New partner (Charles)

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Keeley flirtait avec l'intelligence depuis ses débuts dans la police. 7 ans pour être plus précise. Rejoindre ce département à temps plein n'était qu'une formalité et ce, malgré qu'elle était triste de quitter le monde de la patrouille. Keeley jouait parfois les agent d'infiltration depuis des années maintenant. Dès ses début dans la police, on avait fait appel à elle pour quelques projets spéciaux. Malgré ses 30 ans, Keeley pouvait paraitre plutôt jeune. Elle avait donc déjà été un agent infiltré dans quelques lycées du district et elle avait aussi porté main forte à un démantèlement d'un réseau de prostitution. La blondinette avait, une très bonne feuille de route. Elle avait même obtenue une médaille de bravoure à son actif qu'elle avait récemment reçu. Rejoindre ce département faisait du sens avec son plan de carrière. L'intelligence et le "criminal response team" étaient deux de ses départements de choix. Ses deux objectifs de carrière.

Retrouver un bureau et non une voiture de patrouille lui faisait étrange. Elle n'avait pas encore l'habitude. Durant ses moments au bureau lors des derniers jours, Keeley avait surtout lancé quelques boulettes sur le bureau de son frère August, puisque celui-ci avait l'angle parfait pour y lancer quelques boules de papiers. Elle avait même pris soin d'y écrire quelques messages. Vous voyez très bien le professionnalisme de Keeley qui partageait un bureau à proximité de sa meilleure copine de travail Meryem, infiltré dans l'anti-gang depuis quelques mois maintenant. Sa "work bestie" Meryem était donc MIA au bureau.

Aujourd'hui Keeley passait une journée hors du bureau et pour une fois sans uniforme, Ça lui faisait encore étrange de s'habiller en tenue civile. Elle serait accompagné de son nouveau partenaire assigné. Selon de debrief qu'elle avait reçu, un jeune garçon avait été admis d'urgence à l'hôpital. Il avait tout juste 17 ans. Il avait de la drogue dans le sang et avait reçu un coup de balle. Selon les informations reçu, il venait tout juste de reprendre conscience et il n'avait pas encore parlé avec la police. Aucun signalement de disparition avait été enregistré. Est-ce que c'était un règlement de compte? Nouveau dealeur sur le marché? Une simple soirée qui avait mal tourné? Tout était encore flou. Le jeune garçon avait été retrouvé inconscient sur le trottoir abandonné.  Un détective aurait pu prendre le dossier, mais Keeley y avait été assigné, avec son partenaire mystère pour porter main forte à l'autre département sous effectif. La blondinette s'était donc directement dirigé à la voiture et à sa grande surprise, elle tomba face à face avec nul autre que.....

.....Charles?!

Elle eut un petit air de questionnement qui fut suivi d'un sourire. C'était bon de le retrouvé en dehors de sa chaise de bureau. Keeley se demandait comment on pouvait être cloîtré entre quatre mur à 8h prêt par jour devant un ordinateur? Outre lancer quelques boules de papiers, boire le café infecte et faire un peu de social, elle n'y voyait pas encore beaucoup d'utilité.

Tu es de sortie avec moi à ce que je vois.

Elle désigna la voiture de regard.

Tu ou je conduis?

Si ça se trouve, la question ne se posait même pas, mais elle demandait quand même.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Cette journée était importante pour lui puisqu’elle marquait une nouvelle page de sa vie. Enfin, il pourrait retourner sur le terrain et retrouver le sentiment qui l’avait toujours nourri durant tant d’années. Charles avait fini par s’abreuver d’adrénaline, mais qui s’y frotte s’y pique et il avait payé le prix fort. Après plusieurs jours à plaider sa cause et autant en délibération, son supérieur s’était finalement décidé à lui laisser une chance. Par manque d’effectif, par pitié ou simplement parce qu’il croyait en sa réhabilitation, il lui avait permis de prendre des missions sur le terrain. Bien sûr, il serait accompagné. — Baby steps, se répétait-il à voix base en cachant son revolver dans sa ceinture, bien dissimulée sous son chandail. Il referma son casier tout se lançant des mots d’encouragement en toute subtilité.

Il en avait bavé pendant longtemps, enfermé du matin jusqu’au soir dans ce petit bureau à enquêter à distance sur les crimes qu’il n’avait aucun attachement. Tous ces visages qui défilaient devant lui n’étaient que de pauvres numéros qu’il balayait d’un clic lorsqu’il avait terminé d’enregistrer l’information. Des heures et des heures de données qu’il entrait l’une après l’autre sans même prendre le temps de vraiment comprendre le fin mot de l’histoire. À la longue, il s’était fatigué de ce train de vie qui n’était finalement pas la sienne. Il faut dire qu’il était aussi arrivé là un peu par hasard. Après sa démission du FBI, il cherchait un endroit où il pourrait retomber sur ses pieds, loin des enquêtes trépidantes et du grand public. À l’époque, c’était effectivement la meilleure option pour lui, mais heureusement, les choses avaient évolué depuis.

En route vers le bureau de son supérieur, il avait reçu l’ordre un peu plus tôt dans la journée de s’y présenter afin de recevoir sa première assignation. Celui-ci lui remit une chemise renfermant des informations clés. Il l’ouvrit rapidement pour voir ce qu’elle contenait. L’hôpital avait gracieusement envoyé le rapport toxicologique, des radiographies d’une blessure par balle accompagnée d’une myriade de photos de la jeune victime. Il y avait, en plus de ça, beaucoup d’autres documents légaux qui avaient été remplis par la mère de la victime. Sa mission, c’était d’aller interroger tout ce beau monde afin d’en avoir le cœur net sur cet accident. En fait, Charles avait été mis au courant de ce dossier plusieurs jours avant, puisque d’autres attaques de ce genre avaient eu lieu en début de semaine. Il faut dire que le service de police avait reçu l’alarme depuis déjà quelques jours, mais il fallait du temps avant de mettre ce genre d’opération en branle. Après avoir zyeuté rapidement le document, il le referma brusquement et le déposa sous son aisselle avant de serrer la main de son patron qui osait finalement lui faire confiance — Don’t fucked up.  Se dit-il en quittant le bureau, question d’être certain de ne pas perdre l’once de chance qu’il lui restait de sortir de ce minable petit bureau qu’il devait partager. En arrivant dans le garage, il remarqua une femme qu’il connaissait trop bien. Cette petite queue de cheval blonde et cette position de guerrière, il l’avait observé bien souvent.  — Agent Keeley Kane en personne, wowww!. Il en avait de la chance, au moins, il connaissait bien sa nouvelle partenaire pour la soirée. Il s’approcha d’elle et lui file le dossier qu’il avait toujours avec lui. Elle lui demanda qui allait bien pouvoir conduire et de manière plutôt rhétorique, il agita les clefs du véhicule, voulant certainement mentionner qu’il se chargeait de manœuvrer le volant pour cette fois.  — Ne t’inquiète pas, j’te laisserais peut-être conduire pour le retour. Lui mentionna-t-il accompagner d’un clin d’œil, voulant la taquiner un peu. Les deux agents entrèrent dans le véhicule et pendant qu’il réajustait les miroirs et le siège, la jeune femme ouvrit le porte-document. — Tu connais un peu le dossier de ce soir?

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Keeley était la plus jeune et la seule fille de sa famille. Elle était celle qui avait été, par moment, malmené par ses grands frères et à d'autres, celle qui avait été surprotégé de tous. Ça bien vite su forger le caractère de la jeune femme qui a toujours eu cette soif d'aventure et d'adrénaline. Elle était celle qui ne prenait jamais un non, comme réponse. Plutôt déterminé, lorsqu'elle avait une idée en tête, elle faisait en sorte d'arriver à ses fins. Parfois c'était pour le meilleur et parfois le pire. C'est en parti cette détermination et cette soif d'adrénaline qui avait fait en sorte qu'elle avait choisi de faire carrière dans la police. Elle aimait aider son prochain, faire la différence. Avoir ce sentiment d'accomplissement et en plus, ses journées n'étaient jamais routinières. Bien que par moment, elle aimait bien avoir ce petit sentiment de stabilité dans sa vie, dans son travail, c'était différent. Bien entendu, ses journées n'étaient jamais tout rose bonbon. Même que bien au contraire. Elle avait vu des horreurs dans sa carrière, mais elle tentait toujours de s'accrocher au positif. Mieux valait voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.

La blondinette venait tout juste d'avoir une promotion. Promotion était un bien grand mot, puisqu'au cours des derniers mois, elle avait été tout autant sous couverture que dans sa voiture de patrouille. Son nouveau poste dans le département de l'intelligence, n'était qu'une simple petite formalité.

Ce soir, on avait demandé à Keeley d'aller interroger un jeune garçon ainsi que quelques personnes au sujet d'un "accident". La blondinette avait seulement reçu un bref topo de la situation. On lui avait dit que son partenaire la mettrait un peu plus au courant de la situation. Un partenaire qui lui était encore un mystère, puisqu'elle s'était directement rendu au garage en direction de la voiture au lieu de l'attendre.

Alors qu'elle attendait bien sagement son partenaire à proximité de la voiture, elle eut la chance, à sa grande surprise, de tomber sur un visage familier. Elle connaissait Charles de réputation. Elle l'avait croisé plusieurs fois au poste. Il était le frère de sa soeur par alliance. Celui-ci avait eu la chance de la rencontrer lors de sa période la plus glorieuse; sa petite enfance et sa pré-adolescence. La blondinette put s'empêcher de rire à l'affirmation du beau brun hochant légèrement des épaules.

Et oui! La seule et l'unique!

Elle lui fit le plus beau des sourires.

Alors à ce que je vois, tu es mon nouveau partenaire? J'espère que tu n'es pas trop déçu de quitter ton bureau et de te retrouver avec moi?

Pour dire vrai, Keeley était plutôt heureuse de le retrouver à ses côtés. Elle ne pouvait pas tomber sur un meilleur partenaire.

Charles lui fila le dossier. Par contre, pour ce qui était des clés, ça serait forcément un meilleure chance la prochaine fois. Elle ne conduirait pas pour se rendre à destination. Elle fronça légèrement des sourcils.

J'assume que le "peut-être" est très important dans ton affirmation?

Pour dire vrai, ça lui importait très peu de conduire ou non. Elle disait surtout ceci pour rire, alors qu'elle entrait dans la voiture.

J'ai eu un bref topo du garçon à l'hôpital mais rien de plus et toi?  

Tout en disant ceci, elle feuilletait légèrement le dossier, regardant brièvement le rapport toxicologique.

J'ai l'impression que ce n'est pas la première victime? J'ai eu vents de situations semblable qui se sont produit au cours des derniers jours. Espérons que l'on aura quelques informations utiles de la part du garçon....  

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Il fallait que tout se passe sans anicroche. Qu’il puisse découvrir le fin de mot de l’histoire afin de faire bonne impression sur ses supérieurs et se sortir de ce merdier. Il savait qu’il n’y arriverait pas forcément ce soir, qu’il faudrait plusieurs interventions et qu’il termine de recoller les pièces manquantes du puzzle avant de trouver le fin mot de l’histoire, mais s’il était capable de découvrir des indices en se rendant à l’hôpital ce soir, c’était déjà ça de gagner. Confortablement installé dans le véhicule banalisé, il regarda la jeune femme assise à côté de lui tandis qu’elle lui parlait. Il ne l’écoutait qu’à moitié. Se rappellent des premières fois qu’il l’avait rencontrer. Elle avait tellement changé depuis le temps. Il avait oublié comme son sourire radieux avait cette facilité à égayer la pièce. Il lui sourit tandis qu’elle s’informait à savoir s’il était heureux de faire équipe avec elle. — Déçu de quitter ce vieux bureau trop petit, sans fenêtre ? T’inquiète, d’être avec toi c’est la cerise sur le sunday. Parce qu’en fait, il se sentait à la maison avec elle. Comme s’il ne pouvait rien arriver de grave. Keeley avait toujours gravité autour de lui, depuis qu’ils étaient tout jeunes sans jamais pourtant vraiment se connaître. — Je préfère être en contrôle.  Lui fit-il savoir en accompagnant d’un clin d’œil avant de mettre la clé dans le contact et de faire rugir le moteur. Il embraya le véhicule en marche arrière et quitta le stationnement souterrain vers leur première mission. Il aurait pu la laisser conduire, mais ça faisait beaucoup trop longtemps qu’il n’eût pas conduit de véhicule de police pour lui laisser ce plaisir aujourd’hui.

Tout en dévalant le chemin vers l’hôpital d’Oceanside, le duo commençait à prévoir leurs angles d’attaque. — J’espère aussi qu’on pourra lui soutirer quelques informations. Ce n’est pas normal qu’autant de jeunes aient reçu ce traitement. Il a été chanceux de s’en sortir. Effectivement, ça pouvait ressembler au modus operandi d’un gang de rue, possiblement une exécution qui s’était mal déroulée. Il était cependant beaucoup trop tôt pour formuler des hypothèses avant avoir rencontré le principal intéressé dans l’affaire. — Tu as une idée de comment on devrait s’y prendre? On ne peut pas débarquer là en civil et lui demander de nous expliquer comment ça s’est déroulé. Ce genre de personnes sont très craintives à parler du milieu criminel à des gens qu’ils ne connaissent pas. S’appuyant sur son passé de psychologue, il savait qu’un lien de confiance devait avant tout être créé pour espérer soutirer des informations à ce genre de personne. Par chance, les enfants avaient toujours une prédisposition à dire la vérité pour se sortir du pétrin. Peut-être allaient-ils être capables de jour sur cette carte afin de lui soutirer quelques vers du nez. — Et si on empruntait quelques uniformes d’infirmiers? Ça le mettrait peut-être en confiance.  Parce qu’après tout, il fallait jouer toutes les cartes qu’ils avaient à leur disposition pour éviter que la situation ne se répète une nouvelle fois.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Bien que dans son métier, merder pouvait être simple. Qu'il suffisait d'une fraction de secondes de trop. Un simple petit mouvement de gâchette. Keeley n'avait pas l'intention de merder. Ni pour elle, ni pour son partenaire. Malgré les apparences, la blondinette prenait son travail très au sérieux. Et ce, malgré les milliers de boules de papiers qu'elle avait lancé sur le bureau de son frère. (désolée August)

Désormais dans la voiture, Keeley put s'empêcher de sourire à son affirmation. En toute honnêteté, elle ne savait pas comment il était arrivé à survivre aussi longtemps dans un bureau à longueur de journée. La blondinette préférait de loin être dans le coeur de l'action, bien que le travail n'était pas toujours facile. Elle savait aussi ce que Charles avait vécu. C'était bien plus qu'horrible.  Forcément que c'était la raison pour laquelle il s'était retrouvé derrière un bureau. Il lui avait fallu du temps avant d'être prêt et qu'aujourd'hui était son test de passage et il était avec sa petite personne. Dans tous les cas, se retrouver en sa compagnie ce soir la rassurait un peu, sachant qu'ils travailleraient très bien ensemble.  

Je suis très heureuse d'être la cerise sur le Sunday alors!

Elle continua de garder son joli petit sourire idiot et exagéré scotché au visage. En guise de BA. Allons savoir pourquoi, aux côtés de Charles, elle se sentait rassuré. Ça devait être le fait qu'il était le grand frère de Lena. Décidément, il désirait conduire et elle pouvait le comprendre. Ça devait forcément faire un moment qu'il n'avait pas conduit. Elle pouvait donc lui laisser ce plaisir. De toute manière, voiture banalisé ou non, elles faisaient tous le même travail d'aller au point A au point B et tant qu'elle s'y rendait, conduisant ou non, ça lui importait très peu.

T'es certain que c'est réellement pour avoir le contrôle et non pas plutôt à cause de ton coeur d'enfant qui veux profiter des sirènes?

Elle put s'empêcher de le regarder avec des yeux interrogateurs pour rigoler bien entendu.

Plus sérieusement, si ça peut te faire plaisir et que j'arrive à l'hôpital en un morceau, je vais te laisser le plaisir de conduire à toutes les occasions ou l'on sera ensemble dans une voiture de police.

Peut-être bien qu'elle devrait repenser à son affirmation précédente, puisque s'il devenait son partenaire sur une base permanente, elle le laisserait toujours conduire, mais bon, le moment venu, peut-être bien qu'elle négocierait.

En route en direction de l'hôpital, Keeley regardait le dossier qu'elle avait entre les mains. Le jeune garçon avait eu beaucoup de chance de s'en être sorti.

Ouais. Qui c'est peut-être bien que c'est une exécution qui a mal tourné et qu'il était véritablement la cible, ou sinon, c'est une balle perdue alors qu'il était au mauvais endroit au mauvais moment, mais vu tout la drogue dans le sang, j'opterais plutôt pour ma première hypothèse.

Dans tous les cas, elle avait très hâte de mettre cette histoire au clair.

Qu'il en fasse parti ou non du milieu criminel, il ne voudras surement pas nous dire ce qui s'est passé. Tu as un très bon point. Encore plus si l'on montre notre badge dès notre arrivé. Il va soit demander un avocat, soit qu'il va prétendre qu'il ne se souvient de rien ou pire nous faire un malaise dû à la nervosité.

Elle resta un peu songeuse.

Au fait. Il n'a que 17 ans. Est-ce qu'on a regardé s'il allait toujours au lycée?

Ça pourrait certainement les aider à en voir un peu plus clair sur le jeune garçon.
Les vêtements d'infirmiers. Ce n'était pas mal du tout comme idée, mais la blondinette resta tout de même un peu songeuse à l'idée.

Ça pourrait être pas mal du tout, mais que dirais tu que l'un de nous reste policier avec un badge. Comme ça, s'il y a des parents ou des amis dans les parages, l'un de nous pourra toujours les interroger et sans non plus oublier que si l'on obtient des infos, ou une confession, ça sera plus facile à gérer et prendre l'information.

Elle haussa légèrement des épaules.

Qu'en penses-tu?

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Les deux mains sur le volant, il roulait suivant les recommandations du Code de la route, mais ayant certainement un léger empressement d’arriver à l’hôpital. Chaque seconde était importante dans ce genre de cas où la vie des jeunes était en danger. Si la dernière victime avait eu de la chance, ça ne veut pas dire pour autant que les prochaines subiraient le même sort. Keeley et Charles avaient une mission très importante et ils prenaient très au sérieux. Ce cas, il le faisait pour sauver la population, mais aussi pour sauver sa peau. Il savait très bien que sa partenaire le savait tout autant que lui. Il ne fallait pas être une lumière pour savoir qu’il devait faire ses preuves aujourd’hui. Lorsqu’elle lui dit qu’il pourrait conduire lorsqu’il voudrait, un sourire se dessina sur son visage tel un enfant le jour de Noël.

— Tu ne peux pas être sérieuse, c’est vrai ?

Alors qu’il n’était qu’à quelques coins de la rue, il écoutait sa partenaire donner des hypothèses sur les possibles suspects. C’était définitivement la partie de l’enquête qu’il aimait le plus de par son passé au FBI. Son passé en psychologie était aussi un atout important puisqu’il permettait de comprendre ce qu’il pouvait se passer dans la tête de ses psychopathes. Il avait besoin de voir le jeune homme pour mettre tout ça au clair.

— Effectivement, je crois qu’une balle perdue à Oceanside, c’est assez rare. Les jeunes adultes ont une véritable aversion pour l’autorité et si l’on arrive avec notre badge, tu as raison .. Ça va carrément le bloquer.

Il entrait dans le stationnement de l’hôpital, passait sa carte de crédit dans la barrière qui s’ouvra devant eux. Il se ferait rembourser le stationnement par le service de police, pas question qu’il passe des heures à chercher un stationnement dans la rue.
— Je ne crois pas qu’il soit étudiant, sinon il ne serait pas en pleine rue un mercredi en pleine nuit. Je crois plutôt qu’il a décroché et ça résonnerait avec les statistiques que les victimes de gangstérisme aient le plus souvent fait une croix sur les études de niveau supérieur.

Il arrêta le véhicule qu’il positionna bien au milieu de deux lignes blanches, tout près de la porte. Lorsque Keeley proposa que l’un deux gardes les habits de policier pour interroger la famille, il savait qu’il garderait ce précieux rôle pour lui-même si l’idée d’interroger la victime le démangeait.

— Tu vas être magnifique en habit d'infirmière.  

Un petit rire narquois avant d’ouvrir la portière et quitter le véhicule. Sur le stationnement, il regardait l’hôpital qui fourmillait d’action, même la nuit. Il attendit que la jeune blonde le rattrape pour marcher jusqu’à l’intérieur du hall d’entrée où il accosta la jeune femme à l’accueil.

— Bonjour Madame, agent Charles Sheperd du service de police d’Oceanside. Je suis avec ma collègue agent Keeley Kane, nous venons voir Spencer Shapiro. Pourriez-vous nous indiquer quelle chambre ? La réceptionniste observa les deux badges durant quelques secondes avant de dire : — 909, l’ascenseur est au bout du couloir.

Charles reprit son insigne qu’il remit à sa ceinture tandis qu’il commençait à marcher vers le monte-charge. Il savait que le neuvième étage était réservé aux patients instables, ça aller rendre l’interrogatoire beaucoup plus difficile qu’il ne pensait. Lorsque les portes s’ouvrirent, il pesa sur le nombre 9 en replaçant son veston.

— Donc, tu te concentres sur la victime et moi, sur la famille c’est ça ?  demandait-il pour se faire un plan de match.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Il y avait des moments ou la petite blonde aimait s'amuser. Ressortir son esprit d'aventure, mais elle prenait son travail très au sérieux. Elle se doutait très bien que Charles avait ses preuves à faire que cette affaire déterminerait si oui ou non, il pouvait reprendre le terrain. Keeley aurait peut-être aimé que l'on lui dise ce qu'il en était, mais au fond, ça ne faisait pas une très grosse différence, sauf peut-être celle ou elle se serait un peu plus renseigné sur l'affaire. Fait en sorte qu'ils n'échouent pas, sauf qu'en même temps, on venait tout juste de lui faire un bref topo avec très peu d'information. C'était la réalité de son métier. Elle devrait donc plus en découvrir sur le terrain.

Keeley aimait le sourire de Charles. C'est fou comment il suffisait de peu pour amuser les garçons par moment. Un volant, une voiture de police et c'était tout comme si le jour de Noël était arrivé.

Au risque de le regretter, oui!

Elle lui proposait qu'il prenne toujours le volant alors qu'ils seraient dans la même voiture.

Elle prit une petite pause avant d'ajouter avec un petit sourire en coin.

Mais ne t'avise surtout pas de prendre le contrôle sur le choix de musique.

Quoi qu'à ce niveau, les choix de Keeley étaient plutôt simple. Ils allaient selon son humeur et ce qu'elle faisait. Ça pouvait varié entre le country, folk,  pop rock, en passant par les classiques des années 1990 et 2000s. Bref, elle aimait de tout, sauf Taylor Swift.

Ils se rapprochaient de l'hôpital. Après avoir émis son hypothèse elle écouta attentivement l'avis de Charles. Ils pouvaient émettrent toutes les hypothèses qu'ils voulaient tant que Keeley et Charles n'auraient pas mis les pieds à l'hôpital, ils n'en sauraient pas plus.

Tu as raison, c'est plutôt rare, mais ce n'est quand même pas à exclure, même si après les événements récents, j'en doute et j'aime bien entendre que j'ai raison.

Elle put s'empêcher de sourire de nouveau tout en tournant légèrement son regard en sa direction alors qu'ils se retrouvaient désormais dans le stationnement de l'hôpital.

Tu as raison, mais vu son âge, il devrait être en dernière année de lycée. Je crois qu'il n'y a pas de mal à fouiller en cette direction, si l'on a pas plus de détails ce soir, même si ça me donne plutôt l'impression qu'il a tout abandonné.

Peut-être bien que ceci aiderait le jeune garçon à comprendre qu'il serait bien mieux assis sur un banc d'école. Que la vie lui donnait une deuxième chance, mais elle en doutait.

Keeley proposa que l'un d'eux reste en habillé en civil avec son badge alors que l'autre joue de rôle de l'infirmière. Charles arrêta la voiture et même si elle se doutait qu'elle serait celle qui se retrouverait à jouer l'infirmière sa réaction et son rire narquois la fit rire.

.....Et l'irrésistible moi arrivera à le faire parler.

Keeley vint bien vite le rejoindre dans le stationnement et ils se rendirent jusqu'à l'intérieur de l'hôpital, dans le hall d'entré. Laissant parler son collègue, elle se contentant simplement de montrer son badge et ils se dirigèrent ensuite en direction de l'ascenseur. Charles pressa le neuvième étage.

ll va d'abord falloir que j'aille voir les infirmières, pour gentiment demandé une uniforme, mais oui c'est ça le plan.

Elle aurait pu aussi trouvé le moyen de trouver un uniforme d'elle-même, mais mieux valait y aller dans les règles. Une fois au neuvième, la blondinette se rendit donc au bureau des infirmières. Elle tomba sur celle qui était de garde ce soir et leur plan fonctionna à merveille, puisqu'en moins de quelques minutes, elle s'était retrouvé en uniforme avec un badge temporaire. On l'avisa que le garçon dormait dans sa chambre. On lui avait administré un sédatif quelques heures plus tôt. Il pouvait se réveiller à tout moment, mais il était encore dans les draps de Morphée. Pendant ce temps, elle se permit de fouiner un peu dans le chambre et regarder son téléphone. Celui-ci était verrouiller mais elle pouvait y voir quelques messages sur sa page d'accueil.  Il y en avait plusieurs d'un certain T-Rex. Ils étaient malheureusement masqué, mais ce nom lui était familier. On avait déjà mentionné ce nom du temps ou elle avait été infiltré.

Elle prit donc une photo de la page d'accueil du téléphone du garçon en question de son téléphone. Elle le remit à sa place et envoya un message commun à Charles et le service de renseignement avec la photo en attachement.


Elle venait tout juste d'envoyer texto alors et la victime semblait se réveiller.
Elle se dirigea donc en direction des machines, prétextant prendre les informations de celle-ci.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Devant le poste des infirmières, Charles attendait de voir la jeune blonde ressortir avec l’uniforme qu’elle venait d’emprunter aux infirmières qui avaient déjà commencé à potiner derrière le comptoir de l’accueil. Il savait pertinemment qu’elles parlaient de lui, le regardant parfois avec un regard enjôleur, comme si c’était le bon endroit pour ça. Il regarda par terre, un peu mal à l’aise du regard insistant. Peut-être que l’uniforme en était pour quelque chose après tout. Il n’eut même pas la chance de la voir sortir du vestiaire qu’elle était déjà dans la chambre de la victime. Il s’approcha des infirmières tout en essayant de cacher ses pommettes qui avaient rougi. Il montra sa badge pour montrer qu’il appartenait réellement à la police même si le pistolet qu’il avait à la ceinture pouvait être un assez bon élément persuasif.  – Pardon, mesdames, vous savez où est la famille du patient dans la chambre 909 ? – La mère passe son temps à la chapelle depuis qu’il a été transféré. Répondit elle avait un large sourire. Charles acquiesça du regard avant de quitter vers une aile différente. Keeley ne pourrait pas lui en vouloir de l’avoir laissé.

Lorsqu’il fut devant les portes, il s’arrêta pour pousser délicatement l’une d’elles avec la paume de sa main. Il avait fait qu’un seul pas qu’il vit une dame, mi-cinquantaine, qui priait à genoux dans la première ranger de banc. Le bruit de la porte se refermant ne l’avait pas fait broncher d’un seul centimètre. Il traversa la nef jusqu’au transept où la dame avait finalement dévié de sa prière pour regarde l’homme qui se trouvait jusqu’à côté d’elle. – Madame Shapiro? Je suis l’agent Charles Sheperd de la police d’Oceanside, j’aurais quelques questions pour vous. Il regarda le banc en bois usé par les croyants, comme s’il demandait permission de l’interrompre dans un moment important. Il n’était pas particulièrement croyant, mais il pouvait respecter l’importance de ce moment pour les personnes qui en avaient besoin. – Je peux me joindre à vous quelques minutes?


Spencer Shapiro / Dans la chambre, je jeune homme venait de se réveillé. Encore un peu comateux, il tâtonna ses blessures en crispant son visage de douleur. Il avait encore les yeux trop sensibles pour les ouvrir et se rendre compte qu’il n’était pas seul. De toute manière, il se sentait encore sous l’effet des médicaments qui avaient pour but de calmer la douleur. Après quelques secondes, il se rendit bien compte qu’une infirmière était tout près du moniteur, à un ou deux mètres tout au plus. – … J’dois être au paradis c’est ça ? Il laissa échapper un petit sourire narquois, il savait bien que ce qu’il venait de dire n’était pas spécialement éthique, surtout après avoir frôlé la mort. Peut-être n’était-il pas au courant de son état après tout. Spencer se replaça un peu sur le lit afin de retrouver une position plus confortable, sa rapprochant plus d’une position assise que coucher. Comme ça, il pouvait voir la pièce dans l’ensemble. – Qu'est-ce qui s'est passé ?

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Dommage pour Charles, il n'eut pas la chance de voir la jolie blonde en uniforme d'infirmière et elle n'eut pas la chance de le voir rougir face aux infirmières puisque Keeley se rendit directement en direction de la chambre du patient. Elle profita du fait que celui-ci était encore endormi pour fouiller un peu dans la chambre. Techniquement regarder son téléphone était un peu illégal sans mandat, mais Keeley avait simplement regardé sa page d'accueil, qui lui avait déjà donné une petite piste. T-Rex. Ce nom lui disait étrangement quelque chose. On lui avait déjà mentionné ce surnom dans le passé, sauf que sa mémoire lui faisait défaut. Peut-être bien qu'elle arriverait à en découvrir un peu plus, puisque Spencer Shapiro était en train de se réveiller.

Par chance, Shapiro était un peu trop dans les vapes pour constater qu'elle venait tout juste de replacer le téléphone là ou il se trouvait quelques instants plus tôt après avoir écris un message à ses collègues. La blondinette fit tout comme si elle prenait des données du moniteurs. Décidément même sous l'effet comateux des médicaments, le jeune garçon, trouva le moyen de draguer Keeley. C'était peut-être bon signe? Peut-être bien que son visage d'ange arriverait à le faire parler un peu (ou pas).

Hum! J'aimerais vous dire le contraire, mais malheureusement, vous êtes à l'hôpital.

Elle regarda le garçon dans un très mauvais état et fit tout comme si elle changeait quelques données du moniteur alors que ce n'était pas le cas. Elle laissa Spencer s'asseoir dans une position un peu plus confortable

Doucement.... Tout en disant ceci, elle grimaça légèrement le regardant avec un visage rempli d'empathie et elle lui servit un verre d'eau avec une paille. Vous devez avoir soif?

Le jeune garçon lui demanda ce qu'il s'était passé.

Des gens vous ont retrouvés dans la rue et ont appelé les secours. Vous avez reçu une balle.

Elle hocha des épaules et ouvrit la bouche pour dire, en toute innocence, mine de rien.

À ce que je peux en déduire par votre question, vous n'avez aucun de souvenirs de ce qui vous a amené ici.....


Madame Shapiro se trouvait à la chapelle. Voici ou elle était depuis que son fils avait été apporté d'urgence à l'hôpital. Elle se doutait que son garçon était dans une mauvaise pente. Il avait lâché le lycée. Il prétendait qu'il faisait ceci pour offrir un meilleur support à la maison, puisqu'elle était maman monoparental et rapportait parfois de l'argent. Sauf qu'elle ne s'était jamais imaginé que son fils était en train de prendre le même chemin que son père. Fréquentant les mauvaise personne de son quartier. Pour le moment, elle se devait de faire, ce qu'elle savait faire le mieux : prier, pour que son fils reprenne du mieux. Ses prières furent interrompu par l'agent qui vint se présenter.

M. Sheperd, enchanté!  

Elle sourit gentiment à l'agent.

Si ceci peux aider à retrouver ceux qui ont fait ceci à mon fils, je vous en pris, asseyez-vous.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Le regard de la vieille dame était rempli d’une triste que Charles comprenait que trop bien. Lui-même ayant passé tellement de temps dans cet hôpital, il pouvait ressentir l’oppression de l’esprit entre ces murs et l’immense lâcher prise que ça prend pour ne pas devenir fou pendant ses longues heures d’attente lorsqu’un proche est entre la vie et la mort. Lorsque sa mère était à quelques heures de la mort, il ne pouvait que la regarder et attendre que l’ange noir vienne déposer son baiser, ce moment était particulièrement difficile pour Charles qui avait toujours eu besoin de contrôler chaque aspect de sa vie. Être aussi impuissant face à la mort avait franchement bouleversé le jeune agent du FBI à l’époque. – Je comprends votre peine, je ferais tout en mon possible pour trouver celui qui a fait ça à votre fils. Ce n’était pas des promesses faites au hasard. Charles n’avait jamais abandonné une famille dans le besoin. Il comprenait encore une fois trop bien le besoin d’obtenir des réponses. Que ce soit après la mort d’un proche pour aider à faire le deuil ou comme dans le cas présent, éviter que la victime ne soit pas confrontée une nouvelle fois à son assaillant. – Vous tenez le coup? Une question qui pouvait être banale, mais il voulait vraiment s’assurer que cette dame était dans un état d’esprit qui lui permettrait de vraiment bien comprendre l’enjeu derrière cet interrogatoire improvisé. Elle rétorqua avec un hochement de la tête incertain, mais en même temps on ne pouvait pas lui en vouloir d’être secoué lorsque son fils passe à un cheveu de la mort.

Charles se posa délicatement sur le banc de bois, à environ un petit mètre de la dame pour être plus confortable, mais aussi pour démontrer un certain rapprochement. – Est-ce que vous savez si votre fils avait des ennemies qui auraient pu lui en vouloir ? C’était une question tout à fait logique et surement la première étape pour comprendre s’il y avait un motif à cette fusillade. Charles et Keeley soupçonnaient qu’il y avait peut-être un rapport avec un règlement de compte et de la drogue, il fallait qu’il dirige la dame a lui expliquer la vie de son fils pour comprendre les fins détails de l’histoire qui avait mené à son arriver ici. Il reçut une notification de sa partenaire. Il regarda rapidement l’écran d’accueil où il pouvait lire qu’elle avait trouvé une piste intéressante qui perpétrerait d’obtenir certains éléments – Vous connaitriez peut-être un certain T-Rex ?
***

Spencer Shapiro / – On dirait bien ouais, ça ressemble à un hôpital. Il avait retrouvé sa vivacité d’esprit, encore un peu trop détendu, il comprenait à peine qu’est-ce qu’il faisait là, mais de courts flashs de l’incident lui revenait tranquillement. Lorsque l’infirmière lui proposa un verre d’eau, il acquiesça en agrippant le verre d’eau avant de prendre quelques gorgées désaltérantes. – Je vais te devoir un verre à mon tour après sa princesse. Lorsqu’elle lui mentionna avoir été touchée par une balle, il n’en fit pas tout un plat, comme si c’était monnaie courante. – Si j’ai des souvenirs ? .. ouai vaguement .. Tu sais quand on poke l’ours, faut pas s’étonner d’être attaqué à son tour. Il sourit à la comparaison boiteuse qu’il venait de faire. Il ne voyait pas de menace devant lui, peut-être les médicaments lui permettaient d’être un peu moins stricte sur les informations qu’il pouvait donner. Après tout, Keeley était parfaite dans le rôle d’infirmière, il se sentait en confiance avec elle malgré qu’il avait pris conscience de sa présence depuis seulement quelques secondes. Ça faisait partie du charme de l’agent sous couverture.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

La chapel; Mme Shapiro
La vieille dame était impuissante face à la situation. Elle n'aimait pas se sentir ainsi avec son fils sur un lit d'hôpital. Elle se doutait que son fils avait pris le mauvais chemin, mais ce n'était pas un mauvais garçon. Elle l'avait élevé du mieux qu'elle le pouvait, mais ses mauvaises fréquentation avait pris le dessus de lui-même. Là, il ne lui restait plus qu'à prier et espérer que son fils reprendrait bien vite du mieux et qu'il retournerait sur le bon chemin.

Merci M. Sheperd.

Il ne restait plus qu'à espérer que les policiers fassent leurs travails et que son fils soit coopératif. Ou du moins, qu'il s'ouvre à la jolie infirmière blonde. Le policier était plutôt gentil de s'informer. De voir si elle tenait le coup.

Je tente, aussi bien que je le peux. J'ai perdu mon mari à cause de ses mauvaises fréquentation et là, j'ai l'impression qu'il arrive la même chose avec mon fils.

Elle était secoué, mais elle arrivait encore à garder la tête froide et tenir le coup. Peut-être bien que c'était l'adrénaline?

Jusqu'à quelques mois plus tôt, j'aurais du que non, mais désormais, je ne sais plus du tout.

Elle haussa des épaules.

J'avais des doutes, mais après ce qui arrivé, j'ai la confirmation qu'il a commencé à fréquenter les mauvaises personnes.

Le visage de la dame se changea lorsqu'elle entendu le surnom de "T-Rex". Dans son quartier cet homme était reconnu comme étant un dealeur.

Est-ce que vous insinuez que mon fils travaillerait pour lui?

Ou pire, qu'il aurait voulu lui faire du mal?


Keeley rigola intérieurement à son affirmation. Être à l'hôpital ne semblait pas le mettre sous le choc, alors qu'elle avait déjà vu des gens beaucoup plus sous le choc. Si elle se réveillait dans ce lit, forcément qu'elle ne serait pas dans le même état que celui-ci. C'était tout comme si la situation lui semblait normal alors qu'il retrouvait sa vivacité d'esprit un peu trop vite à son goût. Il la draguait. Une partie d'elle-même, avait envie de l'envoyer se faire voire, mais elle se devait de jouer le jeu comme elle le faisait toujours. Après tout, elle voulait savoir qui était se T-Rex. Ce surnom lui était beaucoup trop familier de ses situations précédentes ou elle s'était retrouvé avec un peu moins de vêtements sur le dos (pour le travail bien entendu - n'allez pas vous imaginez de mauvais scénarios). Si ce nom lui était familier, c'était forcément un mauvais présage.

On verra bien quand tu seras remis sur pieds.

Mieux valait ne pas refuser ses avances et jouer le jeu, acceptant pour le verre, alors qu'il n'avait pas l'âge légal et qu'en tant qu'infirmière ça ne serait pas éthique. De toute manière, vu le nombre de médocs qu'il prenait, il ne se souviendrait de rien du tout d'ici quelques heures. Elle ne voulait pas une confession, simplement des réponses de sa victime.

Ah oui, poker l'ours? T'as envie d'élaborer un peu plus sur le sujet? Tu piques ma curiosité.

Avait-il réellement été jouer sur le territoire d'un autre gang? Qui était T-Rex?

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Il n’était jamais vraiment facile de travailler avec la famille des victimes puisqu’ils vivaient souvent tellement d’émotion que les discours n’étaient pas souvent consuite et surtout concis. Son travail en tant qu’agent était de les diriger pour obtenir les informations qu’il avait besoin afin de faire avancer l’enquête. Dans ce cas particulier, il sentait qu’une immense tristesse envahissait la dame devant lui et elle avait la fâcheuse manie d’être assez vague dans ses réponses. Charles avait cependant été entrainé aux interrogatoires et même si ce n’était pas formellement une interview, il utilisait les mêmes techniques pour obtenir se qu’il voulait vraiment. — Vous dites avoir perdu votre mari, est-ce que c’est arrivé récemment ? Vous avez vu un changement dans les habitudes ou le tempérament de votre fils ? La perte d’un parent proche avait souvent pour effet de bouleverser l’ordre psychique des proches et peu-être que cette perte avait été le déclencheur des évéments. Il voyait bien que de vivre autant d’émotion avait beaucoup secoué la vieille dame et au plus profond de lui, il comprenait la détresse qu’elle pouvait ressentir ici, dans cette chapelle. Charles ne pouvait pas s’arrêter là, il était la pour découvrir la vérité et il savait que cette mère de famille connaissait la vérité, inconstamment, elle avait certainement une pièce du casse-tête qui lui permettrait d’en apprendre plus sur la victime et donc sur l’agresseur. Lorsqu’il mentionna le surnom du T-Rex, il remarqua le visage de son interlocutrice changer, la tristesse avait fait place à l’inquiétude. Il savait qu’il tenait quelque chose, il devait poursuivre. — J’en conclus que vous le connaissez, vous pouvez m’en dire plus ? Peut-être, où le trouver ? Il n’avait rien a perdre après tout, ça éviterait bien des aller-retour avec l’équipe technique au poste afin de le retrouver s’il savait directement où aller. — Malheureusement, nous sommes encore en train d’éclaircir toutes les hypothèses, je n’en sais pas plus que vous pour l’instant. Toujours seuls dans cette chapelle, l’ambiance était douce et réconfortante, les cierges allumés réchauffaient l’endroit qui se voulait feutré et chaleureux. Après la mort de sa femme, il s’était distancé de l’église, ayant perdu l’espoir dans la présence d’un certain dieu. Il savait mieux que n’importe qui que la religion avait tout de même cette facilité à rapprocher les gens.


À peine remis de sa blessure, il commençait à peine à retrouver ses esprits. Les antidouleurs qu’il avait reçus faisaient encore leur effet, ce qui lui procurait un sentiment important de surpuissance. Même s’il n’était pas encore majeur, il agissait comme un véritable caïd. Peut-être que c’était cette attitude qui lui avait valu de prendre une balle dans le flan. — Tu veux vraiment savoir poupée… je n’étais pas dans mon territoire, j’cherchais pas la merdre mais la merde m’est tombé dessus. Il haussa les épaules — j’ai fuck up. Il essaya de se relever, à ses yeux, il semblait être en bon état et il n’aimait pas être ici malgré le fait qu’il avait besoin de soin immédiat. Il se redressa et essayer de glisser une jambe hors du lit pour se mettre debout, mais il poussa un léger cri avant que son corps se crispe de douleur qui le fit retomber sur son oreiller. La plais qu’il avait sur le côté s’était remise à saigner, imbibant le pansement qui avait été installé préalablement par l’infirmière. — Ah shit !

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

La dame parlait peut-être bien un peu trop facilement à l'enquêteur. Au fond, elle vidait son coeur. Elle disait tout haut ce qu'elle pensait normalement tout bas. C'était une femme endeuillée de son mari qui voyait désormais son fils prendre le même chemin. Ce n'était pas une femme rationnelle. Les émotions l’emportaient un peu sur la situation.

Ça fait quelques années pour mon mari. Je croyais avoir tout fait en mon pouvoir pour éviter qu'il arrive la même chose à mon fils

Peut-être bien qu'elle n'avait pas fait suffisamment. Peut-être bien qu'elle aurait dû changer de quartier, ou de ville. Continuer de vivre là où elle avait vécu durant toutes ces années, lui avait coûté son mari et maintenant son fils.

L'agent mentionna le surnom de T-Rex. Un surnom qui lui était familier. Un peu trop même.

Je ne le connais pas personnellement, mais je le connais de réputation enquêteur. C'est T-Rex qui fournis tous les dealeurs du quartier.

La femme hocha de la tête. Et si son fils travaillait pour lui? Je crois bien qu'elle ne s'en remettrait jamais. Elle se contenta simplement d'hocher positivement de la tête.

D'accord merci enquêteur.

Elle espérait sincèrement qu'ils terminent par retrouver qui avaient fait ceci à son fils.

Je devrais peut-être retourner auprès de mon fils au cas où il s'est réveillé.


Keeley n'aimait pas se faire draguer comme ça, en temps normal, elle aurait rembarré le garçon, mais en ce moment, elle se devait de jouer le jeu. Elle se devait d'obtenir les informations et en ce moment, le jeune garçon lui donnait tout sur un plateau d'argent. C'était presque trop facile. Elle hocha positivement de la tête.

Je vois.

Il était donc un dealeur. Pendant ce temps, elle tentait de se souvenir de T-Rex. De ce qu'elle pouvait comprendre, c'était que T-Rex était donc celui pour qui, il travaillait ou soit, que c'était l'opposé et qu'il avait joué sur son territoire, mais vu le nombre de message, il travaillait pour lui et Keeley avait déjà entendu le prénom de T-Rex, du temps où elle avait travaillé un peu plus dans la rue et dans le monde de la prostitution (sous couverture bien entendu).

Bien entendu, le garçon ne pouvait pas rester assis bien longtemps. Il tenta de se lever. Keeley eut à peine le temps de réaliser ce qu'il faisait qu'il cria de douleur avant de retomber sur son oreiller. Il fit saigner la plaie de pansement.

Merde. Le docteur ou une infirmière de formation va devoir venir vous recoudre.

Elle pressa la plaie de sa main pour limiter le sang et vint peser sur le petit bouton pour appeler un peu de secours et en moins d'une minute, une infirmière avait fait son entrée.

Bonjour, la plaie de M. Shapiro s'est ouverte. Nous allons devoir le coudre de nouveau.

L'infirmière hocha positivement de la tête et pris le relais et Keeley sorti bien vite de la chambre. Elle croisa Charles sur son chemin en direction des vestiaires. Son regard croisa le sien et elle en profita pour lui sourire. Elle vint ensuite se nettoyer vite fait et enfiler de nouveau ses vêtements propres et elle vint attendre son partenaire non loin du poste des infirmières le textant par le même fait.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Peut-être que finalement, il était encore trop tôt pour espérer avoir des réponses qui prendraient vraiment du sens. Plus il regardait la dame en face de lui et maintenant qu’elle avait avoué son passé avec son ex-mari qui était décédé à cause de la drogue, il voyait bien qu’elle n’était pas en état de donner des renseignements qui lui seraient utiles. Peut-être pourrait-il lui donner rendez-vous plus tard dans l’enquête. Après tout, elle semblait être ouverte à partager les informations qu’elle détenait. Il voyait bien qu’elle avait à cœur le sort de son fils et qu’elle ferait tout pour mettre sous les barreaux le bourreau de son enfant. Elle avait tout de même été capable de donner des pistes qu’il pourrait suivre pendant qu’elles se remettre en espérant que son enfant suive aux sévices qu’il avait subis. — Je suis désolé pour votre mari, Mme Shapiro, je suis certain que vous avez fait de votre mieux pour votre fils. Il s’en remettra et peu-être que cette mésaventure lui fera réaliser qu’il n’est pas sur le bon chemin. Ou peu être que non. Après tout, il n’était pas rare qu’une expérience comme celle-ci agisse comme un électrochoc pour l’individu, mais il faut aussi dire que les gens qui vivent la rue voient les blessures par balles comme des trophées. Ça pouvait très bien avoir l’effet contraire et le poussé à devenir de plus impliqué dans ce milieu et repousser les limites. Lorsqu’elle avoua enfin connaitre T-Rex, Charles hocha la tête, comme pour acquiescer, puisqu’il avait alors de gros doutes et cette dernière affirmation ne faisait que renforcer ses doutes. — C’est ce que je croyais.

La dame se releva péniblement et Charles se releva en même temps pour l’accompagner, comme si elle menait la dance. Elle voulait retrouver voir son enfant, espérant qu’elle se soit réveillée. Comme il n’avait pas reçu de SMS de Keeley qui l’informait qu’il était encore comateux, il se doutait bien qu’elle était occupée. Il aquiessa à la demande de son interlocutrice en l’aidant à marcher vers la porte de la chapelle. — Les informations que vous m’avez données vont être très utile madame, si jamais vous avez de nouvelles informations qui vous reviens où si votre fils vous parle d’un truc qui pourrait nous aidez à trouver le responsable, n’hésitez pas à me contacter. Il lui fit un petit sourire alors qu’il présenta une carte qu’il laissait toujours dans la poche de son veston. La mère de famille avait la main sur l’avant-bras de l’inspecteur. Ils marchaient tranquillement vers la chambre et au loin, il remarqua Keeley sortir de la chambre et il semblait y avoir du sang sur son habit qui était pourtant impeccable il y a quelques minutes. Le cœur de Charles sauta un bon à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose à sa partenaire, mais il se calma lorsqu’il remarqua qu’elle ne semblait pas agir comme une personne en danger. Il avait même eu le temps de mettre sa main disponible sur son pistolet accroché à sa ceinture. Il sentait bien pourtant dans son regard qu’il semblait être arrivé quelque chose. Pour éviter que la dame, se rendre compte de ce qui se passait vraiment. Il lui dit. — Avant tout, j’aimerais parler avec votre fils seul à seul. Laissez-moi quelques minutes je vous pris. Elle hocha la tête avant de partir plus loin dans le corridor près d’une machine à café.

Il se rapprocha alors de Keeley au pas de course, intrigué, mais aussi inquiet de savoir qu’est-ce qu’il s’était passé dans cette chambre dans les dernières minutes. Il n’avait même pas eu le temps de placer un mot qu’elle lui expliqua tout ce qu’elle avait appris auprès du principal intéressé.

tw: drogue, violence, blessure par balle, gang de rue, violence sur un mineur.

Forcément que oui, un rendez-vous plus tard, dans un cadre un peu plus professionnel avec la dame serait plus approprié. Mme Shapiro était encore sonnée par tout ceci. Avec son fils à l'hôpital, elle avait cette sensation de déjà vu. De retour en arrière. De retomber dans ce monde, qu'elle croyait être du passé.

Je l'espère sincèrement agent Sheperd. Je vais prier pour que tout aille mieux.

Voilà ce qu'il lui restait de mieux à faire : Prier! Espérer que son fils se remettre bien vite sur pied et que tout aille pour le mieux.

Décidément Charles avait vu juste dans ses prédiction. Mme Shapiro lui confirma ce que faisait T-Rex. La mère de famille espérait sincèrement que son fils ne travaillait pas pour lui, mais vu sa blessure et l'agent qui lui posait des questions, elle avait de sérieux doute, mais seul son fils pourrait lui confirmer le tout. Dans tous les cas, elle ne savait pas si elle pourrait vivre ou non, avec l'idée que son fils mettait aussi les pieds dans ce monde.

Mme Shapiro proposa de sortir de la chapelle. Elle voulait retourner auprès de son fils. En route en direction de sa chambre avec l'aide du très joli détective, celui-ci en profita pour faire de nouveau la discussion. La dame pris la carte et répondit au détective.

Vous pouvez compter sur moi détective. Merci de votre travail.

Le détective demanda à discuter avec le fils de la dame. Mme Shapiro s'éloigna donc se rendant en direction des machines à café.

Keeley eut à peine le temps d'aller se changer et de se nettoyer qu'elle tomba face à face avec Charles qui la fit sursauté. Elle en profita pour lui faire un topo de ce qui s'était passé dans la chambre. Ils retournèrent ensuite à la voiture et en direction du commissariat pour rédiger le rapport d'enquête et continuer d'avancer sur le dossier. Ils avaient tous les deux recueillis des informations très utiles et complémentaires.