Change — Lotte
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Change — Lotte

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Change — Lotte 2KFcyjr6_o
「 Change 」
∙ feat. @Lotte Henkins ; 9 Novembre 2006 ∙
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“ I WATCHED A CHANGE IN YOU
IT’S LIKE YOU NEVER HAD WINGS
NOW YOU FEEL SO ALIVE
I WATCHED YOU CHANGE ”
tw: érotisme implicite

outfit | salle | setlist | 18:45 - Il est arrivé quinze minutes en avance devant chez Blondie, mais lui dire maintenant ça serait se montrer un peu trop investi, alors il attend dans sa Nissan Sentra grise de 2003. Loin d’être la caisse de ses rêves, il l’avait achetée d’occasion juste pour les situations nécessitant d’avoir autre chose que sa bécane. Et bien évidemment, il avait dû se démerder avec ce qu’il a parce que les vieux étaient trop occupés à raquer pour les études de leurs filles. Enfin, plus une que l’autre.
Mais malgré tout, elle est bien confortable et fiable, sa caisse, il s’y était attaché. Le dernier album des Deftones tourne dans l’autoradio - histoire de se mettre dans le bain pour le concert. Il contemple les feuilles orangées valsant doucement, tombant sur le béton mouillé des rues de Peacock. Il triture ses doigts de ses dents, un peu nerveux. Als avaient une heure et demi de route à faire jusqu’à Los Angeles. Une heure et demi à être juste eux deux, dans l’étroitesse d’une voiture. Tant de minutes de vide à combler, tant de risques de glisser sur un terrain trop personnel.

Il s’est fait beau pour l’occasion. Pour le concert. Pas pour Blondie. Archi pas pour elle, qu’il était allé chez le barbier rafraîchir le dégradé de sa jarhead, qu’il avait sorti quelques bagues argentées de son tiroir. C’est juste qu’il ne peut pas en porter avec son travail, alors il en profite le week-end. Il regarde l’heure sur le tableau de bord - 18:59. Il sort son téléphone coulissant et lui envoie “Im outside. Grey Nissan”.

Il la voit sortir, et son cœur rate un battement. Whoah, il l’avait jamais vue aussi apprêtée en dehors de leurs séances. Il la laisse monter, la regarde de haut en bas en rentrant sa lèvre sous ses incisives. « Well shit, Blondie. Someone waiting for you in LA? » une once d’appréhension, d’insécurité. Peut-être que c’est le cas, qu’elle ne lui a pas dit. Peut-être que c’est la première fois qu’il la voit si apprêtée parce qu’elle veut profiter de son taxi gratuit pour aller chauffer des beaux mecs de la ville. Qu’est-ce qu’il en sait.
Quand il avait vu l’annonce du concert des Deftones à LA, il n’y avait qu’une personne qui lui était venue à l’esprit. Faut dire que plusieurs de leurs chansons n’étaient plus qu’associées à sa Dolly. Étaient devenues des moyens d’être avec elle, les soirs de semaine, seul dans son lit. Juste lui, la pénombre et les courbes porcelaine qui dansent dans son esprit. C’est pour ça qu’il avait pris deux places - sans lui dire. Feignant l’avoir prise pour un pote qui l’aurait lâché. Mais Blondie avait apparemment déjà une place, elle aussi. Ça l’étonnerait qu’elle avait prévu d’y aller seule. Sûrement qu’elle avait des potes qui l’attendaient là-bas. Peut-être des potes mecs. Peut-être plus que des potes.

Il balaye tout ça de son esprit, tourne la clé du contact et démarre.
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「 Change 」
∙ feat. @Zusman Feld ; 9 Novembre 2006 ∙
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tw: mention de sexe

outfit | A peine rentrée des cours que Lotte se précipita dans la douche. Le timing été serré mais tenable si elle ne perdait pas de temps. L'eau était encore froide quand elle se mit sous le jet, sautillant dans sa baignoire pour se réchauffer - réflexe complètement absurde. Elle se doucha le plus vite possible, effaçant les traces d'encre sur sa main gauche. Rapidement, elle sortit de la douche pour se préparer. Elle n'avait que vingt cinq minutes devant elle pour se préparer. Alors qu'elle s'ennuyait, elle ne put s'empêcher de se regarder dans la glace, observant l'arc en ciel de ses bleus et les traces de griffes encore visible dans son dos. Sa mère avait remarqué une trace de griffe sur une de ses épaules, Lotte avait prétexté s'être remise à se gratter. Dernière année trop stressante, stage au cabinet trop intense, il y avait assez d'excuses pour justifier ce mensonge - car il aurait pu être la vérité. Si Zeus ne lui infligeait pas ses marques, c'est elle qui le ferait elle-même dans son sommeil. Lotte se ressaisit, elle venait de perdre trois minutes à s'inspecter. Elle se dirigea vers la chambre, cherchant ce qu'elle allait mettre. Plusieurs tenues se retrouvèrent sur son lit mais aucune ne lui donnait envie. A croire qu'elle n'avait vraiment rien à se mettre. Elle aurait pu remettre son jean noir mais elle avait envie d'autre chose ce soir. Jusqu'à ce qu'elle la trouva, sa jupe rayée verte. Tenue qu'elle n'osait pas trop portée en concert. Une femme seule n'est pas toujours en sécurité alors avec une jupe, elle craignait d'attirer les mains baladeuses que le miel attire les mouches. Charge mentale des femmes, se demander si ce qu'on porte peut nous mettre en danger. Mais ce soir, elle sourit en se disant qu'elle n'était pas seule. Que le dieu de l'Olympe veillerait sur elle. Pensée qu'elle chassa très vite quand elle se rendit compte que son coeur battait plus fort qu'il ne devrait.

Un coup d'oeil au téléphone, plus que dix minutes. Retour à la salle de bain pour se maquiller. Comme à chaque fois devant son miroir, la blonde se demandait bien pourquoi elle faisait ça. Elle n'arriverait à rattraper ce que la nature ne lui avait donné. Vanité mal placée, pression de la société. Vu le peu de temps de qu'elle avait devant elle, elle se contenta d'unifier son teint, un coup de mascara et de rouge à lèvres et c'était bon. Elle ébouriffait ses cheveux quand elle entendit son téléphone sonnait. Il était déjà en bas, elle était pas à l'avance. Tant pis, elle ne contenterait de sa tête comme ça. Elle tapa un simple "Coming" sur les touches de son téléphone avant de fermer le clapet. En prenant son perfecto, elle vérifie qu'elle n'a rien oublié avant de se dépêcher à quitter son immeuble. Elle repère sans trop de mal la Nissan grise, miracle, elle qui n'y connait rien en voiture. Elle le salua en montant à l'intérieur et elle ne s'attendait absolument pas à sa réflexion. "Yeah, Chino Moreno obviously. He doesn't know yet but I'm the love of his life." ironisa t'elle avec un grand sourire. Mais non il n'y avait personne qui ne l'attendait à LA, comme il n'y avait personne qui l'attendait à Oceanside. Ça peut sembler triste au premier abord mais Lotte n'avait jamais vraiment réussi à avoir de relations longues, elle n'avait même pas souvenir d'avoir fêté un anniversaire avec quelqu'un. Mais elle sentit tout de même la douleur se propager dans sa poitrine. Elle aurait bien voulu que quelqu'un l'attente ici, qu'un brun la voit un peu différemment.

Elle balaya ses pensées absurdes quand il démarra. Pour ne pas laisser un silence trop pesant s'installer, Lotte le remercia "Thanks for the drive by the way and if you need, I can drive on the way back." Elle savait déjà très bien qu'il ne serait pas question qui lui laisse le volant. Elle sourit en se disant qu'elle le connaissait déjà trop bien, il ne pourrait pas laisser une nana conduire sa caisse, fallait pas déconner quand même. C'était sa caisse, si elle voulait conduire elle n'avait qu'à prendre la sienne. Elle regarda par la fenêtre, regardant Oceanside défiler sous ses yeux, laissant place ensuite à l'autoroute qui les amènerait directement à LA. "You do that often ? Take your fuck buddy to a concert ?" Pour la première fois depuis deux mois qu'ils se fréquentaient, ils se voyaient pour autre chose que du sexe. Lotte venait de le remarquer, c'était un peu étrange d'ailleurs. Deux mois qu'ils se voyaient et ne connaissaient même pas leur prénom, deux mois qu'ils se voyaient et ils ne connaissaient rien l'un de l'autre. Par désintérêt, par besoin de garder de la distance entre eux car ils n'était là que pour ça, pour le besoin physique. Rien de plus. Mais 1h30 de route, c'est long quand on a pas grand chose à se dire. Lotte le savait, il faudrait combler les blancs jusqu'aux portes de la salle de concert.


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tw: appelation homophobe, drogues, masculinité toxique, misogynie, mentions : drogues, infidèlité, vulgarité

outfit | salle | setlist | Elle rigole, il croit. Pas vrai ? Pas lui, en tout cas. Il fronce légèrement les sourcils, un peu de confusion, beaucoup de jalousie. Elle est peut-être sérieuse, ça serait pas la première fois qu’il s’embourbe dans les pattes d’une groupie fuyant ses bras pour les lits de divers zicos. Pfouah, c’te fille… la pire relation de sa vie. Une tornade qui l’avait laissé échoué comme une épave rouillée en bord de plage. Ça va que ses potes avaient été là pour lui, vu les sérieux problèmes d’alcool qu’il avait, les drogues de plus en plus dures qu’il touchait. Ça allait vachement mieux depuis. Mais réside encore en lui cette angoisse de voir un énième femme lui filer entre les doigts, partir pour un autre. Pour un mec plus beau, plus viril, plus charismatique, plus courageux… qu’importe quel nouvel adjectif que Blondie pourrait lui trouver. « … Didn’t take you for a groupie. » il aurait préféré se taire, mais le seum s’était échappé de sa bouche.

Son remerciement lui fait réellement plaisir. Ça mets une certaine chaleur dans sa cage thoracique, quand elle est soulagée, réjouie, surtout quand c’est de par quelque chose qu’il peut lui apporter.
Est-ce qu’il y a d’autres gens, qui lui font ça ?
Putain, merde, nan. Il en veut pas, de cette p’tite voix de merde. Il avait réussi à s’en défaire depuis Lena, depuis qu’il était devenu un caïd bien trop au-dessus de ce genre de niaiseries. Ça l’fait chier, d’avoir ça en tête, il va falloir qu’il se défasse de ça s’il veut profiter du concert.
C’est alors qu’il essaye d’étouffer la voix chiante dans sa tête qu’elle lui propose de conduire pour le retour. « No way I’m letting you at the wheel, lady. » Bien sûr qu’il allait faire sa remarque misogyne, mais cette fois-ci, il y a une petite touche de seum en plus de sa masculinité fragile. Ton un chouïa plus agressif que la flegme patriarche de d’habitude. Il s’en rend compte, se sent mal, a presque envie de s’excuser. Mais faire ça ça serait être une grosse sissy, puis il a aucune raison de s’excuser, non ? C’est Zeus après tout, être agressif, c’est ce qui le définit.  « But you can ride me later if you’d like. » elle devra se contenter de ça comme tentative complètement bancale et graveleuse et de se rattraper.

À sa question, il buggue un peu en entendant fuck buddy. C’est la première fois que l’un des deux met des mots sur la nature de leur relation. Il ne sait même pas quoi lui répondre, en vrai.
Est-ce qu’elle a quelqu’un d’autre, autre que lui, son “fuck buddy” ? Est-ce qu’il est le plan cul à côté d’une idylle parfaite ? Est-ce que quelqu’un d’autre l’emmène en dates, quand als ne se voient pas ?
Putain, mais que ça s’arrête ! Il fait de son mieux pour ne pas avoir l’air plus bougon que d’habitude. « No. » il est tellement parasité par la jalousie, il ne réfléchit même pas à comment pourrait être interprétée sa réponse. « Do you follow your fuck buddies to concerts often? » il pose la question simplement pour jouer, renvoyer la balle, rien d’autre, évidemment.
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tw: aucun

outfit | Blague qui tombe à l'eau, Lotte ne pensait pas qu'il la prendrait au sérieux sur cette histoire avec le chanteur de Deftones. "You were right I'm not. It's not my type to throw on stage my panties." C'était bien un truc que Lotte ne comprenait pas. Que l'on soit fascinée pour une personne pour son talent, pour son art et, aller même, pour son physique, elle pouvait complètement comprendre, c'est le principe même d'un fan. Mais de là à être une groupie complètement gaga d'une célébrité, à tout faire pour la rencontrer ou pire se donner complètement à la personne, ça la dépassait. "It's definitely not the reason why I'm wearing a skirt." se sentit elle obligée d'ajouter. En vrai si elle avait choisi sa jupe, ce n'était clairement pas pour plaire aux autres. Sa réponse officielle serait juste qu'elle avait envie de porter pour se faire plaisir à elle et à personne d'autre. L'autre raison qu'elle ne veut pas avouer - même à elle même - c'est qu'elle avait envie de paraitre plus féminine, jolie, attirante - rayez les mentions inutiles - pour lui. Que pour cette sortie à deux - et pas de couple -, il la voit un peu différemment. Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle cherche en réalité, elle n'arrive pas à mettre de mot. Peut être simplement de croire que ce jeu peut être autre chose qu'une illusion. Ou alors c'était illusoire de croire qu'il pouvait en être autrement.

Ca n'avait pas manqué, il ne lui laisserait pas le volant. Elle ne put s'empêcher de rire à sa remarque. Trop prévisible comme réponse et pourtant en soit, elle pouvait le comprendre. Personne ne se mettait derrière le volant de la Ford Sierra, elle répétait toujours à ses amis my car, my rules. Il faut surtout avouer que ce tas de ferrailles avait été mis en circulation la même année que la naissance de Lotte, elle commençait un peu à dater. Elle leva les yeux à sa remarque suivante, celle là, elle ne s'y attendait pas par contre. Pourtant, elle commençait à le connaitre mais clairement pas suffisamment. Il avait une capacité à rappeler qu'ils ne se voyaient que pour ça assez impressionnante. "Oh that's the way I have to thank you properly, right ?" Au fond, Lotte espérait le détendre un peu, avec toujours son air fermé, renfrogné. Elle commençait à se demander s'il avait appris à sourire un jour.

Dans le ton de sa réponse à la question de Lotte, elle crut imaginer ses mâchoires roulées sous sa peau. Sujet sensible, peut être qu'elle était allée trop loin. Après tout, ça ne la regardait pas ce qu'il faisait ou non avec les autres. Elle regarda le paysage défilé, s'en voulant d'avoir très certainement dépassée les bornes, de s'être un peu trop intéressée à ce qu'il faisait quand ils ne se voyaient pas. Il était complètement libre de faire ce qu'il voulait. Alors pourquoi son coeur s'était emballé au son de sa voix ? A entendre les graves raisonnaient dans l'habitacle, à cette illusion éphémère qu'elle était peut être la seule à qui il proposait quelque chose de plus ? Mais quand il lui posa la question en retour, elle fut presque soulagée, rassurée qu'elle avait finalement pas dépassé les bornes."No. Usually, I only go with my friends." Mais à vrai dire elle ne savait pas s'ils pouvaient s'appeler comme ça. Des amis. Théoriquement ses amis connaissent davantage son prénom que son corps. "So first time for both of us. I thought you used to do that more often. With your ex or others buddies." Elle avait l'impression qu'il était plutôt habitué au concept des sexfriend, à n'avoir aucun sentiment, juste se voir quand on a le temps, qu'on a besoin, qu'on a envie. Elle essaya de retenir la petite voix dans sa tête qui voulait lui faire croire qu'elle était spéciale, unique. Elle savait qu'elle ne l'était pas, pourquoi le serait elle de toute façon ?


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tw: mention de sexe/bdsm, misogynie, propos psychophobes

outfit | salle | setlist | Elle lui répond, et ça le soulage. Il y a une honnêteté brute dans sa voix, bien différente de quand elle se montre volatile, quand elle use de ses fins mots pour se faufiler hors des terrains qu’elle ne veut pas aborder. Ici, elle est bien ancrée dans ses mots, avec lui. Ce sentiment de certitude qu’elle fait naître en lui, dans cet espace, il a l’impression qu’als l’ont déjà vécu ensemble. Peut-être pas de cette manière, mais cette conviction dans ses tripes, ce relâchement dans son corps en sa présence, il a déjà connu. Il arrive pas à mettre le doigt dessus, pas encore.
Confiance totale en ses mots. Elle est la première qui lui fait ça. Dont il ne doute pas une seconde des paroles - il a l’impression qu’elle serait incapable de mentir même si elle le voulait. Jouer sur les faits, ne pas en mentionner, utiliser ce qu’elle a à son avantage, oui. Mais prononcer ce qu’elle ne pense pas, il ignore pourquoi, mais la sent incpable d’une chose pareille. Bien tout son inverse, lui et toute sa parade qui n’est que mensonge. À se demander ce qu’elle lui trouve.

Il lui fait confiance. C’est la chose la plus intime qu’il serait à même d’avouer à son propos. Et il sait que c’est réciproque. Elle le laisse pénétrer, malmener son corps - sous ses conditions certes, mais tout de même. Il restait bien plus fort qu’elle, physiquement, du moins - mentalement, il la sait bien plus que lui. Elle aurait toutes les raisons de craindre qu’il ne profite de sa position de pouvoir sur elle, pendant leurs jeux. Mais non, elle lui fait confiance avec son corps et d’une certaine manière, avec sa vie. Assez pour suivre un gars dont elle connaît même pas le nom dans sa caisse pour se barrer à 2h de sa ville.
Ses épaules se détendent. Whoah, ouais. Calmos, mec. Putain, elle a un de ces pouvoirs sur lui cette nana, c’est dingue.

Il se contente de répondre en claquant de la joue* et en ajoutant « Attagirl. » quand elle rebondit sur sa remarque graveleuse. Il ricane. « Shit, you got friends? » il se permet de charrier. C’est qu’il l’avait vue seule la première fois qu’als se sont rencontræs il y a deux mois, et que les quelques fois où als se sont revu'es en soirée, elle ne semblait pas connaître grand monde, en tout cas pas de manière proche. Il se demandait bien qui étaient ses ami’es, à Blondie. Qu’est-ce qu’elle faisait dans sa vie, quand elle n’était pas dans des concerts ou en train de jouer au chat et à la souris dans son appartement.
*le bruit là qu’on fait pour appeler les animaux souvent, j’ai aucune idée du mot mdr :’)

« Oh, I do. » il affirme, alors qu’als commencent à sortir d’Oceanside. Première fois pour eux, en effet. « Me and the guys go to LA or San Diego for concerts quite often. » il glousse, le regard nostalgique et affectueux sur la route. « Usually ends up in a mess, though. » Il rejoignent le périphérique. « With my ex too. » ses sourcils reprennent leur position habituelle, peut-être un peu plus tristes que d’habitude. « Big Deftones fan, she was. Big fucking wretch, also. » avec les yeux perdus dans le paysage, les automatismes inconscients le laissant rouler, Zusman se montrait généralement assez bavard, une fois en voiture. Il soupire silencieusement. Un peu trop lourd comme sujet, cette fille. Encore un peu trop aigre, le goût qu’elle a laissé en lui. Alors il essaye d’alléger de la seule manière qu’il connaît : « Thank god the crazy ones are good in bed. » en étant problématique.
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outfit | En quelques secondes, l'ambiance dans la voiture avait radicalement changé. Lotte avait pris le temps comme de le rassurer sur ses propos. Si toute la route se faisait dans cette atmosphère un peu lourde et tendue, ça allait être très très long - et pour ne pas dire que ça allait gâcher la soirée. Mais la blonde ne s'attendait absolument pas à ce qu'il la charrie ainsi. Il a une répartie qui fait rire Lotte. Quand il se lâche un peu, elle ne pouvait qu'apprécier le personnage. Elle avait envie de gratter la brèche, de savoir ce qu'il cache sous ses airs de bad boy ténébreux. Elle s'était toujours doutée que ce n'était qu'un masque et à cet instant, elle avait l'impression d'entr'apercevoir le personne en dessous de la surface. "Ha ha ha, it's not because you don't see them, they don't exist !" Lotte se rendit compte de la tournure de sa phrase et ajouta "They're not imaginary friends !" Elle se sentit obligée de préciser, elle sentait la connerie arriver. Ils n'avaient juste pas les mêmes centres d'intérêt, le principal désaccord était la musique. Mais Lotte s'était toujours dit qu'elle ne s'interdirait rien parce que ses amis n'avaient pas les mêmes goûts qu'elle. Sinon elle passerait son temps à vivre par procuration et non vivre la sienne. C'est pourquoi il ne le verrait jamais et il n'y avait pas vraiment de raison de les voir.

Alors que la voiture engloutissait les kilomètres qui les séparaient de Los Angeles, il semblait être plus bavard. Comme si quitter Oceanside l'ôtait d'un poids, d'une pression qui le forçait à se taire. Lotte le laissa parler, lui qui ne disait jamais grand chose, elle avait peur de lui couper toute envie de parler. Elle quitta le paysage des yeux pour le regarder. Les traits plus détendus, presque joyeux de se rappeler de bons moments passés avec ses amis. Elle le trouvait vraiment mignon, à raconter des anecdotes. Elle se laissait bercer par sa voix un peu moins grave, il montait dans les aigus quand il semblait être bien. Première fois que Lotte remarqua ce détail - première fois qu'ils faisaient autre chose que de tester leurs limites ou de se chamailler comme des gosses.

Mais malheureusement, ça ne dure pas. Elle le voit bien se refermer sur lui-même telle une huitre. Le mot était lâché, ex - sa voix avait baissé de quelques tonalités en le prononçant d'ailleurs. C'était donc ça. Elle comprenait bien mieux pourquoi sa blague sur Deftones était mal passée. Si un engin comme lui pouvait être fourni avec une notice, ça serait pas mal. Ça éviterait à Lotte de lui faire ressasser des souvenirs pour rien. Elle sourit amusée à sa remarque sur le sexe - et pris note qu'il avait utilisé le pluriel. "They must be good for one thing I guess." et la seule chose que Lotte trouva à dire à cet moment. A défaut qu'il ait rencontré une personne qui pouvait l'apprécier pour ce qu'il semblait être réellement, au moins il avait pu s'amuser sur un plan.

Le regard de la blonde glissa vers sa fenêtre, comme si elle n'osait pas le regarder en prononçant les mots qui allaient s'échapper de sa bouche "That's why I don't do relationships. They can only do harm." Ca n'avait absolument rien à avoir avec ses images qui revenaient sans cesse. Du premier couple dont elle se souvient, celui de ses géniteurs qui s'entretuent, qui se tuent à petit ou grand feu. Elle avait beau avoir eu un deuxième exemple complètement sain, le premier était trop ancré dans sa mémoire pour réussir à l'oublier, pour réussir à passer outre ses peurs et ses appréhensions. Elle sortit de sa poche un paquet de cigarettes - une des très rares fois où elle en achète un. "Can I smoke ?" Sa voiture, ses règles, elle comprendrait complètement qu'il refuse qu'on fume dans sa voiture. Mais qu'il parle de son ex, de sentir dans sa voix, dans sa gestuelle, toute sa détresse passée, elle avait besoin d'en griller une. Illusion de pouvoir cracher ses sentiments dans la fumée de sa cigarette.


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outfit | salle | setlist | Elle s’embourbe, et il enchérit avec un léger sourire blagueur. « Let me guess, they go to another school? » sa main s’apprête déjà à attraper le potentiel poing qui viendrait le percuter.

Elle rebondit sur son monologue. Il se sent écouté, avec elle. C’est aussi étrange que chaleureux, comme sentiment. Elle ne le juge pas, n’assume pas directement qu’il est le coupable de l’histoire. C’est appréciable, et il essaye de lui rendre l'amabilité comme il peut. « Yeah. ‘Says a lot about you, bunnygirl. » Compliment caché derrière une raillerie, parce qu’il faudrait pas trop montrer d’appréciation non plus.

« That's why I don't do relationships. They can only do harm. » La phrase lui tombe dessus comme un étau dans les tripes, pourtant paradoxalement léger et libérateur. D’un côté, c’est comme une muraille qu’elle instaure entre eux, là où il n’y avait simplement qu’un portail fermé mais pas verrouillé. C’est un morceau à avaler, mais il le fait, parce que de toutes façons, il ne voulait absolument pas de relation avec elle. Pas moyen. D’un autre, cela fait évaporer une question qui le taraudait. Il n’y a donc personne dans la vie de Blondie, personne qui la cajole sur son canapé, qui lui embrasse la nuque alors qu’elle prépare son petit-déjeuner le matin, personne qui ne l’embrasse tendrement avant de passer le palier de sa porte. Personne pour lui offrir tout ça…
Et ça ne sera sûrement pas lui. Toutes ces choses, il n’en rêvasse pas du tout au travail, n’en a pas la moindre envie. Pas assez faible, pas assez con pour retomber dans le même piège dans lequel il est tombé trop de fois. « Yeah. » il affirme, veut lui affirmer son accord avec ses propos. Elle lui demande si elle peut fumer. « Knock yourself out. »

Moment de silence, il a besoin de digérer l’info. Mais il ne veut absolument pas que son silence soit interprété comme de la déception, car ce n’en est pas du tout. Alors il meuble comme il sait faire. « You ever fucked in a car, blondie? »
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outfit | Mais qu'il deviendrait presque insupportable le brun avec cette histoire ! Lotte rit de sa répartie mais elle essaye de le taper gentiment le bras pour qu'il arrête de raconter des conneries. Chamailleries de gamin qui se met déjà en place. Complicité qui essaye de s'instaurer comme elle peut, trouvant des astuces farfelues pour arriver à ses fins. La blonde arrêta de l'embêter avant qu'ils n'aient un accident - il serait capable de dire que ça serait de sa faute en plus ! "Their tastes of music suck, happy ?" Ce n'était quand même pas de sa faute s'ils ne comprenaient rien au métal et qu'ils préféraient tous globalement le rap ou le RnB. "And why do you even ask ? Already lost Josh and the others ?" C'est vrai après tout. Il n'allait pas rencontré ses amis. Ils n'étaient pas programmés pour sympathiser plus que cela, pour interagir avec le reste de leurs connaissances. Cette réalité froide la frappa. Ils ne se voyaient que pour le sexe, ça avait toujours été clair. Rien de moins et surtout rien de plus. Ils n'étaient pas ensembles, ils n'avaient aucune raison de se voir pour autre chose - à part les concerts de métal mais ça c'était un autre chose. Ce n'était pas comme si elle allait le présenter à ses amis même si elle avait déjà eu envie lors d'une soirée avec eux de lui envoyer un message, de lui dire de passer, de boire un verre avant de la raccompagner. Elle avait maintes fois regarder l'écran de son portable, d'avoir tapé ce texto dans sa tête. Avant de refermer le clapet et de balancer cette idée.

Elle fronça les sourcils à sa remarque. Ça en dit long sur elle. Elle bloqua un instant, son cerveau se demandant comment elle devait comprendre sa phrase. "I don't know how to take it..." Elle ne savait pas si elle préférait être classée dans la catégorie crazy et donc potentiellement être mise au même niveau que l'ex dont la définition première est quand même le mot wretch ou à l'inverse, si elle n'était pas du tout folle et donc bah pas un bon coup. Enorme dilemme, le choix entre la peste et le choléra. Est ce qu'elle avait envie d'être comparée à son ex ou est-ce qu'elle voulait être un mauvais coup ? Il y avait peut être un message caché, un besoin de lui dire que c'était pas trop ça. Ascenseur émotionnel, coeur qui manque un battement et qui devient d'un coup trop lourd à porter. Sensation que peut être pour lui, ce n'était pas si génial que ça, qu'il ne perdait rien à espérer que ça soit mieux que la fois précédente. Jusqu'à ce qu'il se lasse ou trouve mieux... Après tout ils n'étaient pas exclusifs ni ensembles donc bon... C'était peut être ça qu'il voulait lui dire, ça devait forcément être ça.

Décidément Lotte avait vraiment besoin d'une cigarette. Ca servait à rien, elle n'aimait toujours pas ça mais le besoin de rejeter la fumée comme le flux de ses pensées devenait un besoin pressant. Après son accord, elle sort une cigarette du paquet qu'elle allume et lui tend "I owe you one." Elle n'avait pas oublié qu'il avait partagé sa dernière clope avec elle le soir de leur rencontre. Lotte n'aime pas avoir des dettes et même ses dettes de clopes elle les rembourse - ce n'était d'ailleurs absolument pas pour ça qu'elle avait acheté un paquet plus tôt dans la journée. Elle prend ensuite la sienne et ouvre sa fenêtre. L'air frais marin entra dans l'habitacle, prenant avec lui la fumée de la cigarette. Le nuage de nicotine essaye de l'apaiser, de chasser ses mauvaises pensées. Il la ramène dans la voiture avec sa question qui la fit rire "Seriously who didn't ?" L'arrière de la voiture, c'était un classique. L'excitation à son paroxysme, l'empressement de le faire tout de suite et surtout l'inconfort du manque de place. Et ça on parle pas assez, du manque de place évident dans une voiture pour faire ça. "Don't tell me it's your weirdest place." Elle tire à nouveau sur sa cigarette et d'envoyer la fumée à l'extérieur. Elle l'observa un instant. Non avec tout ce qu'il proposait, tout ce qui pouvait faire, le lieu le plus insolite où il l'avait fait ne pouvait pas être dans une voiture, pas possible.

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“ I WATCHED A CHANGE IN YOU
IT’S LIKE YOU NEVER HAD WINGS
NOW YOU FEEL SO ALIVE
I WATCHED YOU CHANGE ”
tw: alcool, appelation misogyne, drogue (weed), homophobie internalisée, insulte homophobe, invisibilisation bisexuelle, masculinité toxique, sexe, tabac

outfit | salle | setlist | Elle rit, c’est la première fois qu’il entend sa voix s’élever de cette manière, autrement que dans des gémissements. Il la regarde du coin de l’œil quand sa main vient lui taper l’épaule. De deux yeux tendres et un sourire qui l’est tout autant, même s’il se veut discret. Il ne lui laisse pas le temps de l’apercevoir et se re-concentre sur la route. Il se demande bien ce qu’elle voulait entendre par goûts de musique nuls. Qu’est-ce qu’elle écoute, Blondie, à part du metal ? Pff, il s’en fout. Elle prononce le nom de Josh et il essaye de contenir une grimace.

<<

Les autres sont allés se coucher, il ne reste plus que Zeus et Josh dans le salon de Matt. Sont souvent les derniers couchés, ces deux-là. Zeus, c’était parce qu’il reste souvent éveillé pour nettoyer le bordel, parce que ça lui fait plaisir d’aider qu’il arrive pas à dormir, alors tant qu’à faire… Puis aussi pour profiter du super soundsystem de Matt pour apprécier Tool en fin de soirée. Puis Josh, c’est parce que comme il aime dire, “I’ll sleep when I’ll die”. Constamment en boîte ou en soirée ce mec, il sait pas comment il fait pour tenir debout. Lui ne tient plus en tout cas. Il s’affale sur le canapé, l’alcool et la weed le faisant encore un peu planer. « Dude, how do you manage to clean up while being wasted? » il lui répond en haussant les épaules. Josh lui, tire une taffe et lui passe le joint, que le nettoyeur saisit et tire sur à son tour. Il manspread allègrement alors que Josh est assis les pieds sur le canapé. Celui-ci pose un coude sur le dossier et repose sa mâchoire imberbe sur sa main, juste à la droite de la tête brune. « You know, Zeus… I’m sure you’d find a girl if you stopped your whole macho bullshit. »

Wow. Il savait que Josh était hyper clairvoyant et pouvait se montrer cru des fois, mais là, c’est un autre niveau. Too close to home. Way too fucking close. Il fronce les sourcils et re-tire une taffe, bien longue. Même pas envie de répondre, de signifier de quelconque manière qu’il venait d’écouter ni même d’entendre cette phrase. Josh lui retire le joint de la bouche et le garde entre l’index et le majeur, le regarde de deux yeux inquisiteurs. Celles du brun se tournent vers lui, il fronce les sourcils d’agacement et de confusion. « What do you want me to say… And what tells you I wanna find a girl? » c’est vrai, il n’en cherche pas, il a déjà Blondie. Le fouineur hausse légèrement les sourcils avant de tirer longuement sur le joint, comme pour se donner du courage. Il souffle la fumée au-dessus d’eux et demande d’un ton presque épuisé. « Are you gay, Zusman? »

Zusman grogne, irrité par sa question, autant que par l’usage du prénom de celui qu’il a enterré. Encore ça. Tout le monde le fait chier avec ça, c’est dingue. Il comprend même pas pourquoi. Son changement de style avait tout ce qu’il y a de plus viril, non ? C’était le but, en tout cas. Pourquoi est-ce qu’il ferait plus gay maintenant qu’avant ? Pourquoi est-ce que ça serait maintenant qu’il est plus musclé que jamais, affichant fièrement sa carrure dans des “wife beaters” moulants, qu’il ferait gay ? Puis sa boucle d’oreille que tout le monde adore pointer - c’est bon, y a plein de chanteurs de Metal qui portent la même. Puis lui, ça l’aide à mieux accepter ces lobes pour lesquels il avait prit si cher pendant sa scolarité. C’était pas plutôt Zusman le Faible, la lopette qui se cachait sous ses vêtements amples, qui faisait gay ? Roh, ça le saoule. Même pas l’énergie ni assez de sobriété pour être sur la défensive. « No. » C’est vrai. Il n’est pas gay. Blondie Les femmes l’attirent, c’est certain. Il n’a jamais eu de doute là-dessus. Josh tire sur le joint, perplexe. « Ok. » il le termine, l’écrase dans le cendrier sur la table basse devant eux. Il revient dans sa position ultérieure, reposant ses lourdes métacarpes sur la cuisse du mec "pas gay". « Then what’s that thing, between us? » le brun pouffe.
« What’s what?
- You know. »
Il ne l’avouera jamais, mais il sait, oui. Même s’il ne le comprend pas, ou ne veut pas le comprendre - il sait. Y a quelque chose chez Josh qui l’intrigue, qui titille un truc en lui. C’est la même chose que chez Blondie. C’est leur côté volatile, malin, espiègle. Chez Blondie, ça lui donne les crocs, ça fait de lui un chien baveux devant la petite lapine qui sautille. Mais chez Josh, c’est différent. Ça ne l’anime pas, mais ça laisse un truc en fond. Un “et si”, une curiosité lancinante. Il grogne, se rend compte que ça peut être interprété comme un acquiescement, mais tout compte fait, ne le corrige pas. Il tourne la tête. Hors de sa vue. Il l’a saoulé, le Billy Idol de chez Wall-Mart. « Pssht, go to sleep, Bootleg Idol. » Il est fatigué et la weed commence sérieusement à le faire sombrer. Et clairement, Josh aussi, au vu du rouge entourant ses pupilles bleues. Les paupières du brun se ferment sans qu’il ne s’en rende compte.

Les riffs de Stinkfist l’accompagnent alors qu’il s’enfonce dans le canapé qui n’a jamais été aussi confortable qu’à présent. Il vole avec la musique autant qu’il ne tombe avec son corps. Il sent une chaleur glissante sur son pectoral, grogne doucement de satisfaction. La chaleur s’approche, se diffuse autour de lui. Il ré-ouvre les yeux et ne voit que les pics blonds platine. Mais sent surtout la chaleur humide sur son cou, la main parcourant son torse sous son T-Shirt. Il halète lentement, échappe de longs soupirs. Il pousse un murmure sybillin. « The fuck are you doing… » il n’a pourtant aucune envie d’arrêter cette vague de chaleur si plaisante. « Just think about your blondie. » Il avait pas besoin qu’il lui dise pour le faire. Il n’y a qu’elle que l’énergie du gus lui évoque, qu’elle qu’il imagine quand il sent un chemin de chaleur se tracer de son cou jusqu’à sa ceinture.

-



Des souvenirs surgissent progressivement, envahissent vite son esprit. Ceux de cette bagarre qui avait laissé les hématomes et écorchures au visage qu’il avait quand il a rencontré Blondie. Images vives de ce colosse brun le plaquant contre un mur. L’odeur de sa sueur, la proximité de leurs deux mâchoires drues, leurs exhalaisons s’échappant de leurs dents acérées, se mélangeant l’une à l’autre en même temps que leurs grognements. Sa force le maintenant au sol, son poids lourd qui l'immobilise. Ses gros bras solides lui enserrant le cou, ses grosses mains l’empoignant, le tirant puissamment. Il regarde son propre corps, sa poitrine, ses bras et voit ce colosse en lui-même. Il relève les yeux, et ses iris rencontrent celles du blond.



NDLR:

<<

Il déglutit et marmonne. « Their taste of music sucks too, I guess. » Il n’avait parlé du concert à personne, et surtout pas à Bootleg Idol, qu’il fuyait comme la peste depuis.

Elle n’a pas du tout la réaction escomptée à sa blague. Il la regarde furtivement pour essayer de lire son visage. Merde, elle est blessée, il croit. C’était pas son intention. Il pourrait s’excuser et lui affirmer ça maintenant, mais ne voudrait pas passer pour un faiblard. Alors il se tait, et essaye de modeler une phrase dans son esprit alors qu’il saisit la cigarette qu’elle lui tend avant d’y apporter l’allume-cigare. « Your pussy was enough of a repayment, you know. » C’est vrai qu’au final, leur rencontre et l’incroyable sexe qu’als avaient eu le même soir ne lui avait coûté qu’une clope. Peu cher payé pour le trésor morceau qu’était Blondie.

« Seriously who didn't ? » Lui. Il n’avait jamais baisé dans une voiture. N’en avait pas, à l’époque, ni ses copines, alors ça n’aurait dû se faire que dans le véhicule d’autres gens, et il était hors de question qu’il ne souille la voiture d’autrui. Il ne rebondit pas parce qu’il ne faudrait pas passer pour un gros nul, sauf qu’elle insiste. « It isn’t. » c’est vrai, cela dit. « Think it was in an elevator. » il fronce les sourcils et cherche dans ses souvenirs. « …or the park? » il aurait totalement pu être en train de se vanter, mais il est réellement en train de fouiller dans ses souvenirs, lui-même presque scandalisé de ce qu’il y trouve. « I don’t know. » C’était à se demander s’il existait un endroit qui ne lui donnait pas envie de ken, à Lena. « What about you, bunnygirl? »

Il la laisse répondre, laisse le moment passer, le premier silence s’installer. Il triture ses lèvres de ses dents, inspire un coup. « Hey, gorgeous… look, I… » il expire. « I meant… I meant you’re good at it. » “Good”, c’était un euphémisme, mais bon. Puis c’est pas suffisant, ça veut aussi dire qu’il avait insinué qu’elle est folle. « The “crazy” part was a joke. …Didn’t mean it. » blague bien problématique et bancale, mais blague tout de même.
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tw: tabac, mention sexe

outfit | Ce voyage prenait des tournures que Lotte n'aurait jamais pensé. Eux qui ne partageaient pas grand chose de leurs vies respectives en dehors de ce qu'ils avaient besoin pour leur séance, c'était étrange de se confier comme ça. De parler de tout et de rien, sans jamais entrer dans des détails trop intimes, trop personnels. Mais en même temps, cela faisait du bien à la blonde d'en savoir un peu plus sur lui. Qu'il soit un peu moins ce mec qui vient chez elle, qui s'amuse avec elle et qui repart. Elle le pensait vraiment quand elle lui a dit qu'elle ne faisait pas dans les relations, jamais vraiment eu d'histoire très sérieuse, jamais à fêter un seul anniversaire ou une Saint Valentin. Mais entre l'amourette à l'eau de rose et le néant, Lotte espérait qu'il existait un entre-deux, une zone grise qui pourrait contenir le meilleur de chaque. C'était peut être ça, cette zone grise. Ces discussions simples, sans conséquence, sans engagement. Juste apprendre à un peu plus de l'autre. Il sembla pendant quelques secondes être parti loin, dans ses pensées. Lotte n'avait pas besoin de savoir quoi, ça ne la regardait pas. Elle sourit à sa remarque, reprenant ses mots. Apparemment, ils semblaient avoir les mêmes amis. Elle ne savait pas à quoi il avait pensé ces quelques secondes de silence mais elle se doutait de son habile esquive et n'insista pas plus sur ce sujet. Autre chose occupait davantage son esprit.

Ce qu'il avait insinué, elle ne savait pas vraiment comment intégrer ses paroles, ses pensées. Elle se doutait bien qu'elle n'était pas la femme de sa vie - et ça lui allait très bien comme ça, n'est ce pas ? Mais de là à être vu comme il l'avait décrite, elle tombait un peu dénue. Et cette histoire allait de mieux en mieux... Maintenant elle s'était vendue pour une clope. Lotte avait vraiment une si faible estime d'elle-même - ou c'était plutôt lui qui la voyait comme ça. On peut certes voir l'histoire de leur première nuit de cette manière, ils avaient partagé une clope et elle s'était allongée. Elle avait l'impression d'avoir vécu une autre nuit, d'avoir été sur un autre plan. Les faibles sensations qu'elle avait ressenti ce soir-là, qu'elle avait l'impression de revivre à chaque fois qu'elle était dans ses bras, il les écrasa d'un coup de pied, violemment, intégralement. Au moins maintenant elle savait ce qu'il pensait, ça avait le mérite d'être clair et c'était mieux comme ça finalement. De toute façon, qu'est ce qu'elle espérait ? Elle venait de lui dire qu'elle ne faisait pas dans les relations, ce n'était pas pour commencer avec lui. Alors pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi elle a ce vide qui l'aspire de l'intérieur ? Elle prend une nouvelle bouffée d'air nicotiné, moyen comme un autre pour évacuer la douleur lovée dans sa poitrine.

Heureusement la discussion partait sur un sujet plus léger, moins de risque d'être à nouveau fracassée comme il venait de le faire. Le sexe dans la voiture tout le monde a déjà essayé une fois, pour faire comme dans les films. C'est excitant sur l'instant mais ce n'est pas le meilleur endroit non plus - ou le plus original du moins. Elle sourit en le regardant chercher ce souvenir particulier. L'ascenseur ou le parc, Lotte acquiesça ses choix, pas mal. Elle n'avait jamais essayé ni l'un ni l'autre cela dit "Good call." Elle devait alors réfléchir à son tour mais elle se souvenait d'une fois qui continuait à la faire sourire "Definitely the college library." Elle n'avait plus vu le droit de succession de la même manière depuis cette fois là.

Le silence s'installa entre eux, Lotte fumait sa cigarette les yeux dans le vague, remarquant à peine la route défiler sous ses yeux. Mais elle commençait à avoir la nausée, ce truc la dégouttait vraiment de trop. Pourquoi de temps en temps, elle avait besoin de fumer ce truc ? A peine arrivée à la moitié, elle l'écrasa dans le cendrier et plaça le restant dans son paquet. Elle verrait pour la finir plus tard. Quand il l'appela, elle revint à elle et le regarda. Sentant bien qu'il veut lui dire quelque chose, que ce n'est pas naturel. Elle sourit quand il chercha à s'expliquer. Lotte avait oublié que la communication était importante pour ce qu'ils avaient faisaient. Quand il eut terminé, elle posa doucement sa main sur sa cuisse, geste tendre pour le réconforter. "Remember, I'm not made of glass. I can handle things." Elle voulait le rassurer, elle n'allait pas se mettre à pleurer comme une ado parce qu'elle se prenait une vérité différente de la sienne en plein visage. "You know, it isn't the crazy part that bothers me." Quitte à être honnête et discuter de ce qu'ils pensent et ressentent, autant que Lotte en profite et lui explique ce qui l'a dérangé juste avant. Comme finalement il avait fait quand elle avait une blague qui était tombée à l'eau "It's more the wretch part. I'm not confortable to be compare with your ex who seems to be wretch..." Voilà c'était dit et finalement, être simplement comparée à une de ses ex ne la mettait pas vraiment à l'aise. Pourtant elle n'était pas sa nouvelle copine et lui n'était pas son mec qui parlait trop souvent de son ex. Mais de se dire qu'elle pouvait être dans cet état, qu'elle était certainement parfois cette pauvre hère, piégée entre dans des lieux auxquels elle n'appartenait pas, errant sans espoir et sans but. En à deux mois à peine, il semblait déjà avoir bien compris qui elle était. Et c'était peut être ça qui la dérangeait le plus. Armure déjà fendue à peine revêtue. Il avait su voir à travers elle comme personne ne l'avait fait auparavant "But don't worry, it's okay." Elle retira sa main de la cuisse du brun et la posa sur la sienne. "You're good too, you know. It's a shame if your ex didn't see that." Lotte pensait de plus en plus que si ça se passait aussi bien sur ce plan là, c'était majoritairement grâce à lui. Elle le voyait comme la locomotive de cette histoire, elle wagon qui cherche à tenir à la cadence, à rattraper ce moteur pour se mettre au même niveau.




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outfit | salle | setlist | Il pouffe quand elle mentionne la librairie. « Pfh, nerd. » C’est affectueux, il aimait beaucoup son côté intello, à Blondie. Elle le gardait bien discret, juste là, latent, derrière son air effacé. Alors qu’elle pourrait l’exhiber fièrement et faire sa Je-Sais-Tout, comme sa tendre sœur aînée. Mais non, Blondie n’était pas très bavarde ni la plus crâneuse, pourtant il la savait capable de remettre n’importe qui à sa place de par quelques mots. Il ne l’a même pas vu, encore, mais il le sait. Il le sait parce qu’il était pareil. Le gars qui ne dit jamais grand chose, l’ombre toujours en retrait. La différence c’est que lui n’avait jamais été bien doué avec les mots, en tout cas pas ceux exprimés par la voix. Quand on poussait Zusman à bout, on y trouvait plutôt au mieux, des dents cassées, au pire des vengeances vicieuses. C’est que ça donne énormément de matière, d’être celui qui se tait, qui écoute et récolte les informations. De plus que c’était le gars que l’on sait sympathique, à qui tout le monde fait confiance. Alors si quelqu’un dépassait les bornes avec lui, il n’avait qu’à dire la bonne phrase à la bonne personne. À partir de là, il n’y avait qu’à laisser le réseau faire le reste et attendre patiemment que les fruits tombent au sol.

Quand elle pose sa main sur sa cuisse, c’est d’abord un soulagement qu’il ressent. Elle lui assure qu’elle peut encaisser des choses - il sait. Elle ne lui a jamais rien dit de son passé, mais il sait. S’imaginait bien qu’il avait dû faire ressurgir des horreurs, la fois où il a fait l’erreur de passer la main sur son cou durant leur première fois. Pourtant Blondie tenait bon, était de nouveau sur pieds quelques minutes après. Là où lui sait qu’il aurait mit un temps fou juste pour comprendre ce qu’il ressent, encore un peu plus pour l’accepter, puis enfin le ressentir puis s’en remettre. Parce que les vrais bonhommes eux, ravalent leurs émotions et les écrasent, les conquérissent par un silence qui fait preuve de force. Ben Blondie, elle était bien plus tenace que n’importe quel vrai bonhomme. Même si certes, elle avait ses moments de vulnérabilité, où elle avait besoin d’un peu de sa présence et sa tendresse pour regagner des forces. Mais c’est normal, qui n’a pas besoin de s’accorder un peu de clémence et de tendresse afin de mieux gérer ses émotions ? N’est-ce pas, Zeus ?

Il la sait forte, et bien plus que lui. « I know. » qu’il se contente d’affirmer, le ton avéré. « Still was a dick move. » pour ne pas dire que c’était une blague complètement psychophobe et misogyne, parce que d’une part faudrait pas trop se montrer empathique, mais surtout parce qu’il n’en pas pas complètement conscience non plus. Pourtant Blondie affirme que ce n’est pas la partie psychophobe qui l’a dérangée. Que c’était apparemment le fait d’être comparée à son ex. Il fronce les sourcils, le regard sur la route. Confus, il essaye de recoller les morceaux, ne voit pas où est-ce qu’il l’aurait comparée à son ex. Pourquoi est-ce qu’il la comparait à quelqu’un qu’il a aimé ? Pour qui elle se prend, à se mettre dans le même sac que ses amours ? Il l’écoute le complimenter, mais son emportement brouille beaucoup son ouïe. Oui oui, il est bon, ça il le sait. Et son ex aussi le savait très bien, d’ailleurs. Bien la seule chose sur laquelle ses amantes l’avaient toujours complimenté, si bien qu’il n’avait l’impression d’être bon qu’à ça, des fois. À être une vulgaire machine de sexe à disposition qu’on utilise parce qu’elle est bien efficace, mais bon, sur les autres aspects, manque de tout. D’affirmation, de virilité, de courage, de conversation, d’entrain… dont on finissait par se lasser et remplacer. Il manquait toujours de quelque chose, Zusman. Mais ça c’est derrière lui, évidemment. Aujourd’hui, Zeus déborde de tout ce que Zus manquait. Il est la meilleure version de lui-même, c’est certain.

« I never compared you to my ex. Why would I do that? », il maugrée. Il a presque envie d’ajouter autre chose, juste pour être insolent, mais il se tait. Quelque part, ça lui avait tellement arraché la gorge de s’excuser, alors le fait qu’elle ne le reçoive pas, ça blesse son ego viril. « I was just trying to be nice, but- » c’est vrai, pour lui. Sa seule intention avait été de complimenter Blondie, mais comme un homme, un vrai, ça ne témoigne pas de gentillesse gracieuse, il avait fait passer ça autrement. Avait enveloppé son cadeau dans un emballage visqueux de misogynie. S’il était conscient de ses paroles et honnête, il lui dirait qu'il n'avait pas voulu faire une comparaison dévalorisante, simplement mettre toutes les femmes dans le même panier objectifiant pour la complimenter. Mais non Blondie, j’essayais pas de te filer la peste, j'ai juste voulu faire un cadeau plein de choléra. Il désapprouve d’un “tsk” de la langue et un rictus d'agacement. Comme l'aurait dit un grand sage, "[ Les meufs elle te disent nanani nanana eh gros sayer ]". Ça l’a saoulé. Il augmente le volume de l’autoradio.
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tw: misogynie intégrée, élitisme, mention sexe

outfit | Un sourire s'afficha quand il lui fit remarquer qu'elle était une nerd. Dans sa bouche, elle sentait que c'était un compliment. Et il faut bien dire que les personnes qui lui avaient reproché de prendre ses études trop à coeur n'étaient pas restées très longtemps dans son entourage. Elle savait qu'elle devait bosser pour réussir, pour avoir les meilleures notes, pour espérer entrer dans les meilleurs cabinets. Elle n'avait pas de facilités particulières, simplement écouter en cours n'était pas suffisant pour atteindre les résultats qu'elle s'était fixée. Pour elle, pas question de finir comme avocat commis d'office, à se contenter d'affaires minables qu'elle serait sûre de perdre. Alors pour ça, elle travaille, elle affiche ses cours partout dans son appartement, elle lit ses notes sous la douche et travaille souvent tard à la bibliothèque. Ca faisait d'elle une nerd et en était plutôt fière.

En posant sa main sur sa cuisse, Lotte espérait un contact intime, rassurant. Elle lui raconte ce qu'elle a sur le coeur et dans sa tête mais elle n'a pas conscience de dire quelque chose qu'elle ne devait pas. Qui pourrait être mal interprété, qu'il ne pourrait pas apprécier. Elle laisse le cours de sa pensée franchir la barrière de ses lèvres et ça avait été une mauvaise idée. Elle le sentit se tendre, contenir quelque chose de bien plus grand en lui. Un feu qu'il ne voulait pas laisser sortir. Il ne l'avait pas comparé à son ex, ils n'étaient pas ensembles, ils ne le seraient jamais. La blonde comprit que trop tard qu'elle avait mal compris et surtout que son explication pouvait porter à confusion. A raison, il la remettait surement à sa place, à tord, il monta le son pour ne pas à entendre ce qu'elle avait à dire. Fermant toute tentative d'explication possible, la réduisant à néant, lui qui était si puissant.

Mais pas question de laisser ça comme ça et s'il était pas content, tant pis ça sera pareil. Elle tourna la molette de l'autoradio dans le sens inverse, pouvant lui parler sans devoir crier "Take it easy, I'm sorry if I misunderstood what you said." Elle l'était vraiment, elle n'avait pas l'intention de prétendre ce qu'elle n'était pas, ce qu'elle ne serait jamais. Elle n'avait pas envie de quoique ce soit avec lui à part ce qu'ils avaient déjà - malgré parfois la tempête de sentiments en elle. "You talked about your ex who was wretch. The sentence after you said the crazy ones are good in bed and you included me." Elle essaya de se justifier, de lui expliquer le raisonnement qui s'était enchainé dans sa tête, dans la tournure de ses phrases qui avaient pu suggérer cette comparaison. A tord apparemment et Lotte en était désolée "I thought you lumped me and her together. My mistake." C'est tout, ça s'arrête là. Mais elle voit bien que l'huitre est définitivement fermée pour le moment, se doutant qu'elle ne tirerait rien de plus ou en tout cas rien de bon.

Elle remonte le volume de l'autoradio, Teenager à fond. C'est ce qu'ils étaient Lotte avait l'impression, des ados qui ne savent pas se comprendre, qui ne savent pas se parler. Elle se demandait d'où pouvait provenir cette alchimie entre eux quand il s'agit de sexe et quand ils se parlent, qu'ils essayent de se connaitre un peu plus, ils se bouffent comme deux biens enragés. C'était fatigant, bien plus épuisant qu'une nuit ensemble et pourtant la blonde se disait que ça valait le coup, que ces difficultés n'étaient pas là par hasard. Acharnement masochiste de vouloir continuer à creuser, besoin vital de comprendre, de le comprendre. Elle s'appuya contre l'appuie-tête, regardant dehors les mètres parcourus. Ça allait être long la route jusque Los Angeles... Sans s'en rendre compte, elle passa sa main sous sa manche, grattant son poignet droit, sentant à peine les morceaux d'épiderme roulaient sous ses ongles.

Le panneau Los Angeles apparaissait enfin, ils arrivaient à destination. Pas trop tôt, le reste du voyage n'avait été que quelques brides de conversation lancées pour rompre un silence parfois bien trop pesant. Lotte ne venait pas très souvent à LA, la dernière fois ça devait être lors d'une sortie au lycée, autant dire qu'elle était complètement perdue dans cette ville. "Have you ever been to the concert hall ?" Elle n'avait pas envie de lui demander frontalement s'il savait où se trouvait la salle de concert, elle sentait que sa question pouvait être mal interprétée et elle ne voulait pas recommencer le même cinéma. Elle voulait retrouver une discussion simple, apaisée et surtout profiter de ce concert ensembles, que cette nuit ne soit pas sacrifiée sur l'autel de leurs conneries.


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tw: masculinité toxique, misogynie, mentions : sexe, drogue

outfit | salle | setlist | Il inspire en serrant les dents quand elle lui tient tête. Il n’allait pas s’énerver là, des mecs au volant gueulant sur leurs copines, il en avait déjà entendu parler et quelque chose là-dedans le dérangeait profondément. La position dominante de conducteur, contraignant à l’autre à se plier à sa colère, de peur de ce qu’il pourrait se passer sur la route s’il venait à s’emporter. Le sentiment pervers et malsain que le mec jouissait de sentir la contrainte et la peur chez sa passagère, obligée de se soumettre à lui. Il ne voulait en aucun cas être ce mec (même s’il ne pouvait pas vraiment l’être, vu que Blondie n’était pas sa meuf, n’est-ce pas), alors il prend sur lui et se tait. En tout cas, il ne comprend toujours rien à ce qu’elle lui raconte. Oui, il l’a inclue dans le panier des “folle bonnes au lit”, il l’aurait inclue dedans même si ça n’avait pas été de son ex dont il avait parlé. Ça craint et c’est pour ça qu’il s’était excusé, alors il ne comprend pas pourquoi elle s’excuse à son tour. Elle lui casse la tête, la blondasse. Envie de lui dire de redescendre, que son monde ne tourne pas autour d’elle. Mais mentir à quelqu’un d’autre que lui-même, c’est pas son truc. Alors il continue de ronchonner dans sa tête quand elle remonte le volume de l’autoradio.

Les notes lénitives de Teenager et les lignes blanches s’effilant le long de l’Interstate 5 l’hypnotisent sans même qu’il ne s’en rende compte. Il se détend et le silence se réinstalle dans sa tête, ainsi que dans la voiture. Il est pourtant si bien, là dans ce silence avec elle. Il n’y a que dans l’absence de mots que les deux semblent se comprendre. C’est quand même dingue que celle avec qui il partageait l’alchimie sexuelle la plus intense de sa vie soit aussi celle avec qui il ne pouvait pas faire dix minutes de small talk sans se prendre la tête. Peut-être que justement, c’est signe que la nature de leur relation devait rester inchangée. Sûrement que c’est mieux que Blondie ne veuille pas de relation, als ne pourraient jamais s’entendre de toute manière. Sûrement qu’elle serait mieux avec un autre nerd comme elle, qui lui sait parler, qui lui a les mots. Qui est pas un vieux chien de la casse comme lui.
En attendant, il apprécie bien être son chien de la casse, à Blondie. C’était presque euphorisant, de se savoir avoir un place si paradoxalement privilégiée dans sa vie.

Il voit sa main gratter son poignet dans sa vue périphérique. Il tourne la tête, la scrute. Il l’avait vue se gratter ainsi plusieurs fois, commençait à y reconnaître un motif récurrent. Ça se déclenchait toujours quand elle avait l’air tendue, préoccupée, angoissée. En tout cas c’est les émotions qu’il pense sentir s’émaner d’elle dans ces moments. Il se sent quelque peu coupable. « Hey. » Il voudrait lui dire quelque chose de rassurant, mais ne parvient qu’à rauquer « Leave that to me. I’ll scratch all your itches later, dolly. » dans l’esquisse d’un sourire grivois.

— - —

Toute son attention est sur la route alors qu’als arrivent dans LA - ce que ça le faisait chier, de conduire en ville. Il se contente de grommeler en guise de réponse à sa question, beaucoup trop agacé par tout le chahut citadin. Le concert avait lieu à Avalon Hollywood, un nightclub où il avait suivi les gars quelques fois, il sait où c’est, connaît les spots de stationnement autour. Une fois stationné, il laisse tomber sa tête sur l’appuie-tête et soupire. Même s’il avait prit un jour de congé, la route l’avait bien fatigué. Il se serait bien frotté un peu de C contre les gencives histoire de se donner un coup de boost, mais Blondie avait eu l’air mal à l’aise les quelques fois où als s’étaient croisæs en soirée et qu’il était déjà entamé. Il l’avait déjà assez contrariée jusqu’ici, alors il s'abstiendra ce soir. Il sort de la voiture et s’étire, avant de se secouer et s’accorder quelques râles de pep talk. Il est rappelé de l’accoutrement de Blondie et la matte allègrement. « Fuck, Blondie… » il lui met une main aux fesses en avançant vers la file d’attente devant la salle. Son pouce s’attarde un peu, envie démangeante de le glisser sous sa jupe. « Not gonna be easy to keep my hands to myself » il serre sa poigne en se mordant la lèvre et la lâche dans un rictus vorace. Plein de gens la regardent alors qu’als longent la file. Il marque un sourire arrogant, c’est bien grisant de voir tant de gens lorgner sur celle que seul lui pourra toucher ce soir.

-

Il l’avait anticipé - l’entrée se fait un peu plus longue quand als passent la porte. La sécurité laisse passer la blondinette sans souci, quant à lui, on lui demande de vider ses poches. Il sort ses clés, son téléphone, un paquet de clopes, qu’on lui demande d’ouvrir. “Les poches intérieures aussi”, alors il sort également son portefeuille ainsi que son carnet. Ouvre sommairement les deux, histoire de montrer que non, aucun pochon n’en tombera. Finalement, on lui palpe les poches. Ça le saoule, mais à ce stade de sa vie, c’est devenu la routine. On vérifiait toujours bien que le grand brun costaud qui fait pas totalement blanc n’ait rien, et ça s’était exacerbé depuis qu’il ressemblait à ce à quoi il ressemble aujourd’hui. Il soupire et récupère ses affaires - range son carnet en premier.

Il dépose sa veste au vestiaire puis pose une main douce et guidante sur la hanche de la blonde, marche au milieu de la foule, collé juste derrière elle. Il glousse discrètement, ça lui rappelle leur première rencontre. Il regarde la salle - il y a déjà beaucoup de monde, et il va falloir se frayer un chemin si als voulaient être au devant de la scène. Il aurait fait une ligne droite sans aucune gêne s’il avait été seul. Il baisse la tête et parle bas dans l’oreille de Blondie. « Just go straight forward. I’ll follow. » être imposant c’était chiant à l’entrée, mais une fois à l’intérieur, ça avait ses avantages. Il pouvait pratiquement évoluer dans l’espace comme s’il était chez lui s’il voulait. Alors autant en faire profiter Blondie. Tout en restant derrière elle - hors de question de laisser du terrain aux mains baladeuses ou à des frotteurs.


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tw: tic, mention sexe

outfit | Au fil de ses pensées qui vont et viennent, Lotte sent à peine ses ongles - bien que très courts - arrachaient des fines particules de peau. Rougeurs laissant petit à petit place à des éraflures. Rien de bien méchant, rien qui ne laisserait de marques. Et s'il n'avait rien dit, Lotte aurait continué. Prise en flagrant délit de ce tic qu'elle veut éliminer depuis des années. Ça recommençait, de plus en plus fort, de plus en plus souvent. Expression de son inconscient qui émane en sa présence, dans ces moments de doute, d'hésitation. Le brun avait ce pouvoir sur elle, faire ressurgir ses instincts les plus primaires, les plus sombres. Il mettait en lumière tout ce qu'elle voulait cacher, qu'elle voulait oublier. You can run but you can not hide pensa Lotte. C'était exactement ce qu'elle ressentait avec lui et pas uniquement lors de leurs jeux. Elle retira sa main sous sa manche, essayant de reprendre le contrôle, cachant les dégâts sur son poignet en tirant sur sa manche.

— - —

Enfin arrivés à LA, il semblait parfaitement savoir où se rendre. Lotte ne connaissait pas du tout ce club, ne venant pas souvent à Los Angeles non plus. Une fois garée, Lotte sortit de la voiture, elle avait besoin de s'étirer, de prendre de l'air frais, de sortir de cette voiture devenue synonyme de tension entre eux. Elle commence à marcher doucement quand elle entend son joyeux "Fuck Blondie" La blonde soupire, qu'est ce qu'elle a encore fait. Ce concert s'annonce de plus en plus d'être une fausse bonne idée. Mais elle rit à sa remarque, se collant légèrement à lui quand il lui met sa main aux fesses. Sourire joueur pour répondre à sa remarque "The only wait to get rid of a temptation si to yield to it." Même si elle clamait haut et fort s'être habillée pour elle, pour se faire plaisir à elle avant tout, elle se délectait de l'effet que ça avait sur lui. De réussir à le mettre au supplice simplement avec une jupe. Mais elle gardait les pieds sur terre, c'était simplement parce qu'elle est un bon coup, rien de plus.

-

Il y a du monde pour assister à ce concert, dernière date de la Californie, après c'était trop tard pour les voir en concert. Mais malgré la queue, l'attente n'est pas encore trop longue. Lotte entre sans problème mais le brun est choisi pour être fouillé par la sécurité. Avec sa carrure et son air renfrogné, elle pouvait comprendre le besoin de s'assurer qu'il ne poserait pas de problème. La blonde resta non loin, attendant que la sécurité ait fait son job. Elle remarqua un morceau de papier tombé de son carnet mais dans la précipitation de tout ranger, il n'y fit pas attention. Lotte le ramassa et pour éviter qu'il ne le perde à nouveau, elle le glissa dans sa poche, fermant la fermeture éclair. Elle lui rendrait dans la voiture, sans l'ouvrir, sans regarder ce qu'il y a dessus. Ça ne la regarde pas après tout mais si c'était dans ce carnet qu'il trimballe partout, c'est que c'est important.

Elle déposa avec lui sa veste au vestiaire, regardant furtivement les dégâts sur son poignet droit. C'était bien rouge mais à part quelques écorchures, ça s'arrêtait là. Comportement appris, elle se sentait presque honteuse de n'avoir rien pour cacher les marques. Elle espérait que la pénombre de la salle cacherait ses stigmates. En attendant, ils se rendirent dans la salle, la majorité des personnes déjà là. Lotte était un peu déçue d’être si loin, le show serait loin d’être le même, surtout pour sa première fois avec Deftones. Elle allait se contenter de sa place quand il se pencha vers elle, lui disant d’avancer. "You're sure ?" demanda t’elle, un peu surprise et pas très rassurée. Mais évidemment qu'il l'était. Lotte commença à avancer, forcément le passage par moment. Elle sentait bien les regards noirs se poser sur elle avant qu’ils ne se ravisent, voyant qui la suivait. Sa stature imposante était vraiment un avantage dans des moments comme ça, se fit elle la remarque.

Elle s’arrêta non loin de la scène, devant le micro du chanteur. Ils auraient une vue sur toute la scène. Être là à attendre que le groupe arrive, cela lui rappelait leur rencontre, dans cette cave transformée en scène. Seule chose qu’ils acceptaient de partager autre que leur intimité, comme s’il n’y avait que ça qui les reliait. Le sexe et le métal. "It feels strange to have you behind me." Lui dit elle malgré le bruit dans la salle. Ils n’étaient pas à un concert pour qu’il soit derrière. Habituellement les gens se mettent cote à cote, profitent du spectacle ensembles. Pour se regarder, échanger. Mais ils n’étaient pas comme tout le monde. Lors de leur rencontre, Lotte avait été happée par ces yeux sombres qu’elle ne pourrait malheureusement pas croiser ce soir.

La lumière perdit en intensité, les musiciens prenaient place sous l’acclamation du public. Les premières notes envahirent la pièce, créant l’extase de l’auditoire. Feiticeira ouvrit ce concert. Les bras qui se lèvent, les pieds qui sautent, les voix qui crient et Lotte toujours aussi statique. Sentant son ombre grandissante derrière elle. Elle regarde le chanteur se déplacer sur scène, excitant la foule sur son passage, à l’exception d’une blonde qui pense bien plus à celui qui est derrière elle qu’au groupe qui se produit devant elle.


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tw: comportement salace

outfit | salle | setlist | Elle se colle à lui, lui fait ce sourire et ces yeux joueurs qui le rendent dingue. Et comme si elle pouvait pas se contenter de ça, elle l’ouvre, la blondinette, lui lâche une citation là, il sait plus de qui c’est. Il grogne dans un rictus avide et lui met une fessée pour la pousser à avancer. « Move, smartass. »

-

Blondie n’a pas l’air rassurée quant à son idée. « Don’t worry, I’m right behind. » il pose deux mains sur ses hanches alors qu’elle leur fraye un chemin jusqu’au devant de la scène. Quelques têtes se retournent, la plupart fuient du regard une fois que ceux-ci se posent sur lui. Quelques courageuxses lui tiennent tête, il respecte. Même s’il ne leur répond que d’un air indifférent (à défaut d’insolent, l’idée n’étant pas d’initier une bagarre et de se faire jeter par la sécurité) et continue d’avancer. Il voit pas mal de regards bien affamés sur Blondie - ouais, il restera définitivement derrière elle pour le reste du concert. Elle fait une remarque à propos de ça, sa première pensée est de lui exprimer qu’il ne comptait pas laisser quiconque venir se coller à elle, mais comme d’habitude, il remplace sa bienveillance par une remarque salace. Il colle son bassin elle et lui nargue à l’oreille « That’s what you said. » et ricane avant de ranger ses mains dans ses poches.
Il y avait de ça, mais aussi une volonté de la sentir ici, contre lui, de sentir ses cheveux juste sous son nez, sa chaleur contre lui. De se sentir à sa place, quand il est là, contre elle.

Il sourit quand les artistes arrivent sur scène et que la foule s’écrie. Pas Blondie, mais ça ne l’étonne pas plus que ça, elle était fidèle à la silhouette fantôme au milieu de la foule qu’il avait rencontrée il y a… deux mois, exactement aujourd'hui. Pas qu'il se souvenait de la date grâce au poème qu'il avait écrit à propos de leur rencontre, loin de là.
Wow, il avait l’impression qu’als se connaissaient depuis bien plus longtemps, mais soit. Le groupe ouvre avec Feitceira - il ne s’attendait pas à une chanson si politique comme premier choix sur la setlist, mais tout compte fait, c’était en effet un bon choix pour chauffer la salle. Il glousse et inspire un grand coup, laisse sa colère, le chagrin l’emplir, pour mieux vivre chaque note, chaque parole qui résonne si fort en lui. Il balance légèrement la tête au rythme des percussions, le cœur lourd, qui s’allège à chaque fois que les instruments font vibrer ses organes, exorcisent les sombres souvenirs du passé. Le dernier coup de guitare fond dans un silence, avant qu’il ne reconnaissent les basses de Digital Bath. Il se tend quelque peu, le palpitant cognant un peu plus fort sous sa poitrine.

Car c’est celle en face de lui, que cette chanson lui évoquait à chaque écoute. Ce sont leurs bains rituels que le titre lui rappelle, ces moments suspendus de soin, de délicatesse mutuelle. Ces moments si spéciaux, tout comme celui-ci. Blondie ici-même, loin d’O’side, à ce concert avec lui. Leur première entrevue hors de son appartement, leur première évasion à deux. Il baisse discrètement la tête et ferme les yeux, s’enivre de son odeur.

" Tonight, I feel like more "


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tw: érotisme

outfit | Lotte soupire à sa remarque, il est impossible ce gars. Il ne s'arrête jamais avec ses allusions absolument pas subtiles. La blonde n'était même plus surprise, s'attendant toujours à cette esquive, un ersatz de réponse. Elle était étonnée qu'il reste simplement derrière elle, et non à côté. Sentant sa présence, sa silhouette imposante dans son dos. Position de gardien, assurant ses arrières - elle eut le fugace espoir d'avoir le pouvoir de guider ses pas, de l'aider à avancer comme elle l'avait fait. Quelle idée idiote Lotte. Idiote de le voir comme son protecteur, idiote d'espérer lui apporter quoique ce soit d'autre que ce qu'il prend. Pourquoi cette envie, ce besoin de lui être utile, d'être plus qu'un réceptacle de ses envies revenait aussi souvent ? Elle lui avait pourtant dit, elle ne fait pas dans les relations. Trop compliquées, trop dévastatrices, la blonde n'y voyait que peu d'avantage, préférence l'effervescence d'une relation courte, d'une passion que l'on consume avant de passer à autre chose. Elle n'avait jamais rien attendu de ses partenaires, n'avait jamais rien voulu d'eux. Mais pas avec Zeus. Dieu trop omniprésent, dieu trop puissant pour son âme de pauvre mortelle. Elle s'accrochait à ce ridicule espoir qu'elle pouvait avoir une importance pour lui. Que tout ceci soit plus qu'un jeu.

Le son des instruments raisonnaient dans le night-club. La foule chantaient les paroles, hurlaient à chaque début et fin de chansons. Et il y avait Lotte le fantôme. Celle qui ne bouge pas, qui contemple ce qui se passe. C’était la première fois qu’elle voyait Deftones en concert et ils envoyaient du lourd, ils savaient galvaniser la foule, tenir en haleine l'auditoire d'un mouvement de main, d'un accord un peu tardif. Les titres s'enchainent, de temps en temps Lotte jette à regard au brun derrière elle. Parfois son air était encore plus fermé qu'à son habitude. Elle ignorait ce que les paroles resurgissaient en lui, pouvoir dévastateur de la musique, ramener à la surface des souvenirs et des émotions passées, parce que les accords nous parlent, que les paroles font écho à nos expériences.

Les notes lentes de Change envahissent la pièce, moment d'accalmie. Ça ne saute plus dans tous les sens, ça savoure sur place la musique. Pour la première fois depuis presqu'une heure et demie, Lotte sentit le besoin de bouger, de danser mais pas pour elle. Comme les autres, elle commence à balancer doucement sa tête avant que l'ondulation ne gagne ses épaules et son bassin. Elle recula pour se mettre contre lui, le sentir malgré ses couches de vêtements. Elle bouge au rythme lancinant de la musique, bascule doucement sa tête en arrière, cherchant la poser au creux de son épaule. Elle passe ses mains derrière la nuque de Zeus, les glissant dans ses cheveux. Soufflant à son oreille un plaisir invisible. Celui d'être à ses côtés, d'être avec lui, pour lui. Elle s'ouvrait à lui, s'offrait à lui, comme elle ne l'avait jamais fait. Mais elle était lasse de ne pas le voir alors elle se retourna, se mettant face à lui. Elle se fichait pas mal du groupe dans son dos, elle n'était pas là pour eux, ce qu'elle raterait ne serait pas mémorable. Lotte ondulait toujours au rythme de la musique, plantant ses iris d'azur dans l'obscurité de celles de Zeus. Elle avait cette impression d'être si petite, si fragile, qu'il pourrait la dévorer d'un seul coup. Le dieu transformé en grand méchant loup. Elle savait qu'elle jouait avec le feu, avec des forces qui la dépassent mais elle était prête à se faire engloutir, à signer un pacte où elle vendrait son âme. Une fraction de seconde, son regard se posa sur ses lèvres. Barrières infranchissables, limite qu'elle avait elle-même imposée. Le myocarde qui s'emballe à l'idée d'y gouter, de savoir s'il embrassait aussi bien qu'il baisait. Une fraction de seconde, l'interdit devint ce qu'elle désirait le plus.

Mais Change arriva à sa fin et son petit manège s'arrêta également. Elle relâcha son étreinte, se reconnectant au monde extérieur, à cette foule au milieu d'eux. Un sourire un peu timide aux lèvres, sans un mot, Lotte reprit sa place, applaudit à son tour le groupe pour cette chanson. Son rythme cardiaque toujours bien trop élevé, le souffle court, impression que ce fut un des moments les plus intenses qu'ils avaient vécu.


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tw: érotisme, drogue (K), infidèlité

outfit | salle | setlist | Les derniers coups de guitare de Kimdracula retentissent, un silence s’installe. L’émulation entre la scène et le public s’atténue. Une pause dans toute l’intensité de ce concert qui arrivait bientôt à sa fin. Ici, sans les gars, il s’était montré bien différent de la bête hurlante de leurs soirées. Était resté ancré dans le sol, plantes des pieds aspirant chaque vibration comme des racines ingérant les nutriments de la terre. Tant de choses s’étaient passées, chez lui. Tant d’excitation, d’effervescence - tant de paroles lui rappelant diverses personnes, parties, éloignées, ou perdues. Invoquant des fois nostalgie tendre, des fois colère aigre, d’autres fois chagrin amer. Les titres que cette amertume lui avaient le plus retourné les tripes, c’était Knife Prty et Minerva. Avaient remué les souvenirs de cette déesse de la ruse, du simple mortel qu’il était encore à ses côtés. Jonchant tous les deux parmi les bouteilles et canettes, sur la moquette imbibée d’alcool de tabac. — in here, we’re all anemic.
Sa silhouette qui s’éloigne vers un autre, son impuissance quant à ses fins doigts s’échappant des siens, léthargiques. Anesthésié par la , contraint de s’observer lui-même à la troisième personne. L’humiliation de se voir vulgaire jouet jetable au sol, pendant que Minerve fuit dans les bras d’un autre, sûrement dans la chambre à côté. Le lui spectateur pleurait, mais son corps lui restait inerte. Larmes à jamais contenues. — the hearts you break, everytime you moan.
Les souvenirs pesaient tellement lourd dans ses entrailles, jamais digérés. Avaient pourri depuis longtemps, infecté son être pour faire de lui un dieu à son tour. À croire qu’elle était contagieuse. Il représente aujourd’hui tout ce qu’elle lui reprochait de ne pas être auparavant, et pendant une seconde, il se demande si maintenant, elle voudrait bien de Zeus.
Et pourtant, ici, c’est comme si toutes les spores de cette pourriture s’échappaient de ses soupirs, se mélangeaient à celles du chanteur, des autres putrifiæs autour de lui. Ici, loin d’O’side, où il n’est personne dans l’obscurité, Zeus autorise à accorder un peu de clémence à Zus. Le laisse se sentir compris, accompagné dans sa douleur.
Mais il y avait aussi Cherry Waves, qui lui rappelait la sirène en face de lui, celle qui l’avait fait chavirer au premier regard. La question portée par la voix de Chino vibre entre eux deux.
If like, you should sink down beneath
I’ll swim down with you
Is that what you want?
Envie d’aller chercher la réponse de la main, de la poser doucement sur son bras. Mais ses poings restent logés dans ses poches.

Jusqu’à ce que la salle s’assombrisse complètement et qu’un unique faisceau vert n’éclaire la scène. Les premières notes indolentes de leur hit flottent dans l’air, anime la foule d’une lente mouvance. Blondie a l’air de suivre le mouvement, ça l’étonne. Mais lui fait surtout plaisir de la voir se lâcher ainsi, en public. Elle se recule, il relève une main au niveau de son bras par réflexe, pensant qu’elle avait peut-être perdu le sens de l’espace pendant un instant. Mais elle ne trébuche pas, elle s’appuie contre son torse. Il inspire profondément, pas encore bien sûr de ce qu’il est en train de se passer. Ça ne lui ressemble pas, à la blonde.
Pourtant ses cheveux se posent sur son épaule. Font hérisser les poils de ses bras, il peine à inspirer. Du moins jusqu’à ce que la sirène n’élève ses bras, passe ses doux digitaux sur sa nuque, laissant un sillon frissonnant derrière eux. Ses abdominaux se rétractent et poussent un soupir tremblant quand il sent ceux-ci sur son crâne. Son souffle dans son oreille lui fait échapper un long halètement. Il pose deux mains chaudes sur ses hanches, leur poigne s’enserrant lentement, la pressant un peu plus contre lui. Il presse une main sur le ventre de Leucosie, enserre leur étreinte alors que le grondement de sa gorge fait vibrer sa poitrine.
Elle se retourne et lui n’est que marin écervelé par ses mouvements. Il l’admire son corps d’obsidiennes éperdues, les sourcils à peine froncés de trouble exalté, la bouche bée pantelant. Ses paumes viennent enserrer sa taille, ses pouces caressent doucement le tissu sur sa peau. Il remonte doucement le regard le long de sa poitrine mouvante, de son cou.
Ses aigues marines lui font l’effet d’un vent froid revigorant. Son regard se perd dans ses lèvres, il halète plus fort, quelque chose monte dangereusement en lui. Besoin de fondre ses lèvres dans les siennes. Ses doigts s’enfoncent dans ses reins pour le réancrer lui dans la réalité. Il serre les dents et sa poitrine se soulève de plus en plus vite. Un rictus lui échappe, il n’a aucune idée de s’il s’agit de frustration ou de voracité. Sûrement les deux.

La chanson prend fin, la sirène le libère. C’est les applaudissements qui le font remonter à la surface. Il est totalement sécoué, frotte une main sur son visage. Qu’est-ce qu’il venait de se passer, là ?
Il ne fait même plus vraiment attention à la dernière chanson, pourtant une de ses préféres. Se retrouve consterné par le regard hypnotisé, fanatique, qu’il n’arrive pas à détacher de ses cheveux devant lui, son pantèlement qui ne veut pas cesser de profiter de chaque inspiration pour humer son parfum.
Le groupe remercie le public qui les acclament puis disparaît derrière les rideaux. Les portes de sortie se rouvrent et la salle se vide lentement. Il n’ose même pas encore prononcer quoique ce soit à la blonde, se contente de la suivre de près. Ça se bouscule quelque peu, c’est quand il sent la croupe de la blonde se presser contre lui qu’il prend conscience de son corps, et surtout d’à quel point son ardeur était… bien visible. Il râle et passe les mains dans ses poches, essayant de masquer au mieux qu’il peut.

Il ne parvient pas à prononcer un mot quand les deux regagnent la voiture. Même son stock de remarques beauf est à sec en cet instant. Il préfère croire que c’est dû à la fatigue. Alors il se contente de démarrer sans un mot, allume l’auto-radio, qu’il règle vite sur la radio locale avant que le disque ne reprenne. Espoir de faire redescendre toute cette tension.
Mais il s’était passé quoi, là ? Pourquoi est-ce qu’il se retrouve con, sans le mot comme ça ? Au lieu d’être le bon beauf salace habituel ? Pourquoi est-ce qu’il s’était retrouvé aussi hébété devant elle comme ça ? Plutôt qu’enragé de désir vorace, comme habituellement ? Y a un truc nouveau en lui, qui s’est libéré, ou a changé, il en sait rien. Mais ça l’énerve. Même s’il ne sait pas de quoi il s’agit, il sait que c’est dangereux et qu’il va pas falloir qu’il ne laisse pas trop ça s’installer. Il serre les dents. Faut pas que ça s’installe.
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tw: érotisme, faible estime de soi-même

outfit | Lotte ne savait pas pourquoi elle avait fait ça. Elle devait être ridicule à bouger comme ça. A se croire désirable, séductrice ou elle ne savait quoi. La blonde n'était rien de tout ça. Coquille gardant en son sein une âme trop abimée, trop écorchée. Elle n'était pas la plus jolie, elle ne respirait la confiance en elle. Etre insignifiant qui se meut parmi les vivants, ombre perdue dans la lumière. C'était comme ce striptease qu'elle lui avait leur première nuit. C'était nulle, ce n'était pas son truc alors pourquoi elle s'obstinait à danser pour lui ? Pourquoi elle avait eu envie de lui dire sans mot qu'elle était à lui, qu'elle acceptait de s'offrir corps et âme ? Qu'elle renoncerait à tout. Qu'elle se détournerait de tout et de tout le monde. Pour lui. Pour qu'il la regarde, qu'il voit au fond d'elle qui elle est vraiment. Que sous ce masque de la gamine insolente, de la joueuse insatiable, que son âme lacérée répondait à quelque chose en lui. Echo au tréfonds de ses entrailles, sirène qui l'appelle sans un bruit. Qui raisonne cependant en elle comme jamais auparavant.

C'était nouveau, c'était déroutant. Lotte ne savait pas qu'en penser. Elle avait à peine souvenir des caresses de ses mains sur elle. Comme si elle était sortie de son corps, coupant tout lien avec cette enveloppe creuse. Ce n'était plus elle qui comptait, c'était lui. C'était ce eux qui n'existera jamais. Et c'était bien ça qui lui disait qu'elle avait n'importe quoi. Qu'elle s'était emportée, courant après une chimère qui n'entrainerait que sa destruction. Elle n'était pas son ex fan de Defstones, à chercher à lui prouver qu'il comptait plus qu'un groupe métal. Elle n'était pas là pour le réparer. Elle ne pourrait jamais prétendre à ce rôle car elle n'était pas là pour ça, ils n'étaient pas un couple, elle n'avait pas à lui redonner confiance en quoique ce soit. Ils n'étaient rien et il était temps que Lotte se le remémore. Pas un couple, pas des amis. Ce concert ne représentait rien. N'ouvrait aucune porte et avec sa danse, il était urgent que la blonde en ferme une, tout de suite.

La dernière chanson, Lotte l'entendit à peine. Passant les trois minutes à se réprimander, à essayer de reprendre le contrôle, à se marteler qu'elle avait fait une énorme connerie. Et évidemment, c'était le moment où le concert se prit fin. Pas d'autres chansons pour faire descendre le malaise, pour continuer sa douche froide mentale. Les lumières qui se rallument l'empêchant à jamais de se cacher, de disparaitre dans l'obscurité de la pièce. Sans un mot, sans un regard, la blonde le frôla et sortit du night-club. Besoin d'air frais, de la température fraiche d'une nuit d'automne. Elle inspira profondément, essayant de se recentrer sur elle même, d'occulter si ce qu'il venait de se masser. (What a mess, I am) fut sa meilleure conclusion.

Ils retournèrent à la voiture, sans un mot. A l'extérieur, les groupes se reformaient, discutaient, profitaient des derniers moments de cette soirée. Mais pas eux. Parce qu'ils n'étaient pas un couple, qu'ils n'étaient pas amis, qu'il n'y avait pas de raison à Los Angeles. Zeus devait conduire encore une heure et demie, ils avaient autre chose à faire. Elle laissa la musique couvrir leur silence, apaiser cette tension qui refusait de descendre. "Did you like the concert ?" C'est tout ce que Lotte trouva pour casser le silence un peu trop long entre eux. Se demandant de plus en plus si elle avait bien fait, si elle n'avait pas outrepassé les limites de ce qu'il était possible entre eux, de ce qu'ils s'autorisaient. Cette intimité naissante ferait peut-être mieux d'être écrasée immédiatement, avant qu'elle ne prenne trop d'ampleur. Cette nuit, loin d'Oceanside, la blonde s'en sentait bien incapable. Le myocarde trop lourd dans sa poitrine. Battement hésitant entre vain espoir et désillusion meurtrie.




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「 Change 」
∙ feat. @Lotte Henkins ; 9 Novembre 2006 ∙
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“ I WATCHED A CHANGE IN YOU
IT’S LIKE YOU NEVER HAD WINGS
NOW YOU FEEL SO ALIVE
I WATCHED YOU CHANGE ”
tw: érotisme, vulgarité

outfit | Elle brise le silence entre eux. Il a l'esprit encore bien trop encombré pour répondre autre chose qu'un « Yeah. » , l'air clairement absent. Il s'en rend compte, soupire et essaye de relâcher ses épaules. « Did you? » Il sait se doute bien de sa réponse. Il se doute bien que cette conversation est creuse, qu'elle n'est là que pour mettre sous tapis le moment qu'als venaient de passer. Il est nerveux, agacé, ne sait même pas pourquoi, et ça l'énerve d'autant plus. L'impression d'avoir été piégé sur un chemin qu'il ne peut plus rebrousser. Désir de le prendre à pleine vitesse égal à celui de le fuir. Les deux montent en lui à la même intensité. C'est Promiscuous qui passe à la radio et les paroles n'aident pas. Mais il se rattache à l'une d'entre elles - Boy, I'm tired of running, let's walk for a minute. Il soupire un grand coup, freine quelque peu le train de son esprit. Sûrement qu'il valait mieux adresser le moment plutôt que de continuer à le laisser être un non-dit ainsi. Puisqu'après tout, celui-ci n'avait rien de spécial non ? C'était juste une continuité de leur jeu, de Blondie qui joue les proies à dévorer. Et si lui l'avait vécu si différemment que d'habitude, ça devait être… parce qu'il pensait à son ex. Ça devait être ça. Ouais. L'exaltation du concert, tout ça… ça avait dû un peu trop le retourner émotionnellement et tout mélanger dans sa tête quand Blondie s'était mise à danser. Ouais, ça lui va, comme explication, ça fait l'affaire. « I really liked that little dance you gave me, Dolly. » il prononce, en essayant fort de garder son ton grivois habituel. Même si sa voix est un peu plus basse, son amplitude un peu plus ouverte, son ton un chouïa plus chaleureux que d'habitude. Elle ne s'en rendra pas compte, de toute manière. Après tout, Blondie ne fait pas dans les relations, et il était pour elle sûrement juste une machine sexuelle, comme il l'a toujours été. Alors il se laisse à ce rôle, retourne à sa chaise attitrée sur le tournage. "Zeus, AllFucker" comme aimaient l'appeler certaines de ses connaissances. « Would've loved to fuck you in that pit. » il marque une pause, l'air curieux. « You ever did it in public, Blondie? »

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「 Change 」
∙ feat. @Zusman Feld ; 9 Novembre 2006 ∙
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“ WE DISCOVER THE ENTRY
TO OTHER PLANES
OUR MINDS BEND
AND OUR FINGERS FOLD
ENTWINED, WE DREAM ”
tw: érotisme

outfit | Discuter de tout et de rien, c’était la seule chose qu’ils savaient faire - et plutôt mal. Question simple, basique, comme à l’aller. Combler le vide et le silence par des mots sans intérêt. "That was cool." Et c’était vrai. Le concert était très sympa, une bonne vibe, un groupe très performant sur scène. Deftones était impressionnant, sûrement encore plus dans cette petite salle, impression de pouvoir les toucher en tendant les bras. Cette soirée est géniale et Lotte avait eu besoin de la gâcher, créant cette tension palpable que rien ne semblait atténuer. Et pourtant… Sa remarque la fit sourire, comme rassurée de ne pas n’avoir rien gâché. Elle qui avait complètement été déconnectée, de son corps, de son âme. Le résultat était toujours trop tendu, trop gênant mais au moins, sur l’instant, elle ressentit une vague de chaleur envelopper son myocarde. Espoir futile, baume cicatrisant ses doutes et ses peurs. C’était idiot, elle le savait que trop bien. La confusion de ses sentiments n’apporterait rien de bon. Pour elle comme pour eux. Heureusement sa question lui permit de penser à autre chose, de vite détourner sa tête de son coeur. Voix presque plus légère, retour de l'amusement, du jeu du chat et de la souris. "The college library still counts ?" C'était un lieu public après tout. Ils savaient qu'ils n'étaient pas les seuls dans le bâtiment au moment où ils l'avaient fait. C'était tout le plaisir et l'intensité de ce souvenir. La peur d'être surpris, trouver le juste milieu entre contrôle et lâcher prise. Pendant une seconde, elle les projeta dans un coin sombre du night-club, tournant dans sa tête une toute autre fin à sa danse. "You ?" trouva t'elle à dire pour réfréner ses pensées impudiques.





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「 Change 」
∙ feat. @Lotte Henkins ; 9 Novembre 2006 ∙
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“ I WATCHED A CHANGE IN YOU
IT’S LIKE YOU NEVER HAD WINGS
NOW YOU FEEL SO ALIVE
I WATCHED YOU CHANGE ”
tw: thème sexuels, somnolence au volant, nudité, mention de sexe en public

outfit | Elle a apprécié le concert. Il ne se l’avoue pas mais ça le soulage et lui fait plaisir. C’était dans cet espoir qu’il l’avait invitée, pour lui offrir une belle expérience, autrement que par le sexe. Même si lui dirait plutôt que c’était pour se la faire dans une voiture. Il répond « Hm, I guess. » quand elle mentionne à niveau son expérience dans la librairie. Wow, ça veut dire que d’autres gens étaient dans les parages. Elle cache si bien son jeu Blondie, c’est bien ça qui lui donne les crocs chez elle. Peut-être un peu parce qu’il reconnaît Zusman en elle, l’effacé dont on en se doute pas de l’ardeur sauvage derrière ses airs de mec calme. « Probably the park then. But it was at night, nobody was there. Think I’d enjoy giving a show to other people. If you’d be up to it. » ils sont plus à ça près, als étaient partenaires de jeu, mais aussi d’exploration. Il n’avait jamais eu de mal à lui faire part de ses fantasmes, à écouter les siens, sans jugement. Après coup, il regrette peut-être d’avoir formulé sa phrase ainsi. Et si elle croyait qu’elle était sa seule partenaire sexuelle et qu’il n’y avait qu’avec elle qu’il voulait tenter ce genre de choses ? Il faudrait vraiment pas… parce que c’est vrai.




C’était bien marrant de jouer, mais ça lui avait coûté les derniers points d’énergie qui lui restait. Il se surprend à bailler. « Shit. Hey… » il se retourne vers elle, espérant au mieux entamer une conversation qui le maintiendra éveillé, ou au pire, ô malheur, lui laisser prendre le volant. Mais il est surpris de voir le visage endormi, retourné vers lui. Il voulait pourrait presque croire qu’elle le cherchait inconsciemment dans son sommeil. Son minois l’attendrit, mais il se reconcentre vite sur la route. Bon. Als venaient à peine de sortir d’Irvine, il devait rester à peine quarante minutes jusqu’à Oceanside, s’il n’y avait pas de problème sur la route. C’est pas tant que ça, mais là, il ne s’en sent pas capable. L’idée était quand même de la ramener vivante. Il aperçoit un panneau indiquant un motel proche.

-

Il stationne la voiture sur le parking de l’établissement et soupire, laissant tomber son crâne sur l'appuie-tête. Il la tourne vers elle, et tout son corps se relâche quand il admire ses traits apaisés. Sa main est appelée à s’approcher de son visage quand il contemple ses cils ocre. Aussi légers et frivoles que des graminées en floraison, dansant doucement au vent estival. Il s’en rend compte, au-delà d’être désirable, elle est… belle. Une véritable poupée de porcelaine. ( Oh, dolly… ) Il approche son pouce du duvet de sa joue avant de s’arrêter. Qu’est-ce qu’il fait, là ? Il fronce les sourcils en redressant et chatouille le bout du nez de l’assoupie. « Hey. » Il la laisse émerger avant de lui donner le contexte. « I was falling asleep at the wheel. Figured we'd better be crashing here for the night. Get back on the road tomorrow. »

Als entrent à la réception et il demande une chambre. Il hésite un instant quand on lui demande lit simple ou double. Avant de se dire que ça serait bien trop bizarre de dormir dans la même chambre dans deux lits différents. ‘Fin ça, puis au fond, il voulait avoir une excuse pour dormir près de Blondie. Il spécifie qu’als resteront cette nuit seulement, la réceptionniste rétorque un truc, sur un ton assez insupportable pour que son cerveau décide de ne plus écouter. Des histoires d’horaires, de forte affluence, de politique de minimum deux nuits pour réguler, il y comprend rien, à part le fait qu'il va sûrement devoir payer double ce soir. Blondie elle a l’air de bien mieux suivre les explications que lui, débat avec la réceptionniste. Whoah, étudiante en droit même si tard, il respecte. Lui est beaucoup trop fatigué et saoulé pour négocier, compte déjà ses billets. Plus assez de batterie pour jouer le jeu trop gourmand en énergie qu’est celui de Zeus le tonnant, il revient silencieusement à lui-même. Il flanque nonchalamment les billets sur le comptoir; ça va que quelqu’un avait insisté pour lui racheter la place de concert qu’il avait prise pour Blondie, bien plus cher qu’il l’avait achetée. Il laisse la réceptionniste déblatérer un truc, attrape les clefs et invite Blondie à laisser tomber sa croisade et à le suivre.

-

Il se déshabille directement en entrant dans la chambre et fait une ligne droite vers la salle de bain. Il en sort une vingtaine de minutes plus tard et va s'effondrer nu dans le lit, bien plus confortable que son canapé-lit. ll râle un grand coup. « Oh, fuck yeah. » puis enfonce sa tête dans l’oreiller en s’enveloppant de la couette moelleuse. Ça valait le coût, finalement. Il sombre à peine quelques secondes plus tard.


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tw: nudité

outfit | Le cœur battant, la respiration accélérée, le corps de Lotte prenait du temps pour récupérer. Intensité montée très vite, très haute. Comme un besoin vital qu’ils avaient dû satisfaire rapidement. À nouveau dans la voiture, sa veste placée comme une couverture sur ses épaules, la blonde avait froid mais pas question de lui demander quoique ce soit. La fatigue de la journée commençait à se faire sentir. Avoir enchaîné les cours et directement le concert sans prendre le temps de manger ou de vraiment se poser et après ce qu’ils venaient de faire, le contrecoup était bien là. Elle essayait de cacher qu’elle grelottait, s’allongeant dans son siège. Les paroles qu’elle ne comprenait plus la berçaient, les vibrations du moteur l’emportaient loin. Elle ferma les yeux, se tournant inconsciemment vers le conducteur. Elle était bien. L’obscurité derrière ses paupières qui l’enlaçaient. Elle sentait cette présence réconfortante dans ce sommeil de fortune. Ombre gigantesque rassurante, protecteur de cette forme malaingre recroquevillée. Pour une fois, les cauchemars semblaient se tenir à distance, sûrement pris de pitié face à cet être insignifiant.

Elle ne saurait dire pendant combien de temps elle s'était assoupie. Les paupières lourdes, elle essaya de chasser cette main qui lui chatouille le nez. Qu'est ce qu'il avait avec son nez ? Elle émerge difficilement, entend ses mots sans forcément tous les comprendre. Elle tourna la tête et reconnut le parking d'un motel. Lui aussi s'endormait, c'était plus judicieux de s'arrêter et de repartir demain, il avait raison. Elle lui répondit d'un simple "OK" d'une voix encore enrouée par la fatigue. Elle s'étira en descendant de la voiture, le corps endolori - sans savoir si c'était à cause de la route et de leur précédente pause. L'air frais de la nuit la revigore un peu, elle le suivit jusqu'à la réception où il demanda une chambre. Le ton défensif de la réceptionniste agace immédiatement Lotte. Elle leur impose de payer deux nuits minimum, politique du motel, il y avait du monde. La blonde jette un coup d'oeil au parking quasi vide "Seriously, you're fully booked ?" Avec les trois bagnoles qui se battent en duel, elle se fout clairement d'eux. Mais elle n'en démord pas et d'ailleurs aucune chambre de dispo pour ce soir et elle ne pouvait pas recevoir de personnes durant la nuit, ils devraient réserver à partir de demain matin. Sortie du tréfonds de sa mémoire, Lotte lui sortit l'article de loi du code de la consommation. Le truc qu'elle avait appris en deuxième année et qu'elle n'utilisait plus depuis - il revient de très loin celui là. Un motel ouvert H24 comme annoncé dehors avait l'obligation d'accepter les arrivées à n'importe quelle heure. La blonde lui fit remarqué d'ailleurs le nombre de clés disponibles derrière la réceptionniste, en plus du peu de voitures à l'extérieur. Ils avaient de la place pour eux cette nuit et ils allaient les accepter. La jeune femme marmonne quelque chose que Lotte ne comprend pas bien mais devine qu'elle sait qu'elle n'a pas le choix. Mais ça serait deux nuits ou rien. Elle vit Zeus déposer l'argent sur le comptoir et en échange la réceptionniste tendit un registre que Lotte remplit. Elle aurait bien envie de continuer à lui faire remarquer que même dans un coin paumé, la loi ça se respecte mais Zeus l'entraine à l'extérieur. Il avait raison, il était temps qu'ils aillent se coucher.

Arrivée dans la chambre, elle le laissa se laver en premier, elle eut envie de lui faire une remarque sur la galanterie mais s'abstint. Il avait roulé à l'aller, avait eu aussi sa journée de boulot et avait conduit pour le retour. Il méritait bien de se doucher en premier. Dès qu'il eut terminé, elle prit sa place, profitant de l'eau chaude pour se réchauffer, l'esprit embrumé par les vapeurs d'eau et l'appel du sommeil. En sortant, elle pensait mettre son T-shirt de Deftones qu'il lui avait acheté pour le concert mais ils l'avaient laissé dans la voiture. Tant pis comme lui, elle se coucherait sans vêtement. Elle entendit à son souffle qu'il dormait déjà quand elle le rejoignit dans le lit. Elle lui tourna le dos et Morphée l'accueillit dans ses bras instantanément. Lotte était bien, sereine, elle sentait les bienfaits de ce sommeil profond dans sa tête et son corps. Elle qui ne dormait jamais bien en dehors de chez elle se sentait bien, apaisée.

Elle ouvrit doucement les yeux, sommeil trop léger, le moindre bruit la réveillait - surtout quand ce n'est pas son lit. Elle s'était retournée dans la nuit, s'approchant davantage de lui. Elle sentit un poids sur sa hanche, passant sa main pour découvrir ce que c'était, elle sentit son bras qui l'enlaçait. Elle n'avait pas remarqué que lui aussi s'était approché d'elle. Doucement, elle passa ses doigts le long de son bras, caressant ses muscles au repos. Dans la pénombre, elle devinait les courbes de ce dieu olympien, de ce cadeau empoisonné. Capable de souffler le chaud et le froid. Personne qu'elle voudrait connaitre davantage tout en gardant une distance vitale. Dualité de cette non relation qui commençait à la ronger de l'intérieur maintenant qu'elle le regardait autrement. Ce qu'elle avait senti durant le concert, cette sensation qui l'avait pris aux tripes, elle revenait. Prenait une place de plus en plus grande et il n'y avait plus l'euphorie du concert pour y trouver une explication. Elle le regarda dormir, ses traits apaisés, son torse qui se soulève à un rythme régulier. Elle passa sa main sur son torse, caressant doucement la peau sous ses chaines, remontant la pulpe de ses doigts le long de sa nuque, à la base de ses cheveux. Elle redescend le long de sa mâchoire, s'arrêtant en s'approchant de ses lèvres. Sa mâchoire roula sous ses joues. Elle le savait, elles ne lui étaient pas destinées. Jamais. C'était elle qui l'avait décidé alors pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi se rappeler qu'il y avait cette limite lui arrachait un morceau de coeur à chaque fois ?

Lotte bougea pour mieux se caler mais sans le vouloir, elle le réveilla. "I'm sorry" dit elle en lui caressant la joue. Tu fais quoi là Lotte ? lui hurle son cerveau. Elle retire sa main, la posa contre son torse, se rapprochant de lui. Elle sent bien ses iris sombres se poser sur elle. Hypnotisée par ce regard dans la nuit, elle ne peut détourner le sien. Suspendue à ses lèvres, à cette remarque cinglante dont il a le secret, elle est incapable de bouger, incapable de se retourner. Elle se sent bien dans son regard, le sentant capable de sonder son coeur, de sonder son âme. Elle n'attendait que ça, qu'il voit à travers elle, qu'il voit au delà de leur jeu. Le myocarde qui s'accélère dans le silence de cette chambre, leur chambre.


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Il était tombé si vite, si profond dans les abysses. L’eau n’en est pas vraiment pour la poiscaille astrale. Il s’agit simplement d’une atmosphère douce, chaude et enlaçante. Il n’y a que lui qui flotte et pourtant, pour la première fois depuis si longtemps, il ne se sent pas seul.
La nuée de poudre dorée spirale doucement autour de son corps nu. Elle est si dense, beaucoup plus que dans tous ses autres phantasmes. Elle danse pour lui, devant ses yeux, puis contre son corps, avant d’éclater et se disperser sur son derme. Les grains viennent se loger dans chaque pore de sa peau. Ils sont chauds, exaltent chaque atome de son corps, l’enlacent tendrement. L’emplit d’un sentiment qu’il a l'impression d’avoir toujours manqué, dont il a trop longtemps été famélique. Il ne sait plus où réside son extase - dans ses tripes, dans son cœur, dans sa tête. C’est la plus agréable des ivresses. Il jette sa tête en arrière en haletant lentement. La nuée fait son chemin entre ses dents et le pénètre. C’est maintenant l’intérieur de son corps qu’elle balaie. La poudre dorée se fixe tout autour de son cœur et en font un myocarde d’or — Midas. Ses battements retentissent dans l’eau, produisent des ondes chaleureuses contre son torse. Sa cage thoracique vacante est dorénavant occupée. Il est éperdu d’émotions, si intenses, débordantes. Elles font leur chemin le long de ses canaux lacrymaux, liquident des larmes de charbon, avant de progressivement devenir dorées à leur tour. Il ouvre ses ambres illuminées, sent la Dorée continuer son sillage le long de tous ses vaisseaux. Il gémit doucement quand il sent son feu descendre le long de sa ceinture.

~ ‧ ~

Ses lèvres s’étaient lentement décollées lorsqu’elle avait passé sa main sur ses cheveux. Laissant entendre le son de ses profonds halètements, qui se poursuivent à son réveil. Ses yeux sont à peine ouverts. Son corps est bien ici mais son esprit est encore sous l’eau. Ses obsidiennes sont vaporeuses, ses traits lâches. Il glisse doucement la main derrière la nuque de le nymphe en face de lui et vient poser ses lèvres derrière son oreille. Il trace un chemin de tendres baisers jusqu’au creux de son épaule. Sa main libre caresse la douce courbe sur son corps. Elle enserre doucement sa croupe alors qu’il rebrousse chemin avec ses lèvres, appose un dernier baiser sur le côté de sa pommette avant de lui souffler à l’oreille d’une voix aussi basse que douce. « I want you. » pas de Blondie, ni de Dolly, ni autre, cette fois-ci. Ce n’est pas celle qu’il appelle qu’il veut, c’est celle qu’elle est.


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outfit | Allongée à ses côtés, Lotte ne s'était jamais sentie aussi bien. Et pas que depuis leur rencontre. Aucune autre présence que la sienne ne lui avait fait ça. Cette impression d'être à sa place, d'être en sécurité, à défaut d'être aimée. A cet instant, elle avait la sensation d'être au bon endroit, avec la bonne personne. Cette proximité, cette intimité qu'ils fuyaient tous les deux, Lotte s'y sentit bien. Et se sentir presque coupable de se laisser aussi facilement avoir. Que de leur petit jeu, elle sacrifie autant de pièces dans l'espoir de respirer son odeur, de sentir son souffle contre sa peau, d'avoir la peau qui brûle sous ses caresses. Elle profite de cet instant pour laisser son esprit vagabonder, pour imaginer l'imaginable, la nuit comme partenaire de rêveries. Elle aurait voulu ne pas le réveiller, rêvasser encore un peu et s'endormir blottie contre lui, pouvant toujours clamer à leur réveil que c'était lui qui avait son bras autour de sa taille. C'était bas mais elle l'avait compris dans ce jeu avec Zeus, tous les coups étaient permis, pour maintenir le déni.

Il se réveilla, elle l'attendait ronchon comme à son habitude, prête à mettre fin à sa contemplation nocturne, à subir le courroux de ce dieu colérique. Mais rien de tout cela. Jeu aux règles changeantes, en constante évolution. Elle soupire à ses baisers, balançant doucement sa tête en arrière, lui offrant sa nuque, sa peau. Elle posa sa main sur son bras, le serrant un peu plus fort à chaque fois qu'il pose ses lèvres contre elle. Damnée au supplice de sa torture. Zeus métamorphosé en Apollon, connaissant par coeur ce corps qu'elle lui offrait, mortelle qui ne pouvait résister à son attraction.

Ses yeux se fermèrent quand il souffla dans son oreille. Ses trois mots qui raisonnent en elle, tel un écho lointain. Le myocarde qui s'affole, manquant des battements dans son rythme effréné. Elle aspire à ce que ces mots veulent dire. A ce que son envie ne soit pas uniquement charnelle. Mais elle sait qu'elle ne doit pas se faire d'illusion. (It's just a game not a real thing) Il ne voulait pas dire autre chose, il n'y avait pas de sous entendu, pas de double lecture. C'est ce que Lotte appréciait chez lui, ce qu'il disait était simplement ce qu'il pensait. C'était son cerveau malade et son coeur atrophié qui lui jouaient des tours. S'amusant à se torturer mutuellement, voulant combler ses carences, faire tomber ce faux masque de l'indifférence. Elle se savait creuse, bien trop amochée pour être réparée. Ces mots qu'il avait prononcé auraient pu être plein de promesses, si tout ceci était plus qu'un jeu. "I want you too." lui murmura t'elle. Elle effleura de ses doigts la commissure de ses lèvres, suivit la ligne de sa mâchoire. "I want all of you." Elle détourna ses yeux de ses iris sombres, comme incapable de soutenir son regard d'avoir dit ça. Elle l'aurait voulu à elle, rien qu'à elle, entièrement à elle.


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