à nos larmes entrelacées (aaron)
Souffrance emmêlée dans l'esprit.
Le coeur bat la chamade, de façon si douloureuse qu'Edene est aveuglée par la douleur. Le retour de son frère a provoqué un véritable tsunami dans son esprit. Les questions s'accumulent, remise en question qui la fait chuter. Qui met à mal toutes les convictions qu'elle pensait avoir.
L'amour l'enchaîne. Aaron jusque dans ses veines.
Couple qui ne s'est jamais enfermé dans les carcans de la société. Edene se pensait libre, se croyait indélébile, persuadée qu'elle pouvait s'ouvrir à toutes les possibilités. Accueillir Vicky dans leur foyer, c'était son choix. Couple à trois qui aura duré un temps, jusqu'à la disparition de celle-ci. Jusqu'à ce que la trahison se glisse dans son coeur, maison et foyer ouvert, faisant maintenant face à la disparition de la déserteuse.
Son amie. C'est ce qu'elle avait été avant tout. Puis la jalousie s'était glissée, sur la pointe des pieds, sans qu'elle ne la voit venir. Serpent vicieux et pernicieux laissant une morsure vorace sur sa peau, venin qui s'était infiltré et les absences de la blonde qui s'étaient rapprochées. Moins présente dans cette grande maison, plus discrète quand elle rentrait, ne se joignant plus à eux quand ils regardaient la télévision, évitant de se coucher entre les draps de son lit avec Aaron pour aller dormi sur le canapé. Distance enclenchée, sans qu'elle ne la voit venir, sans qu'Edene ne comprenne ce qu'il se passait en elle. Cette maison ne lui est plus familière, ce n'est plus la leur . S'éloigner. Partir. Réfléchir.
Des mots qui tournent dans son esprit. Qui s'inscrivent dans ses pensées. Qui l'oblige à prendre du recul. Eux. Est-ce que ça existe encore ? La rancœur s'était installée en elle, violente et terrible, pourquoi il ne la retenait pas ? Pourquoi ne lui disait-il pas qu'elle était la seule ? Pourquoi n'avait-il pas mis un terme à tout ça ? Il ne l'a pas compris, à croire qu'il ne la comprenait jamais. Petite blonde qui parfois aimerait être plus grande pour mieux se faire entendre. Elle aurait aimé qu'il puisse lire à travers elle, pour pouvoir percer tout ses secrets. Cette lettre juridique la poursuivant en justice, les faux pas qu'elle traîne derrière elle, Edene est bonne menteuse, à moins que ça ne soit lui qui ne soit aveugle face à ce qu'elle traverse. La mélancolie s'est glissée dans son regard, ses pas se sont fait plus lents, plus difficiles, et avancer devient de plus en plus rude. Larmes qui se faufilent sur son visage, qui glissent le long de ses joues en la rappelant à la réalité. La nuit est tombée depuis longtemps mais la sécurité est de mise, dans ce quartier où les rues ne craignent pas tant que ça. Revoir Jackson l'a chamboulé, sn frère lui a tellement manqué. Son frère qui l'a laissé tomber. Lui aussi. Pourquoi toutes les personnes auxquelles elle tenait finissait par la délaisser ? Aaron aussi allait-il lui tourner le dos pour embraser une vie à deux avec Vicky ? Colère sourde, épiderme qui la brûle, Edene a l'impression d'étouffer, de suffoquer, quand elle pousse la porte de leur maison, ne cherchant pas à être discrète et sachant parfaitement qu'Aaron sera là. Qu'il ne dormira pas. Discussion qui est restée en suspend parce qu'elle a refusé d'y répondre. Il aurait du voir.
Comprendre.
Il aurait du lui dire qu'elle est la seule qu'il aime.
Que c'est d'elle dont il a toujours été amoureux.
Elle aurait aimé qu'il lui dise qu'il n'était pas d'accord, qu'il ne voulait plus la partager, que c'était eux. Contre le monde. Eux. Contre tout le reste. Larme amère qui roule, qui s'écrase au sol, yeux bleus affrontant les iris sombres qui l'attendent. «Je ne veux pas te parler.» Voix froide, qu'elle tente de maîtriser pour lui éviter de trembler. Elle ne veut pas. Yeux qui ne se détournent pas des siens, souffle qui s'accélère. Edene veut retenir sa peine, sa douleur et sa colère. Elle ne veut pas se confronter à lui. «Pousse toi.» Elle veut passer, aller récupérer ses affaires. Faire sa valise et s'en aller. Mais pour aller où ? Elle y réfléchira plus tard, une chambre d'hôtel qu'elle pourrait toujours payer pour quelques jours ou bien encore aller chez Jackson il lui doit bien ça après le silence qu'il lui a imposé toutes ses années. Un pas en avant, mais le brun ne recule pas. Trop proche. Trop présent. Parfum qu'elle connaît par cœur, son corps et ses bras qui ont toujours été sa maison. Une maison qu'elle veut quitter aujourd'hui.
Il aurait du lui dire qu'il l'aimait.
Qu'il tenait à elle.
Qu'elle était la seule pour lui.
Il n'a jamais rien compris.
«Je ne le répèterais pas une troisième fois, pousse toi.» Edene est peut être entrain de commettre une erreur, son cœur criera son prénom, le réclamera, et elle ne pourra s'en prendre qu'à elle. Mais dans son état, elle n'est pas capable de réfléchir correctement, voyant sa vie voler en éclat et ses problèmes la rattraper, la percuter de plein fouet.
Les mots qui se répètent les uns après les autres sans donner lieu sens à une phrase correct. La main qui se pose contre le sommet de sa tête avec la sensation d’une chaleur insoutenable au point qu’il n’en manquerait pas d’étouffer. Tout s’accélère sans qu’il ne puisse en trouver une explication qui lui semblerait des plus logique peut-être parce que tout ça n’avait aucun sens. Il ne comprend pas, il ne comprend pas la colère si féroce que son âme se délecte à lui envoyer à la gueule. La vue qui se trouble, la fatigue qui se glisse contre son visage qu’il caresse d’une main jusqu’à arrêter ses doigts devant le recoin de ses yeux où ses veines seraient presque rouges à s’exploser, il secoue la tête quelques secondes sans être capable de rester devant les cris euphoriques des gens qui de leur bras s’élancent vers lui pour l’attirer au bout de la nuit sur la piste qu’il connait à force par cœur. Un cœur qui bat trop vite, ça tambourine jusqu’à l’éclat avec le besoin de la voir avant qu’il ne soit trop tard. Les pas devant lui, il n’entend plus rien si ce n’est le son scridant du cœur de sa blonde à l’agonie qu’il voudrait offrir une cicatrice à laquelle il n’est pas capable de voir la souffrance, eux qui ont toujours été libre à se croire invicible, couple hurlant au bonheur d’une vie moderne et qui pourtant se portait à en subir les conséquences à croire que tout leur été possible.
L’amour est passion qu’il se répétait lorsqu’il pensait à Edene ce fruit défendu qu’elle avait longtemps été et qu’il avait mordu à pleine dent sans la moindre hésitation. Elle était le feu, il était la glace, ils étaient deux âmes impossible à imaginer ensemble et qui avait prouver aux mondes à quel point les contraires s’attirés en devenaient les âmes à ne faire plus qu’un.
Que s’était-il passé pour que la flamme se dissipe devant la colère, eux qui scandaient à s’aimer, mais se refuser à s’attacher, eux qui hurlaient que l’amour ne se valait pas à juste à être à deux et si Aaron avait eu tort ?
Et si depuis le début, la peur viscérale de former qu’un lui tomber à la gueule assez pour que les puissants des cieux finissent par le punir d’avoir laissé cet âme si pur se détruire dans ces vices qui parfois lui porter à ne plus connaitre de limite. ?
Il l’aimait à en crever, il l’aimait sans pour autant lui porter l’attention qu’elle méritait et dont il n’en voyait rien.
Le trouble le guette, les pensées devant les mots qu’elle lui envoie au visage, il ne comprenait rien de ce qu’elle lui disait, peut-être avait-elle raison, peut-être qu’il était aveugle autant qu’elle pouvait l’être quand l’agonie des vices venaient les engouffrer dans un enfer prêt à les emporter sans même se battre et pourtant, Aaron n’arrive pas à lâcher prise. Elle voulait être seule, avoir besoin de temps, lui refusait de la perdre, il lui avait assuré que sans elle son monde s’écroulerait, les promesses qui s’effacent pour laisser le couple s’éteindre, l’image s’enfonce au point de sentir son myocarde s’écraser devant l’idée d’une vie sans cette blonde au cheveux dorée, cette muse qui se décelait à toujours être auprès de lui. Il ne voyait rien, mais voyait-elle le gouffre où lui se noyer. Il n’a pas le temps de réfléchir à davantage quand il sort de la voiture, son regard se porte sur leur maison, une maison qui ne semblait plus vraiment leur appartenir assez pour grimacer avant d’avancer et d’ouvrir la porte. Il sent les tremblement le parcourir, la peur viscérale d’entrer dans la chambre et la découvrir vide avant de voir la silhouette apparaitre jusqu’à presque être rassuré une poignée de seconde et qu’il l’observe la colère dans son regard autant cette douleur qu’elle lui jette au visage. Il l’entend dans ses mots si froid à son encontre sonner comme une fin qu’il n’ose songer. Il aurait dû dire quelque chose, lui dire qu’il refusait de faire ce qu’elle lui demandait, mais à la place il reste planté là, à la regarder quand tout ce qu’il voulait lui hurler, c’est de rester avec lui, car il avait besoin d’elle, mais rien, paralysé un instant, il se fige devant la scène qui se joue où il en hurlerait le prénom de sa déesse qui se dissipe loin de lui. Sa main ne met pas longtemps à glisser dans la sienne, son corps qui se maintient devant elle, le regard qui se plante vers celle qui ose à peine le regarde, il l’entend, mais si refuse, il ne peut pas, il ne veut pas, mais pourquoi ne voyait-elle pas cette vérité devant elle.
« J'veux pas que tu partes.. » qu’il lâche sans réussir à en dire plus, la gorge qui se serre, les yeux qui se plante dans les siens sans comprendre sa colère, comprendre comment dans une frasque de secondes l’amour s’était transformé en haine. Sa main se pose délicatement sur le visage de sa muse, caresse qu’il ne peut s’empêcher d’oser lui offrir assez pour s’enivrer de ce parfum qu’il connait par cœur. Il connait tout de son âme, une âme qui se tiraille à se battre contre cette colère qu’il tente de comprendre sans y parvenir quand elle avait choisi de faire entrer cet autre blonde dans leur vie, qu’il avait accepté ce qu’elle voulait de lui alors pourquoi aujourd’hui elle le jugeait coupable quant au fond ils l’étaient tous les deux.
« Reste avec moi j’ai besoin de toi, t’as pas idée à quel point » elle n’imaginait pas un instant combien ses mots étaient plus véridique. Elle ne cessait de lui répéter qu’elle voyait tout de lui, de ses faiblesses, de ses moments sombre où il se perdait jusqu’à ne plus savoir qui il était alors pourquoi ce soir ne voyait-elle pas qu’il avait besoin d’elle avant de se noyer complètement et qu’il ne reste que d’eux de simple regrets.
« Dis-moi ce qui ce passe, tu veux que je me pousse alors regarde-moi et dis-moi pourquoi tu veux tant me quitter et viens pas m'dire que tu ne ressens plus rien pour moi, j'te croirais pas » les prunelles plantées dans les siennes, il l’observe tente de trouver dans son regard une réponse qui ne lui parvient pas comme si le cœur de la femme qu’il aimait venait de se fermer à tout jamais.