What you do ? (Gabin)
Un bien convoité, qui n’est pas encore sur le marché, mais dont la rareté n’est plus à démontrer au cours de ces dernières années. Il lui faut donc agir vite, avec prudence, sans pour autant se précipiter. Cette décision ne doit pas être prise à la légère, même si ce loft semble répondre à tous ses critères. Situé à South Oceanside, il offre un espace spacieux, lumineux, agrémenté d’un jardin privatif avec piscine et d’un garage. Un véritable bijou rare, mais pas impossible à dénicher au vu de cette clé et du dossier qu’elle tient entre ses mains. Néanmoins, une dernière condition doit être remplie pour que Stella accepte de visiter les lieux dans la journée : elle veut que Gabin soit à ses côtés. La jeune femme a donc sollicité l’autorisation d’explorer ce potentiel foyer en sa compagnie, sachant qu’il saura déceler les subtilités qui échappent parfois à son propre regard. Cette demande a contrarié Dylan, au point de devoir négocier avec lui, bien qu’il ait finalement accepté à condition de récupérer les clés le soir même. Son rendez-vous terminé, Stella se dépêche d’envoyer un message à Gabin, lui proposant de venir à l’adresse indiquée d’ici une petite heure. Bien qu’elle ne soit pas certaine qu’il puisse être présent, sa jumelle se trouvant souvent à ses côtés.
Après un rapide saut chez sa mère, afin de se préparer pour son rendez-vous avec ce beau brun, la blonde file en direction de l’adresse donnée, tenant toujours le dossier et la clé dans ses mains. Le vent caresse son visage, tandis qu’elle se perd dans leurs passés communs, notamment son changement de vie qui l’intrigue toujours autant. Elle se questionne souvent sur les raisons qui l’ont poussé à quitter son poste et sa ville natale tant aimée. Cependant, par-dessus tout, c’est cette discussion difficile qui occupe toutes ses pensées. Une conversation qui doit avoir lieu aujourd’hui, ne pouvant garder plus longtemps ce secret devenu trop lourd à porter. Stella sait qu’elle doit briser ce silence pesant, même si les mots risquent une nouvelle fois de se coincer dans sa gorge. Alors, sur le chemin, elle se prépare mentalement à affronter cette conversation difficile avec Gabin, rassemblant le courage nécessaire pour lui dire toute la vérité, aussi douloureuse, soit-elle.
Arrivée sur les lieux, Stella sent son cœur battre plus fort à la vue de cette silhouette familière qui lui tourne le dos. Son visage s’illumine d’un sourire timide, contrastant avec ce flot d’émotions qui la submerge, entre la révélation à venir et cet endroit qui pourrait potentiellement devenir son chez-soi. Elle se glisse derrière lui, sa voix douce, comme un murmure au creux de son oreille. - Salut, toi, souffle-t-elle, la chaleur de ses mots enveloppant l’atmosphère d’une tendresse subtile, perceptible seulement pour ceux qui la connaissent bien. Puis, elle vient se placer en face de lui sans toutefois planter son regard dans le sien, se retenant de le faire, au vu de son trouble. - Comment vas-tu ? Sa voix est empreinte d’une sincère préoccupation, comme cela a toujours été le cas, bien que la blonde redoute le moment où il lui posera la même question. Après un petit flottement de silence, elle aborde le premier sujet de leur présence ici, avec un léger sourire énigmatique. - Tu dois certainement te demander pourquoi je t’ai demandé de venir ici ? Demande-t-elle d’une voix mystérieuse, gardant pour l’instant le secret autour de son projet immobilier, mais démontrant une aisance trompeuse…
Moins de deux semaines depuis son premier jour au sein de l’agence. Et pourtant, le temps passe à une vitesse qu’il ne contrôle pas. Les journées sont bien trop courtes pour réussir à faire tout ce qu’il désire. Le travail lui prend pas mal d’énergie. Rester professionnel en présence d’une certaine blonde également même s’ils ne se sont pas vus autant qu’il l’aurait souhaité. Juste une question de patience, cela changera dans les prochains jours, quand il aura complètement pris ses marques. Ses pensées se perdent alors qu’il marche le long de la plage. Le point très positif d’avoir emménagé dans une beach house. Juste à sortir de la demeure, emprunter le chemin à l’arrière, et le voici au bord de l’océan. Il y a peu de promeneurs, il faut dire que le secteur est privé et la période n’est pas encore propice à se baigner.
Le brun profite de l’air frais durant une bonne trentaine de minutes. Jusqu’au vrombissement de son téléphone au fond de sa poche, annonçant la réception d’un message. Il connaît déjà l’expéditeur, ou plutôt l’expéditrice pour lui avoir mis une sonnerie particulière. Il lit le message, cherche rapidement l’adresse sur un moteur de recherche, puis répond positivement au rendez-vous fixé. L’endroit n’est guère loin de chez lui, ce qui lui laisse le temps de rentrer, de se changer et de s’y rendre. Qui plus est, il est heureux de cette rencontre improvisée. C’est l’occasion pour eux de se voir en ce dimanche, en dehors du travail. Depuis dix jours qu’il a fait la surprise à Stella de travailler dans la même agence qu’elle, il s’est montré patient. Lui laissant le temps de digérer cette nouvelle, ses conséquences, de s’y faire. Il ne cache pas la raison de sa présence à Oceanside. Le jeune homme est là pour elle, pour reprendre et continuer à construire ce qu’ils ont commencé à faire à New-York, avant qu’elle ne fuit. Lui est prêt, pour ce qui est de l’élue de son cœur, c’est une autre histoire, il en a conscience. Davantage depuis qu’elle lui a parlé de lui, celui qu’elle a perdu. Lui d’un naturel fonceur, refusant de vivre dans le passé, pour une fois il comprend, car il s’agit de Stella. L’amour rend aveugle, pour lui cela le rendrait presque patient.
C’est un peu en avance par rapport à l’heure fixée qu’il arrive à l’adresse donnée. Il patiente devant la bâtisse, jetant un œil sans critique à sa façade. Il ne comprend pas le but, mais il est présent. Et juste d’entendre le souffle de sa voix près de son oreille, cela suffit à faire naître un sourire sur son visage. La demoiselle le contourne, pour se tenir en face de lui. Sourire toujours aux lèvres, il cherche son regard mais il ne le trouve pas. Elle l’évite, signe que quelque chose la préoccupe. - Salut ma belle. Il décide de jouer la carte de l’innocence, de celui qui ne remarque pas cette fuite de regard, et il la salue de ce petit surnom qu’il adore lui donner. - Je vais bien. Tout va bien. Le brun insiste légèrement sur ces derniers mots, comme pour lui faire comprendre que peu importe ce qui la préoccupe, sa blonde peut lui parler sans hésiter. Il sera une oreille et une épaule attentives. A la petite question qu’elle lui pose, il décide de détendre l’atmosphère. - Je suppose que l’on va visiter un logement, savoir s’il nous plaît et qu’ensuite on s’installera ensemble. Et que c’était une surprise mais je suis trop perspicace fredonne-t-il amusé, même si quelque part, au fond il y a une once de sincérité. Il laisse échapper un rire léger avant de reprendre. - Relaxe Stell’, je plaisante. Je sais que ce n’est pas à l’ordre du jour. Alors je reprends mon sérieux. Pourquoi sommes-nous ici ? Une visite ? Un escape game ? C’est ici que tu vis ? Il pourrait continuer ainsi, avec des questions sérieuses, ou loufoques. Peu importe leur nature, il est toujours à l’aise quand il est en compagnie de cette femme, les mots sortent naturellement. Au point qu’il est parfois obligé d’en retenir quelques-uns pour ne pas la brusquer. Comme le fait qu’il l’aime. Il aimerait pouvoir lui dire ces trois mots dès le réveil, tous les jours. Qu’elle ne se préoccupe plus de cette crainte de le perdre. Qu’il ne craigne pas un peu la réaction de sa jumelle quand il lui dira enfin la vérité sur leur présence dans cette ville et dans son choix d’agence. Que c’est son cœur qui les a menés en Californie et non sa tête. Tout cerveau sain d’esprit serait resté à New-York vu la différence de salaire entre les deux agences. Il ne doit pas être sain d’esprit. Ou alors son cœur est vraiment atteint.