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welcome to the narcissism (jia)
Ash a encore la tête dans les cartons, à essayer de remettre de l’ordre dans ce loft qu’il vient tout juste d’acquérir – merci Jae et la famille Choi. Il a pris le maximum de chose qu’il pouvait de l’appartement à Los Angeles qu’il partage avec sa petite-amie mais il ne pouvait pas non plus la dépouiller de tous les biens alors il s’est amusé à racheter en double même s’il ne compte pas passer sa vie à Oceanside. Il se dit qu’en cas de rupture entre Vee et lui, au moins il aura un pied-à-terre en dehors de Los Angeles. Ce n’est certainement pas des choses auxquelles on est censées penser quand on est en couple depuis trois ans et fous amoureux l’un de l’autre mais… Disons qu’Ash préfère être prévoyant. Il connaît Vee par cœur, tout comme elle le connaît – mis-à-part son mariage secret. Ce n’est plus comme avant entre eux et il a conscience que c’est de sa faute à force de lui mentir. Elle n’a même pas sourciller lorsqu’il lui a dit qu’il allait passer des vacances à Oceanside quelques temps, sans elle. Il espère juste qu’elle ne va pas ramener quelqu’un d’autre dans leur lit parce qu’il y tient à son lit king size hors de prix, okay ? Et il n’a pas envie d’y mettre le feu avant de pouvoir le récupérer.
Fatigué, Ash a l’intention de profiter du calme du loft avec ses deux enfants (ses chats, ugh ne croyez pas qu’il compte se reproduire). Et alors qu’il pose ses fesses sur son nouveau canapé, que ses chats ne vont d’ailleurs pas tarder à abimer, il entend le bruit de… Il aimerait pouvoir décrire l’objet en question, le problème étant qu’il est tout sauf bricoleur contrairement à son meilleur ami alors il n’a aucune foutue idée de ce que c’est exactement. Juste, ça le dérange et il ne tarde pas à se lever de nouveau, de mauvaise humeur cette fois-ci. Ca vient de l’extérieur et même si le quartier est animé, Jae lui a promis que le loft était bien insonorisé. Alors c’est bien la preuve qu’une personne s’acharne. C’est peut-être même lui, tiens. Mais il l’aurait prévenu, non ? Ou il se serait déjà incrusté chez lui pour boire quelque chose.
Alors lorsqu’Ash arrive dehors et voit non pas son meilleur ami, mais le père de ce dernier en train de bricoler, il n’est pas vraiment étonné. Ce qui le surprend un peu plus en revanche, c’est Jia à ses côtés visiblement pas ravie d’être là – ni que son père le soit d’ailleurs.
« Bonjour M. Choi. Bonjour Jia. » dit-il pour leur faire remarquer sa présence. S’il a souvent revu Jae entre ses allers-retours pour Los Angeles, ce n’est pas la même chose pour le reste de la famille Choi. C’est donc d’un coup d’œil plus ou moins discret qu’il observe de haut en bas la petite sœur de son meilleur ami. « Je vois que j’interromps quelque chose mais… Est-ce que le bruit va durer encore longtemps ? Pas que ça me dérange – enfin, si un peu. C'est même insupportable. Mais c’est pour savoir si j’ai le temps d’aller faire un tour en ville. »
Ash aurait pu tout aussi bien proposer son aide à M. Choi mais hors de question. Il apprécie la famille, mais pas au point de se salir lui-même les mains. Il leur a balancé son fric, lui a juste à s’installer sur son canapé et attendre que tout soit fait pour lui.
« D’ailleurs Jia, j’ai vu que tu avais une boutique de bijoux en ville maintenant... et j’ai encore de l’argent à dépenser. » qu’il lui lance tout en lui montrant sa carte American Express, essayant de sauver M. Choi des mains de sa terrible fille. Et aussi parce qu'il a bien envie de voir la diva sans son père dans les parages.
Jia avait mal aux pieds et mal au crâne. Si elle voulait bien reconnaitre le second maux, jamais elle n’admettra le premier. Ses louboutins sont ses premiers bébés, jamais elle ne se permettrait de les critiquer ouvertement. Mais sincèrement, être debout, à côté de son père qui continue de faire des trous dans le mur pour on ne sait quelle raison, c’est comme avoir un marteau piqueur directement sur la tempe. Elle voudrait juste avoir une conversation de la plus haute importance avec son père. Mais il est plus intéressé par le plaquo que par elle, apparemment.
« Donc, la banque préférait qu’un garant soit avec moi sur le contrat de location. Mais tu aurais vu le local, papa. C’était lumineux, avec vraiment…. Tu sais…. Un cachet…. »
Plein centre-ville, elle avait trouvé une vitrine poussiéreuse mais grande, probablement trop grande, mais ce n’est pas la folie des grandeurs qui lui manque. Ni une, ni deux, elle avait déjà décroché son téléphone pour appeler l’agence. Le nom parlait bien évidemment, qui n’a pas entendu parler des Choi dans l’immobilier. Les banques, elles, ont un peu moins apprécié la demande d’investissement moins d’un an après Atlantico, sa marque de bijoux, qui ne semble pas si bien marcher que ça….
« Je suis sûre que ce café/fripes sera un grand succès ! C’est tendance en ce moment la seconde main ! »
C’est surtout un peu cracra et ça pue la poussière, peut-être pour ça que le local l’avait intéressé immédiatement… Anyway. Il fallait qu’elle convainc, avant tout. Ce projet, c’est une nouvelle porte ouverte pour tenter de se faire son propre nom. Personne ne connait Pacifico ou Atlantico. Enfin, très mal. Et les quelques milliers d’euros qu’elle récolte ne lui permettrait même pas de se payer un restaurant par mois si elle n’était pas une Choi.
« Tu en a parlé à Jae ? Tu sais, il s’y connait bien. Ton projet est super Chouquette en tout cas, tu as raison, c’est très actuel comme idée ! »
Elle n’arrive pas à déterminer si son poil se hérisse plus à la mention de Jae ou de son surnom. Quoi qu’il en soit, non seulement, elle a mal à la tête et aux pieds, mais elle commence sérieusement à être énervée. Il va falloir qu’elle fasse un power point en plus, pour le présenter au prochain repas de famille. Non, elle ne voulait pas en parler à Jae. Et papa ne voulait pas tout de suite signer… Dans quel monde vit-on ? Le père qui renvoie vers son fils. Sérieusement ?
« Tu ne voudrais pas arrêter de… qu’est-ce qu’il fait au fait ? de faire ce que tu fais ? S’il te plait. »
Ça lui écorche les lèvres, elle est sa fille, il devrait l’écouter depuis le début. Mais non, il faut toujours qu’il soit accroupi dans un couloir de la résidence, qui est envahie par une odeur de fleur de coton soudainement. Pas désagréable, mieux que l’encens que papa tient à répandre de partout.
Elle regarde de la tête au pied le nouveau venu, vaguement familier, mais qu’elle a un peu de mal à remettre. Dommage, elle aurait dû y prêter plus d’attention, elle aime bien le look. Quand il prononce son prénom, c’est l’illumination. Ashley Lowe. Il a grandi, enfin, comme son frère quoi. Elle se contente d’un vague signe de tête en salutation. Elle ne va pas commencer à faire des courbettes aux amis de son frère. Même s’ils sentent bons et qu’ils ont un peu de style, eux.
« Je t’avais dit papa, appelle un professionnel, et tu n’auras pas de problème avec les résidents. »
Elle n’apprécie pas beaucoup qu’il se permette de dire à son père qu’il dérange. Il sera bien content, Ash, quand papa aura installé… ce qu’il veut installer. Mais elle doit bien reconnaitre qu’elle a toujours mal au crâne et qu’elle ne serait pas contre qu’il ait bientôt finit.
« D’ailleurs, au sujet du contrat… »
Elle essaye d’y revenir, comme si la présence d’un étranger de la famille pouvait avoir un quelconque impact sur son père.
« J’en ai pour encore une bonne heure, allez-vous amusez les enfants, ce ne sera pas long. »
Pourquoi il fallait que son père soit l’un des hommes les plus adorables de toute la côté ouest. Elle ne peut pas s’empêcher de souffler, exaspérée par sa gentillesse.
Quand Ash parle de sa boutique, par contre, c’est l’illumination. Le cerveau est en ébullition en un centième de seconde. Un partenariat, avec sa marque. Ca marche bien de son côté. Si il accepte une collaboration, elle gagne une partie de sa clientèle. Succès. Jae arrête de lui dire non. Tout est possible. CQFD.
« Ah oui ? »
Le regard sur l’American Express est loin d’être impressionnée. Pour qui il la prend ? Elle a la même. C’est quasi le premier doudou qu’elle a eu à la naissance. Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour faire se faire bien voir par contre…
« Eh bien, allons-y ! Je vais te faire visiter, je suis sûre que l’on trouvera ensemble quelque chose à ton goût. »
C’est qu’elle le pousse déjà vers l’ascenseur, pas trop gênée de lui agripper le bras. Elle aime bien le tissu, c’est tout doux. C’est de sa marque ? Où c’est du Prada ?
« A plus tard papa ! »
tw : langage vulgaire
Ash ne peut pas s’empêcher de rouler des yeux face au regard que lui lance Jia. Elle se contente d’un signe de tête pour le saluer, lui. Ash Lowe. Il fait déjà l’effort de venir en paix… Bon, clairement, c’est uniquement parce que c’est la famille Choi. N’importe qui d’autre faisant un boucan pareil se serait pris des remarques beaucoup plus cinglantes. Mais c’est tout ce qu’il mérite ? D’être ignoré ? Même Britney Spears ne l’a pas fait alors ce n’est pas Jia Choi qui va s’amuser à le traiter de la sorte, c’est clair ? Ash en vient à se demander si elle se souvient seulement de qui il est, ou même de son prénom.
Ce n’est que lorsqu’il lui parle de sa boutique de bijoux qu’elle semble réaliser son existence soudainement. Nouveau roulement de yeux. Il doit prendre sur lui et il le sait. Il ne sait pas pourquoi mais il regrette déjà de lui avoir proposé cela… Mais en voyant le pauvre papa Choi se faire accaparer par sa fille qui n’a pas l’air d’accepter de le voir jouer aux bricoleurs du dimanche, il a eu une once d’humanité en lui. Once d’humanité qu’il n’aurait jamais dû avoir, parce qu’il sent que Jia va vouloir lui vendre ce qu’elle a de plus cher. Ce n’est pas vraiment un problème pour lui à vrai dire – il dépense les trois quarts de son salaire dans des fringues de toute façon – mais il n’a pas non plus qu’elle profite trop de lui. Mais il se dit que la présence de Jia ne peut pas être plus insupportable que le bruit que fait son père au sein de l’immeuble.
« Ne sois pas si sûre de toi, je suis plutôt compliqué comme client. » qu’il se contente de lui répondre alors qu’elle le pousse presque vers l’ascenseur. Ash a un standing à respecter. Il est sa propre marque employeur alors il n’a pas le droit à la moindre erreur sur chacun de ses looks. Il ne se laissera pas non plus avoir par les beaux yeux de Jia. « Ça fonctionne au moins, ta marque ? »
Non, Ash ne fait pas dans la charité. Pas pour autant qu’il n’est pas capable de mettre en avant des petites entreprises qui débutent, bien au contraire. Mais il s’assure avant de la qualité des produits. Hors de question de mettre en avant des personnes qui n’en valent pas la peine. Il appuie sur le bouton qui doit les mener au rez-de-chaussée. Logiquement. Et alors que l’ascenseur descend, un bruit sourd se fait entendre. L’ascenseur s’immobilise brutalement et… rien. Les portes ne s’ouvrent pas alors qu’il appuie de nouveau sur le bouton dans l’espoir qu’un miracle se produise.
« C’est une caméra cachée ? » qu’il lance en observant les recoins de l’ascenseur, se décidant enfin à enlever ses lunettes de soleil. Pas besoin, il n’y a pas de putain de soleil dans ce putain d’ascenseur qui vient de se bloquer. Il se tourne alors vers Jia, l’air étrangement calme alors qu’intérieurement, il bouillonne. « Je te préviens : je vais tuer ton frère. »
Parce que c’est Jae qui lui a parlé de ce formidable loft, dans cet immeuble plein de charme. Et sans faire plus attention que cela à la jeune femme à ses côtés, il appuie sur le bouton censé lui permettre d’appeler le numéro d’urgence pour sortir d’ici.
« Allo ? ALLO ? Est-ce qu’il y a quelqu’un ? ». Ash est à deux doigts du nervous breakdown alors que cela continue de sonner dans le vide. Mais il insiste. Et il va appuyer sur ce satané bouton jusqu’à ce qu’une voix décide de se manifester pour le sauver de cet enfer.
Si Ash voulait de l´attention, il l’avait toute entière. Son bras glissé sous le sien, il était devenu la chose la plus précieuse pour Jia.
Elle n´était pas complètement dupe et savait très bien -parce qu'elle avait reconnu le mouvement des sourcils quand les yeux roulent dans leurs orbites- qu'il se serait bien passé de sa compagnie. Cependant, n'était-elle pas plus agréable que la compagnie d'une perceuse et de papa qui se prenait pour un poinçonneur de mur ? Évidemment que si. Si Ash était difficile, il était cependant loin d´être effrayant. Difficile ? Il n’y avait pas plus difficile qu’elle. Autant qu'il ne s'inquiète pas, elle lui accorderait le temps qu'il faut pour le convaincre d´acheter un collier, un bracelet, une bague.
« Ce n'est pas être sûr de moi, Ash. C'est savoir que ma marque convient aux personnes de bon goût. »
Elle n’avait pas fondé Atlantico -ni même Pacifico- les yeux bandés, même si concrètement, ses prises de décisions avaient été étonnamment rapides sur ce coup. Mais, elle avait du goût malgré tout. Et une once d'intelligence. Atlantico était un bébé bien pensé et mûrit qui souffrait de difficultés de financement en premier lieux. Convaincre que l’on est tout aussi méritante que son père, dans un milieu aussi cloisonné, cela équivalait, pour les banque, à une demande en mariage au premier date Tinder.
« C'est une petite marque, alors on vise un public très petit aussi. Le but étant de proposer des produits de qualité pour des goûts affûtés. »
Elle l’avait jamais faite celle-là. Elle devrait la noter pour la donner à Sandro qui s'occupe de la com de la boutique. C'était une très jolie façon de dire qu'elle n´avait pas de client et espérait quand même qu’Ash arrête de lui poser des questions aussi pertinentes. Reste comme tu es Ash. Beau et dépensier, tu es l´homme parfait.
Alors qu'ils rentrent dans l’ascenseur, elle envoie un rapide message à son équipe afin qu'iels préparent la boutique. Elle a intérêt à briller ! Elle en profite pour demander une sélection spéciale, connaissant le nom de chaque bijou, ce n'est pas très compliqué. Seulement, le SMS ne part jamais. L’ascenseur entame une descente, puis elle entend un bruit sourd et enfin, l’ascenseur s’arrête soudainement. Il lui faut un long moment pour comprendre ce qu'il se passe pour tout dire. Elle est moins réactive que son futur client. Non, elle est encore à chercher du réseau quand lui ajure déjà que c’est une caméra cachée. Elle espérait que non, sinon cela voudrait dire qu’il existait une preuve de sa nuit avec son date raté…. Elle daigne tout de même lever le nez de son téléphone pour s’alarmer des mots d’Ash. Tuer Jae ? Sur ce coup, elle serait la première.
« moi d´abord »
Ash en a retiré ses lunettes !! -ils sont grands ses yeux, c'est joli.
« tu as essayé d´appuyer sur n’importe quel autre étage ? »
Pas l´idée la plus brillante, mais pas pire que de ne rien faire, non ? Elle se glisse entre Ash et l´ensemble des boutons. Son père allait entendre parler d´elle !!
Bloquée dans l´ascenseur de sa famille. Le comble, la résidence est sensée être au point, Jae et surtout papa n’arrêtent pas d’´en parler. Et pour quoi ? Pour que leur fille y reste bloquée ??? Ça ne pouvait pas durer ! Elle a beau rester très calme au vu des circonstances, elle boue intérieurement. Elle laisse Ash s’acharner, tente d´appeler la source du problème, quiconque de sa famille, afin de se plaindre et surtout d´être extraite en urgence de la. Problème, le réseau semble bien capricieux dans les tréfonds de l´immeuble. Elle tend son téléphone de tous les côtés, mais elle n’obtient aucune tonalité. A s’agiter pourtant, il lui semble que, les bras en l’air, le plafond soit une niche à réseau. Mais elle est trop petite.
« Ash, tu veux bien arrêter d´aboyer et me porter stp ? J'essaie de nous sauver. »
Comme s’ils étaient en situation de vie ou de mort. Franchement, c'était tout comme. Elle allait peut être signer le contrat de sa vie pour Atlantico, à la base. Et elle se retrouvait bloquée avec -fort heureusement pas le diable- le capricieux Ash Lowe. Sa réputation le précédait, à défaut de réellement se rappeler qu´il était un ami de la famille. De là à rester dans 2m2 de métal suspendu dans le vide avec lui, non.
Ash estime être une personne de bon goût et s’il se fit uniquement à ce que renvoie l’instagram de la marque de Jia, il est évident que les bijoux lui plaisent et il se verrait très bien en porter lui-même. Mais cela ne l’empêche pas d’être méfiant. Déjà, l’image reflété sur les réseaux sociaux est souvent biaisée et en plus, trop de personnes se lancent dans ce genre de business pour finir par vendre des choses de mauvaises qualités ou pire encore… du toc ! Il ne sait pas si Jia est capable de faire un affront pareil – il espère que non. Mais sait-on jamais. Il pourrait observer les bijoux qu’elle porte actuellement (il a déjà analysé sa tenue de A à Z) mais il se voit mal mettre sa tête au niveau de son décolleté pour observer le joli collier qu’elle porte. Du moins, pas tout de suite en tout cas.
« Ton public ne sera plus si petit si je mets mon nez là-dedans. » qu’il lui lance, histoire de la prévenir. Il travaille avec de nombreuses célébrités à Los Angeles et sa réputation le précède. Prêt à tout pour satisfaire les divas en tout genre, mais pas passif pour autant. Il n’a donc aucun mal à mettre en avant les marques dont il a envie.
Ash, il aurait préféré vérifier si Jia ne vend pas du toc plutôt que de se retrouver coincé dans ce foutu ascenseur. Il aurait même préféré l’écouter lui parler de sa marque tout le long du trajet jusqu’à sa boutique plutôt que d’être là, c’est pour dire.
« Tu ne crois pas que… » commence-t-il alors que Jia vient se glisser entre lui et les boutons de l’ascenseur sur lesquels il s’acharne. Voilà comment il se retrouve donc à se faire fouetter le visage par les longs cheveux de Jia – qui sentent divinement bons mais ce n’est qu’un détail et cela ne rend pas la chose agréable pour autant. C’est quoi son shampoing ? « J’ai déjà tout essayé. »
Ash n’a pas de patience. Aucune. Et il ne peut pas rester coincé là, dans un carré minuscule. Il commence déjà à faire les cents pas dans l’ascenseur, essayant de se contenir comme il peut pour ne pas exploser. Il fait chaud en plus. Pourquoi est-ce qu’il a décidé d’acheter un loft ici au juste ? Mis-à-part pour souffrir et détester l’existence de chaque personne qui a le don de croiser son chemin. Bon, pas Jia. Elle n’a rien demandé, tout comme lui. Mais cela reste la faute de Jae et son père. Voilà. Il faut bien qu’il mette la faute sur quelqu’un.
Ash revient sur terre lorsque Jia lui demande de le porter. Il hausse un sourcil avant de l’observer, et de comprendre où elle souhaite en venir. Il souffle, Ash. Mais est-ce qu’il y a meilleure solution pour le moment ? Non. Il se baisse alors devant elle, attendant qu’elle mette ses mains sur ses épaules. Pourquoi est-ce qu’elle ne le fait pas ? Il relève alors son regard vers elle pour l’observer.
« Appuie toi sur mes épaules. Si je dois te demander en mariage, ce ne sera pas dans un ascenseur minable. » dit-il avant d’encercler ses cuisses à l'aide de ses bras pour la soulever. Elle ne pèse pas plus lourd que l’un de ses mannequins et heureusement pour lui. Il a de nombreuses qualités (non) mais aller à la salle pour puer la transpiration n’en fait pas partie alors la force et lui… « Alors ? »
Il est évident qu’il s’impatiente, Ash. Elle a beau être légère comme une plume, il sait qu’il ne tiendra pas longtemps comme ça. Jia commence d'ailleurs à glisser.
« Attends. » Ash sent le tissu de la robe de Jia remonter alors qu’il tente de la soulever un peu plus et machinalement, il le remet rapidement en place d’un coup de main expert pour éviter qu’elle se retrouve en sous-vêtement devant lui. Cela ne l’empêche pas de se faire la réflexion sur sa peau qui est particulièrement douce. Ugh, pourquoi est-ce qu'il pense à cela ?
Jia est une personne de bon goût. Selon ses dires, du moins, souvent confirmés par ceux des autres. Elle appréciait difficilement la remise en question qu’Ash portait sur Atlantico. Elle était sa propre cheffe, avait au moins fait quelque chose qui ne soit pas pour son père, ni au nom de son père mais bien le sien, à elle. Et n’en déplaise aux mauvaises langues, c’était bien son argent qu’elle avait mis sur la table cette fois. Elle n’hésitait pas à les porter, d’ailleurs, ses propres créations, conçues sur ses idées dans un petit atelier non loin de là. Soucieuse même d’être bien perçue, elle n’était pas allée chercher un atelier de confection dans un petit village mexicain souffrant de toute la pauvreté du monde. Non, elle avait fait les choses bien, les unes après les autres, et se sentait fière de pouvoir porter ses propres création. Ash n’avait qu’à les admirer. De prêt ou de loin, tant qu’il reconnaissait qu’elle était talentueuse et qu’ils étaient de très bonne qualité. Comme si elle, Jia Choi, allait poser son nom sur du toc ? Quand l’ami de son frère mentionne la renommée qu’il pourrait lui apporter, elle sourit en coin. Oui, Ahs, c’est exactement ce qu’elle désire plus que tout. Met ton nez dedans, c’est tout ce qu’elle souhaite.
Se retrouver dans l’ascenseur en panne était un sacré coup du sort. Et pas en bien. Elle aurait bien préféré continuer à lui vanter le choix des métaux, le choix des perles et des gemmes. Mais il avait fallu que cette boite en métal leur fasse fau bon. Jia n’était pas la patiente incarnée, même si elle pensait qu’une vengeance se mangeait froide voir congelée. Non, il fallait qu’elle ait tout, tout de suite et maintenant. Mais ce n’était apparemment pas possible d’arriver immédiatement au rez-de-chaussée, et elle ne pouvait s’empêcher de laisser échapper des soupirs d’insatisfaction. Nope, Premier ou cinquième, même combat, rien ne bouge. Heureusement Ash a arrêté de crier, il n’était pas loin de lui redéclencher un mal de crane. Jia se retourne et constate avec, l’espace d’un très court instant, qu’il est à genoux devant elle. Ce n’est pas comme si elle avait pensé se marier un jour, rêve de toute façon désuet quand elle y repense et repense à Lou. Mais ce n’est pas si courant d’avoir un homme dans cette posture. Encore moins en si peu de temps.
« Oh, heu oui. »
Elle se reprend bien vite, tout de même, ignorant l’insinuation qu’il pourrait l’épouser un jour mais certainement pas d’une manière aussi nulle. Encore heureux ! Ce n’était certainement pas le moment. Aussitôt, elle s’empresse de s’appuyer sur ses épaules alors qu’il la soulève comme si elle pesait une plume. Ne soyons pas trop idiot, pression sociale oblige et encore plus dans le milieu dans lequel a vécu Jia, elle ne peut se permettre d’être riche mais avec des chiffres sur la balance qui dépasse la zone moralement acceptée par … par qui d’ailleurs ? Ca, Jia l’ignorait, même si elle savait pertinemment contrôler son apparence jusque dans son assiette, à son plus grand dame, cependant. Non, elle n’a pas le métabolisme rapide ou quelques idioties qu’on pourrait sortir. Elle fait simplement attention. Aussi, la sensation d’être si légère dans les bras d’Ash lui fait étrangement plaisir. Presque autant que le contact de sa peau sur la sienne alors qu’elle encercle ses hanches. Il fait chaud ou c’est juste qu’elle est plus en hauteur ?
« Un petit peu à droite, un pas en arrière. Non, un petit pas… »
Elle tente de le faire naviguer dans le meilleur recoin afin d’immédiatement composer un numéro rapide et efficace.
« Allo les pompier ??? ON EST BLOQUE ! VENEZ NOUS CHERCHER » qu’elle cri dans le combiné. « Ash, arrête de bouger s’il te plait ! » qu’elle sermonne à son porteur qui, elle le sent, n’est pas loin de flancher.
Elle continue de donner toutes les informations qu’elle peut, le plus rapidement possible. La personne à l’autre bout a intérêt de faire vite ! Elle ne laissera rien passer. C’est heureusement avant même un
« Ash ! Tu aurais pu faire un effort ! »
Oui car, il s’avère qu’en étant perchée sur des talons de douze, l’atterrissage ne faut pas des plus délicats et la voilà qui se retrouve sur les fesses.
tw : angoisse
Jia dans les bras, Ash essaye tant bien que mal de suivre ses instructions tout en gardant l'équilibre. S'il est capable de se concentrer durant des heures pour faire ce qu'il aime, c'est loin d'être le cas alors qu'il est coincé dans un ascenseur avec la petite sœur de son meilleur ami. Quitte à l'être, autant que cela se passe dans ce restaurant français huppé qui vient tout juste d'ouvrir à Oceanside, avec deux verres de vins et de quoi grignoter, ses fesses royalement posées sur un fauteuil de qualité. Mais au lieu de cela, il est là, dans cet ascenseur qu'il ne peut déjà plus voir en peinture, à devoir gentiment obéir à Jia qui se met à le guider pour espérer sortir de cet enfer. Car oui, c’est un enfer pour Ash d’être coincé dans un si petit espace. Il ne se sait pas claustrophobe aux dernières nouvelles, pourtant il ne supporte pas cette sensation d’être bloqué là, à la merci des pompiers qui ont intérêts à bouger leurs fesses. Un immeuble est en train de cramer de l’autre côté de la ville ? Ash n’en a que faire. Il s’estime plus important à l’heure actuelle… sauf s’il y a des animaux dans l’immeuble à sauver, là d’accord il peut faire un effort pour attendre encore un petit peu.
Il sent d’ailleurs l’angoisse serrer son cœur. Qu’est-ce que c’est que cette sensation désagréable… Sans même faire attention à Jia, il attrape machinalement le col de sa veste comme pour essayer de se faire de l’air. Il a l’impression qu’il est trop serré là-dedans et si cela ne tenait qu’à lui, il se déshabillerait là tout de suite pour faire dégager cette désagréable impression – ce qu’il ne comprend pas en revanche, c’est que cela n’est pas du tout la faute de ses fringues mais de sa peur irrationnelle de finir coincé ici à vie. Et avant même qu’il ne puisse se reprendre, voilà que Jia glisse de ses bras pour tomber sur le sol. Oopsie.
« Un effort ? C’est ce que je fais depuis que je suis rentré dans ce foutu ascenseur ! » qu’il réplique avant d’enlever sa veste légère et de la mettre par terre, à deux doigts de faire une prière tant il a l’impression de faire un affront à cette dernière en osant la mettre sur le sol. « Tu peux t’assoir dessus princesse, je crois qu’on va en avoir pour un moment. ».
Est-ce que Jia est capable d’entendre les battements de son cœur à l’heure actuelle ? Ash a l’impression que celui-ci est à deux doigts de sortir de son propre corps tant il ne supporte plus du tout la situation. Il doit se concentrer sur quelque chose, n’importe quoi. Ses yeux se portent alors que la poitrine de Jia – alors ne vous y prenez pas, il parle bien des bijoux qui la décore et non d’autres choses.
« Hmm… ». C’est le seul son qui sort de sa bouche alors qu’il approche de sa main pour attraper l’un des bijoux. Pas vraiment du toc finalement, contrairement à ce qu’il aurait pu croire au premier abord. « Pas mal. ».
Et un pas mal qui sort de la bouche d’Ash Lowe, c’est bon signe. C'est beaucoup plus simple pour lui de critiquer plutôt que de complimenter. Pourtant, il sait à quel point c'est douloureux d'entendre les critiques lui-même et à quel point cela peut décourager quelqu'un. Mais Ash est loin d'être adepte du fameux "ne fait pas aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse". Loin de là, même. Ash fera toujours pire que ce que les autres ont voulu lui faire. Toujours.
« Tu penses avoir de quoi compléter ma collection de bague ? » qu'il lui demande en lui montrant sa main qui ferait hurler à la mort certains hommes à la masculinité fragile – soit 90% des hommes sur ce bas monde. « Ne me demande pas si j'ai déjà une idée de ce que je recherche, je préfère te regarder à l'œuvre. ».
Est-ce qu’il a les mains moites ? Elle est sûre qu’il est en train de souffrir à la porter et elle redoute un instant d’avoir peut-être un peu trop mangé de mozzarella barata hier soir. Mais, elle doit se résoudre à la raison, elle est d’un poids parfaitement normal, voir en deçà des attentes actuelles sur le marché de l’attractivité qu’elle maîtrisait au demeurant très bien. Elle ne peut pas s’empêcher de vouloir desserrer ses cuisses de ses hanches alors qu’elle a l’impression qu’il est en train de suffoquer, sous elle, avec sa respiration franchement douteuse. Seulement, bien sûr, si elle fait ça, elle glisse. Et avant même de n’avoir pu laisser un petit espace à son nouveau compagnon d’infortune, elle glisse. Franchement, il aurait pu mieux faire. Mais il semble qu’il ait encore des manières –à défaut d’avoir la forme vu son visage tout rouge- puisqu’il lui propose sa veste pour… Pour s’assoir dessus ? Elle regarde le vêtement comme s’il s’agissait d’une relique sacrée. Au grand jamais elle ne ferait l’affront d’abîmer un si beau tissu en posant son postérieur dessus et froissant potentiellement les ourlets sur ce sol. Elle se précipite pour récupérer sa veste et la lui balancer contre le torse.
« Moi vivante, jamais je n’abîmerais un vêtement de cette qualité Ashley Lowe !! »
Le prénom qu’il déteste sort spontanément, vraiment, elle ne se pensait pas si solennelle, mais il faut croire que le petit habitacle dans lequel iels sont contraint.e.s de se côtoyer lui provoque quelques agitations également. Même ses jambes ressemblent à du coton, désormais et manque même de tomber de nouveau en se reculant quelque peu. Ce n’est certainement pas dans ses habitudes. Elle finit bien par se résigner, cherchant une quelconque posture assise qui ne la mette pas en mauvaise posture face à Ash. Après quelques regarde tournés vers lui, elle remarque cependant que son regard s’est bien perdu sur l’un de ses attributs puisque son décolleté semble plus intéressant que sa jupe. Elle est à deux doigts de piquer un phare et de le giffler, à dire vrai, mais se contente d’attraper sa main qui s’approche soudainement d’un peu trop prêt.
« Heu, pardon ? Excuse-moi ??? »
Seulement, elle comprend assez-vite que ce n’est pas son décolleté qui l’intéresse et elle en serait presque… Déçue ? Elle relègue immédiatement ça sur le compte du stress momentané et des circonstances plutôt douteuses qui se déroulent. Elle a probablement regardé bien trop de scènes romantico-sexy dans des films aux messages douteux. Heureusement, la fierté est bien plus rapide à se manifester alors qu’elle comprend qu’il y a bien un compliment qui vient de s’extraire de la bouche du styliste.
« Tu veux voir de plus prêt ? » Qu’elle lâche ne se penchant un peu plus.
Mais, c’est bien plus intéressant de regarder la main qu’il lui tend. La stimulation prend le pas sur le reste, la voilà lancée. Elle aime les bijoux, elle aime ce qui est beau. Et il a de belles mains. Et déjà deux jolies bagues qui ornent ses doigts fins. Elle s’en empare et les manipule à sa guise, réfléchissant à sa collection. Elle doit reconnaitre avoir plus de doré –bien plus actuel dernièrement et vendeur.
« L’argent te sied mieux au teint. Je dois avoir un anneau large pour ton majeur ou ton index, ça permet de bien habiller la main. Et une chevalière, ça peut le faire aussi. Peut-être sur l’autre main, pour éviter la surcharge »
Elle s’empare de l’autre, quasi en trance, en même temps, à genoux comme ça, elle aurait presque l’air de prier.
« Oui, sur celle-ci, ça serait l’idéal avec un anneau ciselé à l’index. Et là, sur ton annulaire, c’est une alliance ? »
Elle blêmit un instant. Une alliance ? Elle le regarde soudain, surprise s’il s’agit de cela. Serait-il marié ?