You're fired | Edward
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You're fired | Edward

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「You're fired」
∙ feat. @Edward Williams  
tw: Grossophobie ; Vulgarité ; Acharnement ; Harcèlement

Ce devait être la 5ème crise de la semaine, et pourtant elle ressentait toujours le même plaisir coupable. C’était à base de cris, d’injures, de faux pleurs aussi parfois ; qu’on se le dise, les salariés du Country Club n’en pouvaient plus de Pearl St. James. Rien n’était trop beau. Rien n’était assez rapide. Rien n’était fait selon ses souhaits personnels. Et ça, tout le monde devait le savoir. C’était plutôt simple : quand elle n’était pas satisfaite, Pearl ne pouvait s’empêcher de faire un caprice. Et ça l’amusait énormément de voir la peur dans les yeux de ce qu’elle appelait « le bas peuple ». Après tout, elle était au-dessus dans l’échelle sociale, et ainsi était fait le monde. Dans le monde animal, les lions mangent les gazelles. Et elle était une lionne très bien coiffée, parfumée et habillée. La lionne s’habille en Chanel… ça sonnait plutôt pas mal. « Mademoiselle St. James, le directeur voudrait vous voir ». Elle sourcilla, fusillant des yeux l’espèce de gnome en uniforme devant elle. Il avait une allure idiote, comme l’intégralité des employés ici. Pour autant, elle n’était qu’à moitié énervée que la tentative d’être humain lui adresse la parole : elle avait voulu rencontrer le directeur un bon nombre de fois, et il n’était jamais disponible. Elle allait, enfin, pouvoir lui présenter la liste des personnes à renvoyer qu’elle avait pris soin d’établir. Elle n’avait pas le nom de ces personnes, ni même les prénoms. Elle espérait que des signes distinctifs suffiraient : le roux qui sent la pomme, la blonde qui a dû manger une tartiflette la veille, celui qui ne doit manger que des oignons, celle qui semble affilié à Fiona dans Shrek. C’était plutôt reconnaissable, du moins selon elle. Et au pire, elle pourrait aller les virer à sa place ; il n’aurait qu’à la rémunérer pour ça. Ce serait un plaisir, d’accord, mais elle n’était pas une esclave non plus.

De ses petits talons, elle s’avança vers le bureau du directeur, escorté par le fameux employé qui lui avait annoncé la nouvelle quelques secondes plus tôt. Ça ne manquait pas de l’agacer : elle n’était pas une enfant, et elle n’avait définitivement pas besoin d’un garde du corps. Surtout pas de cet acabit. Mais il n’avait pas l’air décidé à la lâcher, et puis quelques pas de plus suffisait à arriver devant la porte du bureau du grand patron. Porte sur laquelle un écriteau était bien présent : Frapper, puis attendre l’autorisation avant d’entrer. Elle leva les yeux au ciel face à cette indication qu’elle choisissait simplement d’ignorer. Bien sûr, l’employé dont l’utilité était proche de zéro voulu s’interposer, mais il n’en eu pas le temps. Elle ouvrit la porte d’un geste brusque, pour voir le fameux directeur derrière son bureau. Et il n’avait rien d’impressionnant. L’employé se confondit en excuse, mais Pearl se retourna après être entré dans le bureau pour lui fermer la porte au nez. Elle se retourna à nouveau pour offrir un sourire qui n’avait rien de sincère à celui face à elle, tout en prenant la parole : « Bon, généralement les personnes m’applaudissent quand je rentre dans une pièce mais on va dire que vous ignoriez que vous êtes en présence d’une personne formidable. Du coup je pardonne, mais je n’oublie pas. » Elle perd alors son sourire forcé. « Bon, arrêtons de bavasser. Je sais pourquoi vous m’avez demandé de venir, et je suis d’accord avec vous : il est temps de faire du ménage par ici. Alors j’ai sur moi une liste, vous n’avez plus qu’à user du peu de pouvoir que vous avez pour enfin virer ces cloportes qui servent d’employés, et embaucher des gens compétents. Je vous l’envoie par mail ? Vous savez ouvrir un mail ? » Elle arqua un sourcil, tout à fait sérieuse sur son interrogation. Elle ne sourcillait pas un instant sur ce qu’elle venait de dire, et n’était clairement pas gêné de la situation. Pour elle, tout ceci était naturel. Et surtout, une seule réponse était acceptable de la part de l’homme face à elle : il devait approuver. Tout simplement.
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「You're fired」
∙ feat. @Pearl St. James  
tw: crise

Moment repoussé jusqu’au bout, en se disant qu’elle finirait par se calmer. Que les crises sont de l’ordre d’une humeur passagère et que tout rentrerait dans l’ordre une fois que tout reprendra sa place. Grossière erreur de sa part. Un jour. Puis un second. Il arrête de compter en nombre de jours, se rabattant sur le nombre de crise que son personnel lui rapporte. Certains employés sont à bout. Des managers également. L’un a même menacé d’un arrêt maladie, voire même d’un démission s’il ne prend pas le taureau par les cornes. Il a espéré que le bon sens ramènerait cette personne à la raison. Il faut croire qu’on ne vit pas tous sur la même planète, et que certains voguent dans un monde parallèle, qui leur est propre, et où ils exercent leurs propres règles. C’est ainsi, qu’il se résigne et demande à l’un de ses employés de demander à la demoiselle de venir dans son bureau dès que possible. Il compte sur l’homme pour faire passer le message, sans certitude qu’elle acceptera de venir, ou qu’elle ne fixera pas un jour ni une heure pour cette rencontre.

Alors, en attendant une réponse, quelle qu’elle soit, Edward continue de travailler, installé à son bureau. Concentration sur l’ordinateur où il répond à quelques mails. De temps en temps, il s’interrompt, pour basculer sur son téléphone portable et répondre à quelques messages. Les deux écrans lui prennent son temps, et sa concentration. Les opales sont de retour sur l’écran de l’ordinateur quand la porte de son bureau s’ouvre. Sans quelques coups portés sur la porte au préalable. Le directeur jette un œil vers l’employé qui se confond en excuses pour cette intrusion non annoncée. – Cela ira Malcolm, je prends la relè… Il ne termine pas sa phrase.

La porte claque au nez de l’employé, le laissant en tête à tête avec cette fameuse personne qui horripile une bonne partie du personnel du country club. La première fois qu’on lui a fait part d’un incident, il a émis un doute. À la seconde, il a été intrigué. Pour la troisième fois, il s’est décidé à consulter les caméras de surveillance de l’établissement pour comprendre le problème. Elle, en l’occurrence. Il s’apprête à se lever pour la saluer et se présenter mais elle le devance et le scie avec ses mots. L’applaudir à son arrivée, sérieusement ? La perplexité se lit sur son visage. La demoiselle continue, et ce n’est plus de la perplexité qui anime Edward. Il se pince les lèvres pour garder son sérieux. Vraiment, cette jeune femme est un phénomène à elle seule. Il la laisse débiter, lui sommant ce qu’il doit faire. Elle est déterminée, c’est tout à son honneur, seulement, ils ne vivent pas dans le même monde.

Il arque un sourcil, et quand enfin elle décide de se taire, il l’observe silencieusement durant un instant. Il serait presque tenté de la prendre en dérision mais il tient un poste et ne peut pas tout se permettre. Alors, au bout de quelques secondes, il se décide enfin à répondre. – Prenez donc un siège mademoiselle St James. On risque d’en avoir pour quelques minutes. Il l’invite à se mettre à son aise, non pas comme elle l’espère pour virer tout le personnel dont elle a fait une liste qu’elle désire lui transmettre. – On m’a fait part de certains incidents et j’en suis navré. Je comprends que vous ayez certaines habitudes auxquelles vous tenez, mais comprenez que ce qui est acceptable chez vous, ne l’est pas dans cet établissement. Il marque une pause, cherche à deviner dans le regard de la demoiselle s’il a toute son attention, si elle réalise et comprend ce qu’il est en train de dire. Puis, il reprend. – Je ne peux plus tolérer vos petites crises mademoiselle St James. Il va falloir qu’elles cessent et j’espère que vous le comprenez.