Material Girl (feat Nina)
La douce musique de ton téléphone retentit pour te rappeler qu'il est l'heure de se lever. Tu t'obliges à garder un certain rythme pour garder la forme. Ou simplement les restes d'années ou on t'a lobotomisé. Il est important de se lever tôt, car la journée appartient à ceux qui ne traîne pas au lit. Tu enfiles une tenue de sport, des baskets et attaches tes cheveux pour plus de facilité. Une gourde dans ton sac à dos, un portable sur ton bras, écouteur dans les oreilles, tu pars pour une course d'une soixantaine de minutes. Pour cela, tu dois déjà éviter le tas de fringues qui s'accumule dans ta chambre. Tu ne prends pas la peine de faire le moins de bruit possible. Si tu réveilles par mégarde ton colocataire, tu nieras en être la cause. Pendant cette course, tu ne penses à rien, tu te laisses uniquement emporter par le rythme de la musique, les basses te donnent le ton pour ta course. Tu as couru plus longtemps et plus vite que d'ordinaire, tu es assez fier de toi. Tu rentres chez toi avec le petit déjeuner que tu poses directement sur la table du salon. Tu as déjà avalé ton café au lait, sur le chemin. Évidemment, tu n'as pas tout payé. Tu es comme ça, tu voles par passion, pas par besoin. L'ironie du sort, c'est que tu pourrais largement te payer tout ça, mais c'est largement moins amusant. Avant ta douche, tu laisses un vocal à ta copine Nina lui proposant une journée shopping. Tu sais que vous êtes toutes les deux en congés. Comme quasiment toutes les femmes de vos âges, elle te répond dans les secondes qui suivent et commence une conversation de vocaux interminable. Vocaux que tu n'arrêtes pas lorsque tu rentres dans la douche. Bande de pipelette ! Tu n'as pas beaucoup de temps pour te préparer, tu attaches tes cheveux en tresse africaine, te maquille légèrement, enfile un crop-top, un pantalon et surtout un blazer de couleur vert pistache (ta couleur du moment). Tu traverses ton sac à main dans celui que tu as choisi, une paire de basket de marque et te voilà prête pour le shopping. Tu voles une dernière viennoiserie et lance une pique à ton colocataire avant de partir.
Tu es sur le point de rendez-vous au centre commercial, dégustant un délicieux bubble tea aux fruits. Nina a déjà dix minutes de retard. Tu en profites pour continuer à sourire au serveur qui t'a offert ta boisson. N'hésitant pas à mettre tes charmes en avant. Puis une silhouette fine, élégante et sexy s'approche de toi. "Salut pétasse, encore en retard !" Pas de bise chez vous. Vous passez tellement de temps à vous parler que vous avez l'impression de ne jamais vous quitter. "Tiens, je t'en ai commandé un !" Tu fais signes à ton nouveau prétendant qu'il peut l'apporter. Tu lui souris et lui file un beau de papier avec ton nom de réseaux sociaux.
C’est un nouveau message qui te réveille. La nuit a été longue, encore une bagarre qui éclate devant les portes du pub, encore des heures de perdu pour faire une déposition au poste. Toujours les même histoires qui faut que tu n’as pu rejoindre ton lit qu’au petit matin, à peine quelques heures avant que le soleil n’annonce une nouvelle journée. Nuit assez courte et pourtant, un sourire se dessine sur ton visage quand tu vois le vocal de Freya pour te proposer d’aller faire du shopping. Ton compte bancaire est dans le rouge mais tu sais que ce n’est qu’une question de jours avant que l’un des réguliers t’appelle pour te proposer une soirée caritative à son bras. Le printemps est la saison parfaite pour ce genre de chose, mariages, bonnes œuvres, paraitre est le mot d’ordre et si ta jolie bouille peut les aider tout en te rapportant un max, pourquoi s’en priver ? Après tout, tu dois te réjouir de ce que la nature t’offres. Beaucoup de filles dans ton genre ont dû renoncer à bien des principes pour survivre. Tu restes dans ton lit, le temps d’échanger plusieurs vocaux avec la belle blonde puis vous vous décidez à vous arrêter pour vous rejoindre dans le monde réel. Tu restes encore une minute dans ton lit, pianotant sur ton téléphone, te perdant dans les réels d’Insta avant de te motiver pour rejoindre ta douche. En ressortant, tu sèches tes longs cheveux blonds, tout en prenant le temps de faire un soin à tes boucles blondes avant d’aller enfiler ta tenue. Un jean slim, un caraco fluide et une paire de Converses que tu devrais clairement penser à renouveler dans un futur proche. Peut-être aujourd’hui d’ailleurs ? Ca pourrait être une bonne idée.
Tu rejoins ensuite le plus vite possible Freya que tu imagines déjà en train de râler auprès d’un nouveau prétendant. Tu sais que tu es en retard, ça t’arrives assez souvent d’ailleurs. C’est cela d’avoir une vie nocturne bien rempli mais ce soir, tu ne travailles pas et tu comptes bien en profiter pour te reposer. « Et comment tu te serais fait offrir cela si j’avais été à l’heure ? » Tu lui souriais, en sachant qu’elle aurait pu le faire même sans cela mais il te fallait bien une excuse non ? De toute manière, Freya est ce genre de femme. Elle est de celles qu’on appelle des femmes fatales, de celles qui charment en un battement de cils. Toi aussi en un sens, bien qu’au fond de toi, tu joues plus la comédie du charme que tu n’y crois vraiment. « Merci. » A elle, au serveur, peu importe, tu prends le thé qu’il te tend avant de vous éloigner légèrement. « On ne peut pas te laisser deux minutes, tu es incroyable ! » Tu riais. Tu avais l’impression de ne pas l’avoir vu depuis si longtemps quand tu l’as voyais agir ainsi, consciente qu’elle avait raison d’en profiter mais également honteuse de ce pauvre jeune homme qui n’allait pas la revoir de sitôt malgré ce qu’il pense. « J’adore ta veste ! Cette couleur te va super bien ! »
Tu ne te plains pas de ta vie, c'est exactement celle que tu as choisie. Tu aurais pu vivre dans une belle maison avec des employés, reprendre à l'affaire familiale. Tu as fait le choix d'une vie plus libératrice. Tu as fait le choix de vivre une vie avec moins de contraintes. Vivre dans le luxe et accepter toutes les règles, toutes les obligations qui vont avec. Les soirées mondaines, ça n'a jamais été ton truc. Tu préfères danser sur un comptoir avec ton mini short en jeans. Bosser la nuit, voler nuit et jour, elle est là ta liberté. "Tu penses réellement que j'avais besoin de ton absence. Regarde-le ! C'est un job étudiant. J'ose même dire qu'il n'a jamais vu un vagin de sa vie sauf en cours d'éducation sexuel. Ce genre de gars, je les bouffe au petit déjeuner et ils me servent le diner en prime. Tu m'as vu, je pense, je suis certaine qu'il n'a jamais adressé le moindre de mot à une fille de mon style de toute sa vie. Alors certes, il nous a offert à boire, mais je l'ai offert un sujet de conversation pour sa soirée d'échec ou de son club de cinéma." Tu n'as aucune honte à être celle que tu es. Tu es une femme sulfureuse, sexy, indépendante et beaucoup moins conne que tu donnes le change. "Faut bien que j'utilise mes dons à bons escients. À quoi bon être une jeune femme, belle, sexy si ce n'est pas pour s'en servir." Tu n'étais qu'une adolescente quand tu as compris le charme que pouvait avoir les femmes. Ta poitrine n'avait pas vu le jour que tu utilisais déjà ton corps pour avoir ce que tu voulais. Pas autant qu'aujourd'hui, mais tu n'avais pas peur de porter des jupes bien trop courte, surtout pour une ado. C'est de cette façon que tu étais toujours invité à des super fêtes. Que tu n'avais pas besoin de faire tes devoirs ou de payer des boissons après les cours. "Cette couleur, c'est clairement à mon coup de cœur du moment. Je vais faire une overdose de pistache de tout l'été, je pense. Toi, par contre, faut penser à changer ses converses. Dieu sait que j'aime cette marque, mais les tiennes arrivent au bout." Clairement ce qu'appel au bout est pour une personne lambda un simple changement de trimestre. Pour ta défense, il faut dire que tu n'as jamais vécu dans la pauvreté et que tu ignores ce que c'est d'arriver réellement au bout de quelques choses. Encore aujourd'hui, malgré ta prise d'indépendance, tu peux toujours aller voir papou pour avoir des sous. "On commence par quoi ? J'ai bien envie de m'acheter des petits corsets de couleur, afin de les faire dépasser un peu de mes débardeurs pour le boulot." Tu n'as pas honte du job que tu fais chaque soir et tu en parles avec grande facilité. Les pourboires te permettent de pouvoir de faire grandement plaisir. En plus de ceux que tu te fais à toi-même.
« Tu es incorrigible. » C’est un rire ensuite qui s’échappe de tes lèvres. Tu aimerais tellement être comme Freya parfois, avoir son assurance et sa manière de voir le monde. Parce que malgré les apparences, tu doutes de toi. Tu es jolie, tu le sais depuis qu’un homme t’a proposé un soir une belle enveloppe pour simplement t’exposer à sn bras à un bal. Et tu sais qu’il n’est pas le seul à le penser car tu ne manques pas de travail dans le même genre mais la vérité, c’est que tu ne comprends pas pourquoi. Pour toi, tu es dans la moyenne, rien qu’une fille lambda alors tu n’oserais pas faire ce qu’elle vient de se faire à ce jeune homme, bien qu’elle est raison. Bien qu’elle n’est rien faite de plus que d’égayer sa journée.
Revenons ensuite à bien plus intéressant : le shopping. Et tu ne peux t’empêcher de la féliciter sur son choix de couleur, c’est original, doux, floral, bref le genre de couleur parfait pour la douceur du printemps. « C’est une objectif du jour, j’ai vu qu’il y avait une collection blanche avec un style de dentelles qui étaient sortis et elle me tente pas mal. » Tu as toujours choisi des couleurs sombres, des couleurs qui s’accordent à tout mais maintenant que tu as la chance d’avoir un peu plus d’argent, tu peux te faire plaisir. Tu peux en acheter plus souvent, surtout que c’est le genre de chaussures que tu portes avec tout. Ce sont tes chaussures du quotidien que tu accordes autant avec un pantalon qu’avec une robe d’été. « Dans ce cas, j’ai repéré une boutique qui devrait te plaire. » Tu commences à marcher en direction d’une boutique branché devant laquelle tu étais passé pour la rejoindre, des couleurs flashy et sexy, peut-être un peu trop mais c’est le genre de boutique qui peut cacher de véritable trésor. « Dans ce genre-là ? » Tu lui montres un corset que tu viens de trouver, un mélange de rose et de blanc, semblable à un nuage et clairement très mignon. Si mignon, que tu pourrais facilement craqué.