what a wicked thing to do, to let me dream of you.
Autrefois, la beauté était là, à la place de ces écervelées qui se déhanchaient sur la piste. Autrefois, elle aussi elle dansait à plus pouvoir respirer, car elle se sentait libre, belle, forte.
Mais tout ceci, c'est du passé.
Cicatrice profonde qui lui rappelle constamment que les chairs ne sont pas encore guérit. Et sans doute qu'elles ne guérirons jamais.
Tout comme l'myocarde qui a faibli, depuis quelques temps. Tout. Tout était arrivé d'un coup. L'coeur, le corps, l'esprit.
La gamine Vaughn avait souffert si fort, si intensément que aujourd'hui : plus rien ne pourrait lui faire plus de mal que cette époque fatidique.
Pas que la chute. Pas que les opérations à répétition. Pas que le manque cruel de sa famille qui n'a pas daignée à venir la voir, lui conférée l'soutien qu'elle mérite. Et Milo. Oh oui, Milo.
Ce prénom qu'elle essaie par n'importe quel moyen d'extraire de son esprit. Elle essaie oui. Mais parfois, le visage du bellâtre, du destructeur qui passe sur le fond de la télévision, qu'elle zappe avec une horreur sans nom.
Elle peut pas, elle comprend pas comment elle a pu être aussi stupide, Heather.
Pourquoi elle, elle avait méritée un tel traitement ? Elle qui n'avait jamais fait le moindre mal aux âmes qu'elle avait pu aimées.
Non, vraiment elle n'avait pas eu l'mérite d'un traitement aussi monstrueux que l'abandon, la tromperie. Aussi fugace que cela ai été, la brune avait eu un vrai coup d'coeur pour le bellâtre. A ses dépends.
Et dieu sait qu'elle voulait plus en entendre parler.
Ni l'revoir un jour.
Mais ça...l'destin qui apprécie jouer avec sa roue de fortune émiettée. Ah... Si seulement elle n'avait pas été bossée, ce soir.
Mais si. Heather. Elle est là, elle croit a une hallucination. Embêtée, dans l'incompréhension.
C'est pourtant la colère qui luit dans son regard sombre. Les éclairs s'ils pouvaient en sortir, l'auraient foudroyés sur place.
Mais impossible, oui.
— Qu'est-ce que tu fiches là, Milo ? Car oui, pas moyen d'esquiver l'inévitable, là, dans ce détour entre deux salles. Elle peut pas faire comme si elle ne l'avait pas reconnue, la boiteuse. Elle se décale, pour laissé passer les clients, bien que les iris ne cessent de le fixer. Elle n'a que ça, Heather. Que sa force d'esprit durement acquise durant ces longs mois.
— T'as même pas daigné par respect, de venir me voir après l'accident,. Tes fleurs t'aurais pu te les carrer où j'pense hein. Elle savait même pas si c'était pire que la famille restée à LA qui avait fait la même chose. Amertume compressée qui s'envenimait plus les secondes passaient.
— Si t'es revenu ici dans un but... enfin n'importe, mais j'ai rien à te dire, sache le. Une vraie huître, la Vaugh. En même temps, s'il voyait à quel point son myocarde battait à toute rompre. S'il savait comme l'envie des perles salines de sortir, menaçaient. S'il savait comment il avait été le pire de son existence, la pire erreur, le pire échec. Et s'il savait les conséquences maintenant qu'il avait eu dans sa vie sentimentale...Oui, peut-être. Qu'il ne serait pas revenu ?
Ou alors Milo en avait conscience, mais le toupet lui manquait pas.
Et si cela n'était que le hasard ?
Peut-être que oui, qu'il était ici par "hasard" ? Mais ça, Heather en doutait fortement.
Pourquoi Oceanside ? Sinon ?
Les lumières s'éclatent sur le sol et les corps qui se déhanchent autour de lui, au rythme effréné de la musique à dissonance forte. Milo se serait lui aussi perdu volontiers dans la foule en délire, mais on le regarde du coin de l’œil, on le démasque doucement, puis on lui demande une photo. Deux. Trois. Il ne rechigne pas, car cette vie sans filtre, il l'a voulu, il l'a souhaité de tout son cœur, il en a rêvé plus d'une nuit. Pourtant, ça ne l'empêche pas d'avoir un goût amer au fond de la gorge, un serrement à la poitrine, à l'idée que sa soirée s'arrête à là et que l'oubli ne se fera pas sur la piste de danse, à l'insu de tout ce beau petit monde. Une fois encore, il devra aller se cacher, se retrancher au bar et s'assoir calmement, attendre que l'alcool fasse suffisamment d'effet pour retourner chez lui s'endormir jusqu'au lendemain matin. Encore une triste soirée à passer seul. Même à Oceanside, il ne peut pas se permettre de faire faux pas. Partout, il est prisonnier des caméras de téléphone et de l'avidité de certains.
Ses pas nonchalants l'amènent donc à regret vers une autre salle, fuyant sa célébrité comme il fuit une maladie contagieuse. S'il l'avait vu avant qu'elle ne verrouille ses prunelles dans les siennes, l'aurait-il fui, elle ? Une nouvelle fois ? La surprise les rend en tout cas bouche-bée tous les deux et c'est Heather qui perce le silence perçant dans le tintouin général. Son visage se déforme sous la colère, l'amertume et la douleur, tant de traits que l'acteur toise en la laissant lui cracher à la figure ses quatre vérités. La vérité à cet instant précis ? C'est qu'il est complètement figé sur place, stoïque, incapable de répondre quoique ce soit à la brune qui pète un câble -et pour bonne cause. La vérité ? C'est qu'il sait sa réaction tout à fait légitime et qu'il n'a pas pesé l'ampleur de ses faits et gestes jusqu'à aujourd'hui. Le monde dans lequel il vit, ses emmerdes, ses occupations diverses et variés l'ont complètement happé, aussi dégueulasse que cela puisse sembler. Alors, il laisse l'émotion s'infiltrer sous chaque parcelle de son épiderme, il laisse son coeur battre à tout rompre, il laisse son cerveau gober les informations et les analyser du mieux qu'il peut. Lorsque Heather termine, son point final sonne comme le glas, car il se rend compte que c'est à lui de parler, d'atténuer la colère et la déception de la brune. Il le faut s'il ne veut pas qu'elle le déteste pour le restant de ses jours. A quoi ça lui servirait ? Lui qui est prisonnier d'une cage dorée, entre sa mère, sa popularité et son époux de pacotille ? Et bien, il y tient. C'est ça, il tient à Heather, à cette femme qui agite ses cheveux ténébreux autour d'un visage qu'on ne peut qu'aimer après avoir passé un mois à le côtoyer. — Tu as raison, j'ai merdé, big time. Dans tous les sens du terme, et ce pour beaucoup de points de sa vie, pas qu'elle. Alors, c'est tout ce qu'il a à lui dire ? Milo le refuse catégoriquement, incapable de partir dans de telles conditions, le regard haineux de Heather planté sur lui. — Heather..., commence-t-il sa phrase avant de soupirer, résigné, cherchant les bons mots. La musique assourdissante et les lumières saccadées ne l'aident en aucun cas, tout comme cette même peur d'être pris en flagrant délit par la populace du club. — Je suis désolé. Ça sonne bien de le dire, au moins de son côté. — Je t'ai menti., ne pouvant aligner plus de deux phrases consécutives sans reprendre intensément sa respiration, au risque de finir asphyxier. — Je suis parti. Au moment où elle avait le plus besoin de lui, sûrement. — Et me revoilà. Je sais que ça peut paraître oser, mais Oceanside me rappelle de bons souvenirs. Des souvenirs avec toi. Tu sais, j'ai beaucoup pensé à toi. Je n'osais juste pas venir te voir pendant tout ce temps. L'idée de revenir la voir l'a maintes fois effleuré, mais Milo savait qu'il ne serait pas reçu les bras ouverts, alors il a gardé ce rêve dans sa tête. — J'ai eu mon tas d'emmerdes. Des emmerdes de riches, mais des emmerdes quand même qui peut écraser un palpitant de douleur sentimental. — J'ai écouté les mauvaises personnes aussi. Et c'est ce pour quoi il est une fois encore parti de New York, pour échapper aux griffes de sa mère un peu trop étouffante.
Alors, Heather, est-ce que tu n'as vraiment plus rien à me dire ? Est-ce que tu vas me laisser tomber, par pure vengeance ? Je comprendrai.
Elle aurait dû s'en douter, Heather, qu'il finirait par revenir. Il a du toupet, Milo. Mais elle ne pensait sans doute pas à ce point. Toutes sortes de noms d'oiseaux lui venait en tête, mais elle préfère le meilleur des mépris : l'ignorance. Il mérite pas sa rengaine, pas qu'elle se fasse mal à la gorge à lui lancer les pires insultes de l'univers. Pis Heather : elle est classe. Elle ne s'abaisserait pas à cela, même si son cœur était littéralement en lambeau. Cœur en miette, en plus d'avoir eu les jambes et un vertèbre cassées. Une chose de plus ou de moins, c'est sur que cela n'avait pas changé grand chose à son malheur, à la Vaughn. Mais elle aurait au moins préférée ne pas vivre cela, à quelques semaines prêts de ce maudit accident.
Les mots n'ont plus envie de sortir, alors que quelques flashs se font remarquer, l'éblouissant au passage. Elle fronce les sourcils, n'aimant pas trop ce brouhaha inutile. Elle dégaine donc son talkie-walkie, voulant éviter une émeute ou quoique ce soit. Aussi bien pour le bien de son établissement, mais aussi pour Milo. Quoiqu'il est pu faire, lui faire.... Elle n'était pas non plus à ce niveau là.
— J'ai merdé. Ah bon ? Tien donc. Réplique pleine d'ironie, avant de le pousser légèrement sur le côté, alors que ces pupilles de lynx ont captées l'arrivée de ces hommes de sécurité.
— Je sais pas si c'est suffisant, de dire que tu as merdé. C'est pire que tout, c'que tu as fais et je pèse sincèrement mes mots. Lui souffle-t-elle, sourcils toujours tendu vers le bas. Oh non, c'est pas suffisant, tout ça. Elle n'allait pas se contenter de si peu.
Est-ce qu'elle le voulait dans le fond ? Est-ce qu'elle avait envie de croire en ces excuses ni même les accepter. A quoi bon, après tout ? Cela n'allait en rien réparer son cœur
— Vient, tu passes en zone VIP, avant que tu ai des fans hystériques. La prochaine essaie de prévenir qu'on puisse appréhender. Pas évident, d'être une célébrité. Elle n'en avait pas autant, elle quand elle traversait les rues et oh oui : elle ne l'enviait pas le moindre du monde. Une vie médiatisée de la sorte, cela devait être désobligeant ô possible.
— De bons souvenirs ? Et bien j'espère que tu seras pas trop déçu, car il ne sont plus du tout de bons souvenirs. Je préfèrerais même qu'ils n'aient jamais eu lieu, tu vois ? Oh oui, elle pique la gamine Vaughn. Elle est cinglante, piquante. L'envie même d'le gifler à la seconde même où ses yeux ont croisés ceux du brun avait été intense. Elle se mord fortement l'intérieur des jours, l'regard qui lance des foudres.
— Pardon ? TU as des emmerdes ? Mais t'es au courant que moi j'ai failli crevée et que j'sors d'un an d'hôpital et de rééducation ? Que j'marche comme une personne de quatre-vingt ans ? Et toi t'appelles tes p'tites broutilles des emmerdes ? T'es culotté, Milo. Le toupet du brun lui met une véritable claque en pleine face. Il osait lui dire ça à elle ? Le rire nerveux qui s'échappe, avant donc de le guider avec sa démarche ,clopinant encore malgré les nombreux mois de rééducation. Mais c'était mieux ainsi que d'être dans un fauteuil, après tout ?
— Bref, tu as choisi ton existence, Milo. T'as fais des conneries, tu en payes le prix, j'ai envie de dire ? Et j'suis presque contente même si ça fait de moi quelqu'un de mauvais à le penser, mais ta ton putain de karma qui vient de te revenir en pleine gueule. Car ce que tu m'as fais : bah ça se fait pas ! On fait pas ça quand on est quelqu'un de bien ! Elle ponctue ceci en laissant même ses phalanges marteler le torse du brun, bouillonnant de rage.
Oh si tu savais Milo, comme tu m'as manqué.
Si tu savais comme te je suis mal et bien en même temps d'entendre les battements stridents de mon coeur.
Et putain. J'ai envie de te frapper, te hurler dessus, te crier ma colère et ma rage.
Si tu savais, oui.
Si tu savais comme j'ai pu t'aimé et que j'taime encore, mais à quel prix ?
Ce serait un autre craquellement que le cœur de l'acteur endurerait. Un autre martellement qui finirait par le vacciner des histoires d'amour. Mais il l'accepte, dès lors qu'Heather est apparue devant ses prunelles et qu'il s'est dit que ça n'avait finalement pas été qu'un rêve. Il l'a aimé, elle l'a aimé, le temps d'un bon mois à se fréquenter, à se connaître et à apprécier la compagnie de l'un et de l'autre, au point de ne pas souhaiter que la boucle s'arrête. Les sentiments étaient réels et bel et bien présents des deux côtés. Milo s'en rend maintenant compte alors que la furia de Heather se déchaîne sur lui, alors qu'il reçoit son amertume et ses anciens désirs à la figure. Il comprend qu'il a laissé une belle histoire filer entre ses mains, par sa faute. Le mensonge et l'omission ne lui ont pas servi, ne servent jamais quelqu'un, si ce n'est à mieux le débusquer quelques temps après. Ils retardent seulement les cloches de la fatalité.
Tic, tac, crac.
Le voici le moment de vérité, celui duquel l'usure du temps a eu raison. Et Milo a beau soupirer pour reprendre sa respiration et ralentir les battements saccadés de son myocarde qui s’émiette, les mots de la brune ont le pouvoir de le retourner. C'est pire que tout. Comme s'il est le direct responsable de son accident, comme s'il est pire que toutes les horreurs qu'elle a pu subir dans sa vie jusqu'à ici. Le coup est violent, fatal, à la fois froid et brûlant, et le fait rougir fortement. Il est culotté, oui, et a amassé assez d'amour propre ses dernières années pour ne pas s'écraser devant la gérante du club, les genoux à terre, le ton et le regard implorant son pardon. Milo s'en sait incapable, sa fierté dorée lui étant trop chère à ses yeux, alors il se contente de la boucler. Ainsi, Il ne la fera pas sortir de ses gonds à chaque phrase qu'il ose sortir pour se dédouaner et se faire pardonner.
Dis-moi ce que tu veux entendre Heather. Dis-moi et je te le dirai.
Si seulement, ça pouvait être aussi simple que cela... si seulement il ne fallait pas passer par la case de l'adversité, de l'engueulade, de la violence, mais bien de la discussion. Ça l'arrangerait, au blond, mais ça ne lui apprendrait rien de la vie. Ce qu'il a fait à Heather, il le mérite entièrement et c'est à lui de faire des efforts, pas à elle. La brune a déjà assez souffert, et Milo le voit alors qu'ils se déplacent -sans vraiment savoir dans quel but- vers la zone VIP du club. Sa jambe claudique et il essaye d'en faire abstraction pour ne pas paraître condescendant, en vain. Est-ce de la pitié qui le traverse alors ? Ou un reste d'amour qu'il ressent pour elle ? Ou bien, est-ce le mélange alambiqué des deux ? Malgré le doigt pointé, les piques enflammées et douloureuses, malgré ses poings fermés contre son torse à le tambouriner, malgré tout ça, Milo se refuse de partir, de la laisser dans cet état, de l'abandonner une seconde fois à ses dépends. Il ignore comment, mais le blond réussit à attraper les points d'Heather et à l'immobiliser pour essayer de calmer ses ardeurs. Il mérite son dédain, sa colère, mais pas ses coups -sacrilège jusqu'à là jamais franchi sur son corps de toute son existence. Peut-être en a-t-elle besoin pour faire une croix sur lui, mais Milo la stoppe net, le regard profondément grave. C'est une bonne chose qu'ils se tiennent loin des regards curieux, car si une telle scène venait à se glisser sur le net, cela signerait sa mort professionnelle. Doucement, l'envie de boire revient alors lui gratter l'estomac et le cerveau, comme à chaque fois que son métier et sa vie personnelle sont mis en jeu sur la balance. — Ça y est, ça t'a fait du bien ? Le silence tombe net après la tempête. On ne fait pas ça non plus quand on est quelqu'un de bien. Et pourtant, on fait quand même ces choses., répond-t-il dans une voix rauque, peu encline à s'éveiller tant l'émotion est grande.
Je ne suis pas la cause de ton accident, ni de ta douleur physique, Heather.
Parce que Milo a l'impression que la Vaughn a besoin d'extérioriser, qu'elle n'a pas pu le faire en son absence et qu'elle porte ce fardeau depuis. Pourquoi ne la laisse-t-il pas tranquille, à se reconstruire ? Pourquoi ressent-il toujours ce pincement au cœur à l'idée de partir ? Peut-être parce qu'au fond de lui, il pense qu'elle a besoin de son aide, de son soutien, même s'il ne lui a pas encore prouvé ? Il ne peut se défaire de l'emprunte qu'a posé cette femme sur lui. C'est son plus grand défaut ; ne pas prendre de parti, ne pas avoir un caractère bien trempé pour avoir le courage de tout faire valser. Sinon, Milo ne serait pas dans l'impasse dans laquelle il est aujourd'hui : celui de plaire ses sentiments ou ceux de la foule et de ses boss. Il y a un an, il a du faire un choix. Maintenant qu'il en voit le résultat, il n'a pas trop envie de prendre le même. Alors, la star dévie, petit-à-petit, sans pour autant trop se tremper. — On a beaucoup à se dire. Si tu le souhaites toujours, je suis là pour t'écouter Heather, parce que quoique tu dises tu comptes pour moi... je te paie un verre, on s'assoit, et tu me racontes ce que tu veux raconter. Seulement, une fois finie, ce sera à mon tour. Il ne veut pas jouer au plus triste ou à celui qui a la vie la plus merdique, il veut juste la voir déverser ce qu'elle a sur son dos, et vice et versa. Quelque chose lui dit que cette discussion serait haute en émotion, alors quoi de mieux que de tremper ses lèvres dans de l'alcool pure pour inhiber tout ça. En vérité, il n'attend que ça depuis tout à l'heure, ses doigts sont même prêts à claquer dans l'air pour qu'un barista vienne prendre commande.Du grand n'importe quoi.
Elle nageait en plein rêve, en plein film. Oh oui, elle avait l'impression que des caméras se tenaient dans tous les angles de cette fichue allée, prenant son visage en plein émoi pour en faire le film dramatique de l'année. Elle voulait presque croire à une blague, plutôt. Car tout ceci n'avait aucun fichu sens. Comment on pouvait avoir un culot comme le sien, comment cela était possible d'avoir des co*illes aussi imposante pour faire un mea culpa pareil après tout ce qu'elle venait de se coltiner, la pauvre Vaughn. Non, elle ne pouvait y croire, l'envie de rire aux éclats, de dire aux gens cachés quelques parts de sortir de là et que c'était bien mais plus drôle du tout. Pourtant, les iris avaient beau chercher dans les moindres recoins de son chez elle : rien. Absolument rien hormis l'hystérie des fans qui avaient été stoppés par la sécurité de son établissement.
Rien qu'elle, et lui.
— T'es loin d'imaginé à quel point ça m'fais plus rien, Milo. Et que tu mérites bien pire mais que j'suis pas en position de force ici. Car croit moi, tu te serais pris un poing dans ta tronche, que même ton mari t'aurais pas reconnu. Elle sait, maintenant. En même temps, s'faire du mal, c'est un peu sa spécialité à la brune. Regarder de temps à autre les réseaux sociaux, l'voir sur ces clichés avec son...mari. Elle en avait presque eu envie de vomir en sachant la vérité. Les larmes n'avaient même pas franchit la barrière de ses yeux. Non, trop de colère, de déception. Rien de plus.
Verser des larmes inutiles pour des hommes qui n'en valent pas la peine, tout bonnement.
— Waw, tu l'as trouvé où celle là ? Elle est nulle à chier, vraiment. On fait ces choses. Bah oui, à croire que des gens comme lui étaient capable du pire. De faire autant de mal sans aucune raison apparente ou alors pour se dire : j'suis encore capable de, même quand ma vie part en live.
— J'ai rien à dire, moi, Milo. Le coupe-t-elle quand il sort cela. Oh non, clairement plus rien à lui dire, depuis bien trop longtemps. Elle avait crachée son venin le temps d'un discours et c'était plus que suffisant à son sens.
Ou pas.
— Ecoute, là j'suis pas ici pour faire de la figuration. C'est mon établissement, j'peux pas me permettre de papillonner ou m'occuper d'une starlette qui m'a fait du mal. Tu veux parler ? Très bien, t'attendra la fin de la soirée alors ou demain, un autre jour et ailleurs. Là j'ai pas que cela à faire. Elle pique, elle est pas franchement dans la sympathie, ce soir. Et cela n'allait pas s'arranger. La soirée était gâchée, pourrie jusqu'à l'os. La brune soupire tout en se passant une main dans sa chevelure ondulée, ne sachant quoi faire. Quoi dire. Ses yeux se posent finalement en direction des carrés VIP avant de dire :
— Va, évite les bains de foules j'ai pas envie d'avoir des soucis à cause de ta présence ici. Car c'est pas l'genre de lieux que j'veux pour mon établissement. A même pas un mois d'ouverture, c'est clair ? Oh elle était déjà assurée que dés demain : elle ferrait la première page avec la venue de Milo dans la boite de nuit. Pas un mauvais plan, en somme. Mais elle voulait pas avoir à lire qu'il y avait eu une foule d'hystérique qui avaient mis à sac le lieu. Jamais d'la vie ça.
— Tu veux quoi ? Champagne, spiritueux ? Qu'elle lui demande en essayant de garder la face. Mais les mains tremblent, les phalanges s'entortillent inlassablement. Nervosité qu'elle ne contrôle plus.
Oui, ce soir Heather, était pas la Heather qu'ils connaissent tous, ici au nightclub. Mais elle était juste une fille, en souffrance face à un type qui lui avait brisé le cœur.
Elle dégaine son talkie, en attendant la demande du brun. Myocarde qui brûle, qui fait mal. Elle a l'impression d'étouffer, littéralement.
— Dit moi la vérité : pourquoi Oceanside ? Soit franc. La question qui lui brûlait les lèvres, depuis l'début. Elle n'croit pas une seule seconde que son "coeur de coeur" pour la ville était suffisant. Il avait bien d'autres endroits sur cette planète, alors pourquoi précisément ici ?