treat people with kindness :: carmen
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「 feat. @Carmen Flores ; juillet 2023 」
tw: problème d'argent, pauvreté

Exalté, Santino l’était. Parce qu’il venait d’acquérir quelque chose qui allait faire plaisir à ses enfants. C’était pour cette raison qu’il vivait et travaillait dur chaque jour, malgré toute la difficulté que cela représentait. Malgré le manque de sommeil que cela créait, la fatigue du corps et autres maux. Il se mettait de côté pour les rendre heureux, ses enfants et sa femme. Sans hésiter une seconde. Ce qui le rendait heureux était simplement de voir leur sourire, la joie, l’exaltation dans le regard des siens. A l’arrière de la voiture, ou plutôt du tas de ferrailles qui lui servait de voiture et qu’il avait trouvé dans une casse puis réparé approximativement à leur arrivée à Oceanside, ça gesticule. Une petite boule de poils piqué aux stéroïdes, saute, court, dévale les sièges rapiécés. Un sourire s’affiche sur le visage de l’homme qui est persuadé qu’il s’agit d’une bonne idée et qui ne s’imagine pas une seconde qu’il s’agit en réalité d’une bouche de plus à nourrir et des frais supplémentaires pour une famille qui peinait déjà à joindre les deux bouts. Il ne l’avait pas payé. Une collègue du restaurant lui avait donné, essayant de refourguer les chiots que sa femelle avait eu de manière involontaire et inattendue. Il avait sauté sur l’occasion, se souvenant des jérémiades de Diego sur ce sujet. Il s’arrête devant le mobil home dans lequel ils avaient malheureusement élu domicile, freine et attrape le petit chien qui vient lui lécher le visage avec tendresse. Un sourire se dessine sur son visage. Il était véritablement convaincu du bonheur qu’allait provoquer cet animal au sein de leur foyer. Il descend et attrape son sac à dos qu’il cale sur son épaule droite, tenant le chiot dans sa main gauche. Il ignorait la race de ce petit être, probablement était-il même un croisement de plusieurs, mais il s’agissait d’un petit gabarit avec un nombre de poils fulgurant. Il cache l’animal derrière son dos lorsqu’il pénètre dans leur humble demeure. Toute la famille est là. C’était comme s’ils l’attendaient, comme s’ils étaient au parfum de cette surprise aux allures de mascarade. En réalité, ils étaient à des années lumières de s’en douter. Surtout Carment, qui allait probablement défaillir en voyant une énième surprise empoisonnée mais pleine de bonnes intentions de son époux. Les yeux de ses enfants s’illuminent lorsqu’il entre. Un large sourire s’affiche alors sur ses lèvres, ce qu’il était heureux. Même avec si peu de chose, c’était la vie rêvée pour lui. La vie qu’il avait fantasmé auprès des siens. Carmen est en train de donner à manger à Valentina, alors que Diego joue sagement. Il interrompt son jeu pour courir vers son père. « Surprise !! » Santino dérobe son bras pour rendre visible la boule de poile, aussi excité que Diego par cette rencontre. L’enfant crie, l’enfant hurle de bonheur, il prend le petit chien dans ses bras avec une exaltation indéniable. Son fils est heureux alors Santi l’est également. « Tu y fais attention hein ! » Lui offrant le petit chien, Santi se débarrasse de son sac à dos avant de se diriger vers sa femme. Il dépose un baiser tendre sur son front, laissant une main affectueuse caresser doucement ses épaules. Un nouveau baiser vient trouver la joue de la petite Valentina avant qu’il ne s’arrête, cherchant dans ses poches plusieurs billets de 100 dollars. « Tiens, pour payer les factures. » Il y avait plus que d’habitude. Si l’homme luttait chaque jour pour rapporter de quoi vivre, cette fois, l’argent était en nombre plus conséquent, sans que cela ne soit exorbitant. Cet argent avait été déposé dans son sac par Edene. Elle le faisait derrière son dos, mais il savait que c’était elle. Pourtant il n’avait pas réussi à le refuser. Ils avaient tellement besoin de cet argent que la moindre occasion était bonne. « Alors ta journée mi cielo ? » Comme si de rien était, Santi s’installe à côté de sa femme et de sa fille, glissant une main réconfortante sur la cuisse de Carmen, ne s’imaginant pas le lot de surprise qu’elle venait d’encaisser.
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La journée a été rude pour toi. Épuisée par ton travail, tu te retrouves à devoir en plus affronter les tâches quotidiennes qui t'incombent. Le mobil-home, trop étroit, te paraît impersonnel, un espace dénué de chaleur. Seuls les dessins colorés de Diego, accrochés au mur avec du scotch, parviennent à apporter un peu de joie dans cet endroit terne. Ses créations naïves et pleines d'innocence est un rappel constant que vous vous battez pour donner une vie meilleure à vos enfants. Alors que tu donnes à manger à Valentina, tu entends la voiture de Santino se garer sur l'allée. En poussant la porte du mobil-home, tu le vois, arborant un large sourire. Toujours habile à trouver le moyen de répandre la joie autour de lui, il éveille ta curiosité. Ses surprises sont souvent comme des rayons de soleil, venant rompre la monotonie du quotidien et raviver l'étincelle dans votre foyer. Il trouve toujours le moyen de faire plaisir à tout le monde. Diego abandonne aussitôt son jeu et court joyeusement vers son père. « Surprise !! » Ton cœur fait un bond dans ta poitrine lorsque tu réalises qu'il s'agit d'un chiot. La surprise te laisse perplexe. Les yeux brillants du petit garçon trahissent son excitation, heureux d'accueillir un nouvel ami à quatre pattes dans votre famille. Tu te sens partagée entre la douceur de l'instant et l'inquiétude face à la charge supplémentaire que représente cet animal. Tu es déjà épuisée par les responsabilités du quotidien et les contraintes de votre vie dans cet endroit. L'arrivée d'un animal ajoute davantage de travail sur vos épaules. Silencieuse, tu restes à l’écart, observant de loin sa petite frimousse adorable et ses yeux brillants. Il est indéniablement mignon... mais... Diego, lui, est excité au-delà de toute mesure, prenant le chiot dans ses bras avec une exaltation contagieuse. Tu ne veux pas gâcher le moment de joie de ton fils, mais tu ne peux t'empêcher de ressentir une pointe de frustration envers Santino. Une fois de plus, il n'a pas pris le temps d’en discuter avec toi, te mettant face au fait accompli. Son impulsivité danse souvent au mépris des responsabilités qui s'amoncellent. Il se laisse emporter par ses émotions et ses idées sans réfléchir aux conséquences. Son sourire trahit l'enthousiasme qui embrase son être. Toi, t’es plus réfléchie, plus soucieuse du restes et t’es souvent celle qui veille à ce que tout soit mieux organisé. Tu as une vision plus réaliste des choses mais c’est de son optimiste que tu es tombée amoureuse. La dynamique de votre couple repose sur cet équilibre fragile entre son optimisme insouciant et le réalisme prévoyant qui t'anime. Ton sourire est de façade, mais ta frustration ne cesse de grandir en toi. Il dépose son sac à dos et s'approche lentement de toi. Tu le laisses faire sans dire un mot, accueillant le baiser tendre qu'il dépose sur ton front. Ce geste d'affection t'apporte un léger réconfort, mais ne t’apaise pas pour autant.  Au même instant, il sort une liasse de billets jaunes de sa poche et te les tend « Tiens, pour payer les factures. »  Tes yeux s'arrondissent de surprise en voyant la somme d'argent. C'est bien plus que ce à quoi tu t'attendais. Toi qui jongles habituellement avec chaque centime, t'inquiétant de la capacité de votre salaire à couvrir toutes vos dépenses, tu tiens là une opportunité de soulager votre fardeau financier. Tu pourrais fermer les yeux sur la provenance de cet argent. Pourtant, tu connais trop bien Santino pour ne pas t'inquiéter. Tu sais qu'il est un homme dévoué, prêt à donner son corps et son âme pour votre famille, mais tu ne peux pas ignorer ses erreurs du passé. « Alors ta journée mi cielo ? » Avec un visage légèrement crispé, tu déposes délicatement la petite Valentina dans son transat, jetant un regard à Diego qui est absorbé par le chiot. Puis, d'une voix ferme, tu t'adresses à Santino : « Chéri... ¿Podemos hablar afuera? » Ton timbre de voix n'augure rien de bon, malgré tes efforts pour te contenir. Tu ressens l’urgence de t'entretenir en privé avec lui. Une fois à l'écart, tu laisses éclater ta frustration accumulée. « ¿Un perro ? » Tu fronces les sourcils, ce n'est que le début d'une pluie de reproches qui attend le pauvre homme : « Santino, je n'arrive pas à croire que tu aies pris cette décision sans me consulter. Nous sommes fauchés ! Adopter un chien est une responsabilité énorme, autant sur le plan financier que sur celui de l'engagement. » Les reproches et la déception transparaissent dans chaque mot que tu prononces. Tu espères qu’il se mette à ta place et réalise l'impact de ses actions. Tu as essayé d'être compréhensive, mais cette fois-ci, tu ne peux plus retenir ta colère. Tu as déjà vécu les conséquences de certaines des décisions douteuses de ton mari par le passé, et cela a laissé des cicatrices profondes dans votre relation. « Et cet argent ? » poursuis-tu d'une voix tendue, ne lui laissant aucun répit.. « D'où vient-il ? » La méfiance se lit clairement sur toi. Ce n'est pas la première fois qu’il pourrait se retrouver mêlé à des affaires louches. Ton cœur se serre dans ta poitrine. « Nous avons déjà payé le prix fort, nous n'aurons pas de deuxième chance cette fois-ci ! » lui rappelles-tu. Tu veux croire que Santino a appris de ses erreurs passées et qu'il se montrera plus transparent avec toi, cette fois. Malheureusement tu ne peux pas ignorer tes doutes et tes inquiétudes.
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Ce n’était pas vraiment ce que Santino avait imaginé, en traversant la frontière. Des gens mourraient pour arriver jusqu’à cette terre de l’oncle Sam. Des gens risquaient leur vie, subissaient certains dommages et n’en ressortaient pas indemnes. Personne ne ressortait indemne d’une traversée de la frontière en toute illégalité, souvent à la merci des coyotes mexicains. Alors le jeu devait en valoir la chandelle. Il s’était imaginé un monde enchanté Santi. Il avait rêvé d’une Amérique où tout était possible. Une Amérique où tout le monde pouvait trouver sa place. Il était optimiste, et espérait plus que tout que cela s’appliquerait à eux, à sa famille qui n’aspirait qu’à un avenir meilleur. Mais il devait se rendre à l’évidence que pour le moment, ils étaient loin de vivre le rêve qu’il avait fantasmé et qui s’était en quelque sorte imposé à eux par la faute même du père de famille. Il était responsable de leur situation. De ce mobil-home miteux dans lequel ils évoluaient et de cette vie précaire qu’il leur offrait. Si lui n’avait besoin de rien pour être heureux, il savait que Carmen et ses enfants méritaient bien plus que cela. Alors il tentait par tous les moyens de rehausser ce quotidien de petites attentions. Il cueillait de jolies fleurs dans les jardins de voisins pour les offrir à son épouse, il ramenait les restes des restaurants dans lesquels il travaillait, récupérait certains objets trouvés qui n’avaient pas retrouvé de propriétaire pour ses enfants. Et il offrait un chien. Une petite boule de poils qui comblerait n’importe quel enfant, à commencer par Diego. Il n’avait pensé qu’à cela Santino, faire plaisir à son fils et mettre un peu de joie dans ce quotidien un brin sinistre ces derniers temps. Il n’a pas pensé au reste. Au fait que ce chien allait engendrer des frais et des obligations. Il était comme ça Santi. Il ne réfléchissait guère avant d’agir, pourtant bercé par de bonnes intentions. Carmen, elle, réagit bien évidemment autrement. Parce qu’elle voit ce que ce cadeau suppose. Elle voit la charge qu’il est en train d’ajouter à la famille. Elle a toujours été la plus réfléchie et posée d’entre eux. Elle a toujours été l’adulte de ce duo bercé d’un optimisme enfantin. Elle a toujours été celle qui prenait les décisions difficiles et qui assumait bien des charges. Bien sûr, il n’était pas de ceux qui ne faisaient rien, mais il lui arrivait fréquemment de rendre leur quotidien plus difficile par ses idées farfelues, sans même s’en rendre compte et surtout, sans l’avoir prémédité une seule seconde. Il était comme ça. Spontané, beaucoup trop spontané. Tant qu’il continue son chemin, embrassant sa femme et lui tendant l’argent qu’il avait récolté, pour la plupart, grâce à Eden et pour le reste, par son travail acharné. Il ne remarque pas la réaction de sa femme, bien trop occupé à s’extasier devant son fils et son nouvel ami. Il ne l’a jamais vu aussi heureux et cela lui réchauffe le cœur. Il s’intéresse à sa femme dans un second temps, l’interrogeant sur sa journée. Il savait qu’elles étaient toutes plus ou moins similaires ces derniers temps, mais il prenait toujours le temps de lui demander. « Chéri... ¿Podemos hablar afuera? » Il pose son regard sur sa femme, interloquée par le fait qu’elle parle en espagnol. Cela n’annonçait rien de bon. Il le comprit en regardant son regard désapprobateur et par le simple fait qu’elle dépose Valentina dans son transat. Si Santino ne parvenait pas à camoufler son fort accent, il essayait tant bien que mal de toujours parler en anglais. Car après tout, c’était la langue locale et il ne cherchait qu’à s’intégrer et à se faire accepter. Et cela passait avant tout par la langue. Il l’interroge du regard, ne s’imaginant guère qu’elle allait le réprimander. Lui qui pensait n’avoir apporté que de bonnes nouvelles aujourd’hui. Il la suit un peu plus loin, pour que les enfants n’aient pas à subir cette conversation qui présageait étonnamment quelque chose de houleux. « ¿Un perro ? » Alors c’était ça. Le chien. Ne voyant pas son erreur, Santino l’interroge du regard. « Y que ? Diego est heureux, regarde-le ! » Un mince sourire né sur le visage de l’homme lorsqu’il pose son regard sur son fils. C’était ce genre d’image qui le rendait lui-même heureux. Mais de toute évidence, ce n’était pas le cas de Carmen. « Santino, je n'arrive pas à croire que tu aies pris cette décision sans me consulter. Nous sommes fauchés ! Adopter un chien est une responsabilité énorme, autant sur le plan financier que sur celui de l'engagement. » Le regard de Carmen s’assombrit alors qu’elle réprimande son époux comme un enfant. Bien sûr, il ne comprend pas sa réaction. Quelque part, il est déçu de la voir réagir ainsi, alors même qu’il était persuadé du bonheur que cela allait apporter. Il hausse les épaules. « Il va apporter bien plus à cette famille qu’une charge supplémentaire Carmen. Je travaillerais plus pour lui apporter ce dont il a besoin. Et regarde, je t’ai déjà donné de quoi le nourrir pour plusieurs mois ! » Il fait un signe de tête vers cette liasse de billets un brin indécente qu’il lui a donné pour justifier ses propos. Il croyait au pouvoir des animaux sur le moral et sur la vie d’une famille. Quel que soit leur niveau de vie. Il était persuadé que cela n’engendrerait que du positif pour eux. La provenance de cet argent ne tarde pas à arriver sur le tapis. Il s’y attendait. Elle était intelligente Carmen, elle ne pouvait décemment croire qu’il avait récolté cela en travaillant quelques heures supplémentaires dans un fast-food. « Et cet argent ? » Son regard est si noir qu’il a bien du mal à reconnaitre les pupilles autrefois si douces de son épouse. Elle ne le regardait décidément plus de la même façon… « D'où vient-il ? » Il baisse les yeux. Lui-même ignore d’où vient cet argent. Mais il était, au fond de lui, persuadé qu’Eden était à des années lumières de ce qu’étaient les hommes avec qui il avait fait affaire au Mexique. « Nous avons déjà payé le prix fort, nous n'aurons pas de deuxième chance cette fois-ci ! » Il relève les yeux vers elle. Sa déception est si forte qu’elle lui frappe le visage et le cœur. Il n’aime pas voir cela dans le regard de sa bien-aimée. C’est d’ailleurs particulièrement difficile pour lui qu’elle lui balance ses erreurs en plein visage de la sorte. Il était conscient de ce qu’il leur avait fait vivre et il tentait de se racheter chaque jour depuis. « Il vient d’une amie. Elle me l’a donné pour nous aider, elle a insisté. Il ne s’agit pas d’argent sale Carmen, juste d’argent pour nous aider. » C’était tout au moins ce qu’il s’était imaginé. Edene n’avait pas l’allure d’une criminelle, bien au contraire. Et elle n’attendait rien en retour. Santino serre les dents. Il n’avait pas l’habitude de cette colère. Bien sûr, sa femme le remettait bien souvent sur le droit chemin, mais jamais elle ne le réprimandait jamais de la sorte alors qu’il donnait tout pour eux. Un brin vexé, l’homme laisse sortir quelques mots, lourds de sens et potentiellement de conséquences. « Je fais tout ce que je peux pour que toi et les enfants ayez une meilleure vie, un quotidien plus léger et pour que vous soyez heureux. Je travaille jours et nuits pour ça. Je donne tout ce que j’ai. Mais rien ne semble te suffire Carmen. Je ne sais plus quoi faire. » Il secoue la tête. Ces derniers temps, elle était bien plus dure avec lui qu’elle ne l’avait jamais été. Peut-être étaient-ce là, les conséquences de ses erreurs mexicaines. Surement. Peut-être ne l’avait-il pas volé d’ailleurs. Mais il était déçu. Déçu que ses efforts ne paient pas et que le regard autrefois admirateur de sa femme, se soit envolé. Il la regarde un instant, cherchant à retrouver cette étincelle bien trop camouflée puis se résigne par un long soupire. « Je vais prendre une douche et je retournerais bosser, pour te ramener de quoi combler mes erreurs, car de toute façon, je ne sers qu’à ça ! » La déception s’illustrait de tous les côtés. Santino fait quelques pas en arrière avant de se diriger vers cette salle de bain de fortune qui laissait place qu’à une promiscuité certaine.
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Lorsque tu as posé les pieds en Amérique, un feu ardent brûlait en toi, portant l'espoir de jours meilleurs. Tu voyais ce territoire comme une terre fertile où vous pourriez enfin échapper au passé. Ce pays était ta toile vierge, l’occasion de tout reprendre à zero. Hélas, la réalité a tissé une toile bien plus complexe, éparpillant sur votre chemin des embûches sans fin. Tout s'est transformé, émiettant tes espoirs en poussière. Autrefois optimiste , tu t’es heurtée à un désert d'opportunités. Aucun emploi stable en vue. Tu es juste une clandestine, une intruse dans une société qui ne veut pas te reconnaître. Tu ne vaux rien dans ce pays. Les portes sont toutes closes, et chaque pas en avant est une bataille acharnée. Toutes tes espérances se sont transformées en mirages brumeux. L'Amérique, terre d'accueil, t'a marginalisée, te privant de ta voix et d’une identité. Ce fardeau de précarité a fait grandir en toi une profonde frustration, tandis qu’une colère brûlante te consume. Tu t'es battue avec détermination, mais ça n’a pas suffit développant en toi un sentiment de vulnérabilité. La peur s'est lovée dans chaque fibre de ton être, te laissant dans l'attente angoissante d'une issue pour toi, pour tes enfants et pour Santino.  Difficile de jouir pleinement de cette nouvelle vie quand l'épée de Damoclès plane sans relâche au-dessus de vos têtes. Le stress tord tes entrailles, étreignant ton esprit de ses mains glacées. Chaque matin, tu te réveilles la boule au u ventre tandis que tes nuits sont hantées par un sommeil agité. Tes ambitions, étouffées par les nécessités du présent, t'enchaînent à un emploi qui ne te valorise pas. Santino, lui aussi, étouffe dans cette terre étrangère. Son travail l'arrache trop souvent loin de vous, créant un vide béant dans ton cœur. Son optimisme débordant, autrefois charmant, s'est transformé en un mirage insupportable. Il semble déconnecté de la réalité, plongé dans ses chimères irréalistes. Il flotte dans les nuages de l'illusion. Ses rêves, aussi beaux soient-ils, ne résonnent plus en toi. Tu sais que vous avez besoin de pragmatisme, et non pas des songes flous qui se dérobent au moindre souffle. Tu te sens seule, abandonnée, noyée dans le flot des responsabilités qui pèsent sur tes épaules déjà très affaiblies. Tes émotions se déchaînent comme des tempêtes dévastatrices. Tu ne peux plus contenir ta frustration et c’est naturellement sur Santino que tu laisses exploser ta colère. Tu voudrais parler, exprimer toutes ces choses qui te rongent de l'intérieur, mais les mots se sont figés sur tes lèvres. Tu te sens comme une prisonnière de ton silence, emmurée dans un mutisme pesant. « Santi… attend !» Les mots s'échappent de ta bouche comme des papillons pris dans une tempête, mais il est déjà trop tard. Tu regardes impuissante son dos s'éloigner, la mine décomposée, et ton cœur se serre comme une étreinte de plus belle. Les larmes menacent de submerger tes yeux, mais tu te forces à les retenir. Tu te sens impuissante face à cette situation qui te glisse entre les doigts. Tes reproches résonnent dans ton esprit. Tu voudrais hurler pour libérer cette rage bouillonnante en toi, mais tu n'en as pas la force. À la place, tu presses ta tête entre tes mains comme pour contenir cette tempête intérieure qui menace de tout détruire. « Joder !!!!! » que tu jures finalement prenant place sur une marche défaillante du mobil-home qui vous sert de maison. Jamais encore tu ne t’ais senti aussi vulnérable. Tu as l’impression que le sol sous tes pieds s'effondre petit à petit, t'engloutissant dans les abîmes de l’enfer. Tu refuses de laisser cette situation dégénérer davantage, tu prends une profonde inspiration et comme une guerrière prête à affronter les défis qui se dressent devant elle, tu décides de rentrer chez toi. Tu espères trouver une issue, une porte de sortie pour ta famille, un chemin qui vous permettra de sortir de cette impasse qui vous enserre de toutes parts. Et de l’autre côté, tu veux aussi préserver l'équilibre fragile qui existe entre toi et Santino. Un poids énorme de frustrations s'abat sur toi lorsque tu réalises à quel point vous êtes tous les deux épuisés, écrasés par le stress qui pèse constamment sur vous. Tu sais pourtant que vous avez besoin l'un de l'autre pour trouver la force de continuer, mais au lieu de ça les disputes ne font que se multiplier.

D'un pas lourd, tu te diriges vers la salle de bain de fortune, un espace où l'intimité n'est qu'une illusion. Ce lieu tombe en lambeaux. Sans même toquer, tu franchis la porte, car ici, les barrières sont déjà tombées depuis longtemps. L'eau ruisselle, tandis que Santino ne semble même pas remarquer ta présence. Tu t'assois sur la lunette des toilettes, abaissant le siège. « Je suis désolée si je suis dure avec toi en ce moment », commences-tu doucement. Dans le vacarme assourdissant de la douche, tes paroles semblent se perdre dans les tourbillons de l'eau qui s'échappe. Les mots que tu voudrais exprimer se bousculent dans ta gorge, sans sortir… « Je suis inquiète, mi cielo… Je sais que tu fais de ton mieux, mais on doit voir la vérité en face…» Tes mots flottent dans l'air, porteurs de toutes les émotions que tu peines à exprimer. Tu voudrais tant qu'il te prenne dans ses bras, qu'il te rassure. « On ne sait rien de cette fille, tu dois lui rendre son argent. On a pas besoin d’elle… » Contrairement à lui, tu as du mal à croire en l'altruisme de cette "amie". Tu as appris à te méfier des gens et de leurs intentions cachées. Tu sais que le monde peut être impitoyable. Tu refuses catégoriquement de dépendre de la gentillesse d'une inconnue, parce que t’es plutôt le genre à te fier qu'à soi-même. Tu déposes la liasse d'argent sur le bord du lavabo, comme une tentation dont tu voudrais te débarrasser. Ta colère s'est dissipée, mais elle a laissé place à une résignation. Le silence s’installe tandis que tu viens l’aider à passer le gant sur son dos. Ses muscles sont tendus, bien trop sollicité pour un seul homme. Tu te sens perdue, cherchant désespérément un oasis de solutions. Et puis, sans réellement savoir où tu vas, tu finis par dire ces mots, comme une éclaircie dans la tempête de tes émotions : « Et si on se rendait aux autorités… on pourrait rentrer chez nous. » C'est une idée loin de plaire à ton époux, tu le sais. Tu pourrais t'avouer vaincue, céder aux pressions de ta famille et bénéficier de leur protection. Mais cette idée te semble à la fois tentante et effrayante. « Mon père pourrait nous aider… », ajoutes-tu, comme une bouée d'espoir dans cette mer agitée de doutes. Tu parles de ton père comme d'un phare lointain, prêt à t'accueillir dans son abri sécurisant. Mais au fond de toi, tu sais que cela impliquerait des compromis, des concessions difficiles à accepter. Le doute te ronge. « Je ne supportes plus te voir trimer nuits et jours sans que cela ne nous mène quelque part…», souffles-tu avec un mélange d'amertume et de résolution tandis que tu viens déposer un tendre baiser sur son épaule mouillée.
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Il ne demandait rien Santino. Bercé depuis sa plus tendre enfance par la débrouillardise et l’optimisme, il se démenait seul et apportait sa pierre à l’édifice pour aider au bien commun. Toute sa vie, il avait œuvré pour nourrir sa famille. D’abord celle à laquelle il appartenait par les liens du sang, et aujourd’hui celle qu’il s’était créé. Mais la différence était évidente. Elle sautait aux yeux. Sa famille, ses frères et sœurs n’avaient jamais rien eu et se contentaient de ce qu’on pouvait leur offrir, se délectant de la moindre nouveauté, d’un quelconque surplus. Ce n’était pas le cas de Carmen. Elle n’appartenait pas à son monde. Elle avait vécu dans l’opulence et n’avait dans sa vie, jamais manqué de rien. Sauf depuis qu’elle était avec Santino. Il ne lui offrait pas la vie qu’elle avait imaginé. Il ne lui offrait pas la vie qu’elle avait toujours eu. Il le savait depuis le début, qu’il serait incapable de la couvrir de luxe. Il n’avait ni le niveau d’études requis, ni une fibre suffisamment poussée pour l’l’entreprenariat. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé. Mais naïvement, il avait cru que l’amour permettrait de contrebalancer cela. L’amour qu’elle éprouvait pour lui et plus encore pour la famille qu’ils avaient créée ensemble. Toujours bercé d’illusions, grand rêveur, il faisait aujourd’hui face à la réalité. L’amour ne suffisait plus. Ou peut-être s’était-il évanoui à mesure qu’il tentait de lui offrir cette vie rêvée qu’il ne parvenait hélas, même pas à effleurer. Déception. Santino était déçu. Déçu de ne jamais parvenir à la satisfaire, déçu qu’elle en demande toujours plus, déçu que l’amour ne brille plus autant dans ses yeux. C’était criant de vérité à cet instant. La passion s’était évanouie et leur couple sombrait doucement. Il partait à la dérive sans que Santino ne parvienne à tenir le cap. Une tristesse presque mélancolique s’empare de lui. Il est rongé par la culpabilité et par ce constat qui le cloue au sol, il ne la rend plus heureuse. Il préfère fuir. Fuir plutôt que d’affronter ce regard qui en disait trop. Fuir plutôt que de laisser parler sa colère. Fuir plutôt que de se raccrocher au peu qui semblait rester de son couple. Il ne l’écoute pas, lorsqu’elle tente de le retenir. Il préfère se murer dans cette salle de bain de fortune pour essayer de réfléchir. Trouver une solution peut-être. Il ne manquait pas de ressources normalement. Mais la déception semblait prendre le dessus à cet instant. Lorsqu’il se retrouve seul, devant le minuscule miroir trônant au-dessus du lavabo, il voit le reflet d’un homme fatigué. Rongé par bien des démons, il en oublierait presque son optimisme légendaire. Celui qui faisait finalement qui il était. Des cernes violasses creusaient ses yeux autrefois brillants. Ses rides semblaient plus marquées et ses quelques cheveux grisonnants prenaient peu à peu le dessus sur le reste. Il ne se reconnaissait pas. Il ferme les yeux, espérant que lorsqu’il les rouvrirait, un autre homme apparaitrait. Celui que qu’il était autrefois. Celui qui brillait par ses idées et dont l’espoir ne tarissait jamais. L’épuisement le rongeait et la colère de Carmen le martelait. Il soupire. Longtemps et profondément. C’est vidé de toute énergie qu’il laisse l’eau de la douche perler sur son corps usé, comme pour le délester de tout le poids qu’il portait sur ses épaules. Bref soulagement, il ne pense plus, laissant la tiédeur de l’eau, dicter ses pensées. Comme un instant de répit, il oublie qu’il va devoir, d’ici quelques minutes, repartir travailler pour œuvrer pour cette famille au bord de l’implosion. Il avait jusqu’alors tourné la tête face à la réalité de leur situation. Vivant dans le déni, il avait fait prévaloir l’amour sur le reste, pensant que cela suffirait. Sombre idiot qu’il était. « Je suis désolée si je suis dure avec toi en ce moment ». Il ne l’avait pas entendu entrer. Comme extirpé de son interlude solitaire, Santino se tourne vers sa femme. Son regard le transperce. Issant le drapeau blanc, elle tente d’apaiser les choses. L’espoir renait pour un Santino qui n’a besoin de peu pour être galvanisé. Il la regarde un instant. Elle lui manquait cette femme. Celle qui était si douce et prévenante. Celle qui partageait son amour et son optimisme. Il hausse doucement les épaules, comme pour lui faire comprendre qu’il ne lui en tenait pas rigueur, bien conscient qu’il méritait quelque par ce traitement. « Je suis inquiète, mi cielo… Je sais que tu fais de ton mieux, mais on doit voir la vérité en face…» Quelque part, elle avait raison, il en était pleinement conscient. Elle était après tout, le cerveau de cette famille. La salle de bain est si petite qu’il peut largement s’approcher d’elle et venir déposer une main affectueuse sur sa joue avant que ses lèvres ne trouvent le chemin vers le front tiède de sa femme. « Je suis désolé de ne pas t’apporter la vie que tu souhaites mi amor. J’essaie pourtant … » On pouvait effectivement lui reprocher bien des choses, mais pas celle de ne pas essayer. Il se tuait à la tâche et saisissait la moindre occasion. Tout comme il avait saisi celle que lui offrait Edene… « On ne sait rien de cette fille, tu dois lui rendre son argent. On a pas besoin d’elle… » Santino ne savait effectivement pas grand chose d’Edene. Mais il en savait suffisamment pour décider de fermer les yeux sur la provenance de cet argent. « On a besoin de cet argent Carmen. Même en travaillant jours et nuits, on n’a pas assez pour vivre. Il faut qu’on ferme les yeux sur la provenance de cet argent. Je te promets, Edene n’est ni une trafiquante de drogue ni une criminelle ». En réalité, il ne le savait pas. Mais son visage d’ange était trompeur. Il fait un signe de tête vers la liasse de billets. « Les enfants ont besoin de cet argent ». C’était un fait. Toute la famille avait besoin de cet argent en réalité. L’atmosphère semble s’être apaisé entre les deux jeunes adultes. Carmen prend même soin du dos de son mari pendant que celui-ci laisse cette pression redescendre et réfléchit à une nouvelle manière de se faire un peu d’argent. Et alors que tout semblait parfaitement calme, que la tempête s’était dissipée, Carmen lança une nouvelle idée. Une idée folle. « Et si on se rendait aux autorités… on pourrait rentrer chez nous. » Il se crispe immédiatement. Qu’était-elle en train de dire ? Il n’en croyait pas ses oreilles. Il se retourne de manière furtive la fusillant du regard. « Chez nous ? Aux mains des cartels ? Je suis mort si je retourne au Mexique et tu le sais. » A moins que c’était ce qu’elle voulait ? Histoire de mettre un terme à cette histoire qui avait de toute évidence, été bien au-delà de leurs espérances. Santino secoue la tête, définitivement interloqué par cette idée. Mais il n’était pas au bout de sa surprise. « Mon père pourrait nous aider… » Il manque de s’étouffer sort de la douche, nouant une serviette autour de sa taille. Est-elle devenue folle ? « Ton père ? Je ne veux rien demander à ton père. Il me déteste et ça aussi tu le sais. Je te rappelle qu’il t’a écarté de sa vie parce que tu étais avec moi. Il ne nous aidera pas. » Il est en colère. Il ne comprend pas pourquoi elle retourne vers cet homme qui n’a pas hésité à la renier pour des choix qui ne lui plaisaient guère. Cette idée n’était pas une solution, pas du tout. Il ne comprenait même pas qu’elle puisse l’envisager. « Je ne supporte plus te voir trimer nuits et jours sans que cela ne nous mène quelque part…» Elle est douce Carmen. Elle dépose un baiser tendre sur ses épaules, comme si tout ceci n’avait pour but de lui faciliter la vie. Mais s’était-elle entendue ? Il se retourne alors vers elle, ancrant son regard dans le sien. « Je préfère trimer jusqu’à me tuer à la tâche plutôt que de demander de l’aide à ton père. » Il n’avait jamais dit cela auparavant. Il s’était contenté d’encaisser la haine de cet homme sans jamais rien dire. Mais cette fois-ci était la fois de trop. « Je trouverais un moyen de gagner plus d’argent. Je fais ce que je peux Carmen. Mais si cette vie ne te plait pas et que tu veux rentrer au pays, je ne t’en empêcherais pas. Mais tu sais qu’il m’est impossible de retourner au Mexique… » Il espérait qu’elle ne s’emparerait pas de cette opportunité qu’il lui laissait sans vraiment le vouloir. Celle de partir… De mettre les voiles et de retrouver sa vie d’antan, celle où l’argent n’était pas un problème, celle où tout était confortable, celle qui était à l’opposé de son quotidien actuellement…
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La petite salle de bain, à peine assez grande pour vous deux, semble rétrécir davantage à mesure que la tension grandit entre toi et Santino. L'eau de la douche continue de s'écouler bruyamment, comme une mélodie discordante dans cette scène tendue. Ton regard croise le sien, et tu peux sentir l'électricité dans l'air. Santino, debout face à toi, dégage une aura de vulnérabilité que tu n'avais jamais vue auparavant. Ses yeux, d'habitude si enjoués, sont assombris par le poids de tes mots. Autrefois si vivant, Santino n’est plus qu’un reflet pâle de lui-même. Les responsabilités, les soucis et les pressions du quotidien ont creusé des rides sur son front. Tu en es à te demander où est passé ton mari, il te manque. Ses rires se sont éteints et ça te fait mal. Ce n’est pas cet homme que tu as épousé. Tu restes muette, épongeant le gant de savon avec douceur, tandis que l'eau chaude ruisselle sur sa peau fatiguée. Ses paroles raisonnent comme un cri silencieux « Je suis désolé de ne pas t’apporter la vie que tu souhaites mi amor. J’essaie pourtant … » Sa voix est chargée d'émotions contenues. Tu voudrais le contredire, mais les mots ne parviennent pas à tes lèvres. Tu n’as plus la force de lui trouver des excuses. Ce sont ses choix qui vous ont emmené dans cet endroit pourri. Tu déteste cette nouvelle vie faite uniquement de sacrifices et de compromis. Vos rêves se sont évanouis, laissant place à une réalité fade et oppressante. malgré la colère qui gronde en toi, une parcelle de toi espère que vous puissiez surmonter ces épreuves. Tu te raccroches à la mémoire de l'homme qu'il était.

L’argent posé sur le bord du lavabo pourrait être une solution. Les besoins pressants et les dettes qui s'accumulent semblent justifier cette décision désespérée, mais il y a cette part de toi qui résiste. Un mauvais pressentiment. « On a besoin de cet argent Carmen. Même en travaillant jours et nuits, on n’a pas assez pour vivre. Il faut qu’on ferme les yeux sur la provenance de cet argent. Je te promets, Edene n’est ni une trafiquante de drogue ni une criminelle ». Tu veux croire en Santino, en la femme dont il parle, mais le doute ronge tes pensées. Les jours de vaches maigres se sont multipliés ces derniers temps. Cette liasse brille de façon hypnotique devant vous. La tentation de résoudre tous vos soucis en un claquement de doigt est grande, mais tu n’es pas prête à compromettre ton éthique. « Rend-lui son argent ! » articules-tu fermement. La culpabilité te ronge, car tu sais que cette dette à Edene est en partie due à ses envies de te faire plaisir. Néanmoins vous n’avez jamais eu besoin de la bonté de quiconque et tu ne supportes pas l’idée que ça puisse changer. « Les enfants ont besoin de cet argent » un soupir s’échappe de tes lèvres. Santi appuie sur une corde sensible. tu ne demandes rien de plus que de leur offrir un avenir meilleur. Ton silence en dit long sur tes pensées avant qu’une autre proposition ne t’effleure l’esprit. Proposition qui ne plait pas au mexicain qui se crispe aussitôt. Il refuse catégoriquement ton idée. « Chez nous ? Aux mains des cartels ? Je suis mort si je retourne au Mexique et tu le sais. » L'expression furieuse sur son visage ne présage rien de bon sur ce qui va suivre. « Ton père ? Je ne veux rien demander à ton père. Il me déteste et ça aussi tu le sais. Je te rappelle qu’il t’a écarté de sa vie parce que tu étais avec moi. Il ne nous aidera pas. » Blessé dans son amour-propre, il rejette ta solution avec véhémence. Il faut dire que ta famille n’a jamais été très tendre avec lui. D’ailleurs, c’est en partie pour ça que tu as dû choisir entre eux et l’homme de ta vie. « Je préfère trimer jusqu’à me tuer à la tâche plutôt que de demander de l’aide à ton père. » Devant sa détermination à ne pas solliciter l'aide de ton père, tu inspires profondément, sentant la pression de la situation peser de plus en plus sur tes épaules. Ton regard se fixe sur lui, qu’est-ce qu’il peut être têtu parfois. « Je trouverais un moyen de gagner plus d’argent. Je fais ce que je peux Carmen. Mais si cette vie ne te plait pas et que tu veux rentrer au pays, je ne t’en empêcherais pas. Mais tu sais qu’il m’est impossible de retourner au Mexique… » Tu restes inquiète, il n’y a rien de bon qui ne découle de cette conversation. Santino n’est absolument pas ouvert à cette discussion et ça te contrarie de nouveau. « Tu ne gagneras pas plus d’argent ! Quand est-ce que tu vas enfin comprendre qu’ici on ne vaut rien. Et bien sur que cette vie ne me plait pas mais je l’ai choisi pour toi ! » de nouveau tu t’emportes, alors que tes yeux brillent de douleur. Les mots jaillissent de ta bouche avec une force que tu n'avais pas anticipée brisant le masque de calme que tu tentais de maintenir. « Et tu ne comprends même pas que nous n'avons plus de moments à nous depuis des mois parce que tu te tues déjà à la tâche ! » ajoute-tu la voix chargée de frustration. « Je me sens seule, Santi, même lorsque tu es là, tu ne sembles même plus me voir. » Les larmes menacent de couler, mais tu les refoules.

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Carmen et Santino ont souvent été vus comme le couple idéal. Pas parce qu’ils n’auraient connu la moindre dispute, ou difficulté. Non, bien sûre que non. Mais parce qu’ils respiraient l’amour et la complicité. Fous l’un de l’autre, elle l’idéalisait, quand lui la voyait comme une reine. La reine de son cœur. Des fous rires, ils en avaient connu. Les moments tendres étaient leur quotidien. Malgré les galères, les mauvais choix, les erreurs, la complicité perdurait. Jusqu’à aujourd’hui. Le couple était blessé, à terre et avait bien du mal à communiquer. La distance s’installait doucement entre eux, inondés par tous les soucis du quotidien et par ce nouvel entourage, cette nouvelle vie qui ne leur faisait guère de cadeau. Ici, coincés dans la salle de bain où il conviendrait de pousser les murs pour la rendre raisonnable, ils ne se comprenaient plus. Aveuglé par son nouveau train de vie et sa volonté de rendre la vie meilleure à sa famille, Santino n’avait jusqu’alors rien remarqué. Rongé par la fatigue, occupé par ses multiples activités, il ne s’était guère rendu compte de ce qui se passait juste devant ses yeux. Sa femme lui échappait. Il l’aimait pourtant si fort Carmen. Comme un poignard dans le cœur, il est meurtri par cette constatation qui n’est qu’évidence. Elle n’avait plus le même regard sur lui. Épuisée, fatiguée, rincée par cette vie pourtant prometteuse. Elle était loin de son rêve. Et il en était responsable. Ce n’était pas faute d’essayer pourtant. Mais il s’était perdu. Perdu dans sa quête de réussite. Tant qu’il avait égratigné son couple. Couple heureux, aujourd’hui fané, il ne pouvait que se rendre à l’évidence. Il s’excuse. Il s’en veut d’échouer. Il s’en veut de ne pas la rendre heureuse. Mais il n’y arrive pas. II n’y arrive plus… Il est fatigué. Tant, qu’il ne parvint même plus à trouver le positif. Il est loin le Santino d’autrefois. Souriant, éclatant tel un rayon de soleil à son levé. Transformé en lune, les sourires laissent place à des cernes violacés… Le silence qui s’en suit est si pesant. Il porte le poids de cet échec sur ses épaules usées. Elle ne le contredit pas. Elle non plus n’aspire plus à la positivité. Ils ne sont plus ce qu’ils étaient. Carmen et Santi. La fracture grandit entre ce couple autrefois soudé. Cette vérité lui brise le cœur. Il préfère changer de sujet. Il préfère se focaliser sur les éléments matériels de cette vie ratée. L’argent. Il la conjure d’accepter l’argent d’Edene. Argent à la provenance douteuse, mais argent nécessaire. Receleurs il devenaient, sans pour autant s’en attarder. Ou tout au moins, Santino ne s’y attardait plus. C’était une question de survie, et Carmen le savait. « Rends-lui son argent ! » Si Santino écoutait bien souvent les volontés de sa femme, sachant pertinemment qu’elle était le cerveau de cette famille -malgré son enthousiasme débordant d’antan- il secoue pourtant la tête avec une certaine fermeté qui ne lui était pas habituel. « Non. » Il ne lui rendrait pas son argent. Pas quand il avait déjà lutté avec Edene pour en connaître la provenance. Pas quand leurs enfants n’arrivaient pas à manger à leur faim chaque jour. « J’utiliserais cet argent pour nos enfants que tu le veuilles ou non. » Il n’était pas comme ça d’ordinaire Santi. Non. Mais cette fois, les choses étaient différentes. Il travaillait déjà beaucoup plus qu’il ne dormait chaque jour. Il s’usait à la tâche et cet argent tombé du ciel ne pouvait pas être abandonné pour une simple histoire de fausse culpabilité. Carmen avait bien accepté l’aide de Casey et envisageait même celle de son père, alors pourquoi pas celle d’Edene. Probablement parce qu’il s’agissait d’une connaissance de Santino et que la confiance qu’elle avait en lui, avait disparu. Attristé, il est vite rattrapé par cette idée stupide. Celle de se tourner vers la famille de Carmen. Celle qui les avait bannis. Celle qui les avait reniés et s’était montrée si cruelle envers Santino. Par amour, il n’avait jamais rétorqué. Il avait encaissé chacune de leurs attaques, en avait même caché certaines à Carmen, pour qu’elle ne soit pas blessée. Mais il était resté impassible, recevant sans rien dire le venin de cette famille qui ne serait jamais la sienne. Jamais. Il refuse. Il refuse de se tourner vers eux. De se tourner vers ce pays qui n’était plus le sien. Non. Comme galvanisé par la colère, il s’empresse de lui énoncer le fond de cette pensée qui le ronge depuis tant d’années, déçu du fait même qu’elle propose de se tourner vers un homme qui les avait rejeté et lacéré de bien des critiques. C’est avec regret qu’il lui laisse le choix. Elle pouvait partir. Elle pouvait se tourner vers son père, mais cela serait sans lui … « Tu ne gagneras pas plus d’argent ! Quand est-ce que tu vas enfin comprendre qu’ici on ne vaut rien. Et bien sûr que cette vie ne me plait pas mais je l’ai choisi pour toi ! » Elle ne croyait plus en lui… C’est si difficile d’entendre ces mots, criant de cruauté. Lui y croyait encore. Toujours … Même si c’était fatigant. « Si tu m’avais choisi moi, tu ne rabaisserais pas tous les efforts que je fais pour nous. » Il lui lance ces mots avec une spontanéité déconcertante. Il n’avait plus vraiment l’impression qu’elle était de son côté, Carmen. « Et tu ne comprends même pas que nous n'avons plus de moments à nous depuis des mois parce que tu te tues déjà à la tâche ! » Il la regarde, interloqué, alors que les mots de sa femme jaillissent comme des flèches rongées par la colère. Il ne la reconnait plus. Il reste un instant interdit. « Je me sens seule, Santi, même lorsque tu es là, tu ne sembles même plus me voir. » Les larmes menaçantes de sa femme auraient dû l’attendrir. Mais c’est le contraire qui se produit. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas comment elle peut être aussi focalisée sur sa propre personne, sur son propre bien être quand tout ce qu’il fait n’est qu’un moyen de porter sa famille vers le haut. « Carmen, tu ne sais pas ce que tu veux. » Il ne l’appelait jamais Carmen. Jamais. Bien trop formel. Bien trop loin de ce qu’ils étaient. « Tu n’aimes pas notre vie parce qu’on vit dans ce trou à rat, parce qu’on n’a pas de voiture clinquante, qu’on a pas de quoi manger, qu’on ne peut pas s’acheter ce qu’on veut, mais à côté de ça quand j’essaie d’arranger cela, en travaillant pour améliorer notre quotidien, tu me reproches de te délaisser ? » Il secoue la tête, alors qu’il enfile ses vêtements à la hâte. « Carmen, je fais tout ce que je fais pour vous, uniquement pour vous !! Je veux vous rendre heureux. Je me sacrifie pour vous. Je suis crevé. Je suis épuisé moi aussi de cette vie mais je le fais quand même parce que je veux être avec vous. » L’épuisement parle mais il laisse sortir tout ce qu’il a sur le cœur. « Dans la vie, il faut faire des sacrifices pour obtenir ce qu’on veut Carmen. Tu le sais mais tu sembles l’avoir tellement oublié que tu préfères retourner dans le confort de tes parents qui n’ont pas hésité à te rejeter à la première occasion plutôt que de rester avec nous qui t’aimons et qui ne t’abandonnerons jamais ! ». Il recule et sort de la pièce. « Fais tes propres choix Carmen, mais arrêtes de me rejeter constamment la faute !! » En colère. Plus qu’il ne l’avait jamais été, il vient embrasser le front de ses enfants de manière furtive et se dirige vers sa voiture.
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