i feel like i'm drowning (keeley)
boire autant n'est jamais une bonne idée. ce n'est pas une solution. ça ne peut pas régler ses problèmes et pourtant. inwoo continue de sombrer dans l'alcool. de se noyer jusqu'à ne plus atteindre la surface. il ne sait pas c'est quoi le pire dans tout ça. l'image qu'il donne. qu'il renvoie de lui-même. le coeur de sa femme qu'il brise toujours un peu plus chaque jours. le coeur de cette femme qui lui appartient et dont il ne veut pas. qu'il ne veut plus. qu'il ne mérite pas. ou bien si ce sont les sentiments qu'il éprouve face à un homme. cette attirance. cette envie qu'il est incapable de contrôler. incapable d'oublier. cette curiosité malsaine qui lui donne envie de s'arracher les cheveux. qui ferait de lui une honte pour son grand père. ce père qu'il a toujours aimé et respecté, quitte à encore tout faire pour lui malgré sa mort. quitte à mettre ses propres sentiments entre parenthèse pour quelqu'un qui n'est même plus de ce monde. inwoo préfère oublier. faire le vide dans son esprit. ne plus devoir penser. ne plus devoir ressentir cette souffrance. que ce soit mentalement ou physiquement. lorsqu'il sent ses muscles lui rappeler constamment son accident. cette faiblesse désormais encré dans sa peau. qui lui rappelle qu'il a été faible et qu'il a d'une certaine manière échoué. encore une fois.
à moitié allongé sur la banquette arrière du taxi. inwoo n'a aucune envie de rentrer chez lui. aucune envie de supporter les questions de sa femme. son regard pleins de tendresse. inwoo ne veut pas de son aide. pas de sa gentillesse. ne veut plus de son amour. loin d'être le mari idéal. loin d'être fait pour yiseo. il a conscience qu'elle mérite tellement mieux que lui. tellement qu'un vieux con incapable de lui décrocher la lune. à conscience qu'il ne pourra pas continuer comme ça éternellement et pourtant.. il ne trouve jamais le courage de la quitter. de l'abandonner. même si c'est pour son bien. ne prend jamais de la prévenir de ses absences. pour ne pas devoir avouer qu'il passe la plupart de ses soirées dans sa voiture ou dans un bar. alors, lorsque le chauffeur lui demande l'adresse de sa destination. inwoo ne sait pas trop pourquoi il balance l'adresse de keeley. son amie et sa collègue. celle qui était présente pour lui lors de son accident et même après. celle à qui il sait qu'il pourrait tout dire mais, à qui il préfère toujours mentir. comme au reste de son entourage après tout. prétendre que ce n'est qu'une phase et que tout va finir par s'arranger. ce qu'il voudrait dans le fond
c'est avec un bête sourire sur les lèvres qu'il regarde sa collègue lui ouvrir la porte. tenant à peine sur ses deux jambes. il sait déjà qu'elle lui passera un savon mais.. « me regarde pas comme ça, j'suis pas en service. » même s'il a fait croire à sa femme que c'était le cas. « j'peux entré ? ou t'es occupée ? » question qu'il pose uniquement par politesse parce qu'il s'invite déjà à moitié chez elle de toute façon. « t'as dis que je pouvais squatter ton canapé en cas de besoin. » et qu'il pouvait se confier à elle si besoin. qu'il pouvait avoir confiance en keeley. inwoo le sait. c'est bien pour cette raison qu'il se pointe au beau milieu de la nuit chez elle. « ben j'en ai besoin. » parce que je suis qu'un pauvre con incapable de regarder ma femme en face
Une journée qui se termine plus tard que prévu à cause d’un appel de dernière minute, qui tourne à une arrestation. Voici parfois le quotidien de Keeley. Avec un métier comme le sien, on sait quand on arrive au travail, mais on sait rarement quand on y ressort. Une journée peut-être rempli d’imprévus. Ce n’est jamais routinier. C’est un peu ce qui fait la beauté de son travail. Keeley ne serait pas capable de travailler derrière un bureau, bien que ça ferait forcément le grand plaisir de ses parents. Elle aime trop l’adrénaline pour ça. Je dois tout de même admettre que la brunette garde tout de même quelques habitudes. Elle va dans les mêmes cafés. Ceux ou d’un simple coup d’œil, l’on reconnait sa commande. Sa commande peut varier, mais elle se termine bien souvent par un double americano.
On était donc en milieu de soirée lorsque Keeley entra dans son chez elle, ou elle fut accueillie par nul autre que Tucker qui était très heureux de la voir. Vu l’heure il avait aussi envie d’aller prendre l’air et une petite marche. Tous les deux furent donc un petit jogging. Une fois de retour à la maison, elle fila sous la douche et opta ensuite pour une tenue détente, soit une paire de mini short et une camisole. Elle prit ensuite le premier plat qui lui tomba sous la main dans son frigo. Vu l’heure, elle n’avait pas trop faim, mais elle devait tout de même manger quelque chose et son repas improvisé se mangea devant la télé. La brunette prévoyait une petite soirée tranquille à la maison. Elle s’attendait à tout sauf de la compagnie, sauf qu’on toqua pourtant à sa porte. Keeley abandonna donc son plat qu’elle déposa devant la table basse et se leva. Elle regarda d’abord qui se trouvait derrière la porte avant d’ouvrir.
Keeley questionna du regard Inwoo qui arrivait à peine à tenir sur ses deux jambes.
C’était peut-être pour cette raison qu’il était chez elle et non chez lui. Il ne voulait pas que sa femme le voie dans cet état.
Keeley regarda derrière.
Et vu sa tête, même avec de la compagnie, ce qui était peu probable, elle le laisserait entrer et même si elle aurait dit le contraire, il aurait surement fait de même, puisqu’il était déjà chez elle.
Elle regarda son plat du coin de l’œil.
Forcément qu’il s’ouvrirait bien vite sur la raison de sa visite, mais pour le moment, mieux valait peut-être qu’il mange un petit quelque chose.
c'est devenu une mauvaise habitude depuis son accident. depuis son mariage. d'être toujours en vadrouille. de ne jamais vouloir rentrer chez lui. de boire pour oublier les problèmes. oublier la douleur. oublier ce qu'il ressent. comme un besoin d'étouffer ce sentiment qui lui gâche la vie. qui l'empêche de pouvoir être heureux. de pouvoir être réellement amoureux de cette femme. yiseo. à la fois forte et courageuse. douce et aimante. toujours à ses côtés pour l'encourager. pour qu'il donne le meilleur de lui-même. ne femme parfaite pour lui. une femme qu'il voudrait être capable de combler. de rendre heureuse. il voudrait réellement être capable de la rassurer. d'être le mari qu'elle attend qu'il soit depuis si longtemps. mais, cet homme toujours dans ses pensées. son attirance pour eux qui lui rappelle qu'il ne mérite pas yiseo. jamais. boire c'est une façon de se vider la tête. de ne plus penser à quoi que ce soit. une façon de soulager sa conscience. quelques heures. le temps d'une nuit. être capable de pouvoir dormir comme un bébé dans sa voiture. dans son bureau. chez une amie. keeley qu'il ne quitte plus du regard. comme si c'était la seule personne à pouvoir le comprendre. la seule à ne pas poser de questions. ne pas juger ses actions. la seule qui ne cherche jamais à parler de sa femme. ne demande pas de ses nouvelles. ne parle pas de son mariage. tout est simple avec keeley. facile.
alors, il se trouve devant chez elle. au beau milieu de la nuit avec aucunes excuses. aucune raison valable de venir la déranger. simplement dans le but de ne pas rentrer chez lui. de ne pas entendre l'inquiétude dans la voix de sa femme. de ne pas la voir simplement. il préfère encore dormir avec le chien. se taper la honte que de devoir assumer ses erreurs. assumer que c'est un con. « je ne vois pas de quoi tu parles. je tiens parfaitement debout. sans difficulté. » persuadé que ce soit le cas. bien que la vérité ressemble plus aux propos de son amie. il tient à peine debout. ne sait plus exactement les mélanges qu'il a fait ce soir. un verre. un deuxième. plusieurs.. jusqu'à boire avec l'alcoolique du coin. bientôt en compétition pour lui prendre son titre s'il continue comme ça. pas de quoi le rendre fier. « tucker m'aime de toute façon. » comme si cela pouvait changer quelque chose. excuser qu'il s'invite chez les gens sans prévenir. sans demander. son corps qu'il traîne jusqu'au canapé de son amie. se posant dessus sans la moindre délicatesse. caressant la tête du chien pendant de longue minutes. comme un automatisme rassurant. de quoi lui faire oublier la gueule de bois qui lui pend au nez. « j'ai pas bu tant que ça tu abuses. » encore un mensonge. pour se voiler la face. pour ne pas admettre quand il faute. parce qu'il veut toujours être parfait inwoo. veut toujours donner cette image impeccable de lui. prouver qu'il peut réussir sa vie professionnel et sa vie privée. mensonges
une invitation qu'il ne refuse pas alors, qu'il vient prendre une première bouchée de son plat. keeley toujours aux petit soins pour lui. inwoo qui ne mérite pas d'avoir une amie comme elle. d'avoir des amis simplement. il est bien entouré avec eux. hoseok jamais très loin. « j'imagine que t'as des questions. » sur le pourquoi du comment. parce que keeley mérite des explications. « donc je t'autorises à m'en poser une mais, c'est tout. » comme si c'était lui qui décidait dans l'histoire. lui qui devait avoir le dernier mot. « délicieux ton repas. » qu'il continue de savourer. tucker toujours à ses côtés -au cas où quelque chose lui échapperait qui sait- « je voulais pas rentrer chez moi. » confession qui semble logique mais, qu'il ose lui faire. « yiseo n'a pas besoin de me voir comme ça. » et de souffrir d'avantage. de voir que l'homme parfait qu'elle pensait avoir épousé n'est qu'une façade qui tombe peu à peu. un masque qu'il porte avec de plus en plus de difficulté. marre de devoir être quelqu'un d'autre. marre de devoir respecté une promesse faite à un mort. son grand père serait furieux de découvrir la vérité ? de le voir dans les bras d'un homme ? inwoo en est persuadé. cette idée le tue. l'empêche de suivre son coeur. sentiment stupide mais, qui ne quitte jamais la conscience. son grand père qui était tout pour lui. qu'il ne veut pas décevoir même seize ans après.
Tous les proches de Keeley savaient que sa porte était toujours ouverte si besoin. Qu'elle était toujours là pour ceux qu'elle appréciait et Inwoo faisait partie de ce groupe de personne. C'était forcément ce pourquoi il vint toquer chez elle au milieu de la nuit. Keeley ouvrit bien vite la porte, alors qu'elle était en tenue de détente, les cheveux en chignon. Bref, une fin de soirée, tranquille après une longue journée. Trop longue même. La brunette trouva le moyen de se marrer un peu de son collègue qui arrivait à peine à tenir debout. C'était peut-être pour cette raison, qu'il était devant chez elle et non, chez lui. La brunette préférait ne pas poser de questions, ne pas porter de jugement. Simplement rigoler un peu du fait qu'il était en très piteuse état. Forcément que demain matin, il n'apprécierait pas trop d'avoir un peu trop abusé, mais mieux valait s'attarder sur le présent et le fait qu'il était là, devant chez elle.
Mieux valait ne pas le contredire sur le fait qu'il arrivait à tenir sur ses deux jambes. Ce qui était l'important, c'était qu'il avait trouvé un endroit ou se poser pour ce soir et c'était nul autre que chez elle. Elle put s'empêcher de rire à sa remarque à propos de Tucker, son petit rescue dog.
Keeley le laissa se poser sur son canapé et il flattait Tucker, qui semblait bien apprécier les caresses que l'on lui faisait. Keeley s'assied sur le petit fauteuil qui se trouvait tout prêt.
Elle put s'empêcher de rigoler à sa propre remarque. Sous un certain sens, elle disait vrai, mais encore une fois, elle ne pouvait pas juger. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il n'avait pas autant bu sans raisons valable.
De toute manière, elle savait que même sans lui poser de questions, il lui parlerait. Ceci dit, si elle avait droit à une question mieux valait en profiter.
Elle n’avait pas envie d’entrer de suite dans le vif du sujet. Et forcément qu’indirectement, il parlerait. Savoir s’il travaillait le lendemain, c’était aussi une information utile à savoir. Vue son état ce soir, mieux valait qu'il ne travaille pas. Elle sourit à la remarque de son collègue à propos de son repas, qui devait être un peu froid désormais.
Ce n'était qu'un Stir Fry qui datait de quelques jours, réchauffé.
Elle acquissa.
Lui au moins n'avait pas régurgité, comme quelques-uns l'avaient déjà fait sur la banquette arrière de sa voiture de patrouille.
On lui avait dit qu'une seule question, mais elle comptait tout de même poser celle-ci. Peut-être bien qu'il ne s'en rendrait pas compte, ou qu'il le lui remettrait bien vite sous le nez. Sauf que ça valait tout de même la peine de demander.