, l'envie, pour autant bien présente. ni une ni deux, robyn se retrouve dans le creux de ses bras nus. elle pourrait enfin se détendre si ses mots n'avaient pas été de trop, maladroits sans qu'il ne s'en rende compte. « don't. » commence-t-elle à la mention de svea, un murmure contre son poitrail. « shut up, don't say that kind of thing. » car ça ne l'amuse pas, elle ne veut pas penser à ça. en réalité, elle ne veut plus penser à ça. aux possibilités. aux probabilités. imaginer svea vivre chez elle serait accepter que leif ne fasse plus partie de leur tableau. et c'est trop douloureux. la sensation désagréable d'une boule dans la gorge et de nouveaux picotements dans ses yeux, robyn a un mouvement de recul, prêt à s'échapper de sa prise. le suédois résiste, resserre même ses bras autour de son corps. elle capitule aussitôt, pas dans l'optique de lui tenir tête. et si c'est ce dont elle avait besoin finalement ? ce dont ils avaient besoin. elle finit par clore ses paupières, essaye de chasser les mauvaises pensées en se concentrant sur les battements de son coeur qu'elle écoute attentivement. à ses mots, un sentiment de sérénité en elle et ses propres bras se faufilent autour de lui, pour encercler son buste. peut-être qu'elle pourrait même rester comme ça pendant des heures. observant les nuages gris du mauvais songe s'en aller au loin, laissant place au retour du soleil. les doigts masculins contre son épiderme, un soupir d'apaisement s'échappe de ses lèvres. elle le sent bouger contre elle, se baisser. son souffle contre sa nuque, perdu dans ses cheveux. un soleil bienvenu et chaud. et même si un frisson la traverse, un sourire idiot se colle à ses lèvres et qu'il ne peut pas voir. « you're gonna break your back or your neck. eventually both. » preuve qu'elle va beaucoup mieux, que la dérision est revenue. « this is a bit awkward. » elle a maladroitement pensé à voix haute plutôt qu'en silence. eux qui sont étranges dans cette position, dans ce rapprochement, dans cette salle de bain minuscule. et elle ne fait rien pour stopper tout ça parce que ça lui plaît. jusqu'à maintenant les paumes de ses mains calées contre son dos, qu'elle décide de remonter plus haut, rejoignent sa nuque penchée – ou pliée sur elle. le bout de ses phalanges venant le caresser à l'orée de ses cheveux blonds. un soleil brûlant maintenant. « we should get back to the table, don't you think? » question qui se veut plus sérieuse, espérant qu'il soit le plus réfléchi des deux. car robyn est déjà en train de se perdre dans un tout autre rêve, guidée par son parfum.
i'm dumb my bad;
pas le meilleur candidat pour réconforter les gens - d'autant plus à cette heure de la matinée où une bonne petite bière était proscrite. regrette de l'avoir ouvert. pas le bon moment pour faire une petite blague visiblement et lui, ça le tend d'autant plus; pas la situation en elle-même mais de se savoir incapable de réagir de la façon exacte dont kaplan aurait eu besoin de lui. « sorry. » après quelques instants de silence, plus véridiques que ses précédents mots. saurait pas dire plus sans remettre les pieds dans le plat alors préfère se taire; alors le suédois choisit de parler avec les gestes - ses bras se refermant un peu plus autour de sa petite carcasse. elle n'a pas tort quand elle dit qu'il va sûrement se casser quelque chose s'il reste cramponné à elle de la sorte trop longtemps bien que cela ne le convainc pas de cesser pour autant. un sourire dissimulé dans ses mèches de cheveux et le corps qui se détend à nouveau, petit à petit. « one karate shit and u gonna put it right back, yea ? » l'air de lui dire je te fais confiance à ce sujet remember ? comme un running gag qui n'en finit jamais et continuera de lui faire lever les yeux au ciel chaque fois qu'il mentionnera cet épisode. faut dire que ça l'a fait un peu passer pour une folle, robyn, oubliant de mentionner que dans cette histoire c'est lui qui a tous les torts. mais bientôt la douche froide - « this is a bit awkward. ». papillonne des yeux avec difficulté et hume une dernière fois son parfum avant de s'y arracher, la tête commençant doucement à se relever. l'a du faire une couille leif, encore. sait pas laquelle - sait jamais laquelle really. à croire qu'il est pas foutu de conserver un bon moment sans le faire foirer tôt ou tard. et il cherche pas à comprendre lui, ses bras se desserrant lentement tandis que les mains de la détective se fichent à contrario dans sa nuque; les yeux roulent et se referment brièvement, la mâchoire contractée et un frisson le long des bras qu'elle peut peut-être encore sentir tout contre sa peau. « bread's gonna cool down otherwise. » toujours des conneries plutôt que de commenter ce qui venait de se passer - et surtout ce qui aurait pu se passer. quelques uns de ses mots qui flottent encore dans son esprit avant que leif ne les balaie d'un revers de la main, se défaisant totalement de leur étreinte. commence par reculer d'un pas précautionneux histoire de lui redonner un brin d'espace et lance, tout juste avant de sortir « take the time u need to.... i donno. » whatever qu'il retient, peur que ce soit mal interprété. peut plus rien faire ici en tout cas alors il s'envole en refermant partiellement la porte derrière lui, lançant directement un regard en direction de la porte toujours fermée de svea. good. le monstre n'est pas encore réveillé et tant mieux - même si cela aiderait sans doute à alléger l'ambiance nuancée pesant dans l'appartement depuis qu'il avait posé la question qui fâche. profitant que kaplan ne soit pas encore revenue, le suédois se penche sur l'évier de la cuisine pour recueillir de l'eau; les mains jointes qu'il s'envoie dans la gueule pour se rafraichir à son tour après ce moment particulier, les doigts finissant même leur trajectoire dans ses mèches blondes. se rassoit comme si rien n'était à sa place quelques instants plus tard - la bouche pleine de pain au moment où elle se repointe. « my turn now. » annonce une fois libéré, profitant de l'opportunité pour boire une gorgée de jus d'orange plus que bienvenue. « i was alone on an island until a camel walked by, asking me if i wanted some papaye - » commence à raconter son rêve, les sourcils froncés par l'effort de se rappeler des petits détails qui commençaient déjà à lui échapper. pour sa défense - et d'après ce dont il se souvenait encore - c'était vraiment n'importe quoi. « i said yes and he actually gave me a potato. i was so fucking pissed, even tho i've never eaten a papaye, like, i have no fuckin idea what it tastes. » ricane un peu en croquant un nouveau morceau de pain « obviously i told him it was no papaye but a potato which he responded : go fuck yourself, spitted on me and left. » hausse les épaules. inutile de dire qu'il y a rien compris - d'autant plus qu'il n'a mangé ni papaye ni pomme de terre les jours précédents la bizarrerie du rêve. « so tell me... » qu'il commence en se raclant la gorge, croisant à nouveau le regard brun de la détective. « what's your expertise about it? detective-ly speakin. » sourire en coin, lance la perche à la décadence encore une fois. en profite pour ajuster l'angle de sa chaise et se tourner vers elle plutôt que la table - ouvert à tout ce qu'elle pourrait lui dire. le suédois se penche, ses coudes flanqués sur ses cuisses afin de lui prouver qu'elle détenait toute son attention.
w/ @leif sundström
i'm dumb, too.
ne paraissent pas être en osmose alors qu'en réalité ils le sont tout proche, malgré ce foutu décalage. malentendus et maladresses, lorsque l'un semble vouloir s'approcher, l'autre s'éloigne. et vice-versa. tout juste quelques secondes à profiter de leur harmonie avant de tout faire foirer. robyn ne lui en veut pas d'avoir voulu user de l'humour pour détendre coûte que coûte l’atmosphère pesante. par sa faute à elle. robyn qui ne devrait de toute façon pas s'en faire; it's just a stupid meaningless dream, ne devrait pas en faire tout un plat. la première à dire et à vraisemblablement juger ces gens qui essayent de décortiquer en vain les messages cachés dans leurs songes. d'après elle, ce ne sont qu'un enchevêtrement sans queue ni tête, créés sur l'instant par l'esprit. pris trop à coeur, à vouloir être interpréter pour un oui et pour un non, à l'aide de sites complètement bidons sur internet ou de pseudos psychologues et psych-quelque chose – hors psychopathe, naturellement. i may have dreamt about him but that doesn't mean a thing, period. robyn qui sourit à ses mots à défaut de rouler des yeux. le running gag qui ne la lâche pas et ne la lâchera jamais, elle le pressent. la vérité est qu'elle pourrait aisément lui faire mal en voulant lui remettre des vertèbres en place. mauvaise idée. robyn qui s'accroche encore à sa nuque même s'il est déjà trop tard, leif frissonne contre sa peau avant de rompre leur enlacement. le caprice et l'envie de lui dire stay même si elle expulse déjà d'autres paroles. elle n'a pas besoin de se reculer puisqu'il crée lui-même l'écart entre eux deux, ses bras retombent mollement le long de son corps. se sent coupable de l'avoir repoussé à contrario de ce qu'elle désire réellement et en même temps elle se dit que ce n'est que peine perdue. peut-être voit-elle en lui ce qu'il ne voit pas en elle, fascination à sens unique. il décide de la laisser, lui accorder quelques minutes en solitaire et elle s'installe sur le bord de la baignoire. sans trop savoir quoi faire, se laisse aiguiller par ce qu'elle ressent dans ses tréfonds. un brin de tristesse nouveau se mêlant à l'effervescence de l'instant – elle n'y comprend rien mais est au moins certaine d'une chose : elle craint. finirait presque par croire qu'elle est plus à l'aise avec les macchabées que les vivants, il y a moins de chances de tout faire foirer avec eux. ne peuvent pas tomber plus profond que six pieds sous terre.
elle se rafraîchit la nuque avant de rassembler ses cheveux à l'aide d'un élastique à son poignet, chignon bas fait à l'arrache. enfin, elle sort de la salle de bain et retrouve un leif à la bouche pleine. ses fesses désormais posées sur la chaise, elle a retrouvé son état normal et peut faire comme si de rien n'était. retrouve aussi la carcasse de son croissant, les morceaux sont vite les bienvenues dans son gosier – faut dire qu'elle avait grave la dalle depuis son footing matinal. l'attention portée sur son hôte, qui commence à lui conter son rêve, en espérant qu'il soit plus plaisant que le sien. la réponse arrive bien vite, les sourcils de robyn se froncent en écoutant les premiers éléments. elle termine la viennoiserie et attrape un morceau de pain qu'elle beurre. obligée de pouffer et de s'arrêter dans son geste avec ce qu'il lui raconte. « what a lil bitch. » s'imagine la scène, un chameau random (et qui parle !) envoyant chier le suédois puis en lui crachant dessus. hilarant. elle abandonne le couteau pour croquer un morceau, le regard relevé vers leif lorsqu'il vient la chercher, se rapproche, ou plutôt son avis d'expert. expert de quoi ? elle finit sa bouchée, un léger sourire sur les lèvres. « if i were you, i would sue that camel fucker for fraud and assault. » la moindre des choses à faire dans cette situation. essuie sa bouche d'un revers de main avant de reprendre. « well, i'm no shrink but let's have a look. » peut bien essayer de faire genre, en a croisé des psychologues et en croise toujours. elle peut lui offrir ses compétences fantasmagoriques sur la question. « ok, first you were alone on an island? you need vacation and peace of mind. second the camel... ahem, i don't see right now. » elle réfléchit, trouvera bien une ânerie dans les prochaines minutes. robyn récupère sa tasse, juge le contenu froid – c'est vrai le café terrible, l'avait presque zappé celui-là. la tasse retourne à sa place initiale et robyn, quant à elle, retrouve les iris verts de leif. « papaya and potato mmmmmh... you want somethin' new and exotic in your life but all you get is the same damn routine, meaning the dull potato. » trouve lentement que ça a du sens ce qu'elle lui raconte, ça pourrait grave le faire. les fondateurs de la psychanalyse peuvent aller se faire voir dans leur tombe. « even though potatoes are cool. » elle est obligée de le préciser, que soit béni la pomme de terre sous toutes ses formes. une idée la traverse et elle attrape le jus de fruit, au même moment que le chameau trouve une signification particulière dans son interprétation bancale du rêve. « ohhhh i know! maybe you are the camel. i dunno, the go fuck yourself-thing sounds just like you, right? » se moque gentiment de lui, les lèvres pincées pour retenir un rire. « you spit on people too? or you want someone to spit on you? but here... we're getting into a whole other topic. » s'arrêtera là avant de partir dans un truc tordu et sexuel tandis qu'elle verse un peu de jus dans sa tasse de café, comme si c'était la chose la plus normale du monde à faire. ça plairait bien à freud pourtant; avec sa théorie de rêves uniquement liés au sexe et au chaos. sa psychologue actuelle au boulot lui avait néanmoins déjà parlé de psychological projection ou une connerie du genre, ça pourrait – ça aurait pu – le faire avec cette histoire de chameau vs. leif. « joking aside, dreams are bullshit anyway. » comme celui qu'elle lui avait raconté. difficile à vivre émotionnellement parlant mais sans réel sens et ne préfère même pas y repenser. sans utilité, du moins c'est sa théorie d'après elle. le cerveau humain restait si complexe et inconnu, même avec les avancées scientifiques des dernières décennies. « by the way, don't try papaya here. i ate it once, smelled and tasted like shit. » smelled and tasted like vomit, serait plus exact. la même fatalité pour tous les fruits importés, sa papaye aurait mille fois meilleur goût sur son île déserte. robyn attrape son étrange mixture à la couleur brune orangée, goûte une première gorgée puis une deuxième. si son air trahit un peu le dégoût, elle est en réalité drôlement surprise. le jus donne une saveur douce et sucrée à l'amertume de la caféine. « your coffee tastes better this way. » accompagnant son geste; sa propre tasse qu'elle lui tend pour qu'il goûte. « trust me. » sourire sincère pour lui faire comprendre qu'elle n'essaye pas de lui tendre un piège. si elle a cru comprendre dans la salle de bain qu'il ne partageait pas les mêmes intentions qu'elle, il pouvait au moins lui faire confiance. car après tout à ce jour, elle savait qu'elle pouvait compter sur lui.
sourires et faim qui semblent doucement refaire leur place;
il est rassuré. pensait pas que son rêve à la con fonctionnerait vraiment pour renverser le mood ambiant mais la voilà qui se fout de sa gueule à nouveau - et ça lui suffit à lui. repoussé mais pas oublié, ce moment dans la salle de bain à panser des plaies invisibles. « right ? » le rire qui se mêle au sien; kaplan pourrait sans doute l'aider - l'habitude de traiter des affaires se finissant devant les tribunaux, sans parler de son putain de caractère. s'y connaît, leif, dans le domaine. l'impression (sans doute vraie) qu'il ne pourrait pas lui faire boire de l'eau en plein désert si elle ne le voulait pas d'elle-même. « no shit sherlockette! » penché sur la table, un sourire amusé aux lèvres après qu'elle lui ait balancé qu'il avait besoin de vacances. se lever à trois heures pour travailler, rentrer à onze heures et veiller à ce que svea ait tout ce qu'il lui faut puis gérer ses propres affaires, se coucher souvent trop tard; un rythme qu'il avait apprivoisé avec le temps mais dont le manque de sommeil éveillait parfois le pire - dont le sentiment de ne rien faire correctement. la gamine qui ressent la même chose, il le sait. parce que si elle a la décence de ne pas en parler il n'ignore pas les posters de plus en plus nombreux de destinations de rêve apposés aux murs de sa chambre - des endroits qu'il n'aurait probablement jamais le luxe de pouvoir lui offrir. et ça le fait chier le suédois; se dit qu'à défaut de pouvoir les y envoyer tous les deux il peut essayer de mettre de côté pour l'y envoyer elle aux vacances de l'année suivante. le temps de réunir suffisamment pour le billet d'avion, l'hotel et forcément les activités qui se mêleraient à l'exploration du séjour. « somewhere super quiet. » qu'il rêvasse entre deux analyses de la pro, s'imaginant le bruit des voitures remplacé par la houle. mère nature indétrônable. « what 'bout you? where would you go? » anywhere on earth si aucune circonstance n'entrait en jeu. peut-être que ça l'aiderait un peu plus à cerner détective kaplan pointd'interrogation. l'observe un instant plus long, l'imaginant lézarder sur une plage de sable blanc en bordure d'une jungle criante de vie. un mélange d'exotisme et de calme mais pas trop; de quoi empêcher l'esprit de se noyer dans les profondeurs de ses plus sombres pensées. se rappeler aussi à quel point il est aisé de mettre la terre sur mute le temps d'être à nouveau capable de l'handle right - pile au moment où elle interprète sans le savoir la papaye par l'exotisme auquel il l'imaginait l'instant d'avant; regard jade s'assombrissant sur elle comme pour la contempler d'un oeil nouveau. elle l'exotisme, lui le calme. ce dont il a besoin. reste muet quelques instants de plus perdu dans ses songes avant d'atterrir doucement « interesting » si ce n'est qu'il le pense cette fois, leif. indexe et majeur venus frôler ses lèvres pensivement avant de les plonger une fois encore dans sa tasse de café, peur de se perdre dans ses propres fantasmagories again. « donno what u talkin about since i'm always so respectful. » pourrait presque entendre le rire tonitruant de svea si celle-ci avait été levée, hébétée par tant d'audace. connaît ses lacunes leif - et la classe en fait définitivement partie. « right, let's keep this conversation in mind for another nightcall. » sourcil arqué, caché derrière un sourire aux semblants multiples. d'autres circonstances que celles de l'accident de palmier, clairement. sait pas à quel point il devrait marcher sur des oeufs à ce niveau là, leif, parce que la vérité c'est qu'il ne sait rien de ce qu'elle pense. si ça se trouve il n'est qu'un suédois un peu trop paumé et vulgaire qu'elle recroisera parce que le hasard en a décidé ainsi. « wha-what doyo think yo doin ? » offended en la voyant verser du jus d'orange à même sa tasse de café. peut pas se résoudre à effacer l'air dégoûté qui doit s'être empris de ses traits - en plus de l'incompréhension. s'était toujours dit que le subir rapidement était la seule solution mais mélanger un truc dégueulasse à un truc bon? no. « didnt know u could actually find some around here anyway. » faut dire que les courses pour leif ça ne se résume pas forcément aux fruits et légumes, en toute objectivité. pourrait sans doute faire un effort et apprendre à cuisiner ne serait-ce que quelques plats basiques mais c'est plus compliqué que ça n'en a l'air. n'a déjà pas le moyen (ni la patience) de regarder des tutoriels, pas la thune de prendre de vrais cours - et certainement pas le talent pour improviser. « would trust ya with my life but this? no. » se met à rire à nouveau, faisant une croix avec ses mains comme pour dire vad retro weirdo satanas. du jus dans du café, on aura tout vu. l'en faut pourtant pas beaucoup - robyn et ses yeux marrons - pour le convaincre d'essayer, attrapant la tasse de la détective dans un soupire plaintif. bordel. « why am i like this. » comme dernières paroles avant de prendre une minuscule gorgée après laquelle il tousse - plus théâtralement qu'autre chose. faudrait pas qu'elle croit qu'elle avait raison. « coffee must've degraded your taste cause it's beeeeh. » tire la langue comme un gamin, s'essuyant la bouche à plusieurs reprises. « maybe we could add some mustard too? » pousse le bouchon un peu loin maurice, pour la vanner. « no, better! toothbrush! » se remet à rigoler avant de lui envoyer des miettes de croissant à la figure - se fichant pas mal du bordel. pense qu'à la faire rire pour l'instant; et en profiter un maximum.
w/ @leif sundström
bonne humeur et légèreté de nouveau présentes, le suédois détenait la clef pour détendre l'atmosphère. avait bien fait de conter son rêve, drôlerie incohérente, parfaite pour faire oublier à robyn son satané cauchemar ô terriblement réaliste. leif sur son île mystérieuse malmené par un chameau, c'est magique. puisqu'il insiste, la voilà qu'elle balance son analyse à deux cents, espère amuser la galerie. devrait clairement vouloir un peu de calme avec les horaires qu'il se tape, levé bien avant l'aurore. rythme décalé que lui imposait son job, comme celui de robyn au final, a bien déglingué l'horloge interne. à la seule différence que le sien était bien plus exténuant à contrario de celui de l'inspectrice, qui était plus de la moitié du temps assise et non en mouvement. « mmh i would go to your island, if you gave me the permission of course. » accompagné d'un petit clin d'oeil. l'île au chameau devenu l'île de leif. seule destination qui lui venait à l'esprit sur l'instant, à la recherche de silence et de sérénité, seulement bercée par la mélodie des vagues et de la faune animant la forêt. elle avait peu voyagé dans sa vie, n'avait jamais pris l'avion et était restée sur la moitié ouest des états-unis. rien d'excitant. fuir le métro boulot dodo, le bruit constant et surtout les gens pendant quelques jours serait une chance inouïe. sans doute qu'elle se pavanerait au soleil toute journée avant de commencer à se faire chier. obligée de s'occuper, ne peut pas rester trop longtemps à glander, la kaplan. se donnerait la mission de se construire un abri à base de feuilles de palmiers (fucking palmtree). faudrait qu'elle apprenne à chasser aussi, au risque de crever la dalle ou qu'elle puisse se défendre si jamais un serpent venimeux de trois mètres de long voudrait lui mordre le cul. leif should be there, réalise-t-elle enfin. sait de quoi elle est capable mais sait encore mieux de quoi elle est incapable. ferait pas très long feu toute seule ou au pire, finirait complétement folle. le blond pourrait être un bon compagnon, les blagues et les muscles bienvenus. il semblait facile à vivre, tranquille, entre deux trois conneries et insultes. et puis, pouvoir le mater torse nu à longueur de journée était un bonus à prendre en compte. robyn sort de sa rêverie et hoche la tête face à ses dires. « so respectful? yeah sure. » finit par lever les yeux au ciel, tellement crédible lasse boy. joue le jeu avec lui et cette histoire de prochain nightcall – dans l'espoir qu'il ne soit pas aussi dramatique que le premier. « alright, deal. » certaine qu'elle pourrait réellement aborder ce genre de sujet avec lui, dans le plus total des sérieux. y avait pas à avoir honte de quelconque fantasme, bien que weird pour les autres. les cils qui papillonnent et les sourcils qui se froncent, elle est outrée devant la suspicion et le dégoût de leif. ne peut pas être dégoûté s'il a jamais goûté, voyons. une bonne chose de savoir qu'il lui confierait sa vie – surtout après la fin tragique de son rêve – robyn pas peu satisfaite de l'entendre de sa bouche. il l'envoie carrément en enfer avec sa gestuelle mais elle ne peut effacer un sourire triomphant lorsqu'il accepte le verre. « 'cause i'm damn convincing, man. » totalement fière d'elle, à deux doigts de balancer ses cheveux par dessus son épaule pour se la crâner. ne bouge plus, guettant maintenant la réaction de leif au contact de la mixture. aux premières loges, n'en rate aucune miette et s'étonne de sa piètre qualité d'acteur. a tout vu. son langage corporel ne colle pas et personne ne tousse après une aussi minuscule gorgée. « come on! » et il raconte n'importe quoi, quel gamin. veut pas lui dire qu'il a au moins un peu kiffé. de mauvaise foi avec son histoire de moutarde et de dentifrice. « no no don't play with me, you filthy liar. i'm gonna- » coupée dans sa phrase après avoir reçu des miettes de croissant au visage. le dévisage l'air de dire : seriously??? « hey! i still gotta go to work... » passe une main sur son nez et le reste pour chasser les restants de croissant qui terminent sur son débardeur. génial. « ...at some point. » qu'elle ajoute en dégageant une à une les miettes collées à sa poitrine, parce qu'elle a complètement zappé de regarder l'heure. et ça lui importe qu'à moitié, tape déjà dans les heures supplémentaires alors que la semaine n'est même pas terminée. and the dead man is already dead, so. elle relève aussitôt le nez vers lui. « your lie 'bout your name was more believable than that. » finit-elle par avouer. ouais, ça allait finir par se savoir à un moment où un autre. pensait que leif cracherait le morceau en premier, à croire que non. pas découragée, robyn récupère de la confiture avec la petite cuillère (on fait les choses propres ici) et la fait glisser sur son index (ou seulement à moitié propre). pas le temps de déconner, en mode vengeance, son doigt collant et fruité vient s'étaler sur la pommette du suédois. « sorry not sorry, leif. » tout sourire, avant de coincer son index entre ses propres dents pour lécher le restant de confiture.
« a whole-ass island ? should be enough for the two of us. » en toute objectivité;
à moins que kaplan ne veuille déjà le fracasser à coups de noix de coco après le deuxième jour. pourtant homme de cro-magnon par excellence, leif, rêverait de passer ses journées vêtu d'une feuille de palmier à bricoler des trucs au son de la houle. et le silence surtout. personne pour le faire chier; pas de réveil prêt à sonner, pas de courses de dernières minutes ni de connards pour le ralentir sur la route. seul le manque de bière pour lui faire regretter la civilisation - ça et les news de hockey. « what about your strengths? » pensait quand même pas qu'elle allait s'inviter sur son île sans passer un entretien avant, quand même ? « things i already know - » coude fiché sur la table, la poigne de sa main fermée prête à dégainer doigt après doigt pour faire le compte des aptitudes qu'il connaît déjà à sherlockette crusoé. « agility, since you almost killed me. usefull. » premier doigt qui se lève - putain. l'aime trop le lui rappeler, le suédois, cet épisode dans le salon. un peu maso sur les bords sans doute. « not that much of a eater which means more for me, good point. » d'après leur soirée au motel miteux. bon certes, il n'avait pas été question de la bouffe du siècle mais quand même. s'il pouvait supposer que le choc de l'accident lui avait ligaturé l'estomac il n'empêche que rien ne la retenait aujourd'hui et qu'elle descendait malgré tout sa confiserie avec une lenteur affolante. oublie parfois que les gens qu'il côtoie font pas tous le même gabarit que lui, leif. surtout pas elle; « your sherlocksenses shit. » troisième doigt qui se lève - s'il fallait pister du bestiaux ou s'en protéger, mieux valait quelqu'un qui sache se démerder avec les pistes en tous genres. pourtant pas le dernier en terme de sens de l'orientation il préfère laisser ça à une experte - et la suivre elle à la trace. « such a lil thing could hide anywhere. » quatrième doigt, tout sourire. sait que ça va la faire chier qu'il le présente de cette façon mais l'y peut rien, lui, si elle paraît si minuscule à ses côtés. ça fait partie de son charme après tout. « your humor sucks but i could get used to it i guess. » abandonne les doigts levés pour baisser le bras, ne le pensant qu'à moitié. parce qu'elle le fait rire kaplan même s'il s'efforce de ne pas toujours le laisser transparaître - faudrait pas qu'elle prenne la confiance.you're super pretty le sixième doigt qui ne se lève pas. parce que c'est pas un point fort, ça, leif. « u tell me the rest - » qu'il l'invite à continuer, si elle voit davantage de points à ajouter à la liste déjà plutôt flatteuse. « ja visst.* » balancé dans un souffle entrecoupé par son rire après avoir levé les yeux au ciel. damn convincing. il aura tout entendu. « seemed so vidrig* i HAD to try. » plus une question d'égo donc; pour lui prouver qu'elle avait tort et que cela n'avait absolument aucun rapport avec la curiosité de goûter lui-même. non. « gonna - what? » pousse un peu plus le bouchon puisqu'elle lui tend la perche, sourire ravageur au coin des lèvres. sait pourtant de quoi elle est capable - n'aurait qu'à se lever et lui faire une prise de judo pour le faire redescendre tout de suite; le seul mauvais côté étant que le poids mort réveillerait sans aucun doute svea qui, par miracle, n'avait pas encore émergé de sa grotte malgré leurs rires étouffés tant bien que mal. « smells like.... an unsuspected day off. » l'aimerait bien mais quelque chose lui dit qu'elle a un peu trop d'éthique kaplan. et peut-être pas autant de fougue (je m'enfoutisme?) que lui. faut dire que dans son job y'a moins de chances que des gens crèvent faute d'avoir livré le colis de paires de chaussettes à temps en comparaison d'elle. « huh? » authentique de confusion à ce qu'elle lui balance - jusqu'à ce que l'idée fasse son bout de chemin. d'abord stupéfait le suédois ne peut s'empêcher d'éclater de rire - sans se retenir cette fois. c'est foutu pour que la gamine reste couchée. tellement occupé à se marrer qu'il n'émet aucune objection lorsqu'elle vient tartiner de la confiture sur son visage - c'est de bonne guerre. « skit.* totally forgot i lied about that! haha! » une main sur la poitrine pour calmer son rythme cardiaque - en vain. c'est trop drôle pour passer à autre chose si rapidement. « no more lasse-boy then? » presque déçu, profitant de se pencher sur la table pour passer son pouce sur la trace de confiture laissée par ses soins puis entre ses lèvres. « how'd you find out? » mi curieux mi amusé, les yeux pétillants de malice. parce qu'il y voit pas le mal leif - ni ce qui aurait pu fragiliser leur relation dans le procédé. c'est qu'un nom après tout; elle sait déjà le plus important sur lui : conduit comme un malade, entre chez les gens sans leur permission et svea.
(yeah right*) - (obnoxious*) - (shit*)
w/ @leif sundström
« oh... didn't know i had to be interviewed first. » regard étonné puis malicieux, robyn qui pensait pouvoir squatter sa whole-ass island tranquillement. bien curieuse des forces qu'il allait lui attribuer, l'observe faire, déballant ses doigts un à un. est-ce que le premier point la choque vraiment ? se retient de faire tout commentaire mais est bel et bien obligée de lâcher un soupir de désespoir – oui, on en est là. est persuadée qu'elle entendra encore cette histoire, ce mensonge, encore dans dix ans. plutôt d'accord avec les points qui suivent, même si elle n'est pas certaine de savoir ce que son sherlocksenses shit peut apporter côté bouffe et traque animale mais sait-on jamais. remarque à quel point il aime la rétrécir littéralement, pas de sa faute à elle si elle n'a pas la génétique d'un troll des montagnes comme lui. « but YOU, if you have to hide... tricky. » moue faussement embêtée, faudrait qu'il se plie en dix pour se planquer et elle sait tout comme lui que l'agilité n'est pas son fort. le point positif est que leif pourra toujours servir de grand appât tandis que robyn se cache ou prenne ses jambes à son cou. il en faut bien des sacrifices. un pffff s'échappe de ses lèvres au dernier point, roulant des yeux à la critique sur son humour. elle sait que c'est du bullshit, elle les voit ses sourires en coin, subtils, mais elle les voit. « seems to me you've said it all. and if my humor sucks thaaaaat much, just tell me to shut the fuck up. i'm good at it - add it to your list - being silent and pretending i don't exist. » et elle ne plaisante pas du tout. se souvient des longs trajets de voiture, aussi silencieuse qu'un mort sur la banquette arrière. le géniteur qui oublie presque qu'il a une fille à l'arrière de sa caisse. elle peut réellement jouer au roi du silence si elle le souhaite, disparaître et se faire oublier. peut être un atout sur une enquête, discrétion désirée mais dans la vraie vie ? pas la meilleure des qualités.
deux trois mots balancés en suédois et un « mh? » gonna what what? ne sait déjà plus ce qu'elle comptait lui dire, sûrement une menace bidon qui n'en était pas une – rien d'important. « no no, i really have to work. one more bite and i'm off. » n'aurait pas dit à un jour off pourtant, mais elle ne peut pas se permettre comme lui de sécher le taff. trop d'enjeux et le code moral un peu trop droit. en profite pour se saisir d'une dernière tranche toastée, qu'elle tartine de beurre. les éclats de rire de leif résonnent dans l'appartement et elle se demande ce qu'il lui prend soudainement. les dents plantés dans le pain, robyn ouvre grand ses yeux face à son aveu. se dépêche d'avaler sa bouchée pour meugler. « HOW??? » comment a-t-il pu oublier qu'il lui avait menti sur son prénom ? « you can't be serious! » les traits effrontés mais qui rigole à son tour inévitablement. le rire contagieux. du grand n'importe quoi. et elle avait franchement bien fait de mener sa petite enquête, vu qu'il avait zappé sa connerie, elle en serait toujours restée au stade de lasse. « i can go on with lasse-boy if you prefer. » elle secoue sa tête de droite à gauche trompeusement chagrinée par cette situation sans queue ni tête. elle mâche un nouveau morceau tandis qu'il se montre curieux. lui faut quelques secondes pour se remémorer tout le process. « got your license plate the time i almost killed you as you like to repeat every fuckin' second. » allez, juste pour en remettre une couche étant donné qu'il avait une fixette là-dessus. elle se souvient de la galère à remonter sur une info intéressante, compte tenu de la camionnette de service. avait même emmerdé un officier pour le sous-traiter dans ses recherches. « it took a while, but i finally found out where you work. your boss sold me your identity. » boss qui avait trouvé ça un peu étrange d'ailleurs que les flics l'appellent. kaplan qui avait dû lui assurer que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. « glad to see you're not wanted by interpol. » sourire narquois sur les lèvres. évidemment qu'elle ne s'était pas arrêtée à son prénom et nom, qu'elle avait entré les données dans leur système. pas dérangée par son casier judiciaire, sinon elle ne serait pas là, le cul sur une chaise à bouffer des tartines chez lui. elle se saisit de la tasse, avait presque oublié la mixture lorsqu'elle en boit une gorgée – il y a pire. elle s'essuie la bouche d'un revers de la main. « wait a minute, is svea still sleepin'? » le doigt pointé vers la porte fermée de l'adolescente. impossible avec le foutoir qu'ils font ou alors elle est réveillée depuis un moment et les écoute en scred. ou sinon... « you sure her bed isn't empty? » ne veut pas l'inquiéter pour rien mais un peu quand même, cherche gentiment à l'emmerder. préfère largement ce mood à ses larmes ridicules un peu plus tôt.
« i'm no hider » sourire carnassier qu'elle comprendra;
pointe quand même du doigt les dernières balafres en date qu'il se coltine sur le visage - juste au cas où il aurait été trop subtil. pas comme si ça arrivait souvent cela dit. « i can't picture anyone telling you to shut it and staying alive. » c'est qu'elle est coriace la minus; pas qu'un peu. c'est même plutôt triste de l'imaginer la fermer parce que quelqu'un a eu l'audace le lui demander un jour. ose pas s'aventurer sur ces pas là plus longtemps - doit pas être joyeuse, l'histoire de cette anecdote et voudrait pas retomber dans les travers de leur début de conversation; larmes dans la salle de bains, tension. loin de son œillade surprise et de son rire venant alléger un peu plus l'atmosphère de la pièce. reste un brin interdit, les épaules qui tressautent l'air de dire `i know` tout en profitant allègrement du moment. c'est qu'il avait un petit peu d'espoir de la faire changer d'avis - ou de la retarder tout du moins sauf qu'elle tient bon, sherlockette. lui rappelle que son travail ne peut pas attendre tandis que lui, si. mais combien de temps avant le prochain message? la prochaine rencontre? refuse de se montrer insistant et encore moins demandant; si elle avait voulu le revoir elle le lui aurait proposé après tout. « i mean it's your fucking job to know when someone's lying ?? » recommence à rire - se fout royalement de sa gueule. pour l'emmerder surtout parce que s'il ne veut pas s'en vanter, il sait pourtant être doué pour cacher les choses pas très jolies de sa vie; et il y en a un tas. lui-même en est le résultat. « you talked to my boss ? » avale un peu plus difficilement sa salive cette fois. merde. comme s'il avait besoin de ça. recevoir un appel des flics concernant un employé n'est jamais bon signe et s'il est pas trop con, ce fainéant se posera les bonnes questions. c'est que lui-même ne sait pas grand chose sur leif - pas faute d'avoir essayé de lui taper la causette deux ou trois fois; voire six. « you're kinda determined when you want something. » songeur de son regard à ses mots. sait pas trop quoi penser de tout ça, leif, d'autant plus lorsque l'état de leur relation demeure si floue dans l'espace temps. pas que ça le dérange - habitué à ne pas y voir clair dans le chaos de ce que veulent les femmes - mais beaucoup moins d'en avoir vraiment quelque chose à foutre. « so you know. » un peu plus plat cette fois, pas certain d'apprécier l'idée. l'a au moins eu la franchise de le lui dire et c'est un moindre mal dans la situation. c'est qu'elle ne se dévoile pas énormément sur son passé kaplan et pourtant, sans qu'il ne l'en décide, elle connaissait déjà d'importants pans du sien. passe une main dans sa barbe de trois jours avant de se lever pour se diriger vers la porte de la gamine - trois coups de forains qui font trembler la porte. « är du vaken?* » - ARGGG! NOW I AM. se tourne à nouveau vers l'inspectrice en désignant la porte d'un mouvement de bras « see? she's fine. » la porte s'ouvre dans la volée, laissant apparaître une adolescente grognon emmitouflée dans une couverture. lui qui se prend un regard glacial (pour ne pas dire haine) - jusqu'à ce qu'elle ne remarque robyn. le registre qui change instantanément, grand sourire et bras écartés pour l'accueillir avec chaleur. « thanks god, an adult with ACTUAL manners to save the day! hi! » leif qui lève les yeux au ciel en prenant appui contre un mur pour la laisser faire son numéro. « shut it. » svea qui l'imite en levant les yeux au ciel avant de prendre place juste à côté de kaplan, se servant d'ores et déjà dans la corbeille de croissants. « don't mind the grumpy one - » a déjà envie de se casser le suédois. quelle idée de merde, d'aller toquer à sa porte alors qu'elle se faisait toute petite. « what were you laughing about that loud ? are you gonna spend the day with us? » la reconnaît bien là, entre curiosité et espoir. le suédois qui préfère garder le silence pour laisser robyn - and her manners - répondre à son bon gré. après tout c'est elle qui a tenu à vérifier que svea était là et lui ne tient pas à éclater sa petite bulle bienheureuse.
(are you awake?*)
w/ @leif sundström
lui lance un regard ennuyé à ses mots, faut dire qu'il a l'air fier, leif, d'accuser les coups des autres. ferait mieux d'être un hider épisodiquement. comme lil' robyn au temps où elle fermait sa gueule quand on le lui demandait. n'ajoute rien, mastique la tartine silencieusement jusqu'à la prochaine pique de la part du géant. « you believed i was a fuckin' polygraph or what? » prend un air faussement outré face à son accusation. l'utilisation du polygraphe étant lui-même controversé, rien ne valait l'humain pour détecter un bobard dans les dires d'un suspect ou d'une victime – même si une fausse identité resterait imperceptible. il lui aurait dit qu'il s'appelait robert ou otto, elle l'aurait cru. mais fait tout de suite moins le malin, lorsqu'elle lui avoue avoir contacté son boss. elle peut comprendre, n'aurait pas apprécié non plus. « yeah but don't worry. » se contente-et-elle d'ajouter. un don't worry loin d'être ironique puisqu'elle avait pris soin de ne pas faire passer leif pour un suspect dans une quelconque embrouille. bien tout le contraire. he helped my mother and i'm eternally grateful, i would like to thank him but i don't know his name. scénario gratiné aux petits oignons, s'était faite passée pour une cop débutante gentille mais un peu greluche sur les bords. avait même emprunté le patronyme d'un de ses collègues qui l'avait regardé dépité en l'écoutant faire. and please, don't tell him i called, i don't want him to worry for nothin'. et à en croire leif, le patron avait bel et bien tenu sa langue. un « sometimes... » lointain et pensif quand il s'agit de sa propre détermination. téméraire dans sa vie professionnelle et même lorsque que quelqu'un ou quelque chose avait piqué sa curiosité. les mirettes dirigées vers le suédois; obviously hooked. pourtant l'indifférence vivace à la seconde où elle flairait le piège ou la compétition et qu'elle savait très bien qu'elle ne serait pas à la hauteur. elle gobe sa dernière bouchée au moment où leif défonce (presque) la porte de la chambre. niveau douceur on repassera. ça piaille derrière la porte et robyn se sent presque coupable, ne s'attendait pas à cette rudesse. poor svea. « yes... i see. » l'adolescente apparaît soudainement dans le cadre, remontée à bloc et il y a de quoi. « morning svea! » un peu gênée sur l'instant mais elle la rejoint pour lui offrir une accolade contre le moelleux de sa couverture. robyn lance un coup d'oeil à leif traité de grumpy one (et ça lui va bien) et elle se sent obligée de rétablir la vérité. « actually, it's my fault he woke you up. sorry. » même si la méthode utilisée n'avait pas été suggérée. maintenant assise sur le canapé pour enfiler ses chaussures, trouve la deuxième question de svea tendre. she thinks you're so cool, se souvient-elle alors qu'elle réalise qu'elle aimerait aussi passer du temps avec eux, s'ils lui laissent une petite place dans leur famille tumultueuse qu'ils forment à eux deux. « for some bullshit, pouvait pas lui dire qu'il lui avait raconté des salades, and no, i can't stay. but i'm sure next time! » si elle ne fait pas de promesse, fera en sorte que ça se réalise quand même. de nouveau armée, prête à partir pour débuter sa journée de travail, robyn se tourne vers leif. « thanks for the breakfast and you know, the good vibes and stuff. » comprendra sans doute où elle veut en venir et reste quelques secondes plantée comme une conne à le regarder. envie sincère de lui proposer de se revoir, rien que lui et elle. caprice nouveau qui entraîne une timidité malvenue et tout d’un coup, elle ne sait plus où se mettre robyn. voit svea qui grignote un croissant du coin de l’œil, ça n’aide pas. et ça serait peut-être mal interprété. « hum… see ya! » préfère la facilité de la fuite, pour ne pas sembler weird plus longtemps. les quitte à leurs occupations et descend rapidement la cage d’escaliers. espère secrètement qu’il lui écrira parce qu’elle sait déjà qu’elle n’y arrivera pas.
fin du rp.
|
|