unexpected friendships are the best ones (daniel)
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unexpected friendships are the best ones (daniel)

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unexpected friendships are the best ones
「 feat.  @Daniel Pérez  ; septembre 2023 」
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Il ne veut pas se l'avouer Jackson, mais il est un peu stressé de le rencontrer. Il ne sait pas trop ce qui l'a poussé à proposer une rencontre en premier lieu, peut-être le fait qu'il se sent seul dans cette ville qui a continué d'avancer sans lui, qu'il a du mal à reprendre ses marques. Faut dire qu'il n'a plus vraiment d'amis proches avec qui simplement sortir boire une bière et passer du bon temps. Jackson est habitué à beaucoup plus d'interactions sociales que ça. Il n'a jamais été seul, que ce soit avant son départ ou à l'armée. Sauf qu'aujourd'hui, il a l'impression de repartir de zéro (c’est ça quand on a tourné le dos à tout le monde), et il n'a plus personne qu'il peut considérer comme ami. Peut-être Esme. Sauf qu’elle était littéralement payée pour l'écouter geindre donc... Il y a une autre personne, pourtant, qui sort également du lot. Ce gars avec qui il joue et tchat depuis plus de cinq ans, est probablement ce qui se rapproche le plus d'un bon pote, et l'ironie dans tout ça c'est qu'il ne l'a jamais vu de sa vie. Et ça ne leur posait aucun problème puisque de toute façon, Jackson était à l'autre bout du continent. Mais aujourd’hui, maintenant qu’ils sont dans la même ville, ça lui a semblé naturel de lui proposer de se rencontrer. Ce qui n’empêche pas la boule au ventre en sachant tout ce qu'il sait à son sujet. C'était plus facile de se confier à un parfait inconnu qu'à sa propre famille ou sa psy. Le brun avait besoin de parler à quelqu'un qu’il ne connaissait pas, qui n’a pas connu le Jackson populaire, arrogant et bruyant de l’époque. Il a toujours su prêter une oreille attentive à ses confidences au cours de ses dernières années et espère l'avoir été aussi en retour de son côté.

Il est déjà installé au bar depuis une bonne vingtaine de minutes. Complètement en avance, mais il n'avait rien de mieux à faire dans son appartement que de tourner comme un lion en cage. Pour dénouer le nœud d'anxiété, il s'est commandé une pinte en arrivant. Son verre est déjà vidée de moitié alors qu’il est penché en avant sur son téléphone où il grind le jeu en espérant rattraper son retard. Il attaque un autre clan, priant pour faire suffisamment de dommages et débloquer au minimum deux étoiles. Il est tellement focus sur son jeu qu'il ne remarque pas tout de suite la silhouette qui s'est rapprochée, les yeux scotchés sur son smartphone. C'est lorsqu'il perçoit le siège face à lui s'écarter, qu'il lève brutalement le nez, son cœur faisant un soubresaut dans sa poitrine alors qu'il observe l'homme qui s'installe à sa table. Quelqu'un qui lui semble étrangement familier. Il fronce des sourcils, creusant dans ses souvenirs, jusqu'à finalement trouver pourquoi ce visage résonne autant en lui, reconnaissant le gamin avec qui il s'est embrouillé il y a des années au lycée. What the fuck does he want?Sorry but I'm actually waiting for someone so…
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Vu la rebuffade, t’as un moment d’hésitation, prendre la tangente, rentrer chez toi et faire ce que tu fais le mieux dans ces moments-là : enterrer ça parmi toutes les situations auxquelles tu ne veux pas faire face et qui remonteront plus tard pour bien te frustrer. Tu l’observes un instant, la main toujours sur la chaise, plissant les yeux, l’attention trop longue pour être confortable – il te dit aussi un truc, pas dans le bon sens du terme, mais c’est une occurrence assez généralisée. Quand tu te souviens de quelqu’un que tu as connu à Oceanside dans ton enfance, c’est assez rarement lié à un souvenir neutre ou mélioratif, et tu ne comptes plus tous ceux à qui tu as laissé un souvenir, non pas impérissable, mais généralement assez mauvais. Et tu le leurs rends bien – tu sais que tu as été une teigne insupportable, maladroit, mauvais, colérique, que tu avais des comportements dangereux, violents, toxiques, quelque soit le mot que l’on souhaite mettre dessus, tu les détestes pour ce qu’ils ont représenté pour toi. Si tu travailles – un peu, à peine – dessus, essayer de faire un tabula rasa, voire un mea culpa auprès de ceux qui ont compté (comme Diego, ou Joel), pour la plupart tu te contentes de garder une rancune latente, sans toujours te souvenir l’étincelle qui avait pu provoquer ton ire.

Tu te détournes et tu fais quelques pas plus loin, avant de te diriger vers le bar, pour commander un soft – le prix des consommations te fait un poil ciller, et cela a presque raison de ta détermination. Tu finis tout de même par prendre un de ces jus de fruits un peu funky, de ceux dont on ne trouve l’origine que dans des vidéos sur les aliments du monde ou dans des magasins hors de prix. Le temps d’être servi, tu essaies tout de même de t’assurer qu’il n’y a pas d’autre gars avec une casquette verte attablé à l’une des tables (histoire de sauver l’honneur et ton ego, un peu maltraité). Rien en vue, tu regardes l’heure, maintenant tu es en retard de quelques minutes. Tu prends une inspiration, et te retourne pour revenir à la table, posant ton verre (les glaçons tintent), le jus à coté, laissant déjà une marque d’humidité sur la table. « Well… Yeah. Bet it’s me. » Tu te glisses à la place en face de lui, sans attendre d’autre remarque, les sourcils froncés autant par habitude que parce que tu n’es plus du tout à l’aise dans cette rencontre – chose qui était déjà mitigée. Tu redresses un peu les épaules, reprenant une gestuelle dont tu as du mal à te défaire, comme si te rendre plus petit pouvait te protéger de quoi que ce soit. « Since when you’re waiting ? » Tu grommelles plus que tu ne questionnes en avisant sa consommation déjà bien entamée.
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Well… Yeah. Bet it’s me. Il lui faut quelques secondes pour comprendre ce qu’il insinue, mais lorsqu’il percute, ses yeux s’agrandissent de surprise. – Oh. Jackson le regarde poser son verre et s’installer, se redressant un peu mieux sur sa chaise. Son regard glisse sur la chemise en carreau, comme pour s’assurer une dernière fois qu’il s’agit bien de la même personne. Force est de constater qu’il s’agit bien de lui, et il en rirait presque s’il n’était pas aussi mal à l’aise. – Since when you’re waiting? S’il se souvient de leur altercation il y a des années, Jackson ne se souvient absolument pas de son nom. Et il se demande, s’il avait su à l’époque, s’il aurait continué à discuter, s’il se serait autant dévoilé en sachant son identité. Probablement que non. Et il espère ne pas regretter finalement d’avoir mis un visage derrière le pseudo. – About half an hour ago…, qu’il finit par répondre, détournant le regard pour attraper son téléphone, et fermer le jeu. Il se racle la gorge, attrape son verre pour avaler une grande gorgée avant de le reposer. Il s’intéresse au verre de son compagnon, esquissant un léger sourire. – Is it fruit juice? Il se rappelle alors qu’il lui avait effectivement confié qu’il ne buvait pas d’alcool, et acquiesce de lui-même. – I forgot you don’t drink. Hope you don’t mind that I do. Jackson en avait bien besoin, et encore maintenant, il a la sensation de ne pas avoir suffisamment bu pour affronter ce moment. – I suppose we could exchange names now, would be easier…, qu’il propose d’un petit sourire, encore un peu inconfortable, mais faisant l’effort tout de même de rendre la situation plus agréable pour tous les deux. – Jackson. Peu importe finalement les circonstances de leur première rencontre, il n’est pas le premier avec qui il a pu s’embrouiller ado, et il sait qu’il partait au quart de tour assez facilement. Il lève son verre pour trinquer, attendant qu’il fasse de même. – Nice to officially meet you.
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Le Ah. aurait pu (dû) te blesser, parce que maintenant que tu as l’homme en face, tu sais le passif que tu aurais, au final, préféré éviter. Tout est un prétexte à te victimiser, alors que tu clames pourtant que tu souhaites passer à autre chose – difficile de ce côté de concilier des années de réflexes et mécaniques mentaux avec ce qu’on / tu attends de toi. « Sorry, then. I’m late. » Tu lâches du bout des lèvres, après avoir retenu péniblement un soupir, les traits un peu contrariés. Tu t’enfonces plus dans le siège – pas parce que tu es détendu, mais parce que tu veux l’être, et rester le cul au bord de la chaise était le meilleur moyen de finir par te tendre jusqu’au moment où tu finirais par craquer.

« Yeah, it’s… I don’t really know. » Tu fixes un instant l’image un peu trop mignonne représentant un fruit que tu n’as jamais vu au supermarché (peut-être si tu allais au whole’s food ou un de ces magasins bobo bios). « It’s sweet, though. And, don’t worry, it’s not a bother. » Tu accompagnes suffisamment tes colocataires et quelques collègues à leurs soirées (lorsque l’humeur et ton planning le permet) sans boire pour ne pas être incommodé par la présence de l’alcool. Celui-ci est de toute façon un des facteurs sociaux les plus prégnants autour de toi et si ne pas en boire te mettait régulièrement sur la touche, tu avais toujours refusé de céder aux soupirs et reproches des gens qui te demandaient de t’y laisser aller. Tu reposes la bouteille doucement, qu’elle ne claque pas sur la table et relève après un instant la tête vers Jackson – tu n’étais plus tout à fait sûr du prénom, mais tu avais la rancune tenace et cela impliquait généralement d’essayer de te souvenir de tous ceux qui t’avaient fait du tort (ou ceux à qui tu en avais fait). « Yeah, I remember. I’m Daniel. » Tu lèves le tien, et ne le quittant pas des yeux, tu choques légèrement vos deux verres. « Yeah, it’s nice too. Glad you could come back. » Tu prends une gorgée de ton jus, que tu reposes ensuite au même endroit que précédemment, essayant de respecter la tâche de condensation sur la table. « How it’s going ? Not too… complicated ? »
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「 feat.  @Daniel Pérez  ; septembre 2023 」
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Le passé semble surgir comme une ombre indésirable au-dessus d’eux. Les années passées n'ayant visiblement pas effacé les vieilles rancœurs. Jackson tente de masquer tout malaise, se forçant à garder un sourire aimable. – No need to apologize, really. Il essaie d’alléger au mieux l’atmosphère pesante en se montrant joyeusement amical. De son côté, de toute façon, c'était déjà loin derrière lui. La preuve. Il n’avait même pas retenu son nom, et il s’en veut un peu pour le coup, vu que visiblement, lui ne l’avait pas du tout oublié… Il retient une grimace, hochant doucement la tête à la question qui fâche. – Errr… Yeah, my sister won’t talk to me anymore, but at least I’ve been able to catch up with my parents so… that’s something, I suppose… C’est étrange de lui parler de ce genre de chose, quand bien même il a conscience de l’avoir fait à de nombreuses reprises par messages par le passé. Il est encore mal à l’aise cependant, n’arrive pas totalement à associer l’ami d’internet à l’étranger qui lui fait face. Enfin, pas si étranger tout compte fait, mais on ne peut pas dire qu’ils aient réellement échangé à l’époque. Sauf si des coups de poings comptent. Il cherche un sujet plus neutre, conscient que leur première interaction pourrait facilement basculer sur un terrain miné. – And you? How have things been on your end? Il espère secrètement que cette conversation pourrait être un moyen de tourner la page, ou du moins d'entamer une nouvelle étape dans leur relation, loin des tensions adolescentes qui semblaient toujours planer entre eux.
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