Back to black (Elea)
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Back to black (Elea)

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「 feat. @Elea Williams ; février 2020 」
tw: mort, deuil.

Some days I feel broke inside
But I won't admit
Sometimes I just wanna hide 'cause it's you I miss
And it's so hard to say goodbye
When it comes to these rules.


Le néant. Autrefois, il y avait un cœur dans sa poitrine. Un myocarde plein de vie, dopé à l’adrénaline et aux découvertes. Désormais, il n’y a plus qu’un trou béant, comme si la blonde avait été victime d’un psychopathe digne des meilleurs thrillers britanniques. Le tueur en série aurait comme signature reconnaissable d’arracher l’organe de vie de ses victimes, un trophée à converser, laissant les malheureux sans rien, un vulgaire trou dans la poitrine où résonne un écho glacial. Sa vie était palpitante, des découvertes quotidiennes, des victoires pour les communautés, des récits à partager avec ses proches. Et puis, il y a eu la seconde, celle où l’on bascule dans l’horreur, le saut dans le vide avec la pleine conscience de n’avoir aucune sécurité. La chute est mortelle, l’esprit le sait, mais il n’y a aucune autre alternative que de sauter. Une seconde matérialisée en un coup de téléphone. Celui qui marque le premier jour du reste de sa vie.

La chaleur de l’hémisphère sud n’est plus. Il n’y a que le vent glacial qui souffle au cœur de l’hiver. Ou bien n’est-ce que la perception de Nora. Après tout, nous sommes en Californie, un endroit réputé pour offrir de la douceur à ses habitants, même lorsque les autres pays subissent les foudres de Dame Nature, qui étale son blanc manteau. La belle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Un pantin désarticulé, un fil invisible relié à tous les endroits stratégiques pour que la magie opère, pour que la poupée s’anime. Mais qui l’anime ? Certainement pas le cerveau de la Summers, qui semble avoir été propulsée dans un mode automatique depuis l’appel d’un de ses frères. Elle ne pourrait dire ce qu’elle a fait depuis, elle baigne dans un brouillard glacial, et étouffant. Les cheveux relevés, le corps étriqué dans une robe sans saveur où le noir domine. La signature de la mort. Quel est l’idiot qui, un jour, a imposé cette couleur pour porter le deuil ? Pourquoi porter du noir pour communiquer son chagrin, plutôt que de la couleur pour célébrer la vie ? Énième absurdité de ce monde. Quelques centimètres gagnés par des escarpins qui lacèrent l’arrière de sa cheville. Et du maquillage. L'anti-cernes est son allié, il estompe la fatigue des derniers jours, dissimule les moments où Nora a flanché, où ses émotions sont sorties. Le pantin s'anime, se dirige vers le lieu des funérailles. Un vulgaire mouton dans son troupeau. Pas un mot ne sort de ses lèvres. Pas une larme de ses yeux. Extravertie quand il s’agit de communiquer sa pensée, introvertie pour dévoiler ses émotions. Elle est secrète Nora, difficile de lui tirer les vers du nez, même dans ses amis les plus proches. Résultat d’une éducation masculine. La cérémonie se déroule, elle n’a prévenu personne. Le temps file mais elle n’en garde aucun souvenir. Le cerveau semble vouloir la protéger, préserver ce qu’il lui reste de cœur, fortement endommagé. Et voilà le moment d’accueillir les proches dans la maison familiale. Un moment tout aussi flou, Nora fait ce qu’on lui demande, accepte les condoléances, joue les bonnes filles en donnant à boire ou à manger, tire un sourire par politesse quand il le faut. Un petit jeu qui dure, encore et encore, jusqu’à ce que sonne la délivrance. Elle pourrait rester auprès des siens, consoler sa mère inconsolable, mais elle a besoin de souffler Nora. Un instant. Rien qu’une heure. Elle ignore les mots de ses frères, se contente de fermer la porte derrière elle.

Elle erre la Summers, telle une ombre sans vie. Chaque pas est dicté par une force invisible, par un automatisme. La brise souffle par moment, elle regrette l’absence d’un gilet, d’une veste, n’importe quoi pour protéger ses bras dénudés. Le ciel porte le deuil également. Un regard vers lui pour découvrir que la palette de l’artiste est exceptionnelle. Il offre des centaines de nuances de gris. Un spectacle éphémère, si tant on lève les yeux hors de son téléphone. Les nuages sont menaçants, l’odeur de la pluie chatouille les narines. Où va-t-elle ? Loin, le plus loin possible de cette douleur sans fin. Elle espère que la distance fera cesser la sensation d’oppression dans sa poitrine. En vain. Un autre pas, et le choc s’en vient. Une bousculade, anodine, dans les rues d’Oceanside. Un  « désolée… » murmuré à l’inconnue, qui ne le demeure pas. Un seul regard pour reconnaître cette chevelure encore plus blonde que celle de Nora. Un fantôme du passé, mais pas celui qui ferait du bien à la jeune femme. Celui qu’elle espère n’est plus, repose six pieds sous terre désormais. Un choc minime entre les femmes, mais qui a l’effet d’une bombe. La goutte de trop, le moment où Nora perd le contrôle de ses émotions. La boule logée dans son estomac remonte dans son œsophage, jusqu’à se nicher dans sa gorge. Elle étouffe, elle manque d’air à cause de cette main invisible qui se resserre autour de son cou. Et doucement, la sensation devient un sanglot, les larmes perlent au coin de ses yeux. Un court arrêt avant d’entamer une descente sur ses joues, le mascara suivant le sillon. Il n’était pas waterproof, tant pis. Et là, sans un mot, Nora s’effondre dans les bras de l’inconnue, jadis une très bonne amie, comme si son corps ne pouvait plus la porter, tant le poids du chagrin l’accable à cet instant.
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「 feat. @Nora Summers ; février 2020 」
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La journée d'Elea avait débuté comme tant d'autres, entre les responsabilités de la ferme et son rôle de mère célibataire. C'était un équilibre délicat, une jonglerie quotidienne entre la culture des légumes et les demandes incessantes de son fils. Elle faisait de son mieux, pourtant elle avait la sensation que ce n’était jamais assez. Qu’elle ne passait pas assez de temps avec Ayden qui grandissait à vue d’œil ou qu’elle ne fournissait pas tous les efforts nécessaires pour un meilleur développement de la ferme. La scène était typique d'une journée de livraison réussie. Elea, ravie de l'échange avec son dernier client, repartait avec fierté, son sourire étincelant reflétant le succès de cette discussion. La sociabilité d'Elea était sa meilleure arme pour surfer sur le bouche-à-oreille propageant la renommée de ses produits. Ainsi, même sous un ciel grisâtre, le soleil brillait dans ses prunelles. Elle croyait fermement que tout se passait dans l'esprit, une philosophie qui la maintenait debout malgré les défis constants.

Les pensées d'Elea étaient tournées vers le dîner à préparer pour son fils lorsque le destin prit un virage inattendu. Perdue dans ses réflexions, elle ne remarqua pas le corps étranger se précipiter vers elle. La collision était inévitable, et des excuses murmurées lui parvinrent. Cependant, avant qu'elle ne puisse s’excuser à son tour l'inconnue, son regard tomba sur Nora. Une ancienne amie, un spectre de sa vie d’antan, lointaine époque. L'impact physique entre les deux femmes fut minime, mais la détresse de Nora frappa Elea comme une bourrasque émotionnelle. Elle n'eut pas besoin de mots pour comprendre. Les yeux de Nora étaient des fenêtres ouvertes sur une souffrance profonde. Sans hésitation, les bras d'Elea s'ouvrirent, enveloppant l'amie en détresse dans une étreinte chaleureuse. Les larmes qui perlaient bientôt suivis des sanglots de Nora, tout devint palpable pour Elea. « Ça va aller » murmura la blonde par réflexe, ignorant tout de la raison d’une telle détresse et loin d’être convaincue par ses propres paroles, elle reprit « Je suis là », répétant sa phrase plusieurs fois d’une voix douce et réconfortante, désireuse de lui offrir un refuge, même temporaire. Le poids du chagrin semblait trop lourd pour Nora, et Elea était là pour le partager. Rien de plus n’était dit, mais la présence d'Elea était tangible, une force silencieuse prête à soutenir son amie dans cette tempête émotionnelle, resserrant un peu plus son étreinte.

Les gouttes de pluie commençaient à tomber, créant une symphonie légère au-dessus d'elles, venant rompre le silence les enveloppant jusque lors. Elea, continuant de tenir Nora, ignorait tout du temps qui s’était écoulé mais l’averse se faisait plus insistante, aussi elle proposa avec tendresse « ça te dit d’aller se mettre à l’abri ? » pourtant, elle ne relâcha pas l’étau protecteur autour de Nora, attendant son accord pour ce faire.
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Âme sans vie qui vagabonde dans les rues, sans but précis. Nora, elle est guidée par un spectre invisible, une entité qui l’éloigne le plus loin possible de la douleur, comme si chaque pas l’aidait à mieux respirer. Ville qu’elle connaissait par cœur, jadis, et qui semble soudain si différente. Elle n’a plus la même saveur, tout semble si terne d’un coup, tout ça à cause de l’absence d’une personne. Un être qu’elle aimait par-dessus tout, bien que la blonde ait toujours été maladroite pour exprimer l’affection portée envers les siens. Elle sait se montrer présente à sa façon, sait mettre de la lumière par sa seule présence, mais elle a bien du mal à exprimer ses sentiments, à se montrer vulnérable. Heureusement, les quelques personnes qui ont eu la chance de la voir ouvrir son cœur ont su lire entre les lignes, comprendre les signes, accueillir l’amour de la Summers, sans jamais lui faire le moindre reproche. Mais aujourd’hui, elle regrette Nora. Regrette de ne pas avoir eu assez de temps pour profiter des siens, de son père. Il ne reviendra plus, il n’y a pas de deuxième chance. Et c’est ce qui est le plus douloureux.

Un frisson glisse le long de ses bras, mais elle n’a pas le temps de le sentir. Son état second la rend maladroite, étourdie. Elle ne parvient pas à calculer la distance entre son propre corps et celui des passants. Ainsi, la collision est inévitable. Toutefois, cette maladresse semble être un signe du destin. De toutes les personnes présentes sur ce trottoir, c’est tombé sur Elea, la sœur jumelle du meilleur ami de Nora. Certes, la relation entre les deux femmes est compliquée, pour ne pas dire inexistante depuis plusieurs années. Cela remonte au moment où Nora a commencé à avoir des sentiments pour Jamie, où l’amitié s’est transformée en amour, en sentiments profonds et sincères. Tournant dans la relation entre les deux blondes. Mais malgré ce détail, la Summers est tout de même heureuse - dans un certain sens - de tomber sur elle. Un visage à la fois familier et inconnu, subtil mélange, parfaite harmonie. Il suffit de croiser le regard de la jeune femme pour relacher la pression, pour laisser cette boule de sentiments qu’elle contrôle depuis trop longtemps s’exprimer, s’échapper. Blottie dans les bras d’Elea, plus rien ne compte. Le monde extérieur n’existe plus. Une bulle se forme autour d’elles.

Les secondes, les minutes. Le temps passe, sans la moindre perception du temps. Le ciel lui-même se charge de refaire fonctionner les pendules. Comment ? En laissant lui-même s’échapper la tristesse. Quelques gouttes de pluie. Un concert de ploc sur le bitume, qui s’accompagne des pas pressés des passants. Et puis, le rythme s’accélère. La pluie redouble d’intensité. Il ne faut pas longtemps à la chevelure de la Summers pour s’imbiber d’eau, pour que ses boucles deviennent bien plus lourdes. Sa robe, bien trop fine pour la saison, subit le même sort. « Oui » souffle la jeune femme, un murmure sur l’épaule d’Elea, un peu désarçonnée. C’est comme si Nora remarquait seulement la pluie, grâce aux mots de l’autre blonde. Soudain, la réalité la frappe. Un autre frisson sur sa peau mouillée. La pluie qui lui dégouline dessus, au même titre que son maquillage, probablement. Les sanglots se sont dissipés, mais la peine reste immense. Doucement, elle se détache de la jeune femme. « Désolée… » lui dit-elle, presque honteuse d’avoir fléchi de la sorte. Fichu désir d’avoir sans cesse la tête haute, comme si elle se devait d’être forte en toutes circonstances. Le regard hésitant, mais également désorienté, elle demande : « On est où ici ? » Ça aurait été plus judicieux de lui demander s’il y avait un endroit où se réfugier dans le coin, mais il faut croire que le chagrin a affecté la communication entre son cerveau et les mots qui sortent de ses lèvres.
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「 feat. @Nora Summers ; février 2020 」
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Les gouttes de pluie martelaient le sol, créant une symphonie de percussions qui s'accordait étrangement avec l'émotion palpable entre Nora et Elea. La tension qui avait pesé entre elles pendant des années semblait fondre dans cette pluie, laissant place à une connexion plus profonde, à une compréhension mutuelle qui transcendait les mots et bouleversait le status quo. Soudain, la voix de Nora se fit entendre dans une hésitation empreinte de vulnérabilité. Elea, cependant, rejeta cette excuse tacite. « Nora, tu n'as pas à t'excuser pour si peu. Comme je t’ai dit, je suis là » répondit Elea d'une voix douce, son regard exprimant un soutien inconditionnel malgré les années qui étaient passées, malgré la façon dont leurs chemins s’étaient séparés, malgré ce statut de connaissances acquis avec les années.

La question désorientée de Nora sur leur emplacement renforça l'idée que la détresse de son amie avait peut-être brouillé ses repères. « On est actuellement à Peacock, dans la grande rue » expliqua Elea, en s’éloignant légèrement pour laisser le loisir à Nora d’observer son environnement « tu es venue de loin ? » elle donnait l’impression d’avoir marché un moment ou d’être en proie à une si violence affliction qu’elle s’en était égarée. « Je me dis qu’on pourrait se poser dans un café et se protéger de la pluie ? » Elle en connaissait justement un à proximité, son métier la menait à connaitre tous les commerçants des environ sur le bout des doigts. « Se mettre au chaud avec une boisson » renchérit-elle, toujours avec une douceur infinie. « on pourra aussi parler de tout ce que tu as besoin de partager. Ou si tu préfères, on peut rester simplement en silence. » La proposition d'Elea était un pont tendu entre le passé et le présent, une offre d'écoute sans jugement. « Tu en penses quoi ? »

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C’est plus fort qu’elle, elle se sent forcée de présenter des excuses. Mais pour quoi exactement ? Son attitude, dans un premier temps. La jeune femme solaire qu’elle a toujours été est tout sauf un astre brillant et rassurant à cet instant. Il n’y a pas l’ombre d’un sourire sur son visage, mais des sillons de larmes sur ses joues, qui se mélangent à la pluie. Hier encore associée à Hélios, le dieu du Soleil, Nora se rapproche aujourd’hui de Séléné, la déesse de la Lune. Astre mystique qui est toujours présent, mais qui parfois, est voilée par ce qui l’entoure. Son chagrin dans le cas présent. La peine qui noircit ses pensées. Le deuil qui assène des coups de poignard dans son organe de vie. Un contexte qui n’est pas seul responsable des excuses formulées par la jeune femme. Il y a, probablement de façon inconsciente, des excuses pour les dernières années. Le silence instauré entre les deux jeunes femmes, pour la simple et bonne raison que Nora formait un couple avec Jamie, le jumeau de la blonde. Une rivalité absurde, alors qu’elles auraient pu se soutenir, être de très bonnes amies. Même après la rupture. Nora, elle a su garder ses amitiés même à distance, préserver ce lien grâce aux nouvelles technologies, même avec son premier amour. Il y a tant à dire pour tenter d’effacer ce comportement puéril, mais les mots restent coincés dans la gorge de la seule fille de l’adelphie Summers.

Pour aider à changer cela, il est préférable de changer d’endroit. Le milieu de la rue n’est pas propice à une discussion à cœur ouvert, surtout quand Zeus déverse la pluie sur tous les malchanceux qui ont voulu mettre le nez dehors. Nora connaît cette ville comme sa poche, elle est née à Oceanside, a passé les dix-huit premières années de sa vie à vagabonder dans les différents quartiers, mais la disparition de son père semble avoir causé une amnésie passagère. Sa perception du monde est différente. Tout ça, car son père manque à l’appel. Par chance, elle peut compter sur Elea, et son attitude maternelle. Il n’y a aucun jugement dans la voix de la blonde, plutôt de l’inquiétude. Nora ne peut pas lui en vouloir. Si les rôles étaient inversés, il est certain qu’elle ressentirait la même chose. « Depuis la maison de mes parents. » De sa mère, désormais. Un détail qu’elle se garde de révéler à haute voix. Il y a des façons pour annoncer le décès d’une personne, et celle-ci n’est certainement pas la meilleure. Par contre, à l’abri, dans un établissement du quartier, face à une boisson chaude, ce serait déjà un peu mieux. « J’en pense que c’est une bonne idée. » souffle-t-elle doucement. Elle ne sait si elle sera très pipelette, Nora n’a jamais été douée pour confier les maux qui pèsent sur son cœur ou sur son esprit, mais au moins, elle pourra se réchauffer un peu. La gourde qu’elle est n’a pas pensé à prendre une veste en partant. Or, l’hiver est encore officiellement là.

Si l’ordre revient peu à peu dans son esprit, il y a encore des trous. Nora, elle se laisse guider par la sœur jumelle de son meilleur ami, jusqu’à l’un des établissements de la rue. Face à la devanture, les souvenirs refont surface. Comment ne pas connaître Dunkin’, cela reste une enseigne assez connue aux Etats-Unis, au même titre que Starbucks. Les deux femmes entrent dans l’établissement, où il n’y a pas tant de monde que ça à cette heure. Une chance. Avant de s’installer où que ce soit, elles font un saut au comptoir pour commander quelque chose. Pour Nora, ce sera un latte. Dans son état, ce n’est pas forcément une bonne idée de prendre un café noir, elle est suffisamment sur les nerfs pour rajouter de la nervosité. Elle laisse Elea passer commande à son tour, pour une boisson ou même un truc à manger si elle le désire. Et puis, au moment de payer, Nora se rend compte de quelque chose. « Je suis partie sans rien… » Un soupir glisse hors de ses lèvres. Elle n’a ni sac, ni papier, ni même de téléphone sur elle. Son désir de s’éloigner de l’ambiance était si grand que le bon sens est resté dans les murs de la maison familiale. « Tu peux me dépanner ? Je te rembourserais. » demande-t-elle à Elea, un peu gênée. Des années qu’elles ne se sont pas adressées la parole, et comment se retrouvent-elles ? Dans une bousculade, un torrent de larmes et maintenant, par une demande de service.
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「 feat. @Nora Summers ; février 2020 」
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Elea prit le temps d'assimiler chaque détail des paroles de Nora, percevant l'urgence d'un changement d'environnement pour favoriser une discussion plus profonde. La rue balayée par la pluie battante n'était pas propice à des confidences, pour peur que son amie d’antan se sentît enclin à cela. Au fond ce n’était pas si important que Nora veuille partager les tourments qui l’avaient menée dans les bras de la blonde aujourd’hui, l’inquiétude qui habitait Elea guidait chacune de ses actions. Sa mission principale était d’apporter un de réconfort à Nora, un petit interlude qui, elle espérait, l’aiderait à avancer. « ça fait un peu loin » mumura Elea avec douceur lorsqu’Elea évoqua venir de chez ses parents, vu son état, quelque chose de grave avait dû se produire. Sa proposition d’aller se mettre à l’abri de la pluie acceptée, la blonde guida leur progressée vers un café situé non loin de là. Elea peut ressentir le changement d’environnement, la pluie contre le chauffage était loin d’être désagréable. D’autant plus qu’il y avait moins de personnes que prévu, moins de regards scrutateurs posés sur les deux femmes, ce qui était une bonne chose.

Elles présentèrent au comptoir pour passer commande et ne buvant son café qu’à de très rares endroits, Elea opta pour un thé noir et fruité. Au moment de régler la note, Nora réalisa qu’elle était sortie sans moyens de paiement, ce qui fit sourire légèrement la blonde, attendrie et confirmant son ressenti du départ : quelque chose de grave s’était produit. « Ne t’inquiètes pas, c’est pour moi » assura-t-elle avec cette même douceur qui accompagnait chacun de ses gestes depuis leurs retrouvailles. « Viens, on va pas s’asseoir, ils font le service à table » lança-t-elle lorsqu’elles eurent terminés avec la barista. Elea avisa une table vide dans un recoin, à l’abri des quelques âmes présentes en ce jour. La maraichère se débarrassa de sa veste humide pour être plus à l’aise. « Ca va, t’as pas trop froid ? » la jeune femme n’était clairement habillée pour un temps hivernal, rajouté le facteur pluie ne présageait rien de bon. « On peut leur demander des plaids, je sais qu’ils en fournissent sur demande » compassion dans les prunelles, tendresse dans la voix, Elea voulait être sûre qu’au moins physiquement, ça allait. Pas le temps de recevoir une réponse que les tasses sont posées devant elles. « Serait-ce possible d’avoir des plaids ? » le serveur acquiesça avant de disparaitre et de revenir aussi vite, de quoi réaliser que l’endroit était vraiment vide aujourd’hui.

Elea fit infuser son thé avant de mettre un plaid autour de ses épaules, une façon d’accompagner Nora dans la mission réchauffage. « Si jamais tu veux en parler, je suis là pour t’écouter » dit-elle au bout d’un moment, lorsque les joues de son amie d’antan commença à récupérer des couleurs.


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tw: deuil, mention de cancer

Nora Summers, trentenaire terre-à-terre, un peu déjantée par moment, mais totalement attachante, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Il n’y a plus rien de l’adolescente à la personnalité solaire que Elea a connu. Même sans l’avoir côtoyé régulièrement sur les dernières années, il est aisé de comprendre qu’il se passe quelque chose. Quelque chose de grave. Parce que Nora, ça a toujours été cette jeune femme capable d’intérioriser ses émotions, de garder secrets ses tracas pour ne pas encombrer ses proches avec. Il est rare de voir de l’émotion dans ses yeux. Encore moins des larmes. C’est probablement la première fois que la Williams assiste à une telle vulnérabilité. Ce comportement pourrait-il être à l’origine de la douceur de la blonde ? Parce qu’on ne peut pas dire qu’elles se soient beaucoup appréciées sur les dernières années. Nora l’ignore. Son esprit trop torturé pour tenter une analyse. Elle est comme un robot qui obéit aux ordres d’une tierce personne, Elea dans la situation présente.

Les larmes sur ses joues remplacées par les gouttes de pluie. Les sanglots calmés pour pouvoir converser de façon plus audible, elle suit son ancienne amie jusqu’au café, puis à l’intérieur de celui-ci, directement au comptoir. Un soupçon de clarté lui permet de passer commande, une boisson chaude adoucie avec du lait pour ne pas titiller ses nerfs, déjà suffisamment à vif avec les évènements de la matinée. Sauf qu’il y a un hic, l’absence d’un sac avec ses affaires, notamment son portefeuille, pour régler la consommation. L’embarras s’abat sur elle. Elle n’est pas si tête en l’air la Summers, elle est plutôt prévoyante pour ces choses-là. Cependant, aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres : elle a dû dire adieu à son père, son modèle, son héros.
Elle peut compter sur la générosité de Elea, qui lui offre gracieusement sa conso. Maigre sourire en guise de remerciement, il faut dire qu’elle n’a pas (encore) le cœur à rire. Il faudra un peu de temps pour panser les plaies de son myocarde. Les filles s’éloignent alors du comptoir pour prendre place à l’une des tables de l’établissement. Un endroit un peu éloigné, dans le fond de la salle. Un peu comme une petite bulle. Un refuge. « Je crois que je ne réalise pas encore. » dit-elle, en passant ses mains sur son visage pour essuyer les gouttes de pluie, puis sur ses bras nus. Elle regrette définitivement l’absence d’un gilet, d’une veste. N’importe quoi pour la couvrir. Elle a été bien imprudente de partir de la sorte, sans la moindre couche de protection. Oceanside se trouve en Californie, certes, mais cela reste la saison hivernale. Ils sont loin les 27° à l’ombre. Par chance, il ne faut pas longtemps avant de voir un serveur approcher, et poser deux tasses fumantes sur la table. Et encore moins longtemps pour qu’il fasse un aller-retour supplémentaire, et ne revienne avec des plaids chauds et réconfortants.
Nora met de côté son entêtement naturel, et passe le plaid autour de ses épaules, pour se blottir dedans. La blonde a eu raison d’en demander, la sensation de froid était en train d’arriver, avec les grelottements qui vont avec. Mais grâce à la couverture sur ses épaules, elle peut avoir l’espoir de ne pas en souffrir trop longtemps.
Elle place alors ses deux mains sur la tasse de latte, appréciant la chaleur qui s’en dégage, qui se diffuse dans ses doigts engourdis. Une sensation à la fois agréable et douloureuse, le temps que ses membres retrouvent une température normale. Le regard perdu au fond de la tasse, elle prend quelques secondes pour faire le tri de ses pensées. Un temps nécessaire pour se rendre à l’évidence. « Mon père est mort. » Une absence de tact, Nora en a conscience. Mais elle n’est pas en état de mettre les formes. Elle a déjà du mal à garder les pieds sur terre, écrasée par la sensation de devoir survivre à cette journée sans fin. « Il… il a succombé à son cancer. Il y a quelques jours. Les funérailles ont eu lieu ce matin. C’est pour ça que je suis ici. Que je suis revenue. Mais… l’ambiance chez ma mère était étouffante. Je sais que j’aurais dû y rester, faire bonne figure comme tout le monde mais… c’était juste trop. J’avais besoin de prendre l’air et… il faut croire que j’ai un peu trop marché sans réfléchir. » Flot de confessions qui s’échappe de ses lèvres, sans pouvoir les contrôler. Émotions qui tentent de remonter le long de sa gorge, de reprendre possession de ses orbites. Mais elle résiste, Nora. Parce qu’elle ne veut plus ouvrir la vanne des larmes. C’est bien trop douloureux. Et surtout, ça ne pourra pas ramener son père.
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