Ton groupe sanguin c'est A... péritif [ft. Heesungley]
Courte soirée de boulot, cette nuit, Ashley n’avait pas prévenu sa famille qu’il allait terminer plus tôt. Parce qu’il avait besoin de temps pour lui, pour juste souffler un peu puis un collègue avait proposé au dernier moment de sortir boire un verre avec les autres. Neddermeyer avait accepté dans une moue dubitative, plus par fatigue que par une véritable volonté de se montrer désagréable. C’est après avoir retiré son uniforme de cuistot et s’être lavé les mains que le brun avait rejoint tous les participants de cette soirée improvisée. Il ne connaissait pas bien les gens de son boulot, à peine deux mois qu’il était à ce poste, cette soirée l’aiderait peut-être à mieux les connaitre. A part Heesung, le mec qui lui réclamait constamment des trucs healthy à lui en faire rouler les yeux, il n’avait pas vraiment eu le temps de parler aux autres. Pourtant c’est vers ce collègue qu’il connaissait un peu qu’il s’approcha. Clope entre les lèvres, il eut le visage éclairé par le briquet. Il parlait du boulot, parce qu’il savait que ça pouvait être compliqué parfois et pour rien au monde il n’aurait voulu être à sa place. C’est pas que montrer son corps le dérangeait non, c’était plutôt les clients qui pouvaient réclamer sa présence. Bon ok et danser c’était pas son truc non plus, même une bûche de bois dansait bien mieux que lui.
Tu veux une clope ? C’est qu’il devrait arrêter cette merde, l’idée de s’acheter une clope électronique plus présente que jamais. Et aussitôt sa question posée ils se mirent en marche vers le bar à côté.
Marchant à la hauteur de l’healthy guy, Ashley lui jeta un coup d'œil rapide. Ça a été ? demanda-t-il à son intention. Il n’avait jamais observé comment ça se passait en dehors de la salle quand c’était un mec qui faisait le show, bien trop mal à l’aise pour regarder ça. Finalement c’est un brin curieux sans vouloir se l’avouer à lui-même. Pas trop de relou ? questionna-t-il en tirant sur sa clope. Il avait entendu dire qu’il y en avait malgré la classe que voulait se donner la boîte. Lui dans sa cuisine ne voyait pas toute cette saleté qui colle à la peau, qui s'incruste sous les ongles.
outfit || les soirs de semaine c'est quand même archi calme, le club, ça a beau être ouvert sept jours sur sept, généralement les gens viennent beaucoup plus les soirs de week-end que le mardi soir, par exemple. au moins ça te permet de te reposer un peu et de pouvoir sortir dans un autre bar, avec tes collègues habituels, ceux que tu connais maintenant depuis environ deux ans et avec qui tu t'entends super bien. le petit dernier de la "bande" c'est ashley, le nouveau du club, le cuistot ou plutôt ton larbin, tu l'as invité parce que tu l'aimes bien lui aussi, il est calme, posé, tout le contraire de toi et ses expressions lorsque tu lui parles de tes folles soirées ou bien de tes envies de carottes vapeurs, te font mourir de rire. t'es le genre de gars que les cuisinier déteste, qui mange pas trop gras, ni trop salé, ni trop cuit, ni pas assez, pas de viande le soir... s'il avait l'audace, ashley t'insulterai sûrement, mais pour le moment il se contente de faire une grimace et te fait quand même tes trucs healthy sans trop se plaindre.
« ah ! t'es là. préviens quand tu t'approches, tu m'as fait peur. j'envoyais des messages à mon crush, tu veux voir ? ... fait pas cette tête, je vais pas te montrer, tu vas faire un malaise sinon. » tu prends volontiers son paquet de clope, si pour ashley son ambition était d'arrêter de fumer cette merde, toi, pas du tout, tu t'en colles un au bec et t'attends que le brun te l'allume, puis t'en mets une seconde sur ton oreille avant de lui rendre son paquet. tu lui offre un clin d'œil. « merci chouchou. » surnom réservé normalement à tes petits clients fidèles qui remplissent tes poches de pourboires.
alors que tu marches à côté de ashley, tu passes ton bras autour du sien pour le tenir et flâner tranquillement comme deux amoureux, que vous n'êtes pas, jusqu'au bar où vous allez boire entre collègues. il te demande comment s'est passé ta soirée et tu souris tout en regardant autour de toi. « la routine, tu sais... et toi, dans les backstages ? tu m'as regardé dansé, ou toujours pas ? » c'était globalement une bonne soirée qui s'était déroulée, t'avais récolté quelques tips des habitués qui te mettaient la main aux fesses, à force d'être touché tout le temps t'y faisais même plus attention à toutes ses mains baladeuses, plus rien ni personne ne fait frissonner, mais tu savais au moins faire semblant, t'as un bon jeu d'acteur, c'est utile de savoir être faux.
À peine s’était-il approché de sa seule connaissance dans le groupe que déjà, il embrayait sur des taquineries. Ashley le fixa, mâchoire serrée avant de s’offusquer. Ah non ! Même sans savoir si son crush était une meuf ou un mec. Il poussa du plat de la main le bord de son téléphone comme si une photo à poil allait apparaître dans son champ de vision. Je ne veux pas voir tes conneries. Et c’était vrai, même si au fond une certaine curiosité était là, il n’avait vraiment pas envie de voir jusqu’où pouvait aller le jeune homme. Heureusement, la diversion des clopes lui fit penser à autre chose, il lui arracha même le paquet des mains alors qu’Heesung s’en était servi une seconde. Hé c’pas l’épicerie. T’sais combien ça coûte ? Il fourra rapidement le paquet dans sa poche, de peur qu’il disparaisse dans les mains d’Heesung. Il grimaça en secouant la tête. Ne m'appelle pas comme ça ! Il détestait ce genre de surnom surtout quand c’était un homme. Il avait cette impression stupide d’être “moins viril", presque fragile. C’est qu’il était con, Ashley, au point de retirer son bras du contact du jeune homme comme s’il avait la peste. Il aurait presque pris ses jambes à son cou plutôt que continuer de vivre une pareille “honte”. Parce que pour lui s’en était une et c’est pourquoi il frotta sa veste, imaginant probablement que ça le rendait sale. Mélange de stupidités dans son esprit, le brun s’installa au bar. Il roula des yeux avant de lâcher un long soupir. Il aurait dû le savoir depuis plusieurs mois, Heesung ne cessait de le taquiner pour le mettre mal à l’aise et il y arrivait.
Il serra ses doigts sur le bois, ses extrémités devenant blanches. C’est qu’il dut faire preuve de beaucoup de sang-froid pour ne pas s’énerver. Non, je ne regarde pas. Mâchoire verrouillée, il avala avec difficulté sa salive puis il reprit : J’ai d’autres choses à faire que de regarder les shows, encore moins quand c’est un mec qui le fait. Agitant la main en l’air il se demanda s'il fallait qu’il ajoute qu’il matait les filles - ce qui était faux - au lieu de simplement garder le silence. Parce que selon lui, et comme beaucoup d’hommes à la masculinité fragile, il considérait que mater une fille faisait d’eux des “vrais mecs”. Il avait peut-être dans l’idée que ça changerait sa propre vision de lui, mais ça n’avait jamais rien changé même en se forçant. Il reprit : Je dois faire des soupes pour certaines exigences de diva, donc non, je ne regarde pas les danses. Ce qui était vrai. Et puis qu’est ce que ça peut te faire, hein ? Que je regarde ou pas, tu danses pour ta clientèle. Pour ne pas dire des hommes de manière générale, ce qui mettait incroyablement Ashley mal à l’aise. Donc ne mets pas tes fantasmes sur moi, ok ? Parce que c’était ça non ? Ou juste le plaisir de le voir se tortiller, mal à l’aise à l’idée qu’on puisse, ne serait-ce soupçonner ses envies inavouées. J’mange pas de ce pain là, préféra-t-il souligner tandis qu’il levait la main pour appeler le barman.
« rah, je plaisante ! » t'as toujours aimé le taquiner depuis que tu le connais, parce qu'il a toujours eu des réaction hilarantes, presque disproportionnés, face à ce genre de situation. heureusement qu'il n'a rien vu de cette discussion plutôt spicy qui se déroulait dans ton téléphone, il aurait sûrement fait une crise cardiaque, tu ne sais pas si ashley est réellement homophobe ou s'il n'apprécie juste pas ton comportement, pour l'instant ça te fait juste rire doucement, tant que ça ne va pas plus loin... alors qu'il te reprend d'un geste vif son paquet de clope, tel un rat, tu lèves les yeux au ciel, cigarette allumée à la bouche, tu sors plusieurs billets de un dollar de ta poche et tu prends la main de ash, pour les fourrer dedans. « tiens, remboursées, tes cigarettes dégueu. » c'est pas la même marque que tu prends habituellement, tu prends des light, des menthol aussi parfois, celles du cuisinier sont beaucoup trop fortes pour toi, mais tu t'en contentera, ça t'empêche pas de fumer tranquillement alors qu'il se détache de ton emprise qui ne se voulait qu'innocente pourtant. qu'est-ce qu'il croit ? son comportement te fait soupirer. « j'ai pas prévu de te manger, tu sais. et pourtant j'ai faim. » t'espères que le bar servira quelques tapas pas trop gras à te mettre sous la dent, parce que même si t'avais mangé un bout avant de danser, le show t'as ouvert l'appétit et ton estomac te le fait comprendre.
arrivés enfin au bar, vous vous installez avec les quelques autres présents, tu commandes un whisky pur et quelques conneries à manger que tu engloutira sans doute tout seul parce que t'aimes pas partager la bouffe. alors que ton verre arrive et que tu le bois d'une traite, tu sens une légère tension monter dans l'atmosphère, tu soupires une nouvelle fois, regardant ashley droit dans les yeux. « qu'est-ce que t'es fermé d'esprit, c'est dingue. on est en 2023 mais tu parles comme mon père. » ce qui est totalement ironique puisque premièrement, tu n'as jamais parlé à ton père et deuxièmement, celui-ci est mort avant d'avoir eu la chance (?) de rencontrer son fils non désiré. lorsqu'il te compare à une diva, il arrive tout de même à te remettre un grand sourire au visage. c'était totalement le cas, tu faisais chier tout le monde avec ton régime spécial, t'es pas vegan, mais tu manges healthy, alors le compromis c'était les soupes, et ton cuisinier préféré au sein du club avait accepté de céder à ce caprice. « oui, merci d'ailleurs. » tu poses ta main sur son épaule, tu attends ton second verre. « ma clientèle ? tu peux en faire partie aussi si tu veux. je peux te faire une séance privée. mais dis comme ça t'as l'air... jaloux ? que mes danses ne te soient pas destinées. trop mignon. » tu ris de bon cœur et tu réceptionnes le second whisky sec. alors que t'allais boire encore une fois tu t'arrêtes et tu le regarde de nouveau, sourcils froncés. « t'as cru que t'étais le centre du monde ? » tu te doutes que tes taquineries avaient le don de l'énerver, le faire sortir de ses gonds, mais ce n'était pas une raison pour devenir rude. « toi, mon fantasme ? j'crois pas non. rêve pas trop. t'es pas mon type, du tout. » tu désignes le verre du cuisinier de la tête, le liquide n'ayant pas vraiment bougé depuis. « boit un peu, ça va te détendre la nouille neddermeyer. » t'étais de mauvaise humeur, du coup, mais ça ne dure jamais longtemps chez toi.
Il fronça le nez alors le fric lui tombait dans la main. Il ronchonna dans son coin préféra ne rien dire et fourra aussitôt les billets dans ses poches avant qu’ils ne disparaissent. Un dollar c’était pas rien, alors aussitôt furent-ils à l’abri, il se sentit rassuré. Il dégagea son bras de son contact. Autant ça lui plaisait mais ça l’angoissait aussi. Et si quelqu’un l’avait vu ? Et si cette personne allait en parler à sa mère ? A ses frères et sœurs ?
Une fois au bar, il soupira, presque soulagé de se trouver entre quatre murs, limitant les possibilités d’être vu. Ses sourcils se froncèrent alors qu’il le mettait au pied du mur. J’suis pas fermé d’esprit. Oh si il l’était mais seulement par peur, peur qu’on puisse découvrir son secret qu’il gardait précieusement depuis des années. Son sourire l’avait déstabilisé et aussitôt il se tortilla sur lui-même. La main sur son épaule lui fit serrer les dents. J’comprends pas comment tu fonctionnes, siffla-t-il entre ses dents. Il lui envoya un regard sévère avant de crisper ses doigts sur le bois devant lui. A quoi tu joues en fait ? J’veux pas de tes danses. Ou peut-être un peu. Son regard n’avait pad changé tandis que la tournure de la conversation prenait une direction plutôt attendu. Je ne suis pas le entre du monde ! Il le désigna : Mais je comprends pas ce que tu attends de moi en faisant tout ce numéro là. Ouais toute cette “drague” qui était plus des taquineries. Il baissa le nez sur son verre qu’il n’avait pas touché. Puis merde il devait bien avouer que ce petit jeu avec Heesung lui plaisait bien au fond. Ouais, ça le mettait en danger, mais bordel tant d’année à se retenir, la tentation était forte. C’était pas forcément Heesung qui lui plaisait (enfin bon il devait bien s’avouer qu’il était très très agréable à regarder) mais plus le fait qu’un homme puis le toucher. Il attrapa son verre et en bu une gorgée. Je préfère les meufs, moi. précisa-t-il comme si c’était nécessaire ou alors pour se rassure, qui sait ? Dans un reniflement sonore il le désigna du menton. Pourquoi tu fais tout ça hein ? Genre m’taquiner comme ça. Il se demandait ce qu’il lui voulait ? Pourquoi ? Comment ? La prochaine fois je cracherai dans ta soupe. ajouta-t-il avec un sourire en coin. Il avala une autre gorgée de sa bière, l'alcool ferait bientôt effet parce qu'il n'avait pas encore mangé. Bientôt il serait plus détendu, et plus apte à comprendre cette relation basé sur quelques méchancetés.
c’est dommage, si le comportement de ashley n’était pas aussi froid envers ta personne, peut-être que vous pourriez être plus que de simples collègues et potes de beuveries, peut-être que vous auriez pu devenir de vrais amis, qui partagent des secrets et des repas, ce genre de conneries. c’est pas la différence d’âge qui te fait peur, t’as l’habitude, grâce à ta clientèle, de côtoyer nombres de personnes beaucoup plus âgées, qui ont parfois le double de ton âge, suivant la personne tu adaptes ton caractère, mais face à ash, t’as pas envie de changer. t’as envie de l’embêter, juste au bout, tu sais pas pourquoi, mais c’est plus fort que toi, limite à faire ressortir beaucoup trop ce côté efféminé pour d’autant plus l’énerver. tu veux voir jusqu'où ça va vous mener, si ça pourrait déraper et partir en petite bagarre entre vous deux, rien de bien méchant, en tout cas cette situation t’amuse beaucoup. “vraiment ?? pourtant ton comportement prouve le contraire. tu veux même pas que je te touche. c’est parce que je suis bisexuel ou juste parce que t’aimes pas le contact physique ?” c’est plus une question rhétorique, puisque tu sais déjà que ashley va éluder la réponse, il dira sans doute que tout ça n’a rien à voir avec ton orientation sexuelle, mais tu ne le crois pas, tu comprends que tu le dérange, dans ta façon d’être, de te comporter. “et moi je ne comprends pas pourquoi tu t’énerves à ce point juste pour quelques blagues entre garçon.” tu mets maintenant tes deux mains sur les épaules du cuisinier et tu commences un massage qui se veut plutôt doux, tu t’attends à te faire virer d’ici peu, mais tu lui murmures quand même : “détends toi ashley. j’vais pas te manger j’ai dit.” tu soupires alors qu’il s’énerve dans son coin, ça faisait longtemps que t’avais pas rencontré un mec aussi étroit d’esprit. au club, les clients sont attirés par les deux sexes et si ce n’est pas le cas tu es remercié gentiment. mais lui est virulent, tu te demandes même si ta taquinerie ne va pas trop loin, t’as pas vraiment envie qu’on te refasse le portrait encore une fois. “super. moi j’aime autant les filles que les garçons. c’est le moment révélation de la soirée ? si tu ne me l’avais pas dit, j'aurais pu deviner tout seul.” tes mains s’étaient débarrassées de ses épaules depuis quelque temps maintenant. tu fais signe au barman de venir te voir et lui demande deux planches de shooters, en tout, une dizaine chacun. peut-être que l’alcool pourrait un peu aider. “j’ai besoin d’une raison pour t’embêter ? ok, alors… t’es mignon. je voulais tâter le terrain, voir s’il y avait moyen d’aller plus loin qu’une simple relation cuisinier/strip-teaseur. mais t’es pas intéressé visiblement. tant pis pour toi.” alors que les shooters de vodka arrivent en face de vous, tu en bois déjà un cul sec, comme s’il contenait de l’eau. tu tiens bien l’alcool, à force de boire comme un trou depuis plus de deux ans, ton corps s’était habitué. “cracher dans ma soupe?? y’a un sens caché à cette phrase ? c’est sexuel ?” tu restes sérieux un instant avant d’éclater de rire et de boire une autre gorgée.
Ashley roula des yeux alors que la question du contact fut posé. A croire qu’il cherchait plus à l’embêter qu’à le comprendre. D’un autre côté, est-ce que Neddermeyer était vraiment facile à comprendre ? Non. Certainement pas quand il était question de sexualité. A croire qu’on lui parlait de ça au quotidien. Et pour quelqu’un comme lui qui refusait pertinemment de voir la réalité en face, il avait l’impression qu’on lui parlait constamment de ça. Est-ce que le destin se chargeait de lui mettre des batons dans les roues pour éviter de se voiler la face plus longtemps ?
Je n’aime pas ça, sans préciser sur quoi ce goût portait. Il siffla, mâchoire verrouillée : C’pas comme ça qu’on s’comporte entre mecs. Ah donc Heesung n’avait pas un comportement “dans la norme” ? Ce n’était pas ce qu’il voulait dire et pourtant il l’avait dit. C’était néanmoins un propos stupide qui ne refletait que le propre mal être d’Ashley. Lui qui aurait certainement voulu vivre aussi librement que son interlocuteur. C’était donc quoi un “comportement entre mecs” ? Même le brun n’en avait pas la réponse. Le mystère reste entier. Aussitôt, Ashley se crispa, sa tête rentrant entre ses épaules. Arrête ça ! Et contre toute attente son corps répondit à sa place, sa voix dans son oreille lui donna des frissons. Il s’énerva aussitôt, se redressant pour éviter que le contact ne provoque quelque chose qu’il ne pourrait maitriser.
Ashley soupira, presque heureux que ce contact se termine, qu’il puisse être maitre de la situation. Enfin… c’est ce qu’il pensait. Regard porté vers le barman puis de nouveau sur son collègue. Il ne s’y était pas attendu et aussitôt ses joues devinrent rouges. Mignon ? Il s’étouffa à moitié avec son verre et dû il tousser si fort que les gens autour d’eux lui jettèrent des regards interrogateur. Je… Non. Il secoua la main, à moitié la gorge coupée par la toux. Il se sentait mal à l’aise, s’agitant sur son siège. Non, je préfère les femmes. préféra-t-il préciser alors que ses joues étaient rouges. Les shooters à peine arrivé qu’Ashley en attrapa un pour l’avaler sec puis un second qui termina de la même façon. Il ne compris pas la blague et se contenta d’arquer un sourcil tandis que la brulure de l’alcool descendit le long de sa gorge. Quoi ? Il secoua la tête. Je comprends pas la moitié de ce que tu dis. Il inspira profondément avant de demander. Je comprends pas ton petit jeu, j’ai l’impression que tu me dragues tout le temps ! Cette fois il planta son regard dans le sien. On pouvait y lire de l’incompréhension cette fois contrairement à la colère habituelle. Et pourquoi tu ramènes tout au cul ? C’est quoi ? t’es un mec qui veut ken continuellement ? Il écarta les bras. Je comprends pas ta façon d’fonctionner. T’es un genre de provocateur. Ca marche avec les clients ça ?
Si tu étais embêté par la fermeture d’esprit évidente de Ashley, ce dernier, lui, était confus par ton extravagance, trait de caractère accentué par l’alcool, plus les descentes de shots avançaient et plus un sourire béat se dessinait sur ton visage, riant pour rien, devenant un peu trop tactile, la main qui se perdait parfois sur le genou du mécanicien. Mais tu sais reconnaître les limites de chacun, et lorsqu’il te fait part qu’il déteste être touché, tes mains se réfugient très vite derrière ton dos, innocemment, comme si elles n’avaient rien fait quelques secondes plus tôt. Mais elles sont vilaines ses petites mains, comme si tu ne les contrôlait même pas, elles se rendront de nouveau sur ses jambes, peut-être un peu plus haut, sur ses cuisses, charmeur mais surtout mesquin.
“C’est comme ça que je me comporte avec mes amis masculins pourtant. On est ami, n’est-ce pas ? Je suis du genre… À être proche avec mes amis.” Tu n’étais même pas sûr que vous étiez déjà passé à ce cap-là, mais sans doute qu’après cette soirée, Ashley mettra des barrières entre vous et que ladite amitié naissante sera tuée dans l'œuf. Dommage. Tu l’aimes bien, mais pas assez pour te battre pour lui. De toute façon, à t’entendre, tu n’as besoin de personne. Persuadé que tu es mieux seul, tu n’as que très peu de réels ami.es et les ancien.nes camarades de classes avec qui tu avais tissé des liens au cours de ta scolarité t’avaient tous.tes très vite abandonnés en apprenant ta nouvelle lubie du moment et tes excès, toujours plus intenses. “Je te masse juste les épaules, c’est quoi le problème encore ? Les filles du club disent que je fais ça bien pourtant.” Même pas un mensonge pour une fois, elles adoraient les petites attentions que tu pouvais porter à leurs épaules avant chaque montée sur scène. Au contraire du cuistot, elles ne faisaient pas d’histoire pour quelques minutes entre tes doigts experts.
Un énième soupir et un autre verre glissent entre tes lèvres, surtout à l’entendre jacasser sur l’homme viril qu’il est, qui aime les femmes et qui déteste tes agissements freaky. Tu le regardes parler, ne l’écoutant qu’à moitié lorsqu’il balbutie des trucs ringards que t’as déjà entendu maintes et maintes fois dans des bouches homophobes. “Tu comprends pas grand chose mon pauvre. ‘Sans doute pour ça que t’es cuisinier. T’as pas l’air très intelligent.” Alors que son regard atteint le tien, tu le maintiens sans broncher, qu’est-ce qu’il croyait ? Te faire peur ? Personne ne te fait peur, même pas les plus gros colosses. “Tu m’écoutes quand je parle ? T’es pas mon genre je t’ai dit. Ça n'a pas changé depuis cinq minutes. Oh, ou alors… Tu me trouves mignon ?” Tu ris un peu trop fort, avant de reprendre ; “Je peux comprendre, je suis adorable. Avec des cheveux longs, je pourrais ressembler à l’une d’entre elles.” Tu pointes de la main quelques autres femmes dans la salle du bar, attablée en groupe de quatre, à discuter et à rire entre elles, des créatures sublimes, bien loin de ta propre masculinité, mais avec quelques accessoires et du maquillage, ça pourrait fonctionner, peut-être. “Le cul c’est ma spécialité donc j’imagine que c’est pour ça que j’en parle tout le temps. Un peu comme toi, avec tes soupes. Chacun son travail.” Tu viens trinquer de ton dernier verre avec l’un des siens et l'engloutit sans attendre. “Si tu veux savoir ce que mes clients aiment, paye moi et je te montrerai. Je ne révèle pas mes secrets.”