Accueil
FAQ
Rechercher
Membres
Groupes
S'enregistrer
Connexion
Calendrier
Bad timing ? + Kalen
Lucy était plus que perturbée. Heureuse bien évidement de savoir Elias en vie. Mais elle avait vu son état à travers l'écran, il était marqué et pas seulement physiquement. Son mari semblait différent et elle avait peur de tout ce qui allait se passer maintenant. Il lui avait demandé de ne rien dire à leur fille et Lucy savait très bien que quand Danny le découvrirait, elle lui en voudrait de lui avoir caché. Mais que pouvait-elle faire d'autre ?
Après avoir raccroché, elle avait eu besoin de temps pour se reprendre. Son visage était marqué par les larmes et sanglots qu'elle n'avait pas pu retenir et en voyant l'heure, elle se rappela qu'elle avait prévu de voir Kalen.
Kalen... Son coeur lui fit mal en pensant à lui. Il était déjà proche de 14h30 et elle avait du se résoudre à lui dire qu'elle serait un peu en retard. Ce rendez-vous n'allait rien avoir de ce qu'ils s'étaient imaginés tous les deux. La culpabilité se fit très forte alors qu'elle pensait aux deux hommes pour lesquels elle avait des sentiments. Si elle aurait du annuler, elle ne s'en était pas sentie capable.
Elle arriva au jardin botanique avec une dizaine de minutes de retard. Ce n'était pas de trop mais elle avait tenu à se rendre un peu plus présentable. Ou du moins, elle avait essayé ! La voiture garée, elle en sortit et le vit rapidement. Leur regards se croisèrent et Lucy sentit cette boule monter de nouveau dans sa gorge alors qu'elle lui fit un signe de la main et alla dans sa direction.
Il est arrivé au poste de police encore plus tôt que d’habitude pour avancer un maximum, et organiser au mieux la journée. Remplaçant choisi pour l’après-midi pour prendre les commandes, c’est en tout début d’après-midi qu’il se décide à partir. Petit détour pour se remplir le ventre, et le voici fin prêt. Casque de moto sur la tête, il ne lui faut guère longtemps pour atteindre le jardin botanique où ils se sont donnés rendez-vous avec Lucy. Depuis la discussion de l’autre soir, il est à la fois heureux mais appréhende un peu. Espérant au fond de lui qu’elle ne va pas changer d’avis. C’est ce qu’il craint quand son téléphone se met à vibrer et qu’une notification de message de la part de la dame apparaît. Il n’hésite pourtant pas et ouvre le message. Elle va avoir du retard mais n’annule pas. Il répond rapidement, ne cherchant pas plus loin. Voici qu’il a un peu de temps devant lui en attendant, alors il se décide à parcourir durant quelques minutes les allées du jardin botanique. Le lieu est plaisant, et plutôt calme. Certes, dans les grandes allées, il y a davantage de visiteurs mais il est facile de partir sur un petit chemin pour être un peu plus au calme. Des bancs sont disséminés un peu de partout pour ceux désireux de s’accorder une pause, au milieu de cette nature. Il se promène ainsi durant quelques minutes avant de se décider à revenir vers l’entrée et le parking pour attendre Lucy. Il ne tarde pas à voir apparaître sa voiture. Quand la silhouette sort de l’habitacle, les opales du brun glissent sur cette dernière. Il vient à sa rencontre alors qu’elle lui fait un signe de la main. Il est un peu nerveux mais à l’entendre, il ne semble pas être le seul. - Ne t’en fais pas, j’ai fait un petit tour en t’attendant. Prête ? Il se glisse à ses côtés et lui tend le bras pour qu’elle s’en saisisse. Il ne sait pas trop comment réagir. Ils se connaissent depuis quatre ans à présent, mais c’est comme s’ils sont revenus au début. Car les sentiments prennent le dessus sur les émotions. Il ne se voit pourtant pas l’embrasser alors qu’elle vient à peine d’arriver, qu’ils n’ont pas parlé de l’autre soir, et aussi il a dans un coin de sa tête qu’elle a eu du retard pour quelque chose ou quelqu’un dont elle compte lui parler, si elle n’a pas changé d’avis, évidemment. - Tout va bien Lucy ? demande-t-il, désireux de savoir comment elle va.
Elle aurait dû annuler son rendez-vous avec Kalen, Lucy... Tous les signaux lui criaient de le faire et pourtant, elle ne pouvait pas s'y résoudre. Elle avait envie de passer ce moment avec lui, de discuter et c'était terrible de penser comme ça malgré le fait qu'elle sache qu'Elias avait été retrouvé. Etait-elle une horreur sur patte ? C'était la sensation qu'elle avait alors qu'elle se regardait dans le rétroviseur de sa voiture. Elle souffla un bon coup avant de finalement sortir.
Elle ne mit pas longtemps à le voir. Le coeur serré, il arriva juste à côté d'elle après un signe de la main et elle se demandait comment elle allait arriver à gérer la situation ! Elle lui présenta ses excuses, Lucy. Parce qu'elle l'avait fait attendre et en bon gentleman qu'il était, il ne lui en tenait pas rigueur. Quand il lui demanda si elle était prête, elle hocha la tête et sa main vint se glisser pour lui attraper le bras qu'il venait de lui tendre. Lui permettant ainsi d'être un peu plus proche de lui et d'avancer dans le jardin. Quand il lui demanda si tout allait bien, elle eut du mal à contenir son émotion. Ressentait-il à quel point elle se sentait perturbée et torturée ?
Parking quitté, ils entrent dans le jardin et prennent une allée au hasard, sans savoir où ils vont. Le bras de Lucy glissé sous le sien, ils sont proches sans pour autant être bavards. Il ne sait pas si c’est son intuition ou juste tout ce qu’il y a de plus normal, mais il se décide à l’interroger rapidement, désireux de crever l'abcès avant qu’il ne s’installe et détériore cette rencontre. Le brun regarde Lucy en biais. Beaucoup d’émotions traversent son regard, il n’en comprend pas la signification. Cela le chagrine, car il aimerait pouvoir l’aider. Elle réclame un banc où s’installer. - Bien sûr, viens, souffle-t-il en approuvant sa demande. Il ne connaît pas le jardin par cœur mais la guide vers une petite allée moins fréquentée. Un banc libre se présente bientôt à eux. Ils ne sont pas encore installés que la blonde s’excuse. La main libre du capitaine vient recouvrir et presser celle de la dame, glissée sous son bras. - Ne sois pas désolée, ne t’en fais pas. Je pensais ce que j’ai dit au téléphone. Je ne suis pas celui qui te jugera, tu peux te confier à moi. Il libère son bras, mais glisse sa main dans la sienne, l’invitant à s’asseoir sur le banc. Il ne libère pas ses doigts, comme s’il désire lui transmettre un peu de sa force et de son calme. Il ne la relance pas, pour ne pas la bousculer et patiente. Il attendra le temps qu’elle jugera nécessaire, jusqu’à ce qu’elle prenne son courage et se décide à lui parler de ce qui la bouleverse autant.
La main glissée sous le bras du grand brun la rapprocha un peu plus de lui. Elle n'était pas très bavarde parce qu'elle était entrain de réfléchir à comment faire les choses de la bonne façon. Mais y avait-il seulement une bonne façon ? Elle ne devrait pas apprécier autant la présence du Capitaine à ses côtés, encore moins avec ce qu'il s'était passé plus tôt et pourtant... Il sembla remarquer que quelque chose clochait puisqu'il lui demanda si tout allait bien. Ce à quoi elle répondit en demandant un instant pour se poser. Ils avancent alors dans le silence jusqu'à arriver près d'un banc. Lucy ne peut s'empêcher de regarder Kalen quand elle sent une pression rassurante sur sa main. Elle lui présente alors ses excuses et le pauvre ne doit pas comprendre grand chose à son état.
Elle lui devait d'être honnête. Le grand brun était d'une douceur avec elle. Sans doute devait-il quand même prendre un peu sur lui... Mais il valait mieux arracher le pansement sans trop tarder n'est-ce pas ? Leurs mains enlacées, Lucy les regarda un instant avant de relever son regard vers ses yeux variant entre le noisette et le vert.
Ton léger quelques jours auparavant. Échanges placés sous le signe de la légèreté par messages, et même quand ils ont dîné dans son bureau au poste. De nouveaux échanges de messages, une discussion téléphonique. Des mots commencent à être mis sur ce que chacun retient et commence à éprouver. Normalement, en dehors d’une certaine gêne, les choses devraient se mettre en place. Ce n’est pourtant pas une gêne qui flotte autour d’eux. C’est bien plus lourd, plus grave pour ne pas y prêter attention, ni s’en préoccuper. Il s’inquiète un peu le capitaine, craint que quelque chose de grave ne se soit passé, ou que Lucy ait changé d’avis les concernant. Il comprendrait, même s’il serait peiné. Alors, hormis l’encourager en gardant sa main dans la sienne et patienter, il ne peut rien faire qu’attendre que les mots sortent. Quelques secondes s’écoulent, puis le visage de la blonde se relève, plongeant son regard dans le sien. Un certain soulagement l’envahit. Ce que Lucy ressent est toujours présent, bien réel. Il ne l’interrompt pas. Il a l’impression que son coeur se gonfle un peu à l’envie de commencer quelque chose avec lui. Pourtant le mais arrête le gonflement. Doigts libres qui se lèvent pour effleurer son visage. Il ne profite pas de la douceur de cette caresse. A la phrase suivante qui franchit les lèvres de Lucy, il comprend. Son cœur ne gonfle plus mais semble éclater. Sa main libre recouvre celle de la blonde sur sa joue. Il aimerait lui dire qu’il ne s’en préoccupe pas. Que cela ne change rien pour lui. Mais il n’est pas ce genre d’hommes Kalen, à foncer pour laisser libre court à ses sentiments, quitte à briser un mariage. - Je comprends murmure-t-il dans un souffle. Il comprend que tout se complique. Que leur histoire ne peut démarrer malgré leur envie partagée. Le mari est de retour. D’un côté, il est heureux que cet homme soit en vie, car elle ne mérite tellement pas d’être triste. Elle mérite de préserver sa famille, de retrouver cet homme, d’apaiser la tension avec sa fille vu que le père est retrouvé. Mais d’un autre côté… C’est tellement injuste, pour lui. Pour eux. Sa main libère la sienne, cette fois, ce sont ses doigts qui montent pour se poser avec tendresse sur la joue de Lucy. - Quelle nouvelle… Je suis heureux pour toi, et pour ta fille. Tout va s’arranger. Sa vie va pouvoir reprendre, et elle va pouvoir également l’oublier, profitant de ce bonheur retrouvé après trois ans d’attente et d’incertitudes.
Elle était tirée entre deux sentiments, Lucy. Elle était heureuse bien sûr qu'on ait retrouvé Elias et qu'il soit en vie ! Mais il y avait tout ce qu'elle ressentait pour Kalen et qu'elle n'arrivait pas à ignorer ! Elle n'avait jamais vécu ça ! Dans sa vie, il n'y avait toujours eu que Elias et jamais elle n'aurait cru être capable de penser à un autre homme que son mari. Mais après trois ans d'absence, elle s'était dit qu'elle pouvait rouvrir un peu son coeur... Sans doute était-ce là une sorte de punition pour avoir été contre les voeux qu'elle a prononcé, il y a de ça de nombreuses années...
Assis sur le banc, leurs gestes l'un pour l'autre étaient tendres malgré qu'elle venait de lui dire clairement que leur histoire n'allait pas être possible. Pourtant, elle ne voulait pas s'y résoudre. Comment pouvait-il être aussi calme ? Il comprenait disait-il... Lucy sentait son coeur cogner très fort contre sa cage thoracique. Presque à lui en faire mal surtout lorsqu'elle sentit les doigts du grand brun se poser sur sa joue. Elle releva un regard complètement perdu vers lui.
Malheureux en amour, heureux aux jeux. Si ce dicton est vrai, le brun devrait jouer. Il deviendrait certainement riche en très peu de temps. Le destin semble s’acharner sur lui côté sentimental, aussi bien dans le passé que dans le présent. à chaque fois qu’il commence à ouvrir son coeur pour y laisser entrer une femme, tout se complique. Il a vécu cette désagréable expérience alors qu’il était en mission sous couverture. Expérience qui l’a marqué et dont il n’est pas sorti indemne. Quatre années plus tard, il commence à ouvrir son cœur pour une personne qui revient dans sa vie avant d’en sortir aussi rapidement qu’elle est revenue. Une nouvelle désillusion. Cette fois, ce n’est guère mieux. Il a cru à un espoir après leur discussion téléphonique. Mais la réalité le rattrape. Encore. Une bonne cuite et un séjour au casino, il devrait vraiment y songer. Il le fera peut-être, à l’avenir. Pour l’instant, il est encore dans ce moment présent, aux côtés de cette femme qui chamboule son être. Douceur dans leurs gestes malgré tout. Il ne peut se mettre en colère contre ce retour inespéré. Il ne peut se comporter comme un enfant faisant un caprice car il n’obtient pas ce qu’il désire. Il ne peut emprunter cette pente qui est contre sa moralité. Doigts effleurant la joue de la jeune femme. Au regard perdu de Lucy, le sien est attristé. - Tu ne peux pas non plus le tromper… Il va avoir besoin de toi… Il n’imagine pas ce que cet homme a vécu. Il peut uniquement comparer avec ses quatres années sous couverture. Il est ressorti désorienté, ayant un peu de mal à revenir dans sa réalité. La main retombe, recouvrant celle de la jeune femme. - Je n’ignore pas non plus ce que je ressens… Je vais devoir l’étouffer… Tu mérites d’être heureuse Lucy, de retrouver ta famille, comme avant.
Ils étaient bien beaux tous les deux. Assis là, partagés entre la tristesse et le fait de se sentir perdu... Tout ça était assez douloureux autant pour elle que pour Kalen, elle le voyait bien Lucy ! Et pourtant, il se montrait doux et surtout compréhensif. Il cherchait à mettre son bien être à elle en avant plutôt que le sien, c'était tout à son honneur mais ça ne changeait pas la situation...
L’ombre d’un bonheur éphémère qui se dissipe aussi rapidement qu’il s’est installé. Il est envahi d’une certaine tristesse qu’il contient. Si les mots restent doux, ses opales le trahissent. Ce n’est pourtant pas ce qu’il souhaite, laisser apparaître cette faiblesse. Il n’a pas d’autre choix que d’être fort pour cette femme. De refouler les émotions qui l’animent car il refuse qu’elle culpabilise. Ce n’est pas de sa faute. C’est juste la vie qui est ainsi. Peut-être que dans un monde parallèle, ils peuvent laisser libre court à ce qu’ils ressentent. Dans celui-ci, ils se doivent de l’étouffer. Il se doit de tenir ses distance, pourtant sa main ne lâche pas celle de cette femme. Il sait qu’il doit la laisser partir, pourtant son corps retarde ce moment, se contentant de ce simple petit contact entre eux, assis là ce sur ce banc. Voici qu’elle présente ses excuses, en réaction, il secoue doucement la tête. - Ce n’est pas de ta faute Lucy, ne culpabilise pas… Il s’arrête, cherche ses mots qu’il a bien du mal à trouver. Doigts qui pressent légèrement les siens. - Tu as raison. Si tu avais gardé tes sentiments, on n’en serait pas là… Mais je ne regrette pas. Au moins, chacun sait ce que l’autre ressent. Du moins ils peuvent imaginer ce qu’ils auraient pu avoir même si ce n’est plus le cas. Il devrait à présent se lever, partir. Faire en sorte que leurs routes se séparent. C’est le plus sage vu leur situation. Encore une fois, il est incapable de s’y résoudre, de détacher sa main de la sienne. De rompre ce simple contact, comme s’il n’y a aucun sentiment qu’ils doivent refouler. - Est-ce que je peux te prendre une dernière fois dans mes bras ? demande-t-il à voix basse. Ce n’est pas raisonnable. Mais s’il doit tirer un trait sur elle, partir sans qu’ils ne se revoient, il veut vivre un dernier instant avec elle, un dernier contact avant de se résoudre à rester à distance. Ensuite, il n’aura plus qu’à espérer, ne pas la croiser dans la rue souriante, au bras de son mari. Alors que son coeur se pincera face à ce bonheur qu’il aurait pu toucher mais qu’il n’a même pas effleuré.
Elle n'arrivait pas à bouger, Lucy. La main de Kalen sur la sienne, elle lui présenta ses excuses parce qu'elle était celle qui avait initié tout ça ! Elle devrait, mais elle ne le regrettait pourtant pas et c'était compliqué de renoncer à ce qu'elle ressentait. C'était la tempête dans sa tête et quand il lui donna raison quant au fait qu'elle aurait dû garder ses sentiments pour elle, son coeur manqua un battement... Sa respiration se coupa une seconde en pensant qu'il regrettait mais pas du tout. Elle sentit l'oxygène reprendre le chemin de ses poumons quand il le lui confirma.
Le regard baisser, elle sentit son regard s'humidifier dans s'autoriser à laisser couler ces larmes qui semblaient vouloir se faire remarquer. Si elle ne bougeait pas, Kalen non plus et elle ne fut qu'à moitié étonnée qu'il lui demande pour la serrer contre lui. Son regard se releva alors pour se perdre dans celui du policier. Elle voyait tellement de choses y passer et elle hocha doucement la tête tout en se rapprochant de lui. Son coeur palpitait tellement qu'elle le sentait soulever sa poitrine douloureusement. Elle l'enlaça avec tendresse et ferma les yeux une seconde pour ne pas oublier ce moment suspendu dans le temps. Elle aurait dû se reculer et s'en aller Lucy mais c'était bien plus fort qu'elle ! Elle se décolla juste un peu de lui pour le regarder à nouveau, leurs visages trop proches pour son propre bien. Elle bataillait pour ne pas réduire le peu de distance qu'il y avait entre eux et céder à la tentation de l'embrasser.
Pourquoi a-t-il autant la poisse quand il s’agit de son cœur ? Il ne trouve pas de réponse à cette question. Il faut croire que la vie est ainsi faite. Il ne reste que peu de temps avant de devoir se résoudre à se séparer. Premier rendez-vous entre eux qui se retrouve également être le dernier. Ce n’est pas ainsi qu’il espérait profiter de ces instants, dans ce lieu. Rien ne se déroule comme prévu, tout bascule sans qu’il n’ait de contrôle. La seule chose qu’il possède entre ses mains, c’est ce souhait. Un seul, celui de la tenir dans ses bras une dernière fois. Il ne l’attire pas, lui demande sa permission, car dans le fond, il a conscience qu’il ne doit pas. Regard humidifié qui se redresse vers lui. La belle blonde ne dit rien, hoche simplement la tête et se rapproche de lui. Sa main la lâche enfin et ses bras se referment sur elle. Ce moment qu’ils s’accordent, il lui fait du bien, mais également du mal en songeant qu’il n’y en aura pas d’autres. Tête qui se cale contre celle de Lucy. Tout est calme autour d’eux. Son cœur bat à contre courant, à toute vitesse. Les secondes qui s’égrènent alors qu’ils restent ainsi, à mémoriser. Un mouvement qui se fait. Tête qui se décolle de celle de la jeune femme pour lui permettre de bouger la sienne. Toujours enlacés, leurs regards se rencontrent. Puis il y a ces mots. Ceux qui lui donnent envie de l’embrasser. Il laisse ses prunelles caresser ses lèvres mais il s’interdit de se pencher pour couvrir la faible distance qui les sépare. Ils ne doivent pas, il est encore temps pour elle de sauver son mariage, reprendre sa vie, et de l’oublier. – Moi non plus, je n’ai pas envie, mais il faut… souffle-t-il en retour. Mais qui quitte le creux du dos de Lucy pour se poser sur sa joue. Il caresser sa peau du bout des doigts, effleure ses lèvres avec son pouce. – Je ferais mieux de te raccompagner jusqu’à ta voiture. Enfin si tu le permets.. prononce-t-il à voix basse. Doigts qui s’attardent sur le visage de la belle avant de se résoudre à se détacher, non sans un petit soupir lâché au passage.
C'était mal, elle le savait et pourtant, Lucy voulait rester là. Trouver la chaleur de ses bras la rendit un peu plus émotive parce qu'elle savait que ça serait la dernière fois et pourtant, elle s'y sentait bien. C'était une chose perturbante à vivre pour elle parce que malgré tout, elle avait toujours trouvé cet apaisement uniquement dans les bras d'Elias. Le temps se fige et si elle serait bien restée comme ça, elle finit par bouger un peu. Son regard croisa celui de Kalen et à ce moment, chacun pouvait lire en l'autre assez facilement.
Leur visages étaient presque l'un contre l'autre et Lucy se confia sur son envie de rester en sa présence. Les gestes doux du policier la firent frissonner un peu et elle se rendait compte qu'il était compliqué de ne pas céder à cette urgence de l'embrasser. Mais il avait raison, il valait mieux qu'ils se séparent tous les deux. Kalen lui montra une fois de plus une raison de craquer un peu plus pour lui en lui proposant de la raccompagner.
Une fois à la voiture, ils s'arrêtèrent et Lucy essuya cette larme qui avait trouvé chemin jusqu'à sa joue.
De l’extérieur, son contrôle se maintient. Il est doux dans ses gestes mais garde une certaine distance. Ainsi, ils ne fautent pas. Pourtant, leur présence dans ce lieu, leur étreinte, ces regards qu’ils s’échangent et qui se comprennent… C’est déjà une faute sans même qu’ils franchissent le cap de s’embrasser. La ligne est si trouble qu’il est bien difficile de ne pas la franchir. Il tente, le policier, de garder ses distances, et pourtant le voici à proposer de raccompagner Lucy jusqu’à son véhicule. C’est sûrement une erreur que de prolonger ce supplice, c’est ce qu’il désire pourtant. Il attend sa réponse, et quand elle approuve, il la libère de son étreinte et se lève du banc. La main de la blonde se glisse dans la sienne. C’est comme un geste naturel sans que ça ne le soit puisqu’ils ne sont pas en couple, et ne le seront jamais. Le mari de Lucy rentre bientôt, et leur vie va reprendre. Il se répète ces mots dans sa tête en boucle durant le court trajet de retour qui se fait en silence entre eux, chacun perdu dans ses pensées. Une fois au véhicule de la dame, il remarque la larme qui coule mais elle est plus rapide que lui pour l’essuyer. – C’est comme ça oui.. J’aurais aimé que cela se passe autrement entre nous, tu n’imagines même pas. Ou peut-être qu’elle l’imagine également, qu’elle sait ce qu’il ressent à devoir tirer un trait sur un eux qui n’existera pas. Galant, il ouvre la portière de la voiture. Mais est-ce de la galanterie ou juste une volonté que cette torture se termine au plus vite. – Je répondrai toujours présent si tu as besoin d’aide Lucy, n’hésite pas.. Il se recule d’un pas pour lui laisser la place de passer, se retenant de la reprendre dans ses bras. C’est ainsi, ils doivent mettre une croix sur eux, et non par choix.