I want you to hold out the palm of your handchildhood - parfois les gens s'étonnent encore d'entendre diana parler davantage de ses racines que du pays qui l'a vu grandir et qui a donné un jour une chance à ses parents. mais ce qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'au delà de l'enceinte de l'école où flottait le drapeau américain, la gamine baignait dans une toute autre culture. enfant, dans son quartier, la majorité des habitants étaient des immigrés brésiliens, mexicains ou encore jamaïcains. il était rare d'y entendre des mots anglais, là-bas on communiquait en portugais ou en espagnol. elle se souvient encore du brouhaha constant, des générations qui se mélangent et de ce sentiment réconfortant de n'être jamais vraiment seule, de faire partie d'une seule et grande famille. studies - elle s'apprête à finaliser sa thèse et a touché son rêve du bout des doigts. celui de travailler dans la recherche, d'étudier le vivant, le monde végétal qui la passionne tant. vu de loin, on pourrait croire que le parcours a été sans embûche, voire un peu trop facile. s'ils savaient. les heures passées à la bibliothèque, dans le bus ou dans sa chambre. le nez vissé sur ses bouquins jusqu'à ce que ses yeux soient secs et qu'elle ne sache plus distinguer la moindre lettre. diana, elle ne se sent pas plus intelligente que les autres, elle récolte simplement les fruits de ses nombreux sacrifices et d'un travail acharné. only me when I'm with you - à la maison, y a pas vraiment de problème. en fait, ça se passe même plutôt bien avec ses parents et sa petite soeur. y a des disputes, des désaccords, comme dans toutes les familles, mais l'amour finit toujours par tout balayer. seulement, diana n'est pas elle-même sous son propre toit. elle en a conscience, son entourage ne lui a jamais mis la pression, mais en tant qu'aînée, diana a toujours cru qu'elle devait être un enfant modèle, tenir ce rôle de grande sœur et de petit prodige. mais diana, c'est plus qu'une tête bien faite, polie et bien élevée. c'est aussi et parfois la gamine qui a besoin de tirer sur une clope pour décompresser, boire quelques bières en chantant un peu trop fort. c'est également une jeune femme qui s'intéresse aux garçons, qui bat des cils pour se trouver jolie dans leurs yeux. et ce côté moins lisse, moins parfait, parfois écorché, ne peut s'apercevoir qu'aux côtés de son petit groupe d'amis. ces loustics qui l'accompagnent depuis le début du collège et qui sont comme une deuxième famille. tears in heaven - du haut de ses vingt-ans, elle avait déjà vu des amis plus ou moins proches perdre un être cher. elle avait vu la douleur qui jaillissait à chaque fois. mais on ne comprend jamais vraiment tant que l'on a pas vécu personnellement la perte. elle aurait aimé ne jamais avoir à connaitre cette douleur horrible, cette sensation de perdre une partie de soi et ce coeur qui se déchire devant chaque photo ou en pensant à tous ces moments de vie qui n'existeront jamais. l'annonce de la maladie, le combat de cette mère désespérée de vivre et la volonté qui ne suffit plus. qui ne suffit pas. c'est la fin. le dernier souffle de la figure maternelle broie les âmes des trois membres survivants, et c'est d'abord ensemble qu'ils trouvent la force d'avancer. mais diana a flanché silencieusement, et a décidé de partir faire ses études universitaires en Europe. excuse pour ne plus avoir à affronter le chagrin de son père et de sa soeur. excuse pour tenter d'oublier et éradiquer cette peine. en réalité, diana, c'est juste une lâche. no escape from reality - ces quatre années loin d'Oceanside, à ne rentrer que pour les fêtes d'années, n'ont pas réussi à la guérir. le temps passé à plusieurs milliers de kilomètres de sa famille n'a fait que renforcer sa culpabilité. elle les a abandonné au pire moment, quand ils avaient le plus besoin d'elle et ça, elle n'arrive pas à se le pardonner. pour autant, elle ne regrette pas cette aventure européenne diana, elle regrette juste d'avoir joué au fantôme pendant tout ce temps.