seul avec du monde autour (rahim)
outfit || tu pensais pas recevoir ce message lorsque tu regardes l'écran de ton téléphone, complètement confus. tu te demandes même comment t'as fait pour oublier que t'avais le numéro de téléphone de l'un de tes youtubers préféré enregistré dans tes contacts. tu pensais qu'il avait fait de même, rahim, qu'il était passé à autre chose, qu'il ne se souvenait plus de toi. et quand, quelques fois le soir, tu regardais ses vidéos en souriant bêtement devant ton écran, tu te souvenais un peu ému de votre première rencontre, de ce partenariat qui a su vous rapprocher au point de devenir un peu plus que de simples connaissances. t'avais découvert d'autres facettes de la personne sans pour autant qu'il te déçoive, comme ça peut arriver lorsqu'on est en pleine désillusion sur quelqu'un de connu. mais lui reste complètement lui même, gentil, drôle, mignon. une invitation. c'est ce qu'il te propose dans ce message. celle qu'il t'avait promis il y a quelques années maintenant et que ton esprit avait oublié jusqu'à aujourd'hui. tu lui écris : "bien sûr que je vais venir te voir. promis, je ne serais pas en retard. à tout à l'heure alors... :)" impossible de quitter le boulot plus tôt sous prétexte que t'as besoin d'aller voir rahim malheureusement.
et comme d'habitude, t'es en retard. tu lui envoies mille messages pour le prévenir, en t'excusant. réunion qui s'est éternisée et toi qui met trop de temps à te préparer, jamais content du résultat, comme si t'y allais pour le séduire. c'est pas la mission principale. le taxi te dépose à un kilomètre du restaurant, trop de bouchons et tu finis par y aller en courant, plus trop le choix. t'es essoufflé mais tu finis enfin par la rejoindre, tu lui attrapes le bras fortement. « rahim !!! » t'essaies de reprendre ton souffle, c'est dans ses moments là que tu te dis que ça serait bien que t'arrêtes la clope. « pardon. jsuis en retard. jme ferais pardonner !!! » tu souffles et tu finis par le lâcher, regardant tout autour de toi. belle soirée qui s'annonce. après t'être calmé un peu, tu le regardes droit dans les yeux. « jsuis content de te voir. ça fait longtemps. » sourire chaleureux que tu lui adresses tandis que ta main attrapes la sienne, t'es hyper tactile, avec tout le monde.
outfit | À peine une semaine que t’es en vacances et pourtant, t’es déjà dans tous les sens. Tellement de promesses que t’as faites à tellement de gens dans Oceanside, de rencontres, des fois amicales, pour certaines, tu savais très bien que c’était du réseautage ou des tentatives de partenariat cachées. Mais tu sais pas dire non, alors même si ton agenda professionnel était maintenant vide sur deux mois, il était comblé par ton agenda personnel.
Parmi toutes ces personnes que tu devais voir, y avait Elrik, le gars qui t’avais enlevé une bonne épine du pied en gérant toute la paperasse de ce loft. Logement entièrement payé par Airbnb en échange de faire leur promotion, t’avais pas hésité longtemps avant de signer le contrat. Tu savais bien que ça allait faire passer à la trappe des partenariats proposant beaucoup plus de chiffres, mais t’en avais rien à faire. T’as jamais fait tout ça pour l’argent, puis la tranquillité d’esprit totale n’avait pas de prix.
Et cette tranquillité, tu la devais à Elrik, alors tu lui avais promis un resto pour le remercier comme il se doit. C’était son job certes, mais il le faisait bien, et ça ne changeait rien au fait qu’il te permettait d’avoir le privilège d’avoir une résidence secondaire. Putain, ouais… t’y aurais jamais cru. T’étais bien loin du RER A.
Tu lui envoie un SMS.
Dans toutes les retrouvailles que tu devais faire ici, y en avait dont t’avais vraiment, vraiment pas envie. Autant Elrik, t’avais eu un super feeling avec lui. Un bon gars, bon délire. Un mec grave sympa puis grave beau, ça t’avais un peu intimidé, mais cacher ses émotions, t'en étais le CEO.Hey dude! J’suis de retour sur Oceanside
Att chu con tu le sais déjà bref MDR
T’échapperas pas au resto, tu viens hein??
Table réservée pour deux un resto dans Peacock, un avec des mixologues - t’avais une cruelle envie de bons cocktails.
Elrik est en retard et a l’air d’en être assez affolé, tu lui réponds que y a pas de mal, que t’es en vacances et t’as le temps. Pour une fois…
Tu sens la main sur ton bras. T’enlèves tes lunettes de soleil et lui sourit en l’écoutant s’excuser, s'essouffler. « Elrik ! My man ! » Tu balaies tout ça en transformant votre poignée de main en un dap, le serrant franchement dans tes bras avant de le relâcher. Tes deux mais sur ses épaules, tu lui réponds « Pareil, ça fait trop longtemps même. Hey, beau gosse, t’as pas chaud avec ton cuir là ? Tu m’donnes grave chaud. » tu commences à entrer dans le resto. « No homo, tho » tu glisses un clin d’œil, réflexe beaucoup trop naturel chez toi qui t’avais des fois amené à des situations aussi cocasses que mémorables.
Vous vous asseyez et tu proposes de commencer par des apéritifs accompagnés de ces cocktails qui te faisaient de l’œil. « Et commence même pas à faire le timide ou quoi, ça m’fait plaisir. » Ton invité fait son choix, une serveuse arrive, tu énonces la commande.
« Bon, qu’est-ce que tu racontes mec ? Toujours à grind à ce que j’vois, ça se passe avec ton boss ? »
rahim t'attendait sagement devant le restaurant, il est habillé beaucoup plus décontracté que toi, tu regrettes un peu ce perfecto noir, tu vas pas te mentir, tu crèves de chaud, c'est pas la meilleure saison pour t'habiller comme tu le veux, en été t'es loin d'enfiler tes plus belles chemises, tu les troques généralement pour des vêtements plus amples et plus fins, mais tu voulais faire bonne impression ce soir, comme à ton habitude. ton partenaire pour la soirée te rassure sur ton retard en répondant par une poignée de main beaucoup familière qu'il transforme en une accolade que tu n'as plus l'habitude de faire en dehors des membres de ta famille, ça te rappelles un peu tes frères, rahim pourrait être l'un d'entre eux aussi et tu souris rien qu'en pensait à cette idée. après avoir repris ta respiration, tu acquiesces. « ofc i'm fcking hot, lets get inside, hope they have the ac on. » pourtant tu devrais avoir l'habitude des grosses chaleurs, enfant du pays, t'as grandi ici depuis (presque) ta naissance, tu ne te rappelles de rien d'autre que les côtes californiennes, c'est peut-être tes origines un peu british qui ne supporte pas. sa remarque sur sa propre orientation sexuelle te fait arquer un sourcil, avait-il besoin de le préciser ? s'était-il rendu compte que t'aimes tous les genre ? t'es pas du genre à prendre ce genre de chose pour toi, mais tu te demandes si c'est le cas, pour que t'évites de le draguer ou quoi. c'était pas ton intention après tout. « dw i'm not homo either. » tu lui fais pourtant un de tes plus beaux sourire et un petit clin d'oeil. après tout, t'avais pas menti, t'es pansexuel, pas juste gay, p'tite nuance.
une fois installé et ta jolie veste très vite enlevée tu regardes autour de toi, c'est rahim qu'avait choisi le restau, très bel endroit. il doit connaître, en tout cas il en a l'air puisqu'il commande les apéritifs pour vous deux. tu le laisses faire avec plaisir, tu lui fais confiance, vous vous connaissez pas non plus très bien, mais toi tant que y'a un peu d'alcool et des cacahuètes, t'es content. t'as pas besoin de grand chose pour être heureux. tu le regardes droit dans les yeux, ça c'est ton truc, t'essaies pas de le séduire, juste t'aimes toujours regarder les autres dans les yeux lorsque tu leur parle, tu le fixes peut-être un peu trop intensément. « who's shy ? you're shy babe. » tu ris un peu, t'espères ne pas aller trop loin avec tes surnoms débiles. mais il te cherche un peu et t'aimes bien embêter en retour. « my boss ? he's fine. i'm still a workaholic, still married with my bestie aaaand. well. i have a pretty boring life. » tu te moques de toi même encore une fois. « what about you ? »
“No homo” c’était ta formule magique, elle te permettait de te faire une idée sur comment tu allais pouvoir approcher ou pas les gens selon leurs réactions. Être queer c’était chaud dans certains endroits de la banlieue parisienne, d’autant plus en étant un mec racisé. Alors au fil des années, t’avais appris à sonder les autres tout en maintenant ta sécurité. Ta technique, tu sais qu’elle te fait souvent passer pour un mec à l’hétérosexualité bien fragile, mais c’est un peu le but. De cette manière, tu risquais rien de la part des plus con’nes, et tu pouvais toujours revenir sur tes mots avec les autres. Avec tout ce bordel, t’avais aussi appris à sonder les autres mecs, à capter les signes. Espèce d’instinct entre confrères dans la même galère.
Elrik va dans ton sens, et pourtant tu ne sens pas de défensive ni d’ego fragile dans sa réponse. T’es quasi sûr qu’il est queer aussi, juste peut-être pas gay. T’avais toi-même souvent joué sur la nuance.
Il te fixe et quand à ça s’ajoute ce surnom, même s’il est joueur, il te fait échapper un grand sourire. Tu fronces les sourcils en lui répond joyeusement. « Well, if you start calling me that, yeah! »
Tu l’écoutes te donner de ses nouvelles. « Boring? I mean, if you’re happy with it - are you happy with it? - I’d rather call it steady! » T’as jamais été du genre à juger les autres d’avoir une vie plus “classique” que la tienne, tu sais que chacun’e a des besoins et aspirations différentes. « I’m still not over the fact that you married your best friend, that sounds SO dope. I may already have asked you, I don’t know - did you two have like, a ceremony? I’d totally have used that as an excuse to throw the most insane party ever. »
Quand il te retourne la question, tu inspires un grand coup en levant les sourcils. « Me? Uh… » tu souffles. « Same as you. Still grinding. Still married to my bestie too, her name’s Ritalin. » Tu plaisantes. « It’s been kinda crazy lately, lots of new projects! It’s exciting even though it’s hella scary sometimes. But I’m having fun! I just don’t have much time left to spend with people. Do you? » La serveuse revient avec vos cocktails et vos apéritifs. Des trucs fancy qui te font déjà saliver.
une fois assis, tu te rends compte que tu n'avais jamais pu scruter rahim dans les moindres détails de son apparence. il a énormément de tatouages, ce qui serait presque la norme désormais, tout le monde ou presque est tatoué, tu ne te considères pas comme un outsider, loin de là, mais ta peau est encore vierge d'encre, ça ne t'empêche pas d'apprécier les œuvres d'arts des autres, cependant l'idée que tu puisses le mettre mal à l'aise à fixer ses bras de la sorte vient à ton esprit et tu arrêtes alors de suite, le fixant de nouveau dans le blanc des yeux. « sorry mate. was lookin' at your tattoos. they're pretty cool. » tu avances une main vers lui et pourtant tu ne le touches pas, tu attends sa permission, très à cheval sur le consentement, comme ça devrait toujours l'être. « can i take a look ? » ou en d'autres termes, t'as envie de faire pivoter ses bras pour voir les autres tatouages qui se cachent un peu partout, t'es follement curieux, mais s'il refuse, tu abandonnera cette quête, sans broncher.
le youtubeur a l'air heureux, en tout cas c'est ce qu'il te laisse voir, grand sourire, peut-être de façade ou bien il l'est réellement, t'as pas vraiment envie de te prendre la tête avec ça. tu te souviens de votre première rencontre dans les bureaux d'airbnb, t'étais fan de lui mais tu pouvais pas lui montrer, tu venais à peine d'arriver, fallait pas faire le malin, au risque de perdre ton boulot, pourtant après avoir signé le contrat de quelques mois, t'avais quand même osé lui demander une photo. vous êtes pas plus proche qu'à l'époque mais tu te sens capable désormais de lui parler beaucoup plus librement, comme à un pote, sauf qu'on appelle pas ses potes "bébé", elrik, c'est n'imp. en tout cas sa réaction t'échappe un rire, que tu camouffle assez vite pour rester sérieux, quand même. « yes i am happy with my life i guess. sometimes lonely in this big ass house but still happy. » sujet épineux de se sentir seul lorsqu'on a une grande famille, t'as l'impression de pas avoir le droit de ressentir ça. il évoque angelina et t'y vois là comme un moyen de changer de sujet. « it is. my bestie is the coolest girl ever. i love her. but its platonic- we don't- huh... its not like that. we were drunk at l.a. and there was this church... it just happened just like that. » t'es pas le meilleur pour les explications.
c'est à son tour ensuite de répondre à la question, qui n'a pas l'air aisé pour lui. tu l'écoutes attentivement, lorsqu'il parle de mariage tu écarquilles un peu les yeux, croyant à une réelle annonce jusqu'à la fin de la phrase qui te fait doucement sourire. tu remercies la serveuse qui apporte boissons et apéritifs et lorsqu'elle repart, tu reprends la conversation. « yes i've seen your updates on your channel, but i often fall asleep while watchin', sorry. » en ce moment tu rentres tard, tu prends une douche avant de t'écraser dans ton canapé, sur ton téléphone ou devant la télé et tu t'endors devant, pendant quelques heures ou pour la nuit complète, t'y a élu deuxième lit et c'est devenu une habitude. tu soupires et puis un sourire te viens aux lèvres. « are you happy in you life, too ? » tu finis par tendre ton verre en sa direction, tu sais pas vraiment ce qu'il t'avait commandé mais t'as soif. « cheers babe. »
Tu vois qu’Elrik scrute tes tatouages; t’as l’habitude. C’était d’ailleurs drôle comment les gens les regardaient de plus près systématiquement à la deuxième ou la troisième rencontre. Il se reprend et te complimente sur ces dessins dans ta peau. « Thanks dude! Do you have some? » L’attente de sa réponse te fait manquer l’approche de sa main les premières secondes, tu les remarques avec une seconde de décalage. « Oh, uh. Yeah, sure! » tu poses tes deux avant-bras sur la table, les paumes vers le ciel. T’es d’un coup très attentif, t’anticipes un peu
Y a toutes tes facettes sur ton corps: des letterings gothiques pour ton côté Metalcore, des imitations de coups de pinceaux secs pour ton côté Avant-pop, des trucs abstraits et flous pour ton côté Trip-hop, quelques références de RnB, puis des conneries par-ci par-là pour ton côté… Rahim.
Tu l’écoutes tandis qu’il te répond qu’il pense être heureux - tu te soucies un peu de sa réponse, avant qu’il en apporte la deuxième partie. Tu souffles, tes yeux se perdent. Tu sais exactement de quoi il parle. « Yeah. I feel you. » C’est presque si tu regrettes pas ton studio de banlieue de Paris, qui avait tout juste l’espace pour te sentir chez toi, sans ces mètres carrés supplémentaires aujourd’hui qui te rappellent chaque jour à quel point t’es seul dans tout cet espace vide. Mais t’as pas le droit de te plaindre, t’es VokRain (et c’était bien trop tard pour regretter ce pseudo d’adolescent emo).
Il saute vite sur l’occasion de changer de sujet, alors tu le suis et t'abandonne la discussion précédente, même si t’es soucieux de savoir si ça va pour lui. Il en parlera s’il veut.
Tu ris alors qu’il te raconte l’anecdote de son mariage. « … Whoah, bro. Getting married drunk and not consuming your marriage? Shame on you, sinner. » Tu lui lances un sourire joueur et bien plus ténébreux que tes joyeuses iris usuelles. Tu peux pas t’en empêcher, hein. Séduire pour le plaisir de jouer, quête encore et toujours de ta dopamine. Mais en cet instant, aussi pour la potentielle satisfaction d'ajouter un beau mec comme lui dans ton score. Ça, puis le côté interdit de votre rapport professionnel. T'avais téléchargé Wattpad pour tes vidéos à lire des histoires scandaleuses dessus, mais la vérité, c'est que l'appli était encore sur ton tel. Ironiquement, hein.
Tu glousses alors qu’il s’excuse. « Bro. Don’t be sorry, I’m not gonna scold you for not watching my shit » t’amènes un des apéritifs à ta bouche, écarquille les yeux de surprise. « Mm, putain- good shit. » T’es content de ton choix, rassuré de pouvoir offrir quelque chose qui vaille la peine d’Elrik quant à ton dossier. Pour son cocktail, t’avais vu un truc à base de vodka, d’absinthe et de jus d’açaï, tu crois que y avait de la purée de poire aussi, de la mûre, et un poivre dont t’avais jamais entendu le nom, et de l’eau de bois de santal. T’aimais bien choisir les cocktails de tes invitæs qui t’évoquais leur personne. Leur donner le goût de ta perception d’eux.
Il te retourne la question quant à ton bonheur. Tu lèves les sourcils, bugue une demi seconde, la langue sur ta molaire. Tu hoches la tête « Yeah! » Tu recules sur ta chaise écartant les mains, un sourire en coin, les sourcils froncés. « Dude. I got to get on Trevor Noah’s show. Of course I’m happy. » T’en revenais toujours pas, ce mec était une des tes idoles. Et à cet instant, le meilleur mec derrière qui se cacher pour pas exprimer ce que tu ressens vraiment. Pas à un mec qui suit ton travail, pas à une énième personne avec qui tu t’efforces de maintenir l’image de VokRain le Solaire. Même ton pseudo te trahit, crie pour l’adolescent seul et malheureux encore en toi, qui avait essayé de sortir du silence, s’exprimer comme il a pu. Par un pseudo corny af, volonté de signifier “voix pluvieuse” avec les mots que t’avais à l’époque.
T’attrapes ton verre et trinque les yeux tout droit dans ceux d’Elrik. Décidément, tu l’aimes bien, ce surnom qu’il use avec toi. « Cheers, dude. »
rahim accepte ta demande et c'est avec engouement que ta main se pose sur l'un de ses avant-bras, fermement tu le tiens pour le faire bouger un peu, pour regarder toute cette entre noire qu'il restera à vie sur sa peau, t'as toujours trouvé que ça donnait un charme fou les tatouages. « i don't. still a virgin. » tu grimaces et tu relèves la tête un instant, esquissant un sourire plutôt espiègle. « for the tattoos, i mean. » t'as pas prévu de t'en faire pour le moment, t'es beaucoup trop occupé pour avoir en plus à penser à ça, tu saurais même pas quoi faire d'ailleurs, pas des trucs aussi cool que lui en tout cas. rahim t'interrompt un instant dans ta quête de découvrir un peu plus sa peau pour que tu te concentre sur deux d'entres eux. « ohhhh yes. i remember this live, you were feral btw. » tu te souviens du jeune streamer pendant cette soirée, tu regardais sur ton téléphone comme à ton habitude, rahim avait l'air encore plus déjanté, sûrement l'excitation du moment, ça t'avait refait ta soirée en tout cas, t'avais bien ri et donné quelques milliers de dollars pour l'association qu'il soutenait.
cette soirée se promettait d'être chill et pourtant tu sens que la conversation prend une tournure inattendue, comme si tout devenait presque trop sérieux, t'as pas l'habitude de parler de ta solitude, à personne, alors quand rahim évoque qu'il ressent la même chose, tu ne peux t'empêcher de rétorquer un « you do ? » avant qu'un silence s'installe. tu préfères rire nerveusement pour briser un peu la glace et sortir une de tes nombreuses phrases accrocheuses pour détendre l'atmosphère, « if you feel lonely you can call me. » un clin d'oeil échangé et tu te mets à manger quelques amuses bouches pour faire passer la pilule.
rahim reste tout de même moqueur puisqu'il ne manque pas de bien rire à t'entendre parler de ce faux mariage qui te fait tout de même porter une réelle alliance à l'annulaire gauche depuis quelques années, jolie chevalière toute simple, en or. « oh, okay, you can laugh vokrain. ahah. » tu feignais d'être blessé par son attitude avant d'entrer dans son jeu en voyant son air séducteur, tu sais pas dans quoi tu t'embarques, rahim. alors tu perds ton sourire, ton regard retourne dans le sien et tu t'approches de lui, d'une voix basse et grave, tu ajoutes, « but i can consume you. » t'as d'autant plus chaud quand tu t'écartes de nouveau de lui, ugh. il mange à son tour et s'exprime dans une langue qui te fait arquer un sourcil, t'essaies de répéter, mais t'y arrives pas. « what did you just said ? it was french right ? it's exciting. talk to me in french !! » tu t'attends à ce qu'il te dise n'importe quoi, mais t'y comprendra rien donc tant pis.
juste avant de trinquer avec rahim, il te racontait que, lui aussi, se sentait heureux dans sa vie, ça t'avais fait sourire. tu goutes le cocktail, c'est bon, t'aimes bien, t'as plus l'habitude de boire des trucs "on the rocks" mais ça fait du bien de changer de temps en temps.
Le contact de sa main sur ton avant-bras t’extirpes une grande inspiration que tu gardes discrète, tout comme la lèvre intérieure sous tes incisives, que tu pourrais facilement faire croire à une expression neutre. Il plaisante, tu glousses. « Hey, no judgement. » T’ajoutes afin de diminuer la pression dans ton corps. C’est que tu sais toujours pas où ça va ça, peut-être qu’il est juste charmant comme ça avec tout le monde.
Il rebondit sur l’anecdote concernant tes jumeaux. Ça te fait plaisir de savoir qu’il y avait assisté, c’était un moment de pure euphorie pour toi, si t’as pu transmettre ça, c’était le comble.
Il te questionnes sur la mention de ta solitude - tu paniques. Merde, en même temps, t’as cherché. Tu cherches déjà une connerie à répondre mais il te devance. Sa réponse te laisse perplexe, son clin d’œil un peu moins. Tu mets une seconde à répondre après avoir floussé, les sourcils froncés, un sourire intrigué. Tu passes l'ongle de ton pouce sur ton incisive, l’air pensif. « … Yeah man, » T’attrapes ton verre et reprend une gorgée d’alcool. Tu vas en avoir besoin pour survivre à la tension de cette soirée, tu le sens. « we should definitely hang out sometime. »
Nan, mais c’est toi, tu te fais des films. C’était archi pas une avance. …C’était pas une avance, hein ? Nan, il voulait juste dire qu’il serait chaud pour une soirée entre couilles, son clin d’œil, c’était probablement pareil que toi qu’en lâches un peu sans faire exprès tout le temps.
Tu ricanes en fronçant le nez, tirant légèrement la langue lorsqu’il feint d'être blessé. Tu te caches sous une deuxième gorgée de ton cocktail, t’assumes à moitié ton move. Elrik s’approche, te relances la balle - ou plutôt te la fracasse en pleine gueule avec sa voix si basse qu’elle t’avait fait vibrer les tripes. Tu t’étouffes sur ton cocktail, même si tu le masque comme tu peux. ( Anh la wonte. ) l’alcool te nique la gorge, tu sens tes yeux s’humidifier. ( Oh putain tousse pas tousse pas, la honte ) Tu feins un raclement de gorge pour faire passer la gêne. ( Fuck. ) Ça va qu’il balaye vite le moment en te demandant de lui sortir un truc en Français. D’habitude t’aurais eu l’inspi pour lui sortir une connerie, mais là, t’es un peu sonné. « Euh… » Quasiment déjà un mot dans ta langue maternelle, c’était déjà pas mal. Tu hausses les sourcils, dépassé par ce qui vient de se passer - mais tu fais croire que c’est parce que tu cherches tes mots. Tu poses une main sur ta bouche. ( Putain, j’sais pas, moi… ) T’inspires un grand coup et tu sors le premier truc que t’as en tête. « Démonte-moi tel un meuble Ikea. » Tu le regardes dans les yeux, l’air dépassé, ton ton est honnête, presque solennel. « That means “I’d really like to get to know you.” » Tu caches à peine un sourire débile. Meilleur scénario il comprend rien et c’est drôle de l’imaginer répéter ça à quelqu’un, pire scénario il s’est foutu de ta gueule, parle un Français parfait et au moins les cartes sont mises sur table. Via l’humour, pour te distancer, comme d’hab.
tu sens son avant bras se crisper au contact de ta paume chaude sur sa peau tatouée de toute part. tu pensais continuer de l'embêter un peu, continuer de le toucher un peu plus, cependant tu te raisonnes et enlève très vite ta main. « sorry. » tu te rassois correctement dans ta chaise et te racle la gorge, tes yeux dans les siens, tu reprends, « bad habit, i'll stop flirting. » enfin ça c'est ce que tu dis, mais une mauvaise habitude, lorsqu'elle est acquise, c'est difficile de la faire partir, t'es comme ça depuis longtemps, trop tactile, trop charmeur. t'espères juste pas avoir mis rahim mal à l'aise. « anyway. you're... » t'allais dire mignon. non. « handsome. bet you have all the girls chasing after you. » tu soupires, tu te mets mal à l'aise toi même décidément, tu lèves les yeux au ciel et finit par boire une grosse gorgée pour faire passer tout ça.
t'étais prêt à l'écouter, à la soutenir s'il le souhaitait, mais c'est pas aujourd'hui que rahim se confiera sur sa solitude, après tout y'a sûrement rien à dire, c'est qu'un gars de plus, qui comme toi, se sent seul, alors qu'il est certainement bien entouré, pleins d'ami.es, ou de connaissances via les réseaux, toi aussi t'as tout ce joli monde mais toujours ce même ressenti aussi, syndrome de l'imposteur en quelque sorte. « you can come to my house after. » tu le dit innocemment parce que t'es persuadé qu'il refusera, c'est pas bien grave, tu finira ta soirée avec quelques canettes de bières, à t'endormir dans le canap' devant la télévision allumée.
t'avais dit que t'allais te calmer, tu lui avais dit et pourtant c'est plus fort que toi, faut que tu t'approches, lui parle avec ta voix suave et le fasse quasiment s'étouffer avec son cocktail, tu vois bien que rahim essaie de cacher cette situation alors tu te retiens de rire pour ne pas le gêner davantage, pourtant un grand sourire est dessiné sur ton visage malicieux. « you good baby ? » tu poses une main dans son dos et tu le tapotes tout doucement, comme pour l'aider à dégager ses bronches de l'alcool qui est mal passé, cette fois ci tu ne peux retenir un rire d'échapper tes lèvres mais tu redeviens vite attentif lorsqu'il se remet à parler français. dès le premier mot, tu croques ta lèvre inférieure et puis une phrase entière est dites. comme prévu t'y comprends rien mais elle te laisse la bouche grande ouverte. « oh my. » tu glousses un peu comme une adolescente qui rencontrerait un étranger pour la première fois. « dé... démonter, what the hell ??? » que tu répètes avec un horrible accent. tu ris de bon cœur et ta main viens glisser pour atterrir sur l'épaule du parisien. « what do you wanna know about mister kane ? you have to pay for that and i'm not talking about money. » tu dis n'importe quoi, c'est peut-être l'alcool.
Tu sais toujours pas s’il rigole en disant que flirter est juste une mauvaise habitude. Mais nan, c’est rien, il fait juste ça avec tout le monde. Tu te saoules, tu penses les mêmes choses que tous tes potes bi à qui tu répètes mille fois que non, la personne dont als parlaient n’essayait pas d’être pote, qu’il s’agissait bien de flirt.
Tu souris à pleine dents en fermant doucement les yeux quand il te complimente sur ton apparence. « Aww, thanks man. Tsh. You talk, but look at you. Prince Charming looking ass dude. » ton compliment prend le ton de blague parce que t’es sincèrement touché. Y a une autre époque où ton physique était pas vraiment sujet à compliments, bien au contraire. Et Prince Charmant, tu le dis avec affection - super cliché, mais t’as toujours craqué pour les mecs comme lui, là. Les têtes de pubs de parfum pour homme, le sourire qui fait ting avec la petite étoile.
Il te propose de finir la soirée chez lui. Tu hausses les sourcils avant de légèrement les froncer en souriant. « It’s a plan. I was gonna propose a club or sumn, but we can definitely grab some tease and go to your place. » Tu dois rendre dingue avec ton ton qui passe de flirty à amical toutes les deux phrases - c’est que t’as pas envie de croire au fait qu’il puisses vraiment flirter, tout autant que t’as envie de faire le grand plongeon.
Tu le remercies et te sens super gêné alors qu’il t’aide à pas mourir d’étouffement parce que t’es trop horny. Ça serait pas très poggers of you comme façon de mourir. Tu prononces comme tu peux quelques mots pour le rassurer, lui dire que ça va.
Il a l’air totalement sous le charme de ta connerie, t’es aussi charmé que t’es explosé de rire à l’intérieur. Tu contiens comme tu peux ton rire. Il glousse et tu le trouves craquant comme ça, ça te donne envie d’être le meilleur des clowns juste pour le voir recommencer. Il répète tes mots avec son accent ricain là, et tu craques un peu plus. Putain. C’est vraiment pas bien, c’est censé être ton associé, et en plus de ça c’est un de tes followers.
D’un autre côté - ouais, c’est ton associé, justement. Il a tout intérêt à garder ta confiance et à pas divulguer ta sexualité, ni essayer de vendre une sextape prise à ton insu. Et puis merde, yolo. Tu finis ton cocktail d’une traite et tu te laisses enfin y aller en autopilote, l’alcool comme carburant. « Mister Kane? That how you like to be called? » tu poses ton verre et tes coudes sur la table. Les doigts de tes mains se joignent et tu mords une de tes phalanges du bout de ton incisive. Tes obsidiennes deviennent félines, ta voix suave et joueuse. Tu souris. « I don’t mind using titles. »
tu ne sais pas si c'est déjà l'alcool qui est remonté dans ton cerveau, ou plutôt descendu dans le deuxième qui te sert d'entrejambe, en tout cas tu trouves rahim de plus en plus mignon, tu te questionnes un instant sur l'hétérosexualité de celui-ci et tu regrettes vraiment qu'il le soit, vraiment. si tu t'écoutais, tu l'aurais déjà ramené chez toi et n'aurais fait qu'une bouchée de lui mais c'est pas raisonnable, en tout cas les images fusent dans ta tête, merde, t'as bientôt trente deux piges elrik, reprends toi. « don't call me that. » tu fronces les sourcils lorsqu'il te surnomme de prince, c'est pas comme si c'était la première fois, mais t'aimes pas. t'es beau, tu le sais, tu plais, mais t'es pas aussi parfait que ton visage le laisse penser. mais ça refroidit pas te ardeurs, tu te replace sur ta chaise, visiblement un peu à l'étroit dans ce pantalon. t'essaies de penser à autre chose alors ta main se pose sur celle de rahim, l'enveloppant doucement. « sooo, do you have a girlfriend ? ... answer the question rahim. don't get me mad. » ou plutôt, tu veux pas qu'il te fasse attendre, tu veux connaître la réponse.
puisqu'il boit comme s'il était assoiffé, t'accompagnes rahim du mieux que tu peux mais merde, il a une bonne descente le petit. tu le laisses boire tranquillement pour le moment mais t'as pas envie qu'il perde connaissance non plus, tu le veux en pleine possession de ses moyens, qu'il se rappelle de cette soirée. « what kind of club ? » t'as l'air intéressé mais en réalité t'y connais pas grand chose, ça fait bien longtemps que t'as pas mis les pieds en boîte parce que généralement tu bosses trop donc la nuit, tu dors, même le week-end, cette pensée te fait frémir et te fait te sentir horriblement vieux. mais pourquoi pas, danser avec rahim dans une salle bondée, ça te tente. « i'll follow you there if you dance with me. but if you leave me alone i'll take you home and- » non, elrik. stop. tu secoues un peu la tête avant de détourner le regard, t'es pas un ado quand même.
rahim a l'air de plus en plus tipsy et ça te fait un peu rire, tu le regardes se mettre en place pour devenir une toute nouvelle forme de lui même qui te fait un peu halluciner, tu hausses les sourcils. c'est quoi ce regard exactement ? wtf rahim ??? sa dernière phrase fait frissonner l'entièreté de ton corps, la façon qu'il le dit, sa voix. tu soupires un, « oh god... » les coutures de ton satané pantalon te font de plus en plus souffrir, si t'étais pas au restaurant tu l'aurais déjà enlevé et rahim aussi serait en tenue d'adam depuis un moment. qu'est-ce qu'il cherche, au juste ? t'es excité, s'en est presque agaçant. « please, stop. i'm not straight rahim, ok ? if you don't wanna get fucked, stop doing this. » tu soupires, t'essaies comme tu peux de te calmer.