Friends are the wings that lift us when we forget how to fly (#aaron)
Tu émerges de cette fête tourbillonnante avec tes potes, où l'alcool a un peu trop embrasé tes sens. Tes gambettes, hésitantes, tremblent et frissonnent sous la brise nocturne, te glaçant la peau. Pressée d'rentrer chez toi, dans l'cocon douillet de ton lit, tu n’es qu’à quelques rues de ta maison. Tandis que tu zigzagues le long des rues abandonnées, l'anxiété t'étreint lorsque tu remarques avec effroi que tu croises, pour la troisième fois, ce même bonhomme que t'as déjà aperçu plus tôt dans la journée. Ton cœur s'emballe dans ta poitrine, battant comme les ailes d'un oiseau pris au piège. Tes sens en alerte, tu sens l'odeur rance de la peur s'infiltrer dans tes narines. Ton esprit s'emplit d'images sombres. T’a-t-il retrouvée ou est-ce seulement le fruit d’un simple hasard ? Une angoisse viscérale te saisit, faisant bouillonner tes tripes d'une manière désagréable et réveillant les démons d'un passé ténébreux. Des années en arrière, t'as été pourchassée par un homme aux intentions malsaines. Érotomane, qui t'a traquée pendant des années, allant jusqu’à s’immiscer dans ta demeure. Une ombre sinistre qui hante sans répit. T'as fui, tentant d'échapper à ce passé, mais la peur s'est nichée au plus profond de ton esprit. L'homme d'autrefois semble exister dans chaque recoin de ton présent et te ramène à cette époque cauchemardesque. La méfiance grandit, insidieuse, dans tes veines, comme un poison lentement diffusé. Les battements de ton cœur s'accélèrent, tambourinant contre ta poitrine, rythmant ta peur grandissante. Chaque inconnu croisé dans la rue est vite perçu comme une menace imminente. Tu tentes de te convaincre que c'est le fruit de ton imagination, mais la raison se heurte à l'implacable réalité. La terreur refoulée, emprisonnée pendant des années, ressurgit, puissante et dévorante. Tu cherches désespérément un échappatoire, une lumière dans cet abîme obscur. D'un geste instinctif, tu te laisses guider jusqu'à un café chaleureux, vibrant d'une lueur dorée. Tu pousses la porte, pénétrant à l’intérieur à toute vitesse. Les éclats de voix, les rires, emplissent l'air d'une mélodie réconfortante. Aussitôt, tu te diriges vers une table solitaire, nichée dans un coin sombre du café. Tes yeux, affolés, balayent fébrilement la salle, cherchant le moindre signe de cet homme qui te suit.
Les mains toujours tremblantes, tu t'emparas de ton téléphone, ton dernier rempart dans ce monde étrange. Tes doigts s'agitent frénétiquement, caressant les touches avec hâte, pour composer le numéro salvateur d'Aaron. Ton souffle court, tu saisis ton téléphone et tapote fiévreusement un message à Aaron. Les mots se déversent tels un torrent déchaîné, décrivant l'obscurité qui t’habites. Tu lui exposes la situation avec une urgence presque frénétique. Autrefois c’était Ethan que tu appelais pour venir te sortir de ce brasier, mais depuis votre rupture, il a décidé de te rayer de ses contacts. Puis, enfin, une lueur d'espoir : la réponse d'Aaron clignote, une bouffée d'air frais dans ton univers asphyxié. Sa présence, même à travers les fils invisibles du numérique, t'offre un précieux répit dans ta quête de secours. Au début, il tente d'apaiser les flammes de ton inquiétude, minimise tes craintes et attribue tes angoisses à l'effet de l'alcool qui danse encore dans tes veines. Mais les mots se brisent devant ta détresse réelle. Tu as besoin de lui, de sa présence réelle, et il ne peut plus ignorer ces signaux d'alarme. Alors, sans plus tarder, Aaron embrasse l'urgence qui s'est emparée de lui. Il laisse de côté ses doutes et s'élance à ton secours, tel un chevalier sur sa monture. À peine quelques minutes suffisent pour qu'il débarque finalement au café. Tes yeux grands ouverts, tu le vois dans l'instant. Sans réfléchir, tu te jettes dans ses bras, le saisissant comme une bouée dans une mer déchaînée. Ses bras t'enveloppent aussitôt de sa chaleur. Les émotions te submergent et tu te laisses emporter par les sanglots. Tes larmes, telles des gouttes de pluie torrentielles, déferlèrent sur tes joues, libérant enfin le poids de l'angoisse. « Je te jure qu’il me suivait ! » tu murmures d'une voix brisée. Les paroles frémissent dans l'air, portant la détresse de tes mots jusqu'aux oreilles du brun. Il doit surement te prendre pour une folle, il ignore tout de ton passé…