Can it be that it was all so simple then? ( Elio)
Alors que la musique de bachata enveloppe la pièce, les notes chaleureuses et sensuelles effleurent doucement l'air, caressant ton être de leur mélodie enivrante. Les yeux fermés, tu te laisses porter par le flot de souvenirs, tu laisses ta mémoire s'ouvrir sur des images lointaines, des échos d'une époque heureuse et insouciante dans les rues de Mexico. Tu sens presque le parfum enivrant des fleurs de la nuit qui flotte délicatement, pendant que les rues bruissent d'une énergie frénétique. Dans cette danse avec le passé, tu te vois à nouveau à vingt-cinq ans, Santino, ton époux à tes côtés, tourbillonnant sans retenue jusqu'aux premières lueurs de l'aube, perdus dans une danse embrasée. Vos corps s'entrelacent avec grâce et passion, comme si vous étiez seuls sur terre vibrant de désir et de liberté. Les pulsations effrénées de la musique résonnent en toi, créant un plein d'émotions qui s'anime à travers chacun de tes mouvements. Qu’est-ce que ça te manque tout ça. La nostalgie enlace ton cœur. Tu te souviens de la façon dont vous vous perdiez dans la cadence enivrante, vous laissant guider par la magie de la musique. Les murs de l'Euphoria semblent s'estomper, laissant place aux ruelles animées de Mexico. Les lumières tamisées se transforment en éclats multicolores, éclairant votre chemin dans un halo de félicité.
Perdue dans cette symphonie de souvenirs, tu t'imagines être seule dans la pièce. Les notes mélodieuses murmurent tendrement à ton oreille, t'invitant à laisser ton corps s'exprimer, à te abandonner le balai que tu tiens entre les doigts. La vie d’adulte, les responsabilités et les désillusions ont fait passé en seconde marge tous ces instant précieux que tu chérissais tant. Quand est-ce que vous avez commencé à devenir ennuyeux ? Tes hanches, souples et gracieuses, ondulent comme des vagues fluides, révélant une grâce féline qui se fond avec la musique. Tu traces des courbes imaginaires, sensuelle, libre et passionnée. Chaque pas est un appel à l'abandon, une danse intime entre ton corps et la mélodie. Tes bras se déploient comme les ailes d’un ange qui s'élèvent vers les cieux pour retomber avec une grâce enivrante. La musique devient ton souffle. Dans cette danse, tu te laisses guider, tu te sens bien.
Un frisson d'anticipation parcourt délicatement ton échine, comme un souffle léger qui effleure ta peau. Tu sens une énergie qui se déploie autour de toi. Une présence indéfinissable se dessine derrière toi. Ton corps se fige, laissant ton esprit s'imprégner de cette sensation intrigante. Les notes de la musique semblent suspendues dans l'air, tu te retournes brusquement, comme guidée par une force mystérieuse lorsque tes yeux s'ouvrent sur un visage familier. C'est lui, Elio, qui te contemple avec une intensité troublante. Il a été attiré par tes mouvements gracieux, probablement hypnotisé par l'aura enflammée qui émane de toi. Tu rougis tandis qu’un silence troublant enveloppe l'espace entre vous. Tu cherches tes mots, comme si des papillons fragiles s’affolaient dans ta gorge, incapables de prononcer le moindre mot. Tu cherches à trouver une excuse appropriée à cet instant d’égarement. La parole se dérobe, ta voix se fait hésitante, capturée par l'écho vibrant de l'émotion qui te submerge. « Je…euh… » Tu te sens légèrement embarrassée d'avoir été surprise dans cet instant d'intimité révélée. Vos regards se croisent, plongeant l'un dans l'autre, un échange muet s’opère. Il s'approche de toi, avançant avec une lenteur calculée, comme s'il craignait de briser l'équilibre fragile du moment. Les battements de ton cœur s'accélèrent, tandis que le monde extérieur semble se dissoudre. Figée dans l'incertitude, tu te laisses approcher. Les pas incertains de cette nouvelle danse se dessinent. Tu voudrais pouvoir dire quelque chose mais tu craints d’interrompre cette danse, tu te contentes simplement de fermer les yeux pour retourner quelques instant à Mexico…
Silence qui s’égare dans la pièce où il se trouve depuis des heures sans porter son regard nul par ailleurs que le mur décoré de différentes affiches que photos qu’il prône fièrement dans son club. Le mégot contre ses babines, le verre à la main qu’il tourne depuis quelques secondes se laissant aux songes de ses rêves les plus lointains le laisser s’évader où il sent pourtant sa tête incapable de le laisser tranquille. Ces derniers temps, la colère l’avait investi incapable de retrouver ce calme et surtout le contrôle de ses sentiments mis dans un bordel sans nom. Depuis son retour, les frasques des souvenirs étaient une nouvelle fois à sa portée entre les sentiments du passé comme ce présent où il la sensation de se perdre au risque de se noyer sans cette fois-ci être certain de pouvoir remonter à la surface. Le soupire se lâche laissant la musique dans la pièce venir s’imprégner pour calmer tous les doutes et souvenirs qui ne cessent de lui revenir en pleine gueule. Il entend encore les doux rires éclatants de deux être innocents qui ont longtemps cru à cet avenir propice en songeant naïvement de croire que le monde serait à leur portée, que le monde finirait par leur sourire haut la main avant que tout se brise et qu’aujourd’hui les nuits sombres l’emportent devant la lumière qu’il ne semble plus distingué depuis dix années qui se sont écoulés. Verre à la main où son regard s’y plongeait pour y trouver les fameuses questions qui s’empressent à songer devant la réponse d’un vide qui finirait par le broyer, il sent son palpitant au bord de lâcher prise avant de le vider d’un coup sec avec ce besoin de verser une nouvelle fois ce whisky à ses côtés encore et encore jusqu’à ce que son subconscient le perdre et lui permette pour cette nouvelle nuit d’effacer toute la douleur prête à refaire surface et qu’il se refuse devant le hurlement qu’il n’ose prononcer bien trop figé par la peur de redevenir le type d’autrefois. Celui qui a longtemps cru en cet espoir d’une vie meilleure, celui qui s’est laissé porter croire que l’amour permettait de tout affronter. Belle illusion quand la réalité lui a prouvé que tout se payer un jour.
Le verre à la main prêt à une nouvelle fois l’avaler sans songer à plus que son esprit ne cessait à vouloir le torturer. Il s’arrête devant cette musique forte bien trop forte. L’heure était pour certain trop top ou bien trop tard, mais assez pour savoir que le club était à cet instant fermé où seul lui s’y permettait souvent de se retrouver seul noyer dans ses souvenirs prêt à le dévorer. Le regard qui ne met pas longtemps à être attiré par la musique flamboyante, une musique qu’il sait ne pourrait être mise par une seule et unique personne malgré que le doute plane. Elle ne venait jamais la soirée prête trop à privilégier sa famille qu’il lui avait tant répétée assez pour ne pas en demander plus et pourtant quand son regard se porte sur elle, il la voit sa silhouette se déhancher devant la musique qui semble elle aussi l’emporter dans un monde qui semblait plus serein que cette vie bien trop compliquée. Appuyer contre le mur il l’observe sans pouvoir la quitter du regard, le spectacle en serait presque palpitant au point qu’il sent cette frénésie le parcourir, l’électricité de deux mondes qu’elle ne cessait de lui répéter bien trop différent, mais à se compléter si elle en détenait cette vérité qu’il lui avait refusé comme à tous. Il se doutait qu’elle n’avait aucune idée qu’il était revenu en ville, pas depuis leur dernière altercation où les mots avaient dépensé plus que sa pensée sans savoir pourquoi il s’était mis dans cet état de colère que pourtant il maitrisait depuis des années à la perfection sauf avec elle. Elle avait cette tendance à réussir à le sortir de ses gonds où leur caractère finissait souvent par se compléter peut-être trop au point d’y vouloir mettre un terme. Il aurait dû le faire, il aurait dû lui dire droit dans les yeux qu’elle pouvait rentrer et qu’il ne voulait plus la voir au club et plus encore aussi près d’elle. Toutefois, il n'avait pas pu prononcer ses mots laissant les jours se dissipés et cette distance et ce froid se fondre à cet instant. Il penche son regard vers elle, ses yeux qui se délecte de sa silhouette où il la voit la première fois presque libre d’être elle-même au point d’y voir cette liberté qu’elle semblait si redoutée d’être enfin elle-même. Il avance le verre posé contre le trottoir, dos à elle pour s’arrêter, les bras parallèles où il la voit se figer comme si elle avait ressenti sa présence. Les talons qui se font entendre avant de la voir se retourner pour lui faire face. La peur un instant se lit contre ses prunelles auquel il aurait pu très bien se perdre, quelque chose de différent. Ce soir elle était différente autant qu’il l’était à moins que les quelques verres bus finissent par lui offrir la liberté d’oublier ce contrôle qu’il s’octroie d’effacer à moins sans l’admettre qu’avec elle, le retour du gamin paumé, perdu à la limite de l’agonie qui n’avait connu que la rue finissait par refaire surface assez pour se douter que si elle savait elle comprendrait à quel point il pouvait la comprendre bien plus qu’elle ne pourrait songer. Cependant, il était resté là, plongé en elle, fasciné par sa posture, ses gestes refusant de laisser la musique s’arrêter quand il plante à récupérer la télécommande pour augmenter le volume comme si dans cette pièce et sur cette piste de danse, eux seuls s’animer à exister. « Je…euh… » Il relève quelques instant le regard vers ses prunelles à la limite de l’agonie, il voit parfaitement qu’elle semble déstabilisée assez pour y échapper presqu’un sourire qui pourrait la surprendre quand ce n’était pas vraiment quelque chose qu’il se permettait de faire ou même de le montrer. Il l’observe le silence au creux de leur corps bien plus proche qu’il n’y paraissait. Le doute plane avant de de poser l’une de ses mains sur sa hanche l’attirant un peu plus près de lui, les pas qui bougent lentement au rythme de la musique qui les entrainent dans un monde où le monde semble leur échapper.
Quelques secondes où il se laisse porter par la musique pour ne songer à rien de plus que cet instant qui aurait pu leur appartenir à eux seuls sans laisser les étiquettes se porter. Il n’a pas envie de réfléchir et encore moins de songer à son geste bien trop approprié devant leur relation à laquelle il se refusait d’y porter un nom. Quelque chose de bien plus que les titres de patron et employé où lorsque son regard se plonge en elle, il se laisserait presque submergé par les souvenirs d’une vie effacée et pourtant à la portée de sa main qu’il se refuse bien souvent d’y penser et encore moins de se remémorer parce qu’au fond il sait pertinemment qu’à s’y replonger seul la souffrance finira par l’emporter au loin. — Tu quoi dis-moi ? qu’il lâche légèrement, le corps plus proche d’elle, les murmures qui se faufilent au creux de son oreille où il sent l’espace d’une minutes la distance s’effacée, la main de Carmen se coller contre son dos, sa tête posée près de son torse. — T’essayerai quand même pas de songer à me rendre faible à tes côtés j’espère ? parce qu’à cet instant il le sait qu’elle pourrait facilement y arriver. les paroles qu’il lâche sans en dire davantage, il n’en avait pas besoin autant qu’il peut l’entendre presque sourire voir même rire quelque chose qui lui paraissait presque surprenant quand il ne l’avait pas vu d’une manière si légère comme si le monde qu’elle portait sur ses épaules s’étaient dissipés pour ne devenir qu’elle et rien d’autre. Il reste auprès d’elle, laissant la musique les emporter avant de la voir son regard se porté contre le sien. Les corps qui s’embrasent où il la voit les yeux se ferment comme si dans ce bref moment de cet univers eux seuls appartenaient à exister comme à se comprendre. — Pourquoi t’es là Carmen ? les regards qui se défient, la main qu’il ose porter contre sa joue pour laisser l’éclat de la lumière presque à s’octroyer à jaillir contre elle. Le poison qu’elle ne manquerait pas à s’enfoncer dans ses veines tant il sait qu’elle en devenait un refuge dans les moments qui leur appartenaient quand ils se retrouvaient seuls prêt à l’écouter pour en devenir le confident d’une vie ou peut-être parce qu’au fond la séduction entrepris de ses deux âmes ensevelit de regrets finissaient par trouver chemin l’un envers l’autre un certain réconfort que Elio n’osait avouer, mais pourtant l’admettait en avait bien plus besoin qu’il n'y paraissait encore plus à ce moment-même.
Cette danse est une danse d'équilibre fragile, une rencontre entre la tentation et la réserve. Les mouvements se mêlent à la musique, créant une symphonie de corps qui s'approchent, se séparent, se cherchent. Chaque foulée est une invitation à explorer les abîmes prohibés. Les premières notes sont des caresses envoûtantes, une quiétude qui s'infiltre dans vos veines. Vos corps se rapprochent, aimantés par une force invisible. Comme des forces aux pôles opposés, il t'attire. Vos regards se cherchent, se dévorent et s'interrogent. Tu te laisses bercer par la chorégraphie, mais les flammes dans ton être sont incontrôlables. Une passion défendu te consume. À cet instant, tu es un brasier qui brûle doucement. Les pas s'enchaînent, rythmant tes pensées chaotiques et tes déchirements intérieurs. La proximité avec Elio submerge tous tes sens. Ses gestes sont des caresses insidieuses, des échos de promesses illicites. Tu te sens happée par la présence de ton patron. Il éveille des envies ensevelis depuis longtemps. Tes pensées se bousculent dans ta tête alors que tu tentes de rester fidèle à tes engagements familial. Son charme et son charisme font ressurgir en toi une avalanche d'émotions contradictoires. Dans cette dualité entre ce balley enivrante et tes limites, tu te débats comme une funambule sur le fil de l'interdit entre devoir et passion.
Pourtant dans les replis de ta mémoire, tu ressuscites votre dispute, des paroles lancées dans la fureur. Les conséquences s'imposent à toi, aussi pesantes que menaçantes. Il reste ton patron. Cela fait des jours que tu cherches à l’éviter par peur des représailles qui planent sur toi comme une épée de Damoclès. Ton gagne-pain repose entre les mains de cet homme, et l'angoisse serre Ton cœur. « Quoi, dis-moi ? » Ses paroles résonnent dans l'air, exprimant une curiosité mêlée d'attraction et de vulnérabilité. Tu sens ton cœur battre plus fort, captivée par l'audace de sa question. Tu restes silencieuse. Malgré toutes tes luttes intérieures, Tu te laisses emporter par la musique. Vos mouvements s'accordent harmonieusement comme si vous étiez destinés à danser ensemble. Ton regard se fait révélateur, mélange de fragilité et de résolution. Des éclairs de pulsion dansent dans tes yeux, entrelacés avec la prudence qui bat la mesure. Tu les fermes quelques secondes et te laisses emporter par des pas de danse sensuels, comme une déclaration silencieuse de ce qui brûle en toi. Ton corps vibre d'une énergie contenue, comme une flamme dans les limbes de l'interdit. « T'essayerais quand même pas de songer à me rendre faible à tes côtés, j'espère ? » Ses mots, tels des éclats cristallins, révèlent les tourments qui agitent son être. Surprise par cette déclaration, tu te mords la lèvre inférieure, sensation de pulsions enfiévrées et de peur qui t’envahissent face à ce lien prohibé. Les tensions électriques qui vous enlacent deviennent plus palpables. Tu saisis le pouvoir que tu exerces sur lui, puis , dans un murmure aussi doux que provocateur, tu répliques : « J’ai l’impression qu’il en faut peu pour te rendre faible, n'est-ce pas ? » Tes mots, tels des épines discrètes, relèvent la manière dont Elio se laisse influencer par cela. Ce sont pourtant tes gestes qui trahissent ton véritable ressenti. Malgré ta provocation, ton comportement dévoile une toute autre vérité. Tu es bien trop proche de lui malgré tes intentions principales, attirée inconsciemment par cette promesse de passion défendue.
Tes doigts se serrent délicatement contre son torse, désir irrépressible de l'attirer toujours plus près. Cette chorégraphie semble être la métaphore vivante des émotions qui bouillonnent entre vous. « Je suis mariée, tu t’en souviens ? », murmure-tu dans un souffle presque inaudible, les mots se frayant un chemin à travers les brumes du doute. Les syllabes frémissent à peine, portant le poids des engagements que tu tentes de préserver. Les mots glissent comme des échos lointains au serment qui t'enchaîne à ton époux. Tu te sais gardienne des risques, consciente des ombres menaçantes qui pourraient se dessiner dans ta réalité. Ta réponse se pare de prudence. D'un côté, la tentation te dévore. De l'autre, la conscience et ses devoirs te retiennent. La musique continue de jouer, vous enveloppant comme deux danseurs dans un cocon où le temps s’est arrêté. Vous vous laissez guider par le rythme et la complicité qui s'est installé entre vous. Mais alors que la dernière note résonne, la réalité vous rattrape. Face à face, les souffles courts, les yeux emplis d'émotions complexes, tu te perds un instant dans les siens. Le silence qui suit est lourd de significations, les questionnements et les désirs suspendus dans l'air. Elio brise le mutisme « Pourquoi t’es là Carmen ? » Vos regards qui se défient. Il ose même poser sa main sur ta joue, laissant l'éclat de la lumière jaillir en toi. Tu murmures à peine, tes mots effleurant l'air comme des soupirs fragiles. « Arrête, s'il te plaît... » La supplique se dissout dans les brumes du refus, luttant contre les forces qui s'agitent en toi. Tu te détaches brusquement. « Je dois retourner travailler. » Tu trouves dans cette lueur d'obligation une nouvelle excuse pour effacer ce qui se passe entre vous. « J’ai des bouches à nourrir… » cruelle vérité. Tes devoirs se dressent comme un rempart, te conduisant à t'éloigner et à refouler les envies qui brûlent en toi.