the show must go on ; rama & preeda

tw: alcool

Preeda se préparait. Elle enfilait une des plus belles robes de son garde-robe. Par la suite, elle enfila des chaussures à talons hauts et mis des bijoux, ce qui était important. La dernière touche fut du maquillage. Discret, mais présent. L'avocate se regarda une dernière fois dans le miroir. Elle était prête. Preeda allait affronter les photographes pour l'ouverture du restaurant à son client. Un restaurant cinq étoiles. Le luxe était de mise. Le champagne allait couler à flot et il y allait avoir du caviar. Une autre soirée à jouer le rôle de la parfaite fiancée, portant une bague à l'annulaire gauche. Aucun faux pas. Il fallait que tout se passe bien. Preeda appréhendait cette soirée. Les gens ne devaient pas se poser des questions. Elle enfilait son masque, faisant semblant d'être heureuse auprès de Rama. Heureusement qu'il embarquait dans le jeu. Il était le fiancé par excellence. Elle quitta son immense villa et alla chercher Rama avec sa voiture. Preeda aimait conduire sa voiture noire. Elle se sentait importante, dans ce véhicule. Il n'y avait rien de trop beau pour cette femme qui était ambitieuse. Sans doute un peu trop, mais elle s'en moquait. Preeda a toujours été exigeante. Envers les autres, mais surtout envers elle-même. Preeda désire toujours atteindre la perfection, en sachant que ça n'existe pas.
Concentrée sur la route, elle arriva devant la maison de Rama. Elle lui envoya un message et le vit sortir de son logement. Preeda attendit qu'il embarque dans la voiture. — Bonsoir. Tu es bien habillé. Merci de m'accompagner. L'avocate était rassurée d'être accompagnée. Dans ces soirées, elle détestait être seule. De plus, les gens posaient mille et une questions, demandant pourquoi son fiancé n'était pas là et si ça allait bien avec lui. Ce soir-là, ils n'allaient pas poser ces questions. — T'es prêt à jouer ton rôle?

tw: dépression légère

(Tenue) Nous sommes au 21ème siècle. Difficile de croire que des fiançailles arrangées puissent encore exister, mais il faut croire que certaines familles ont du mal à faire autrement. Rama avait d’abord ri lorsqu’il avait reçu l’appel de son grand père paternel. Il avait cru à une mauvaise blague sur le moment. Pourtant, il avait bien connaissance que c’était un sujet qui avait contraint son père à être déshérité de son titre que sa naissance lui conférait. Rama l’avait quant à lui hérité, car il n’était pour rien dans les décisions de son père. Ses grands parents ne lui en avaient jamais tiré rigueur et l’avait éduqué en tant que petit fils aimé à chacun de ses voyages dans ses contrées d’origines. D’où le fait qu’il parlait si aisément le thaïlandais, au point qu’il le maîtrisait comme si c’était sa langue natale. Lorsqu’il avait pris conscience que c’était la réalité, il avait arrêté de rire. Son grand père lui avait donné des détails sur la demoiselle. Une demoiselle qu’il connaissait bien. Preeda. C’était une bonne connaissance. Elle était cette figure de grande sœur qu’il avait eu en Thaïlande à chacun de ses passages. Une demoiselle de la haute société, que lui découvrait à chacun de ses passages. Si la demoiselle semblait hautaine pour certains, Rama quant à lui, ne s’en était jamais formalisé. Il l’acceptait telle qu’elle était. Elle avait le droit d’avoir de hautes attentes. Elle était exigeante, mais elle l’était avec elle-même. L’idée était loufoque. Alors, il avait gardé le silence, acceptant cet accord sans trop savoir quoi en penser. Il avait pris contact avec la demoiselle. Ils en avaient longuement discuté. Ses parents semblaient y tenir. Ils n’en démordaient pas. Le deal était de juste prétendre, satisfaire les exigences de leurs aïeuls qui voulaient ardemment y croire. Si cela pouvait leur faire plaisir. Il n’avait rien à perdre, ni à gagner. C’était juste un rôle à tenir. Un autre. Différent de celui qu’il tenait depuis son accident. Il n’y avait pas de risque d’être prisonnier de sentiments qui ne finiraient pas les faire souffrir. C’était un jeu pour eux deux.  Il était prêt à être son partenaire pour cette partie. En conséquence, il avait naturellement répondu présent lorsqu’elle lui avait envoyé un SMS pour demander sa participation à ce nouveau round. Il avait sélectionné un costume, un de ceux que ses grands parents lui avaient offert pour les grandes occasions de la haute société, ajusté parfaitement à ses formes, bien qu’il eût maigri depuis. Il s’était apprêté pour être à la hauteur d’être le fiancé de cette avocate. Le descendant de la prestigieuse lignée Ratanaporn. Jeune homme, héros et personne estimée par une grande partie de la haute société d’Oceanside. Un homme à la hauteur de la réputation de ses aïeuls et de feu son père. Un rôle qu’il avait de plus en plus de mal à tenir en société depuis son accident, il y a un an et demi. Il est fin prêt lorsque Preeda lui indique qu’elle est là. Alors, il quitte naturellement son appartement, referme derrière lui pour rejoindre la voiture élégante de la demoiselle. Il la salue naturellement par un sourire et un clin d’œil alors qu’il prend place à ses côtés. Elle le complimente sur sa tenue. « Merci pour le compliment. De rien. Il faut bien que j’endosse de temps en temps ce rôle de parfait fiancé. » A défaut de l’être pour une autre. Il indique dans un ton qu’il rend léger. « Toujours prêt pour le rôle de ma vie. Et toi ? » Il la questionne alors qu’il s’attache. « Faudra qu’on fasse une photo pour les vieux. Histoire de les rassurer sur cette idylle digne du moyen âge. » Il lance dans un ton qui se veut sarcastique. D’ailleurs, son sourire en dit long sur ce qu’il pense de tout cela. « Du coup, on rencontre quel genre de bon monde, ce soir ? » Il questionne, car il aimerait autant se préparer à ce qui l’attend ce soir dans ce domaine-là.

tw: alcool

Ayant grandi dans ce milieu, Preeda est rapidement devenue habituée aux soirées mondaines. Elle a connu toutes les soirées grandioses où le champagne coulait à flot, où les gens dépensent une petite fortune pour des robes hautes couture, ainsi que des habits faits sur mesure. Bref, l'avocate continuait d'aller à ces soirées, afin de rendre ses parents fiers. Mais ça lui faisait également plaisir. Elle aimait ces soirées. Elle aimait la gastronomie, le champagne, les belles tenues, ainsi que les accessoires qui venaient avec les vêtements. Matérialiste? Oui. Totalement. Preeda l'acceptait. Elle s'en fichait de ce que les gens pouvaient penser d'elle. Preeda vivait sa vie comme elle le désirait. Du moins, la plupart du temps. Attirée par les femmes, l'avocate le cachait aux yeux du monde. Preeda a choisi le fiancé idéal. Il ne posait aucune question et acceptait de jouer son rôle quand c'était nécessaire. Ils vivaient leur vie, chacun de leur côté. Les gens ne savaient pas qu'ils n'étaient pas réellement ensemble. Il fallait croire que tout allait à merveille. L'avocate n'avait rien à craindre. Cette soirée allait être réussite. Comme toutes les autres. Appréciée de ses clients, la demoiselle acceptait les invitations. Surtout quand il s'agissait de l'ouverture d'un restaurant cinq étoiles. Elle savait que la nourriture allait être excellente. La jeune femme laissa Rama entrer dans la voiture et le complimenta, ce qui était rare. Preeda sourit légèrement. — Tu endosses ce rôle à merveille. Profite-en, parce que je ne le dirai pas souvent. Oui, elle était hautaine et était froide, mais il la connaissait. Elle n'avait pas besoin de faire semblant d'être une autre personne. — Je suis prête. En grandissant, Preeda a appris à être prête. Peu importe l'occasion. Elle n'était jamais prise au dépourvu. Elle avait le parfait contrôle. Du moins, en ce qui concernait sa vie professionnelle. Sa vie personnelle était différente. — Bonne idée. Je ne veux pas qu'ils nous envoient des centaines de textos. Preeda savait comment ils pouvaient être. La photo allait les rassurer. Sans aucun doute. — Des hommes d'affaires, ainsi que des femmes d'affaires. Il y aura également mon client, le propriétaire du restaurant. Les apparences sont très importantes pour eux. Il ne fallait pas faire le moindre faux pas. C'était très important.

tw: dépression légère

(Tenue) Elégamment apprêté pour cette occasion où sa fiancée l’a invité à la rejoindre, Rama goûte à un style qu’il porte qu’occasionnellement. Pourtant dans ces vêtements de haute qualité, il est aisé de remarquer qu’il est un enfant de cette haute société. Il a l’élégance des gestes, de la démarche. Les règles de bonne conduite reviennent comme une seconde peau, ancrée dans ses gênes. A peine installé sur le siège de sa fiancée, il vient déboutonner le bouton de son blazer pour se sentir plus à l’aise. Il le reboutonnera lorsqu’ils s’extirperont du véhicule plus tard. Elle le complimente. Elle qui n’est pas une adepte de ce type de démarche, il apprécie l’attention. D’ailleurs, elle ne manque pas de lui faire remarquer. « J’en conviens. Je suis honoré de cette charmante attention, Preeda. » Il lui indique dans un sourire un brin amusé, mais son expression est bienveillante. Il retrouve naturellement le style de langage qui convient, mais qu’il utilise qu’occasionnellement. En tant que véritable papillon social, le jeune thaïlandais s’adapte toujours à son environnement, adopte aisément la bonne posture qui convient. C’est comme s’il était moulé pour s’adapter à tout. L’échange se poursuit naturellement alors que la voiture retrouve la circulation. Elle accède à sa proposition concernant la prise d’une photo qu’ils pourront communiquer à leurs aïeuls. Cela évitera des questions incessantes lors d’un prochain appel avec ses grands-parents. Il n’est pas friand des mensonges, mais dans le cas présent, il s’agit de mensonges nécessaires tant qu’ils ne trouvent pas une autre solution pour leur situation. Il se dit que si c’est dans la vocation des parents de Preeda de lui trouver un mari dans le cadre d’un mariage arrangé, ils lui en trouveront un autre et ce dernier pourrait éventuellement se montrer moins conciliant et vouloir imposer sa loi. Il connait les profils des hommes pour savoir que tous les hommes ne sont pas comme lui. Elle pourrait tomber sur mieux, comme sur pire, mais il considère que dans le cas présent, il peut être son meilleur allié. Il était prompt à devenir l’homme potiche, celui qui va rediriger naturellement la lumière sur celle qui est à ses côtés, mettre en évidence sa force de caractère, ses compétences dans son domaine d’expertise. D’autres pourraient l’utiliser comme une femme trophée. Bien trop d’hommes le font à son goût. Ils ont oublié la galanterie. Lui a été élevé par un gentleman. Forcément qu’il marche dans ses traces. Jamais il ne changera d’avis sur la question. Elle lui énonce les différents profils qu’il y aura lors de cet évènement. Il hoche la tête. Il devrait pouvoir s’en sortir. Il est doué pour les apparences depuis un an et demi. Cela sera une formalité pour lui. « C’est noté, compte sur moi pour valoriser tes nombreux talents dans le droit des affaires pour qu’ils viennent frapper à ta porte dès demain. Je suis douté pour ça. » Il lui indique dans un clin d’œil amical alors qu’il vient glisser ses menottes autour de ce collier qui orne sa nuque. Un cadeau d’Elvia. Il joue doucement avec lui, de manière inconsciente. « Tout va bien pour toi en ce moment ? » Il questionne pour prendre de ses nouvelles vu qu’ils ont pas échangé plus que cela.

tw: alcool

Il s'agissait de sa vie depuis toujours. Lorsqu'elle n'était qu'une petite fille, Preeda enfilait des belles robes, se faisait coiffer par sa nounou et affichait son plus beau sourire. Durant son enfance, quand elle se rendait dans ces soirées, elle avait l'impression de se trouver au bal. Comme Cendrillon, elle dansait. Elle en profitait pleinement, tout en étant une fille bien élevée et gracieuse. Preeda savait à quel point c'était important pour ses parents. Il était important que la réputation de la famille soit soignée. Un mauvais comportement pouvait causer du tort à tout le monde. — J'espère bien. Rama venait du même monde que l'avocate. Ils ont grandi dans le luxe et les bonnes manières. Rama semblait s'être éloigné de ce monde. Il a eu plus de courage que Preeda. L'avocate n'a pas eu la force de quitter cet univers. Elle aimait les belles choses et voulait gagner beaucoup d'argent. Elle aimait son emploi plus que tout au monde, mais il manquait quelque chose. Oui, elle était douée pour faire à croire à sa famille qu'elle était heureuse. Sans oublier ses amis et le public. Dans les gens, Preeda jouait le rôle de sa vie. Derrière les portes fermées, elle pouvait être elle-même. Rama était le fiancé idéal. Ponctuel, présent et bien élevé. L'avocate pouvait lui faire entièrement confiance, ce qui était rare. Il était évident qu'elle n'aurait jamais trouvé mieux que lui. Ils se connaissaient depuis plusieurs années. Au départ, il était une connaissance. Mais plus maintenant. Preeda le considérait comme un ami. Même si elle n'était pas très affectueuse, elle l'appréciait. — Je sais parfaitement que tu es doué pour ça. Je te fais confiance. En tant qu'avocate, Preeda aimait choisir ses clients. Elle pouvait être difficile. Après tout, elle ne voulait pas avoir n'importe qui comme client. Il fallait qu'ils aient des comptes bancaires bien remplis. Des gens ambitieux et déterminés à gagner. Alors qu'ils arrivaient bientôt, Rama lui demanda comment ça allait en ce moment. Elle le regarda. — Ça va bien. Je suis occupée avec le boulot, mais je n'ai pas à me plaindre. Sa vie personnelle était différente, mais elle n'allait pas en parler. En réalité, Preeda n'en parlait à personne. Même à ses amis les plus proches. — Et toi alors? J'imagine que le collier provient d'une personne spéciale. Était-elle curieuse? Oui, énormément. Elle l'assumait et ça lui servait bien dans sa carrière.

tw: dépression légère

(Tenue) Preeda lui fait confiance. Ce qui est un beau compliment, il en a bien conscience. Au contraire de Rama, qui a tendance à attirer les personnes vers lui par sa bonhommie naturelle, Preeda a cette beauté froide et distante, qui laisse apparaitre une méfiance naturelle. Elle ne donne pas sa confiance en n’importe qui, au contraire de Rama, qui bien que secret sur certains pans de sa vie, n’a aucun mal à parler de lui et à se dévoiler. Il n’a jamais eu à craindre le regard des autres. Enfin, ce n’est pas totalement vrai. S’il voulait être honnête, il pourrait avouer qu’il a eu peur un jour du regard des autres sur lui, sur sa relation qu’il avait avec Earth… Assez peur pour qu’il fuit celui qui avait toujours été à ses côtés, lui détruisant le cœur au passage ainsi que le sien. Une crainte qui avait scindé leurs chemins dans des directions différentes sans jamais qu’ils se rejoignent de nouveau. Tout cela parce que les conséquences de cette vérité auraient pu détruire leurs rêves parce que les mœurs évoluaient bien trop doucement et que les domaines dans lesquels ils évoluaient, pouvaient être encore bien fermés sur le concept de l’orientation sexuelle sans générer des brimades ou des représentations faussées.  Parfois, il fallait apprendre à porter un masque et il avait apprit à le porter lorsqu’il évoluait dans les soirées mondaines. Après tout, il était un Ratanaporn et il se devait d’être à la hauteur de la renommée de son père, de sa famille ancestrale. Il avait accepté ces fiançailles pour cette raison, mais surtout parce qu’il voulait pouvoir assurer les arrières de cette jeune femme qui se tenait à ses côtés. Il valait mieux qu’elle soit fiancée à lui qu’à un autre. Il prend naturellement de ses nouvelles après les formalités d’usage. Comme à ses habitudes, elle répond brièvement, préserve farouchement son jardin secret et il ne cherche pas à en savoir plus. C’est son droit et ça ne l’a jamais dérangé. Sa remarque lui fait prendre conscience de son geste inconscient. Il s’interrompt alors que ses prunelles glissent sur le collier qui couvre sa nuque. Un soupir vient s’échapper de ses lèvres alors qu’il s’intime à relâcher le pendentif. « Effectivement. C’est Elvia qui me l’avait offert. » Il lui indique alors qu’il porte son regard sur le paysage. Il n’a pas spécialement envie de s’attarder sur le sujet. D’autant plus en ce moment. Sa thérapie lui a permis de prendre conscience qu’il avait sa part de tors dans le triste sort qu’a eu sa relation avec la chanteuse. L’animosité qui l’avait dévoré durant des mois, s’était adoucie face à cette prise de conscience et la culpabilité et les regrets avaient envahit sa poitrine. Si seulement, il avait pu avoir conscience de tout cela, peut-être que leur relation aurait connu un autre destin. Malheureusement, elle lui manquait et il allait devoir apprendre à vivre avec ce manque, car il supposait qu’il y avait peu de chance pour qu’elle lui pardonne un jour. « Sinon, je vais bien dans l’ensemble. Je suis en train de me renseigner pour me reconvertir. A défaut de pouvoir être pompier sur le terrain, je voudrai m’engager dans l’équipe paramédicale, mais pour cela, j’ai encore quelques étapes à passer. » Il lui indique simplement pour la mettre au courant, car ce n’est pas un secret. C’est l’espoir auquel il s’accroche pour ne pas sombrer, mais ça, elle n’a pas forcément besoin de le savoir.   

tw: alcool

Preeda détestait ces fiançailles arrangées. Elle n'aimait pas que ses parents aient ce contrôle sur leur fille. Elle voudrait tellement pouvoir être elle-même et être épanouie en amour. Malheureusement, ce n'était pas le cas. Preeda n'était pas encore prête d'assumer son homosexualité en public. Surtout auprès de ses parents. Elle pourrait le dire à ses amis et les gens du boulot, mais ça serait prendre le risque que ça se rende aux oreilles de ses parents. Il était hors de question que ça se produise. L'avocate était sans doute idiote de penser ainsi, mais c'était ainsi. Heureusement, Rama jouait bien le rôle. Il ne posait aucune question et, quand ils devaient se rendre à une soirée, il était présent. Il a enfilé sa plus belle tenue pour cette soirée. Preeda savait que la soirée sera ennuyante et les conversations ne seront pas profondes. Ils allaient certainement rester deux heures maximum. Par la suite, ils pourront quitter les lieux sans problème. Ils allaient bientôt arriver. — C'est qui Elvia? Je ne sais pas, si tu m'as déjà parlé d'elle. Pour être honnête, Preeda ne se rappelait pas de toutes les conversations qu'elle a eues avec les gens. Même avec ses amis proches. Par contre, en ce qui concernait le boulot, elle avait une mémoire phénoménale. Ce qui était important, dans son milieu. Preeda l'écouta attentivement, souriant légèrement. Avec Rama, l'avocate se permettait de sourire un peu. Mais pas trop. — Oh, c'est bien. Quelles étapes? Il était vrai que Rama pourrait être bien dans une équipe paramédicale. Il avait le coeur sur la main et aimait les gens. Parfois, l'avocate aimerait être comme lui. Ils finirent par arriver au restaurant. Le chauffeur ouvrit la porte pour qu'ils sortent. Il y avait plusieurs photographes pour prendre des photos. — Nous allons devoir poser. Ça te va? De toute manière, il n'avait pas le choix.

tw: dépression légère

(Tenue) C’est qui Elvia ?

Peut-être qu’il ne lui a jamais touché un mot. Il faut dire que si la question des fiançailles ne s’était pas posée, cela faisait un petit moment qu’ils n’avaient pas échangé ensemble. Chacun bien trop occupé par leur vie personnelle et professionnelle. D’ailleurs, il se rend compte qu’il connait peu de choses sur la demoiselle, qui est bien plus secrète que lui. Cela ne le dérange pas vraiment. Elle est libre de lui offrir des pans de sa vie ou non. Il n’est pas du genre à réclamer nécessairement que ses amis lui déballent toute leur vie. Lui-même à un jardin secret et souhaite le garder.

« C’est mon ex-petite amie. On s’est séparé, il y a un an. » Il lui indique sans rentrer plus dans les détails.

C’est encore un sujet sensible pour l’ancien pompier. Il n’est clairement pas satisfait de la tournure qu’à prise sa relation avec son ex-petite-amie. Il se rend même compte qu’il n’a pas totalement été juste avec elle et il doit vivre avec ce sentiment déplaisant qu’il a une grande part de responsabilité dans l’échéance de son histoire avec elle. Un jour, peut-être parviendra-t-il à se le pardonner. En attendant, il doit apprendre à vivre avec ce fardeau. Le sujet est clos rapidement tandis qu’ils prennent des nouvelles de l’autre. Elle s’intéresse à sa reconversion et pose quelques questions à ce sujet auxquelles il est prompt à y apporter une réponse.

« Je dois passer un entretien psychologique pour identifier mon aptitude à pouvoir reprendre du service. Si oui, il sera possible que je change d’équipe, mais pour cela, je vais devoir reprendre mes études, faire valoir des acquis d’expérience et osciller entre cours et terrain. Ce qui me convient totalement. Je le faisais déjà quand j’étais en formation initiale. C’est juste que je serai considéré comme stagiaire durant ce laps de temps. Si tout va bien, à la fin de ma reprise d’étude, je repasserai titulaire dans l’équipe paramédicale. Ce qui me convient. J’espère juste que mon entretien sera concluant, car j’ai réellement envie de reprendre du service. » Il lui indique simplement alors qu’ils arrivent au restaurant.

Il se détache, identifie la présence des photographes. La question de son amie lui arrache un sourire et rire amuser.

« J’ai toujours été photogénique. Tu auras le plus beau fiancé que tu aurais pu espérer avoir et ainsi nos aïeux seront satisfaits de tomber sur cette photo en regardant les nouvelles. Le show commence ! » Il lui indique alors qu’il quitte l’habitacle pour contourner la voiture, retrouver la demoiselle qui s’extirpe.

Un sourire engageant vient ourler ses lippes alors qu’il vient lui tendre naturellement son bras en parfait gentleman comme on l’a éduqué. Ils montent les quelques marches où ils retrouvent un panel d’invités. Des personnes qu’il a déjà rencontrées, d’autres qu’on lui présente. Il les salue obligeamment et avec naturel alors qu’il laisse Preeda briller de son côté auprès de son client. Très rapidement, il est invité à rejoindre sa fiancée, poser à ses côtés. Une obligation à laquelle il se plie de bonne grâce, car de toute façon, cela fait partie du contrat. Une part de lui-même s’indigne de cette mascarade, mais elle semble être nécessaire alors il s’y applique de bonne grâce, disposé à jouer un rôle de représentation comme il a pu le faire par le passé lorsqu’il retournait à Bangkok auprès de ses grands-parents.  

tw: alcool

Elle ne connaissait pas grand-chose sur Rama. Pourtant, ils se connaissaient depuis longtemps. Il était vrai que la demoiselle ne lui a jamais posé des questions personnelles. Si elle en posait, il voudrait faire la même chose. Preeda n'aimait pas quand les questions étaient trop personnelles. Du coup, elle ne le faisait pas. Elle était une femme mystérieuse. Elle avait son jardin secret, préférant ne rien dire. Toutefois, ça ne l'empêchait pas de parler, quand elle le désirait. Preeda pouvait parler du beau temps, des émissions qu'elle regardait, quand elle avait le temps. Des activités qui l'intéressaient, mais sans aller en profondeur. Il n'y avait que ses amis les plus proches qui pouvaient accéder aux mystères entourant l'avocate Mais même ses amis les plus intimes ne connaissaient pas sa véritable sexualité. Il s'agissait de son plus grand secret. Rama l'a ramena à la réalité, quand il lui avoua qu'elle était son ex petite-amie. — Oh... je suis désolée. Les ruptures n'étaient jamais évidentes. Preeda s'y connaissait dans le domaine. Elle a eu des relations qui se terminaient rapidement, mais qui avaient leur importance. Les relations amoureuses n'étaient jamais faciles, surtout quand les sentiments d'une personne changeaient ou disparaissaient. Preeda l'écouta parler attentivement, n'ayant rien d'autre à faire. Ils étaient en voiture. — Oh, je vois. En tout cas, c'est très bien. Je te souhaite de réussir. Même si elle était froide, l'avocate pouvait être chaleureuse avec ceux qui le méritaient. Ils n'étaient pas nombreux.

Ils étaient arrivés depuis quelques minutes. Ils devaient prendre des photos avant de profiter de cette soirée. — J'avoue que tu es très photogénique. C'est une très belle qualité. Elle sourit et avança dans la foule, saluant les gens présents, ainsi que son client qui était ravi de la voir ici. Après tout, Preeda lui a promis. L'avocate tenait toujours ses promesses, peu importe l'importance. Ils arrivèrent devant les photographes. Preeda se rapprocha de Rama et afficha son beau sourire. Un sourire qui cachait sa véritable identité. Une fois les photos prisent, ils s'aventurèrent dans le restaurant. — Nous allons pouvoir manger. J'ai de plus en plus faim. Et toi?

tw: dépression légère

(Tenue) « Merci. J’espère que ça va le faire. Je ne sais faire que cela de ma vie. Du moins, c’est le seul métier qui a du sens pour moi. » Il lui indique simplement dans un sourire qu’il rend naturel.

Il a essayé de faire autre chose : la musique ou l’écriture. Ces deux autres passions lui ont permis de garder la tête hors de l’eau, mais rien ne peut remplacer ce besoin compulsif de vouloir sauver des vies. C’est inscrit dans son ADN et être privé de cela, c’était comme le priver d’oxygène. Il peut tenir en apnée, mais l’asphyxie demeure l’issue inévitable si on ne lui redonne pas de l’air pour reprendre son souffle. Fort heureusement, une éventualité a pu être trouvée et il souhaite ardemment qu’elle puisse se concrétiser. Une issue défavorable pourrait mettre un terme à l’équilibre sur lequel il se reconstruit.

Ils arrivent sur le lieu d’évènement. Le jeu de rôle débute. Rama le prend sous le ton de la plaisanterie, s’efforçant de trouver un angle plaisant dans ce rôle de « fiancé » qu’il tient aux côtés de son amie d’enfance. Un sourire amusé ourle ses lippes à la remarque de la jeune femme. Ils retrouvent les différents invités. Preeda évolue comme un poisson dans l’eau, tout comme lui. Il a toujours eu le contact facile et certains membres de l’assemblée le reconnaissent facilement puisqu’il est le portrait craché de son père à son âge. Il salut obligeamment les gens, retrouve Preeda pour quelques clichés qui finiront sur la toile et dans un mail qui sera envoyé à ses grands-parents. Ils sauront l’apprécier. Rama s’en accommodera de son côté, quand bien même une partie de ses amis proches sont sidérés par ce marché qui ne lui ressemble pas. Il est vrai qu’il l’a accepté uniquement parce qu’il s’agit de Preeda et qu’il a comprit que c’était important pour elle, même s’il en ignore la véritable raison.

Preeda finit par le rejoindre. Elle semble impatiente de retrouver la table qui leur sera attribuée pour profiter du diner. Cette pensée lui arrache un sourire.

« C’est uniquement pour cela que j’ai accepté de t’accompagner. Tu m’as promis un bon repas. » Il la taquine avec espièglerie alors qu’il lui offre un sourire charmeur et un clin d’œil.

« Tu sais ce qui est prévu au menu ? » Il la questionne alors qu’ils évoluent au milieu des convives.

Ils retrouvent un petit groupe qui attendent d’être placé par le maître de salle qui leur indique leur place.

« On sera sur des tables communes ou on aura une table intimiste à ton avis ? » Il la questionne pour faire la conversation.

Il n’a pas de préférence à ce sujet. Il est aussi bon pour faire la conversation que ce soit dans un cercle fermé ou ouvert. C’est juste que l’étendue des sujets à aborder seront différents.