Just breath (ft. Andy)

tw: mention de tabac et d'alcool, détresse respiratoire

Bon, Mitsuki s'est engagé il y a bien longtemps à faire au moins un jogging par semaine… en même temps, en tant que professionnel de la santé, il se doit de montrer l'exemple. Bon, ce n'est pas sa motivation principale. Ce qui le motive à courir c'est de prendre soin de son cardio. Une alimentation saine, pas de tabac, peu d'alcool et un exercice physique régulier, c'est parfait pour être bien dans sa tête et dans son corps. Un jour, il devra opérer à l'intérieur même de la tête des gens, faut pas trembler, pas se sentir fatigué ou affaibli. Certaines opérations peuvent durer très longtemps, il est donc nécessaire d'être en bonne santé pour tenir le coup !

Le voilà donc en tenue de sport, t-shirt, short, ceinture de course et baskets prêt à entretenir la machine bien huilée qu'est le corps humain. Pas de musique pour lui, il préfère rester concentré sur lui-même et sur le monde autour. C'est plus simple d'esquiver les guignols qui se croient seuls et qui ne font pas attention aux autres, comme ça. La gourde d'eau attachée à ladite ceinture de course avec le portable et ses papiers (par exemple, sa carte de donneur d'organe…on sait jamais). Il se lance, faisant attention à bien gérer sa respiration.

Après quelques minutes, il aperçoit un groupe de personnes autour d'un mec visiblement pas au top de sa forme. Il commence à ralentir et s'arrête. Il s'approche de la personne en crise qui semble avoir du mal à reprendre son souffle.

"Excusez-moi, je suis résident en médecine, je peux peut-être aider."

Dit-il en arrivant au niveau du petit groupe. Loin d'être motivé par l'empathie, Mitsuki voit plutôt cette situation comme l'occasion de mettre en pratique ses connaissances théoriques. L'homme aux traits asiatiques semble plus jeune que lui, sans doute un jeune adulte, a priori Mitsuki pencherait pour une crise d'asthme vu son âge.

"Faut l'installer en position semi-assise, donnez moi vos sacs et vestes." Il est calme mais ferme, sûr de lui.

Il essaie de tout rassembler pour que le jeune homme ait le dos surélevé à trente degrés environ. Il s'installe à genoux à proximité du jeune homme.

"Okay, essaie de prendre des respirations de plus en plus lentes et de plus en plus profondes. À ton rythme. Si t'as des médicaments à prendre, attrape-les, je vais t'aider." Après avoir prodigué ses conseils à la victime, il se tourne vers les personnes présentes. "Vous le connaissez ? Il a de l'asthme ou des antécédents ? Des crises de panique ?"

Mitsuki est toujours aussi calme, il maîtrise la situation. Il sait que si la crise ne passe pas, il devra appeler une ambulance. Pour le moment, il cherche à savoir d'où vient cette crise, que ce soit de cause physique ou psychologique, c'est à prendre au sérieux. Le manque de sport peut aussi avoir des effets néfastes si la personne a trop forcé. Bien sûr, le problème n'est pas de courir, mais de mal doser ses efforts. On ne court pas un marathon sans un véritable entraînement palier par palier.

tw: mention d'alcool, dyspnée

Fuck. T’aurais pas dû, mais vraiment, vraiment pas, boire autant la veille. Et au-delà du fait que Nyx t'en veut apparemment d'l'avoir lâché en plan au cours de la soirée (ce que tu ne te souviens même pas, les souvenirs embrumés éveillant un mal de crâne lorsque tu tentes vainement de te rappeler ce qu'il s'est passé), le coach a décidé qu'un petit footing matinal vous ferait le plus grand bien. Et que t'aies un vol de plusieurs heures dans les pattes, et une gueule de bois carabiné n'ont pas attendri Glaze le moins du monde. This evil bastard. C'est comme ça que tu te retrouves dans le parc, à traîner des pieds en essayant de survivre au footing, avec déjà une pointe de côté et l'envie de crever. Ton cardio a toujours été merdique, aussi loin que tu te souviennes. Déjà à l'école, tu haïssais le sport. T'étais celui qu'on choisissait toujours en dernier lors des courses de relais parce que tout le monde savait que t'allais les faire perdre. Au bout d'un moment, ta mère a fini par avoir pitié et te faire secrètement un mot pour te dispenser des cours. Jusqu'à ce que ton père l'apprenne et te force à y retourner. Ton historique n'a jamais été glorieux à l'époque, alors aujourd'hui, t'as vraiment la sensation d'être au bout de ta vie. Glaze et les autres sont loin devant, chacun avec son rythme différent. Que ça lui prenne vingt minutes ou deux heures, Glaze veut juste que tu fasses l'effort de te dépenser un minimum. Peut-être que tu aurais dû lui dire que ton cardio n'a jamais été très bon, mais il aurait certainement cru à une excuse pour éviter la torture et ne t'aurais pas pris au sérieux. T'as jamais été au médecin pour voir si quelque chose n'allait pas, ignorant simplement le problème en ne faisant pas de sport. Tu pourrais juste marcher, mais ta fierté en prendrait un coup. Tu veux pas que tes coéquipiers te pensent faibles. Ce que tu regrettes amèrement maintenant que l'oxygène se met à manquer. Ta vision se trouble alors que t'essayes de gonfler ton thorax pour respirer, te retrouvant comme un poisson hors de l'eau, en train d'agoniser. Ce qu'il se passe autour de toi devient superflus, et tu ne réalises pas que tu t'es effondré au sol, en sueur, tentant désespérément de gonfler tes poumons d'air comme un homme assoiffé. Y a du brouhaha autour de toi, des voix qui te parviennent mais que tu n'arrives pas à comprendre. T'as aucune idée s'il s'agit de ton équipe ou de parfaits étrangers, t'as juste besoin de t'arrêter un moment, là par terre et qu'on te foute la paix. Mais la douleur n'a jamais été aussi grave, t'as jamais poussé au point d'être dans cet état. Une voix plus proche finit par percer dans ton esprit, et tu te laisses manipuler pour te mettre dans une position assise, grognant simplement en réponse. Lorsque tu rouvres les yeux, y a une tête blonde qui te fait face et qui te parle. Des médicaments ? Tu n'en as pas. T'es juste nul pour le sport c'est tout. T'es mieux derrière ton écran, à faire courir des personnages fictifs que ta propre carcasse défaillante. Tu peux sentir des différences notables malgré tout, dans la manière où ton cœur n'a plus l'intention de s'évader hors de ta bouche et que t'arrives à respirer un peu plus profondément qu'il y a quelques minutes. Tu continues à suivre ses instructions, d'écouter cette voix calme et posée. Une personne te tend une bouteille d'eau que tu attrapes avec avidité, la remerciant avant d'avaler une longue gorgée. Et recracher la moitié, en prise d'une quinte de toux. – Putain… que tu grognes d'une voix encore un peu haletante et rauque, une main sur la poitrine pour calmer la douleur. Autour de toi, la foule s'est dispersée maintenant que quelqu'un a pris le relais et que tu sembles déjà dans un meilleur état. Tu lèves les yeux vers le blond qui te fait toujours face, son regard semblant analyser la moindre expression. – C'est bon merci, ça va déjà mieux… Tu ne veux pas le déranger plus longtemps que nécessaire, réalisant maintenant à quel point tu t'es donné en spectacle. La honte. – J'vais juste rester là… encore un petit moment… Jusqu'à ce que Glaze finisse par faire demi-tour et te porte sur son dos parce que t'es pas certain d'y parvenir toi même.

tw: mention de noyade, détresse respiratoire

Mitsuki n'a pas le temps de réagir lorsqu'une personne tend une bouteille d'eau au jeune homme. Ça semble logique d'agir de la sorte, mais comme prévu, il manque de s'étouffer. Donner de l'eau à quelqu'un en détresse respiratoire, c'est comme donner de l'eau à quelqu'un en train de se noyer. Il faut attendre que la personne ait récupéré de l'air, avant l'hydrater. La crise passe, les gens semblent s'être lassés du spectacle… Et en plus, ils n'ont été d'aucune utilité puisqu'ils ne connaissent pas le jeune homme et ses antécédents, de fait.

Mitsuki reste impassible malgré qu'il essaie de se faire rassurant. C'est pas facile comme exercice, de devoir exprimer des émotions qu'on ne ressent pas. Attention, il n'est pas psychopathe ou sociopathe, il y tient. Il est juste froid à cause de son éducation, il manque d'empathie parce qu'on ne lui a jamais appris ces choses-là, mais ne coche que peu de cases dans le diagnostic de la sociopathie. Bref. L'autre lui dit que ça va mieux et qu'il va rester là. Mitsuki s'assoit finalement en tailleur à côté de lui.

"Je préfère être sûr que ça va. Tu as déjà été diagnostiqué pour des problèmes cardiaques et/ou respiratoires ? C'est la première fois que tu fais ce genre de crise ?"

Il est sérieux et calme, à deux doigts de sortir son portable pour prendre des notes, mais se retient. Il n'est pas en consultation, surveillé par un médecin aguerri, il ne peut pas poser de diagnostic. Ceci dit, en fonction de ses réponses, il peut lui conseiller d'aller voir un généraliste qui, lui, lui conseillera des professionnels adaptés pour l'aider. Il voudrait lui poser d'autres questions, mais il sait qu'il ne faut pas noyer le patient sous les interrogations et leur laisser le temps de répondre, ou pas, s'ils ne le veulent pas. Ils ont le droit de mentir ou d'omettre des faits, on n'est pas dans un tribunal quand on va chez le doc.

tw: mention d'alcool, dyspnée

Contre toute attente, le blond s'assoit à tes côtés, visiblement peu convaincu par ta tirade. Et ça te ferait rire si la moindre secousse ne te faisait déjà pas si mal. – Je préfère être sûr que ça va. Tu as déjà été diagnostiqué pour des problèmes cardiaques et/ou respiratoires ? C'est la première fois que tu fais ce genre de crise ? Tu t'humectes les lèvres, secouant doucement la tête en signe de négation. – Nope, mais ça n'avait jamais été aussi douloureux, que tu lâches d'un soupir, fermant les yeux quelques instants. – En général je me faisais dispensé ou séchais les séances de sport à l'école. Inspirant une bouffée d'air un peu plus profonde, tu bloques deux secondes avant de relâcher doucement. Tu grimaces, massant ta pointe de côté. – Mais j'ai trop abusé sur la bouteille hier…Ça n'a clairement pas arrangé mon cas… Faut vraiment qu’tu te calmes sur l’alcool quand t’es au bar, mais t’as jamais su t’imposer la moindre limite dès que tu commences à boire. Et puis, à la différence de d’habitude lorsque tu pars en soirée, cette fois t’y es allé avec l’intention de te bousiller et oublier les dernières heures à subir ton père. Ça aura au moins marché le temps de la soirée parce que t’en garde quasi aucun souvenir, mais par contre bonjour la gueule de bois au réveil. T’as finalement de la chance que quelqu’un soit intervenu pour te soulager, parce que c’est pas ta team qui serait là pour t’épauler. Peut-être qu’ils finiront par s’inquiéter quand dans une heure, tu seras toujours pas rentré à la villa. Pff. Tu finis par réouvrir les yeux, tournant un visage curieux vers ton voisin toujours présent. T’étais bien trop dans le mal pour entendre ce qu’il se disait au-dessus de toi, mais tu l’as senti te manipuler pour te changer de position et t’aider, alors c’est qu’il doit quelques notions de base en secourisme. – T’as l’air de plutôt bien t’y connaitre, t’es étudiant en médecine ? Et parce qu’il se rend compte qu’il ne connait même pas le prénom de son sauveur, il ajoute. – Ah et moi c’est Andy, j’pense qu’on peut s’échanger nos prénoms vu la situation. (Tu ris légèrement, mais t'arrêtes bien vite.) Merci d'être venu à ma rescousse !

tw: mention d'alcool, détresse respiratoire

Le manque de sport et l'alcool, pas vraiment le meilleur des mélanges. Et pire, faire un trop grand effort en pleine gueule de bois, c'est parfait pour se sentir mal. C'est mieux de rester au calme le temps que le corps récupère. Pas besoin d'être médecin pour savoir ça. C'est une machine, le corps humain, suffit qu'un rouage se bloque pour que tout déconne.

"Je vois, j'imagine que ton cardio est pas au top."

Remarque prononcée avec son flegme habituel, c'est une évidence qui mérite quand même d'être signalée. Drôle d'idée de courir dans cet état, s'il n'est pas sportif, qu'est-ce qui lui a pris de faire un footing. Il le laisse se reposer en observant le mouvement de sa cage thoracique, histoire d'éventuellement remarquer un problème.

Maintenant qu'il y pense, il peut boire sans s'étouffer. Il attrape sa gourde attachée à sa ceinture de course et la lui tend, alors que l'autre reprend la parole pour lui demander s'il fait des études de médecine et pour se présenter. Andy. C'est noté.

"Mitsuki, j'entame ma résidence à la clinique, c'est plus vraiment des études, mais on peut dire ça." Qu'il dit en hochant la tête avant de reprendre. "Pas la peine de me remercier, je ne fais que mettre à profit mes connaissances. En revanche, si je peux me permettre, tu ne devrais pas courir dans cet état et sans préparation. Je pense que commencer par de la marche serait plus adapté. Lors d'un effort il est conseillé d'inspirer par le nez et d'expirer par la bouche. D'ailleurs, c'est aussi conseillé pour gérer une crise de panique. Bien respirer est plus technique qu'il n'y paraît."

Il parle comme un livre, mais s'il peut donner des conseils à son patient improvisé, autant le faire. Il part du principe que si Andy était là à courir, c'est par envie de se remettre au sport. Il ne voit pas trop ce qu'il ferait là sans raison sinon. Et puis, c'est l'occasion de s'entraîner à faire preuve d'empathie, en tout cas, il a l'impression que donner des conseils est une bonne chose pour que les gens se sentent compris.