surprise surprise... -- Julian
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surprise surprise... -- Julian

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「 surprise surprise... 」
∙ with @Julian Barlow -- mi-janvier 2023

tw: allusion pression familiale, anxiété

Accroupis au niveau du sol, le regard un peu perdu sur les produits, Edmund devait avouer qu'il ne se plaignait pas de quitter dans vingt minutes. Cette nuit avait été particulièrement courte, si ce n'était purement inexistante, et ses pensées avaient repris leur fameuse habitude de tourner inlassablement en rond jusqu'à lui donner une migraine carabinée. Rien que d'y repenser, l'anglais sentait la désagréable sensation renaître à l'arrière de son crâne.
Réalisant que ses gestes étaient restés suspendus comme un robot en manque de batterie, il se força à reprendre le cours de son travail, bataillant pour que son attention se focalise sur les étalages plutôt que sur son frère.

Deux semaines à peu près qu'il avait posé les pieds à Oceanside. Deux semaines pour se familiariser avec ce qu'il devait appeler sa nouvelle maison, sa nouvelle ville, sa nouvelle chambre, son nouveau travail aussi. Bien heureux, finalement, d'avoir remplacé les études de commerce et marketing qu'il avait dû suivre sous les conseils avisés de son paternel par ce job à l'épicerie à quelques rues de chez lui. Répétitif, certes, mais ça lui occupait ses journées, parfois ses nuits lorsqu'il prenait un service un peu tardif. Et ça lui occupait l'esprit aussi, autant que possible en tout cas, car ce dernier trouvait toujours le moyen de revenir vers les sujets qui nourrissaient son anxiété.

Julian en particulier ne cessait de tourner en rond dans sa tête. Après tout, ce n'était pas pour rien qu'Edmund avait pris son envol vers Oceanside. Malgré les relations un peu tendues entre son frère et lui, leurs quelques discussions ces dernières années lui avaient appris où Julian se trouvait. Mais le jeune Barlow devait avouer que ses sentiments restaient... mitigés. Il y avait cette part de lui, l'enfant qui s'accrochait à son innocence, qui n'attendait que de pouvoir le retrouver et renouer les liens qui s'étaient fragilisés ; et puis il y avait l'autre partie de lui. Celle qui peinait à oublier ce qu'il avait ressenti lorsque Julian était parti en le laissant derrière. Il était assez mature, et avait subi bien assez lui aussi, pour savoir et comprendre ce qui l'avait poussé à prendre cette décision. Mais il ne pouvait pas nier combien il s'était senti et se sentait encore trahi par ce choix fait par son aîné. Il ne pouvait pas simplement effacer l'amour qu'il avait pour son grand frère, mais il ne pouvait pas non plus agir comme si ce départ avait bousculé toute sa vie.

Ses gestes étaient devenus mécaniques, alors qu'il s'était à nouveau perdu dans les profondeurs de ses pensées anxieuses. Comment faire le pas vers Julian, comment aborder... tout. Il ne parvenait pas à se concentrer sur autre chose, tant et si bien qu'il faillit ne pas voir la silhouette passant à sa droite dans l'allée non loin de lui. Son regard se sentit inconsciemment attiré dans cette direction et Edmund eut le temps de reconnaître le frère qui occupait toutes ses pensées à l'instant même avant qu'il disparaisse dans un autre rayon.

Se relevant un peu trop vite, il fit dégringoler quelques boîtes de conserve qu'il rattrapa maladroitement. Woww, sorry! souffla-t-il d'un accent british particulièrement prononcé au client qui avait brusquement sursauté derrière lui. Avançant d'un pas précipité vers l'arrière boutique, dans l'optique de s'y cacher car non, vraiment, il ne se sentait pas prêt à croiser Julian là maintenant tout de suite, le gérant l'interpella sans se rendre compte de son manège. Tiens, Edmund, tu pourrais t'occuper de la caisse pour tes dix dernières minutes ? Je dois m'occuper d'une commande. Edmund tenta de bégayer une excuse pour éviter de se retrouver à l'endroit où, évidemment, il n'aurait aucun moyen de fuir, mais il ne s'attira qu'un regard perdu de son employeur et il lâcha l'affaire, n'ayant pas particulièrement envie de perdre son travail. Le regard alerte, il rejoignit la caisse, lançant une salutation machinale à la cliente qui patientait et se mit à son travail, l'esprit complètement en vrac. Enchaînant bourde sur bourde, il glissait des Sorry... à tout va, relevant la tête toutes les dix secondes pour vérifier que son frère n'était toujours pas là. Avec un peu de chance il pourrait...

Nope, la chance n'était pas de son côté. En relevant les yeux cette fois-ci, ceux-ci se posèrent sur le visage de Julian, miraculeusement tourné de profil. Sans même réfléchir à ce qu'il faisait, Edmund plongea sous la caisse, se dérobant au regard de son aîné qui tournait justement la tête dans sa direction. Le client qu'il encaissait se pencha vers lui, interloqué. Hum... sorry, I just err... something errr... fell? Il n'était même pas sûr de ce qu'il racontait. Il n'allait pas pouvoir rester ici indéfiniment et pourtant, il aurait bien aimé trouver miraculeusement un petit trou de souris où se cacher pour le reste de la journée, ou semaine, ou année même. Se relevant lentement, la tête encore largement baissée, il tendit le ticket au client qui le séparait de son frère, et le regarda libérer l'espace avec des nœuds dans l'estomac. Le cœur battant, incapable de rester immobile, il se tourna brusquement, faisant mine de chercher quelque chose derrière lui. Err just a minute... marmonna-t-il, maudissant son accent britannique pour être si évident, son apparence pour n'avoir que peu changée malgré les dernières années, et son frère pour ne pas avoir choisir de venir dix minutes plus tard. Est-ce qu'il avait seulement déjà eu le temps de réaliser qui se trouvait à la caisse ?
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∙ with @Edmund Barlow -- mi-janvier 2023

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La somnolence qui pesait sur ses paupières et le corps raide d’avoir été assis derrière une caisse toute la journée, Julian n’avait qu’une envie : s’écrouler dans son canapé et mettre son cerveau en mode avion. Malheureusement, avait-il fallu qu’il oublie de prendre certaines choses dans ses courses (comme souvent ); et le voilà qui était parti en catastrophe au primo market se trouvant heureusement à quelques rues seulement du magasin de guitare.

Son humeur tournant doucement au vinaigre dû à l’agacement qu’il développait envers sa propre personne, aussi se dépêcha-t-il dans les rayons, imperturbable malgré le grabuge qu’un vendeur semblait faire à quelques mètres de lui.

Les articles convoités empilés en équilibre dans ses bras à peine dix minutes plus tard, Julian se dirigeait désormais vers la caisse, pressé d’en finir avec cette fin de journée semblant interminable. Mais à peine prenait-il place dans la queue, derrière un client qui semblait déjà en train d’être encaissé, qu’il remarqua étrangement l’absence totale de vendeur derrière le comptoir. Interloqué, il interrogea du regard l’autre client présent qui, d’un air tout aussi dubitatif, lui pointa le dessous de la caisse. Ah, le vendeur devait s’y trouver alors. Pensa-t-il sans vraiment comprendre pourquoi. Hypothèse qui fut confirmée par une main sortant soudainement du petit espace pour tendre un ticket de caisse ainsi que d'une petite voix marmonnant “Hum…sorry, I just err…something errr…fell ?” À l’accent britannique évident, Julian devint soudaine alerte, content de rencontrer un autre anglais dans les environs d’oceanside. La voix lui semblait même très familière, mais s’empressant de poser soigneusement ses articles sur le tapis roulant maintenant que c’était son tour, il n’eut pas le temps de pointer du doigt à quoi elle lui faisait penser.

Relevant alors la tête pour saluer le caissier en bonne et due forme, ce dernier lui tourna le dos avec empressement et ses yeux rencontrèrent la silhouette d’un jeune homme à la touffe de cheveux bruns qu’il reconnaîtrait entre mille. Et cette fois-ci au prochain mot qu’il prononça, il n’eut aucun doute sur la voix.

Une voix qu’il avait entendue depuis qu’il était tout petit et sous toutes ces facettes. Entrecoupé de sanglots quand les jours se faisaient trop dur, déformé par la colère quand on n'avait pas d’autres façons de s'exprimer et que personne ne nous écoutait ou encore plein de douceur quand les confidences s’échangeaient dans des chuchotements de fin de soirée. Et parfois traversé de ce son qui était son préféré, son rire, comme une bouffée d’oxygène. La seule différence perceptible était la teinte plus grave qu’avait pris cette voix qu’il n’avait perçu qu’à travers quelques appels épars dans l’année.

La voix de son petit frère.

Son bonjour s’étouffant dans un hoquet de surprise, Julian se frotta rapidement les yeux, ne sachant pas si ce qu’il voyait était réel ou non.

“Ed…?” trouva-t-il la force d’articuler malgré le flot d’émotions qui s’abattaient sur lui, une boule se formant dans le creux de sa gorge. Les pensées en ébullitions s’entrechoquant aux souvenirs ravivés et c’est tout son être qui devient agité. “Is that really you ?” qu’il ne put s’empêcher de demander malgré tout. “What the actual fuck are you doing here ?…Is it a prank or…” Les mots lui manquaient, tant il était éberlué par la présente situation : il venait de tomber sur son petit frère qu’il avait aux dernières nouvelles laissées en Angleterre, tout seul comme le pire grand frère qu’il était, et avec qui le lien s’était franchement érodé. Conséquence de la distance en partie, et surtout du courage présent au moment de s’éloigner et qui lui avait par la suite manqué quand il était temps de faire face à ces émotions, mais aussi et surtout ; faire face à celles des autres.
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∙ with @Julian Barlow -- mi-janvier 2023

tw: allusion pression familiale, anxiété

Ed...? Même les yeux fermés, même le dos tourné comme il l'était actuellement, même sans savoir que son frère était dans le magasin, Edmund aurait pu reconnaître les intonations de sa voix entre mille. Parce que leurs appels, leurs brèves discussions éparpillées au fil des mois qui les avaient séparés, c'était ce à quoi il s'était raccroché, avec un fond de désespoir. Entendre la voix de Julian, c'était se dire que tout allait mieux, ou en tout cas, réussir à s'en convaincre un minimum. Cette voix, il ne l'avait pas entendu depuis un certain temps. La distance entre eux était bien trop grande pour qu'ils se parlent quotidiennement comme ils l'avaient toujours fait avant. Les ressentiments étaient trop présents également pour qu'Edmund parvienne à se débarrasser de ce nœud qui lui serrait les entrailles alors qu'il se retournait pour finalement faire face à son aîné.

Malgré les années, Julian n'avait pas tant changé que ça ; pas assez en tout cas pour Edmund, qui le voyait comme le même frère qui avait refermé la porte sans se retourner. Qui observait ce visage interloqué avec un mélange de soulagement et d'amertume, alors que son grand frère semblait l'étudier sous toutes les coutures. Presque inconsciemment, Edmund porta ses doigts à ses lèvres, comme pour s'assurer que la blessure qui s'y trouvait à son arrivée à Oceanside, vestige des coups de son paternel, s'était bien refermée depuis. S'il y avait bien une chose qu'il se refusait d'avouer, c'était ce qui s'était passé lorsqu'il avait plié bagages et fui l'Angleterre. Is that really you ? What the actual fuck are you doing here ?…Is it a prank or… Edmund ne put retenir le rire qui lui échappa. Pas le genre de rire que Julian lui connaissait, non. Le genre de rire amer, nerveux, qu'il ne parvint finalement à faire taire qu'en pressant ses lèvres l'une contre l'autre. A prank, really? Son ton retentit un peu plus acerbe qu'il ne l'aurait voulu, mais ses émotions ressortaient sans qu'il ne puisse vraiment les contrôler. What, you mean like the one you did when you left me all alone in England? Yeah, that was some prank, alright... Papillonnant des cils, Edmund se força à prendre une grande inspiration, repoussant comme il le pouvait les larmes qui menaçaient de couler.

Par des gestes saccadés, qui trahissaient facilement son agacement et surtout, sa nervosité, il passa rapidement les quelques articles que son frère avait posé sur le tapis de caisse, relevant finalement la tête vers Julian, le souffle un peu court. Il ne savait plus vraiment ce qu'il avait envie de lui dire désormais, juste qu'il ne supportait pas le fait que ces retrouvailles se fassent là, bousculées à la caisse de son petit job. Will that be all for you tonight, sir? Ses yeux brillaient sous les néons du magasin, Edmund en était certain. Il avait beau retenir ses larmes, il les sentait brûler l'arrière de sa rétine. Tout ce qu'il voulait, c'était de voir Julian prendre ses fichues courses, son fichu ticket, pour qu'il puisse finalement quitter cette fichue caisse et juste... partir pleurer dans sa chambre.
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∙ with @Edmund Barlow -- mi-janvier 2023

tw: Allusion d'environnement familiale toxique.

Il était très étrange pour lui d’observé ce visage qui hantait ses pensées, et ses nuits aussi, quand il rêvait de son ancien chez lui. Combien de fois avait-il imaginé ces retrouvailles en face-à-face depuis son départ, à remuer dans sa tête les paroles qu’il lui dirait ? Mais voilà que les mots lui manquaient désormais. Lui qui avait pourtant attendu et espéré revoir son frère chaque putain de jour, minutes même avec la chance de savoir ce que c’était de vivre loin de la toxicité de ses parents.

Une chance qu’il avait prise dès que l’occasion s’était présenté, sans même penser que son frère lui ne l’avait pas cette opportunité, d’échapper à leurs griffes et à leur méchanceté débridée. La boule qui enserrait sa gorge s’agrandit. Quel hypocrite égoïste ne faisait-il donc pas. il n'était pas si différent d’eux quelque part Julian, à choisir son propre bonheur personnel au risque de piétiner celui des autres. Au détriment de celui d’Edmund.

Son cœur se pinça davantage lorsque le rire de son frère retentit. Un rire teinté d’amertumes qui sonnait si faux par rapport au note amusé et malicieuse qu’il avait si longtemps eu l’occasion d’entendre. “What, you mean like the one you did when you left me all alone in England? Yeah, that was some prank, alright...” Le ton cassant de sa voix le fit presque sursauter et aussitôt une honte brutale pris ses entrailles en otage. D’une manière ou d’une autre, il avait espéré qu’ils pourraient se retrouver et faire comme si tout ce qui était arrivé en Angleterre n’était jamais arrivé. Parce qu’il avait toujours été plus facile pour Julian de fuir et de prétendre oublier, pour qu’un jour le souvenir du regard blessé de son frère et de la lueur de trahison qui y avait brillé disparaisse et cesse de brûler autant.

Aujourd’hui les prunelles de son frère, d’habitude remplis de chaleur, devenait vitreuses de larmes et tandis que ses propres yeux s’humidifiaient, Julian se détesta un peu plus pour encore une fois être à l’origine d’une partie de la douleur que ressentait Edmund.

“Will that be all for you tonight, Sir?” Tellement concentré sur son frère, il n’avait même pas remarqué que ce dernier avait déjà fini de scanner ses articles. D’un hochement de tête perdue, il paya rapidement ses courses, les gestes robotiques, comme anesthésié par la situation. Sir. Ce mot lui avait fait l’effet d’une claque. Était-ce donc qu’il était devenu pour lui ? Un inconnu portant l’ombre d’un frère ? Julian jura qu’un bout de son âme se brisait un peu plus à cette simple pensée.

Ed ne voulait clairement pas lui parler maintenant et le fait qu’il ne l’avait même pas contacté à son arrivé dans la ville laissait penser à Julian qu’il ne voulait sûrement pas lui parler tout court. Mais alors pourquoi venir à Oceanside si ce n’était pas pour le voir ?

Soudain, tout fut trop à gérer pour lui et son corps presque figé commença à s’agiter ; ses paumes devenant moites et la respiration se faisant de plus en plus difficile. “Wait !..Ed… I..” Pourquoi était-ce si difficile d’engager la conversation alors qu’il y a quelques années seulement, ils pouvaient se parler d’un simple geste ou regard ? “What are doing here ?” Redemanda-t-il finalement. "Are you at least okay ?".  Dis moi que tu va bien. pensait-il en boucle depuis que ses yeux s'étaient posés sur Edmund.

Il n’allait certainement pas partir comme ça. Pas après l’avoir revu et encore moins après avoir constaté les dégâts qu’il avait causé entre eux. Et sûrement n’était ce que la pointe de l’iceberg de ce qu'Edmund avait vécu ces quatre dernières années. Julian n'aurais jamais dû le laisser seul dans la gueule du loup en Angleterre. La panique enflait en lui tandis que l’incertitude le rongeait. Il ne le supporterait pas si quelqu’un avait profité de son absence pour lui faire du tort. Dire qu’il s’était pourtant promis à la naissance de son frère de le protéger et de le soutenir. “You might not want to talk to me and..I understand.” L’admettre était plus douloureux qu’il ne l’avait imaginé. “But I think we really need to discuss a lot of thing. The first being you coming here.” Sa voix était ferme, mais dans le même temps presque implorante. Il s’arrêta un instant avant d’ajouter plus doucement. “Please”. Il avait réellement besoin de pouvoir parler avec lui. Besoin de s’assurer qu’il allait bien et était en sécurité. Et s’il lui permettait, alors il essaierait de s’expliquer même si aucune justification à son départ ne comblerait la fissure entre eux. “I’ll wait outside for the end of your shift.” Il pinça les lèvres et le regarda intensément. “And I’m not leaving until I’ve spoken to you.” L’endroit n’étant clairement pas propice à une discussion et encore moins à ses retrouvailles, Julian espérait qu’au moins il accepterait de le rejoindre sur le parking, peut-être arrivera-t-il à le convaincre de se poser chez lui pour qu’ils puissent faire le point. Julian avait fait l’erreur de le laisser, de l’abandonner d’une certaine manière. Il n’allait pas recommencer aujourd’hui.
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