you make me curious / finnick & nabi
Nabi ne savait jamais à quoi s'attendre, en travaillant aux urgences. Certaines journées étaient plus calmes que d'autres. Si c'était trop calme, elle savait exactement à quoi s'attendre. Le calme avant la tempête. Dans ces moments-là, Nabi était prête à toutes les urgences imaginables.
Elle arriva aux urgences à sept heure du matin. Elle salua ses collègues et commença sa journée de bonne humeur, comme à l'habitude. Elle alla voir des patients pour leur donner ce qu'ils avaient de besoin et vérifier s'ils avaient mal ou autre. Nabi était aux petits soins avec les patients. Elle essayait de laisser ses émotions chez elle, puisque c'était important. Nabi ne devait pas s'attacher à eux, même s'ils étaient adorables. Du moins, pour la plupart. La journée continua ainsi, sans qu'elle voit le temps passer.
Les heures filèrent et Nabi n'avait pas regardé l'heure depuis un moment. Du coup, elle ne savait pas si c'était le soir ou même la nuit. Alors qu'elle discutait avec une collègue, Nabi entendit du bruit . Elle se retourna et vit un jeune homme dans l'entrée. Il était mal en point. Elle alla le voir. — Bonsoir. Vous devriez vous asseoir. Elle aida l'inconnu à s'asseoir. — Ça va? Ça dois faire mal. Vous allez devoir remplir des papiers avant de voir un médecin. Êtes-vous correcte pour écrire? Pourquoi parlait-elle autant? Ce patient devait être étourdi par ses mots.
Les pensées embrouillées ; c’était pas faute d’essayer de ne réfléchir à rien, t’y arrives d’habitude, sauf que tous les changements qui opèrent dans ta vie sont oppressant. Tout ce que tu pensais être la vérité, tes croyances les plus profondes, tout s’effrite petit à petit pour te dévoiler un envers du décors auquel tu avais mis des œillères depuis bien trop longtemps – Aveugle ayant retrouvé la vue mais qui déteste le monde qu’il aperçoit par ces pupilles foncées, perdu entre le bien et le mal ; qui lit même plus son livre sacré et fait plus sa prière du soir avant de dormir, qui récolte des remarques parce que le comportement a changé, un peu plus froid, un peu plus distant, parce que t’as vu la lumière et c’était pas celles du Paradis.
Volley-ball. Jour de match. Mardi après-midi.
Parce que tu peux quand même pas louper ça et même si tout partait en vrille faut afficher sur le visage le sourire de circonstance ; confiant face à l’autre équipe, sûr de tes capacités. Ici, sur la plage, les pieds dans le sable, tout était resté pareil qu’avant, dernier rempart qui te permettait de ne pas te perdre totalement dans cette nouvelle vie que tu ne voulais pas, rien de tout ça, faire marche arrière, rembobiner le tout et fermer les yeux ; mais t’as toujours eu trop bonne mémoire, ce qui était ancré dans tes yeux y restera pour toujours.
Faute. Penalty. Les esprits qui s’échauffent. Rixe.
T’as pas de tête mais t’as des poings, malheureusement tu ne t’en sers pas souvent mais ça t’avait fait un bien fou de défendre ton attaquant contre le capitaine d’en face. Le match se finit comme ça – Sur un nez probablement cassé et un genou qui fait souffrir dès que tu poses le pied par terre. Laurel t’accompagne jusqu’aux urgences ; mais tu insistes pour qu’elle te laisse patienter seul, tu l’avais cherché, tu paies les pots cassés. Tu regardes l’état de ton nez dans le retour caméra de l’écran de ton téléphone - fissuré de toutes les fois où il est tombé par terre - avant de sursauter un peu d’être pris par le bras pour t’asseoir, obligé par l’infirmière. Tu grimaces, claudiquant jusqu’au siège.
“Bonsoir…” Prononcé d’une voix grave ; fatigué par les efforts de plus tôt, tu clignes des yeux plusieurs fois avant de les tourner vers elle et de la fixer, sans gêne. Tu parcours son visage, la trouve jolie et puis à cette pensée tu t’interdis d’aller plus loin, retourne à tes chaussures, au sol qui est bien moins dangereux que les lèvres charnues de la jeune asiatique. “Quel genre de papier ? … Parce que je me suis blessé en me battant, je voudrais pas avoir de problème, ni causé de problèmes à ma famille.” Tu penses surtout à ton petit frère le policier, t'espère que l’autre joueur n’ira pas porter plainte contre toi – tu l’avais bien amoché aussi. “... Mais je peux écrire oui. J’ai pas une très belle écriture par contre.” Les mains recouvertes de petits bandages, ce n’était pas parce qu’elles étaient blessées mais justement pour prévenir d’éventuelles déchirures - foulures - cassures, à force d’utiliser tes doigts pour taper dans le ballon rond. Ces derniers étaient peut-être un peu écorchés et douloureux de courbatures, mais pas de quoi t’empêcher de remplir cette décharge. “J’suis désolé j’ai mis du sang un peu partout…” Quelques gouttes coulent encore de ton nez malgré les quelques mouchoirs poussés à l’intérieur déjà bien imbibés. Tes yeux qui croisent les siens encore une fois, déstabilisés. “Vous allez vous occuper de moi?”
Être infirmière était une bénédiction pour Nabi. Elle aimait prendre soin des patients, même ceux qui avaient des comportements
Elle pris en charge le jeune homme qui était blessé. Il y avait du sang qui sortait de son nez et d'autres blessures. Elles semblaient mineures, mais Nabi devait quand même le faire examiner par un médecin. Il pourra lui donner les bons soins. — Ne t'inquiète pas. Ça va rester confidentiel. Ça ne sortira pas d'ici. Nabi n'allait pas appeler la police pour les blessures du jeune homme. Elle pouvait voir la crainte dans le regard de l'inconnu. Si elle l'avait rencontré dans un bar ou un parc, elle l'aurait trouvé beau et aurait été lui parler. Elle le trouvait beau, mais ce n'était pas l'endroit approprié pour dire cela. D'autant plus qu'il devait se faire soigner. — Tu dois nous donner ton nom, ton adresse, si tu as une assurance et tout cela. Les informations qui pouvaient être importantes pour le dossier. — Tu n'as pas à t'excuser. J'ai vu pire que quelques gouttelettes de sang. Elle lui fit un beau sourire, essayant de le rassurer du mieux qu'elle le pouvait. — Un médecin s'occupera de toi. Mais je peux être présente, si tu le désires.
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