just a scar somewhere down inside of me. (blake)

tw: alcool, mention accident.


Vendredi soir.
Début du weekend, début des hostilités pour elle, comme pour tous les patrons de commerce de bouche, de restaurants, bar et boite de nuit. Lancement du plus gros du chiffre d'affaires, qu'ils ne doivent pas négliger. Surtout elle, qui a encore tout à prouver. Car elle est nouvelle, dans l'milieu. Elle est rentrée dans la cage aux requins et doit se battre quotidiennement pour survivre. Pas question pour la lionne de ployer le genoux, courber l'échine devant les concurrents. Jamais.
Alors oui, elle y a mit les moyens, Heather.
Elle pensait sincèrement pas en arriver à là, surtout il y a quelques mois.
La lionne qui avait finie en fauteuil, qui ne savait pas si elle arriverait à se redresser à nouveau. Si elle était condamnée à l'handicap. Handicap bête et qu'elle aurait pu éviter, avec un peu de chance.
Mais la chance, fait pas partie de son vocabulaire. Depuis sa tendre naissance.

La musique qui résonne dans les longs couloirs de la zone privée du lieu, qu'elle traverse avec lenteur. Pas par souhait, mais parce qu'elle ne peut pas faire mieux. Qu'elle ne pourra plus faire aussi vivement qu'autrefois, sans nul doute.
Les cicatrices qui ornent son épiderme, dur rappel à l'ordre du passé. Passé qu'elle tente de noyer dans les oubliettes, sans pour autant l'oublié ce qui a fait d'elle, la femme qu'elle est devenue aujourd'hui.
Une survivante.
Elle guète, constamment. Elle aimerait avoir les muscles, la voix, la force d'un homme pour être plus sécurisante dans son propre habitat. Mais elle, c'est uniquement l'argent qui lui donne le pouvoir. Aucune facilité pour une femme d'être propriétaire, d'être leader d'un lieu comme celui-ci. Pourtant, elle gère plutôt bien.
Montrant que peu sa douceur, sa gentillesse. Elle ne montre qu'un visage ferme et juste, oubliant parfois qu'elle en reste pas moins une personne humaine. Elle oublie, mais se ressaisit et sait que jamais personne ici, ne sera traitée mal. Que personne n'aura un traitement différent ou de faveurs à défaut d'un autre.
Elle observe, du coin de l'oeil, proche de la cabine du DJ. Elle observe son dur travail, ce lieu qu'elle a fait à son image.

Son regard qui se perd lentement sur la foule, encore bien amassées vers le bar principal. Elle dégaine son talkie-walkie pour interpeller le responsable du bar, demandant rapidement que le second bar plus en retrait ouvre aussi. L'attente, c'était pas bon pour les affaires. Les clients ne reviendraient pas, s'ils ne peuvent consommer à une vitesse convenable de l'alcool ou diverses boissons.
Ordre donné, la belle s'avance dans la foule pour faire aller les gens dans le sens souhaité, pour que le groupe se disperse un peu.
Concentrée, elle ne remarque pas de suite ce groupe d'hommes, en majeur partie du moins et ce visage familier.
Et pourtant, ses iris veulent s'y poser. Elles trouvent finalement leurs chemin sur Blake.
Malgré les lumières tamisées, elle sait qu'elle ne pourrait jamais oubliée ce visage, ce barbu qui a failli être le dernier qu'elle aurait vue de son vivant.
— Bon sang, je ne pensais pas vous recroiser ici. Les mots lui sortent de la bouche, mais elle ne perd pas la face, car elle est ravie d'le revoir. Elle avait pourtant essayée de le retrouver, ce fameux Blake. Mais cela n'avait pas été une mince affaire et elle avait finalement lâchée l'morceau.
Etrange situation, surtout vue l'âge de l'homme, qui n'était peut-être pas le plus gros de sa clientèle
— Enfin... Je ne veux pas dire par là que votre place n'est pas ici, bien au contraire. Une petite pointe d'humour, laissant un petit sourire fin se glisser sur ses lippes teintées de rouge, avant de poser ses iris sombres sur les comparses de l'homme.
— Vous passez une bonne soirée, j'espère ?

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Trop de bruit, trop de gens. Mauvaise odeur d’alcool bas de gamme, et de cigarette froide. Il grimace légèrement dans sa barbe grisonnante Blake, alors qu’il suit quelques collègues, qui l’ont traîné par-là sans même lui demander vraiment son avis. Ils savent tous qu’il aurait refusé. Que c’est pas un endroit qu’il fréquente. Et comme il le dit si souvent “il est trop vieux pour ce genre de connerie”. Les vendredi soir, il préfère les perdre devant un bon Whiskey de renommé, dans un bar old school à écouter de la bonne country. Mais le voilà qui se fraye un chemin dans une discothèque blindée d’âme ayant moins que la moitié de son âge. Les grognements dans le fond de la gorge, il enfonce ses mains dans les poches de sa veste en cuir, alors qu’ils atteignent le bar. Ses collègues, tous plus jeunes d’au moins quelques années, ricanent ensemble, et passent commande d’une tournée de bière. Lui, les yeux divaguant sur la foule qu’il observe d’un certain mépris (n’étant clairement pas à sa place), il s’installe sur un tabouret haut, au bout de la file que forme toute cette petite bande. Ils se sont tous mis en tête de le sortir, le vieux Blake. De lui trouver une fille aussi. Apparemment, c’est une norme que d’être casé. Y’en a pas un qui comprend que sa solitude le vieux loup, il y tient.  

Y’a du monde, un peu trop pour lui, mais il se contente de se hisser sur ses coudes, contre le comptoir, attendant, faussement patient, sa pinte. Le pied trépignant contre le tabouret, il observe, alors que ses congénères ricanent et scrutent la gent féminine, dans l’espoir de lui trouver une douceur. Mais alors que son attention se détache, elle est attirée par une silhouette, qui se rapproche. Son visage se tourne, et leurs regards se croisent. Machinalement, y’a ce petit sourire en coin de ses lèvres qui s’étire, alors qu’il la reconnait, la fillette de la falaise. Hearther, il n’a retenu que son prénom. Une bien belle erreur d’ailleurs. Prendre ses coordonnées aurait été moins stupide.  

Heather, c’est une gamine qu’il a sauvé le long de la falaise, il y a de cela bien des semaines. Elle a été hospitalisée bien longtemps derrière. Et il ne sait pas trop pourquoi, il est passé la voir deux fois, pour prendre de ses nouvelles. S’assurer qu’elle se remettait bien. Faut dire qu’elle lui a fait endurer une belle frousse ce jour-là. Mais la gosse, il n’a jamais pensé à lui demander ne serait-ce qu’un numéro de téléphone, pour suivre sa convalescence. Alors quand il s’est pointé à l’hôpital et qu’elle était déjà partie, il n’avait plus qu’à espérer. Espérer qu’elle aille bien, qu’elle se remette bien, qu’elle récupère l’usage de ses jambes. Et que sa vie reprenne, là où elle l’avait laissé. Drôle de coïncidence, de se retrouver finalement au même endroit, au même moment. “ Bon sang, je ne pensais pas vous recroiser ici. “ C’était un peu direct, un rappel à l’ordre sur sa jeunesse qui s’éteint. Mais son sourire s’étire un peu plus, touché coulé. Il se pince la lèvre pour contenir cet excès, alors qu’il se redresse, un bras retombant le long de son corps, l’autre contre le comptoir, puis qu’il se tourne complètement vers la brune.

_ “ Ca c’est rude. “

Qu’il réplique de sa voix railleuse, le sourire moqueur sur le bout des lèvres. “ Enfin... Je ne veux pas dire par là que votre place n'est pas ici, bien au contraire. “ qu’elle tente de se rattraper, probablement consciente de son lapsus. Et elle se détourne de lui pour ses compères, qui à sa question, acquiescent d’un sourire bêta. Tous semblent intrigués que leur capitaine ait ici, une connaissance, qui plus est, d’une beauté sans pareil. Ils se méprenaient très certainement, ce qui après-tout, amusait intérieurement le plus âgé, dont les yeux sont restés rivé sur Blanche Neige. Et fin-observateur, il a bien remarqué le talkie-walkie entre ses doigts.  

_ “ Alors c’est là qu’vous vous cachiez ? “

Qu’il finit par demander, sourire plus taquin aux lèvres. Etonnement, sa jambe de gigote plus contre le tabouret. Il semble avoir ravalé sa mauvaise humeur. Et le barman lui, s’en sort un peu mieux, parce que les bières parviennent enfin devant eux. Mais d’un léger détournement d’attention, il se contente de remercier l’employé d’un signe de tête, pour en revenir rapidement à Heather.  

_ “ Oiseau de nuit ? “

Qu’il ajoute, demandant simplement si c’était ça, son job, son activité première. Loin de s’imaginer qu’en réalité, l’endroit lui appartient.

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Drôle de chance qu'elle avait eu, de tomber sur lui, ce jour-là.
Mais elle bénie cette homme, même si elle manque cruellement de croyance en quelconque dieu, mais depuis...Elle remercie l'ciel d'avoir eu la chance qu'il soit là, au bon moment.
Car il n'aurait pas vue sa pauvre personne faire le grand saut, involontairement évidemment, elle y passait. Car clairement, la noyade aurait suivie. Un corps sans vie, plus rien de l'existence de la Vaughn. Il avait même été la voir deux fois, sans raison plus qu'apparente à une prise de nouvelle mais...Cela lui avait fait un chaud au cœur évident. Quand elle y avait pensée, Heather, elle avait vue plus cet homme que certains qu'elle pensait être des "amis".
On fait vite le tri quand on vit un moment difficile, oui. Elle avait eu l'temps de songer, de prendre conscience de bien des choses dans sa petite existence sur cette planète enfermée dans un corps cassé.
Et elle espérait aujourd'hui, ne plus faire les mêmes erreurs. Plus jamais devoir se sentir coupable, obligé de quoique ce soit dans la vie. Elle vivrait pour elle, avant tout.

Léger rictus moqueur quand il déclare la rudesse de ses mots. Mais elle espère bien qu'il avait compris la boutade et ne pas le prendre mal, pour de vrai.
"Et oui, faut croire. Bien sur, c'était plus son genre de traîner les boites de nuit comme simple cliente et effectivement son accoutrement bien que vêtue tout de même d'une belle façon, ne dénotait pas qu'elle était ici pour se saucer toute la nuit. Non et il semblait l'avoir compris :
"C'est mon club, j'étais en train d'acheter les lieux avant...avant le grand saut.Du coup c'est chez moi. " Admet-t-elle sans avoir besoin de cacher ce genre de chose. Elle n'a rien à cacher, surtout pas cela. Puis Blake ne semblait pas faire parti de ces personnes perfides et utilisatrices qui viendraient ici dans l'espérance d'avoir des consommations gratuites ou un traitement de faveur. Elle en était plus que certaine.
"C'est si choquant que cela, de voir une nana au commande ?" Plaisante la brune, en voyant son air peut-être un peu surpris.
"En tout cas, je suis contente de vous revoir, même si j'ai pas eu la chance de vous recroisez depuis. Pas faute d'avoir essayé mais je ne savais sincèrement pas votre job ni autre chose qu'un prénom et une description physique. " Moue légère, car elle lui aurait volontiers fait envoyer un petit quelque chose, offert un bon resto ou n'importe quel autre chose car elle sent redevable, Heather. Elle lui doit la vie, une dette éternelle qu'elle était pas sûr de pouvoir lui rendre.
"C'est la maison qui offre les prochaines tournées." Lance la brune en direction du barman qui venait de déposer les bières devant les hommes. Oui, cela lui couterait un peu dans sa caisse d'offrir de la sorte mais... qu'importe ? L'argent, c'est pas ce qui lui manque, à Heather. Cela leurs ferraient à tous passer une soirée excellente et qui sait ? Qu'ils reviendraient en ayant bien appréciés cet endroit ?
"Du coup, vous êtes pompier, un truc comme ça ?"

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Il ne voyait pas les choses de la même manière. Elle ne lui devait rien, après tout, c’était un peu son job à lui, de sauver des vies au bord de l’eau. Qu’il ait été en service ou non. Puis c’était qu’une question de timing. Être au bon endroit au bon moment. Et un devoir de tout un chacun, de venir en aide à autrui. C’était pas l’appât d’une reconnaissance qui lui avait fait emboiter le pas de la brune. Non, ça, ça restait inexplicable. Une inquiétude qu’il avait eu besoin de rassurer. Peut-être que c’est son côté papa poule. Il a deux gosses lui, trois si on compte la p’tite Alexis qu’il a élevé. Ça doit être en lui maintenant. Il aura beau crier au monde qu’il n’a rien à foutre du voisin, il ne peut pas s’empêcher d’avoir ce rappel à l’ordre avec les gosses : Les protéger. Ok, Heather n’en n’était peut-être plus tellement une, mais à côté de lui, elle y ressemblait fortement. C’est sûrement ça d’ailleurs, qui lui fait relever la tête quand elle lui apprend être propriétaire des lieux. “ C'est mon club, j'étais en train d'acheter les lieux avant... Avant le grand saut. Du coup c'est chez moi. “ La gamine n’en n’était pas tant. Femme enfant. Sa surprise laisse place à ce sourire discret, tandis qu’encore, il l'observe avec un certain respect. Il ne l’aurait pas imaginé à la tête d’une entreprise. Un point pour elle. Surtout d’être là, à gérer autant, alors que sa convalescence n’est pas si lointaine. Il les devinait, les douleurs fantômes. Il est dans le métier depuis longtemps, il sait quand une chute se paiera sur plusieurs années, ou si dès le lendemain, elle ne sera qu’un mauvais souvenir. Bon, un peu bruyant son chez elle, mais impressionnant. Elle pourrait être à la tête d’un taudis peu fréquenté. Mais ici, c’est bondé, et sa soirée semble être un franc succès. Loin d’être très démonstratif, il se contente malgré tout d’un signe de tête, alors que son sourire s’élargie quelque peu. “ C'est si choquant que cela, de voir une nana aux commandes ? “ Ça aurait été sexiste. Un léger rictus lui échappe, il hoche la tête de droite à gauche, alors qu’il se redresse un peu plus sur son tabouret.  

_ “ C’est pas le côté nana qu’est choquant, ça c’est plutôt bon. “

Il aurait pu dire “sexy” même, mais ça lui paraissait quelque peu pervers, ne connaissant pas l’âge exacte de la gamine. Qui selon lui, avait au moins vingt ans de moins. Au minimum. Il se contente de laisser une petite pointe de malice se dessiner dans son sourire, pour qu’elle devine le vrai fond de sa pensée.  

_ “ J’vous pensais plus jeune, sûrement. Ça me donne l’impression qu’il y a une gosse aux commandes. “

Ça l’amuse, ça a au moins ce don. Si ça avait été un bar sérieux, dans son style à lui, il aurait sûrement trouvé ça désobligeant. Parce qu’on ne confie pas des alcools de qualités à une fillette. Mais là, dans un endroit comme celui-ci, qui n’est clairement pas son domaine, c’était tout autre.  

_ “ J’dois reconnaitre que c’est une bonne surprise. “

Qu’il ajoute avant de relever la tête légèrement. Son bras sur le comptoir se repli, sa main se levant vers son menton, qu’il frotte légèrement, au niveau de sa barbe grisonnante. Léger moment de fausse réflexion.  

_ “ Vous semblez aller bien, et de l’avant, moi ça me va. “

Qu’il rajoute d’un ton plus bas, enraillé, et sa main retombe contre le comptoir vers lequel il se tourne. Quittant enfin des yeux la jeune femme, qu’il observait finalement, avec peut-être, un peu trop d’insistance. Il ne s’en rend compte que maintenant, alors il se concentre sur sa bière qu’il tire vers lui, comme pour changer de sujet. “ En tout cas, je suis contente de vous revoir, même si j'ai pas eu la chance de vous recroiser depuis. Pas faute d'avoir essayé mais je ne savais sincèrement pas votre job ni autre chose qu'un prénom et une description physique. “ Les yeux rivés sur le contenu de sa chope, il ne peut contenir ce sourire en coin de sa bouche. Ce côté mystérieux, ça lui va bien. Lui qui n’aime pas causer de lui. Qui aurait l’impression de ne rien avoir d’intéressant à compter. Surtout auprès d’une jeune femme dans son genre. La vie d’un gars qu’a l’âge de son père, ça doit pas être ce qui lui fait redresser les oreilles. Il relève son verre, en sirote une ou deux gorgées, puis le repose. Etonnamment ses collègues se sont tuent. Tous ont les yeux qui passent de la propriétaire des lieux à Blake, tels des commères. Ils ne peuvent cacher leur intérêt pour l’étrange relation qui se dessine sous leurs yeux. Et Blake, qui n’explique rien. C’est un truc à savoir sur lui, tel Mary Poppins, il n’explique jamais rien.  

_ “ J’suis revenu vous voir, vous étiez sortis. “

Qu’il avoue, reposant enfin son attention sur elle.

_ “ J’en ai déduit qu’vous alliez bien. “

Fin de l’histoire qu’il se disait. Loin de se douter qu’elle l’avait finalement cherché. Ou que tout de moins, elle avait pensé à lui. Autant qu’il y avait pensé. Oh il aurait pu en être touché, mais sa carapace d’associable fait bouclier. Il se contente d’un sourire pour remerciement.  Et se repenche sur sa bière, alors qu’elle affirme offrir la prochaine tournée. Sa réjouie les rangs, ses comparses retrouvent l’usage de la parole, ça trinque, ça ricane. “ Du coup, vous êtes pompier, un truc comme ça ? “ Il hoche négativement la tête, alors qu’il souffle un léger rictus. Il relève juste les yeux vers elle, pour répondre.

_ “ Garde côte. C’est plus flic que pompier. “

Mais c’était une espèce de mélange des deux finalement. Même si c’était fédérale. Il se pince la lèvre, hésitant, pour finalement, se tourner vers le tabouret vide, de l’autre côté de sa personne. Il le tire d’une main, puis repose son attention sur Heather.  

_ “ Vous devriez vous assoir. A moins que vous ayez plus important à faire, madame la proprio. “

Boire un verre avec la clientèle c’était peut-être pas ce qu’elle préférait. Mais quitte à l’avoir recroisé, ce serait con de perdre l’occasion de se causer, comme ils semblaient en avoir l’envie, l’un comme l’autre. Bon au moins, il sait ou la trouver, c’est déjà un bon point. Un bon gros point. Même s’il ne savait guère que faire de cette information. Comme une sensation d’être un peu paumé, sans savoir pourquoi.  

_ “ Vous vous souvenez d'mon nom ? “

Qu’il demande quand même, réalisant qu’elle l’avait sous-entendu un peu plus tôt, sans le dire réellement. Lui il avait bien retenu le sien, Heather. Même s’il préférait la surnommer la fillette de la falaise.  

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Gamine qui n'en est plus une, effectivement. Mais pas pour autant plus une gamine, car elle a grandie trop vite, la Vaughn. Grandir auprès d'un homme qui avait fait d'elle un requin, du moins tenté, et dans le monde des affaires. Elle n'avait pas sut faire autrement que de se plier a sa volonté. Elle était certes, heureuse d'en être arrivée à là, mais pas de cette façon, cela aurait été mieux. Car oui, pour elle, ne plus avoir de contacte avec son père était pas forcément une bonne chose. Devoir gérer sa mère qui était sous cachet depuis le divorce même s'il y avait de belles améliorations...Ouais non. Elle n'avait pas à gérer un tel avenir familial, pas à rentrer dans les histoires de la sorte.
Mais soit.
La brune avait l'habitude des regards, depuis sa plus tendre enfance. Alors que Blake ou ses comparses puissent la fixer : cela ne lui faisait plus grand chose. Ni chaud, ni froid. Même si parfois, elle ne distinguait plus si c'était d'une bonne ou d'une mauvaise façon. Si c'était de la drague, de la curiosité ou pire.
Mais Blake...
Non, elle ne saurait pas trop décrire. Une certaine curiosité, une légèreté dans les échanges qu'elle ne se posait même pas la question que cela pourrait être.. bizarre vue de l'extérieur. Elle n'est plus à ça prêt, Heather.
— Et bien l'oisillon à déjà passé la trentaine, donc pas de panique, j'ai pas encore l'âge d'être votre fille à vous ou un de vos collègues Plaisante elle en voyant bien que la différence d'âge était établie depuis le début entre eux. Elle se doutait bien que la quarantaine l'avait quitté, mais qu'importe ? Elle voyait pas franchement le problème, n'ayant aucun soucis d'âge entre deux personnes. Il pouvait avoir cinquante ans et être très jeune dans sa tête. Qu'un jeune de son âge avoir l'âge d'un soixantenaire. Tout était cérébrale, de toute manière. Le corps changeait, mais si on en prenait soin en soit...Elle, c'était le plus important que réellement le temps qui faisait les ravages.
— Mais j'le prend comme un compliment. Oh oui, elle n'allait pas se vexer d'être prise pour une jeune. Trentaine un peu difficile à passée, pour elle. Heather aurait préférée ne jamais perdre les vingt années juvéniles, trépidantes, folles et écervelées. Mais ainsi va la vie ?

Sourire qui disparait légèrement face à sa constatation. Est-ce qu'elle allait bien, Heather ? C'est pas dit, ça.
— Cela n'ira jamais aussi bien qu'avant, mais cela aurait pu être pire, n'est-ce pas ? N'est-il pas. Car oui, sans lui, elle n'aurait plus aucun impact sur le monde, ni ici, ni ailleurs. Elle aurait préférée oui, ne jamais tombée de la jetée. Mais bon. Elle aurait pu y passer ou carrément ne pas être soignable. La vie lui a fait une fleur malgré l'accident.
Mais elle se sent un peu mieux, chaleur qui l'envahie d'une certaine façon quand il annonce avoir essayé de la revoir, à l'hôpital. Yeux de chats, luisant qui observe le visage de l'homme. Surprenant, tout ceci. Elle ne pensait pas vraiment que quelqu'un veuille autant la voir.
Finalement, son accident lui a ouvert des portes, fait rencontrer des personnes différentes de son quotidien et bien plus sincère que ceux qu'elle considérait comme des amis :
— Ah oui ? Je suis touchée de l'entendre, sincèrement. Elle lui épargne les dures journées après l'hôpital. Elle lui épargne le mal-être qu'elle a eu, la peur et l'angoisse profonde de ne pas réussir à se remettre debout un jour. Clairement. Même s'il semblait assez intelligent pour s'en rendre compte par lui-même.
— Non, enfin...on m'a envoyé dans une clinique privée de rééducation, car l'hopital pouvait pas faire grand chose. C'était du travail, du mental et des soins quotidiens donc...j'aurais pu rentrer, mais j'ai pas voulue. Chez moi, ça aurait été...pire.
Une moue étire ses lippes, avant donc de se ressaisir et de poursuivre sur un sujet un peu plus...intéressant :
— Je vois, dommage j'ai pas vue la tenue du garde côte, pas aussi sexy je suppose que dans Alerte a Malibu. Un léger rire s'échappe de ses lèvres, avant de finalement accepté sa proposition de s'asseoir. Oui, car elle commençait à avoir un peu mal, là.
— Bien sur, Blake. Qu'elle répond en lui faisant un regard un peu de biche, fin sourire taquin au coin des lèvres.
— On oublie pas un prénom comme ça, surtout quand on se fait sauvé la vie par vous. Une petite taquinerie avec un soupçon de charme ? Elle est douée, elle aussi pour cela. Qu'importe son âge, elle appréciait cet homme. Son intérêt pour elle, lui faisait du bien. Du moins...Elle avait peut-être un petit espoir que cela n'avait pas qu'un rapport avec son sauvetage. Elle en était quasi sur, la brune.
— Je vous demande pas l'inverse, car j'pense que les journaux ont assez parlés de moi. Oh ça...pour parler des faits divers et compagnie, c'était les champions. Elle interpelle entre temps son barman pour commander un petit gin fizz, s'octroyant exceptionnellement un écart. Elle tend son verre dans sa direction, histoire de trinquer :
— A une rencontre peu banale ?

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Dans le fond, il n’y connaissait rien au passé d’Heather. Puis les potins des journaux locaux n’étaient pas non plus sa grande littérature. Alors peut-être avaient-ils causé de la brunette. Ou même de l’homme qui lui a sauvé la vie, comme elle le disait elle-même. Ça lui aurait peut-être permis de savoir qui elle est vraiment cette fille-là. Qu’ils ne viennent pas vraiment du même monde. Mais rien, le mystère plane autour de la grande blessée, dont il ne connait que le prénom et l’activité de gérante. Et l’âge qui ne tarderait à se faire savoir.  

Ce n'était pas, et de loin un jugement, ce regard qu’il portait sur elle. Plutôt de la curiosité, et à en juger les yeux de la brune sur lui, c’était réciproque. Il n’expliquait pas vraiment cette étrange “attraction”, s’il pouvait penser ainsi. C’était sûrement qu’après un tel évènement, leurs vies seraient un peu liées, peut-être. Il ne trouvait pas de conclusion précise, mais il avait comme un attrait pour la gamine. Il espérait juste qu’elle s’en sortirait, un point c’est tout. Elle avait toute la vie devant elle cette gosse. Ça aurait été malheureux que la suite des évènements soient encore plus tragique. Parce que vu d’ici, elle ne laissait plus grand-chose paraître. Bien évidemment, il ne l’avait pas observé marchant aussi difficilement. Elle se tenait quand même bien là, devant lui, droite, et sans aide. Un miracle. Une battante aussi, certainement.  

“ Et bien l'oisillon a déjà passé la trentaine, donc pas de panique, j'ai pas encore l'âge d'être votre fille à vous ou un de vos collègues. “ Il baisse la tête pour cacher un sourire des plus nerveux et machinal. Il pince ses dents contre sa lèvre, pour contenir ça. Difficilement. La trentaine, c’était une gosse quand même pour lui. Puis du haut de ses cinquante-deux balais, si, il aurait pu l’être son père. Allez savoir pourquoi, il préférait taire cette information. Se contentant de redresser le visage une fois le sourire plus discret.  

_ “ Si vous le dites. “

Qu’il réplique mystérieusement, comme pour laisser planer le doute. Ce mauvais sourire en coin des lèvres, bien malicieux. C’était pas non plus un truc qu’il regardait beaucoup, l’âge d’une personne. Sauf peut-être s’il devait rencarder cette dite-personne. Blake, c’est un type respectueux, un père, un oncle, un grand-frère. Il ne se voyait pas faire la cour à une fille qui aurait l’âge d’être la sienne. Se mettant évidemment à la place des parents de la belle, par exemple. Peut-être qu’il agissait surtout ainsi, n’ayant jamais été confronté au problème. Parce qu’à l’évidence, il le sait, qu’un âge ne définit clairement pas une personne. Un quarantenaire peut-être aussi immature qu’un gamin de quinze ans. Là ou une fille de vingt ans, peut avoir toute la sagesse d’un cinquantenaire. C’était qu’une question de principe dans sa tête, un peu bancale sûrement. Un principe qui comme la plupart des siens, finirait par être piétiné par ses agissements parfois un peu con. “ Mais j'le prend comme un compliment. “ Encore une fois, ses dents pressent sa lèvre pour empêcher son sourire de s’élargir sous l’amusement. Si elle savait, que lui aussi, il pouvait le prendre comme tel, qu’elle s’imagine ne pouvoir être sa fille. S’il s’était marié plus tôt, elle aurait pu.  

_ “ Va falloir que j’en fasse plus. “

Qu’il la taquine, la tête tombant légèrement vers son épaule.

_ “ Vous les prenez sans rougir. “

Une rai flatterie, ça se verrait sur ses joues. Sourire charmant au passage, sans même vraiment s’en rendre compte. C’était pas qu’il cherchait à l’enjôler la p’tite, loin de là. Ça semblait juste naturel. Comme s’ils se connaissaient plus qu’ils ne se connaissent réellement. Encore un truc qu’il n’expliquait pas vraiment, mais qu’il appréciait. Lui qu’est si loin d’être ouvert en temps normal. Ou peut-être que c’était le lieu, l’ambiance. Après tout, ses amis ne l’ont pas traîner ici pour qu’il bougonne toute la soirée. “ Cela n'ira jamais aussi bien qu'avant, mais cela aurait pu être pire, n'est-ce pas ? “ Son sourire s’adoucit, et il hoche la tête doucement. Avant de finalement lâcher sa chope pour la designer elle, de ses deux mains devant lui.

_ “ Preuve en est. J’pensais pas vous r’trouver debout. “

Et c’était plaisant. Il avait eu comme un sale coup au moral, quand il avait compris en la sortant de là, qu’elle ne marcherait peut-être jamais cette gamine-là. Les accidents merdiques qui peuvent pourrir toute une vie. Vraiment, c’était bon de la voir se tenir comme ça, après ce qu’elle avait dû endurer. “ Ah oui ? Je suis touchée de l'entendre, sincèrement. “ Léger sourire encore une fois. Et il rattrape son verre d’une main pour en avaler une nouvelle gorgée. Il n’allait pas étaler combien il s’était inquiété. Blake il aime avoir sa carapace d’homme qui n’ai jamais touché par rien. “ Non, enfin... On m'a envoyé dans une clinique privée de rééducation, car l'hôpital ne pouvait pas faire grand-chose. C'était du travail, du mental et des soins quotidiens donc... J'aurais pu rentrer, mais j'ai pas voulue. Chez moi, ça aurait été... Pire. “ Pire ? Comment est-ce que ça pouvait être pire chez soi, que dans un hôpital ?  Est-ce qu’elle sous-entendait par-là, que sa famille n’était pas à la hauteur, peut-être ? Le verre quittant doucement ses lèvres, il le repose délicatement, observant avec curiosité, la brunette. Il n’ose pas vraiment demander. Pas tout de suite. Se contentant de la suivre des yeux, le sourire plus éteint, alors qu’elle s’assoie à ses côtés. “ Je vois, dommage j'ai pas vue la tenue du garde côte, pas aussi sexy je suppose que dans Alerte à Malibu. “ Il échappe un léger rire, juste soufflé entre les lèvres, baissant à nouveau la tête, tout en la hochant. Clairement plus habillé surtout. Et c’était peut-être mieux ainsi.  

_ “ J’suis pas sûr que sur un type comme moi, ce soit très sexy. S’mot il s’emploie plus chez moi. “

Qu’il avoue en relevant le minois et les yeux vers elle. Blake c’est un type qui ne calcule pas le charme qu’il a pourtant encore. Il est persuadé qu’il a fait son temps, et qu’à son âge, on ne plait plus. Pourtant, il en a encore à revendre du charme. Mais c’est trop de se l’imaginer. “ On n'oublie pas un prénom comme ça, surtout quand on se fait sauver la vie par vous. “ Ses lèvres s’étirent encore un peu, en coin de sa bouche. La réplique d’Heather semblait un peu enjôleuse. Peut-être que finalement, c’était elle qui cherchait à le flatter.  

_ “ J’l’aurais pas mal pris. “

Qu’il ricane, discrètement. Non, il l’aurait compris. Elle avait sûrement d’autres choses à penser après tout ça, que de se souvenir du vieux gars qui la juste sorti de là. Finalement le gros du travail c’était peut-être l’après. Ces médecins, qui l’ont remise sur pied. “ Je vous demande pas l'inverse, car j'pense que les journaux ont assez parlés de moi. “ Petite moue surprise, visage qui se redresse. Il les lit pas lui, les journaux. Pas les petits potins du coin en tout cas. Tout ce qu’il savait, c’était ce que ses collègues lui rapportaient, eux avaient les yeux partout.  

_ “ J’ai surtout vu votre prénom, à l’hôpital. “

Qu’il avoue calmement, de sa voix rauque.  

_ “ Sur le dossier. J’ai une bonne mémoire. “

Faux. Il oublie toutes les dates de naissance, même la sienne. Et Heather n’y prête pas beaucoup attention, elle trinque, alors il en fait de même. Son verre rencontre celui de la brune, avant de revenir à ses lèvres. Il boit quelques gorgées cette fois, avant de le reposer sur le bois du comptoir. Et son attention en revient à la brune.  

_ “ J’suppose que ça n’a pas été facile, la rééducation ? “

Qu’il demande finalement, piquer dans sa curiosité. Non pas vraiment sur la rééducation, mais plutôt sur cette étrange réflexion qu’elle a eue, concernant sa famille. C’est pas dans ses habitudes pourtant, de s’intéresser à la vie des autres. En temps normal, il aurait haussé les épaules, et il aurait trouvé un sujet de discussion plus banal, qui n’implique ni de parler de l’autre, ni de lui-même. C’est pour ça, qu’on le dit associable. Mais cette fillette-là, elle sortait justement de ce bateau dans lequel il a jeté tous “les autres”.  

_ “ La famille a dû aider ? “

D’ailleurs, cette famille, elle se fait discrète. S’il y en a une. Parce qu’il n’a jamais croisé personne, les deux fois où il est venu. Pourtant, après un accident pareil, lui si ça avait été sa fille, il aurait passé ses journées auprès d’elle. Il ne serait pas sorti d’ici sans elle.  

_ “ Ou m’sieur Heather. “

Qu’il ajoute, ricanant légèrement sur cette dernière réflexion. Petit rictus qu’il noie dans son verre, parce que c’était sorti tout seul, et qu’il se rendait compte que ça pouvait le sous-entendre intéressé. C’était pourtant pas ça. Il était juste curieux de savoir pourquoi elle disait que chez elle, c’était pas le mieux.

tw: alcool, mention accident.


C'était l'terme parfait : leurs vies étaient liées maintenant, d'une façon ou d'une autre, même s'ils ne le souhaitaient pas. Mais Heather, cela lui a fait du bien, d'avoir du soutien. Elle ne pensait sincèrement pas en obtenir autant et surement pas de la part des parfaits inconnus. Car Blake n'avait pas été le seul. Enfin, si, c'était lui qui lui avait sauvé la vie, donc ça voilà. Mais elle avait trouvée du soutien formidable tout le long de sa convalescence. Sa famille dans tout ça ? Morte, enterrée pour le coup. Seul sa mère et encore, cette dernière était pas spécialement d'aplomb mais elle avait été là pour elle. Mais le reste... Hormis un bouquet de fleurs envoyé par chacun, bien sûr aux soins des assistants. Elle avait honte d'être une Vaughn, vraiment.
Mais au moins, maintenant elle savait à quoi s'en tenir, la brune. La famille était celle qu'elle avait choisie et pas autrement.
Léger rictus face à son "si vous l'dites". Et oui, elle se doutait bien que la différence d'âge était là. Mais qu'importe, elle s'entendait merveilleusement avec des adolescents comme des personnes bien plus âgées. Et puis c'était encore une autre histoire, avec lui. Il avait été assez fort mentalement que physiquement pour se jeter à l'eau et la sortir de là. Donc pour elle, clairement...C'était pas un vieux papi qui croupissait derrière un bar. Oh non.
— Et oui, j'ai dû faire du théâtre dans une autre vie. Plaisante-t-elle, même si dans l'fond, les compliments...Et bah cela ne lui faisait plus grand chose. Elle en avait tellement eu, tellement prit et finalement...pour pas grand chose. Tellement eu l'habitude d'apprendre à faire semblant à LA. Et pourtant, c'est pas que cela ne lui plait pas, surtout venant d'une personne qui semble sincère comme Blake mais...Ouais, elle n'arrivait pas à faire la jeune fille intimidée et toute niaise face aux compliments.
— Nous vous infligez pas tant de travail, j'ai pas besoin de tant Un léger rire s'échappe de ses lèvres, moqueuse à nouveau. Mais elle apprécie ses tentatives, qui sont à son sens : mignonne. Touchante plutôt. Mais elle est brisée, la brune. Elle n'est pas dans cette optique, surtout pas avec tout ce qui lui ai tombée sur le dos.

Moue légèrement déconfite, se doutant bien qu'il aurait pu être dans la vérité. Oh oui, elle aurait pu être en fauteuil, c'est une évidence.
— A qui le dite vous...Je pensais pas, moi non plus. Sans doute ai-je eu de la chance dans mon malheur ou alors je suis tombée sur les bons spécialistes ? Je sais pas trop. Haussement d'épaules pour accentuer cette incertitude. Elle sait pas, elle aussi. Beaucoup lui donnait peu de chance de retrouver la marche un jour. Peut-être que moralement, elle avait fait la différence, elle n'en sait fichtrement rien. Mais elle préfère pas y songer, non.
— Raah, mais qu'est-ce que vous dites là, Blake ? David Hasselhoff devait bien avoir dans votre âge quand il tournait dans ce p'tit bas rouge, alors faut pas dire que c'est plus de votre âge. Elle rit pour de vrai, car elle l'imagine assez bien, dans ce genre de p'tite tenue assez outrageante qui faisait frémir les dames dans les années 90.
— J'ai excellente mémoire, heureusement que cela n'a pas été touché, sinon je l'aurais doublement mal vécu.

— Cela nous fait un bon point commun alors. Elle prend une gorgée de son verre, soufflant discrètement, imperceptible avec la musique. Les prunelles qui restent en alerte, toujours. Elle n'est pas à 100% là pour se faire plaisir, pour prendre juste un verre et papoter. Non, elle devait quand même montrer l'exemple car cela passerait pas du point de vue employés que la bosse des lieux se prélasse de la sorte. Un verre et elle retournerait à ses occupations, pas l'choix.
— C'était très...difficile. Et je continue car je sais pas si cela est voyant, mais j'ai encore pas mal de mal à avoir une démarche...convenable. Question qui est pas simple, pour elle. Elle esquive souvent le sujet car cela a été douloureux. Mais elle y répond, car elle lui doit bien cela.
— Question encore plus difficile là. Un rictus à nouveau se dessine, mais cette fois plus tendu, plus...personnel. Oui, la famille, ça c'était le sujet fâcheux pour elle. Heather préfère se noyer dans son verre plutôt que répondre à cela. Mais elle remarque vite la seconde, qui est pas désintéressée et ne tarde pas à faire revenir son sourire en coin.
— Monsieur Heather est inexistant, car Madame Heather n'a pas besoin d'un homme dans ces pattes pour l'moment. Le sourire qui illumine son visage, avant donc de faire une légère rotation pour lui faire face :
— Et vous ? Madame Blake a été fière de votre héroïsme ? De voir votre nom sur les journaux ? Elle joue sur le même terrain que lui, sur la même longueur. C'était plus amusant comme cela, de toute façon. Et puis, elle en apprenait un peu plus sur lui, comme ça.