nobody gets me like you do (julian)
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nobody gets me like you do (julian)

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「 feat. @julian barlow ; décembre 2023 」
tw: mention de décès parental, deuil

La chose était devenue routine pour Maisy, le lieu devenu familier. Il faut dire, elle y avait trouvé refuge après son arrivée ici, seul réconfort qu’elle avait su trouver dans le chaos qu’était devenue son existence. Comme toujours, c’était la musique qui était venue la sauver. Elle avait cette vieille guitare qu’elle avait trimballer d’une côte à l’autre du pays et, il faut croire, le changement de température n’avait pas semblé lui faire. Elle s’était pointée dans ce magasin-là à la recherche de conseils, et de nouvelles cordes – les siennes étant plutôt bien usées. Depuis, c’était un périple mensuel qu’elle effectuait, parfois même plus d’une fois par mois, juste pour venir y voir les nouveaux arrivages. Elle s’en souvient encore comme si c’était hier de ce moment ou ses yeux se sont posés sur ce qu’elle considère être un trésor. Une Gibson couleur d'ébène devant laquelle est restée plantée sans doute trop longtemps, le regard rivé sur l'instrument, à en admirer les détails. Elle se souvient encore de l'employé qui l'avait approché, lui demandant si elle cherchait quelque chose en particulier. Elle avait presque eu envie de lui dire qu'elle ne cherchait plus, qu'elle avait trouvé, mais lorsqu'elle remarqua le prix sur l'étiquette qui y était attachée, elle se ravisa et indiquant simplement à l'homme qu'elle ne faisait que regarder. Il lui fallu quelques secondes, minutes peut-être, avant qu’elle ose demander si elle pouvait l’essayer. Elle vit le regard légèrement réticent la regarder, tentant de juger si ses oreilles allaient être victimes d’un énième supplice, ou d’une autre version plus ou moins réussie de Wonderwall par une de ces personnes qui ne sortaient l’instrument que pour jouer ce classique trop visité lors d’une soirée autour d’un feu de camp. Peut-être était-ce le regard qu’elle lui lança en retour qui le convainquit, décrochant la guitare de son emplacement sur le mur avant de le tendre à Maisy. Elle s’en empara comme s’il s’agissait là de la prunelle de ses yeux et s’installa sur un siège avant de gratter les cordes, se laissant aller à un cover de Taylor Swift sur lequel elle travaille depuis quelques semaines.

Toujours, c’était la même guitare qu’elle prit. On a tenté, au fil des mois, de lui en montrer d’autres. Elle en a essayé d’autres, mais elle a toujours fonctionné au coup de cœur, Maisy, à ce qui capte son regard en premier, à ce qui la fait vibrer, à ce petit je-ne-sais-quoi qui l’attire. Et bon dieu, quel coup de cœur elle aura eu. It’s on sale right now. Qu’on lui avait dit, un jour, à l’approche des fêtes. Elle aurait bien voulu lui dire que c’était suffisant, mais même là, c’était hors de ses moyens. Enfin, elle aurait sans doute pu se l’offrir si elle ne tenait pas absolument à garder l’argent qui lui avait été versée en guise de compensation suite au décès de ses parents, mais voilà, Maisy était sage, raisonnable, et pensait au futur, du moins, de temps en temps. Et comme toutes les autres fois, elle débarqua dans la boutique en début d’après-midi, saluant l’employé derrière le comptoir avant de se perdre à travers les rayons pour aller retrouver son saint graal. Still dreaming about this one, uh? Qu’on lui demanda. Yeah… one day... Qu’elle se contenta de répondre alors qu’elle posa la guitare sur ses cuisses avant de laisser ses doigts laisser leur magie opérer. Elle joua de tout et de rien, s’amusant à inventer une mélodie, simplement par plaisir, juste pour laisser le timbre de la guitare l’envelopper, lui faire oublier que, quelques semaines plus tôt à peine, elle venait de passer le cap des dix ans passés sans ses parents. Elle ne saurait dire combien de temps elle se perdit dans son petit monde, tout ce qui l’entourait disparaissant lorsqu’elle ferma les yeux, comme si elle était en transe. Les accords se transformèrent en une mélodie familière et elle se laissa presque aller au point de chanter, si ce n’était pas du son de la clochette indiquant l’arrivée d'une nouvelle personne dans le magasin la faisant s'arrêter.
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「 feat. @Maisy Wasilewski ; décembre 2023 」
tw: //

Assis derrière le comptoir de la boutique, Julian profitait de l’accalmie de ce début d’après-midi, passant le temps un crayon à la main, gribouillant sur le bout d’un post-it à moitié déchiré à défaut d’avoir son carnet à croquis, oublié dans sa seconde sacoche.

Il n’avait dans sa jeunesse, certainement jamais prévu de finir vendeur de guitares. Mais la vie avait de drôle de façon de vous surprendre, et dans son cas, pour le meilleur. Ce n’était pas le job de ses rêves certes, mais c’était plus qu’il n’avait pu espérer en arrivant à Oceanside avec assez peu de ressources. Désormais, il pouvait doucement développer son activité de peintre qui commençait mine de rien à marcher au de-là de ses espérances ( il avait à moitié cru à une caméra cachée quand on lui avait acheté pour la première fois l’un de ses tableaux).

Mais en tant que mélomane, travailler chez Dusty’s Guitar était d’autant plus plaisant. Chaque semaine, il avait le plaisir de rencontrer des passionnés qui laissaient leur emprunte musicale flotté entre les rayons le temps d’un essayage. Ils n’avaient pas tous le même niveaux, certains vraiment plus amateur que d’autres (bien qu’il n’ait pas grand-chose à dire considérant son talent inexistant dans le domaine), toutefois Julian avait une joie particulière à les voir se perdre dans les notes et à s’imprimer dans l’instant présent.

Rien n’inspirait plus le jeune homme que des âmes enthousiastes, flottant dans leur élément, complètement hermétique aux tumultes extérieurs, seulement dédié à leur tâche, mettant du cœur à l’ouvrage. Ces personnes-là manifestaient souvent un éclat qu’il aimait tenter de retranscrire sous quelques rapides croquis lui permettant de s’entraîner un peu avant de pouvoir reprendre ses projets endormis dans son atelier.

Et il y avait une jeune fille dont l’éclat lui avait particulièrement sauté aux yeux. Depuis ses débuts au magasin, il la voyait venir au moins une fois par mois. Elle zieutait toujours la même guitare et malgré quelques essais de sa part pour la lui vendre ou même lui en proposer d’autres, la Gibson semblait être un véritable coup de cœur. Mais il devait avouer que ce choix lui réussissait plutôt bien après tout : elle était extrêmement douée. La première fois qu’il l’avait vu s’apprêter à jouer, il avait été assez hésitant ( il l’était toujours un peu quand un nouveau client se tentait à une démonstration, jamais très sûr de ce qu’il pourrait entendre et peu enclin à supporter un énième cover similaire.) Pourtant, elle l’avait sacrément bluffé et depuis Julian l’attendais presque avec impatience, aimant se laisser bercer par sa musique et sa douce voix.

Et ce mois-ci ne fut pas différent des autres puisqu’il la vit soudain faire son entrée dans la boutique, le saluant rapidement avant de s’emparer de la Gibson dont elle semblait rêver tant comme à son habitude, ce qu’il nota avec amusement.

Lorsque que le grattement des guitares résonna jusqu’à lui, Julian délaissa le post-it pour s’emparer d’une feuille de brouillon caché derrière sa caisse puis se déplaça légèrement jusqu’à avoir une meilleure vue de la musicienne.

Perdue dans sa bulle, une certaine mélancolie transparaissait dans la mélodie qu’elle jouait. Une aura de calme l’entourant, Julian esquissa les premières lignes d’un portrait, son crayon se laissant porter par le rythme joué.

Mais quelques minutes plus tard, il ne saurait dire combien de temps exactement, le charme de l’instant fut rompu par la sonnette de la porte d’entrée qui fit s’arrêter la jeune femme.

Son croquis pas tout à fait achevé, Julian le plia soigneusement avant de le ranger dans la poche arrière de son jean. Il ne savait pas si elle s’était stoppé par surprise ou gêne d’être observé, mais dans les deux cas, il ne voulait pas avoir l’air d’un stalker en lui donnant un dessin d’elle réaliser en cachette et non terminé, au risque qu’elle ne veuille plus du tout joué dans le magasin en sa présence.

Toutefois, après plusieurs mois à la voir traîner dans la boutique, Julian était bien décidé à engager la conversation. Après tout, il était presque devenu un fan non-officiel au fil des semaines.

“You’re really good at this you know. Why did you stop ?” Qu’il lui lança après s’être approché d’elle d’un air maladroit. “Plus I was expecting you to sing, but maybe I’ll have to wait next time.”

Julian ponctua sa phrase d’un petit sourire gêné et soudant très conscient de lui-même (lui qui n’avait jamais été très bon pour donner des compliments ni engager la discussion avec des inconnus) espérait que son entrée en matière n’était pas trop ridicule.
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「 feat. @julian barlow ; décembre 2023 」
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On aurait sans doute pu croire que les soirées passées à jouer en compagnie du band dans les bars et les pubs de la ville auraient fait de Maisy quelqu’un d’un peu moins timide face à l’attention que son talent artistique pouvait recevoir, ou que la chose aurait fait disparaitre la gêne et le stress qu’elle pouvait ressentir de faire entendre sa musique à d’autres, mais on en était encore bien loin. Les murs de sa chambre restaient toujours les seuls spectateurs de ses performances solo – et ses voisins sans doute, mais elle préférait ne pas trop s’attarder à cette idée, se complaisant dans l’idée que le logement était plutôt bien isolé – et ça lui allait très bien ainsi. Elle se permettait certes l’occasionnelle performance lorsqu’elle voyait le magasin vide de clients, parce que sans doute, les employés avaient entendu pire et qu’elle se disait, ils n’étaient aucunement là pour juger, mais dès lors que la clochette se fit entendre, elle s’arrêtait instinctivement, bien trop consciencieuse pour laisser de parfaits inconnus le loisir de l’entendre jouer, et encore moins chanter. On peinerait sans doute à comprendre pourquoi, dans une situation, elle s’autorisait à se laisser aller à performer de vive voix, prenait même plaisir à la chose, mais que dans une autre, elle se réfrénait, mais la différence était que lorsqu’elle se retrouvait entourée du band, elle y retrouvait là une certaine sécurité qui lui permettait d’être libre, de se laisser aller. Si quelque chose clochait, il y avait quelqu’un pour lui sauver la mise, elle n’était pas laissée à elle-même. Et puis, le fait que les gens ne leur prête honnêtement que peu d’attention, applaudissant lorsqu’ils remarquaient qu’une chanson était terminée, plus par politesse qu’autre chose, avant de se remettre à leurs conversations aidait aussi à atténuer le stress qui pouvait l’envahir et la tétaniser. Et si la soirée ne se déroulait pas comme prévu, s’ils faisaient un fiasco, c’était en groupe qu’ils encaissaient le coup, décidant par la suite de ne plus remettre les pieds dans l’établissement. Après tout, s’ils ne prenaient pas plaisir à jouer, si les foules pour lesquelles ils chantonnaient quelques morceaux n’appréciaient pas le spectacle, et si, surtout si le personnel ne parvenait pas à calmer le jeu lorsque les esprits venaient à s’échauffer – et dieu sait qu’avec quelques verres dans le corps, les tempéraments pouvaient rapidement devenir enflammés – ils se contentaient de tenter le coup dans un nouvel établissement la semaine suivante.

You’re really good at this you know. Why did you stop ? Elle ne s’attendait pas à ce qu’on lui prête attention, Maisy. Elle se disait, à force, les employés devaient parvenir à bloquer le bruit des guitares que l’on gratte, des accords plus ou moins réussis, mais il fallait bien croire que ce n’était pas le cas, du moins, pas aujourd’hui. Elle haussa les épaules en réponse à sa question, avant de lancer un Thanks empreint de timidité, tentant de cacher le rouge qui lui montait aux joues. Elle n’était pas vraiment habituée aux compliments, surtout pas lorsque ça concernait son art, et considérant qu’il devait en entendre de tous les niveaux, le compliment la toucha droit au cœur. Elle prenait tout droit au cœur, de toute façon, la Wasilewski, les critiques comme les compliments. I don’t know. What a liar lui intima une petite voix dans sa tête. I’m not really used to playing when there’s people around. Qu’elle répondit finalement, lui donnant un semblant d’explication, réalisant une fraction de seconde trop tard la signification de ses propos qu’elle s’empressa de corriger. Not that you’re not people, but I don’t know, I guess I figure you can tune out the noise with how many people come in an try the instruments… Qu’elle tenta de se justifier, comme si elle avait eu peur de le froisser avec ses propos. My only spectators are usually the four walls of my bedroom, or drunk people who are in deep conversations with their friends and therefore are barely paying attention to what’s going on. La guitare toujours posée sur les genoux, les doigts caressèrent les cordes sans pour autant qu’elle ne fasse le moindre son. Plus I was expecting you to sing, but maybe I’ll have to wait next time. Elle aurait peut-être osé, si cette fameuse clochette n’avait pas retenti, si un étranger n’était pas venu troubler sa paix et la ramener au moment présent. I don’t really sing in front of people… Sa tête se tourna pour que son regard ait trouvé le seul auter client dans le magasin, avant de revenir se poser sur l'employé. Unless I’m with a band, and even then… Qu’elle lança avec un léger rire, comme si elle venait de lancer une bonne blague. I don't know, I guess I'm lacking the confidence to do it. Mais peut-être que si le seul autre client venait à quitter les lieux, elle pourrait se laisser convaincre de poursuivre la ou elle s’était arrêtée. Peut-être.
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tw: mentions d'abus émotionnels


“I’m not really used to playing when there’s people around.” qu’elle lui répondit après l’avoir remercié, ses pommettes rougissantes trahissant une légère timidité qui devait sans doute se refléter sur lui-même et qu’il trouva instantanément attachant.

Ne pas être à l’aise sous les projecteurs, Julian en avait souffert quasiment toute sa vie et même si ces dernières années à partager plus fréquemment son art lui avait permis de s’y habituer, ça ne voulais pas dire qu’il trouvait ça agréable. Ses œuvres étaient une partie de lui, une brèche ouverte sur ses déboires intérieurs, les dessins remplaçant les mots qui lui manquaient pour s’exprimer. Il imaginait qu’il devait en être de même pour elle lorsqu’elle jouait et qu’elle accordait une pointe de sa vulnérabilité au service de son art et parfois à des spectateurs inquisiteurs impromptue comme lui. “Not that you’re not people, but I don’t know, I guess I figure you can tune out the noise with how many people come in an try the instruments…” Amusé par le soin qu’elle prenait à s’assurer qu’il ne soit pas vexé par ses propos, il balaya ses explications de la main pour lui montrer qu’il n’en était rien. Puis elle n’avait en partie pas tort : il avait appris à se déconnecter du bruit ambiant avec le nombre de clients, simplement qu’il aimait trop sa musique à elle pour ne pas y prêter attention.

Il ne loupa pas le regard qu’elle lança dans la direction du seul autre client présent lorsqu’elle lui expliqua qu’elle ne chantait pas souvent devant des gens à l’exception de quelques occasions où elle était accompagnée d’un groupe ( ce qu’il trouvait déjà impressionnant et qui lui donnait encore plus envie d’en savoir plus sur son sujet.)

Mais quand elle rajouta : “I don't know, I guess I'm lacking the confidence to do it”, le cœur de Julian se serra brutalement.

Avoir le courage de partager sa passion, et parfois un peu de nos productions artistiques quelles qu’elle soient était pour beaucoup un pas de géant, une étape insurmontable. Julian en avait eu du courage une fois et son père le lui avait pris jusqu’à la dernière miette. Remontrer ses peintures à d’autres avait été particulièrement stressant pour lui et encore aujourd’hui, lorsqu’il partageait ce qu’il faisait sur les réseaux, les stigmates créés resurgissaient sous forme de nausée d’angoisse.

Alors naturellement, il voulait l’aider, Julian. Faire sortir le papillon de sa chrysalide et qu’elle se rende compte elle-même du talent qu’il voyait déjà chez elle. Mais pour ça, il allait devoir évincer le client parasite qui avait troublé leur sérénité.

Lançant un clin d’œil à la musicienne, il la quitta momentanément pour partir à la rencontre dudit intrus afin de le conseiller le plus rapidement possible. Ce qui ne fut pas très difficile puisque ce dernier cherchait des médiators qu’il lui vendit pas moins de cinq minutes plus tard.

“It’s just me now and I can make myself discreet, so you can sing if you want.” Lui lança-t-il une fois qu’ils se retrouvèrent seuls dans la boutique. Mais se rendant vite compte qu’il pouvait lui mettre la pression, il précisa : “Of course, it’s okay if you don’t want to…I..”. Il se frotta l’arrière de la nuque à la recherche de ses mots. “I guess I just really wanted to hear you, that’s all.” Il lui tendit un sourire se voulant encourageant. “Would it make it easier if I were not a complete stranger ? I just realized I didn’t even introduced myself : I’m Julian, a cat dad, working part time here and painting from time to time.” Se souvenant du dessin caché dans sa poche, il se pinça les lèvres, incertain de l’idée qui venait de surgir dans son esprit.

Mais les mots franchirent ses lèvres avant qu’il ne puisse y réfléchir à deux fois : “Perhaps I could show you some sketches I’ve done in return ?” Après tout, il lui demandait clairement de chanter pour lui sachant très bien que sa présence pouvait l'embarrasser; la moindre des choses était de lui aussi se soumettre aux yeux scrutateurs d’une inconnue.
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Elle n’avait que très rarement été aussi honnête, Maisy. Elle se contentait généralement d’excuses bidons qu’avalerait n’importe qui, tout pour qu’on la laisse en paix, mais il y avait quelque chose chez lui qui lui inspirait une certaine confiance, qui lui disait qu’elle pouvait s’ouvrir à lui sans crainte. Elle qui avait bien souvent tourné le dos à son intuition – et elle s’en était d’ailleurs bien souvent mordu les doigts, les conséquences plus que désastreuses, sa meilleure amie en avait vu le pire – avait décidé de se faire confiance pour une fois. Peut-être était-ce parce qu’elle avait trouvé en ces lieux une certaine familiarité. Certes, les employés étaient en tout et pour tout de parfaits inconnus, mais elle se sentait bien parmi eux, les lieux lui procurant une sérénité qu’elle retrouvait difficilement ailleurs. Elle le suivit du regard tandis qu’il se dirigea vers le seul autre client dans le magasin, détourna le regard pour ne pas sembler trop voyeuse, les doigts de la main gauche enchainant les accords d’une composition sur laquelle elle travaillait ces derniers jours, tandis que la main droite vint à peine gratter les cordes, juste pour dire qu’elle en entendait le son, définitivement rien d’assez fort pour que quiconque d’autre puisse entendre. Trop concentrée, perdue dans sa tête, quand bien même il n’aura fallu à peine que quelques minutes à l’employé pour revenir, lorsque sa voix s’éleva à nouveau, elle sursauta légèrement, ce qui la fit légèrement rire. Le regard à nouveau posé sur lui, Maisy tentait de comprendre pourquoi il voulait qu’elle chante avec autant d’insistance. Sa voix, jugeait-elle, n’avait absolument rien de spécial. Elle ne se qualifierait pas de mauvaise, elle n’était tout de même pas si sotte qu’elle ne réalisait pas qu’elle pouvait se débrouiller si elle y mettait l’effort. Et puis, les applaudissements qu’ils recevaient de temps à autre, lorsqu’elle se produisait avec le band, lui indiquait qu’elle devait être même plutôt correcte dans son genre – si une bande un peu éméchée parvenait à lui trouver un quelconque talent, c’était qu’il devait bien y avoir quelque chose là – mais elle s’arrêterait sans doute là.

Would it make it easier if I were not a complete stranger ? I just realized I didn’t even introduced myself : I’m Julian, a cat dad, working part time here and painting from time to time. Elle avait à peine réaliser avec tout ça qu’elle ne connaissait toujours pas son nom. Tout comme le reste des employés ici. Les visages lui étaient familiers, mais les noms ne lui avaient pourtant jamais été dit. Tout comme elle ne s’était jamais non plus présentée à eux. Elle haussa les épaules avant de pourtant répondre en retour, un sourire au visage. Maisy. Dog mom, social media content creator. S’il était facile de trouver l’entreprise pour laquelle elle travaillait, elle préférait généralement ne pas le crier sur tous les toits, histoire d’éviter la panoplie de questions parfois intrusives qui venaient à la suite. Nice to finally put a name on the face. Qu'elle prit soin d'ajouter, le sourire toujours aux lèvres. Le silence plana entre eux pendant quelques secondes avant que Maisy ne reprenne la parole. Why? Qu’elle osa finalement demander, comme s'il pouvait lire dans ses pensées et que le sujet de sa question était une évidence. Why do you want to hear me sing so badly? Elle prit soin de clarifier son propos. La question n’était pas posée de façon accusatrice, loin de là. Elle était simplement curieuse de connaitre la raison qui le poussait à vouloir l’entendre à ce point. Dire qu’elle n’était pas flattée, d’une certaine façon, par son insistance aurait été de mentir, bien au contraire. Mais peut-être y avait-il au fond d’elle une petite voix qui lui disait que c’était une mauvaise idée de céder, qu’il lui demanderait d’arrêter à peine la première note poussée. ;a pensée était sans aucun doute ridicule - évidemment qu'elle l'était, mais cela n’empêcha pas qu’elle lui traversa tout de même l’esprit. La suggestion qu’il lui fit l’intrigua. So, you’re an artist too? La curiosité impossible à cacher dans le ton de sa voix, comme si la chose était en quelque sorte une réponse à la question posée à peine quelques secondes plus tôt. La curiosité qu’elle pouvait éprouver de voir un autre artiste, le plaisir de découvrir les œuvres d’un autre, elle pouvait le comprendre, le concevoir. C’était en fait surtout l’insistance qui l’intriguait plus qu'autre chose. I guess that could maybe persuade me. La réponse accompagnée d’un léger sourire et d’un haussement d’épaule. Maybe. Qu'elle insista. Elle ne voulait rien promettre, mais peut-être que s’il se lançait avant elle, elle oserait. Peut-être que s'il était brave, elle le serait elle aussi. En toute honnêteté, si on la laissait en compagnie de cette fameuse guitare et que personne ne venait les déranger, il était fort probable qu’elle en oublie ou elle était, qu’elle oublie par le fait même qu’il était là, et qu’elle se laisse aller à pousser quelques notes.
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Maisy. Un joli prénom pour un doux sourire. Julian était content de pouvoir enfin poser un nom sur ce visage devenue familier au fil des semaines. “A social media content creator ?” Rebondit-il “Sounds very cool, but surely time consuming, no ?” Bon aussi fallait-il savoir que le jeune homme prenait toujours un temps fou à poster sur les réseaux, tellement perfectionniste et conscient du regard des autres qu’il hésitait constamment quant aux choses qu’il voulait bien partager ou non.

Pour une raison étrange, Julian se trouvait à vouloir retenir tous les détails que la jeune femme révélait sur elle. En la dessinant, il avait d’une certaine manière monté son propre portrait-robot d’elle qu’il pouvait désormais agrémenter de nouvelles particularités dont sa nature curieuse s’enthousiasmait.

“Why do you want to hear me sing so badly?” lui demanda alors la musicienne, mortifiant presque le jeune homme qui sentait tout de même déjà le bout de ses oreilles chauffées sous l’embarras. Il savait qu’il allait paraître insistant en lui redemandant autant de chanter, mais sa spontanéité lui avait encore fait défaut. “ I just think you should not be afraid of your talent.” qu’il lui répondit finalement avec un haussement d’épaule, se décidant à être complètement franc. “But it seems that you have no idea of it, so i guess I wanted to help you be more…confident in your art ? I don’t know.” Il n’était pas exactement sûr lui-même de ce qui le poussait tant à vouloir lui parler et lui poser toutes ces questions. Sa voix et les harmonieux accords de guitares avaient certes été des facteurs décisifs, Julian avait aussi comme l’impression d’être magnétisé par l’énergie lumineuse bien que teintée d’un certain vague-à-l’âme qu’elle dégageait, lui rappelant les derniers rayons d’un été indien, adoucissant le climat brumeux. “Yes, I’m a painter. reprit-il, I try to sell my art but my activity is not lucrative enough for me to completely rely on it. That’s why I work here. Il leva les bras autour de lui comme pour englober le magasin. Hoping one day I’ll be able to see one of my canva exposed in a gallery.”

Rêver, Julian s’en était permis qu’après-avoir eu une situation relativement stable, avec un logement confortable et de quoi renflouer tout le matos dont il avait besoin pour exercer sa passion, n’étant partie d’Angleterre qu’avec le strict minimum dans ses valises. Son activité de peintre n’en était encore qu’à ses débuts et il était encore loin d’avoir une clientèle régulière, toutefois la joie qu’il y prenait était suffisante pour qu’il se laisse porter par le courant en espérant arriver à bon port. Sans doute, était-ce qu’il voulait lui partager Julian : le courage de se libérer de ses appréhensions parasites qui tourmentaient ce calme, cette certitude qu’il se trouvait là où il devait être que lui procurait ces moments où il se mettait à créer, tout simplement.

Bien évidemment, il ne forcerait pas la jeune femme à chanter si malgré tout, elle ne le souhaitait pas; puis il pouvait comprendre sa réticence puisqu’il n’était encore qu’un inconnu quelques minutes auparavant. Mais tentant le tout pour le tout, Julian se décida à se jeter à l’eau et s’empara du précieux bout de papier qu’il cachait jusqu’ici, le dépliant les mains légèrement tremblantes, avant de le lui tendre d’un air incertain. Il n’était vraiment pas parti pour ça à la base ( après tout elle risquait peut-être de le prendre mal en voyant l’esquisse de son visage qu’il avait pris soin de dessiner dans le secret; et il ne pouvait s’empêcher de penser au pire dans le cas où elle n’aimerait pas le rendu.) mais il avait le don de se surprendre lui-même parfois.

Et ce n’était pas qu’il était insatisfait de ce qu’il avait fait, loin de là. Néanmoins, aurait-il préféré lui montrer mieux que de simples croquis qu’il n’avait pas eu l’occasion de peaufiner ni de peindre sur une toile en bonne et du forme comme il l’aurait souhaité. “Just a little warning here, It’s not my best ! ” précisa-t-il quand même, s’ancrant un instant dans les yeux de la musicienne avant de finalement détourner le regard, craignant de découvrir sa réaction.

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Un haussement d’épaules accompagna la réponse à sa question. I guess. It’s a lot more work upfront than it seems. Lots of planning and brainstorming. Lots of researching trends and stuff. The amount of drafts I have saved on my phone is crazy. Can go up to a hundred sometimes. L’application de notes était elle aussi bien remplie. Si elle pouvait se montrer quelque peu bordélique dans sa vie de tous les jours – sa chambre en était un bel exemple, sa mère lui disait parfois qu’elle ressemblait à un véritable champ de bataille, un parcours du combattant que de tenter de marcher sans mettre les pieds sur un quelconque vêtement – lorsqu’il s’agissait du travail par contre, il n’y avait pas plus organisé. Les notes dans les cahiers étaient color coded, les idées bien rangées dans l’ordre ou elles devaient apparaitre en ligne, les dossiers dans l’application de notes sur son téléphone tous rangés par année, par domaine, par thématique, dans lesquels elle notait la moindre idée qui pouvait lui parvenir sur un coup de tête. C’était d’ailleurs ce pourquoi elle adorait ne pas avoir à conduire. Elle pouvait, depuis la banquette arrière du taxi ou du Uber qu’elle avait commandé s’épancher sur d’autres idées, lire ses courriels, faire les recherches nécessaires à son travail, qu’il s’agisse de trouver des informations sur les différents exposants qu’ils accueilleraient, ou sur les vedettes qui fouleraient le sol du centre de conventions. (Elle gardait toujours, bien enfoui au fond de ses notes, des idées pour le jour où on lui donnerait l’occasion de rencontrer Pedro Pascal.)

La question passa ses lèvres sans qu’elle n’ait le temps de la retenir. Elle se surprit elle-même d’avoir été aussi directe, mais elle méritait d’être posée. Les secondes qui s’écoulèrent en silence avant qu’il ne réponde firent se nouer un nœud au creux de son ventre, comme s’il y avait quelque raison que ce soit d’être nerveuse d’en connaitre la réponse. Ce n’était sans doute pas logique, puisque le fait qu’il veuille l’entendre chanter était en soi une bonne chose, mais elle ne pouvait s’empêcher de redouter la réponse. I just think you should not be afraid of your talent. Si son regard s’était attardé sur le plancher, il revint se poser sur lui à l’instant ou le son de sa voix se fit entendre à nouveau. But it seems that you have no idea of it, so i guess I wanted to help you be more…confident in your art ? I don’t know. Les mots résonnèrent dans sa tête, et Maisy resta muette quelques secondes face à son commentaire. Était-elle consciente du talent qu’elle avait? Elle en venait à se questionner elle-même tout à coup. Elle savait certes qu’elle n’était pas mauvaise. Les quelques personnes qui avaient eu la chance de l’entendre chanter – avant qu’elle ne se décide à joindre le band – l’avaient encensée de compliments, mais encore fallait-il y croire. Une part d’elle-même se refusait à croire que sa voix était aussi jolie qu’on le lui disait, se complaisant dans l’idée que ses proches lui disaient ces choses simplement pour lui faire plaisir, parce que l’on voyait à quel point elle aimait la musique et le chant, qu’on ne voulait pas briser ses illusions. Pourtant, il y avait toujours cette petite voix qu’elle chassait d’un revers de la main qui lui intimait que si ses proches tenaient véritablement à elle et qu’elle n’avait absolument aucun talent, ou qu’il n’était pas si grand qu’on le prétendait, ils auraient sans doute la décence d’être honnête envers elle, non? Un soupire passa ses lèvres avant qu’elle ne tente de trouver les mots pour expliquer un peu plus en profondeur ce qui la freinait. Le manque de confiance était certes une raison, mais la véritable raison était toute autre. It’s just… so scary, you know? Putting yourself out there in your most vulnerable state for everyone to see and judge. Elle aurait tellement aimé pouvoir dire que le regard des autres ne l’affectait pas, qu’elle se contrebalançait du fait qu’on l’apprécie ou non, mais elle avait toujours été une people pleaser Maisy. Toujours à vouloir être dans les bonnes grâces de tout le monde, ne pas faire de vague, ne pas laisser échapper d’opinion controversée. Peut-être qu’à force de vouloir plaire à tous, elle s’était perdue quelque part, oubliant ce que c’était que d’être soi-même. Peut-être qu’à force de vouloir se faire si petite, pour qu’on vienne à l’oublier, elle avait perdu cette innocence qu’on lui avait connu, il fut un temps, lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. Parce qu’il fut un temps ou elle pouvait se parer des costumes les plus ridicules, se présenter devant parents et amis, et se donner en spectacle sans la moindre gêne. Elle dira aujourd’hui que ce n’était là que l’insouciance enfantine qui lui aura donné du courage, et qu’en perdant cette insouciance, elle était devenue celle qu’on connaissait aujourd’hui. Le fait qu’un inconnu, enfin, il ne l’était plus maintenant, mais que quelqu’un qui ne connaissait presque rien d’elle lui dise qu’elle avait du talent fit pourtant résonner quelque chose en elle. Cette même sensation qui l’avait envahie lorsque le groupe l’avait choisie pour tenir le rôle de chanteuse. (Pour celle-là, Jules se félicitait encore. Si ça n’avait pas été d’elle, sans doute que Maisy n’aurait jamais tenté sa chance. Et bon dieu, quelle expérience elle aurait manqué.) Il y avait quelque chose de complètement gratifiant dans le fait qu’une personne qui n’avait aucune obligation d’être agréable, ou même sympathique, voit quelque chose en elle qui venait confirmer ce que ses proches s’évertuaient à lui dire, mais qu’elle refusait obstinément de croire. Parce qu’il n’avait rien à y gagner à la pousser de la sorte, Julian.  

Peut-être avait-elle simplement besoin de quelqu’un qui soit passé par-là, qui ait dû faire face à cette peur viscérale qui pouvait la ronger dès lors qu’elle pensait exposer ses enregistrements au reste du monde plutôt qu’à son cercle Instagram, et qui ait finalement trouvé la force de présenter son art au grand jour. Sa curiosité piquée, elle se retint de lui demander directement s’il avait des images des toiles qu’il avait pu peindre, sachant pertinemment que ce genre de chose était personnelle, préférant que l’idée de lui montrer son art vienne de lui. Do you like it, working here? Qu’elle demanda, véritablement curieuse d’en connaitre la réponse. L’intérêt qu’elle lui portait la surprit presque. Les liens qu’elle était parvenue à tisser avec ceux qui composaient son cercle plus ou moins proche avaient mis des semaines avant de se concrétiser en quelque chose de solide, et elle n’osait poser les questions les plus directes qu’à ceux qui lui étaient les plus proches. Elle qui avait toujours du mal à s’ouvrir aux autres, elle avait presque l’impression d’être quelqu’un d’autre en cet instant. Elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce que c’était exactement, mais il y avait quelque chose chez Julian qui semblait invitant, qui venait calmer les craintes qu’elle pouvait généralement avoir lorsqu’elle faisait de nouvelles rencontres. Peut-être était-ce de savoir qu’il était lui aussi artiste, qu’il pouvait la comprendre sur ce point qui était central à sa personnalité, là ou bien d’autres autour d’elle tentaient sans pour autant y parvenir avec succès. I hope you’ll get to have your art exposed in a gallery some day too. La phrase accompagnée d’un doux sourire. Elle pouvait imaginer ce que c’était que de rêver de ce genre de chose et de les voir se concrétiser. Elle connaissait certes bien peu Julian, mais avec ces quelques mots échangés jusqu’à maintenant, elle ne pouvait que lui souhaiter le meilleur. Have you already contacted galleries to see if they’d let you show your work? Elle ne savait pas comment tout ça fonctionnait, mais elle supposait que c’était un bon premier pas. Mieux tenter cette approche que de simplement mettre son art en ligne et espérer que quelqu’un le voit et lui offre l’opportunité. You need to create your opportunities, que son père disait souvent. Don’t just wait for things to happen. Si elle était toujours hésitante à se lancer, elle avait suivi ce conseil – certes, sur un coup de tête, suite à un échec – et c’était ainsi qu’elle s’était retrouvée à occuper cet emploi qu’elle qualifiait comme emploi de rêve. (Ce n’était là aucunement une exagération, elle le pensait sincèrement.)

Elle ne s’attendait pas à ce qu’il accepte et fut légèrement prise de court lorsqu’elle le vit hésitant, lui tendre une feuille de papier qu’il déplia, consciente que les paroles qu’elle avait proférées étaient en quelque sorte un pacte qu’ils avaient conclu. Elle chanterait s’il lui montrait son art. Il montrait là qu’il comptait tenir sa part du marché, ce qui signifiait qu’elle n’aurait pas le choix de faire de même. Elle s’efforça de retenir sa curiosité et de bouger un peu pour voir ce qu’il y avait griffonné, calcula son geste lorsqu’elle s’empara de la feuille avec délicatesse, comme s’il s’agissait là de l’objet le plus précieux du monde et que le moindre faux-pas risquait de le détruire. Si certains auraient sans doute pu être légèrement inconfortable face à l’idée qu’un étranger les choisisse comme modèle sans qu’ils n’aient leur mot à dire, le sentiment ne se fit présent qu’une seconde à peine, immédiatement remplacé par une admiration sans borne pour le talent que possédait le jeune homme. Un wow quelle ne put retenir s'échappant d'entre ses lèvres tandis que son regard suivait ses doigts qui traçaient les lignes laissées par le crayon, en venant à détailler son propre visage qu'elle voyait pour la première fois sous un nouveau jour. Elle se perdit dans la contemplation du croquis le temps de quelques secondes, quelques minutes même peut-être, elle n'en savait rien si ce n’était qu’elle était fascinée et émerveillée par ce qu’on venait de poser sous ses yeux. Lorsqu'elle releva les yeux, pensant y trouver les siens qui la fixerait peut-être dans l'attente d'une réaction, elle n'y vit que sa tête détournée, son regard ailleurs, reconnaissant bien là l’attitude de quelqu’un qui n’avait soit pas l’habitude de montrer son art, ou dont l’estime quant au talent avait été bafoué d’une façon ou d’une autre. Ou peut-être était-ce autre chose, elle n’en savait rien en réalité, mais elle assumait l’une des deux premières hypothèses comme étant les plus plausibles. Its beautiful. Qu'elle déclara avec toute l'honnêteté du monde, parce que c'était là l'absolue vérité. I mean, if this isn't even your best, and it's this good, then what you consider your best must be incredible and worth putting in a museum. Can't believe you haven't had an exhibit in a gallery or something yet. Son regard vint à nouveau se poser sur la feuille qu'elle tenait toujours entre ses mains, son pouce caressant le papier avant qu'elle ne le tende, un brin d’hésitation dans le geste, à Julian pour qu'il le reprenne. Elle aurait bien aimé le garder, ce croquis, pouvoir l'encadrer et l'accrocher sur un des murs. Aux côtés de la lettre que Stephen Sondheim lui avait écrite peut-être, sur ce mur qui collectionnait les souvenirs de bons moments, ce mur qui, lorsqu'elle le regardait, lui redonnait le sourire, et ce même dans les moments les plus sombres. Thank you, for showing me. Qu'elle déclara le bras finalement tendu, préférant lui redonner le croquis que d'oser lui demander si elle pouvait le garder. Elle préférait éviter la possibilité même d’un refus que de devoir y faire face. I've never seen myself like this. Faisant référence à ce qu'il avait dessiné, à elle qui était dans son élément, dans un état de calme et de paix, dans son monde, quelque part entre ici et ailleurs, là où le temps n’existait plus. Elle avait certes fait quelques vidéos d'elle qu'elle avait posté sur ses réseaux sociaux, mais elle ne faisait que s'assurer que la prise était bonne, qu'elle était parvenue à jouer ce qu'elle voulait en une seule prise, ne prenait la peine que d'éditer le début et la fin pour éviter qu'on la voit se positionner après avoir lancé la vidéo, ou alors qu'elle s'apprétait à l'arrêter, mais mis à part, elle détestait généralement se regarder performer. We get to see ourselves in the mirror, smiling, crying, but we never get to see ourselves when we’re absorbed into something we like, or how other people see us in those moments. Elle expliqua, même si ce n'était sans doute pas nécessaire. Tout pour retarder le moment fatidique. I like that version of me. Le commentaire plus pour elle-même que pour lui, énoncé à demie-voix, le sourire qui avait étiré ses lèvres à la vue du dessin ne s'étant toujours pas dissipé. Si l’idée la terrifiait, elle ne pouvait pas nier non plus que de savoir que les murs qu’elle dressait pouvaient tomber en un instant lorsqu’elle se laissait aller à sa passion, qu’elle mettait son âme à nue, même si c’était fait à travers des chansons qui n’étaient pas les siennes. Les états d’âme restaient les mêmes au final. I like the way you see me. Le commentaire était sous-entendu, mais jamais elle n’aurait osé le vocaliser.
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“It’s just… so scary, you know? Putting yourself out there in your most vulnerable state for everyone to see and judge.” Sa sincérité l'affecta plus qu’il ne s’y attendait. Cette phrase résumait parfaitement ce qu’il ressentait lui-même en tant qu’artiste et sans doute était-ce un sentiment commun pour d’autres aussi. Mais ce n’était jamais facile d’avouer qu’on avait peur parfois, de la manière dont on serait perçue par les autres et de ce qu’ils allaient nous renvoyer de nous aussi quelque part. Julian apprenait encore tous les jours à prendre du recul sur ce que pensaient les gens de son travail, mais ce n’était pas toujours facile; surtout quand on avait vocation à vouloir le partager, notre art. Il avait beau craindre le jugement, Julian savait que ça ne l’empêcherait pas pour autant de partager ce qu’il aimait faire le plus au monde. Il avait trop d’émotions, trop de messages à partager pour s’arrêter de sitôt. Pour lui, ses peintures étaient aussi un moyen d’épancher la poésie de ses sentiments et le trop-plein d’amour qu’il avait en la vie malgré les obstacles qu’il avait pu traverser. "Yes, even though I hope not to work here forever, I really like it here. I love music and when I was young I actually took guitar lessons. But don't get me wrong, I'm really really bad at guitar". Un rire emprunt de nostalgie le pris. Il avait aimé participer à ces cours de guitare - en dépit son niveau médiocre - en partie grâce à son professeur. C’était un des premiers adultes à avoir été bienveillant envers lui et sa personnalité solaire et amusante avait souvent amené Julian à attendre les séances avec impatience pour rompre quelques instants avec la tension familiale constante. Malgré n’en avoir fait qu’une année, il en gardait un tendre souvenir.

“I sure should contact a gallery, but I never had the nerve to do it.”
Lui répondit-il. L’encouragement de la jeune femme face à ses aspirations le toucha. Croire en lui-même avait été un défi fut un temps et encore maintenant, même s’il était incroyablement fier de ses réalisations, il y avait des choses qu’il continuait à craindre de faire. Appeler une galerie pour montrer ses peintures faisait partie de ces pas de géant qu’il n’osait pas encore prendre.

En revanche, pouvait-il procéder par baby step et ainsi se décida-t-il à montrer, malgré son appréhension, ses croquis à la jeune femme. Avec l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine et sa jambe droite qu’il ne pouvait s’empêcher d’agiter, Julian attendit alors d’entendre ce qu’elle en pensait.

Puis finalement, “It’s beautiful” qu’il l’entendit prononcer d’une voix douce, le laissant expirer le souffle d’appréhension qu’il retenait. Les prochains compliments qu’elle lui fit furent plus que ce à quoi il s’était attendu et à leur écoute une boule de chaleur pris place dans son ventre. Quel duo comique ils faisaient quelque part, chacun particulièrement impressionné par l’art de l’autre, mais réticent à l’idée de montrer leur talent. Si ce n’était pas la preuve qu’ils attendaient pour commencer de prendre confiance en leur capacité. “Thank you.” fut tout ce qu’il sut dire sur le moment d'une voix rauque, les joues de nouveau légèrement rose de gêne, espérant toutefois qu’elle comprenne à quel point son enthousiasme face à son travail représentait beaucoup pour lui.

Lorsque Maisy lui retendit ses croquis, il secoua vivement la tête. "Keep it! It's yours now...I mean if you want it of course !" Et peut-être qu’une autre fois, il aurait l’occasion de l’immortaliser sur une toile en bonne et due forme, mais en attendant, il était heureux de lui donner ce petit portrait. "People who are completely immersed in those moments of creativity or deep concentration are the ones who inspire me the most. And when I saw you earlier, you were so into the music that you were almost magnetic. I'm glad you can now see yourself as I did just now and surely as others see you when you play." Il se pinça la lèvre inférieure pour s’empêcher de divaguer davantage. Ses croquis n’étaient pas grand-chose, mais quand il l’entendait dire qu’elle aimait voir cette version d’elle-même, la façon dont il la voyait, Julian savait qu’il ne s’était pas trompé en choisissant la peinture comme voie. "I know it can be difficult to share your art with others. In a way, it's like showing a part of us that we perhaps don't understand ourselves. But sometimes it's also very liberating to let go of the fear of judgement and just... create no matter what." Parce qu’à la fin, nos passions continueraient toujours à nous animer d’une manière ou d’une autre, quels que soient les embûches et les doutes qui croisaient notre route.  

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Elle ne savait pas ce qui la poussait à être aussi vulnérable avec Julian. Après tout, elle ne connaissait que si peu de lui et ce n’était d’ordinaire pas dans sa nature de se livrer aux gens, bien au contraire. Elle était plutôt de celles qui étaient réservées, timide, qui ne parlaient que lorsqu’on leur demandait, et qui donnait bien rarement leurs opinions. De toute façon, dans un groupe, elle était bien souvent enterrée par ceux qui savaient s’imposer, se faire entendre, alors elle avait rapidement appris à se taire. Ce n’était pas plus mal, elle s’en complaisait un peu de cet anonymat, de pouvoir passer inaperçue à peu près n’importe où. Elle trouvait son aise sur scène lorsqu’elle était entourée – la simple idée de se lancer en solo, de n’avoir que sa guitare pour seule compagne la terrifiait au plus haut point. Sans doute le fait de le savoir artiste, de savoir que lui aussi souffrait des mêmes peurs qu’elle avait quelque chose de réconfortant, qui venait la mettre à l’aise. Qu’importe ce que c’était, elle appréciait de pouvoir s’ouvrir à quelqu’un sans craindre que l’on se moque d’elle ou que l’on ne minimise ses craintes, d’avoir enfin rencontré quelqu’un qui comprenait cette facette d’elle qu’elle ne montrait qu’à un nombre minime de gens. « Yes, even though I hope not to work here forever, I really like it here. I love music and when I was young I actually took guitar lessons. But don't get me wrong, I'm really really bad at guitar. » Elle acquiesca d’un signe de tête. « Understandable. I mean, no matter how much you might like what you’re doing, if it’s not what you’re truly passionate about, it makes sense that you don’t see yourself doing it forever.» Particulièrement lorsque l’on était doué comme lui. Ce serait un véritable gâchis, elle avait déterminé, qu’il se cantonne à vendre des guitares majoritairement à des parents qui les offriraient à leurs gamins en guise de cadeau de Noël, les quelques amateurs venant y chercher leur Saint Graal, faisant sans doute le bonheur de ces employés qui pouvaient étendre leurs connaissances et parler avec des gens qui avaient une véritable passion pour la chose. Elle se comptait chanceuse d’avoir trouvé sa vocation, d’avoir obtenu ce qu’elle considère être l’emploi de ses rêves à un si jeune âge. Elle était bien consciente que nombreux étaient ceux qui ne faisaient qu’aspirer à ça toute leur vie, se contant d’un emploi qui leur permettait de vivre convenablement. Elle espérait que Julian aussi parvienne à vivre d’un métier qui lui faisait vraiment envie, qu’il viendrait à pratiquer avec les étoiles dans les yeux. « You did? » Qu’elle demanda, curieuse. Un rire vint s’échapper d’entre ses lèvres pour se joindre au sien lorsqu’il lui fit part de ses piètres talent en la matière. « If you ever want to pick it up again, I could give you lessons. » Qu’elle suggéra, idée lancée comme ça, sans être entièrement sérieuse, incertaine que ce soit quelque chose qui l’intéresse de toute façon. Il pouvait aimer la musique sans pour autant vouloir se remettre aux cours de guitare. Mais s’il le voulait, elle se porterait volontaire pour lui apprendre, elle s’en ferait même un plaisir. Elle n’était pas certaine d’être bonne enseignante, elle ne savait pas si elle en aurait la patience, mais elle pourrait bien s’y essayer. Après tout, qu’avait-elle à perdre?

« I sure should contact a gallery, but I never had the nerve to do it. » Elle pouvait le concevoir. En temps normal elle aurait été bien trop anxieuse pour oser appliquer sur le poste qu’elle occupait présentement. Sa dernière rupture, aussi brutale et douloureuse aura-t-elle été, aura au moins eu ça de bon. Dans un élan de je-m’en-foutisme, elle aura eu le courage de faire quelque chose qui sortait de sa zone de confort. Quelle chance elle avait, elle le savait, de réaliser chaque jour un rêve de gamine. « I get it. I’m working my dream job right now, but I applied for it out of spite. It's a long story, but in the end my best friend hyped me up, telling me to apply just to prove someone wrong. I ended up getting it. I would’ve never done it otherwise. Turns out it’s one of the best things that ever happened to me. » Qu’elle raconta, comme s’il avait quelque chose à en faire. Mais qui sait, peut-être que de savoir que quelqu’un qui n’avait pas non plus les nerfs pour oser réaliser ses rêves et qui, au final vivait sans doute l’expérience la plus merveilleuse de sa vie, pourrait lui donner le courage qui lui manquait pour lui aussi faire le pas. Elle était consciente que déjà, qu’il ose lui montrer ce croquis qu’il avait fait d’elle était sans doute un premier pas dans la bonne direction. Si elle pouvait lui donner un minimum de confiance, un petit coup de pouce, elle n’hésiterait pas à le faire. Elle l’aurait encouragé qu’importe, mais les mots qui s’échappèrent de sa bouche n’étaient que la pure vérité. Elle était émerveillée par ce qu’il était parvenu à faire avec un simple crayon et ne se gêna pas pour le lui dire. Elle ne s’attendit à rien en retour, mais fut tout de même heureuse qu’il lui offre de garder le croquis qu’il avait fait d’elle. « Thanks. » Qu’elle répondit simplement lorsqu’il lui fit l’offre, ravie de ne pas avoir à lui en faire la demande. « I’ll keep it preciously. » Elle fouilla dans son sac pour en sortir un carnet, glissant le bout de papier entre deux pages, confirmant ses paroles, et s’assurant ainsi qu’il ne se retrouverait pas chiffonné entre son baume à lèvre, son téléphone portable, et ses trois carnets. Elle tenait à le garder aussi intact que possible, une petite voix dans sa tête s’amusant à lui murmurer que, qui sait, un jour, il vaudrait peut-être son pesant d’or. Ce n’était aucunement là la raison du geste, elle tenait simplement à le préserver autant que possible, parce que ça semblait être bien peu, mais pour elle, ça restait quelque chose d’important, de précieux. Les commentaires qu’il lui retourna donnèrent à ses jours une teinte d’un rose un peu plus foncé. Elle n’avait jamais été douée pour accepter les compliments, et tenta de se cacher derrière le sourire et le timide thank you qu’elle lui rendit. « Yeah, you just pour your soul into something. I guess it’s the same for everyone, but it’s all that you can’t or don’t want to express out loud that you turn into art. At least, that’s usually what pushes me to create. I guess I just haven’t figured out how to let go of that fear. » Mais peut-être que c’était là l’occasion de faire un premier pas de son côté. Après tout, il avait respecté sa part du marché, à elle de faire de même.  « But I guess that now’s my chance to make a step in that direction. » Qu’elle rétorqua, lui lançant un léger sourire avant que, sans même regarder, ses doigts ne prennent position sur les cordes, et que sa main droite ne vienne les gratter timidement, laissant tranquillement une mélodie se former. « Promise me that if you think it’s bad, you won’t be too harsh. I can take criticism, but I'm still soft. » Qu’elle ajouta, tentant d'y apporter une pointe d'humour, bien qu'elle ait l’impression que ce ne soit pas le genre de personne qu’il était de toute façon. Et puis, même si ses talents n’étaient pas à la hauteur de ses attentes, il aurait fort probablement déjà entendu bien pire. Sa voix, après quelques secondes, s’éleva pour enfin chanter les paroles de cette chanson de Taylor Swift qu’elle avait commencé avant d’être interrompue. Elle n’en était pas encore à laisser quiconque écouter ses propres compositions, quand bien même ils étaient seuls ici, mais juste de chanter pour lui était un grand pas pour elle.

Le premier couplet n'était même pas terminé que déjà, elle était complètement absorbée dans sa performance, en oubliant presque là où elle était, et qui la regardait. Elle se laissa aller, tant pis si on venait à l'entendre. Elle était dans son élément, récitant une chanson qui l'avait touchée droit au coeur dès la première écoute et qui continuait, encore aujourd'hui à l'aider à exorciser ses démons. Il n'en était sans doute pas plus évident que lorsqu'elle atteignit le zénith de la chanson et qu'elle ne tenta même pas de restreindre sa voix, y allant à plein volume.

If clarity's in death, then why won't this die?
Years of tearing down our banners, you and I
Living for the thrill of hitting you where it hurts
Give me back my girlhood, it was mine first


Ce n'est que lorsque la dernière résonna qu'elle vint à se souvenir de l'endroit où elle se trouvait. Si son regard s'était perdu dans le néant alors qu'elle performait, tranquillement, et avec appréhension, elle le détourna pour le poser sur Julian, guettant la moindre réaction de sa part.
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Sa poitrine enfla d’un rire spontané face à sa proposition de lui donner des leçons. "I'm always up for trying again. But the real question is whether you're patient enough to teach me. I'm not joking when I say that I'm not the best at it". Il était assez emballé par l’idée à vrai dire. Julian adorait la musique ( il peignait rarement sans par ailleurs ), et aimait s’essayer à divers genres même les moins connues. Alors naturellement, ça l’intéressait Julian, de pouvoir avoir l’occasion de recommencer à tenter de créer la musique plutôt que seulement l’écouter. Toutefois, se devait-il de la prévenir du temps qu’il lui faudrait pour espérer un jour qu’il réussisse à jouer à peu près correctement. Les lèvres qui s’étiraient encore jusqu’au yeux eux-mêmes plissé dans une grimace amusée, Julian se laissait gracieusement aller à ce moment, cette pause douce et joyeuse dans sa journée de travail, qu’il partageait avec Maisy. Difficile pour lui de croire qu’ils n’étaient encore qu’inconnus il y a de cela quelques minutes quand parler avec la jeune femme était si naturelle, presque comme se livrer à une vielle amie. L’entendre dire qu’elle avait osé postulé sur un coup de tête à son travail rêvé et avait obtenu le poste raviva la petite voix dans sa tête qui ne cessait de lui dire qu’il devait au moins tenter sa chance. Peut-être devait-il faire un peu plus confiance à sa bonne étoile et s’aventurer à présenter son art pour, sur un malentendu, qu’un jour une des œuvres soit exposé ? Julian avait parfois encore un peu de mal à s’affirmer comme artiste au regard du monde professionnel même s’il arrivait de mieux en mieux à se présenter comme tel auprès de ses proches. Il disait à qui voulait l’entendre que personne ne devait se soucier du regard des autres, mais voilà qu’il était le premier à s’en préoccuper en vérité. Alors savoir que malgré les doutes qui pouvaient nous assaillir, on pouvait toujours arriver à atteindre l’endroit où on voulait être, ça le motivait encore plus Julian. Et Il était content qu’elle ait une amie pour l’encourager dans sa voie et qu’elle ait maintenant trouvée son travail souhaité. Ça le faisait penser à son petit frère, autrefois premier fan de ses tableaux et qui l’avait toujours encouragé dans cette voie. Ils n’étaient plus beaucoup en contact ces derniers temps, et il lui manquait, ce pilier sur lequel se reposer dans les moments où il avait besoin qu’on croit en lui quand il ne pouvait plus croire en lui-même. Serait-il aussi fier qu’avant Edmund, en voyant comment il essayait d’atteindre ses rêves, même s’il avait dû le laisser en Angleterre pour ça ?

Il se frotta rapidement le torse, à l’endroit où se trouvait son cœur comme s’il pouvait apaiser la douleur qu’il ressentait à la seule évocation de son petit frère et chasser les souvenirs ravivés. Maisy avait raison quand elle disait que c’étaient souvent les choses qu’on ne pouvait ou ne voulait pas exprimer à voix haute qu’on transformait souvent en art. Du moins était-ce lui aussi ce qu’il ressentait quand il créait, rendant ses travaux parfois si personnels qu’il n’était pas toujours sûr de vouloir montrer certaines œuvres qu’il avait parfois du mal à regarder après coup alors même qu’il les avait réalisé."I don't think you can get rid of that fear completely, though. I think it's just part of the process as time goes on."

Finalement, avait-il dû réussir à la convaincre de lui chanter un petit morceau puisque la jeune femme posa de nouveau les doigts sur les cordes de la Gibson, prête à jouer. « Promise me that if you think it’s bad, you won’t be too harsh. I can take criticism, but I'm still soft. »  Si seulement elle savait qu’il était déjà tombé sous le charme de sa voix au fil de ses visites au magasin ! Il y avait honnêtement très peu de chances qu’il ne trouve quelque chose à redire. Mais comprenant sa nervosité, il lui offrit un sourire encourageant en réponse, espérant qu’elle comprenne qu’il était touché qu’elle se sente assez en confiance pour être vulnérable devant lui.

À la première note de sa voix, le visage de Julian s’illumina comme à chaque fois qu’il l’entendait chanter. Il ne connaissait pas la chanson, mais visiblement la jeune femme résonnait beaucoup avec les paroles, se laissant complètement aller au fur et à mesure des couplets, absorbé par sa musique, dans sa bulle et son élément. Et lorsqu’elle atteignit le point culminant de la chanson, libérant complètement sa belle voix comme une fleur s’épanouit au printemps, Julian ne pouvait être plus admiratif. Ainsi, à peine la dernière note se fit-elle entendre qu’il l’applaudissait déjà avec enthousiasme. “Girl, it was insane !” S’exclama-t-il avec sincérité avant de lui lancer un clin d’œil accompagné d’un sourire en coin, montrant qu’il n’avait pas douté d’elle un seul instant. Maisy avait vraiment un diamant brut dans la voix et il savait que son chant n’était pas que du talent, mais aussi sûrement beaucoup de travail et de passion ce qui ne la rendait que plus inspirante. "I wish I'd painted you the way I've seen you now, but even a painting couldn't convey your energy accurately enough. You seemed so... alive when you sing.”

Il se demandait ce qu’elle pouvait bien éprouver quand elle chantait. Lui quand il peignait, il avait l’impression de se laisser bercer par les vagues, dans leur calme comme dans leur rage parfois, laissant ses coups de pinceaux l’emmener jusqu’à n’importe quel rivage. Sûrement, était-ce un sentiment similaire pour elle que de se laisser aller à a passion ? Mais peut-être était-ce plutôt comme retourner à la maison, dans le confort et la sécurité. Ou bien comme respirer à nouveaux après avoir retenu son souffle trop longtemps. Il n’en savait trop rien Julian en fait, mais du moins était-ce l’impression qu’elle lui avait donné lorsqu’elle avait chanté, comme si la musique détenait une partie de son âme.

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Elle ne savait pas si la réaction à son rire était justifiée, mais l’espace d’un instant, elle se sentit presque ridicule de lui avoir fait l’offre. Après tout, elle ne le connaissait qu’à peine et n’avait aucune expérience pour ce qui était de donner des cours – elle se savait généralement relativement patiente, mais parfois, d’enseigner quoi que ce soit à quelqu’un d’autre pouvait faire sortir même les plus saints de leurs gongs. Son niveau d’anxiété diminua aussitôt la voix de Julian s’éleva à nouveau, venant calmer ses craintes. Il ne trouvait donc pas l’offre ridicule et c’était déjà, en soit, une petite victoire. Le sourire qu’il lui offrit aida, lui aussi, à faire diminuer la taille de la boule qui tranquillement se formait au creux de son ventre, la rassurant d’autant plus que ses paroles étaient sincères et qu’il ne les disait pas simplement pour lui faire plaisir.  « Unless you have absolutely no musical ability, I’m pretty sure we can get at least a song or two out of you. » Qu’elle répondit avec un brin d’humour, le léger rire accompagnant ses paroles, totalement confiante en ses propos. « Besides, you can paint, so I guess you must be somewhat good with your hands, which should be a good start. » Elle ne savait pas si les encouragements étaient plutôt pour lui que pour elle, se donner la motivation d’apprendre ce qu’elle avait, pour la majorité, appris par elle-même. Autodidacte qu’elle était, elle avait appris les rudiments, les accords, depuis sa chambre avant que les parents ne décident de l’inscrire à des leçons afin qu’elle puisse approfondir ses connaissances et parfaire un talent qui semblait déjà inné chez elle. Si ses enseignants n’avaient toujours eu que des bons mots à son sujet, complimentant l’étudiante studieuse qu’elle était, celle à qui il était facile d’apprendre, elle ne doutait pas que d’autres élèves devaient donner un peu plus de fil à retordre, ce qui pouvait parfois, elle était certaine, toucher la corde sensible et venir irriter même les enseignants les plus patients. Après tout, certains désireux de se lancer dans la musique n’avaient absolument aucune oreille et, quand bien même on leur donnerait tous les trucs du monde, quand bien même on voulait les aider, le résultat serait toujours le même, quelque chose de discordant, très peu agréable pour les oreilles. Le genre que l’on préfère éviter. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle était quasi certaine que la chose ne viendrait pas à se rendre jusque-là avec Julian. « As for my patience, I guess we’ll see. » Elle doutait fort être du genre à s’emporter – ça n’avait jamais été dans son tempérament, mais elle savait qu’elle n’en était pas à l’abri – tout comme elle doutait que Julian, même s’il était le pire guitariste qu’il lui eut été donné de rencontrer, lui donne raison de s’impatienter.

« Is everything okay? » Qu’elle demanda, l’inquiétude sans doute perceptible dans le ton de sa voix, lorsqu’elle le vit porter la main à son torse, comme si une douleur était subitement venue le saisir. "I don't think you can get rid of that fear completely, though. I think it's just part of the process as time goes on." Le commentaire lui fit hausser les épaules avant qu’elle ne laisse échapper un I guess you’re right d’entre ses lèvres, les mots sonnant presque comme une admission de défaite. Elle savait que se comparer à d’autres n’était aucunement bénéfique, mais pour d’autres, ça semblait si facile de s’abandonner, se laisser aller à l’instant présent, s’oublier et juste se lancer dans le vide. Peut-être étaient-ils simplement plus habiles et habitués à porter le masque qui donnait l’impression à tous ceux qui les regardaient qu’ils avaient leurs émotions et leurs peurs sous contrôle. Si bien que parfois, elle se demandait si un jour, elle aurait le courage d’exposer son art au grand jour plutôt que de se cacher derrière un groupe, derrière des covers plutôt que d’oser interpreter ses propres compositions. S’il y avait une petite voix qui se cachait tout au fond d’elle lui intimant qu’elle avait le talent pour, qu’elle en était capable, elle se retrouvait toujours bien rapidement engloutie par ses doutes et ses craintes.

Le sourire que Julian lui offrit après qu’elle lui eut demandé d’être clément à son endroit lui indiqua que ses craintes étaient d’autant plus infondées. Après tout, il semblait doux de nature, elle doutait qu’il l’assaille de critiques virulentes quand bien même elle n’était pas la plus douée, quand bien même il n’apprécierait pas sa performance. Si une part d’elle espérait une réaction positive de sa part, elle ne s’attendait pourtant aucunement à une telle réaction de sa part. C’est sans doute en partie dû à la surprise qu’elle provoqua que le rire s’échappa d’entre ses lèvres, réaction nerveuse plus qu’autre chose. Elle n’avait jamais été douée pour accepter les compliments, ça ne changerait sans doute jamais, et la teinte rose foncée que prirent ses joues ne firent que témoigner du léger malaise qu’elle ressentait face à ce flot de compliments, mais ç’aurait été mentir que de dire qu’ils ne la touchaient pas droit au cœur. C’est un timide thank you qu’elle lui lança en retour, la tête baissée, le regard rivé sur la guitare pour éviter de croiser le sien. Elle se sentait soudainement beaucoup trop embarrassée pour lui faire face et pour continuer cette conversation. Elle qui n’était pas habituée de se livrer de la sorte, elle avait l’impression de ne plus savoir quoi faire de sa peau. Après un court moment de silence pendant lequel elle tenta de reprendre un semblant de contenance, elle se leva et alla poser la guitare sur le support qui lui était désigné avant de retourner vers son siège. « I should probably let you get back to work. » Qu’elle déclara, s’emparant de son sac alors qu’elle prononçait ces paroles. Un bref regard aux alentours lui aurait permis de constater qu’ils étaient toujours seuls dans la boutique, mais elle se disait qu’il devait bien avoir quelques tâches à accomplir et que, si elle restait là à discuter avec lui, à l’embêter, il ne ferait sans doute pas grand-chose de ce qui se trouvait sur sa liste.
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「 feat. @Maisy Wasilewski ; décembre 2023 」
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“You cant count on me then ! It will challenge me a little bit, I like that.” Il souria avec amusement face à aux encouragements de la jeune femme. Si Maisy, qui avait beaucoup plus de talent que lui dans le domaine de la musique, croyait en lui pour au moins réussir à jouer une ou deux chansons, il allait donc se donner une chance de réessayer.

Les pensées qui dérivaient bientôt dans le passé en pensant à ses premières leçons de piano et bientôt le visage de son frère qui s’imposait à lui comme un rappel à continuer à avancer et à ne jamais abandonner. Les choix qu’il avait fait pour en arriver là et s’approcher chaque jour un peu plus de ses rêves le tourmentaient encore. Pour autant, il ne pouvait pas trouver en lui la force de les regretter. Alors, oui, il n’avait jamais voulu blesser Edmund, et encore moins qu’il se sente abandonné à son départ. Mais même sans le vouloir, il l’avait fait et se devait désormais de recoller les morceaux. Visiblement plus expressifs qu’il ne le pensait, Maisy s’enquit de son état, un brin inquiète et Julian s’en voulut immédiatement d’empoisonner ce doux moment de partage par sa mélancolie intrusive. “No don’t worry, I’m alright.” Mais, parce que la jeune femme rendait étrangement si faciles les confidences, il ajouta : "I was thinking about my brother. He always was my first fan and he really is someone dear to me even though we don't talk that much nowadays. But I still try to make him proud everyday.” Il ne précisa pas que leur relation n’était plus celle qu’elle était fut un temps. Remplis de joie, d’affection et d’encouragement sans faille. Peut-être parce que l’avouer à voix haute était comme accepter que les choses étaient presque devenues irréparables entre eux. Or, il avait beau rejouer le disque dans sa tête Julian, en pensant se préparer à cette éventualité, il savait qu’il ne faisait en réalité qu’être dans le déni en prétendant avoir tout son contrôle quand preuve était de constater que tout s’était effondré autour de lui.

La voix de la musicienne qui retentit alors dans l’air. Notes qui apaisèrent son cœur tourmenté et lui permirent de se recentrer sur l’instant présent. Elle vibrait avec la musique et Julian avait presque l’impression qu’elle écoulait son âme sur les cordes. Animé de cette étincelle, de cette presque insouciance artistique, Maisy inspirait le peintre plus que ce à quoi il s’était attendu. Elle avait du talent et Julian n’allait pas la laisser finir la chanson sans de chaleureuses félicitations entièrement méritées, en espérant qu’elle sache qu’il n’exagérait en rien ses propos. Le calme qui revint alors dans le magasin les entourant comme une bulle sereine tandis qu’elle acceptait ses compliments avec pudeur, les joues rougissantes. ll aurait pu rester là à discuter avec pendant des heures, mais le reste du monde ne pouvait pas s’arrêter pour eux et finalement Maisy brisa le silence. “I should probably let you get back to work.” Il hocha brièvement la tête. “And I probably should let you enjoy the rest of your day too.” Il observa la jeune femme prendre son sac tandis qu’il se redressait tout en faisant mine de se recoiffer pour ne pas rester bras ballant devant elle tout en commençant à reculer vers le comptoir. Il était clair qu’il n’avait pas vraiment envie de retourner vaquer à ses occupations Julian, même s’il avait effectivement encore des choses à faire et des client  à conseiller dans le magasin, bien que ce dernier était pour le moment encore vide. ”But wait !” ll rejoignit la caisse pour s’emparer d’un stylo ainsi que d’un petit bout de papier puis y annota rapidement son numéro de téléphone avant de le lui tendre. “Here’s my number. Just in case.” Il lui fit un petit sourire hésitant, se sentant soudainement légèrement timide. “I have guitar lessons to take after all.” Il ponctua sa phrase d’un clin d’œil amusé, envahit par la sensation d’avoir fait une de ces rencontres ponctuelles qui ne s’oubliaient pas.


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「 feat. @julian barlow ; décembre 2023 」
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Maisy lui retourna son sourire, heureuse de constater un certain enthousiasme de la part de Julian. C’était déjà là un bon début, s’il partait avec un minimum de croyance en lui et de motivation. Pour le reste, elle était prête à prendre le temps qu’il fallait pour parvenir à lui faire apprendre au moins quelques chansons, quand bien même elles pouvaient être relativement simple. Si l’humeur de l’un comme de l’autre semblait plutôt joviale en ce moment, elle vint à changer le temps d’un instant. Si d’autres n’auraient peut-être pas porté attention au geste qu’il posa, ou n’y auraient simplement pas accordé une quelconque réaction, Maisy se risqua à ne pas le passer sous silence. Elle l’écouta se confier à elle, une moue légèrement triste face à ses propos. « I’m sorry to hear that. » Il pouvait sans doute lire sur son visage qu’elle était sincèrement désolée d’apprendre et de constater qu’une relation qui semblait tant compter pour lui semblait avoir changée avec le temps. Elle pouvait concevoir que le temps fasse son effet même sur les relations les plus solides, mêmes sur les liens tissés les plus serrés. Elle se comptait d’ailleurs chanceuse d’avoir su garder contact avec ceux et celles qui l’avaient vu grandir jusqu’à son départ forcé de New York, et continuait de se réjouir de les voir au moins quelques fois par années. « I’m sure he’s still proud of you. » Qu’elle ajouta, sincère, un doux sourire se dessinant sur ses lèvres. Elle n’osa pas presser le sujet, quand bien même les questions vinrent à envahir son esprit, désireuse d’en savoir plus sur lui, sur sa vie, et sur ce tumulte qui semblait le troubler. Elle se répéta pourtant que ce n’était pas ses affaires, que s’il voulait en discuter davantage, il le ferait de son propre gré. Ça ne l’empêcherait pourtant pas de spéculer dans sa tête. Après tout, elle avait toujours été très imaginative et douée pour s’inventer des scénarios, qu’ils la mettent en jeu ou non. Elle ne comptait plus le nombre de fois ou Marta et elle, avaient passées des heures à regarder les passants et leurs imaginer des vies, passe-temps comme un autre qui se terminait toujours en un fou rire parce que les spéculations devenaient de plus en plus loufoques au fur et à mesure que le temps passait. Elle avait l’impression pourtant que, cette fois-ci, le résultat serait sans doute moins drôle. Quoi qu’elle s’imaginait bien qu’en discutant avec Marta – parce que c’était inévitable que le moment viendrait à se glisser dans leur prochaine conversation – et que, sans doute, elles s’entraineraient l’une et l’autre vers des suppositions toutes plus dramatiques que les précédentes.

Après sa performance terminée, sans doute poussée par la gêne plus qu’autre chose – parce qu’elle n’en avait en réalité pas vraiment envie – Maisy laissa savoir à Julian qu’il était temps qu’elle le laisse retourner à son travail. Après tout, elle l’avait assez embêté pour la journée. Il ne semblait pas s’en plaindre – elle avait l’impression qu’il ne se serait pas gêné pour le lui faire comprendre s’il avait voulu la voir partir – mais elle ne voulait pas prendre de son temps plus que nécessaire. Elle hocha la tête à ses propos, malgré qu’elle se plaisait sans doute plus ici que seule dans son appartement, et se dirigea tranquillement vers la porte alors que lui retournait à son poste derrière la caisse. Elle ne se stoppa dans ses pas que lorsque la voix de Julian retentit à nouveau, lui demandant d’attendre. Elle tourna les talons pour lui faire face à nouveau, le regard se posant sur son visage, puis sur le bout de papier qu’il lui tendait. Elle s’en empara presque hésitante alors qu’il lui annonça ce qui se trouvait dessus. Just in case. Elle pouvait presque déjà entendre Marta rigoler en s’imaginant la scène, le genre de cliché de ces films romantiques dont Maisy était fan. Un right »s’échappa d’entre ses lèvres après qu’il lui ait rappelé les leçons de guitare qu’elle lui avait tout sauf promises, le mot accompagné d'un hochement de tête. Si elle avait douté, quelques minutes plus tôt, que sa proposition soit une bonne idée, elle voyait maintenant là l’opportunité parfaite de garder contact avec lui. Après tout, elle n’avait eu pareille connexion avec personne, hormis Marta peut-être. « I’ll get in touch. » Qu’elle répondit finalement avant de faire demi-tour et de se diriger vers la sortie. À peine avait-elle fait quelques pas à l’extérieur qu’elle sorti son téléphone de sa poche pour y ouvrir l’application de contacts. Elle y ajouta le numéro de Julian avant de glisser le bout de papier dans sa poche, puis lui envoya un message rapide.

hey, it's maisy.
sent at 4:23pm
just checking to make sure you didn't give me a fake number...  nobody gets me like you do (julian) 1f61c
sent at 4:24pm

Et même si elle ne l’aurait jamais avoué, l’idée même qu’il ait pu lui donner un faux numéro faisait se former une boule au creux de son ventre. C’était ridicule parce qu’il n’avait pas vraiment d’intérêt à lui donner un faux numéro – s’il était sérieux pour les cours de guitare en tout cas – et que les circonstances de leur rencontre n’étaient pas propices à ce genre de coup, mais, elle qui s’imaginait le pire, se voyait déjà devoir trouver un nouveau magasin de musique ou trouver une guitare pour laquelle elle aurait un coup de cœur aussi grand que pour celle qui se trouvait dans ce magasin-là.
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