Poor little heart, boohoo.
Il y a ce mec, ce blond qu'elle a rencontré, il n'y a pas longtemps. Ils se voient de temps à autre, se fréquentent, mais sans plus réellement. Non seulement elle ne fait que s'amuser, elle va probablement se lasser de lui bientôt et vouloir passer à un jeu plus amusant, mais pour le moment .. Elle avait envie de s'occuper de lui en fait. Au fond d'elle, la grande brune se doutait bien qu'elle fût entrée dans sa vie simplement pour le divertir et lui de même. Il n'y aurait jamais d'amour entre eux. Non seulement, elle en était incapable, mais aussi, elle le sentait ailleurs. Il pensait à une femme, elle pouvait bien le sentir. D'après elle, le monde entier le savait. Son visage ne cachait presque aucune émotion. Elle lui avait quand même donné rendez-vous au bar près de chez elle, acceptant de surveiller le petit coeur brisé. Elle lui avait envoyé un message en fin de soirée, lui disant qu'elle terminerait le travail plus tard que prévu et qu'elle le rejoindrait vers vingt-deux heures. Elle n'osait pas se faufiler plus tôt hors du bureau, sachant qu'elle était encore en approbation de stage pour le magazine.
Un rapide passage chez elle à la fin de son quart de travail, une douche ainsi qu'une nouvelle tenue et elle se rendit au pub pour retrouver son .. Elle ne savait même pas comment appeler Tyler à ce niveau ci. En-tout-cas, pas quelque chose de sérieux qui ferait en sorte qu'elle présente le blondinet à ses parents. Il était déjà présent, assis sur une banquette près de la fenêtre. Bière en main, il semblait déjà avoir attaqué la soirée. - Bonsoir toi ! Chantonnait elle heureusement en lui plaquant un baiser contre la joue, laissant son rouge à lèvres paraître contre sa joue. - Oh pardon ! Je t'ai barbouillé. Sa main se glissait contre sa joue, tentant de retirer la couleur contre sa peau. En même temps, elle s'interrompit pour regarder autour d'eux. - Bah dit donc ! Je pensais ce bar un peu plus .. Élégant mais c'est un pub de sportif en fait !
Elle en profita pour demander un cocktail Manhattan au passage, prenant place devant sa fréquentation. - T'as encore une mine de déterré ! Je ne sais plus trop quoi faire pour te remonter le moral. Elle l'avait rencontré il y a plusieurs mois de ça, elle le connaissait heureux, vif et toujours souriant. Pourtant, quelque chose avait changé depuis le temps. Il avait perdu son sourire et le son de son rire, elle ne pouvait même plus trop s'en rappeler. Leur petite fréquentation était vraiment récente mais pourtant .. Quelque chose clochait chez le blond. La paille en bouche, elle laissa un sourire apparaître sur son visage à la seconde ou elle entendit cette chanson démarrer. - Trop cool ! J'adore cette musique !
Le restant d'une permission passée à New-York et non en Italie. La blessure était endormie, à peine cicatrisée, et non guérie. Il a suffi d'un soir, d'une nuit, mais surtout d'un matin pour la rouvrir. Du temps passé à la chercher, le personnel interrogé dans l'espoir d'un mot laissé. Rien. Au bout de quelques heures, décision prise. Billet changé pour prendre le premier avion en partance pour les Etats-Unis. Incapacité de retourner sur Oceanside, il débarque à New-York, chez l'un de ses frères. Air défait, moral dans les chaussettes. Le plus jeune tente de lui remonter le moral du mieux qu'il peut. Le blond se laisse aller à quelques confidences, finit par lâcher ce qui le met dans cet état. Ou plutôt qui. La nouvelle s'ébruite dans la famille rapidement de l'autre côté du pays, sans qu'il ne puisse rien y faire. Alors, pour oublier, ou du moins tenter, il passe les jours qui suivent à sortir. Désireux de reprendre le cours normal de sa vie sans y parvenir. Il pense à elle, presque tout le temps. Il s'est même inscrit sur un réseau social pour tenter de la contacter, alors que ce n'est pas du tout son genre. Il ne le fait pas, n'ose pas, espère qu'elle fera le premier pas pour expliquer que cette disparition est une erreur. Il espère, mais chaque jour qui se termine ébranle son espoir.
Quelques jours s'écoulent. Il sait que bientôt il devra quitter cette ville pour retourner sur sa base. Fin de sa permission, s'il s'égare souvent dans ses songes, hors de question toutefois de se laisser couler. Il tente de passer à autre chose, sans réelle volonté. Depuis peu, il a rencontré cette brune. Ils se fréquentent mais il n'y a rien de sérieux entre eux. Il reste assez secret sur sa propre vie, ne lâche pas de confidence. Elle ne l'interroge pas, ils se contente de s'amuser, et de se voir, de temps en temps. Escapade vouée à l'échec sans que cela ne dérange l'un ou l'autre. Ce soir là, il l'attend dans un pub, bière à la main. Seconde déjà en ce qui le concerne, arrivé un peu plus tôt, il n'a pas vu de raison de l'attendre. Il avale une gorgée quand elle fait son apparition. Opales bleues glissantes sur la silhouette féminine, sans s'attarder plus que de raison. - Salut Tully. Baiser plaqué sur sa joue, il ne réagit pas à la mention de son rouge à lèvres laissé sur sa peau, la laisse tenter de le retirer du bout des doigts. - Tu aurais préféré un bar un peu plus sélect où tu peux dépenser des centaines de dollars pour un verre. On m'aurait refoulé et ça t'aurait amusée. Ils ne sont pas du même monde. Ils le savent depuis leur rencontre quelques mois auparavant. Chemins croisés brièvement, routes qui se sont séparées, qui se croisent de nouveau récemment. Il porte la bouteille de bière à ses lèvres, faisant signe au serveur de lui en remettre une. Un sourire faux apparaît au coin de ses lèvres. - Merci pour le compliment, ça me touche encore une fois. Ne t'inquiète pas pour mon moral, d'ici quelques jours je rentre sur ma base, tout redeviendra à la normal. Discipline, entraînement, déploiement, la tête dans les nuages, il pourra caresser l'espoir d'aller mieux. Car c'est là haut qu'il se sent vraiment serein. Et s'il avait les moyens, probablement qu'il aurait loué un hélicoptère durant son passage à New-York pour tenter de se remettre d'applomb. Billet glissé pour le cocktail de la demoiselle et sa nouvelle bière. Premières notes d'une mélodie qui se fait entendre. Il se fige, ne trouvant pas cette musique cool, loin de là. - elle est nulle cette musique marmonne-t-il entre ses dents. En vérité, il la trouvait chouette, jusqu'à cette fameuse nuit. Depuis, il ne l'a pas entendue et pensait l'avoir oubliée. - ça a été le boulot ? demande-t-il pour changer de discussion et ne pas rester concentré sur la musique.