move on and forget, or not (mal)
Des semaines se sont écoulés depuis son arrivé dans cette ville chaude qui fait de lui sa bitch, ou du moins, de son point de vu, c'est exactement ce à quoi la situation ressemble. Chaque jour, il se réveille d'un sommeil agité, sans le moindre message de celui qui le perturbe encore après trois ans, sans nouveau contrat. Comme si la ville le rejetait, lui et ses habitudes d'homme infidèle, lui et ses mensonges qui sortent de bouche avec un naturel tétanisant. Une froideur qui émane de lui, l'être solaire qui préfère le confort d'un soleil à celui de la nuit. À croire que son ex fiancé avait discuté avec toute la ville, prévenant les habitants de sa venue, du danger qu'il représente, ce qui n'est pas le cas. Sauf que ce matin, une notification lui informe qu'il a réussi à sécurisé un match sur Tinder, ne se rappelant même pas avoir téléchargé l'application la veille. Sûrement que la cinquième bière était de trop, ou bien le verre de whisky en tout début de soirée. Il se frotte les paupières pour revigorer ses sens, n'espérant pas de réponse de l'autre homme. Curieux, il retourne sur le profil, se mordant la lèvre juste avant un rictus qui reste planqué sur son visage à la con. Heureux, il quitte le confort de son lit pour se rendre dans la salle de bain faire une toilette approprié, sans manqué de regarder son reflet dans la glace. Josh a toujours su qu'il a une belle gueule, jouant souvent de son physique attrayant pour séduire ou obtenir ce qu'il veut. Car au final, peu importe qui se retrouve dans son lit, les deux partis sont satisfait. Pour le côté pratique, disons que flirter avec une serveuse avec son faciès plaisant est un avantage pour gagner une table plus discrète. Ceci dit, depuis le temps ― soit un an et demi ― son myocarde bat anormalement fort contre sa poitrine, sa montre lui donnant même une notification de l'événement. Scared little boy. Peu importe le nombre de fois qu'il a flirté, rencontrer des amants potentiels, été sur des applications de rencontre, Josh ne peut empêcher les nerfs de le troublé. Peut-être qu'au fond de lui, il sait qu'un jour il tombera sur son véritable match, la personne qui saurait le détruire, faire de lui ce qu'il ou elle veut. Ses attirances pour la gente masculine plus forte, il risque de se brûlé, il le sait, mais il ne s'empêche pas de vivre, de continuer de jouer avec le feu. La raison même qui lui a fait perdre son fiancé qui ne veut plus lui adresser la parole. Tout comme il est l'explication de son enrôlement à Tinder.
Au lieu de jouer au fantôme, Josh prend le temps de répondre, entame une conversation avec le canon présent sur les photos qu'il scrute pour la quatrième fois depuis son éveil, s'assurer que ce qu'il a devant les yeux est réel. Il réussi même à retenir une envie d'ouvrir son ordinateur pour faire une vérification de l'identité de l'homme. Non, ne retombes pas dans tes vieilles habitudes. Sa thérapeute serait fière de lui, malgré le tas de mensonges qu'il lui raconte pour voir si elle réussirait à pousser les murs. Il se surprend lui-même, proposant un rendez-vous au restaurant, ce qu'il n'a pas l'habitude de faire, préférant amener autrui directement chez lui pour ne pas perdre de temps. Mais encore une fois, cette harpie qui le conseille pour une somme exorbitante, lui dirait que toutes les relations saines doivent être entretenues avec un équilibre. Et s'il veut récupérer son ex, autant se pratiquer au romantisme.
Il prend ce qui semble des heures à se préparer, ne sait pas quelle eau de cologne porter, quelle chemise revêtir, ne voulant pas sembler trop bourgeois, trop luxueux, trop hautain, trop inatteignable. Mais le Gyeon est habitué à l'extravagance, au flamboyant, préférant tout ce qui porte un nom français ou italien, le cachemire ou la soie comme tissu principale pour ne pas irrité sa peau sensible. Ses mains empoignent quelques pièces simple, arrêtant la torture de son être. L'heure continue d'avancer, manquant le faire sursauté lorsqu'il se rend compte du retard qu'il a engendré avec ses indécisions à deux balles. Un soupir de frustration avant de quitter pour prendre sa toute nouvelle bagnole et se rendre au restaurant, les deux ayant décidé de chacun prendre leur transport pour se rendre, sans qu'il sache si l'autre possède une voiture ou non, il pourrait le raccompagner, si jamais. Toutes les tentatives de galanterie sont acceptés dans cette danse enivrante de séduction. Josh est finalement au restaurant avec à peine deux minutes en surplus, voyant déjà près de l'entrer l'homme qui apparaît sur les photo, encore plus éblouissant en personne.
“Hey, salut! Désolé du retard.” Sourire Colgate qui apparait sur ses traits, sa voix assurée cachant la nervosité au creux de son ventre. “Je savais pas trop si je devais prendre des fleurs ou autre chose, ça fait un moment.” Sa main se gratte la nuque, montrant un côté maladroit qu'il effectue toujours par habitude plus que nécessité. “Du coup, j'ai pris ceci.” Il montre la bouteille de vin accompagné d'une rose blanche qu'il trouvait significative, pas trop romantique, qui n'a aucune couleur, comme le début de leur relation qui n'est qu'au premier chapitre. “C'est peut-être trop? Je sais pas. Tu le dis si c'est pas ton truc.” Encore une fois, son jeu d'attraction toujours au rendez-vous.
Observe son reflet à travers le miroir, finalement satisfait de l’image qu’il renvoie. Son apparence a toujours été son plus grand atout, et il a appris à s’en servir, usant de son physique pour obtenir ce qu’il désire, affûtant son charme pour devenir aussi tranchant qu’une lame dans le cœur de ses victimes. Il sait ce qu’il vaut, ce qu'il peut obtenir. Il lui faut maintenant la bonne cible, quelqu’un qu’il peut manipuler à sa guise. Et il a besoin de la trouver rapidement, vu l'état de son compte en banque. Il n’a aucune idée si son date de ce soir coche ses cases exigeantes, mais ce dernier semble bien plus intéressant que les minets qu’il a pu croiser, son style vestimentaire trahissant un homme de goût avec des moyens que Mal recherche désespérément chez quelqu'un. Dernier coup d'œil et ajustements, et le voilà fin prêt. Il sort de sa chambre, rejoignant sa mère posée devant la télé du salon. — Oh Mal, t’es rien beau ! qu’elle s'extasie en voyant son fils sur son 31, admirative, puis d’un ton plus complice, elle offre un petit sourire narquois, suivi d'un clin d'œil. — Tu sors avec Franklin ? Urgh. Mal grimace, prenant un air dégoûté à la mention de celui qui lui sert de larbin depuis quelque temps. — Non maman, je ne sors pas avec Franklin, combien de fois faut-il que j’te le répète ? grogne-t-il, agacé qu’il revienne sur le tapis quand il se persuade que les picotements qu’il ressent dans le bas ventre à chaque fois qu’ils s’engueulent sont uniquement dû à l’irritation que sa présence provoque. La moue boudeuse, sa mère se détourne pour continuer sa série, et Mal profite de vérifier qu’elle a ce qu’il faut pour manger ce soir à disposition avant de revenir vers elle et l’embrasser sur le front. — Je ne sais pas à quelle heure je vais rentrer, mais si t’as besoin de moi, tu m’appelles. Elle râle, se contentant de le chasser de la main, ennuyée lorsqu’il devient trop protecteur.
Privé de voiture, et n'ayant pas particulièrement envie de faire appel à Franklin après les remarques ennuyeuses de sa mère, il prend les transports en commun pour se rendre à son lieu de rendez-vous. Il devrait arriver légèrement en avance, malgré la lenteur du bus et les arrêts fréquents. La fraîcheur de la nuit lui arrache un léger frisson, la brise s’engouffrant sous sa chemise en satin portée pour l'occasion. Le restaurant que lui a donné son mystérieux date est un établissement de qualité, ce dernier se donnant bien du mal pour tirer son coup. Ce qui n’est pas pour lui déplaire, Mal aime qu’on se donne les moyens pour obtenir ce qu’on veut, et il vaut chaque dollar que ce dernier voudra bien verser, en espérant qu’il se montre aussi généreux que ses compliments. Arrivé devant le restaurant avec quelques minutes d’avance, le jeune homme attend patiemment, détendant les muscles noués que plusieurs heures d’efforts ont provoqués. Avec un peu de chance, celui-ci est bon masseur. Il check une dernière fois ses messages tinder pour s’assurer qu’il n’y ait pas eu d’annulation de dernières minutes, ce qui serait fort déplaisant, croisant les doigts pour qu’on ne lui fasse pas faux bond, ce qui ne serait pas la première fois. Il espère aussi que l’homme est fidèle à ses photos, même si ce n’est pas quelque chose qui l'arrêtera tant qu’il se montre généreux. Parfois il se dit que c’est plus simple, car un homme qui connaît son potentiel est plus difficile à conquérir lorsqu’il peut se permettre d’être exigeant. Interpellé, Mal lève le nez de son téléphone pour apercevoir l’homme des photos le saluer d’un grand sourire, réduisant rapidement la distance. — Salut ! Agréablement surpris de ce qu’il découvre, l’étudiant lui retourne son sourire le plus charmant, notant la façon dont il se gratte la nuque, comme s'il avait peu d'assurance. Son regard glisse sur la bouteille et la rose blanche tendue, acceptant cette dernière. — Non j’aime beaucoup, merci, c’est très attentionné de ta part, qu’il ment avec aisance, en réalité il se moque bien d’un tel geste, notant uniquement la valeur de la bouteille qui est, à sa plus grande satisfaction, pas une qu’on trouve dans le supermarché du coin. Il porte la rose à son visage, humant l’odeur citronnée et légèrement épicée de la fleur tout en contemplant son compagnon pour la soirée. — J’avais un peu peur que tu sois différent de tes photos, mais elles ne te font, en réalité, pas justice, complimente-t-il d’un petit sourire qui se veut candide, mais son regard franc le dévore sans pudeur, glissant sur le corps de Josh, appréciateur, autant par la fabrique coûteuse que le corps bien bâti. Ses yeux remontent sur son visage. — On y va ? qu’il propose agréablement en pointant la porte du restaurant d’un léger mouvement de tête. Il le laisse prendre les devants, admirant la décoration chic du restaurant, et les épaules larges de son prétendant. On les installe à une table pour deux, suffisamment en retrait pour partager un repas en toute intimité. Mal dépose sa rose sur la table, effleurant distraitement ses pétales du bout des doigts. — Tu es déjà venu dans ce restaurant ? s’enquit-il d’un ton curieux, s’humectant les lèvres pour les rendre plus brillantes, plus tentantes. Le serveur leur donne la carte avant de disparaître. Désintéressé par ce qu’il y a au menu, sachant pertinemment qu’il choisira le met le plus cher, non pas par gourmandise, mais parce qu’il veut tester l’homme face à lui, Mal se penche légèrement en avant, offrant son meilleur profil et son plus beau sourire. — Tu disais dans tes messages que tu es arrivé récemment, qu’est-ce qui t’amène à Oceanside ? Le travail… ou quelqu’un ? L'œil scrute chacune de ses émotions, toujours en traque du moindre indice pouvant cerner la personne. — Tu ne m’as pas dit ce que tu faisais, d’ailleurs…