oops i did something (w. blaise).
Majolica s’emmerde.
Et ce n’est jamais bon signe.
Pour l’appartement, pour Blaise, mais surtout pour elle-même. Le réveil se fait doucement, des heures après cette alarme qu’elle s’oblige à mettre afin de ne pas manquer une bonne partie de sa journée et si, habituellement, Majolica est assez assidue à ce sujet, pas aujourd’hui. Ce matin, son corps lui dit qu’elle a besoin des heures supplémentaires au lit, qu’elle a la permission de faire la grasse matinée et qu’elle le mérite après avoir passé la soirée au bar et avoir quitté l’établissement seulement quelques heures après la fermeture. Le last call qui a duré plus longtemps que prévu, la foule de gens qui refusaient de sortir du bar. Elle est arrivée trop tôt à l’appartement, essayant de faire le moins de bruit possible afin de ne pas réveiller son colocataire, mais Majolica a sûrement échoué dans ce domaine, sûrement qu’elle a fait tomber quelques trucs sans le réaliser et a décidé de les laisser traîner là sans se soucier de quoi que ce soit. Probablement au plus grand désarroi de Blaise qui risque de lui en vouloir à son réveil, mais ainsi est-elle Majolica et ce, malgré tous les efforts qu’elle met pour ne pas trop se laisser traîner à l’appartement. Cela fait environ une heure qu’elle est debout et prête à attaquer sa journée, le seul problème est que sa journée s’annonce tranquille. Rien à l’agenda. On ne l’attend pas à la caserne. Le bar ne l’attend pas, ce soir. Une journée off, pour avoir le droit de relaxer avant de recommencer le travail demain. Une voix intérieure lui dit qu’elle y a droit, qu’elle devrait en profiter pour ramasser un peu sa chambre ; pour faire le ménage de l’appartement, faire plaisir à Blaise et lui prouver qu’elle n’est pas seulement ici afin de faire le bordel. Qu’elle soit dans la capacité de le ramasser et si l’envie n’est pas présente, Majolica le fait tout de même, heureuse de ne pas avoir Blaise dans les jambes, se préparant mentalement à recevoir un commentaire de sa part.
Majolica ne s’emmerde plus.
Non, non, elle regrette partiellement sa décision d’être sortie après le ménage et de s’être promenée et de s’être arrêtée à cette animalerie. Une décision réalisée sur un coup de tête, une folie, probablement. Just too bad, elle ne peut pas reculer et au fond, au plus profond de son être, Majolica ne regrette rien du tout. Les regrets sont pour les autres personnes, pour la Majolica qui pense à ses regrets. Elle n’est pas cette Majolica aujourd’hui et le sourire qui s’affiche sur son visage lui confirme qu’elle ne regrette pas sa décision. Son compte en banque, lui, peut-être qu’il le regrette, mais c’est le problème d’une autre Majolica ; pas celle d’aujourd’hui. Le plus chiant a été de tout monter. Étrangement, il y a un rire amusé qui s’échappe de sa bouche, son regard incapable de lâcher le terrarium avant d’entendre la porte s’ouvrir et se dépêche de se retourner afin de le camoufler avec son corps. « Hey, désolée pour le bordel de ce matin. » S’empresse-t-elle de dire le moment où elle entend la porte se refermer derrière Blaise. Elle lève doucement la tête afin de lui offrir son plus beau sourire, celui dont elle est certaine fonctionne à tous les coups. Cette fois, elle n’est pas certaine que cela fasse une différence. « Et j’espère que je n’ai pas fait trop de bruit à mon retour du bar. Si c’est le cas, je te présente mes excuses pour cela aussi, en autres. » Il y a toujours ce sourire qui traîne sur ses lèvres, incertaine de la manière dont elle pourrait aborder le sujet de sa connerie. Une connerie qui risque de ne pas plaire à Blaise. Après tout, il est son colocataire et c’est principalement son appartement. « Avant que tu paniques parce que je te sens paniquer un tout petit peu, Blaise et ça gâche l’énergie de la pièce, j’ai peut-être fait une petite bêtise. » Doucement, elle fait deux pas vers la droite, incapable de perdre son sourire.
C’est trop calme.
Un bon repas et une bonne balade, voilà ce qu’il te fallait. Tu sens à présent que tes petites cellules grises demandent à fonction. Ou alors tu as juste besoin de faire une sieste ? Tu ne sais pas trop. Toujours est-il que vous voilà de retour à l’appartement, que tes sourcils se froncent aussitôt au son de sa voix. Elle est différente, tu ne saurais dire le pourquoi du comment, mais y a un truc bizarre. « Hey, y a pas d’souci, j’ai fini par bosser et j’avais mon casque anti-bruit. » tu ranges les affaires de Sol, toujours pas de regard dans sa direction, pas encore. Devrais-tu t’inquiéter ? Sûrement. Tu finis par croiser son regard et ce sourire, tes sourcils se froncent un peu plus. Bonjour les rides dans quelques années. « Deux excuses en moins d’une minute y a anguille sous roche. » que tu lâches. Tu commences à connaître le spécimen qui vit à tes côtés. Pas que tu doutes de sa sincérité, ça tu la crois, mais y a autre chose. Elle se fait toute petite, toute mignonne, ce qui est étrange à tes yeux. Et voilà, elle l’a dit. Elle a prononcé les fameux mots, ceux que tu redoutais. Ton regard a tiqué à ce mot, tes sourcils se sont encore plus froncés. Tes rides ne seront que plus belles plus tard… ou pas. Tu paniques. Tu vois que Sol inspecte ta coloc, renifle ce qui se trouve derrière elle. Y a quoi derrière elle ? « tu caches quoi ? » tu pourrais te la jouer Brad Pitt dans Seven, mais à dire vrai, tu redoutes la réponse. Tu sais que ce n’est pas une tête, ça tu en es persuadé ou alors elle cache plus que bien son jeu. « Majo t’as fait quoi ? » et voilà,
- Spoiler:
- encore désolée pour l'attente
Blaise a beaucoup de patience à son égard, cela elle doit le lui donner car si Majolica doit être réellement honnête, elle n’est pas la personne la plus facile avec qui vivre. Elle a conscience qu’elle se laisse traîner un peu tout le temps, promet toujours de s’améliorer sans jamais offrir une réelle amélioration. Les vieilles habitudes sont dures à changer, qu’on dit. Puis le fait de travailler de nuit parfois n’aide pas du tout, elle qui peut revenir à l’appartement à des heures impossibles de la nuit, possiblement en faisant du bruit. Blaise est à plaindre dans toute cette histoire et cela ne l’étonnerait pas du tout si d’ici quelques jours, il lui demande de prendre ses affaires et partir parce que lui, tout ce qu’il veut est la paix totale.
Une paix qu’elle ne lui offre pas tout le temps.
Rarement, si Majolica doit être totalement et complètement honnête et si elle met souvent cela sur le dos qu’elle apporte une touche d’amusement dans sa vie, il lui arrive, également, de se dire qu’elle a besoin de se calmer. Peut-être que cela fonctionne quelques heures, quelques jours même jusqu’à la prochaine fois où elle revient très tôt le matin, accrochant quelques trucs ici et là et continuant de se laisser traîner partout dans l’appartement. Majolica n’ose pas imaginer le nombre de fois où Blaise a dû faire affaire avec son bordel dans la salle de bain après s’être préparée pour le travail ou une sortie quelconque avec des amies. Alors lorsque Blaise lui dit qu’il n’y a pas de souci, c’est comme si un poids se retirait de ses épaules un léger moment ; comme s’il l’acceptait comme elle est : bordélique. Mais Blaise ne la regarde pas et cela commence à l’inquiéter. Ils sont amis après tout non? Alors pourquoi est-ce que Blaise ne croise pas son regard? Pourquoi est-ce qu’il ne lui offre pas un sourire, confirmant ses propos? Majolica continue de s’inquiéter. Au moins, Sol, lui semble heureux de la voir, mais cela ne change jamais réellement, Sol est toujours content de la voir. Malgré la distance que Blaise semble imposer entre eux, Majo, elle, elle ne perd pas le sourire parce que dans ce mélange de stress, il y a cette excitation. Cette anticipation qui continue de se frayer un chemin dans son corps et qui l’empêche de perdre le sourire qu’elle a sur les lèvres. Elle sait que cela est une bêtise, une bêtise qui risque de ne pas du tout plaire à Blaise, mais une bêtise qui est mignonne et qui lui plaît. Elle aussi a le droit d’avoir un animal de compagnie non? Elle est persuadée que oui. Qu’avec les temps, Blaise se fera à ce petit gecko. « Quoi? Mais non, pas du tout. » Pourtant, tout en prononçant ces quelques petits mots, elle a un rire nerveux qui s’échappe de sa bouche. Peut-être doit-elle penser à faire ses valises? À trouver un nouvel appartement, tout en fait. Majolica ne sait pas ce qui se passera le moment où Blaise découvrira sa bêtise, elle ne sait pas s’il sera heureux ou tout le contraire, en furie contre elle. « Rien de grave, je t’assure. » Sol l’a dénoncé et Majo ne s’attendait pas à ce que ce soit lui qui attire le regard de Blaise à ce qui se trouve derrière elle. Peut-être espérait-elle que le terrarium passe inconnu pour un certain bout de temps. Dans sa tête, Majolica s’imaginait cela. Que son achat ne soit pas remarqué et sûrement qu’elle vivait dans une illusion. Blaise est observateur, il aurait remarqué très vite ce qui se tient dans le salon maintenant. Il n’est pas bête non plus. « Ne panique pas s’il te plaît, mais je m’emmerdais plus tôt dans la journée et j’ai décidé de sortir, je me suis arrêté dans une animalerie et j’ai acheté un petit gecko. Il est timide, il se cache quelque part là-dedans, mais viens voir comment il est mignon. » Qu’elle lâche rapidement, a besoin de reprendre son souffle maintenant et invite Blaise à s’approcher afin de regarder. « Je n’ai pas encore trouvé de nom, tu veux m’aider? » Pour Majolica, tout se passe bien. Pour Majolica, Blaise ne panique pas à l’heure actuelle. Pour Majolica, c’est comme un dimanche comme tous les autres où tout se passe merveilleusement bien.
- Spoiler:
- désoléééée pour l’attente aussi.
C’est exactement ce qu’il représente,