guide pour les nuls : le camping ( elijah x blue )
Page 2 sur 2 • 1, 2
Elle plante son opinel dans le sol et Elijah a un mouvement de recul. Elle va quand même pas le planter pour une sombre histoire de préservatifs ? Il avale sa salive difficilement. Lui qui n'a aucune idée de ce qu'il est en train de faire, ces mots qu'il prononce comme si ce n'était pas si important. Parce qu'il ne capte pas l'idiot. Il ne comprend pas que ce qu'il fait ou dit peut avoir des conséquences désastreuses sur l'autre. Personne n'a jamais eu d'attentes le concernant à dire vrai. Alors il pige pas ce qu'elle a ou sa colère. Il tente de l'apaiser mais l'effet inverse se produit et la jeune femme file jusqu'à la tente. Elle referme derrière elle, donc ce n'est pas une invitation à la rejoindre. Et il reste là, quelques secondes à attendre qu'elle se manifeste, qu'elle fasse un geste, un signe. Quoi que ce soit en vérité qui pourrait l'aiguiller sur le droit chemin de la rédemption.
En attendant, il vient ajouter une buche sur le feu. Euh mais attend, elle est en train de renifler. Elle pleure ? Il s'approche le plus discrètement possible -autrement dit avec la grâce d'un éléphant- et il écoute pour confirmer ces dires. merde tu pleures ? Bonne idée Elijah, relever le fait que tu l'as fait chialer va surement t'aider à retourner dans ses bonnes grâces. Il s'assoit alors devant la tente, pas si éloigné d'elle que ça même s'ils sont séparer par la porte. Tout recommencer et éviter les erreurs, il le ferait s'il le pouvait mais pour ça, il faudrait déjà qu'il puisse comprendre ce qu'il a fait d'mal. c'est à cause des préservatifs ? Tu sais, ils trainent dans mon sac d'puis l'année dernière je crois, ils sont même surement périmés, on aurait pas pu les utiliser de toutes façons. Ah l'humour, toujours. Sa meilleure arme contre la tristesse, la seule qu'il connait comme réconfort. Elle semble être à fleur de peau, pas si extravagant quand on sait la semaine de merde qu'elle a passer. Puis Elijah n'est pas d'une grande aide avec ces réflexions à la con. tu m'laisses rentrer et tu m'expliques ? qu'il continue, trop insistant surement pour que ça se déroule correctement cette discussion. Il va se manger son duvet à la gueule il ne va rien comprendre. Une chance qu'elle ai laissé le couteau dehors. Il est paumé. Perdu. A milles lieux de comprendre ce qu'il peut bien se tramer dans sa tête.
outfit & lieu (palomar mountain) ;
TW / sexe
Les larmes roulaient sur ses joues sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit. La semaine avait été terriblement longue sans Baby dans le coin. Les nuits blanches. Les coups de blues... Elle portait définitivement bien son prénom. Toute la pression de ces derniers jours avait éclaté dans cette tente. Mais pas question que ça se sache. Trop fière pour ça.
— Non. qu'elle avait sifflé en s'essuyant de plus belle son visage, cherchant à tâtons sa gourde pour faire passer ce noeud affreux qui s'était formé dans sa trachée.
La Murphy s'était assise en tailleurs, au fond du petit espace, un bout de duvet sur les genoux. D'ici elle pouvait voir sa silhouette... Mais surtout grâce au feu un peu plus loin. Il semblait être installé de dos, à côté de l'entrée qu'elle avait refermé derrière elle.
Elle l'écoutait parler en silence, une légère boule au ventre. Est-ce qu'elle devait le croire à propos des préservatifs ? Elle qui n'avait pas franchement voulu entendre grand chose à ce sujet, elle se retrouvait désormais avec des explications qui la faisaient sentir encore plus idiote. Périmés ? Elle s'était penchée en avant pour sortir les concernés de son sac et vérifier par elle même. Et... Oui. Il disait vrai. Périmés depuis 2 mois. Ça lui donnait encore plus envie de pleurer étrangement. Ses nerfs la lâchaient, elle aurait aimé que les choses se passent autrement. Comme dans ses livres. Comme à la télé. Comme dans ses rêves. Mais la vraie vie ça n'était pas aussi magique. Pas aussi lisse. Pas aussi parfait. Et elle allait devoir composer avec, qu'elle le veuille ou non.
— J'en ai marre. qu'elle s'était marmonnée à elle même d'une petite voix avant de s'approcher à quatre pattes de la fermeture éclair pour la relever et se positionner juste devant l'entrée. Dans son dos, une détermination sortie de nulle part ancrée dans ses trippes. Tournes toi. lui avait-elle ordonné dans la foulée - grande adepte de l'autorité, petite cheffe des temps modernes.
Une fois chose faite, elle l'avait détaillé du regard un instant - de ses yeux bleus capables de noyer n'importe quel marin en moins de deux - avant de venir saisir son visage entre ses petites mains.
— Tu me plais. qu'elle avait juste été capable de dire même si elle n'était pas sûre qu'il l'ait entendu tellement sa voix s'était rayée à chacune de ses syllabes. Pour ensuite délicatement déposer ses lèvres sur les siennes. Un goût salé d'une larme venue s'y joindre. Une pluie de frissons sur sa peau et d'immenses vagues la submergeant intérieurement comme elle ne l'avait jamais été auparavant.
Et la maladresse d'une débutante ne sachant pas quoi faire de plus - s'écartant après quelques secondes, muette. Son premier baiser. Son premier contact intime.
Pas aussi extraordinaire et irréaliste qu'elle se l'était imaginé, grande romantique - mais avec le garçon qu'elle voulait. Et avec l'envie la déchirant presque de l'intérieur. Un premier baiser qui n'aurait pas pu être plus unique. Plus authentique. Un baiser qui avait déclenché un feu d'artifice dans tout son corps.
Elle se serait probablement défilée de nouveau à la vue de ses orbes émeraude mais, une chance pour elle que ses larmes l'aient empêché d'y voir grand chose et que le feu derrière lui ne lui ait pas permis de lui éclairer le visage - simplement de l'envelopper d'une lumière orangée et délicate.
Blue avait cédé. Blue en avait eu envie. Blue l'avait fait. Après toutes ces années à s'être dérobée. Après toutes ces années à s'être cachée de lui. Après toutes ces galères... Il voulait qu'elle lui explique ? Voilà ses explications. Et elle ne saurait comment s'y prendre pour être plus claire que ça.
Calme. Trop. Silence pesant. De ceux qui mettent mal à l'aise. Il sait pas. Il ne comprend rien. Il réalise seulement qu'c'est en lien avec cette histoire de préservatif mais il voit pas bien ce qu'il a fait de mal dans l'affaire. Elle doit s'en douter Blue qu'il est le genre de mec qui traine toujours avec ce précieux objet sur lui. Juste au cas où. Etrangement, avec elle, il n'y avait pas vraiment pensé, pas qu'il n'en ai pas envie, bien au contraire, mais passer un moment avec elle lui suffisait en vrai. Elijah soupire. non parce qu'on peut aussi rester comme deux cons chacun de notre côté, si on oublie le fait que j'risque de crever de froid ou une pneumonie dehors sans duvet mais tu crois quand même pas que ce serait plus chouette si on finissait la soirée ensemble ? Il essaye de l'amadouer comme il peut, la vérité c'est qu'il est à milles lieux de comprendre ce qui est en train de se dérouler dans la tête de la jeune Murphy. A bout d'argument, il était prêt à s'lever pour s'approcher du feu quand le ZIP se fait entendre. Tourne toi. Ca tonne, ça gronde, comme un ordre. Elle qui a le don d'être particulièrement autoritaire en ce qui le concerne. Il s'exécute non sans râler : t'en a pas mar... Tu me plais. Ca le coupe dans son élan. Ses mains qui se posent sur son visage, il se sent totalement désarmé, la bouche entrouverte. Ces mots pourraient sembler con et niais mais ils le touchent comme personne n'a réussi à le faire avant elle. Emprunt de sincérité, il sent son palpitant s'emballer dans sa poitrine.
Un instant.
Une fraction de seconde.
Alchimie qui s'impose.
outfit & lieu (palomar mountain) ;
Blue s'était fabriquée la scène dans sa tête au moins un million de fois mais, rien de tout ce qui avait pu traverser son esprit ne s'était rapproché de ce qui venait de se produire entre elle et Elijah. Elle l'avait rêvé tant de nuits, l'avait attendu avec tellement d'impatience et de désespoir... Un tableau auquel la Murphy n'aurait jamais pensé pouvoir donner vie un jour.
Ses mains sur elle, son souffle contre sa peau, ses orbes ancrées dans les siennes... Il était devant elle, pour de vrai et leurs lèvres s'étaient rencontrées elles aussi, pour de vrai.
Sensation d'irréel. Irréel jusqu'à ce qu'il soit venu la chercher une seconde fois - inversant de ce fait leurs rôles tout en ne lui laissant pas le temps d'assimiler son propre geste.
La douceur et le goût de ces dernières étaient à des kilomètres de ce qu'elle s'était toujours imaginée. À ne plus vouloir s'en détacher. À avoir besoin d'en découvrir davantage. Timidité dans ses gestes, sursauts incontrôlables chaque fois qu'il pouvait rajouter quelque chose dans ce qu'elle estimait déjà être un exploit.
Blue avait l'impression que son cœur allait éclater dans sa cage thoracique. Il battait si vite et si fort que même ses poumons ne savaient plus où donner de la tête.
Un corps en manque d'oxygène, une âme qui flottait et refusait de revenir dans son enveloppe charnelle.
Sa langue contre la sienne avait été une sensation nouvelle et plus qu'étrange, mais agréable. Chaude et réconfortante. Trop captivante pour que son cerveau ne fonctionne correctement et ne parvienne à la ramener sur terre. Il avait fallu attendre que le brun s'écarte d'elle pour que son être tout entier ne soit redémarré... un peu à la façon d'un ordinateur ayant subitement planté.
Et là suite ? Que dire de la suite... De ses mots qu'il lui avait déjà déclaré - différemment - et qu'elle n'avait jamais réellement pris au sérieux ni à sa juste valeur jusqu'ici. Déni ? Manque de confiance en elle ? Lente à la détente ? Tout ça à la fois. Ses mains tremblaient et elle avait dû les retirer de son visage pour pouvoir les cacher dans les manches de son pull. Ses joues étaient encore mouillées, de même que pour ses yeux, mais ce brasier qu'il avait allumé en elle risquait de chasser tout ça en un rien de temps alors... pas de quoi s'y attarder plus que ça.
À la place... il fallait qu'elle trouve les mots. Qu'elle trouve quoi dire.
Et maintenant ?
Et maintenant, quoi ?
— J'ai... qu'elle avait commencé par dire avant de s'arrêter, incapable de gérer la tornade qui continuait de faire des ravages en elle. Tu... Non, elle n'y arrivait vraiment pas. Son regard sur elle l'intimidait beaucoup trop. Vulnérabilité qu'elle n'aurait jamais cru ressentir un jour. Blue avait préféré fondre dans ses bras et fuir l'affront sous sa crinière d'ébène.
Est-ce que ça allait bien l'avancer ? Pas vraiment. Mais elle y avait trouvé le même confort et la même sécurité qu'un chat dans un petit espace clos.
Il y avait tellement de choses à dire. Par où commencer ?
— T'es pas un con. Ha. Bon début. Mais ça faisait au moins écho à ce qui s'était passé durant leur trajet en venant jusqu'ici - révélant aussi que durant tout ce temps, la personne dont ils avaient discuté n'était autre que lui-même ici présent. Et tu chies pas d'l'or.
Wow, c'était incroyable. Son odeur qui vient chatouiller ces narines et ce sourire sincère et doux sur les lèvres alors qu'il ne peut s'empêcher de la regarder. Il n'avait absolument pas prévu que les choses se déroulent de cette façon, lui qui a ruminé la semaine entière à insulter un type qui était en fait... lui même. Un truc complètement débile qui avait pris des proportions incroyables. Elijah la voit paniquer légèrement, dans un geste doux, il vient dompter la crinière de la jeune femme et mettre une mèche derrière ses oreilles. Il pourrait lui prendre la main et la poser sur son cœur pour lui faire comprendre qu'elle est en train de le rendre fou. Myocarde pour en témoigner. Quand elle annonce qu'il n'est pas un con, il fronce les sourcils, sourire qui s'perd. euh ok... merci ? Il lui faudra attendre qu'elle parle de chier de l'or pour qu'il réalise. -oui, faut lui expliquer longtemps à Elijah- Sa remarque lui déclenche un rire. ça tu sais pas. quoi tout comme elle peut très bien chier des paillettes et des arcs en ciel. comment tu crois que je me suis payé ma voiture ? taquin, parce que c'est aussi ça entre eux. Ce petit jeu de repartie quand il cœur ne s'emballe pas trop fort. Il vient poser ses lèvres sur les siennes de nouveau. Rapidement, une fois, puis deux.
Il se tourne ensuite vers le feu, la Murphy toujours dans ses bras pour être en direction du feu. Il l'invite à se tourner et s'adosser contre lui. Juste pour la sentir proche, comme le ferait un couple en fait, même si c'est pas vraiment ce qu'ils sont n'est ce pas ? Ils sont juste... Difficile à définir pour le moment. Ses bras qui entoure Blue. en tout cas, j'comprend mieux pourquoi ta frangine m'a agressé ? Ses cheveux non loin de ces narines, il s'laisse tenter par l'odeur enfantine et troublante qu'il hume. Il est bien. Juste bien. Une des rares fois de son existence où le sentiment d'être exactement là où il doit être perdure à ses côtés. C'est agréable. Lui qui n'sait pas encore qu'il prend le risque d'une chute un peu brutale. Lui qui aime sans doutes pour la première fois. pourquoi t'avais si peur d'me le dire, à cause de Basil ? Ses craintes qu'il ne comprend pas, simplement parce qu'il est loin de se voir comme elle le voit. Il a beau être arrogant, savoir qu'il est beau et riche, il ne se considère pas vraiment comme quelqu'un qu'on peut aimer, pas véritablement en tout cas. Pas pour lui. Pour la façade. Celle qui s'envole peu à peu à ses côtés. Non loin de lui, il aperçoit une brochette calciné et l'attrape avant de la mettre à la bouche. c'est vraiment... pas bon. qu'il lâche en se marrant.
outfit & lieu (palomar mountain) ;
Blue ne savait pas réellement si elle devait se sentir soulagée que ça soit enfin arrivé ou, à l'opposée, être paniquée parce qu'il y allait forcément y avoir des conséquences et des choses à expliquer. De vive voix.
— Non... pft, t'es bête. qu'elle avait pouffé - toujours sur le même ton minuscule et timide avant de poursuivre : au hasard... t'as un compte onlyfans ? Sait-on jamais.
Le sourire aux lèvres, Blue avait l'impression de léviter. C'était d'ailleurs sans compter ce hoquet qu'elle avait laissé s'échapper de sa bouche au contact de ces baisers qu'il s'était autorisé à lui voler quelques secondes après. Baisers différents.
D'une manière qu'elle n'avait que lu et vu qu'à la télé ou dans ses livres. D'une manière qui lui avait teinté les joues et fait mordiller l'intérieur de ces dernières. Que dire aussi de la manière dont il l'avait encerclé avec ses bras et ses jambes ? Face au feu qu'ils avaient allumé plus tôt. Sensation d'être l'héroïne d'une fiction pour adolescentes, son cœur allait vraiment avoir besoin d'un temps mort si ça continuait ainsi.
— Ouais... Hum. Oui, ça expliquait beaucoup de choses - notamment le comportement de Baby dans ses messages. En tout cas, elle s'était timidement permis de lui attraper une main pour la triturer nerveusement. Y'a de ça. qu'elle s'était ensuite exclamée après avoir pris une grande respiration.
Son dos contre son torse, si les battements de son propre myocarde ne pulvérisaient pas déjà des records, elle entendrait et ressentirait sûrement le sien cavaler tout autant.
— On a cette règle à la con entre nous... qui est de ne pas s'intéresser aux amis des uns et des autres. Règle qui avait été brisée dès l'instant où Baby avait appris que Trystan, son ami, et Basil, son frère, se voyaient - et pas seulement pour prendre le thé. À la seule différence cependant, que ni Trystan ni Basil ne savaient pour la relation en commun qu'ils pouvaient avoir avec Baby. Et... Parce qu'il y existait tout un tas d'autres raisons que Blue s'était inventée ces dernières années. Toujours à repousser. Toujours à se cacher. Mais manges pas ça ! Tu vois bien que c'est cramé, idiot ! Les yeux ronds, brochette arrachée des doigts - elle en avait eu un petit pincement de voir sa bonne nourriture carbonisée comme ça. Heureusement qu'il en restait encore un peu dans les tupperwares... T'es pas le gars le plus... accessible qui soit. Déjà d'une. Et puis... moi mon prénom, y'a pas de Y. De deux. Oui, elle s'était mise à compter sur ses doigts et oui, ça faisait aussi partie de ses arguments - de façon très sérieuse. Et... Oui, ce n'était pas terminé mais... Son point numéro trois était une chose qu'elle n'était pas tout à fait sûre de pouvoir dire. Ce n'était peut-être pas très judicieux de lui dire que ce baiser là - ou plutôt ces baisers - avaient été ses tout premiers. J'voulais pas m'prendre un... râteau. Que... ça gâche tout. Elle l'avait déjà dis ça, mais c'était mieux de le lui rappeler. Parce que je m'amuse bien, avec toi. Sa gorge s'était inexplicablement nouée à la fin de sa phrase, mais elle était sincère.
Avouer ces choses là n'était pas une tâche facile, Blue était entrain de rassembler tout ce qui lui restait de courage en elle pour ça. Pour qu'il puisse comprendre le pourquoi du comment même si, de son point de vue, tout avait l'air extrêmement brouillon.
Elijah ne se pose pas toutes ses questions, il se laisse porter. Le revers de la médaille qu'il va subir quand il comprendra qu'il est trop accroché à la sarcastique joueuse de jeux vidéos. Il perçoit pas encore son attachement. Il sait juste qu'elle lui fait un bien fou. Lui qui est pourtant le premier à dire que les gens amoureux sont niais et idiot se retrouve dans la gueule du loup. Et il compte bien s'faire bouffer entièrement. non mais je devrais peut être y penser. Il l'enlace, comme si elle pouvait s'échapper à tout moment. C'est peut être la première fois que Blue embrasse un garçon mais s'il est plus à l'aise et avec plus d'expérience, il découvre lui aussi la tendresse et l'émoi de partager un moment intime sans que ça reste seulement une histoire de cul.
Sa main qu'il vient chouchouter pour éviter qu'elle ne lui triture, les doigts qu'il enlace avant de la poser contre elle. j'vois. Basil m'a fait comprendre que tu étais hors limite... Assez clairement. Peut être qu'ils n'ont pas besoin de lui en parler non ? Après tout, vous connaissez le dicton : vivons heureux, vivons cachés. Les répercussions d'une telle annonce seraient néfaste pour cette bulle qu'ils sont en train de créer. Amitié à laquelle il tient même s'il a parfois du mal à poser des mots dessus. Les mots qu'il n'a pas envie d'poser sur ce qu'il se passe. Il serait capable de flipper le con si tout devenait trop... réel. Carpe diem. Il grignote un bout d'brochette qu'elle finit par lui arracher des mains. Vraiment un gamin immature quand il s'y met. Il a oublié de grandir. En même temps, peut on vraiment évoluer quand on grandit sans parents. Ils sont là, bien vivants les siens mais n'ont jamais pris le temps de l'accompagné. La supercherie qu'il a compris en trainant chez des potes. Les limites qu'on ne lui a pas posé. j'crois que je suis le gars le plus accessible d'Oceanside, tu l'as dis toi même, je me suis tapé la moitié de la ville. Maladresse qui court, c'est vraiment pas ça qui va la rassurer la petite mais son impulsivité lui joue des torts. Les relations sociales qu'il noue dans la franchise et la connerie. L'intimité avec laquelle il se bat. Personne qui n'a vu autre chose qu'un mec à culbuter dans le fond. Ou alors il n'était pas assez confiant pour s'en rendre compte. La brèche qu'il ne souhaitait pas ouvrir.
Merde, il avait pas pensé à ce détail. Et si ça venait faire foirer la dynamique ressourçante et rafraichissante qui s'est installé entre eux. Super, maintenant lui aussi se trouve à avoir la gorge nouée. Il masque cette fragilité derrière de l'humour pourtant, incapacité à faire mieux : c'est encore mieux non ? On s'amuse et plus si affinités... Ce weekend s'apparente à un sursis, une parenthèse douce qu'il n'a pas envie de quitter pour retrouver l'externalité du quotidien. Parce qu'elle a surement raison, ça pourrait tout faire foirer.
outfit & lieu (palomar mountain) ;
— Si jamais un jour t'as plus un rond, ouais. qu'elle avait pouffé, les yeux baissés sur sa main qu'il avait entrelacé la sienne - ces petits gestes que l'on pourrait penser complètement futiles et qui pourtant, ne cessaient pas de la faire rougir. Jamais on ne l'avait serré dans les bras comme ça, c'était tout nouveau...
— Je peux comprendre mon frère et ma sœur à propos de tout ça mais... y'a des choses qui ne se contrôlent pas vraiment. qu'elle avait avoué d'une petite voix. C'était pourtant pas faute d'avoir essayé en ayant gardé le silence pendant toutes ces années...
— Non mais, pas accessible comme ça. Le rire aux lèvres - parce qu'il disait complètement vrai et qu'elle s'était juste inventée toute seule cette espèce de barrière entre eux. La fameuse "aura" autour des types qu'on ose pas approcher. Qui ont l'air d'être d'un autre niveau. Qu'on regarde seulement de loin, comme dans un musée. C'était idiot mais, c'était comme ça que Blue avait toujours vu les choses. Spectatrice. C'est... un peu contradictoire ce que je vais dire mais, c'est justement parce que tu connais beaucoup de monde que ça... m'intimidait. Pas trop de place ou de temps à lui accorder parce que trop sollicité de tous les côtés. R'garde quand on est allés faire du roller... Quelqu'un t'a reconnu et, t'étais censé passer du temps avec, visiblement. Un exemple qui lui avait pincé le coeur rien que d'y repenser mais qui était parfait pour lui expliquer. Moi c'est à peine si la voisine d'en face sait à quoi j'ressemble et... au final, un peu pareil pour toi... Jusqu'à y'a quelques jours. Blue s'était nerveusement raclée la gorge - timidité et introversion qui n'étaient pas hyper faciles à gérer au quotidien. Mieux de rester enfermée chez elle que de devoir affronter tout ça. Ou presque. Pas si sortir voulait dire le voir lui. Là, Blue voulait bien faire autant d'efforts que possible.
Enfin... ça avait quand même ses limites. Comment ça "et plus si affinités" ? La petite brune a cru s'étrangler à ses mots, gourde d'eau récupérée dans la foulée pour chasser cette sensation d'avoir avalé de travers.
— Au risque de te décevoir, j'ai vérifié, et oui, ils sont périmés. Est-ce qu'il parlait de ça ? Aucune idée ! Il avait pourtant bien dis "pas comme ça" quelques minutes plus tôt... Mais la panique avait pris le dessus sur Blue. Se rappeler qu'il lui avait dis très clairement qu'il voulait coucher avec elle... Ca lui avait donné de drôles de sensations dans son estomac. En plus, qu'est-ce qui lui disait qu'il n'avait rien apporté à côté de ceux dans son sac ? Est-ce que le fameux préservatif de secours dans le portefeuille n'était qu'un mythe ou était ce bien réel ? Oh pitié, faites que ça ne soit pas le cas. Trop de questions... que Blue arrête de penser !
Elle s'était d'ailleurs légèrement écartée de lui tout en se tournant sur le côté pour le regarder. Bon sang, est-ce que c'était humain de rougir autant ? Mauvaise stratégie.
Alors elle s'était levée. Ouais, parce que si elle restait comme contre lui, ça risquait de "mal" finir.
— T'es dangereux, Hamilton.
ça pourrait devenir un choix de carrière. plaisante t-il, pas de raisons d'avoir des soucis d'argent de toutes manières. Pour pouvoir le foutre à la rue, il faudrait déjà qu'ils lui portent de l'intérêt. C'est pas l'cas. Il peut claquer leurs thunes sans mesurer ses dépenses, ils s'en fichent royalement. Il est d'ailleurs à bout de solution pour attirer leurs attention. Il a tout essayé. ils veulent juste te protéger. Basil avait prononcer ces mots. Il le sait. Lui qui a pris le risque d'évoquer ce sujet. Promesse imprécise de ne rien faire pour entacher l'honneur d'une de ses frangines. Ca risque de faire mal quand ça va se savoir. t'avais pas l'air intimidé quand tu m'as mis une branlée à Street fighter. Non, parce qu'elle parle avec son cœur, sa timidité qui trime. Il essaie d'comprendre mais il n'avait rien vu, l'impression qu'elle était à l'aise avec lui comme il pouvait l'être. De son côté, ça n'a jamais été aussi simple. Il a l'sentiment que les choses glissent simplement quand il discute avec elle. j'préférais te voir toi. qu'il avoue simplement, sans rougir. Il lève les yeux au ciel. rassure toi, la voisine d'en face c'est ma mère et elle ne sait pas non plus à quoi je ressemble. quelle ironie quand on y pense. Elle lui explique, elle lui parle de cette façon de vivre différente de la sienne. Elijah n'a pas de difficultés à communiquer avec les autres. Aucune. Et il est maladroit, trop franc, trop brusque.
Un rire qui sort quand elle précise que les préservatifs sont périmés. alors ce sera pas pour ce soir. Baiser qu'il appose sur le haut de sa tête. Tant pis après tout, il peut bien se contenter de rester dans ses bras et de la tenir fermement. C'est agréable aussi. Bien sur qu'il arrivera un moment où il voudra plus avec elle. Il serait déjà prêt à passer le cap si c'est son cas à elle aussi. Pas une grande première pour lui. Si y'a bien un sujet sur lequel il est à l'aise parce qu'il se sait expérimenté et doué, c'est bien le sexe. Puis elle se redresse, surpris, il la laisse s'échapper. Ses sourcils se froncent lorsqu'elle prononce les mots : T'es dangereux, Hamilton. Elle n'a pas complètement tort dans le fond, Elijah est un requin et elle un poisson sans défense qui se débat. Le parallèle aurait aussi pu se faire avec le lion et la gazelle. Y'a des fêlures invisibles pourtant chez Eli, du genre qu'on voit pas. Franchement, à tous les coups, c'est elle qui finira par lui briser le cœur. Il lève le regard vers elle, sujet périlleux : t'as peur de moi ou quoi ? Mais de quoi exactement, après tout les règles du jeu n'ont pas été déterminées. Lui même ne sait pas trop à quoi s'en tenir. Ensemble ? Il se redresse à son tour. Sa main qui vient instinctivement se poser contre sa joue. tu sais ce que j'crois, j'crois que t'es bien plus dangereuse que moi. Elle qui a réussi à lui voler trop d'sentiments en si peu de temps. Etincelle qui s'est allumée dans son cœur. Ses lèvres viennent ensuite s'emparer des siennes pour un baiser doux et sensuel. Son corps qui se rapproche du sien, comme si sa dernière remarque l'avait fait vaciller, comme s'il avait peur de la voir s'enfuir.
outfit & lieu (palomar mountain) ;
Au fond d'elle, Blue savait très bien que son frère et sa sœur ne pensaient pas à mal et souhaitaient simplement la préserver... Est-ce que c'était à faire ou non ? Pas réellement de bonne ou de mauvaise réponse en soit. Tout ce qu'elle espérait était qu'ils la laissent au moins essayer... et seule.
— C'était différent, j'avais ma réputation en jeu ! qu'elle avait rétorqué, ne relevant donc pas la remarque qu'il lui avait fais à propos de Baby et Basil. Et j'me demande toujours pourquoi. C'est vrai quoi, t'as vu cette fille ? Blue s'était pincée les lèvres, incapable de prendre un compliment - qu'il soit implicite ou explicite. Elle ne s'appréciait pas à sa juste valeur tout comme Elijah ne se voyait pas comme elle pouvait le voir - un décalage presque constant. J'parlais plutôt de la petite mamie installée de l'autre côté de la rue. qu'elle avait ricané même si, ses mots lui avaient fais reconsidérer un instant sa réponse. Blue savait que ses parents n'étaient pas aussi souvent chez eux que les siens. Mais est-ce qu'elle se doutait de toute la souffrance qui en découlait chez lui ? Pas tout à fait. Terrain glissant.
Et puis elle s'était levée pour s'éloigner de lui. Parce que leur proximité, aussi agréable pouvait-elle être, l'intimidait plus que de raison. Parce que ça risquait de tourner au vinaigre si elle laissait le petit démon sur son épaule la guider.
Il allait bien falloir un jour qu'elle crache le morceau mais... pas ce soir. Blue voulait cocher les étapes petit à petit, à son rythme. Profiter de ce qu'elle avait déjà pu accomplir et se soucier du reste plus tard.
— Un peu. que la Murphy s'était exclamée, les lèvres toujours plissées.
Mais lorsqu'il se relève pour la rejoindre, elle ne recule pas et le laisse lui caresser la joue sans rien dire et sans cligner des yeux. Le menton simplement orienté vers lui, qui la surplombait d'au moins une bonne tête et demie. Hein ? L'incompréhension dans son regard et le hoquet qui s'échappe de sa bouche lorsqu'il y vient coller la sienne.
Elle n'allait décidemment jamais s'en lasser. De ses baisers. Du goût de ses lèvres. De la douceur de ces dernières. De son corps contre le sien. De lui tout court.
Si seulement la petite Blue de 8 ans savait ce qui l'attend... Elle en serait sûrement hystérique. Quinze ans. Quinze longues années.
— J'ai jamais dis que je ne l'étais pas. qu'elle s'était finalement exclamée après s'être écartée de lui, tête penchée sur le côté l'air de rien... avant de subitement sortir une mini lampe torche de sa poche pour la braquer sous son visage et créer un jeu d'ombres assez flippant. J'commence à avoir un peu sommeil. que la mini Murphy avait toutefois lancé sans transition. Parce que le soleil s'était barré derrière les montagnes depuis un bail maintenant et que, même si elle était du genre à se coucher super tard : la balade de deux heures ainsi que la petite baignade l'avaient définitivement crevé. Ca et, toutes les sensations qui lui étaient tombées dessus... et qui ne comptaient pas s'arrêter de sitôt.
Pour voir, ça faisait quoi si elle l'embrassait elle-même de nouveau ? Comme il avait pu le faire plus tôt ? Un baiser, puis deux, puis trois - à chaque fois se lever sur la pointe des pieds pour l'atteindre.
Il l'avait choisi elle, alors c'est qu'elle valait bien mieux que l'autre non ? Ce qu'il y avait de mieux : à peu près tout en vérité mais ça commençait par la discussion. Avec Blue, il peut parler et pas seulement de sa position préféré ou de la dernière stat en vogue sur Instagram. Un peu cliché vous me direz mais les filles en Y qu'Eli a l'habitude de voir sont plutôt superficielles en fait. tu devrais aller chez l'ophtalmo. J'crois qu'il te faut des lunettes. Confiance en elle biaisée, mais il parait que c'est comme ça quand on a des sentiments, on doute de tout, on s'trouve trop gros ou pas assez intelligent, c'genre de conneries quoi. Madame Andrew ? Non, elle, me kiffe. L'avantage, c'est qu'elle ne le croise que la journée et quand les soirées sont organisés chez lui, il lui suffit d'virer ses appareils auditifs et le tour est joué.
La sentir loin de lui provoque un frisson, problème qu'il règle assez rapidement en venant la rejoindre pour l'embrasser encore une fois, ses lèvres qui sont si délicieuses qu'il va avoir bien du mal à s'en passer. Elle recule, la lampe torche qu'elle fourre devant sa tronche pour appuyer ses propos. Elle est con putain... Adorablement con. Rire qui s'échappe, comme souvent à ses côtés. oh...OK. Permission de rentrer dans la tente ? qu'il demande dans un sourire. Non parce que cette option était encore en stand by il y a quelques minutes. Blue qui semblait déterminée à le laisser dormir dehors. Ce qui est plus clair quand on sait qu'il lui plait. Sans réponse, elle se hisse pour glisser ses lèvres contre les siennes. Très franchement, il pourrait faire ça toute la nuit. Les baisers se succèdent, devenant plus langoureux à mesure que les secondes s'égrènent. C'est comme si leurs lèvres mutuelles étaient faite pour se rencontrer, chaque baiser à une saveur délicieusement envoutante. Son visage qu'il recule sans un mot. Il vient attraper ses cuisses pour la soulever, ses pas qui prennent le chemin de la tente. Deux mètres parcourus et le voilà qui se baisser pour entrer sans la quitter une seconde du regard. Intense. Fou. Indéniablement bon. Qu'est ce qu'il foutait en fait avant de la rencontrer ?
outfit & lieu (palomar mountain) ;
Des lunettes ? C'était vrai qu'avec ses écrans ses yeux fatiguaient un peu plus vite mais, Blue ne voyait pas tout à fait où il voulait en venir. Il ne trouvait pas la fille en Y aussi jolie que Blue le pensait ? Alors... pourquoi se l'était il déjà tapé ? À moins que ça ne soit pas le cas et que... Trop compliqué de le suivre.
— Ca, c'est juste parce qu'elle veut que tu lui portes ses courses et l'aide à traverser. Elle est pareille avec Basil. avait-elle continué de ricaner avant qu'il ne vienne lui extorquer un autre baiser... et qu'elle ne s'amuse avec sa lampe torche puis fasse de même à son tour "pour voir".
Parce que maintenant qu'elle y était parvenue, recommencer lui était moins difficile... À chaque fois. Un accomplissement dont elle était fière - trop pour oublier tout de suite comment faire. Excuse bidon ? Sûrement. Je croyais pourtant que ça avait été clair ? qu'elle lui aurait répondu s'il ne l'avait pas subitement levé du sol. Geste qui lui avait d'ailleurs arraché un petit cri de surprise à la place. Imprévisible Eli.
Son cœur qui avait su se calmer un instant était reparti de plus belle dans sa poitrine. Le contact de ses doigts sur sa peau était brûlant, comme s'il l'ébouillantait à chaque fois qu'il la touchait. Est-ce que ça en était déplaisant pour autant ? Pas le moins du monde.
Blue ne s'était jamais sentie aussi vivante qu'à cet instant. Aussi importante. Parce que, pour qu'Eli la regarde et la touche ainsi... c'était qu'elle devait l'être, pas vrai ? À la recherche constante d'une certaine validation auprès des autres... Il avait débloqué en elle des choses que personne n'était encore parvenu à faire. Des choses également qu'elle même n'avait jamais soupçonné d'exister en silence jusque là. Eli était tout simplement la clé et ça, la Murphy allait bientôt le découvrir si ça n'était pas déjà le cas. Il suffisait de la regarder pour comprendre qu'en sa présence, elle fleurissait. Une rose au milieu de rien.
Il n'avait pas idée d'à quel point ses gestes lui étaient vitaux en plus d'être mortels à la fois, rien que ça. Elijah la réconciliait avec elle-même. Avec ses inquiétudes. Avec ses questions. Avec cette sensation de ne pas être à sa place ni à la hauteur.
Les marches étaient gravies les unes après les autres... Probablement un peu trop rapidement d'ailleurs.
Carrément trop.
Ses doigts sous son pull avaient comme relâché un essaim massif de papillons dans son ventre - et il n'avait pourtant touché que son dos.
Effet violent qui lui avait arraché une légère cambrure ainsi qu'un soupire qu'elle n'avait pas pu retenir. Est-ce que ça marquait sa limite actuelle ? À priori.
Le bleu de ses yeux s'était en tout cas mis à trembler et sa main était venue saisir son poignet pour l'empêcher d'en faire plus... même si son corps lui hurlait de le lâcher pour qu'il continue.
Désaccord interne. Elle le voulait mais n'était pas prête.
Pause brève qu'elle espérait claire, parce que parler lui semblait de trop dans ce silence apaisant qui s'était instauré sous cette tente... Blue s'était contentée de venir presser ses lèvres sur les siennes avant de venir le serrer dans ses bras, le front contre son torse et le souffle saccadé.
Trop tôt. Elle qui n'osait même pas glisser ses propres mains sous son t-shirt, à pourtant en crever d'envie. L'oreille plaquée contre son cœur, à l'écouter se débattre entre deux respirations bruyantes.
— J'bouge dans la nuit. s'était-elle finalement autorisée à chuchoter, pas désolée pour autant de l'enfer qu'il allait devoir se coltiner cette nuit. Après tout, c'était sa tente, non ?
Claire comme de l'eau de roche et il saisit cette occasion pour le tenir fermement contre lui. Les esprits s'échauffent et il calme le jeu une seconde, sentant bien que quelque chose cloche du côté d'Blue. Son poignet qu'elle finit par saisir. Il va trop vite pour elle. Pas l'genre de filles à écarter les jambes pour un beau sourire. Et tant pis, lui qui n'la voit de toutes façons pas que comme une fille à culbuter contrairement aux autres. Si elle souhaite prendre son temps, c'est ok pour lui. Enfin pas trop non plus n'est ce pas ? Disons qu'il a l'habitude d'une fréquence de tir assez rapproché alors... Et franchement, il n'a pas du tout envie de partager un moment d'intimité avec une autre, surtout avec ce qu'il vient de ressentir aussi intensément rien qu'à l'embrasser. Parce qu'il aurait le droit non ? Ils sont quand même pas un couple ? Juste deux êtres humains qui apprécient la présence de l'autre. Mais si c'est l'cas, pourquoi la simple idée de l'imaginer avec un autre type le rend fou de rage ?
Elle s'installe finalement contre son torse, son myocarde indiscipliné qu'elle doit entendre battre à la chamade. Remarque qui le fait rire une fois encore. Ce don qu'elle a de l'amuser avec ses sarcasmes constants. j'peux pas trop te dire à quoi t'attendre, j'ai jamais dormi avec personne. Sa main glisse dans ses cheveux, jouant tendrement avec une mèche. t'auras la surprise. Et les voilà, enlacés l'un contre l'autre, impression d'voler qui s'endorment. A deux reprises, elle lui fout un coup -une fois dans la tronche et l'autre dans l'abdomen-, elle rigolait pas quand elle disait qu'elle bougeait. Dormir avec elle, c'est prendre des risques en fait. Tant pis. Il est prêt... Enfin pour cette nuit en tout cas.
[...]
Le lendemain matin, il se réveille avant elle, profitant de cet instant pour l'observer. Glauque vous me direz mais tant pis. Finalement, il se redresse et sort de la tente pour sortir une clope de son sac. Autre constat, il fume beaucoup moins quand elle est dans l'coin, comme s'il n'en avait pas vraiment besoin. Hum. Il ramasse finalement les reste de bouffe qui trainent sur le sol. Tout étant totalement foutu, il leurs restera finalement les barres énergétiques qu'il a ramené, comme quoi, elles seront utiles. Surtout que son bide gronde de l'intérieur, il a faim.
outfit & lieu (palomar mountain) ;
C'était définitivement de trop d'avoir le contact de ses doigts directement à cet endroit là, même s'il ne s'agissait que de son dos. Il l'avait bien porté et jeté dans l'eau à plusieurs reprises mais, ici c'était un peu différent. Ici, ça avait un peu plus d'importance. Sous cette tente et dans cette petite bulle invisible qu'ils s'étaient construits, c'était un détail qui ne passait plus autant inaperçu... comme ramené au premier plan.
— Jamais ?! Blue s'était légèrement écartée pour le regarder avec surprise. Lui qui partageait plus souvent ses draps avec des inconnues qu'elle ne pouvait le faire avec Baby ou Basil, elle aurait cru qu'il laissait ces dernières dormir avec lui... Est-ce qu'elle devait se sentir honorée d'être la première ? Pas la première pensée à lui avoir traversé l'esprit - peut-être que plus tard, la Murphy allait le réaliser (en fait, c'était même sûr). Hm. s'était-elle finalement contentée de lui dire, les yeux plissés d'une fausse méfiance avant de lui planter un baiser sur la joue pour lui souhaiter bonne nuit.
Et effectivement, elle n'avait pas exagéré lorsqu'elle lui avait confié avoir la bougeotte dans son sommeil. Blue avait l'habitude d'être seule et ce depuis 23 ans - si l'on ne comptait pas ses nuits avec son frère et sa sœur bien entendu... alors le fait qu'elle prenne naturellement de la place n'était pas si étrange que ça quand on remettait les choses dans leur contexte. Oups ?
En ce qui concernait son réveil ? Aussi chaotique que sa nuit. Ses cheveux s'étaient emmêlés et, sûrement qu'elle avait du baver en cours de route. Traces sèches aux coins de ses lèvres, cernes creusées sous les yeux et... En fait, si elle avait autant bougé à l'en cogner à deux reprises, c'était parce que lors de son périple dans les bras de Morphée - pas l'ex de Baby bien entendu hein - elle s'était faite prendre d'assaut par un rêve... assez perturbant. Le genre qui a l'air bien réel et qui déstabilise au réveil. Un Eli dénudé au-dessus d'elle... elle aussi déshabillée. Vision qui lui avait arraché un cri, qu'elle avait étouffé dans sa manche, ainsi qu'un sursaut. Et sûrement des joues rouges au passage... bien qu'à ce stade, la question à se poser était plutôt "quand est-ce que Blue ne rougissait pas ?".
Heureusement pour elle - ou pas ? -, elle s'était réveillée avec un vide intersidéral à sa droite. Pas d'Eli à l'horizon.
Mitigée... Elle qui aurait aimé ouvrir les paupières dans ses bras, se pelait les miches dans son coin à la place, la laissant dans le doute le plus complet. Est-ce que hier avait été réel ? Ou est-ce que ça aussi, elle l'avait rêvé ?
— Ca pue. qu'elle s'était finalement exclamée après que ses narines aient capté l'odeur de cigarette provenant de l'extérieur. À genoux pour se faufiler jusqu'à la fermeture éclair et la baisser. Elle avait simplement la tête à travers pour le chercher du regard. Il faisait un froid de canard - et le feu était décédé dans leur sommeil. J'ai mal partout. qu'elle avait aussi déclaré en guise de "bonjour" alors qu'il était sûrement celui à avoir le moins bien roupillé des deux. À quoi s'était elle attendue en étant par terre, en forêt, ceci dit ?
Elle le regarde comme si c'était un alien quand il précise qu'il n'a jamais dormi avec personne. Si on oublie peut être une nuit d'orage quand il était gosse et qu'il avait rejoint sa nounou pour se rassurer, c'est pourtant bien le cas. j'sais pas, j'ai tendance à filer après... Après quoi, elle s'en doutera surement, pas besoin d'engager un débat sur ses nombreuses conquêtes, elle est bien au courant. Puis quand c'était chez lui, c'était en soirée, alors il retournait faire la fête après, pas besoin de s'attarder en papouilles et câlins. Il aurait peut être du dans le fond, parce que cette sensation est loin d'être désagréable. Y'en a aucune qui lui avait donné envie avant, c'est tout. Il fronce les sourcils et ajoute tout de même : pourquoi, t'as dormi avec plusieurs mecs toi ? Il ne sait rien de son tableau de chasse mais qui sait, peut être que derrières son aura mystérieuse se cache une fille qui a eu pas mal de gars dans sa vie. Putain. Et pourquoi cette idée lui déplait autant, après tout, elle fait bien ce qu'elle veut de son corps, ça le concerne pas vraiment. Seulement voilà, la visualiser dans les bras d'un autre le tend légèrement.
Nuit... agité.
Réveil doux.
[...]
Il tire sur sa clope sans faire gaffe au fait que la fumée se dirige droit vers la tente. Mauvaise habitude qu'il a depuis bien longtemps maintenant et dont il aurait bien du mal à se défaire. Nicotine qui soulage sa solitude, en tout cas, il en a l'impression. Sa tête qui s'extirpe de la tente pour dire simplement qu'elle a mal partout. Sourire timide sur les lèvres, il rétorque : bonjour à toi aussi. Il se tourne pour lui faire face. tu disais vrai en tout cas, une vrai tornade la nuit. Il écrase sa cigarette terminée et la fourre dans sa poche, à défaut d'autre chose. La gamine l'a déjà repris pour avoir oublié de ramasser ses ordures. Il vient ensuite se baisser pour lui voler un baiser rapide avant de se redresser. tu m'file une barre de céréale dans le sac, j'ai la dalle. Ils en ont un peu oublié de manger la nuit dernière, perdu dans toutes ses émotions, mais ce matin, son ventre le rappel à l'ordre. Il est sympa déjà, il a attendu pour ne pas risquer de la réveiller. Il s'étire doucement, la fraicheur qui se fait sentir mais qui reste tolérable. Peut être qu'ils ne devraient pas tarder à remballer et rentrer, même si l'idée de se séparer d'elle lui déplait.
outfit & lieu (palomar mountain) ;
Tendance à filer après... C'était vrai qu'Elijah n'avait pas l'air d'être le genre à autoriser qu'on reste dans son lit ou, à l'inverse, à se permettre de traîner dans celui des autres. C'était sûrement moins dangereux et prise de tête si les intentions derrière n'étaient que de passer un bon moment sans plus... Blue n'avait pas réellement d'explications, les seules qui lui venaient sortaient tout droit de ses livres, mais là encore ça dépendait beaucoup des personnages.
— Moi ? qu'elle s'était cependant exclamée, surprise. Deux. avait-elle déclaré après avoir gardé le silence pendant une poignée de secondes. Oui deux. Si on comptait Basil et... lui. Sinon, aucun. Mais ça, elle allait bien se garder de le lui dire. Elle avait plus ou moins répondu la vérité en soit... Non ? Ca serait trahir le fait qu'elle n'a jamais embrassé quiconque et donc, par extension, le fait qu'elle ne s'est jamais donnée à personne non plus...
— 'Jour. qu'elle s'était quand même exclamée derrière pour éviter qu'on la prenne pour une mal élevée, hoquetant également au baiser qu'elle ne s'était pas attendue à recevoir. Un goût de clope. Ca n'avait pas été bon... (même si son cœur s'était affolé). Elle en avait même retroussé son nez en une grimace, incapable de le cacher. T'as voulu faire semblant d'oublier ta tente, bah voilà l'résultat. avait-elle pouffé pour le charrier... à dix mille kilomètres cependant de se douter que ça avait effectivement été le cas. Oui, tiens. Penchée vers son sac, elle en avait récupéré une, avait ouvert l'emballage et l'avait cassé en deux. Pas très faim là tout de suite et comme elle n'aimait pas le gaspillage... Va falloir qu'on rentre avant qu'Basil ou mes parents se demandent c'qui m'prend aussi longtemps pour finir un donjon. Parce que ouais... L'excuse bidon du "j'ai soirée JDR avec des copains rôlistes", ça avait tout de même ses limites. Surtout que le dimanche, son père et sa mère aimaient bien les avoir à la maison - les triplés.
Est-ce que Blue avait envie que ce petit weekend s'arrête ? Non. Mais elle n'avait pas non plus envie d'être privée de sortie (lourd comme punition pour une fille ne sortant jamais vous m'direz...) ou pire encore, de ses consoles et de ses livres. Ca voudrait dire sociabiliser avec des gens réels ou regarder le mur toute la sainte journée... Ew.
Alors il valait mieux qu'ils replient leur bordel et retournent à Oceanside.
— J'crois qu'on a tout. Sauf son haut de maillot, perdu au fin fond de l'eau... Tant pis.
Et le trajet s'était effectué de la même manière qu'à l'allée - qu'il s'agisse du chemin dans la montagne ou de celui en voiture. À la différence qu'une fois arrivés dans Northvalley, une petite boule s'était comme emparée de tout son corps à la dernière des Murphy. Elle allait devoir lui dire au revoir comment ? En l'embrassant ? La joue ? La bouche ? En lui disant juste... "salut, c'était cool" ? Dans ses livres, l'héroïne se foirait toujours à ce moment là... Tu peux te garer ici, j'finirais à pieds. Bah oui... Faudrait pas qu'on la voit sortir de la belle et flamboyante voiture d'Eli tout de même. Hum. Merci. Bon début ça Blue, et maintenant ? Qu'est-ce que tu choisis de faire ? A) Partir ? B) Tu l'embrasses ? C) Tu lui éternues dessus pour le feinter ?
Non, tu l'embrasses hein... Pas vrai ? T'as pas avoué qu'il te plaisait pour partir sans rien faire tout de même, si ? Eh bien si.
Ou presque.
Parce qu'une fois le sac sur les épaules après l'avoir extirpé du coffre, la brune est prise d'un petit élan de courage et s'amène jusqu'à sa fenêtre pour toquer dessus en lui faisant signe de la baisser. J'ai oublié un truc. Cette phrase mythique qu'elle lui sort avant de se pencher un peu plus pour l'embrasser de nouveau... et s'enfuir la seconde d'après, en trottinant jusqu'à chez elle deux maisons plus haut.
Deux. C'est peu par rapport à la ribambelle de poufs qui ont défilés dans son lit mais en même temps, il ne peut s'empêcher de se demander ce que ces gars représentaient pour elle. Est ce qu'elle avait été aussi proche et intime d'eux que de lui. Il le saura pour la prochaine fois : ne pas poser de questions dont tu ne veux pas entendre la réponse. Un poil agacé, il met un temps fou à redescendre et choisi de ne pas accentuer sa colère en posant plus de questions. Il se contentera de ruminer pendant plusieurs minutes cette réponse trop évasive. Surtout qu'il ne se doute pas une seconde qu'elle parle de lui et de Basil le con.
Faire semblant d'oublier sa tente hein ? Bon dieu si elle savait qu'il avait volontairement "pas trouvé" cette dernière, elle lui filerait un coup de pied bien placé ou lui lancerait un truc à la tête. Il s'retient de le dire du coup, préférant garder cet instant pacifique comme souvenir de ce weekend riche en émotions. Il récupérer un bout d'la barre de céréales et l'engloutit d'une traite, riant quand elle parle de ses parents. t'y es déjà souvent dans ton donjon, ça changera pas grand chose. taquine t-il, ce qu'il a retenu des bribes de conversations qu'ils ont eu ou de son pote, c'est qu'elle est du genre à rester pas mal dans sa piaule, mode vampire, ne sortant que lorsque c'est nécessaire. Il devrait s'estimer heureux d'ailleurs de faire parti des privilégiés pour qui elle sort de sa tour de verre.
Le trajet retour se passe calmement, lui toujours devant, ses grandes jambes et son esprit combatif qui aide clairement dans la démarche rapide qu'il adopte. La voiture qu'ils reprennent, Elijah laisse la jeune femme choisir la musique à nouveau, parce qu'il s'en fout, alors s'il peut lui faire plaisir. Et les voilà d'retour au bercail. Fin. Et alors quoi maintenant ? Trop de flou et d'incertitudes. Il fronce les sourcils quand elle sort pour récupérer son sac dans le coffre, ne sachant pas trop à quoi s'en tenir. Presque déçu de ne pas partager un dernier baiser avec elle. Sans trop savoir ce qu'il adviendra de la suite mais ils vont se revoir non ? Elle revient alors vers sa fenêtre, il l'abaisse pour la regarder, sourcils froncés, près à se tourner pour vérifier qu'il ne lui manque rien mais elle pose ses lèvres sur les siennes trop brièvement avant de s'enfuir. Rah. Il est pas plus avancé avec ça. Il l'observe s'éloigner dans un sourire et reste quelques secondes dans la voiture avant de filer se garer dans son allée. L'avenir qui se chargera de la suite de cette histoire.
THE END
Page 2 sur 2 • 1, 2
|
|