-- old habits die screaming.(w/blaise)
Metro, boulot, dodo.
Tu as l’impression de ne vivre que comme ça actuellement. Tu enchaînes les heures au café avec l’espoir de le voir. Encore et toujours. Comme tous les jours. Tu n’as jamais autant travaillé depuis que tes yeux se sont posés sur lui et que tes joues se sont légèrement rosies. Gamine qui a un crush comme si elle était encore à l’école. Tu te proposes pour faire des remplacements, pour travailler le dimanche. Tu ne sais plus à quand remonte ton dernier jour de repos. Mais là tu as besoin d’un peu souffler Wren. Le beau temps est là depuis plusieurs semaines déjà. Ça te fait du bien, mais t’es constamment enfermée avec l’odeur du café, enchaînant les bonjour et les bonne journée. C’est pour cette raison que ton day off, tu l’as accepté avec grand plaisir. De toute façon, ce client, il ne peut pas s’envoler … Du moins tu l’espères, car tu comptes bien continuer à le voir. Incapable, malgré tout, de lui parler. Mais aujourd’hui, tu veux profiter du temps, d’être seule. T’es donc rapidement dehors, Wren. Tu déambules dans les rues de ton quartier. Tu rentres dans quelques boutiques, même si tu dois faire attention avec tes dépenses, car tu sais que l’été te fait toujours acheter mille et une choses. Tu vas même te chercher une glace. Glace rapidement prise en photo que tu envoies bien vite à Ozan et Kemal, adorant les narguer. Sans même t’en rendre compte, tu arrives rapidement au centre-ville. L’air marin te fait du bien. Tu t’installes sur un banc fasse à la mer, attrapant par la suite ton petit calepin où tu commences à gribouiller. Quelques coups de crayon par-ci par-là et tu ne vois pas le temps passer. Tu finis par laisser échapper un soupir satisfait, avant de ranger le tour et de sentir, dans le fond de ton sac, des clés. Tu sais qu’elles ne sont pas les tiennes. Pas celles-là, du moins. Tu as une idée, Wren. Tu te redresses avant de te diriger vers cet immeuble à appartement que tu connais bien. Tu rentres. Comme si tu habitais ici. Les voisins pourraient même commencer à le penser. Une fois arrivée devant la porte, tu toques. Personne ne répond. Tu prends souvent le temps de voir s’il y a quelqu’un, car il ne vit pas seul. Tu fais donc preuve d’un minimum de civilité, lorsque tu te rends chez Blaise. Mais là, tu as le champ libre. Tu glisses donc la clef dans la serrure et tu ouvres la porte, sourire narquois sur les lèvres.
— J’ai cru que tu n’allais jamais rentrer ! Que tu lances lorsque la porte d’ouvre et que tu aperçois le visage de Blaise. T’as rien à faire ici, Wren. Ce n’est pas chez toi, mais tu t’en fiches. Tu as débarqué comme à ton habitude, espérant que Majolica ne soit pas là, car non, ce n’est pas chez toi. Mais c’est tout comme, finalement. Car tu ne comptes plus les heures que tu as passées ici. Soit seule avec Blaise, soit avec les deux colocataires. C’est un peu ta deuxième maison, tu fais comme chez toi. Peut-être même un peu trop, en fin de compte. — J’ai fait du thé glacé ! Que tu lui lances en te levant du canapé, contente de toi.
— J’ai cru que tu n’allais jamais rentrer ! tu sursautes légèrement au son de cette voix. Main sur le cœur, tout se remet en place. Elle t’a fait peur et ça se lit sur ton visage, ton chien, se traite qui part dire bonjour. « j’te dirais pas que tu m’as fait peur, mais j’dirais que t’es folle. » c’est ce qui te plaît chez elle d’un sens. Quoique ? Une chance que tu ne sois pas cardiaque, mais clairement tu ne t’attendais pas à ce qu’elle soit ici. D’abord parce qu’elle ne vit pas là et secondement parce que vous n’aviez pas prévu de vous voir. Est-ce qu’il faut un créneau pour voir sa moitié ? Pas vraiment. Surtout entre vous. Elle sait qu’elle est la bienvenue, Majo ta coloc, la vraie, sait que Wren peut débarquer du jour au lendemain. Tu souris en voyant ton amie, qui a déjà pris place dans le canapé. Oui, elle fait vraiment comme chez elle et alors ? Elle connaît les règles de la maison, elle fait attention à la propreté. Techniquement tu vis avec des animaux, tu sais qu’au fond l’appart’ ne reste jamais propre. Oui, tu as bien dit ‘des’, parce que par moment ta coloc n’est guère mieux que ton chien. Tu vis avec deux paresseux. Pauvre de toi. Quoique Majo fait des progrès, elle tente de respecter ta façon de faire. Elle essaie, à sa manière, c’est toujours mieux que rien. Et puis Sol arrive à ses fins avec toi. La preuve, sa bouille dans ta direction, tu ne peux pas résister, bien qu’il soit parti voir Wren direct.
Une fois, tes affaires rangées, tu prends un verre et pars te poser à ses côtés. Wren qui a bien pris ses aises. Tu pourrais t’en offusquer, mais ce n’est pas le cas. C’est dans ses habitudes, de faire comme chez elle, chez toi. Ça t’arrive de faire pareil chez elle, mais c’est plus occasionnel. Tu plonges ton regard sur elle, « alors quoi de beau ? » tu tentes de la scruter, qu’est-ce qui lui arrive ? Bonne ou mauvaise nouvelle ? C’est plus fort que toi, tu as toujours besoin de surveiller, d’observer ton entourage. Voir leur réaction, savoir s’ils vont bien ou pas. « T’es en repos aujourd’hui ? » tu sais qu’elle passe beaucoup de temps à son café. Elle bosse limite plus que toi et parfois ça te fait peur. Tu as la sensation de ne pas assez bosser, même si c’est faux. Vu le nombre d’heures que tu as passé dernièrement sur ce projet. Et puis tu repenses à la clé usb que t’es allé chercher chez lui. Et là, c’est le drame. Toi qui ne songeais pas à lui. Lui qui n’était pas dans tes pensées, du moins pour aujourd’hui. Est-ce que tu penses à lui ? Affirmatif, un peu trop à ton goût. C’est plus fort que toi, tu t’en veux, tu sais que tu es responsable. Tu lui as menti, tu as mal agi, mais d’un côté. Non, y a pas d’excuses. Tu bois une gorgée de ton thé et tentes de calmer tes pensées. « Très bon comme toujours, tu es doué ma chère. » au final, elle tombe bien, ça va te faire du bien ce moment.
Blaise, il est ce troisième frère que tu n’as jamais eu. Celui que tu connais depuis toujours. Celui qui a toujours été là, dans les bons comme dans les mauvais moments. Jamais il n’y a eu la moindre ambigüité entre vous. Juste de l’amitié pure et dure. Coup de foudre amical. Il sait tout de toi comme tu sais tout de lui, ou presque. Parce que tu ne lui as jamais parlé de ce client. Comme si en parler rendrait tout ça réel. C’est ton petit secret, ce moment hors du temps qui t’appartient lorsque ton regard se pose sur lui au café. Alors non, Blaise, il n’est pas au courant de tout ce qu’il se passe dans ta vie, mais il en connaît les grandes lignes. Et c’est chez Blaise que tu as décidé d’aller aujourd’hui, alors que tu es en repos. Repos bien mérité. Qui te fait du bien. Mais tu t’ennuies vite, lors de ces journées de repos. Tu aimes être entourée Wren. Habituellement, il y a tes colocataires avec toi. Ou Blaise. Ou Ozan et Kemal. Tu es rarement seule. Alors même si tu as fait le tour de quelques boutiques et même si tu t’es pris une glace, tu t’ennuies déjà. Ce n’est que lorsque tes mains se sont posées sur ces clefs qui ne t’appartiennent pas dans ton sac, que tu as eu une idée. Idée que tu as mise à exécution rapidement.
Tu ne peux t’empêcher de rire en voyant sa réaction. Tu sais qu’il ne s’attendait pas à te voir ici. Tu ne l’as pas prévu, après tout. Tu ne bouges pas Wren, tu laisses Sol venir jusqu’à toi et tu t’abaisses pour le caresser.
— Je suis peut-être folle, mais tu m’aimes quand même ! Tu t’ennuierais sans moi dans ta vie. tu hausses les épaules avec un léger sourire sur les lèvres avant de reprendre place dans le canapé. Tu attrapes ton verre d’ice-tea sur la table basse avant d’en boire une gorgée, laissant ton ami s’installer à tes côtés.
— Pas grand chose ! Je commençais à m’ennuyer toute seule. que tu lances dans un soupir. — Et oui je suis en repos, sinon j’serais pas ici andouille. nouveau rire qui s’échappe de ta bouche alors que tu déposes ton verre sur la table basse. Tu t’installes dans le canapé pour faire face à Blaise, la jambe pliée vers toi, le bras posé sur le dossier.
— Et toi, quoi de beau ? Ca été ta journée ? t’es ouriante, Wren. Comme bien souvent lorsque tu es en présence de Blaise. — Bien sûr que je le suis ! Tu avais encore des doutes ? tu plaisantes, Wren, jetant tes cheveux en arrière comme pour profiter du compliment. Tu sais faire des cafés, certes, mais tu adores faire des thés glacés de toute sorte également.