early winter
— On prend celui-là ! La jeune adolescente pointa du doigt un énorme conifère bien équilibrés, dont les épines sont d'un vert brillant. La jeune famille avait déjà passée quelques minutes à faire le tour de la pépinière pour trouver le sapin parfait qui ornerait le salon de la maisonnée. Cette tradition familiale avait été instaurée depuis un bout maintenant, même avant la naissance des enfants. C'était un moment qu'ils partageaient depuis tant d'année qu'il était maintenant impensable de faillir à cette habitude qui revenir à chaque premier jour de décembre. Cette année, ça tombait un vendredi, ce qui était parfait pour revenir à la maison et le décorer sans avoir à se préparer pour une énième journée à l'école. Symone et Eddy, les enfants de Charles, semblaient apprécier cette petite attention que leur père s'efforçait de garder, malgré le départ de leur mère. Le policier avait l'impression qu'en gardant ce genre de souvenir en vie, il gardait la mémoire de leur mère intacte par le fait-même. C'est aussi pourquoi il n'avait jamais touché à la décoration que Nella s'était efforcée d'agencer dans leur maison en plus de garder une routine semblable en plus de toutes les petites traditions comme celle-ci qui revenaient souvent lors des fêtes et anniversaires.
Eddy regarda attentivement le sapin que sa sœur avait pointé du doigt. Il l'inspectait attentivement, prenant son rôle au sérieux. Charles ne peut s'empêcher de sourire discrètement du coin en regardant l'aplomb dont faisait preuve les enfants pour choisir cet arbre qui resterait dans leur salon qu'une petite trentaine de jours. Il faut dire que pour lui, ils étaient tous pareils. — C'est définitivement le plus beau, je suis d'accord, on prend celui-là. Ça prenait bien un arbre pour que les deux adolescents s'entendent enfin sur un terrain d'entente. Ils étaient si différents qu'il était parfois difficile de trouver un juste milieu qui pourrait plaire aux deux mômes. Après avoir obtenu l'approbation de ses enfants, Charles donna quelques billets au vendeur qui s'occupa de le ficeler. Charles repartit ensuite avec l'arbre, aider d'Eddy qui tenait fièrement son bout. Ils l'attachèrent sur le toit du véhicule utilitaire sport avant de prendre la route vers la maison.
La route n'était pas si longue, il faut dire qu'il avait choisi le vendeur qui se trouvait le plus près de chez lui. Une fois à la maison, lorsqu'il sortit de la voiture, il se questionna s'il n'avait pas fait une erreur en prenant un sapin un peu plus grand qu'à l'habitude. Symone, fidèle à son habitude, ne pris même pas la peine d'aider les deux hommes de la famille et fila directement à l'intérieur. Elle trouverait certainement un moyen de rendre service en allant déplacer les meubles du salon ou simplement en ouvrant la porte pour eux. Eddy tant qu'à lui, aida Charles a descendre l'arbre saucissonné. En entrant dans la maison avec ce gigantesque conifère et le positionna debout dans le milieu de l'entrée afin de voir si sa prédiction était juste — On est arrivé! Cria-t-il pour que Keeley puisse savoir qu'on était bien de retour. Celle qui s'était retrouvée à être sa coloc de quelques nuits le temps que les réparations de sa cuisine soit complétée. Un simple accident de plomberie qui s'était finalement transformé en bénédiction pour Charles lorsqu'elle lui avait demandé si c'était possible qu'elle emprunte le lit des invités quelques temps. En contrepartie, elle avait promis de l'aider avec les tâches ménagères et même s'il était un peu réticent à la faire travailler en échange d'un toit, il n'avait pas dit non à un peu d'aide, lui qui était souvent débordé par les tâches ménagères qui avaient tendance à s'accumuler.
Revenons à nos moutons. L'agent de police enleva les bottes du mieux qu'il le pouvait en gardant le sapin bien droit avant d'aller le positionner à sa place en prenant bien soin de ne pas le glisser sur parquet de bois. Il l'avait bien ancrée dans son socle et recula afin d'observer ce qui deviendrait un autre bon souvenir d'ici quelques heures. Bien entendu, la pointe de l'arbre s'était arquée un peu puisqu'il l'avait choisi un trop grand pour la hauteur des plafond qui était pourtant très haut, démontrant l'empleur du sapin. Keeley avait eu le temps de les rejoindre. Il s'exclama alors. — J'crois qu'on a choisi un modèle trop grand les enfants. Il riait un peu de l'absurdité de la situation à voir l'arbre qui avait la pointe un peu croche. En réalité, il ne pourrait pas mettre le fameux ange au-dessus, mais pour le reste, tout serait parfait. Il se retourna vers Keeley pour lui demander — À part ça, on a fait un bon choix ?
Voilà quelques jours que Keeley s’était retrouvé chez Charles. Elle aimait bien cette colocation temporaire. Elle appréciait qu’il se soit offert à lui offrir hospitalité le temps de ses rénovations. Keeley aurait forcément pu trouver refuge ailleurs, mais elle appréciait sincèrement de rester chez Charles et les enfants. Il faut l’avouer Charles était bien plus que son partenaire. Elle appréciait la complicité qu’ils avaient tous les deux et ce petit « je ne sais quoi ». Parfois un simple échange de regard suffisait et ça se faisait naturellement. Voici le type de relation qu’ils avaient tous les deux; une complicité inexpliquée. Des sentiments refoulés pour Keeley. Elle n’oserait pas faire les premiers pas et aller plus loin avec son partenaire, puisqu’elle avait peur de perdre ce qu’ils avaient tous les deux.
Devenant colocataire le temps de quelques temps, elle avait eu peur que ça créé un malaise entre eux, que ses habitudes étranges à force de vivre seule ressortent, mais tout se passait à merveille. Keeley arrivait à aider avec les repas et quelques tâches ménagères. Symone semblait apprécier d’avoir une présence féminine sous le même toit et bien qu’Eddy semblait un peu moins apprécié qu’elle soit dans la chambre d’invité, il appréciait tout de même les repas (et desserts), la présence de Tucker et l’aide aux devoirs.
N'ayant pas la chance de décorer ce Noël, Keeley appréciait de se joindre aux traditions de la maisonnée de Charles Sheperd et d’entrer un peu dans son univers et celui de enfants.
La blondinette habillée en vêtements de détente profita de l’absence des enfants et de Charles pour préparer quelques préparatifs pour la fête d’Eddy, qui avait lieu de lendemain et elle enchaina avec la préparation de chocolat chaud à la menthe qui plairait forcément à tous.
Bien que Symone avait été la première dans la maison, Keeley avait seulement eu connaissance du retour de tous, lorsque Charles s’écria qu’ils étaient de retour. Elle vint les rejoindre.
Pour que le cacao reste au chaud, elle avait eu l’idée de faire la préparation dans la mijoteuse. Donc la préparation resterait au chaud (en mode réchaud) jusqu’à ce qu’ils soient prêts à le boire.
Keeley vint les rejoindre au même moment ou Charles était en train d’ancrer le sapin au socle. Elle le regarda faire et regarda aussi le sapin. Décidément, elle n’était pas la seule qui faisait parfois l’erreur de prendre des modèles trop gros.
Elle continua d’admirer le sapin, alors que Charles s’était retourné vers elle.
Elle haussa légèrement des épaules.
Ne sachant pas quelle décoration sortir, elle avait préféré attendre le retour de tous avant de sortir les ornements et les autres diverses décorations. Elle ne voulait surtout pas changer la tradition que Charles avait avec les enfants. C’est aussi pour cette raison qu’elle avait laissé les enfants aller chercher le sapin seul avec son partenaire. Elle ne voulait surtout pas s’imposer.
La première chose qui le frappe en entrant dans la maison, c’est l’odeur de chocolat mentholé qui enrobent la pièce d’un parfum festif. Il sourit à Keeley qui arrive au même moment, elle avait effectivement fait du chocolat chaud pour toute la famille tandis qu’ils décoreraient le sapin. Les enfants sautèrent de joie à l’idée d’avoir une petite friandise pendant qu’il décorerait le sapin, mais Charles eut comme premier réflexe de regarder sa montre. Il était déjà 19h30 et autant de sucre avant le couché n’était certainement pas une bonne idée. Son cœur de père fini par flancher lorsqu’il se rendit bien compte que c’était pour bien faire et que ce petit remontant ne causerait pas de réel tord puisqu’ils étaient vendredi et que demain, la maisonnée pourraient dormir plus tard qu’un jour de semaine. — C’est bien parce qu’on est vendredi aujourd’hui. Il regarda Keeley avant de lui faire un clin d’œil. Il savait pertinemment qu’elle n’avait pas le réflexe d’une mère, mais ce n’était pas son rôle après tout. Les deux adultes regardaient le sapin un peu croche et à vrai dire, ce n’était pas assez drastique pour qu’ils aient à couper le bout, ça faisait peut-être son charme finalement. — On le laisse comme ça, moi j’dis. C’était en réalité, un subterfuge pour s’éviter d’aller chercher la scie dans le cabanon à l’autre bout du terrain. Le père de famille avait appris rapidement à user d’ingéniosité afin de s’éviter des corvées inutiles. Les enfants étaient déjà bien excités et faisaient des allers-retours entre le salon et la cuisine, suivant pratiquement l’odeur de cacao à la trace. — Allez mettre votre pyjama pendant que j’vais chercher les décorations, on prendra une tasse après. Les enfants montèrent tout de suite à l’étage, sans même broncher pour aller chacun dans leur chambre. Keeley et Charles se retrouvait maintenant tout seul pour quelques minutes le temps que les enfants se changent. — T’avais pas besoin de faire tout ça, mais merci. Les enfants vont adorer Ajouta-t-il avait le sourire ? — Tu viens m’aider à aller chercher les décorations ? Celle-ci se trouvait dans le garage adjacent à la propriété. Lorsque celle-ci acquiesça, ils se rendirent tous les deux dans le dépôt pour y prendre les boîtes. Ces dernières étaient toutes bien étiquettes d’une écriture manuscrites délicates. C’était Nella qui avait soigneusement identifié les boites afin d’y retrouver le contenu. Un petit détail qui lui rappelait sans arrêt sa présence lorsqu’il continuait à faire survivre les traditions familiales. Il se pencha pour prendre une boite et la donna à Keeley qui lui tendait les bras, une boîte qui n’était pas si lourde finalement. Charles pris une deuxième en se rendant au salon pour les déposes tout près du sapin. Au même moment, les enfants redescendirent, tous les deux maintenant en habit de nuit. Il regarda Keeley — J’espère que t’as ton pyjamas, parce qu’ici, c’est l’uniforme officiel pour faire le sapin. Il n’y avait pas d’autre moyen, même les adultes devaient se prêter au jeu.
Effectivement, Keeley n’était pas maman. Elle ne savait pas que l’idée du sucre à 19h30 pour des enfants n’étaient pas la meilleure idée. Ceci dit, son chocolat chaud mentholé était tout de même santé et fait maison. Ça contenait beaucoup moins de sucre que ceux fait directement à partir d’un mélange. La blondinette optait toujours pour des options un peu plus santé dans la vie, évitant lorsqu’elle le pouvait le sucre raffiné, optant pour des choix plus sains. Bien que peu importe que ça soit naturel ou non, du sucre, restait du sucre.
La blondinette regarda Charles qui regardait l’heure sur sa montre, quelque peu un peu hésitant. Avait-elle fait une bêtise? Est-ce que cette idée de chocolat chaud était mauvaise? Par chance il accepta. Elle sourit à son clin d’œil, disant tout bas, presque inaudible un léger petit
Keeley et Charles regardèrent le sapin. Malgré qu’il allait jusqu’au plafond, il avait son charme.
Parfois, mieux valait laisser les choses comme elles l’étaient. Les enfants semblaient apprécier l’attention du cacao et de faire le sapin. Elle pouvait sentir la surexcitation. Keeley écouta attentivement Charles donner des ordres aux enfants, hochant positivement de la tête et une fois les enfants repartis, le père de famille ouvrit la bouche, mentionnant qu’elle n’aurait pas dû faire tout ça durant leurs absences.
Elle ajouta avec une petite moue un peu timide
Elle termina sa question par un joli petit sourire en coin.
Charles lui proposa ensuite d’aller l’aider avec les décorations. Elle aurait pu aller les chercher un peu plus tôt, mais comme elle n’était pas chez elle, elle n’avait pas trop osé. Elle acquiesça donc avec un joli sourire.
Une fois au garage, Keeley reconnu l’écriture de Nella sur les boîtes. C’était étrange comment dans la maison, elle pouvait par moment ressentir sa présence. Parfois par des photos, parfois par son écriture, comme le livre de recette qu’elle avait feuilleté quelques semaines plus tôt. Et oui, avouons-le, l’ayant connu, elle lui manquait et étant dans sa maison, c’était encore plus marquant. Elle avait toujours apprécié et eut beaucoup de respect pour Nella. Elle se demandait parfois si elle approuvait qu’elle soit présente. Ce tout autant pour Charles que pour les enfants. Qu’en pensait-elle de là-haut. Elle espérait qu’elle avait son consentement. Keeley tendit les bras à Charles pour prendre une boîte se rendant ensuite au salon. Les enfants descendirent au même moment au salon. Keeley resta un petit moment, hésitante et pensive.
Keeley monta à l’étage pour enfiler son pyjama carreauté de rouge et de noir, avec un haut de type chemise à manche longue et le bas étant un mini short mettant ses jambes en valeur. Elle enfila ensuite des bas et lainage pour garder ses pieds au chaud et revint en bas en moins de cinq minutes.
Les deux adultes avaient transporté les décorations restantes jusqu’au salon où se trouvaient maintenant les enfants qui demandaient leur breuvage avec impatience et comme promis, ils pourraient se servir à condition que Keeley l’autorise. Lorsque celle-ci revenait au rez-de-chaussée, Charles remarqua tout de suite ses interminables jambes sculpturales dans ses shorts. À croire que la petite Keeley savait comment se rendre désirable. L’homme essaya de concentrer son regard sur le visage de cette dernière pour ne pas trahir son attirance grandissante pour son corps. — Ouai, t’inquiète pas ! Les enfants attendaient ta permission pour se servir. Ceux-ci étaient déjà au pied du sapin à ouvrir les grandes boîtes afin de sortir les lumières, banderoles, boules et autres décorations en tout genre. Ceux-ci étaient pratiquement assez matures pour faire le sapin eux-mêmes malgré le fait qu’il n’était cependant pas assez grand pour atteindre la cime. Charles se changerait de décorer la partie supérieure malgré le fait qu’il aurait certainement besoin d’un escabeau puisque le sapin était définitivement trop grand pour eux. Alors que toute la maisonnée semblait être sur le bon chemin, il avertit à son tour qu’il devait aller mettre son costume. — Je vais enfiler le mien, tu veux bien m’faire une tasse aussi steplais? Il n’attendit même pas la réponse qu’il monta les escaliers en bon de deux pour se rendre dans sa chambre où il enfila un pyjama à carreaux ainsi qu’un vieux t-shirt une taille trop grande. C’était bien connu que c’était ce genre de t-shirt qui était les plus confortables. À son retour en bas, les enfants avaient déjà reçu leur tasse et Keeley lui donna celle qu'elle tenait dans les mains. — Alors? Est-ce que ça goût aussi bon que ce que ça sent ? Demandant aux enfants ce qu’il en pensait. Il ne se fit pas tarder pour y goûter à son tour malgré la chaleur du breuvage chocolaté. Vraiment, il fut surpris de cette recette qui le plongea automatiquement dans l’esprit des fêtes. — Hummm .. wow t’as vraiment un talent pour la cuisine ! C’est délicieux ce truc.. Pendant ce temps, Symone avait sorti les guirlandes lumineuses de leur boite, sachant que c’était la première étape de la confection du sapin. — Keeley, tu veux bien m’aider à tourner les lumières autour du sapin ? J’vais pas y arriver toute seule. La pauvre s’était complètement prise dans les guirlandes. Charles regardait la scène avec un petit rictus au visage. Il observait de loin la scène chaotique des deux enfants essayant de décorer le sapin. C’était la première fois qu’une autre femme que leur mère se joignait à eux pour cette délicate tradition. À vrai dire, il observait comment Keeley se comportait avec ceux-ci depuis plusieurs semaines maintenant, surtout depuis qu’elle avait emménagé durant les travaux de sa cuisine. La jeune blonde était très avenante, toujours là pour dépanner lorsqu’il avait besoin. Mise à part ça, elle avait toujours entretenu une bonne relation avec sa fille. Par contre, Eddy n’avait pas les mêmes atomes crochus, il voyait bien qu’il restait sur ses gardes et il ne pouvait pas lui en vouloir. Peut-être que les deux adolescents voyaient le rapprochement entre les collègues de travail et ça ne pouvait pas nécessairement leur plaire. Il était encore trop tôt pour parler de relation, il devait certainement avoir une discussion avec ses enfants si jamais il y aurait des avancements sur le dossier Keeley, mais pour l’instant, rien ne pressait.