i feel better when i'm dancing (lena)
caféine presqu'en intraveineuse, dès neuf heures du matin. t'as dormi deux heures à tout cassé, t'as dû mal à le reconnaitre mais cette fois-ci c'est réel, t'es fatigué. t'as bossé hier soir au nightclub, ta presta a duré une bonne partie de la nuit, t'es rentré directement mais, comme d'habitude, impossible de t'endormir de suite, alors à part te mettre devant une série sur ton ordinateur ou jouer à ta switch lite, t'avais pas d'autres activités à cette heure-là de la nuit. tu pourrais blâmer toutes tes insomnies sur les drogues que tu prends, les verres d'alcool que tu vides les uns après les autres comme si t'avais un truc à oublier ou plutôt un vide à remplir. t'as l'impression de ne jamais en être parti lorsque tu te pointes de nouveau devant ton lieu de travail, le gobelet starbucks qui contenait ton café glacé à moitié vide à la main, lunettes de soleil. ici c'est ouvert vingt quatre heures sur vingt quatre, sept jours sur sept. heureusement pour ta santé, tu travailles pas tous les jours, et normalement t'es pas supposé être là, mais t'as accepté de faire le remplacement de ta collègue au cours de pôle dance de dix heures. tu prends la liste des élèves et zieute rapidement, seulement des noms féminins... tant mieux. tu entres dans la salle, elles t'attendent déjà, la plupart sont anciennes, mais ta collègue t'a prévenu d'une nouvelle venue. tu n'en connais aucune. tu retires rapidement ton hoodie et tes chaussures pour finir pieds nus, en short et t-shirt, en face d'elles. « bonjour à toutes, je suis heesung. sam est absente aujourd'hui je la remplace. si mon prénom est trop compliqué à retenir vous pouvez m'appeler dino. » t'as conscience que ton prénom coréen est loin d'être simple à prononcer pour les américain.es, alors depuis quelques semaines tu t'étais trouvé un surnom. tu peux voir quelques visages perdre leur bonne humeur, tu entends quelques chuchotement et enfin, tu comprends... « hm, je pensais que sam vous l'aviez dit la dernière fois... » tu comprends bien que c'est parce que t'es un homme que y'a un hic, elles ont pas envie que tu les touche, elles ont envie d'exprimer leur corps d'une manière très libre en évitant le jugement masculin sur celui-ci. t'es loin d'être comme ça, mais comment l'expliquer à de simples inconnues. « écoutez, si vous ne voulez pas participer au cours, vous pouvez partir, il ne vous sera pas facturé. » tu soupires et toutes ou presque s'en vont, tu les regardes franchir la porte jusqu'à la dernière et une fois fait tu soupires une nouvelle fois. tu t'étais réveillé pour rien. quoique. une dernière silhouette reste bien présente, ça t'étonne. « excusez moi, mais si vous préférez partir avec les autres, ça me dérange pas, vous inquiétez pas pour moi. » tu t'approches d'elle doucement, elle est plus âgée que toi, semble gentille, tu gardes tes distances pour ne pas la gêner. « mais si vous désirez rester, je peux vous apprendre à danser aussi bien que moi ! » et puis si tu fais le cours quand même, samantha t'a promis de te payer, tu perds pas le nord.
Lorsqu'elle avait signé le formulaire d'inscription, sa main tremblait comme une feuille. Elle avait bien du mal à croire qu'elle se décidait enfin. Que c'était vraiment quelque chose qu'elle ferait. Dernièrement, elle avait une fâcheuse impression qu'à son âge, plus rien n'était vraiment possible et pourtant. Elle n'en avait pas parlé à ses proches non plus, ni même son mari. Elle voulait garder cet accomplissement pour elle et peut-être qu'elle pourrait un jour lui montrer ses talents. Disons que c'était un petit secret qu'elle gardait, pour elle. Elle avait mal dormi la nuit avant, elle tournait en rond. Et si jamais elle se ridiculisait devant le groupe au complet ? Si jamais elle se rendait compte qu'elle n'avait aucun talent dans la danse, que sa force physique en avait pris un coup depuis l'accouchement. Elle avait tourné, tournée et encore tournée pour finalement être bien éveillée au moment où le réveil sonnait. Sa peur lui avait grugé le ventre jusqu'à ce qu'elle entre dans le local. La simple vu des pôles lui donnait envie de vomir. Elle voulait tellement réussir, mais avait si peur à la fois. Dans le groupe, la majorité avait dix ans de moins qu'elle. Encore toutes fraîches, blonde et le visage parfait. Derrière, la brunette aux cheveux en bataille tremblait comme une feuille, déviant les iris vers la porte de secours pour avoir une vue bien précise sur sa fuite si jamais cela venait à arriver. Lorsque le professeur arrive, il y a une certaine paix qui se dégage de lui. Il semble connaître son affaire, sûr de lui. Elle ne sait pas trop pourquoi mais les murmures autour d'elle l'énerve. Pourquoi est-ce que ce serait mal d'avoir un prof masculin ? Elle pouvait presque parier que si c'était un top-modèle blond aux yeux bleus qui serait entré, tout le monde aurait eu les yeux rivés sur lui et n'aurait rien dit. De son côté, elle n'en avait rien à faire, tant que la personne qui lui apprendrait serait en mesure de la respecter, elle et son côté débutant. Elle est presque indignée lorsqu'elle voit toutes les silhouettes s'envoler de part et d'autre. Elle ne comprend pas pourquoi mais d'un autre côté, elle est soulagée. Le cours est involontairement devenu privé et elle se plaît à cette idée. - Non. Je n'avais pas l'intention de partir. Elle s'approche un peu de lui, réduisant la distance qui séparait le duo. Une de ses mains se relevait en sa direction, venant s'élever pour se présenter. - Je m'appelle Lena. Je sais que vous nous avez dites qu'on pouvait vous appeler Dino mais je pense que je préfère tenter de prononcer votre prénom comme il se doit. Ses joues se rosissent un peu, elle se racle doucement la gorge pour ne pas dire n'importe quoi. - Heeson ? Non .. Heesung ! Je l'ai comme il se doit ? Une de ses mains vient repousser une mèche brune de son visage, la cachant derrière son oreille, timidement. - En tout cas .. Je vous remercie d'être là. Si vous souhaitez donner un coup à une vieille dame .. Un peu nulle en coordination, je vous en serais reconnaissante. Elle se sent presque comme sa fille lorsqu'elle rencontrait des nouvelles personnes. Timide, super mal à l'aise.
alors que les habituées du cours s'en vont une à une à la vue de ce nouveau professeur, un homme et de surcroît, sûrement pas leur genre, l'une d'entre elles reste. ça t'avait fait plaisir qu'elle soit passé outre ton genre et qu'elle décide de suivre le cours dans tous les cas, tu espères ne pas être un mauvais professeur, après tout c'est la première fois pour toi que tu enseignes ce sport que tu pratiques quelques jours par semaine. alors que les présentations sont faites, tu regardes le sien sur la liste des élèves, c'est la toute dernière inscrite, la petite nouvelle, c'est sans doute pour cela qu'elle n'a pas de préjugé sur toi, sinon elle aurait sans doute suivi les autres et tu te serais retrouvé bien seul, comme d'habitude finalement. « ah, enchanté alors, lena. sam m'a parlé de vous, hm, elle m'a dit que vous étiez débutante et qu'il fallait que je prenne soin de vous. » tu lui offres un sourire chaleureux, elle a l'air gentille et de toute façon même si elle ne l'était pas, tu respectes bien trop les femmes pour ne pas l'être en retour. t'as toujours trouvé que c'était normal d'être féministe, même en étant un homme, parce que les inégalités qu'elles subissent ne devraient plus exister à votre époque. tu pourrais les détester, les femmes, après tout ce que t'avais fait subir ta mère, ses absences, son indifférence par rapport à son unique fils, son unique enfant et puis finalement, son abandon. penser à elle, ça te fait souffrir, alors tu préfères écouter ton élève prononcer ton prénom coréen en bafouillant, ça te fait rire et chasse tes pensées inutiles. « ça ne me dérange pas du tout que vous m'appelez dino. c'est mon nom de scène. j'y suis habitué. » nom d'emprunt, nom de facilité, t'as des milliers d'identité en fonction de comment tu t'habilles, lorsque t'es une femme, t'es june, et puis lorsque t'es sur scène, t'es dino, lorsque t'es dehors t'es heesung et pour la clientèle t'es qui ils voudront que tu sois, ça n'a pas d'importance pour toi. mais à force d'être quelqu'un d'autre, tu te perds un peu entre le réel et le factice, tu sais plus vraiment qui t'es et qui tu n'es pas. « vous l'avez très bien prononcé en tout cas. je suis étonné qu'une américaine y arrive dès la première fois. » réel compliment, généralement, quand tu proposes ton nom d'emprunt, les inconnu.es ne s'embarrassent pas à apprendre ton véritable prénom, dino c'est tellement plus simple. mais elle, elle avait essayé quand même, elle avait réussi, quelle drôle de femme, elle a ce côté chaleureux qui donne tout de suite envie d'être plus proche d'elle, comme d'une tante, ou comme une mère. « ne me parlez pas d'âge. il n'y a pas d'âge pour faire ce que l'on aime, et j'espère bien que la pole dance pourra faire parti de vos passions, bientôt... que vous ayez vingt ou soixante ans m'importe peu, tant que vous prenez plaisir à être ici, c'est le principale. » t'essaies de la rassurer comme tu peux, pour toi ça a toujours été une évidence dès que t'as eu la barre en main, sûrement grâce à toutes tes années de gymnastique lorsque tu étais adolescent, contrôler ton corps, chaque muscle, chaque membre, ça a toujours été inné chez toi. « on va s'échauffer d'abord, parce que je viens tout juste de me réveiller et j'ai pas envie de me faire un claquage... l'important dans l'échauffement c'est d'y aller tout doucement, de ressentir son corps dans chaque mouvement et pas de geste brusque. prenez votre temps, on est pas pressé. » tu lui montres quelques échauffements et tu la laisse les reproduire ensuite, accompagnement ses gestes avec ta main, tu ne la touche pas, tu effleures juste sa peau quelques fois, de manière très professionnelle, tu es très sérieux quand tu pratiques un sport, ça change de d'habitude où tu déconnes tout le temps.
Probablement, qu'elle avait dû répéter son prénom une dizaine de fois dans sa tête avant de tenter de le dire à son tour. Ironiquement, elle s'entendait d'une drôle de façon. Elle avait même l'impression d'avoir dit quelque chose de mal, d'avoir prononcé les syllabes d'une terrible façon. Cependant, à voir la tête de son interlocuteur, elle ne s'en était sortie pas trop mal. Tout de suite, un sourire se dessinait contre son visage. - Ce sont peut-être mes racines italiennes qui me permettent de me tortiller la langue comme ça ! Il est vrai que la complexité de sa langue lui avait servit à plusieurs moments dans sa vie. Cependant, la brune tenait à mettre un point d'honneur à ne pas insulter l'homme devant elle et essayer de respecter les origines de son identité. Elle avait trop de fois entendu des gens se moquer des patronyme qui sonnaient différents des typiques Américains et chaque fois, sa mâchoire s'était crisper sous l'occasion. Le timbre de voix de son professeur est rassurant. À ses côtés, elle a l'impression d'être en confiance et qu'elle pourra tout réaliser. Il lui donne espoir en tout cas. - Disons simplement que je suis une nouvelle maman qui a besoin de se retrouver un peu ! Adolescente, elle faisait partie de l'équipe de pompon girl de son lycée. Elle était particulièrement habile avec le côté physique de la chose, devant exécuter plusieurs figures de types gymnastique. Ce qu'elle devait faire aujourd'hui ne semblait pas si sorcier comparé à ce qu'elle avait fait dans le passé. Ses prunelles suivent l'homme du regard, tentant de copier-coller les gestes qu'il faisait. Elle voulait reproduire son échauffement à la perfection, voulant éviter de se blesser ou de faire quelque chose de mal. Assise sur le sol, elle allongeait une jambe sur le côté, remontant son dos bien droit. Son souffle inspira lentement et vint recracher délicatement l'air dans ses poumons, les paupières bien fermées pour contrôler le tout. - Ce que je voudrais... C'est pouvoir reprendre possession de mon corps. Pouvoir me sentir élégante, désirable. Pouvoir plaire à mon mari. C'est quelque chose que je vous pouvez m'enseigner ? Elle se redresse un peu, plongeant son regard à celui de son professeur. - Vous avez beaucoup de femmes qui se plaignent comme moi, j'imagine ?
l'élève en face de toi semble très ouverte à la discussion, après le mauvais départ de ce cours qui t'avais un peu stressé et déçu, te te sentais de nouveau mieux à son contacte, comme si ses mots t'apaisait, elle a cette aura rassurante, comme une maman avec son fils et toi ça te fait du bien les gentils mots et les gentils gestes, plus habitué à la brutalité, même venant de ta propre mère. lorsqu'elle te parle de ses racines, tu ne peux t'empêcher d'essayer de te rappeler ce que tu avais appris au lycée, mais c'est un peu loin, et c'était pas le genre de cours que tu suivais assidument, tu préférais les mathématiques et la philosophie. « italienne ?? trop cool ! je sais dire,ciao bella et aussi, come stai? désolé, mon accent est nul... par contre je parle coréen couramment. je pourrais vous apprendre des grossièretés. » ta langue maternelle, tu la perds de plus en plus, loin d'avoir le loisir de pouvoir t'exercer à la parler avec les gens de ton entourages, la plupart tous américains et dont l'anglais est la langue maternelle, si certains parlent espagnol ou encore italien, comme lena, c'est loin d'être ton cas, être bilingue t'es amplement suffisant, mais ça te dérangerait pas de réapprendre quelques mots de sa langue latine. « oh je m'en doutais que vous étiez maman. vous avez l'air super gentille, bienveillante, et vous parlez tout doucement, comme s'il y avait un bébé qui dormait à côté de nous. c'est apaisant votre voix. vous devriez faire de l'asmr ! » sur youtube, c'est le genre de contenu que tu regardes, surtout les nuits où t'arrives pas à dormir, ça et le genre de vidéo "thread horreur" qui t'empêche encore plus de dormir parce que t'as l'impression qu'un monstre se planque sous ton lit après. mais trêve de bavardages, vous vous asseyez tous les deux parterre et elle suit tes mouvements uns à uns, tu surveilles du coin de l'œil pour qu'elle ne se fasse pas mal mais tu es étonné de voir qu'elle maîtrise presque parfaitement chaque échauffement, serait elle une simple bonne élève ou cacherait elle un passé de gymnaste ? si c'est la seconde option, alors vous pourrez échanger sur le sujet, étant toi même du milieu, auparavant. « vous faites super bien les étirements, vous avez pas l'air nouvelle, je me trompe ? vous avez déjà pris des cours, ou vous faites du sport ? » tu te redresses lentement, faisant craquer tes doigts entre eux. « concernant votre mari... je peux vous apprendre une ou deux danses sans barre de pôle, parce qu'on en a pas forcément chez soi cependant... avant de penser à lui, je veux que vous pensiez à vous, aujourd'hui c'est votre moment, je veux que vous dansiez pour vous plaire, comme si vous vouliez vous séduire. » tu ne sais pas vraiment comment expliquer avec des mots ce que tu ressens quand tu danses, quand tu te produis sur scène devant plusieurs personnes ou pendant tes shows un peu plus privé, tu ressens tous tes gestes avec sensualité, chaque muscles bougeant te faisant frissonner, tu l'aimes tellement ton corps, tu le remercie chaque jour de le laisser te faire bouger ainsi, d'être aussi souple, de ne pas trop te faire souffrir malgré toutes les péripéties que tu lui fais subir au quotidien. « l'habitude ? c'est la première fois que je donne des cours de pôle dance, donc non je n'ai pas l'habitude. mais vous êtes exigeante, vous avez raison. »
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