sliding under your skin (tae jun)
L’air est différent ici. Chargé de cette essence caractéristique qui le ramène des années en arrière. Sorti tout juste du Primo Market, avec dans la main son sac de courses, le soleil est déjà sur le point de se coucher, peignant le ciel d'un rouge orangé qui lui fait ralentir le pas. C'est une certitude, il n'y a vraiment qu'à Oceanside pour avoir d'aussi beau couché de soleil. Il reprend sa route, observant curieusement les passants. Contrairement au moment de son départ, où il avait la sensation de ne plus pouvoir sortir nulle part sans se faire alpaguer et insulter, plus personne ne semble savoir qui il est. Ce qui, au final, lui convenait parfaitement. Autant il a aimé la gloire qui allait avec, autant il ne souhaite plus revivre cette descente en enfer. Cette vie est tellement différente de celle qu'il a aujourd'hui, lui semble tellement loin, qu'il a parfois l'impression qu'elle n'a pas été la sienne. C'était vraiment qu'il y a cinq ans ? Il peut sentir une vague de mélancolie l'envahir, les souvenirs émergeant dès qu'il passe devant un lieu familier. Le Thrifty où frère et sœur s'échappaient après les cours pour y déguster les meilleures glaces de la ville. Le Dusty's lorsqu'il se faisait traîner par Angel pour faire du lèche vitrine… Son humeur dégringole à la pensée de l'ancien amant, et d'un coup il n'a plus envie de rentrer chez lui pour broyer du noir comme un pauvre gars. Putain, ça fait 5 ans maintenant. Get a grip. Il passe une main sur son visage fatigué, se remet en route. À cette heure, les bars sont déjà remplis de clients de tout âge qui profitent de la fin de semaine pour décompresser. Certains sont déjà bien bourrés qu'il remarque, amusé. C'est un éclat de voix plus fort que les autres qui attire soudain son attention. En se frayant un chemin, il aperçoit alors un homme qu'il juge proche de la quarantaine, gueuler contre un jeune homme portant un masque (comment il peut porter ça sans étouffer d'ailleurs ?), parce qu'il l'aurait apparemment bousculé, étalant une partie de sa pinte de bière aux pieds de l'offusqué. Il n'a pas entendu ce qu'il s'est dit, mais d'un coup, les choses escaladent très vite. Lui et ses deux amis se lèvent, la menace suffisamment évidente pour mettre Jackson sur ses gardes. Le pauvre gosse va s'en prendre une devant tout le monde s'il n'intervient pas, c'est sûr. Mais ce dernier n'a pas l'air le moins du monde inquiet, au contraire. Wait. Est-ce que c'est un ricanement qu'il entend ? Ça suffit pour faire réagir le quadragénaire qui lève son poing sur le jeune, crachant une insulte raciste de mauvais goût, et Jackson bondit, réagissant instinctivement. – Hey! Dude! Calm the fuck down, he's just a kid. A rude one but still. Le gamin en question va peut être se sentir insulté qu'il prenne le parti de l'autre, mais il fait le choix censé pour lui éviter de se réveiller avec un cocard le lendemain. – Here, take another one for you and your mate, it's on me. Il glisse dans la main un billet à l'homme qui le prend de bonne grâce. – Hey… You seem familiar, don't I know y- Oh fuck no. Avant que l'homme ne termine sa phrase et que Jackson découvre qu'il fasse partie de ses nombreux haters, il se tourne vivement vers le jeune homme. – And you, stay out of trouble if you know what's good for you or you'll get your ass kicked some day, qu'il lâche d'un ton brusque, avant de s'en aller aussi subitement qu'il est arrivé.
la seule boutique asiatique de la ville se trouve à quelques kilomètres de chez toi, malheureusement. t'es obligé de t'y rendre pour y trouver quelques ingrédients qui te rappellent ton pays, la corée. à pieds, ç'aurait été beaucoup trop long, donc t'avais décidé de prendre ton skate, mais y'a trop de monde dans les rues, impossible de circuler, pourquoi d'ailleurs ? tu comprends pas totalement les américains et leurs habitudes pour le moment, ils parlent forts, ils boivent beaucoup et font la fête dans les bars quasiment tous les soirs. déjà que ton visage habituel est loin d'être lumineux, t'es davantage de mauvaise humeur maintenant. tu mets ta planche sous ton bras et tu enfiles ton masque et la capuche de ta veste légère, t'es habillé tout en noir, toi qui souhaite passer inaperçu c'est raté. d'ailleurs en parlant de mec bourré, ton épaule cogne dans l'un d'eux qui faisait n'importe quoi, sa pinte de bière à la main, désormais vide puisque tout le contenu avait finit par terre. t'allais repartir comme si rien ne s'était passé mais l'inconnu n'était pas de cet avis, il t'attrape par le bras et te balance quelques réprimandes qui ne te font pas sourciller, t'en a rien à foutre. tu soupires et dégage la main qui te tient en poussant cet american idiot, geste qui l'énerve encore plus, y'avait plus qu'une seule manière de te sortir de cette situation, te battre c'est ta seule manière de discuter avec ce genre de personne, alors t'étais prêt pour ce genre de situation. t'attends, tu le regardes dans les yeux avec ton calme légendaire, pourtant un petit rire se fait entendre. un autre se lève, lui aussi te cherche. « go ahead. punch. » trois mots et pourtant, tu les rends fou de rage. tu sais que t'as pas réellement le droit de te battre, en tant qu'athlète, champion, tes mains sont presque considérées comme des armes à elles seules, mais si ce sont eux qui démarrent le match, t'as bien le droit de te défendre. l'insulte raciste te fait soupirer, tu boues à l'intérieur, pourtant tu ne montres rien, mais merde, t'avais juste envie qu'il le fasse ce premier pas, pour le démolir et le laisser quasiment mort sur le bord du trottoir. mais rien ne se passe comme prévu, un autre arrive, encore plus grand que toi, il parle vite, tu comprends la moitié de la phrase. just a kid, wtf ? who ? « yo i don't need you hel- » il te coupe en reprenant la parole pour échanger ta liberté contre quelques dollars posés sur la table, pour rembourser le verre que t'as malencontreusement renversé. il essaie de t'aider mais ça t'énerve encore plus, qu'est-ce qu'il fout, et surtout, qu'est-ce qu'il te veut ? tu le regardes de haut en bas, tu fixes son visage. non, tu le connais pas, t'en es sûr et certain, pas un ancien fuck buddy, juste un inconnu qui ose te faire la morale avant de partir comme il était venu, ça t'avait fait écarquiller les yeux. la colère l'emporte, tu te mets à le suivre, il marche vite avec ses grandes jambes ce connard, t'attends qu'il y ait un peu moins de monde et tu cours un peu pour arriver à sa hauteur, tu le pousses violemment, sans gentillesse. « who do you think you are ??? » tu le pousses encore, ton accent s'entend encore plus lorsque tu parles rapidement et assez fort. t'enlèves ta capuche et ôte le masque qui recouvrait ton nez et ta bouche, t'as besoin de respirer. « fuck- you think i needed you back then ? bro, take me in a fight, i'll show you. » tu l'attrapes par le col et lui montre les crocs, comme un chien. si tu devais te réincarner, tu serais sans doute un doberman. « i was so happy to fight someone, i'm ready to broke your bones. » tu restes là, à le tenir, quasiment contre toi, sauf que y'a que de la haine dans tes yeux.
Il n'attend pas sa réaction qu'il trace déjà sa route, pressé de prendre la poudre d'escampette avant qu'un mariole ne le reconnaisse et se mette à hurler au monde entier que c'est lui, le demeuré qui leur a coûté une victoire il y a cinq ans. C'est que la rancune est tenace chez les supporters de football, son compte instagram en a fait les frais longtemps avant que ça ne finisse par se tasser. Il ne se souvient pas du nombre de commentaires et messages haineux qu'il a reçus à la suite de son incartade. People are bat shit crazy. Il marche à grandes enjambées, perdu dans ses pensées, à lister les derniers préparatifs dont il doit absolument s'occuper avant sa prise de poste dans une semaine. Il est à la fois impatient et stressé, se demandant s'il arrivera à se faire prendre au sérieux des nouvelles recrues, et si, par chance, il arrivera à marquer positivement leurs esprits. Il jette un œil en direction de l'océan, et pris d'une envie subite, bifurque directement vers la plage, décidé de se poser tranquillement sur le sable plutôt que de rentrer immédiatement. Du moins c'était le plan, avant qu'il ne sente une main le pousser dans l'dos, et découvre en se retournant vivement, qu'il s'agit du même gosse qu'il a quitté il y a quelques minutes seulement, visiblement furieux. Il n'a même pas réalisé qu'on le suivait, le militaire est vraiment à l'ouest. – who do you think you are??? – Excuse me?? Mais voilà qu'il le bouscule à nouveau, l'forcant à reculer d'un pas et lâcher son sac de courses dans le sable. What the fuck is wrong with this kid? Ce dernier retire rageusement son masque, révélant des traits jeunes, mais peut-être pas autant qu'il ne l'aurait cru. Il a l'air d'un chien enragé, prêt à lui sauter à la jugulaire. fuck- you think i needed you back then ? bro, take me in a fight, i'll show you. Fucking hell. Le jeune homme l'empoigne par le col, avec visiblement l'envie d'en découdre. Jackson a le corps tendu face à la menace, se retenant à grand peine de réagir trop brutalement en réponse. – i was so happy to fight someone, i'm ready to broke your bones. Malgré sa petite taille, il doit reconnaitre que l'inconnu en impose, et il n'a aucun mal finalement à le croire capable d'aller au bout de ses pensées. Les doigts qui entourent les poignets de l'étranger, saisis par réflexe lorsqu'il l'a attrapé, se resserrent légèrement. – Listen, I believe you, and I don't want to fight you. You can't. Il aurait de très gros ennuis si ses supérieurs apprenaient qu'il s'est battu avec un civil. – It was my bad to think you would be the one getting hurt, clearly they were the one in trouble… Il n'a aucune idée si celui qui se trouve face à lui est aussi dangereux qu'il le prétend, mais quelque chose dans son regard lui souffle qu'il vaut mieux ne pas le sous-estimer. – In any case, I'm not sorry I intervened, it was crowded and they were pissed, it would have ended badly, qu'il ajoute calmement malgré les battements rapides de son cœur dû à l'adrénaline. – From my point of view, I've kept you from spending your evening at the police station… La tension de ses doigts autour de son col se resserre, et il ajoute, aussi bien pour son bien que pour lui. – Also, assaulting a Marine will get you in far more trouble… qu'il rajoute subtilement au passage. Il ne lui a toujours pas mis son poing dans la figure, ce qui est plutôt bon signe. Finalement, après un petit silence, il finit par proposer, se surprenant lui-même. – You drink beer ? I could share… as a peace offering.
t'avais déjà complètement oublié les deux connards de plus tôt, t'étais complètement focus sur ton nouvel adversaire, ce dernier qui n'a même pas remarqué que tu le suivais, il faisait son chemin tranquillement, semblait vouloir partir sur la plage, pendant que tu bouillonnes juste derrière lui. tu le pousses, il bouge à peine, le gars ressemble au cliché de l'américain traditionnel, grand, brun, baraqué, qu'essaie de sauver le monde, mais t'as pas envie d'en faire parti, t'es pas du genre à vouloir être sauvé, tu peux le faire toi même, t'aurai pu s'il t'avait pas arrêté à temps, merde, la simple pensée de ce moment raté te fais enragé davantage, t'es incontrôlable lorsque tu l'attrapes. l'inconnu a l'air tendu, et pourtant t'as pas l'impression de l'effrayer, il a pas peur de toi - pourquoi ? il avait même osé serrer tes poignets avec ses grandes mains, ce qui t'avais fait baisser les yeux un instant avant de lui faire face de nouveau, t'essaies de pas faire voir mais tu détestes ça, « don't touch me... » que tu prononces tout bas, comme si tu voulais que seul lui l'entende, être touché c'est pas ton truc, excepté dans les moments opportun, sauf que là ça te déstabilise peut-être un peu, mais tu le lâches pas, au contraire, tu resserres l'emprise que t'as sur son col lorsqu'il commence à parler dans son américain parfait, contrairement à toi où l'on peut entendre encore quelques fausses notes coréennes. « don't care you don't wan't to fight. I DO. » tu comprends pas comment il arrive à garder autant son calme, cet inconnu, sûrement pour avoir le dessus sur toi, et ça t'emmerde, il pourrait pas aller dans ton sens un peu, porter le premier coup pour que tu puisses y aller à ton tour, t'as l'impression qu'il se retient pourtant, comme s'il le voulait mais que quelque chose le retient, tu sais très bien que t'as pas le droit de te battre à tout va non plus, d'après ton coach faut faire profil bas lorsqu'on est un athlète, éviter de passer dans la presse à scandale parce que t'as tabassé quelqu'un sous prétexte qu'il t'a un peu insulté, lui c'est ta fierté qu'il a blessé, et t'as du mal à t'en remettre. « if you're trying to save everyone, just stop it, you're not a fucking hero... you ruined my night. fuck. let me, at least punch your pretty perfect face. » tu le lâche, le poussant à la fois tout en reculant de quelques pas, tes mains tatouées finissent dans tes poches après avoir frotté tes poignets quelques secondes mais comme enlever la trace imaginaire de ses mains sur ta peau. « you'll look cooler with scars. » la pression commençait à redescendre, les mots que tu prononçais étaient surtout pour voir sa réaction plutôt que pour te battre réellement, tu voulais juste rentrer chez toi plutôt que de parler à un mec que tu connais même pas, même si t'as jamais autant discuté avec quelqu'un depuis les six derniers mois où t'as atterri ici. « marine... what ? » t'es vraiment pas encore assez calé en anglais pour connaître tous les mots de vocabulaire, parfois t'es obligé de sortir ton traducteur sur ton téléphone pour vérifier le sens d'un mot, ce que t'es en train de faire actuellement. t'es étonné de voir le résultat, « ohhh a soldier !! so you know how to fight ! » t'as toujours bien aimé les soldats, si t'étais pas devenu boxeur pro, tu te serais sans doute engagé dans l'armée coréenne, alors quand il te propose d'aller boire une bière, tu hésites et tu fixe le sac qu'il avait laissé tomber par terre quelques minutes plus tôt. tu réfléchis un court instant et passe à côté de lui, lui mettant un coup d'épaule, tu te baisses et ramasse ledit sac plein de bières. tout en le fixant tu continues le chemin qu'il avait entamé et puis tu te retournes vers lui, sourcils froncés, toujours cet air de chien méchant sur la gueule. « if you're not coming i'll drink all the beers. » t'en prends d'ailleurs une et l'ouvre dans la foulée, ayant été secouée par l'altercation, elle explose presque dans ta main et tu essaies de contenir ce qui sors en pourtant la mousse à ta bouche, ce qui n'aide pas, pas mal de liquide se repend sur ta main, par terre, et sur tes fringues, ça te fait jurer dans ta langue maternelle, « 씨발 !!! (fuck) »
fuck. let me, at least punch your pretty perfect face. La belle et parfaite gueule n'a pas l'occasion de se questionner sur l'étrange compliment que déjà ce dernier rompt le contact, le repoussant avec force. Jackson le relâche aussitôt, mains en l'air pour signifier qu'il ne cherche pas à envenimer la situation. What a strange and aggressive fellow. Il ne sait pas ce qu'il s'est passé durant sa journée pour avoir autant le besoin de se défouler, mais Jackson comprend le sentiment. Si ses années à l'armée n'avaient pas recadré son impulsivité, il en serait peut-être à se rouler dans le sable avec l'étranger. Maintenant que ce dernier a reculé, Jackson peut relever des détails auxquels il n'avait pas particulièrement fait attention jusqu'ici. Et ce qui le frappe en premier, et il s'étonne de ne pas l'avoir déjà remarqué, sont ses tatouages au niveau du cou qui disparaissent sous l'col de son t-shirt, sur ses mains aussi, et ça laisse deviner que sous cette veste en cuir se dissimulent bien plus encore. you'll look cooler with scars. Cette remarque arrache un bref rire au soldat. – I would prefer if my face stay pretty perfect thank you, qu'il renvoie sans vergogne d'un petit sourire arrogant, laissant entrevoir une dentition éclatante. L'atmosphère chargée d'animosité semble s'être allégée, et Jackson relâche sa garde, son instinct lui soufflant que le pire a été évité. Il réalise que le jeune homme semble avoir quelques difficultés à comprendre, et Jackson n'a pas vraiment ralenti son flot de paroles, n'ayant pas songé à la barrière de la langue. Mais lorsqu'il va pour donner un synonyme afin de lui expliquer, il le voit sortir son téléphone et taper furieusement sur son clavier. Intrigué, il attend et rit en l'entendant s'exclamer. – I'm not too bad I guess… Doesn't mean we will! Qu'il précise d'un ton qui se veut autoritaire mais qu'il atténue d'un léger sourire amusé.
Le Marine l'a proposé en signe de paix mais il ne pensait pas vraiment que ce dernier accepterait sa proposition de boire avec lui. Alors il est surpris de le voir le dépasser, non sans un coup d'épaule gratuit qui le fait sourire et rouler des yeux, attrapant le sac de courses au sol pour s'éloigner de plusieurs pas. C'est lorsqu'il se retourne avec la menace de vider son stock que Jackson finit par lui emboîter le pas, divertit par la situation. Finalement, la soirée se révèle bien plus intéressante que prévu. Le regard glisse discrètement le long de la silhouette, admire les contours plutôt robustes de l'asiatique, se demandant brièvement s'il passe son temps à la salle pour avoir un tel physique. Il peut sentir sa bouche s'assécher alors que le fil de ses pensées prend une tout autre tournure, et détourne le regard avant d'être pris en flagrant délit, n’ayant pas particulièrement envie de se prendre son poing dans la gueule parce qu'il trouverait son regard déplacé. Il glisse une main dans ses cheveux pour les ébouriffer, un brin frustré. Faut vraiment qu'il baise un coup. De son côté, le brun n'a pas l'air de se douter des pensées impies traversant l'esprit de son voisin, plus préoccupé par la bière qui explose dans sa main. Il assiste à la scène d'un petit sourire moqueur, attrapant à son tour une bière pour s'installer dans le sable encore tiède. Il s'empêche de regarder avec insistance la pomme d'Adam du brun ou la bière qui dégouline le long de son menton pour ouvrir sa propre bière. La sienne ne l’épargne pas plus, mais Jackson éloigne la bouteille pour éviter le même sort. Il tourne son visage vers son voisin qui a fini par s'asseoir, portant la bouteille à ses lèvres pour boire une première longue gorgée. Jackson est intrigué à son sujet, alors il fait attention à énoncer clairement chaque mot pour qu’il puisse le comprendre lorsqu'il prend la parole. – So where are you from? What brings you to Oceanside? Il n’est clairement pas d’ici, et ça le rend curieux de savoir pourquoi il a fini par s’installer dans le coin. Du moins s’il y vit, ça se trouve il n’est que de passage. – I’m Jackson by the way. What can I call you?
il est étrange cet américain, il aurait pu continuer son chemin et t'ignorer une fois que tu l'as lâché, mais non, il préfère continuer la conversation, ça t'intrigue mais ça te rend méfiant aussi, tu sais pas ce qu'il te veut, comme s'il attendait que tu baisses ta garde pour te planter un couteau dans le dos, tu fais vraiment confiance à personne et encore moins aux inconnus, alors tu restes sur tes gardes, même si la pression est retombée, t'es prêt à toute éventualité et s'il te cherche, tes poings seront là pour te défendre. tu le regardes mal, à force c'est devenu ton regard naturel, surtout lorsque le brun se met à rire dans une situation qui ne s'y prêt pas forcément, il te fait même arquer un sourcil. « nobody said that you were pretty perfect. » si absolument que tu venais de le dire, mais c'était du sarcasme... enfin ça c'est ce que tu pensais, mais en regardant de plus près et plus attentivement, il est totalement ton type. t'en croises beaucoup des américains depuis que t'es ici, faut dire que c'est le bon pays pour ça, comme pas mal de monde t'as déjà fantasmé à l'idée de te taper un mec du pays de l'oncle sam, en corée c'était compliqué d'en trouver, même sur tinder, alors que là ils sont tous servis sur un plateau. mais cette idée ne te plait pas, tu fais claquer ta langue, mécontent d'y avoir pensé. « why are you laughing so much? i'm really going to broke your nose. » vraiment, t'as l'impression qu'il te cherche, avec ses dents parfaites là, il se prend pour qui lui, ça te tape sur le système, t'en mords doucement l'intérieur de ta joue pour pas céder à la tentation de l'attaquer.
tu l'avais menacé pour qu'il te suive, tu pensais vraiment réussir à le faire fuir cette fois ci mais il a l'air entêté, au moins autant que toi, comme s'il ne pouvait pas perdre ce petit jeu entre vous et qu'il veut que se soit toi qui parte en premier, mais ça sera pas le cas, tu le laissera jamais gagner. alors après avoir renversé presque la moitié de la canette de bière sur toi, tu décides de t'installer dans le sable, tu t'agenouilles en repliant tes jambes en dessus de tes cuisses, tu poses tes fesses dessus et comme ça, t'es confortablement assis. t'en profite pour retirer ta veste qui empeste maintenant l'alcool, ton t-shirt à manche courte laisse apparaitre les nombreux tatouages sur tes bras, que t'aimes pas trop montrer habituellement, mais t'as pas envie de rester tremper non plus. tu relèves soudain la tête pour porter attention à l'autre et tu t'aperçois qu'il détourne le regard pile à ce moment là, what ? tu te fais sûrement des idées... c'est à ton tour de le dévisager, pendant qu'il ouvre sa bière, ton regard perçant se perd sur le visage du brun, tu te demandes quel âge il a, ce qu'il fait dans la vie, il te l'a dit plus tôt, un marine. ça se voit qu'il fait du sport, de la musculation, maintenant que t'y prête attention, ses bras sont plus gros que les tiens, ça te fait déglutir d'envie, il aurait sûrement été un adversaire intéressant à écraser. s'il faisait de la boxe, il ferait sûrement parti des heavyweight, tandis que toi t'es parmi les poids plumes. tes yeux descendent sur ses bras et tes hanches s'avancent un peu, ta main attrape l'un des biceps du brun pour le tâter sans avoir honte, tu te remets ensuite correctement, comme si rien ne s'était passé, pour répondre à ses questions. « why are you talking like i'm stupid ? you don't have to say each words like that. i. understand. you. bastard. » il réussit quand même à t'extirper un petit sourire narquois, la situation est plutôt amusante ou c'est peut-être la bière qui fait ça, cette dernière que tu finis d'une traite avant d'en prendre une autre. « i'm from south korea. and i'm here since spring, for my work. and you? let me guess... you're a full american soldier. wow. » tu fais semblant d'être impressionné, mais c'est très cliché comme profil, t'avais entendu dire que les américains, après le lycée, avaient deux choix, s'engager dans l'armée ou continuer leurs études hors de prix, faut croire que ton acolyte a choisi le premier. « ok soldier jack. you can call me jun. » tu bois encore une bonne gorgée tandis que tes yeux sont plongés dans les siens, tu lui fais un clin d'œil, pour voir, si ça lui plait pas que tu lui fasses des avances, peut-être que ça pourrait mener à un combat, mais s'il va dans ton sens ça mènera à autre chose, win-win situation.
C'est difficile de le prendre au sérieux lorsqu'il menace de lui refaire le portrait toutes les deux minutes, alors malgré la nouvelle menace réitérée, il cache difficilement son amusement. Jackson le regarde s'installer, retirer sa veste. Sa bouche s'assèche, son regard s'attarde sur les bras nus, entièrement recouverts de tatouages comme il l'avait deviné un peu plus tôt. Le brun tourne son visage vers lui, et Jackson fait mine de s'intéresser à sa bière, portant la bouteille à ses lèvres pour cacher son embarras, honteux de la direction qu'ont pris ses pensées. Il ne s'attendait pas, alors qu'il tente de faire la conversation, sentir soudain les doigts de son voisin palper son biceps. What the? Jackson tourne un visage surpris vers le jeune homme qui s'est déjà écarté, et ne donne pas plus d'informations. – Are you alright lad? Qu'il demande en rigolant à moitié tant la situation lui paraît invraisemblable. Quoi, il voulait voir s'il aurait pu faire un bon combattant ? Ça ne le surprendrait pas de sa part, alors qu'il ne le connaît littéralement que depuis quelques minutes. Il se retient de rouler des yeux au ciel face à l'agressivité constante de son voisin. Mais contre toute attente, tu vois un petit sourire fleurir sur ses lèvres, et son regard s'appesantit dessus malgré lui avec la pensée que c'est bien dommage qu'il ne sourit pas souvent. i'm from south korea. and i'm here since spring, for my work. and you? let me guess... you're a full american soldier. wow. Jackson ne se vexe pas vraiment au sarcasme éhonté du coréen, c'est sûr que ça n'a rien d'original. Ce n'est pas vraiment la carrière qu'il s'imaginait également lorsqu'il était encore adolescent. Lui, c'est le football et uniquement ça qu'il désirait par-dessus tout. Sauf que comme tout ce qu'il a pu désirer dans sa vie, rien ne s'est passé comme prévu. ok soldier jack. you can call me jun. Le clin d'œil amical le surprend, mais Jackson lui retourne un sourire, levant sa bouteille. – Well then nice to meet you Jun. Il termine le fond de sa bière, déposant le cadavre dans le sac plastique vide. Prenant exemple sur son compagnon, il se débarrasse de sa veste, la température suffisamment douce pour ne pas prendre froid. Il attrape une bière à son tour, la décapsule et boit, tournant son visage sur son voisin silencieux. Celui-ci le regarde déjà, avec une intensité qui le rend soudain conscient de sa propre personne. Il avale de travers, tousse dans le creux de son bras, sentant ses joues le brûler d'embarras. Il se racle la gorge, tentant de reprendre la discussion. – So Jun… You said you were here for work? What do you do then?... Apart from assaulting all passers-by... qu'il ajoute d'un ton taquin.
tu vois que jackson tente de calmer ses rires intempestifs suite à ton énième menace. ton caractère de merde, ça en a déjà fait fuir plus d'un, alors pourquoi lui il te résiste? ça t'énerve, tu comprends pas pourquoi il reste alors que tout fait tout pour qu'il s'en aille, ton comportement d'autodestruction de toutes les relations, parce que t'as pas envie de mettre un pied dans ce genre de chose, t'as pas envie de t'attacher, la souffrance tu préfères maintenant la donner, avec tes poings souvent, plutôt que de la recevoir. t'avais glissé ta main sur son bras et tes yeux sur ses mains, cette dernières semblaient avoir été utilisées aussi, c'est normal pour un soldat, ils devaient être ferme, ses doigts, la rugosité de sa peau sur la tienne... outch. tu mords l'intérieur de ta joue pour ne pas que tes pensées s'éternisent là dessus, tes pupilles remontent vers celles de l'américain qui détourne le regard au même moment, ça te fait pencher un peu la tête, tu t'interroges tandis qu'il te demande si tout va bien. « yeah. what about you? don't be shy. your arms are big. impressive. » il doit souvent aller à la salle de sport pour en avoir des comme ça, t'as toujours aimé les gros muscles, les abdos bien saillants et les gros bras, les mecs qui pourraient t'étaler avec un peu d'entrain, t'en rencontre pas beaucoup des comme ça alors autant en profiter un peu. tu te mords une seconde fois, mais la lèvre inférieure cette fois-ci, le regard acéré sur le corps de l'américain, comme si t'allais le bouffer, comme une bête sauvage. « i'm thirsty. » ça ce que tu te disais dans ta tête, sauf que c'est sorti, comme ça, sans que t'en rendes vraiment compte, alors tu sers fortement la bière que t'as dans la main et tu finis celle-ci d'une traite, tu tousses un peu, ça pique ta langue. t'as un peu la tête qui tourne après ça, t'imagines que boire deux bières à quelques minutes d'intervalles c'est pas forcément une bonne idée, tu commences à sentir la chaleur de l'alcool qui monte sur tes joues, un sourire constent apparait alors sur tes lèvres et tu te moques même ouvertement de lui lorsqu'il s'étouffe avec sa bière. « i'm an athlete, i boxe other guys for a living. » il s'essaie dans la taquinerie avec toi, ce qui ne fait que t'énerver un peu plus, t'es mélangé entre avoir envie de le frapper de tout en être et tout autre chose. tu l'attrapes de nouveau par le col ce qui te fait te redresser devant lui, tout en restant à genoux. « i wasn't assaulting them, but i will do you if you don't stop talking about those men. » t'es totalement tendu, et pourtant tu lui parles tout doucement, le calme avant la tempête. s'il a envie de t'embêter alors pourquoi ne pas faire de même? tu continues de le tenir fermement tandis que tu bouges tes jambes pour venir t'assoir sur lui, tu le forces à s'allonger dans le sable, en dessous de toi, tandis que t'es là, sur lui, le regardant de haut avec un sourire satisfait, narquois. « do you think i look good, mister jack-son ? » tu finis par le lâcher après ça, tu viens saisir ton t-shirt pour le remuer un peu, t'as chaud, trop chaud.
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