(angel), wake up my bad side.
T’es crevé. Et tu bosses trop. Au point que t’as l’impression de faire que ça. L’idée de te transformer en ta mère de terrifie. Tu veux pas de ça. De sa vie. Tu veux de la chaleur, te sentir vivant, montrer qu’un cœur bat derrière tes airs de pingouin renfrogné. C’est ainsi que tu te sens en ce moment. T’es grognon. Parce que t’as pas le temps de voir tes amis. Parce que t’aimerais passer plus de temps avec ton chien. Parce que t’as envie de grapher mais que tu t’endors comme une masse tous les soirs que ce soit sur le canapé de ton sous-sol au hangout ou dans son sac de couchage chez toi – parce que non, tu n’as toujours pas meublé ton appartement … et à ce stade, tu te dis que tu le feras jamais. Tu veux pas vivre là-bas. Tu sais que ça vient avec le job, que c’est important pour l’image de la boîte, gnagnagna. Mais bon, s’ils voyaient l’intérieur, ça serait pire qu’un petit studio à l’autre bout de la ville. Parce que c’est presque comme si tu vivais dans un squat … ton squat mais un squat. Et même toi, ça te fait pas rêver.
T’as embarqué Beagle pour une balade sur la plage – comme souvent en ce moment. Mais cette fois-ci, t’as décidé de faire les choses bien. T’es passé par chez toi pour te changer. Simple. Jogging, baskets, t-shirt et hoodie. T’as pensé au frisbee. A ton sac. A la bouteille d’eau aussi. Et t’as embarqué ton chien dans une soirée défoulement. Vous avez couru. Vous avez joué. Vous avez sauté dans l’eau. Tu l’as regardé se rouler dans le sable – parce qu’il faut pas non plus déconner. Et vous avez terminé par vous écrouler sur la plage. L’un comme l’autre. L’un plus que l’autre. Toi. Clairement, c’était toi. Le plus fatigué des deux.
Faut que tu te remettes au sport. C’est ce que tu te dis alors que tu termines enfin de retrouver ton souffle. T’as remis Beagle en laisse et t’as sorti ton calepin pour gribouiller dessus. T’as des idées plein la tête. Juste … tu manques de temps. Alors tu le prends. Enfin t’essayes parce que tu t’endors sur le sable. Beagle dit rien, lové contre ton flan. Vous êtes beaux tous les deux. Mais l’air se rafraichit le soir ces temps-ci. Et si vous restez là, tu ne seras pas juste un pingouin ronchon, mais un pingouin ronchon, malade ET inquiet pour sa boule de poils. M’enfin bon. Il fait pas encore si froid. Tant que vous faites pas votre nuit là …